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Vœu déposé par le groupe “Les Verts” pour la conservation d’un local commercial au 80, boulevard de Grenelle (15e). Vœu déposé par le groupe “Les Verts” pour la préservation des locaux commerciaux et d’activités en rez-de-chaussée.


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Les deux v?u sont li�s, si j?ai bien compris, Monsieur BLET ?

M. Jean-Fran�ois BLET. - Tout � fait, je vous propose de commencer par le n� 40.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. Pr�sentez les deux et les deux adjoints vous r�pondront, Monsieur BLET.

M. Jean-Fran�ois BLET. - Le v?u n� 40 est de m�me nature que le v?u n� 28 si ce n?est qu?il est relatif � la pr�servation des locaux commerciaux et d?activit� en rez-de-chauss�e.

Les commerces en rez-de-chauss�e sont des lieux d?ani-mation. Ils sont �galement des gisements d?emplois de proximit� dans les quartiers. Ils sont donc essentiels � la qualit� de vie urbaine. Or, force est de constater qu?ils disparaissent progressivement � travers des op�rations ponctuelles de transformation de ces rez-de-chauss�e d?activit� ou de commerce en logements. Ces commerces et activit�s subissent ainsi de plein fouet la sp�culation immobili�re, ils sont par ailleurs, vous le savez, menac�s par le d�veloppement des hyper centres commerciaux. Effectivement, les pr�dateurs les plus agressifs sur la place parisienne, ce sont les promoteurs d?immobilier commercial et ce sont eux qui vendent � la d�coupe.

Comme par hasard, si l?on prend par exemple Beaugrenelle, c?est le m�me qui d�coupe � c?ur la joie les immeubles parisiens. Le commerce de proximit� est bien �videmment la premi�re victime de ces pratiques.

La Municipalit� parisienne s?est fix� comme objectif de maintenir ces commerces de proximit� et de d�velopper ces petites activit�s. Et dans cette optique ont �t� int�gr�s fort judicieusement dans le r�glement du P.L.U. des dispositions de protection du commerce et de l?artisanat, stipulant et l� je site le projet de P.L.U. : ?la transformation des surfaces de commerce ou d?artisanat en rez-de-chauss�e sur rue en une destination autre que le commerce ou l?artisanat est interdite?. Ces dispositions concernent tr�s exactement 200 kilom�tres de lin�aires commerciaux, qui sont inscrits sur une carte sp�cifique annex�e � l?atlas g�n�ral du P.L.U., intitul�e ?logements sociaux et protection du commerce et de l?artisanat?.

Nous constatons que cette d�sertification concerne l?ensemble des quartiers parisiens. Certes, vous me direz qu?il y a peut-�tre une contradiction entre vouloir prot�ger le commerce de proximit� � l?aide du r�glement du P.L.U. et favoriser l?intrusion pr�datrice des hyper centres commerciaux � Beaugrenelle, � Montparnasse et demain dans les gares S.N.C.F. Mais passons sur ces contradictions, ce qu?on appelle l?art de se tirer une balle dans le pied, toujours est-il que nous demandons que la Mairie de Paris, conform�ment au projet de P.L.U. s?oppose � la transformation de commerces ou d?activit� de rez-de-chauss�e d?immeuble en logements et se fixe pour objectif le maintien de ces activit�s en rez-de-chauss�e.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Je donne maintenant la parole � M. CAFFET. S?agissant du v?u n� 29, c?est M. MANO qui r�pondra.

M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint. - Tr�s rapidement, je peux dire que je suis �tonn� de ce v?u, puisque les mesures de protection du commerce, qui sont de trois niveaux dans le projet de P.L.U., ont �t� pr�par�es, discut�es au sein de l?Ex�cutif municipal, pr�sent�es en concertation, et cela a abouti effectivement, comme le dit Jean-Fran�ois BLET d?abord, � des dispositions g�n�rales, puis � des protections sur environ 230 kilom�tres de lin�aires et � des protections tr�s renforc�es sur une vingtaine de kilom�tres.

Ceci a �t� pr�par� � partir d?un certain nombre d?�tudes qui ont �t� men�es par l?A.P.U.R. et la Direction de l?Urbanisme, sur la densit� commerciale. C?est vrai que prot�ger une rue o� il n?y a, par exemple, qu?un ou deux commerces n?a pas grand sens. En outre, cela pr�senterait le risque de fragiliser le dispositif propos�. D?ailleurs, dans le d�bat sur le P.L.U. du 31 janvier et du 1er f�vrier, plusieurs amendements ont �t� d�pos�s pour accro�tre ces protections sur des lin�aires suppl�mentaires. Et nous avons soumis la m�me d�marche, c?est-�-dire des �tudes visant � mesurer la densit� commerciale, pour v�rifier si ces dispositifs, ces protections renforc�es �tendues � d?autres rues ou d?autres parties de rue, �taient justifi�s et il est vrai qu?un certain nombre d?amendements en ce sens ont �t� adopt�s.

L�, ce que l?on nous propose, en fait, c?est de g�n�raliser ce dispositif � l?ensemble de la Capitale ; ce qui m?�tonne parce qu?aucun amendement de ce type n?avait �t� pr�sent� lors du d�bat sur le P.L.U. Il intervient deux mois apr�s sous forme d?un v?u. Donc, je suis d�favorable � cette disposition et je renvoie � l?enqu�te publique, lors de laquelle chacun aura tout le loisir de s?exprimer. J?�mets donc un avis d�favorable � ce v?u.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Bien.

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u assorti d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Abstentions ?

Le v?u est repouss�.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Monsieur BLET, vous pr�sentez maintenant le v?u n� 29 qui concerne le n� 80 du boulevard de Grenelle.

M. Jean-Fran�ois BLET. - Je n?avais pas pens� � l?argument proc�durier de M. Jean-Pierre CAFFET, qui effectivement met en t�te l?enqu�te publique, le vote prochain en janvier 2006 du P.L.U. C?est un v?u de bon sens, je crois qu?il y a eu un malentendu et un quiproquo. Vous allez comprendre pourquoi maintenant que nous en arrivons au n� 80 du boulevard de Grenelle et l�, Monsieur CAFFET, je pense que vous me donnerez raison.

Lors de la pr�c�dente s�ance du Conseil de Paris de mars 2005, nous avons adopt� une d�lib�ration DU autorisant la r�alisation par la SEMEA-15 d?un programme de 7 logements au n�80 du boulevard de Grenelle dans le 15e arrondissement. Selon le programme propos�, le local commercial en rez-de-chauss�e doit �tre transform� en logement.

Or, la transformation d?un local commercial en rez-de-chauss�e va � l?encontre des objectifs de la Municipalit� de maintenir les activit�s commerciales de proximit� pour animer les quartiers et d�velopper l?emploi, d?autant que cet objectif se traduit dans le projet de P.L.U. par l?introduction des dispositions dans l?article UG2.2 du r�glement, stipulant que sur certaines voies indiqu�es sur les cartes logement social et protection du commerce et de l?artisanat, de l?atlas g�n�ral du P.L.U., la transformation de surfaces de commerces ou d?artisanat rez-de-chauss�e sur rue en une destination autre que le commerce ou l?artisanat est interdite.

Or, le boulevard de Grenelle est tr�s pr�cis�ment indiqu� comme une voie comportant une protection du commerce et de l?artisanat sur la carte logement social et protection du commerce et de l?artisanat de l?Atlas g�n�ral du P.L.U.

D�s lors, nous estimons que la SEMEA-15 doit mettre en oeuvre les objectifs de la Municipalit�, et tout particuli�rement respecter les dispositions amoureusement concoct�es par l?adjoint � l?urbanisme, M. Jean-Pierre CAFFET, du projet de P.L.U. D?autant que le logement, qui peut �tre am�nag� en rez-de-chauss�e sur rue est destin� aux personnes handicap�es qui se trouvent ainsi rel�gu�es dans un logement soumis aux nuisances de circulation et du bruit de la rue que nous avons d�plor�es tout � l?heure par le v?u qui a �t� adopt� par le Conseil de Paris, il y a un instant. Ces personnes ne peuvent donc s?int�grer � la vie de l?immeuble faute d?ascenseur.

Dans ce logement par ailleurs, l?accessibilit� au fauteuil roulant des toilettes et de la salle de bain n?est pas ais�. Compte tenu de la dimension de la chambre, la rotation d?un fauteuil roulant n?est pas possible avec un lit de deux places. La personne qui am�nagera dans le logement devra se contenter d?un lit d?une place. Le mur de la chambre est celui du local poubelle, ce qui suppose une nuisance sonore importante. La fen�tre de la chambre donne sur le local v�lo dont la porte bouchera � chaque ouverture l?encadrement de la fen�tre. La fen�tre sur rue du logement devra �tre ferm�e en permanence pour �viter toute intrusion de personne. Cette fen�tre est munie de volets de type persienne qu?une personne handicap�e ne peut atteindre pour les fermer, sauf en sortant de chez elle pour les pousser et rentrer � nouveau pour les fermer.

Le seuil d?entr�e pr�sente une petite marche de 7 cm difficilement franchissable en fauteuil roulant. Ce logement en rez-de-chauss�e enfin, est situ�e dans la zone inondable de 1910 inscrite au PPRI et en face du march� duplex Beaugrenelle o� prolif�rent d?aimables rongeurs. C?est pourquoi nous demandons que le projet de la SEMEA-15 sur l?immeuble du n�80 rue de Grenelle maintienne la fonction commerciale du local en rez-de-chauss�e, respecte ainsi les dispositions tr�s pr�cise du

P.L.U. relative � l?interdiction de transformer les locaux commerciaux d?activit� en rez-de-chauss�e des lin�aires commerciaux indiqu�s dans l?Atlas du P.L.U., ce qui est le cas du boulevard de Grenelle, conform�ment aux objectifs de la Municipalit�.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - C?est Zola.

Monsieur MANO, vous avez la parole.

M. Jean-Yves MANO, adjoint. - Par rapport � ces projets de d�lib�ration, je rappelle que nous avons vot� lors de la derni�re s�ance un projet de d�lib�ration mentionnant la cr�ation de 7 logements � cette adresse. Petite adresse certes mais ancienne. La Ville a fait l?acquisition de cet immeuble insalubre pour en faire un programme de logements sociaux.

Alors, il y a la r�gle mais parfois je pense qu?il manque �

M. BLET le pragmatisme n�cessaire � l?interpr�tation des choses. Nous avons l� une op�ration d?un co�t �lev� o� le financement d?une surface commerciale devra faire l?objet d?un financement bancaire compl�mentaire rendant encore plus pr�caire l?�quilibre financier de ce programme. Cet immeuble, comme tout immeuble de logement social, est largement d�ficitaire pendant 40 ans ou 45 ans et le fait d?alourdir encore la charge avec une surface commerciale ne fera que rendre plus pr�caire l?�quilibre d�j� fragile de cette op�ration.

De plus, nous sommes en face d?une surface commerciale extr�mement restreinte qui ne permettra pas, � l?�vidence, l?exercice facile d?un commerce assurant une rentabilit� suffisante au commer�ant pour en vivre et pour payer un loyer d�cent � la S.E.M.E.A.-15. Un loyer qui, compte tenu du montant de l?investissement, sera extr�mement �lev�.

Je suis pour sauver le petit commerce, sauf que, dans 30 m�tres carr�s on n?a pas la place pour avoir un commerce dynamique et s�rement pas dans l?alimentaire puisqu?en face il y a des march�s fr�quents et que l?emplacement ne se pr�te pas, me semble-t-il, � une bonne exploitation commerciale. De plus, la norme handicap� - et je demande � la S.E.M.E.A.-15 de revoir les normes si vraiment elles ne s?y pr�tent pas - fera le bonheur d?un futur occupant qui peut �tre vit aujourd?hui dans un h�tel meubl� insalubre et qui, par rapport � ce qu?il avait avant, trouvera ici, me semble-t-il, un logement de qualit�.

C?est pourquoi je vous propose de rejeter ce voeu.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Oui, Monsieur BLET ?

M. Jean-Fran�ois BLET. - J?aimerais tout de m�me avoir l?avis de Jean-Pierre CAFFET, alors que l?adjoint au logement nous propose d�lib�r�ment de violer une disposition du P.L.U., � laquelle nous souscrivons pleinement. Donc il y a pour le moins une contradiction.

D?autre part, notre ami Zola, comme vous le disiez si bien?

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - C?est vous, Zola !

M. Jean-Fran�ois BLET. - Apr�s la description qui a �t� faite du local, nous dire que c?est un lieu idyllique pour un handicap�, c?est se moquer du monde, ce n?est pas s�rieux.

Enfin, nous laisser croire que le loyer d?un handicap� sera plus rentable qu?un bail commercial, permettez-moi d?en douter �galement. Mais j?aimerais quand m�me avoir l?avis de Jean-Pierre CAFFET sur la mani�re dont on traite les r�glements?

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - M. MANO s?est amplement expliqu� sur tout cela.

Je mets aux voix, � main lev�e, ce v?u assorti d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Abstentions ?

Le v?u est repouss�.

Avril 2005
Débat
Conseil municipal
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