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V - Question d’actualité posée par le groupe Changer Paris à Mme la Maire de Paris relative à la santé publique à Paris.


Mme�LA MAIRE DE PARIS. - Nous passons � la question suivante qui est pos�e par le groupe Changer Paris, je crois que c'est Mme�Agn�s EVREN, je vous donne la parole.

Mme�Agn�s EVREN. - Merci, Madame la Maire.

Apr�s une premi�re vague end�mique �puisante, un �t� sans repos, une deuxi�me vague, un couvre-feu, et un reconfinement, permettez-moi tout d'abord d'exprimer toute notre reconnaissance aux personnels soignants. Sans compter les heures, ils restent au chevet des Parisiens dans toutes nos structures de soins. Je veux leur dire une fois de plus, au nom de notre groupe et de notre pr�sidente Rachida DATI, notre soutien et notre profonde admiration.

A Paris, plus de 10.000�personnes sont d�c�d�es de la Covid. Nous payons le plus lourd des tributs. Dans ces circonstances difficiles, nous avons plus que jamais veill�, en tant que force d'opposition et de proposition, � toujours choisir une attitude constructive, pour faire face ensemble et avec tous les services � cette �pid�mie.

Malheureusement, devant notre main tendue, quelle a �t� votre r�ponse, Madame la Maire�? Un d�sint�r�t total pour nos propositions et m�me, je dois le dire, une certaine forme de d�dain.

Ainsi, au mois d'octobre dernier, nous avons souhait� que soit organis� un d�bat sur la gestion de la premi�re p�riode de confinement, sur le d�confinement afin d'anticiper la reprise de l'�pid�mie, d'�tre en capacit� de localiser pr�cis�ment les clusters et de casser les cha�nes de transmission. En bref, d'�viter les erreurs pass�es.

Vous nous avez oppos� une fin de non-recevoir, et voil� que maintenant vous annoncez dans les m�dias, sans aucune information pr�alable des �lus concern�s, la cr�ation d'une direction de la sant� publique s'appuyant largement sur les �lus d'arrondissement.

Madame la Maire, je vous le rappelle, nous sommes tous des �lus choisis par les Parisiens. Certains membres de notre groupe sont maires d'arrondissement. Votre d�sint�r�t est d'autant plus injuste que comme tous les �lus de Paris au premier rang desquels nos maires, ils ont �t� � chaque instant sur le terrain aupr�s de nos concitoyens depuis le d�but de l'�pid�mie. Ils ont assur� la distribution de masques, communiqu� sur les gestes barri�res, soutenu les �coles dans leur r�ouverture, aid� les commerces de proximit� � se r�organiser, d�ploy� les tests antig�niques massivement dans nos quartiers. Ils ont prouv� combien ils forment un �chelon indispensable pour les politiques parisiennes de sant� publique. Accordez-leur enfin, Madame la Maire, la consid�ration qu'ils m�ritent.

D'autant que sur le fond, cette r�forme de la DASES retient toute notre attention. Il s'agit pour nous d'une pr�occupation ancienne et nous vous avions interpell�e il y a un an sur la n�cessit� de mettre en ?uvre une politique parisienne de sant� publique ambitieuse. Paris se vide de ses m�decins parce que les d�parts en retraite ne sont pas remplac�s. Quelle solution va-t-on �laborer pour stopper cette h�morragie�? Cr�ation de maisons m�dicales de garde suppl�mentaires, de maisons de sant� pluridisciplinaires, incitation � l'installation des professionnels, soutien concret � nos personnels soignants qui ne peuvent plus se loger � Paris�? Si la cr�ation de cette direction permet d'apporter enfin des solutions, c'est tr�s bien. Comme vous, nous voulons garantir une offre de soins de haut niveau accessible et de proximit� pour tous les Parisiens. Mais nous attendons des �claircissements et des engagements fermes et pr�cis sur ces points pour pouvoir, ensemble, Madame la Maire, mettre en place cette strat�gie pour la sant� des Parisiens. Je vous remercie.

Mme�LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame.

La parole est � Mme Anne SOUYRIS, pour vous r�pondre.

Mme�Anne SOUYRIS, adjointe. - Merci, Madame la Maire.

Je trouve dommage, Madame EVREN, que vous n'ayez pas plus suivi tous les travaux que nous avons men�s depuis le d�but du Covid, puisqu'� tout moment nous nous sommes appuy�s, je vous r�ponds, en permanence sur les maires d'arrondissement pour travailler jour apr�s jour, semaine apr�s semaine, sur leurs initiatives, justement, de centres de d�pistage et de centres de sant�. Nous avons vraiment fait en sorte qu'au fur et � mesure chaque pr�conisation, chaque fois que nous avions des diagnostics qui revenaient du territoire, nous y accordions de l'importance.

Vous parlez de la future direction de la sant� publique et environnementale, vous savez que cette direction sera tr�s d�centralis�e, et justement, une fois de plus, et c'est ce que Mme la Maire a dit dans les m�dias et a toujours port�, s'appuiera sur les arrondissements, se fera de mani�re d�centralis�e, aura des r�f�rents dans chaque arrondissement et se fera de mani�re au contraire in�dite en France, je crois que c'est vraiment une premi�re.

Enfin, troisi�me point tr�s important, vous parlez de tout ce qui est d�mocratique, de tout ce qui est d�bat public. Non seulement nous avons d�battu toutes les semaines avec les maires d'arrondissement, non seulement nous avons toujours en 4e Commission port� � chaque fois toutes les questions qui devaient se faire, mais en plus nous allons bient�t monter un conseil consultatif, vous le savez puisque nous en avons d�j� parl� au dernier Conseil, qui regroupera des personnes � la fois du secteur scientifique et des secteurs social et �conomique.

Ce, de mani�re � avoir un d�bat permanent et des pr�conisations qui partiront des Parisiens, qui partiront de diff�rents acteurs, et qui seront �videmment port�es devant cette Assembl�e, pour avoir des pr�conisations et toujours ce temps d'avance que nous avons eu � Paris, mais de mani�re plus formelle.

Je vous remercie.

Mme�LA MAIRE DE PARIS. - Merci.

J'ajouterai un point avant de vous redonner la parole, il faut un peu, beaucoup d'honn�tet� en tout, et de l'honn�tet� y compris intellectuelle. Nous faisons, et vous le savez tr�s bien, Madame EVREN, trois r�unions par semaine avec les maires d'arrondissement, en visioconf�rence, directement, Emmanuel GR�GOIRE, Anne SOUYRIS, moi-m�me, et toute l'�quipe qui m'entoure.

Lors de ces r�unions nous sommes all�s m�me tr�s, tr�s loin, bien s�r en pr�sentant la strat�gie concernant cette nouvelle direction de la sant� publique, mais aussi en fournissant des �l�ments d'information permettant � chaque maire d'arrondissement de suivre l'�volution de l'�pid�mie de fa�on tr�s fine, quartier par quartier.

Et comme cela existe, mais que visiblement vous ne voulez pas consid�rer que cela existe, je le dis ici, les prochaines r�unions que nous allons faire, qui se feront en visioconf�rence, je vais les ouvrir � la presse. Au moins, la presse sera t�moin des �changes que nous avons et chacune et chacun se remettra � la fa�on dont publiquement nos �changes seront rapport�s et pas simplement � partir de postures, pardon Madame EVREN, c'est une posture. Tous les maires d'arrondissement qui sont ici et je ne vais pas les citer les uns apr�s les autres, parce que je pense qu'ils seraient tr�s g�n�s, vu les conversations que j'ai avec eux et vu la fa�on dont ils accompagnent ce travail tr�s fin que nous sommes en train de faire en mati�re de sant� publique.

Je le dis ici�: la prochaine r�union, nous en avons trois par semaine et nous avons en plus une r�union avec le Pr�fet de police, les maires d'arrondissement et une autre � laquelle les maires d'arrondissement ne sont pas convi�s, mais qui est une r�union avec les instances r�gionales, et vous-m�me, Monsieur le Pr�fet, et l'ARS, les trois r�unions hebdomadaires que nous organisons, je les ouvre � la presse. La presse sera t�moin de ce que nous disons et je pense que ce sera un bon juge de paix.

A vous la parole, Madame EVREN.

Mme�Agn�s EVREN. - Madame la Maire, j'entends parfaitement ce que vous dites, mais sans esprit pol�mique, il faut savoir tout simplement rester humble et regarder nos erreurs pass�es pour ne pas en commettre de nouvelles. Je ne nie pas qu'il y a des visioconf�rences organis�es trois fois par semaine, c'est la stricte v�rit�. Je vois bien que Philippe GOUJON est en effet tr�s occup� par vos visioconf�rences, mais admettez qu'il y a parfois aussi un ressenti de la part des �lus, d'un manque de concertation et d'association des maires d'arrondissement au d�but.

Aujourd'hui, vous dites que tout cela va �tre r�gl� parce que la presse va d�sormais participer et sera t�moin de cette d�mocratie interne aux c�t�s du maire, mais vous �tiez la premi�re � dire, Madame la Maire, qu'il y avait une n�cessit� d'un big bang territorial et d'une d�centralisation parce que Paris, malheureusement, avait un statut municipal un peu archa�que et qu'il fallait faire en sorte de mieux associer les maires d'arrondissement.

Vous le savez, d�s qu'il y a un probl�me, les premiers interlocuteurs des habitants, ce sont les maires d'arrondissement. C'est juste un appel que je vous relance en fait, pour vous dire�: en effet, dans le plan de d�confinement, il sera primordial que les maires soient au premier rang pour organiser avec vous ce d�confinement. Je le redis et maintiens ma position, m�me si vous pensez que c'est une posture. C'est important d'�tre � l'�coute, m�me d'un ressenti qui peut vous d�ranger. C'est ce qu'en tant que parlementaire j'ai ressenti lorsque je n'�tais invit�e � aucune de vos visioconf�rences.

Mme�LA MAIRE DE PARIS. - En g�n�ral, le r�el vous explose toujours � la figure. Je le dis, nous allons proc�der de cette fa�on dor�navant. Et je pense que ce sera tr�s int�ressant aussi que la presse voie comment on travaille, parce que c'est vrai que l'on produit beaucoup de d�lib�rations, de discussions. Apr�s, il y a le c�nacle parisien, cette Assembl�e avec parfois un travail tr�s pouss� et parfois des postures. Voil�, la presse sera pr�sente � chacune des �tapes de ce processus.

Novembre 2020
Débat
Conseil municipal
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