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Restitution de la conférence citoyenne sur le P.L.U.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, nous reprenons ce matin avec un d�bat organis� consacr� � la restitution de la conf�rence citoyenne sur le P.L.U.

Vous le savez, le fait de proc�der par des conf�rences citoyennes est une m�thode que nous d�ployons, d�j� depuis de nombreuses ann�es puisque d�s la mandature pr�c�dente, d�s 2014, nous avons?

S?il vous pla�t, un peu de concentration, ce sera beaucoup mieux.

C?est une m�thode que nous avons �videmment utilis�e sur beaucoup de nos grands sujets. Elle consiste, � partir d?un panel de citoyens, � travailler avec des citoyens qui acceptent de donner de leur temps, qui se forment, qui, sur des sujets pr�cis, acqui�rent une comp�tence par la rencontre avec des experts qui leur apportent d?ailleurs parfois des perspectives contradictoires, puisque l?id�e n?est �videmment pas d?avoir une pens�e unique. D?ailleurs, si ceux qui organisent ces conf�rences citoyennes cherchaient cela, ils tomberaient v�ritablement � c�t�.

Donc, la conf�rence citoyenne, c?est quelque chose que nous avons utilis� pour nos grands sujets. Je pense notamment � la question de la qualit� de l?air � Paris. Je pense � la question de la propret�, de l?habitat du logement social et de la fa�on dont vivent les r�sidents du parc social. Et l�, Emmanuel GR�GOIRE, mon premier adjoint, en charge notamment de l?urbanisme et de l?architecture et donc de la r�vision du P.L.U., a souhait� que nous puissions aussi engager cette d�marche de conf�rence citoyenne en amont du travail que nous allons faire, nous, les �lus, sur les modifications du P.L.U., sachant que, vous le savez, ce sera le premier Plan local d?urbanisme bioclimatique.

Lors de cette conf�rence citoyenne, nos concitoyens parisiens - d?ailleurs m�tropolitains puisque c?est une r�gle de base que nous avons dans nos conf�rences citoyennes d?aller aussi chercher des personnes qui sont � l?ext�rieur, qui vivent � l?ext�rieur de Paris mais ont �videmment un rapport avec Paris -, les citoyens ont travaill�.

Deux d?entre eux, qui sont avec nous par visioconf�rence ce matin, vont exprimer les conclusions, en tous les cas les recommandations de cette conf�rence citoyenne. Je vais leur c�der la parole. Comme les statuts du Conseil de Paris ne permettent pas de les accueillir et de les faire parler dans le cadre du Conseil de Paris, c?est donc une suspension du Conseil de Paris que nous faisons pour pouvoir les �couter, et bien s�r nous reprendrons ensuite avec l?ordre des intervenants tel qu?il a �t� pr�vu dans la Conf�rence d?organisation.

Je vais donner la parole tout de suite � Alexandre GEORGES qui est un de nos citoyens qui a particip� � cette conf�rence citoyenne, puis � Fatoumata DIAKHO qui, elle aussi, prendra la parole et interviendra au nom des citoyens qui ont travaill�.

(La s�ance est suspendue le temps de prendre connaissance des interventions de deux citoyens�: M. Alexandre GEORGES et Mme Fatoumata DIAKHO. Interventions qui figurent en annexe n��1).

(La s�ance, suspendue � neuf heures dix minutes, est reprise � neuf heures vingt minutes, sous la pr�sidence de Mme la Maire de Paris).

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je reprends ce Conseil avec les interventions des Conseillers de Paris sur cette conf�rence citoyenne consacr�e au P.L.U.

Le premier orateur est Jean-Pierre LECOQ, pour le groupe Changer Paris.

M. Jean-Pierre LECOQ, maire du 6e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, avec ce d�bat sur la conf�rence citoyenne organis�e en pr�ambule du lancement de la d�finition du nouveau P.L.U., nous rentrons dans un processus qui nous m�nera jusqu?en 2023 vraisemblablement � la fin de l?ann�e. Ce sont donc trois ann�es pleines qui vont �tre consacr�es au document sur lequel reposera le d�veloppement de notre ville pour les quinze � vingt prochaines ann�es.

C?est un travail passionnant mais exigeant, qui va nous occuper pendant la moiti� de la mandature et pour laquelle des centaines d?agents de la Ville vont �tre mobilis�es. Vingt ans apr�s le pr�c�dent P.L.U., nous remettons l?ouvrage sur le m�tier et vous souhaitez que ce document essentiel int�gre une bonne partie des th�matiques de la vie en milieu urbain, qu?il s?agisse des activit�s, des mobilit�s, des espaces verts, et �videmment de l?urbanisme avec la question des gabarits et des hauteurs.

Vous voulez l?accompagner d?un volet d�mocratie locale en soumettant ces th�matiques aux conseils de quartier auxquels s?additionneront, selon les secteurs, des acteurs suppl�mentaires. Evidemment, qu?il s?agisse des conseils de quartier par la cr�ation du budget participatif ou d?entit�s plus larges, la concertation et le dialogue avec les Parisiens et les Parisiennes s?imposent plus que jamais.

Certes, d�j�, lors de l?�laboration du P.L.U. actuel, celui qui est encore en vigueur, entam� il y a presque vingt ans et modifi� � plusieurs reprises, nous avons vu l?engouement de nombreux habitants de la capitale � s?emparer de ce sujet, � travailler sur le devenir de leur cit�. Dans de nombreux quartiers, le dialogue et le d�bat avaient eu lieu autour des hauteurs des tours, des dents creuses � combler ou � pr�server, des espaces verts.

A l?initiative de la Ville, des prescriptions suppl�mentaires ont �t� mises en place gr�ce � la notion notamment du P.V.P., Protection Ville de Paris. Appliqu�es � plusieurs milliers d?immeubles, elles constituent une sp�cificit� du P.L.U. parisien. Les soci�t�s savantes mais aussi de nombreux Parisiens p�tris d?histoire ou simplement amoureux de leur ville y avaient contribu�.

Aujourd?hui, en pr�ambule du nouveau P.L.U., vous avez souhait� organiser cette conf�rence citoyenne, mimant un peu la Conf�rence citoyenne sur le climat r�unie par le Pr�sident de la R�publique, m�me si elle en diff�re par plusieurs aspects. Encadr�e dans ses travaux par l?agence Etat d?Esprit, la bien nomm�e, ses membres ont �t� guid�s - je ne dis pas pris en main - lors de sa tenue et, c?est � souligner, r�tribu�s pour y participer. L�, mes chers coll�gues, c?est une novation qui fera date et qui suscitera sans doute des vocations car vous avez cr�� le concept du b�n�vole pay�, ce qui dans le milieu associatif constitue une h�r�sie absolue.

Si je ne mets absolument pas en cause leur volont� d?y participer en apportant fra�cheur et id�es � ce d�bat, ne pensez-vous pas, Madame la Maire, Monsieur le Premier adjoint, que vous entachez d?une suspicion �vidente leur libre participation � ce d�bat et surtout la sinc�rit� du rendu�? Au lieu d?une r�mun�ration, nous aurions pr�f�r� que les membres de la conf�rence disposent de meilleurs outils d?analyse, de plus de temps, d?une �valuation de situation de notre ville, une des plus denses du monde qui manque cruellement d?espaces verts, de lieux de vie et qui perd � nouveau chaque ann�e, nous le savons, des milliers de familles et d?enfants.

Nous savions que les Parisiens voulaient une ville moins dense, plus vaste, plus apais�e - le bruit constituant une nuisance aussi forte voire davantage que la pollution de l?air - o� chacun trouve sa place et notamment ceux et celles qui travaillent, pour Paris. Les travaux de la conf�rence nous le confirment�: avec la lutte contre le r�chauffement climatique, les d�fis sont donc nombreux, notamment celui de la r�vision des grandes op�rations d?urbanisme accouch�e aux forceps avant les �lections par notre ancien coll�gue MISSIKA. Car nul ne comprendrait que Bercy-Charenton et Montparnasse ne soient pas en phase � leur ach�vement � l?horizon 2030 avec le P.L.U. qui aura �t� adopt� 7 ann�es auparavant.

Vous avez donc, Madame la Maire, Monsieur le Premier adjoint, la redoutable t�che d?envisager l?avenir tout en retricotant le pass�. Tout ceci dans un contexte incertain caract�ris� par les cons�quences de la crise et, il faut le souhaiter, par un rebond de l?activit�. Notre ville va-t-elle continuer � perdre ses habitants et ses familles et � quel rythme�? Quel sera l?avenir du commerce parisien foudroy� par la crise alors qu?il �tait d�j� affaibli�? Les finances de la Ville seront-elles assur�es pour l?avenir�?

Voil�, mes chers coll�gues, le contexte difficile dans lequel va s?inscrire ce nouveau P.L.U. Prot�ger le pass�, sans omettre le Paris d?aujourd?hui, pour mieux se projeter dans l?avenir, tel est le d�fi que notre groupe Changer Paris veut relever � travers ce P.L.U. et avec le concours de tous les Parisiens et de tous les acteurs. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur le Maire.

Il restera deux minutes pour votre coll�gue, Claire de CLERMONT-TONNERRE.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ, pr�sident du groupe Communiste et Citoyen.

Non, pardon, d?abord Mme L�a VASA, pour le groupe Ecologiste de Paris.

Mme L�a VASA. - Merci, Madame la Maire, et merci surtout � la centaine de citoyens et citoyennes qui ont particip� � cette conf�rence. C?est un travail pr�cieux et force est de constater que leur vision rejoint pour beaucoup de nombreuses consid�rations �cologistes. L?enjeu est d�sormais d?entendre ces aspirations que l?on s?est permis de r�sumer ainsi�: une ville apais�e au service de la diversit� de ses habitants et compatible avec les enjeux climatiques.

Quatre orientations ressortent particuli�rement de cette consultation, pour nous.

Cette ville de demain, c?est d?abord une ville dans laquelle la nature reprend ses droits. Voil� la demande la plus forte de la conf�rence citoyenne�: une nature pas seulement faite pour d�corer ou m�me verdir, mais une nature v�ritablement au service des �quilibres �cologiques.

Ajouter quelques jardini�res dans les recoins n?est pas suffisant, il s?agit de cr�er de v�ritables corridors de biodiversit�, de pr�server les sols de pleine terre, de tracer d?ambitieuses trames vertes, de mobiliser tous les espaces pour cr�er des jardins publics, de permettre au cycle de l?eau de se d�rouler et d?explorer l?immense potentiel de v�g�talisation des espaces priv�s.

La vision des citoyens est aussi celle d?une ville plus calme, plus silencieuse, une ville qui ralentit pour se mettre au rythme de tous et laisse la place � la convivialit�. Le bruit et la tension de l?espace public sont la b�te noire des Parisiens et cette consultation le fait ressortir tr�s clairement. Une grande part des contributions tente d?apaiser l?espace public pour qu?il soit enfin possible d?en profiter sereinement et pas uniquement pour le traverser ou y consommer. Les habitants veulent pouvoir s?asseoir sur un banc, y faire une f�te, y d�jeuner, s?y rencontrer ou fl�ner.

En cela la conf�rence confirme les grandes orientations de la Ville en mati�re de r�duction de la place de la voiture pour laisser place aux v�los. Mais elle d�nonce �galement la privatisation et la commercialisation excessives de l?espace public, souhaitant retrouver des espaces de gratuit�. Elle demande un meilleur partage des voies de circulation pour que toutes les formes de mobilit� puissent trouver leur place et faire la part belle � la marche, le mode de d�placement le plus utilis�.

Le troisi�me volet qui ressort de la consultation n?est pas tr�s consensuel au sein de notre Assembl�e, c?est celui des perspectives �conomiques pour notre ville. Je vais tenter d?�tre aussi claire que les citoyens consult�s.

Nulle part, il n?est demand� de cr�er de grands centres commerciaux, au contraire ils sont d�nonc�s. Nulle part il n?est souhait� que de grandes entreprises de la finance quittent la city pour venir s?enfermer dans des tours parisiennes, au contraire les tours sont controvers�es et il est propos� que les bureaux vides soient transform�s en logements �tudiants. Nulle part, il n?est exig� que des avions d�posent par millions dans des cars des touristes venus consommer dans les enseignes de luxe, au contraire les Parisiens veulent soutenir une �conomie au service des habitants, une �conomie qui correspond � leurs valeurs. Ils veulent des commerces de proximit�, des services de proximit�, des artisans � l?int�rieur de Paris qui produisent des biens utiles et qui b�n�ficient de zones de logistique urbaine adapt�es. Ils veulent un tourisme ma�tris�.

Loin d?un d�sint�r�t pour la question �conomique, les d�bats dessinent au contraire une forme de consensus sur le fait que l?attractivit� �conomique et touristique peut �tre tr�s probl�matique. Les Parisiens formulent clairement la demande de r�orienter l?activit� �conomique de la ville, afin qu?elle soit mise au service des habitants, comme est en train de le faire Venise en renon�ant au tourisme de masse.

Les citoyens vont m�me plus loin sur cette question �conomique en pr�conisant une mixit� fonctionnelle au sein des quartiers et un r��quilibrage territorial � l?�chelle de la M�tropole du Grand Paris. C?est bien l� le quatri�me enjeu soutenu par la conf�rence citoyenne et que les Ecologistes rejoignent�: la mixit�. Les participants ont une conscience aigu� que la plus grande richesse de Paris est la diversit� de ses habitants. La demande de mixit� sociale est extr�mement forte et suppose que notre P.L.U. propose des outils pour lutter contre la gentrification de Paris, afin de permettre aux familles, aux foyers aux revenus modestes, aux �tudiants et aux plus pr�caires de se loger. Non seulement ils demandent que le logement soit une priorit� face aux vell�it�s d?attractivit� �conomique, mais plus encore ils aspirent � une nouvelle forme d?habitat qui favorise le partage au quotidien.

Le dernier enjeu de fond que je souhaite relever dans ces conf�rences citoyennes est celui de la protection patrimoniale. Les Parisiens ont exprim� qu?ils avaient � c?ur de pr�server l?aspect historique de leur ville mais ils �rigent un principe sup�rieur�: la n�cessit� d?adapter le b�ti aux enjeux climatiques. Favoriser la r�novation thermique, le photovolta�que, la r�habilitation, l?utilisation d?espaces � reconqu�rir comme les toits ou encore l?usage de mat�riaux biosourc�s, voil� les principes qui doivent guider l?�volution du paysage urbain parisien, voil� la forme de modernit� qui est d�fendue ici et non celle qui consiste � construire des tours ou des grands ensembles ou � d�truire pour mieux b�tonner. Cette attente doit interroger les grands projets en cours � Paris et autoriser des concertations larges et sinc�res.

C?est au travers de cette question d�mocratique que je voudrais conclure. Il n?est plus envisageable de lancer des grands projets sans en avoir pr�alablement �labor� les contours avec la population. Cela est exprim� dans la consultation, les Parisiens ne veulent pas �tre interrog�s alors que la majorit� du projet est d�j� d�cid�e. Cette consultation a �t� un excellent pas en ce sens et nous formulons le v?u que ce travail continue, notamment au travers d?une plateforme num�rique qui pr�sente les objets de d�bat encore non consensuels, les grands projets d?urbanisme � l?�tude et un �tat d?avancement des r�flexions.

Nous souhaitons aussi qu?un retour motiv� soit fait � chaque contributeur sur les propositions qu?il a formul�es, qu?elles soient rejet�es ou accept�es. Mais l?outil num�rique ne saurait �tre satisfaisant, aussi nous proposons que les Parisiens, qui seront sollicit�s pendant ces trois ann�es de travaux, puissent continuer � b�n�ficier d'un soutien technique et qu?un accompagnement op�rationnel soit propos� aux conseils de quartier pour aider les �quipes volontaires � faire vivre la concertation.

En un mot, c?est un besoin d?authenticit� et de renforcement des liens sociaux qui s?exprime au travers de cette premi�re consultation. Dans l?espace public, dans le logement, dans la structure des quartiers, les citoyens aspirent � vivre ensemble et en harmonie avec leur environnement. La p�riode que nous traversons y est s�rement pour quelque chose. Et oui, dans la ville, dans sa construction m�me, dans un document aussi technocratique que le P.L.U., on peut contribuer � renforcer le tissu social.

Voici le d�fi qui nous attend collectivement, Madame la Maire. Vous avez souhait� afficher cet objectif particuli�rement ambitieux de la cr�ation d?un P.L.U. bioclimatique et le groupe Ecologiste sera � vos c�t�s tant qu?il s?agira d?�tre � la hauteur de cet enjeu historique qu?est la lutte contre le d�r�glement climatique et l?adaptation de la ville par une red�finition de la notion de progr�s qui mettra l?humain et le vivant en son c?ur.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame VASA.

Monsieur Nicolas BONNET-OULALDJ, pr�sident du groupe Communiste et Citoyen, vous avez la parole.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Cette fois-ci, c?est la bonne. Merci, Madame la Maire.

Je voudrais tout d?abord remercier l?ensemble des citoyens qui ont particip� � cette conf�rence citoyenne, qui ont soumis leurs id�es sur la plateforme num�rique et qui ont particip� � la consultation.

Je voudrais aussi remercier les deux personnes qui ont pris la parole. Je n?ai pas retenu leur nom mais leur pr�nom, Alexandre et Fatoumata. �videmment, l?enrichissement de la parole des citoyens est tr�s important dans les travaux que nous allons engager sur ce P.L.U.

Je voudrais vous dire aussi, Madame la Maire, que cette r�vision du P.L.U. doit tenir compte �videmment de la parole des citoyens, �videmment de nos engagements de campagne, mais doit aussi tenir compte du contexte dans lequel nous vivons�: un contexte marqu� par la crise sanitaire, un contexte marqu� par la crise �conomique, par la mont�e de la pauvret�. Et puis c?est un contexte dans lequel la question du service public - je l?ai d�j� dit lors du d�bat d?orientations budg�taires - est quelque chose d?important. Et la ma�trise du foncier, la ma�trise du P.L.U. est une question fondamentale puisque c?est une ma�trise publique.

Je voudrais enfin dire que - ma coll�gue l?a �voqu� � travers la mixit� - dans ce d�bat, nous devons bien s�r apporter notre r�flexion sur un Paris dans sa globalit�: tenir compte des questions d?emploi, de logement, de mobilit�, des loisirs comme la culture, le sport, et mettre en coh�rence l?ensemble des ambitions que nous avons port�es dans notre campagne �lectorale, une ambition port�e par les citoyens et en coh�rence avec le contexte que j?ai �voqu�.

Je voudrais maintenant vous dire que pour les communistes, l?enjeu v�ritable de ce P.L.U. est de conjuguer � la fois les questions environnementales et les questions sociales. Les unes ne peuvent pas aller sans les autres. Les d�fis que nous devons relever aujourd?hui sont ceux �videmment de la crise climatique et de la crise sociale.

A travers les propositions qui sont faites dans cette conf�rence citoyenne, je voudrais insister, Madame la Maire, sur trois points. Evidemment beaucoup de choses ont �t� dites et je ne pourrai pas reprendre l?ensemble des propositions, mais ces trois points nous paraissent essentiels.

Le premier point est le d�veloppement du v�lo, qui a pris une part tr�s importante ces derni�res ann�es et qui demande des am�nagements n�cessaires avec les pistes cyclables, la s�curisation des cyclistes, une meilleure cohabitation de l?ensemble des usagers sur l?espace public qui est, � nos yeux, aussi indispensable que l?apprentissage et l?�ducation par le v�lo.

Je voudrais d?ailleurs citer une op�ration que nous avons men�e dans le 12e arrondissement avec la maire, Emmanuelle PIERRE-MARIE, qui est le savoir rouler � l?�cole. Quand nous mettons en ?uvre quelque chose qui transforme l?urbanisme, il faut l?accompagner d?autres politiques. Le savoir rouler est la capacit� d?apprendre � l?ensemble de nos enfants � se d�placer en toute s�curit� dans l?espace public.

Je dis cela parce que notre P.L.U. am�ne des transformations d?urbanisme mais il doit aussi amener des politiques publiques. Nous en parlerons � l?occasion du budget mais je pense que nous devrions d�velopper, dans le cadre de la Direction de la Jeunesse et des Sports, les moyens n�cessaires pour d�velopper le savoir rouler.

Le deuxi�me point abord� par les Parisiens est la relocalisation de la production, et c?est l?objet de nombreuses propositions que j?ai fait dans la M.I.E. que j?ai pr�sid�e sur le "Fabriquer � Paris".

Favoriser la production locale et les circuits courts r�pond aux urgences climatiques et sociales. Le contexte de la crise �conomique et sociale et environnementale nous impose un changement de paradigme. Il nous semble important de poser la question de la ma�trise publique du foncier qui est le nerf de la guerre si on veut que des op�rations de relocalisation puissent aboutir. La Ville de Paris doit continuer en positionnant fortement son compte foncier, en d�veloppant la ma�trise du foncier et de l?immobilier, et encore plus la commande publique.

Je pense notamment � un sujet que nous avons tous en t�te, c?est le quartier Bercy-Charenton. Vous le savez, � plusieurs reprises dans ce Conseil de Paris, je suis intervenu sur la gare inf�rieure de La R�p�e - on les appelle les tunnels Baron Le Roy - sur laquelle nous devons avoir une vision tr�s claire sur la relocalisation de la fabrication d?ailleurs en lien direct avec le fleuve et le rail.

Le troisi�me point, Madame la Maire, vous le savez, c?est un peu la marque de fabrique du groupe communiste, c?est la question du logement social. On ne peut pas r�fl�chir ce P.L.U. sans continuer � se donner les marges de man?uvre pour construire du logement social. Beaucoup de Parisiens, beaucoup de salari�s souhaitent pouvoir continuer � vivre et � travailler � Paris. La question du logement social est donc fondamentale.

Les effets � moyen terme de la crise du Covid se poseront particuli�rement dans ce secteur, comme le rappelait encore le d�l�gu� g�n�ral de la Fondation Abb� Pierre, Christophe ROBERT. L?offre de logement de la Ville de Paris rel�ve de la place qu?elle souhaite laisser � certaines cat�gories de la population, � commencer par les plus pr�caires mais aussi les classes moyennes. Aujourd?hui, les prix du march� immobilier ne permettent plus � de nombreux Parisiens de rester vivre dans notre ville. Il est donc urgent - on ne cesse de le r�p�ter et mon coll�gue Ian BROSSAT le dit - de cr�er les conditions pour que cela redevienne possible. L� encore, le compte foncier, la ma�trise du foncier et la pr�emption active doivent �tre mobilis�s pour permettre la cr�ation et la construction de logements sociaux suppl�mentaires.

Mes chers coll�gues, je voudrais enfin revenir sur la concertation elle-m�me.

Il me para�t indispensable, au-del� des citoyens qui ont �t� consult�s, de consulter aussi les repr�sentants du personnel, les syndicats, les repr�sentants du patronat, les associations, le milieu associatif local, les conseils de quartier, le Conseil des g�n�rations futures, le Conseil parisien de la Jeunesse, le Conseil des �trangers communautaires ou hors communaut� par exemple. Nous avons plusieurs leviers de d�mocratie participative et nous proposons �videmment d?activer l?ensemble de ces leviers pour que notre P.L.U. soit enrichi le mieux possible.

Enfin, il faudra aussi faire un effort important pour populariser nos travaux, populariser ce projet de modification du P.L.U. en utilisant les outils d?information.

Voil�, Madame la Maire, les grandes lignes d?un Paris ouvert sur l?avenir que nous engageons avec ces travaux et �videmment avec notre volont� de faire de Paris une ville �cologique et populaire.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur le Pr�sident.

Je donne � pr�sent la parole � M. BOURNAZEL, pr�sident du groupe "Ind�pendants et Progressistes".

M. Pierre-Yves BOURNAZEL. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, tout d?abord je voudrais remercier les Parisiens et les grands Parisiens qui ont particip� � ces travaux qui nous seront tr�s utiles, � nous �lus, pour nourrir notre r�flexion sur cet enjeu majeur de la mandature que sera la r�vision du P.L.U., et remercier particuli�rement les deux personnes qui sont venues apporter leurs recommandations.

D?abord un point sur la m�thode. Nous souhaitons �videmment que la participation soit massive, � la fois des associations, des experts, des citoyens qui, de par la singularit� de chaque quartier, ont besoin de s?exprimer. Car la r�vision d?un plan local d?urbanisme est l?occasion de penser la vision d?avenir d?une ville, d?une m�tropole. A l?heure de la concurrence des grandes villes-monde, il est important que Paris soit un exemple de d�veloppement.

Il y a trois points majeurs.

Paris, le Grand Paris doit �tre un exemple en mati�re �cologique. C?est une ville qui doit �tre moins pollu�e, moins bruyante, plus verte, plus douce. Une ville qui assume la transformation �cologique dans tous les domaines�: l?emploi, le logement, la circulation, les mobilit�s, dans tous les domaines.

C?est une ville qui doit assumer la beaut�. La beaut� de Paris, la beaut� du Grand Paris, l� aussi c?est la voirie, le logement, les infrastructures culturelles et sportives. Partout o� il y aura de la construction, il faut privil�gier la beaut� de Paris, la qualit� sur la quantit�.

Puis c?est la diversit�, car Paris est une ville-monde et nous devons assumer que Paris et le Grand Paris demain soient cette belle grande ville-monde diverse sur le plan de l?origine sociale, de la condition sociale. Nous devons faire en sorte que, par nos politiques publiques, nous assumions que cette ville soit inclusive et fasse r�ver partout dans le monde.

Nous avons v�cu �videmment dans le cadre des d�bats d?urbanisme des moments de bras de fer et c?est normal puisque c?est la vision de l?avenir de la ville. Dans la pr�c�dente mandature, nous avons pu nous opposer sur la tour Triangle, Bercy-Charenton, le stade Championnet, le stade M�nilmontant, et j?en passe.

Nous avons parfois d�nonc� notre incompr�hension face � un manque de concertation. Nous avions propos� � maintes reprises la consultation citoyenne qui doit devenir l?outil de cette prochaine mandature, un outil efficace dans la prise de d�cisions. La coconstruction des projets doit devenir la norme. Les habitants ne veulent plus �tre mis devant le fait accompli, ils veulent participer � la construction de l?avenir de leur quartier et de leur ville.

La r�vision du plan local d?urbanisme doit �tre l?occasion de clarifier la ligne directrice de la Ville en mati�re d?urbanisme et de qualit� de vie dans la Capitale. Pour nous, il y a des imp�ratifs. Tout d?abord la sanctuarisation de tous les lieux de respiration � Paris, dont �videmment les terrains d?�ducation physique�; aucune op�ration fonci�re ne saurait justifier leur suppression. Puis l?arr�t de l?hyper densification et de la hauteur anachroniques et incons�quentes lorsqu?on sait que Paris est la capitale la plus dense d?Europe et l?une des plus denses du monde.

A ce stade, je ne serai pas plus long puisque nous partageons le temps avec ma coll�gue copr�sidente Delphine B�RKLI. Nous appelions de nos v?ux cette r�vision du plan local d?urbanisme, t�chons maintenant collectivement d?�tre � la hauteur des enjeux climatiques, sociaux, d�mographiques et �conomiques qui sont plus que jamais devant nous.

Mais j?ai confiance en entendant les Parisiens et les grands Parisiens qui ont travaill� sur ce sujet, et en vous entendant vous-m�me, Madame la Maire, parce que j?ai not� dans la m�thode de travail une �volution tout � fait salutaire.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur BOURNAZEL.

Mme Nathalie MAQUOI, pr�sidente du groupe "G�n�ration.s".

Mme Nathalie MAQUOI. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, ce P.L.U. peut et doit �tre une nouvelle page dans l?histoire de Paris, celle d?une ville qui prend le pari d?une lutte active contre le d�r�glement climatique, qui donne � l?urbain une nouvelle d�finition, celle d?une ville qui permet � chacun de respirer et surtout celle d?une construction commune, un �l�ment cl� du droit � la ville que le groupe "G�n�ration.s" d�fend.

Ces derni�res semaines, vous vous �tes r�unis, Parisiens, Parisiennes ou alors, comme vous l?avez dit, usagers de Paris pour d�finir ensemble les orientations souhaitables pour le Paris de demain. Une trentaine de grandes propositions divis�es en six th�matiques ont �merg� de ces travaux et elles serviront � irriguer notre r�flexion autour de la r�vision du P.L.U.

Cette d�marche rejoint une pr�occupation qui nous est ch�re, celle de pleinement impliquer les citoyennes et citoyens � chaque �tape d?un projet. Une d�marche qui repense la place de l?usager de la ville dans l?�laboration du projet, qui donc devient plut�t acteur que spectateur.

On peut retenir de cette exp�rience d�mocratique in�dite la pr�occupation de plus en plus forte des participants et des participantes pour les enjeux �cologiques et climatiques. Cela s?est traduit notamment dans la nature des contributions port�es en grande partie vers l?espace public ou autour de la place des espaces de respiration dans notre ville. La lutte pour le climat et la transition �cologique qu?elle implique doit irriguer chacune de nos politiques publiques parisiennes, ne pas �tre trait�e comme un sujet � part mais bien faire partie de chacun de nos am�nagements, �tre des �l�ments centraux de nos d�cisions.

Il est essentiel de construire une ville du commun. Cela passe aussi par la pr�servation, le d�veloppement d?un patrimoine naturel urbain dont chaque Parisien et Parisienne puissent b�n�ficier. L?�gal acc�s � la nature et aux espaces de rafra�chissement est un droit qui doit �tre garanti. Les derni�res vagues de canicule et plus r�cemment les deux confinements nous ont cruellement rappel� ce besoin essentiel et partag� d?acc�der � des espaces verts. A Paris, on compte un arbre pour 11 habitants, 2 m�tres carr�s d?espace vert par habitant, la ville doit donc maintenant inverser cette courbe.

En constituant, comme vous l?avez propos�, une continuit� verte, nous permettrons � chacun et chacune d?acc�der � un espace naturel dans son quotidien au cours de ses trajets r�guliers. Attach�e � l?id�e de coconstruction, la cr�ation d?une cartographie commune collaborative des espaces de nature en ville, telle que vous le proposez, nous semble un excellent moyen de faire contribuer chacun pour donner corps � cette id�e de patrimoine commun.

Si le d�veloppement d?un patrimoine naturel commun se fait de toute �vidence dans l?espace public, l?espace priv� ne doit pas �tre en reste. Pourquoi ne pas explorer, comme vous le proposez, le fait que les cours d?immeuble et les toitures puissent aussi proposer des jardins dans les r�sidences g�r�es par des collectifs d?habitants�? Cela rejoint l?imp�ratif du droit � la ville qui passe par le fait de devenir acteur et actrice de sa ville, pleinement investi dans la vie de sa cit�.

De m�me que nous d�fendons un droit � la nature, la nature a elle aussi ses droits et doit �tre pr�serv�e. La constitution d?un r�pertoire du patrimoine v�g�tal ainsi que la compensation syst�matique du patrimoine naturel existant en cas de destruction obligatoire de la v�g�tation sont autant de propositions que vous portez et qui nous semblent essentielles.

L?�ducation � la biodiversit� et � l?agriculture urbaine est un levier essentiel pour sensibiliser les g�n�rations futures aux enjeux de la transition �cologique. Ce souci d?implication des Parisiennes et Parisiens d�s le plus jeune �ge dans la transition �cologique doit �tre central. Nous le partageons comme vous dans nos politiques �ducatives et de formation. Cela peut passer, par exemple comme vous le proposez, par le fait de r�server des parcelles au sein des �coles pour l?installation de jardins partag�s en pleine terre pour former � une agriculture durable et, par-l�, � une alimentation durable.

C?est une volont� que nous partageons et que nous d�fendrons tout � l?heure par un v?u pour que, dans chaque �cole, soit r�duite la part du bitume dans les cours de r�cr�ation pour laisser la place � la biodiversit�.

Le droit � la ville que nous d�fendons est aussi le droit de vivre dans la ville. Elle doit int�grer la pr�servation des valeurs vernaculaires, c?est-�-dire la richesse produite par les usages r�sultant du quotidien des habitantes et des habitants et des usagers de Paris. Elle doit enfin pleinement int�grer la possibilit� de s?y loger. En ce sens, de nombreuses actions ont �t� initi�es par notre collectivit� ces derni�res ann�es pour d�multiplier le nombre de logements sociaux. Les efforts sont � poursuivre, � intensifier pour permettre aux classes populaires de continuer � vivre � Paris.

Pour que la ville du quart d?heure, notion cl� de cette mandature, se traduise dans le quotidien des Parisiens et des Parisiennes, il est n�cessaire de disposer de commerces essentiels, de lieux de travail et de services au plus pr�s de chez soi. R�duire les d�placements longs au quotidien est un axe pour aboutir � une ville �cologique et une meilleure qualit� de vie.

Nous pourrions encore d�velopper longtemps sur chacune de ces propositions, mais elles convergent toutes vers une m�me finalit�: un Paris solidaire, un Paris respirable, un Paris � taille humaine. Tout ceci est stimulant, en particulier lorsqu?il r�sulte du Paris de la d�mocratie et de la participation citoyenne.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Madame MAQUOI.

Mme Maud LELI�VRE, pour le groupe MoDem, D�mocrates et Ecologistes.

Mme Maud LELI�VRE. - Merci, Madame la Maire, de me donner la parole.

Le d�bat sur le P.L.U. s?inscrit dans un contexte de crise sanitaire qui n?est qu?un �l�ment de plus d?une crise environnementale et durable. Vingt ans apr�s le premier P.L.U., il est urgent d?adapter des r�gles qui permettent de d�finir une ville plus �conome en ressources, plus r�siliente et plus anticipatrice.

Aujourd?hui, la biodiversit� � Paris est en net d�clin. Il est vital d?agir pour le maintien et le d�veloppement du plus grand nombre d?esp�ces vivantes sur notre territoire. C?est d?ailleurs un crit�re par excellence de durabilit� de nos soci�t�s. Tous les indicateurs sont au rouge. Derri�re l?embl�matique moineau, la quasi-totalit� des passereaux et autres esp�ces faunistiques historiquement pr�sentes � Paris disparaissent.

Le constat et l?inqui�tude sont les suivants�: tous les espaces de nature existant � Paris, que ce soit des arbres remarquables d?alignement dont nous avons parl� hier, des espaces verts ou des espaces de nature, doivent �tre prot�g�s et class�s car ces espaces forment un tout, un patrimoine commun.

La Ville s?est longtemps engag�e dans une politique urbaine d?hyperdensification et d?artificialisation de tous les espaces encore libres � Paris et il faut vraiment inverser la tendance. La pr�servation d?une r�elle diversit� d?espaces et de milieux est un pr�alable fondamental � toute politique pr�tendant ?uvrer en mati�re de biodiversit� car oui, Paris est l?une des villes les plus pauvres en espaces verts et en nature par habitant.

Il existe une contradiction voire une schizophr�nie environnementale dans certaines des politiques qui sont men�es aujourd?hui. C?est une contradiction entre le discours d?exemplarit� de la mairie sur la biodiversit� � Paris et la r�alit� d?une action parfois cosm�tique qui habille de vert certains projets d?urbanisation. Les techniques de v�g�talisation artificielle ne sont pas une alternative �quivalente � la pr�servation de v�ritables espaces de nature � Paris et de renaturation l� o� c?est possible.

Il y a contradiction depuis plusieurs ann�es entre les projets pour cr�er de nouveaux sites de biodiversit� d?une part, et la destruction d?espaces naturels d?autre part. Je citerai les serres d?Auteuil, les terrains d?Eau de Paris propos�s � certains projets environnementaux, la densification de la Cit� universitaire, la Z.A.C. "Bercy-Charenton", les am�nagements de Paris Nord, etc., et bien s�r les constructions sur les jardins et cours en c?ur d?�lot.

Lutter contre la destruction de la nature � Paris est une bataille du quotidien pour les maires qui ne partagent pas forc�ment cette orientation. C?est le choix qu?a fait Delphine B�RKLI depuis six ans en mettant en place une v�g�talisation imaginative et durable dans un arrondissement assez min�ral.

Paris est une ville dense, attractive, tr�s attractive en comparaison d?autres villes europ�ennes, en usagers et en touristes que l?on esp�re voir revenir. Dans ce cadre, comment imaginer un P.L.U. parisien trop centr� sur Paris alors qu?il faut agir en responsabilit�? En environnement, ce qui compte avant tout, ce sont les �cosyst�mes et la continuit�. Quelle que soit la complexit� actuelle, Paris doit �tre un moteur et non un frein pour les territoires limitrophes car oui, nous partageons le m�me patrimoine commun.

La ma�trise de l?empreinte �cologique de la ville, la n�cessit� de concevoir une ville moins consommatrice implique de repenser des principes d?urbanisme que nous ne retrouvons pas totalement aujourd?hui dans les premi�res propositions. A ce jour, le P.L.U. se limite trop � la r�organisation du Paris intra-muros. Paris ne peut plus se permettre d?engager des changements urbains de cette ampleur sans concerter les villes avoisinantes, sans concerter les autres habitants de l?Ile-de-France, au risque sinon d?omettre dans sa conception les enjeux m�tropolitains qui y sont li�s. Paris ne vit pas en autarcie.

Le P.L.U. parisien accentuera les disparit�s entre les territoires, comme l?illustre par exemple la proposition de la conf�rence citoyenne de rel�guer les constructions de tours aux portes de Paris, d�l�guant le sujet de la densification, de l?obstruction du paysage et de la consommation �nerg�tique du b�ti aux arrondissements les plus excentr�s et aux communes hors p�riph�rique. Est-ce une approche �quitable que de vouloir concentrer les tours l� o� les gens souffrent d�j� le plus de l?atteinte au paysage, du bruit, de la pollution et des externalit�s n�gatives en g�n�ral�?

Il y a une autre vision, une autre approche, celle de rendre une ville plus vivable pour tous, pas simplement les plus privil�gi�s et pas simplement les Parisiens contre la p�riph�rie. Le principe de responsabilit� est de construire un espace commun et non de dresser de nouvelles fronti�res.

Nous avons quelques interrogations sur l?approche de la v�g�talisation qui est tr�s pr�sente dans les propositions de la conf�rence citoyenne. C?est une bonne chose que nous appelons de nos v?ux, mais de nombreuses questions techniques se poseront, notamment sur des toits et des b�timents parisiens souvent class�s. Au-del� de l?injonction, il est n�cessaire et indispensable d?avoir un accompagnement pour le propri�taire. C?est le gage de la r�ussite de ce projet.

J?aimerais enfin insister sur trois points.

Le premier concerne l?intelligence globale du projet. La biodiversit�, c?est un peu plus compliqu� que de l?am�nagement technique. Sans continuit� et sans logique, nous n?aurons pas de b�n�fice environnemental. Nous ne pouvons pas demander la mise en place de trames vertes, bleues, blanches, brunes, noires, et d�velopper cette continuit� sans coh�rence.

Le deuxi�me point est que la v�g�talisation a une face cach�e, celle de gonfler de fa�on artificielle les plantations les plus utiles, parmi lesquelles la diminution de pleine terre dans des parcelles nouvellement construites ou reconstruites. C?est un enjeu sur lequel nous serons attentifs.

Enfin, c?est l?absence d?�vocation de solutions fond�es sur la nature et c?est un vrai regret. Sur la base de r�flexions initi�es par l?Union internationale de conservation de la nature, les solutions fond�es sur la nature ont des b�n�fices connus�: il s?agit de contribuer � l?att�nuation du changement climatique, par exemple en stockant le carbone sous forme organique, en adaptant les effets, en rafra�chissant la ville, etc.

Certaines strat�gies urbaines s?affichent sous forme de slogans, une pr�occupation particuli�re pour l?un des effets du changement climatique, comme la question du ruissellement. Toutes ces solutions reposent en pratique sur un m�me triptyque�: le maintien du sol vivant, l?accroissement du couvert v�g�tal et le r�tablissement de la circulation naturelle de l?eau. Ce sont quelques exemples mais l?approche aujourd?hui de la r�novation trop min�rale et l?int�gration de l?absence de solutions fond�es sur la nature sont un vrai regret.

Alors, la liste des demandes est longue et pragmatique. Au-del� des slogans, il faut agir�: il faut cesser de d�truire des espaces naturels existants�; il faut consolider une v�ritable trame en articulation avec le Grand Paris et la R�gion Ile-de-France�; il faut cr�er un v�ritable r�seau de zones humides. En lien avec la R�gion Ile-de-France, il faut inscrire dans le P.L.U. tout espace non b�ti comme espace non constructible. Il faut recentrer tous les espaces de nature avec des am�nagements appropri�s, en lien avec les associations environnementales et les habitants des quartiers concern�s.

Enfin et pour conclure, les maires d?arrondissement ont une responsabilit� importante en mati�re de concertation locale sur le P.L.U. Nous sommes en attente des guides m�thodologiques, des outils qui permettront de mener � bien cette concertation. On ne saurait rel�guer les maires d?arrondissement, dont l?expertise est reconnue sur leur territoire, au r�le d?interm�diaire entre la mairie centrale et les citoyens sur un sujet aussi majeur et d�terminant qui doit dessiner le Paris vivable et r�siliant de demain. Merci.

(M. Patrick BLOCHE, adjoint, remplace Mme la Maire de Paris au fauteuil de la pr�sidence).

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Maud LELI�VRE.

Je donne maintenant la parole � Thomas CHEVANDIER.

M. Thomas CHEVANDIER. - Je vous remercie, Monsieur le Maire.

Chers coll�gues, l?actuel Plan local d?urbanisme a �t� adopt� il y a quatorze ans. Certes, il a �t� modifi� il y a quatre ans, en 2016, il est n�anmoins d�sormais inadapt� � une ville qui subit les cons�quences du d�r�glement climatique, � une ville dont les usages ont �t� tr�s largement modifi�s par la crise du Covid et dans laquelle la volont� de r�appropriation de l?espace public est de plus en plus partag�e. Il �tait donc urgent d?adopter un nouveau P.L.U. C?�tait d?ailleurs un engagement de campagne de l?actuelle majorit�.

Compte tenu de son impact sur l?avenir de notre ville, et donc sur le quotidien des Parisiennes et des Parisiens, il a �t� d�cid� de faire pr�c�der cette r�vision d?une conf�rence citoyenne, et c?est in�dit s?agissant d?un P.L.U.

Anim�e par M. le Premier adjoint en charge notamment de l?urbanisme et par Mme l?Adjointe en charge de la participation citoyenne et du d�bat public, compos�e d?un panel de 100 citoyens dont 30 m�tropolitains, t�moignant du souci de penser ce P.L.U. en lien avec l?environnement global de Paris, cette conf�rence s?est r�unie sur trois samedis, donnant ainsi du temps � la formation, � la d�lib�ration des citoyens en lien avec des sp�cialistes et avec le soutien toujours utile et d�terminant de l?Atelier parisien d?urbanisme.

Sur la m�me p�riode, une consultation �largie s?est tenue sur une plateforme en ligne sur laquelle plus de 1.000 propositions ont �t� formul�es et qui ont fait l?objet de plus de 20.000 votes. C?est donc un rapport et des propositions sur lesquelles nous sommes amen�s � d�battre aujourd?hui qui portent la l�gitimit� d?une participation large et d?une m�thode novatrice.

Les 30 propositions adopt�es par le panel des citoyens tir�s au sort peuvent �tre class�es en trois cat�gories.

D?abord des propositions qui recouvrent des objectifs de politiques publiques sur lesquels la Ville a d�j� une action structur�e�; cela signifie qu?il y aura un effort de p�dagogie � mener sur ces politiques publiques.

Ensuite, ce sont des propositions qui se situent en dehors du cadre du P.L.U. et qui du coup ne pourront pas �tre reprises par le P.L.U. puisqu?il s?agit d?un document particuli�rement norm�. N�anmoins, ces propositions ne seront pas vaines puisqu?elles seront fl�ch�es, orient�es vers des adjoints qui seront charg�s de leur suivi particulier.

Enfin, des propositions qui entrent pr�cis�ment dans le champ juridique de ce plan local d?urbanisme. Parmi elles, certaines ont re�u un assentiment particuli�rement large, notamment celles qui permettent de concilier les exigences sociales et environnementales.

Je vais m?arr�ter quelques instants notamment sur celle qui a obtenu l?assentiment le plus large lors du vote de la plateforme en ligne. Sur la partie espace public et mobilit�, c?est dans les parkings souterrains le fait de pr�voir des espaces s�curis�s pour les v�los � proximit� des stations RER et de m�tro, et des emplacements pour les v�hicules des travailleurs de nuit avec des tarifs pr�f�rentiels. Cette proposition, qui a �t� tr�s largement adopt�e, traduit une acceptation globale de l?orientation souhait�e par la Ville de la diminution de la voiture individuelle au profit d?autres modes de transport.

On peut aussi noter les propositions relatives aux questions d?habitat et de solidarit�. Par exemple, celles visant � d�velopper des programmes neufs ou en r�habilitation incluant une mixit� sociale, urbaine et fonctionnelle qui t�moignent, l� aussi, d?une volont� tr�s forte, de la part des Parisiennes et des Parisiens qui ont �t� consult�s, de continuer � utiliser l?outil du logement social comme levier essentiel et primordial de la mixit� sociale dans notre ville.

On peut aussi relever la proposition n��5, toujours en termes d?habitat et de solidarit�, qui vise � int�grer dans le P.L.U. la r�versibilit� des usages et � inclure pour toute nouvelle construction une charte des promoteurs.

Ces propositions vont donc venir enrichir le travail d?�laboration du nouveau P.L.U., lequel sera - c?est l� aussi in�dit - bioclimatique. Bioclimatique, cela signifie qu?il respectera la trajectoire des Accords de Paris et du Plan climat air �nergie territorial adopt� en 2018 qui vise une neutralit� carbone � horizon 2050.

Ainsi, avoir un P.L.U. bioclimatique permettra d?agir plus efficacement contre le r�chauffement climatique et ses effets n�fastes, en luttant contre les �lots de chaleur, en promouvant la pleine terre, en ?uvrant � la r�novation �nerg�tique, etc. Cela souligne l?ambition de la Ville en mati�re de lutte contre le d�r�glement climatique et �videmment l?engagement de sa majorit� sur ce sujet.

Les conclusions de la conf�rence citoyenne vont donc venir enrichir nos d�bats dans le cadre de la r�vision du P.L.U. mais aussi au-del�. Elles vont accompagner la d�marche de transformation �cologique de notre ville et elles valident en tr�s grande partie les orientations de notre majorit� et de l?Ex�cutif, � savoir la conjugaison des enjeux d�mocratiques, sociaux et environnementaux.

Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Thomas CHEVANDIER, pour votre intervention.

Danielle SIMONNET, pour un temps in�vitablement contraint.

Mme Danielle SIMONNET. - L?enjeu du Plan local d?urbanisme, c?est l?enjeu de la planification sociale et �cologique du Paris de demain. Cela exige d?�manciper nos politiques de la pr�dation des int�r�ts priv�s, de la sp�culation immobili�re, des logiques de b�tonisation, de gentrification et de marchandisation. Et ce n?est qu?en permettant r�ellement aux Parisiens de d�cider Paris que nous pourrons y parvenir, et en pensant aussi Paris dans son �chelle m�tropolitaine.

Les �boueurs occupent en ce moment m�me, depuis hier soir, la Direction de la Propret�. J?ai une question�: combien d?�boueurs et �goutiers habitent Paris�? C?est cela le probl�me. Un million de personnes viennent � Paris pour travailler chaque jour sans pouvoir y vivre � cause des loyers qui ont explos�. La gentrification est anti-�cologique. Votre ville du quart d?heure, h�las, signifie la gal�re banlieusarde des deux heures�!

Paris est exc�dentaire en emplois. L?attractivit� �conomique et touristique de Paris est anti-�cologique. Il y avait 36�% d?ouvriers et employ�s � Paris en 2001, il n?y en a plus que 25�% en 2015 et aujourd'hui combien�? Quel �chec�!

Il nous faut donc produire du logement social en assumant de r�quisitionner les logements et bureaux vides. Le Plan local d?urbanisme devra accro�tre la part de logements sociaux et r�ellement sociaux.

Il nous faut assumer le recours au bois, terre, paille, comme le dit la conf�rence, et cesser le "en m�me temps" des tapis rouges � "Lafarge".

Vivre en harmonie avec la nature, repenser notre rapport au vivant v�g�tal et animal exige la reconqu�te de la pleine terre. Je souhaitais proposer � travers un v?u - mais je le ferai une prochaine fois - qu?il y ait une carte des sous-sols pour permettre aux citoyens de d�cider de ces reconqu�tes.

En derni�re chose, un Paris social et �cologique, cela ne peut pas �tre un Paris sans services publics. Pour exemple, il ne faut pas que le P.L.U. change sur l?affectation hospitali�re de l?H�tel-Dieu. Un Paris �cologique et social, c?est un Paris avec des services publics qui cesse de les marchandiser.

Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Danielle SIMONNET.

La parole est � Claire de CLERMONT-TONNERRE, deux minutes pour tout dire.

Mme Claire de CLERMONT-TONNERRE. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers coll�gues, pour avoir assist� � la restitution des travaux de la conf�rence citoyenne, je salue l?investissement des rapporteurs qui ont particip� � cet exercice express tr�s encadr�, dont nous ignorons le co�t et dont la repr�sentativit� interroge avec seulement quatre habitants du 15e pour un arrondissement qui en compte 235.000.

N�anmoins, plusieurs propositions formul�es traduisent des pr�occupations que nous partageons. En particulier, le manque d?espaces verts, la densification outranci�re ou encore la pr�servation du patrimoine.

J?observe que la consultation sur le site idee.paris a re�u un certain �cho. Avec le d�p�t de 1.084 contributions dont 188 localis�es, je rel�ve entre autres l?int�r�t pour la v�g�talisation des berges de Seine, la pr�servation de l?horizontalit� de Paris ou encore le ras-le-bol des nuisances sonores.

A l?issue de cette �tape pr�alable au lancement de la proc�dure de r�vision du P.L.U., notre groupe porte plusieurs demandes.

En premier lieu, votre Premier adjoint nous ayant annonc� la tenue de 3.000 � 4.000 r�unions sur les trois ans � venir, il est clair que ce chantier qui viendra s?ajouter aux multiples concertations habituelles sur les projets d?urbanisme ou les am�nagements de quartier ne saurait �tre engag� sans un appui technique avec la mise � disposition d?un A.M.O. et la d�concentration de moyens humains pour coordonner les ateliers et accompagner les conseils de quartier.

Les diff�rentes �tapes de concertation � venir requi�rent �galement un dimensionnement appropri� des moyens de d�mat�rialisation. Il serait par exemple opportun de d�cliner le site idee.paris par arrondissement, afin d?enrichir et de localiser la d�marche, mais aussi de permettre une participation plus large de nos concitoyens.

En outre, en compl�ment de l?�valuation de l?actuel P.L.U., sur le plan parisien comme par arrondissement, et de la r�alisation d?un volet �conomique int�grant les cons�quences de la crise sanitaire, nous souhaitons disposer d?informations sur les parcelles mutables � court ou moyen terme, et avoir communication des �tudes prospectives r�alis�es sur certains secteurs par la DU ou l?APUR dont nous avons �t� exclus. J?ajoute que nous ne vous laisserons pas pr�empter l?�laboration du manifeste pour une nouvelle esth�tique parisienne qui a vocation � s?inscrire dans le P.L.U.

Pour conclure, s?il est clair que le plan bioclimatique repr�sente un vaste chantier pour les ann�es � venir, nous vous demandons, Monsieur le Maire, de lancer d�s 2021 un v�ritable plan de r�paration de l?espace public. Cela r�pondrait aux pr�occupations de nos concitoyens qui attendent une am�lioration rapide et concr�te de leur cadre de vie quotidien et pas uniquement des perspectives � l?horizon 2030.

Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Claire de CLERMONT-TONNERRE.

Je donne la parole � la maire du 9e arrondissement et co-pr�sidente, Delphine B�RKLI.

Mme Delphine B�RKLI, maire du 9e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire.

Je remercie � mon tour les participants � la conf�rence citoyenne pour la qualit� de leurs travaux. Je regrette cependant l?absence de consultation des mairies d?arrondissement dans le mode de d�signation des participants, dont on peut interroger la repr�sentativit�. Je constate que cette convention n?a pas �t� supervis�e par la Commission nationale du d�bat public.

Ceci �tant dit, je me r�jouis tout de m�me de retrouver dans le bilan de cette conf�rence citoyenne plusieurs questions qui me tiennent � c?ur, en particulier celle de l?ouverture et de la connexion de Paris avec son environnement proche, parce que j?estime qu?il s?agit du fil conducteur qui doit animer l?ensemble de nos d�bats.

D?abord parce qu?� la lumi�re des travaux produits l?ann�e derni�re par la M.I.E. sur le p�riph�rique, � laquelle j?ai particip�, je suis convaincue que ce P.L.U. r�vis� et modernis� doit s?ouvrir sur le Grand Paris. Dans le prolongement de ce que vient de dire ma coll�gue Maud LELI�VRE, sur bien des aspects, le raisonnement intra-muros est totalement anachronique. Je pense notamment � la politique du logement, des mobilit�s ou encore � nos ambitions bioclimatiques qui ne peuvent se penser qu?� l?�chelle du territoire m�tropolitain.

Quel avenir pour le boulevard p�riph�rique�? Comment mieux relier Paris au reste de la m�tropole�? Comment cr�er une coh�rence de transports et d?am�nagement urbain et paysager entre Paris et sa banlieue�? Sans cette vision �largie, nous n?avons aucune chance d?appr�hender, de nous saisir correctement des enjeux environnementaux de notre territoire qui d�passent de loin le cadre de nos dix-sept arrondissements. Pour ces raisons, notre futur P.L.U. ne doit pas �tre une �ni�me mise � jour mais plut�t le facteur d?un v�ritable big-bang institutionnel et territorial.

Par ailleurs, notre ville est confront�e � l?urgence climatique et les Parisiens subissent directement les effets du r�chauffement de la plan�te sur leur sant� et leur cadre de vie. Il est important de nous saisir de cette r�vision du P.L.U. pour donner une nouvelle ambition � la v�g�talisation de Paris, en cr�ant des �lots de fra�cheur, des espaces de respiration et en construisant des b�timents � la fois z�ro �nergie et beaucoup mieux ventil�s.

Dans ce domaine, un saut qualitatif et quantitatif s?impose, puisque je rappelle que Paris a �t� class� parmi les capitales les moins vertes du monde avec seulement 5,8 m�tres carr�s d?espaces verts par habitant. Concevons alors de v�ritables projets �cologiques, comme nous les encourageons et les proposons dans le 9e arrondissement de Paris par la mise en place de rues jardins, de grands axes v�g�talis�s et demain par la cr�ation de nouveaux squares.

Enfin et surtout, une fois que nous serons sortis de cette crise sanitaire qui n?en finit pas, retrouverons-nous le visage de Paris tel que nous l?avons connu�? Probablement non, son visage sera s�rement diff�rent. Une ville qui aura les traits tir�s apr�s cette �preuve et impossible de dire aujourd?hui quels seront les impacts r�els de cette pand�mie sur notre �conomie, mais aussi sur l?�tat psychologique des Parisiens. Il nous faut �tre ni trop optimistes ni trop pessimistes. Les d�fis sont immenses et ils sont nombreux. Il sera plus que n�cessaire de prendre en compte dans la d�finition du nouveau P.L.U. le contexte post-Covid.

Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Madame la Maire.

Je donne la parole � la maire du 14e arrondissement. Non�?

C?est parfait, cela me permet de donner la parole au Premier adjoint en charge de beaucoup de d�l�gations, dont l?urbanisme et l?architecture. Je donne la parole � Emmanuel GR�GOIRE.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint. - Merci beaucoup, Monsieur le Maire.

Merci � tous les intervenants. Merci tout d?abord �galement aux deux citoyens qui ont repr�sent� l?ensemble des participants � la conf�rence citoyenne, qui a �t� un moment tr�s riche et in�dit dans ce processus pr�alable � l?engagement de la r�vision du Plan local d?urbanisme.

Nous le souhaitions, avant ce travail tr�s long que vous connaissez et tr�s technique. Et merci � chacun d?avoir en t�te que nous nous sommes fix� collectivement des objectifs tr�s ambitieux en mati�re de calendrier et d?adoption, parce qu?� bien des �gards le P.L.U. actuel est devenu obsol�te, au regard de tous les enjeux que tous les intervenants ont soulign�.

Merci aux citoyens d?avoir particip� � cet exercice tr�s p�dagogique. J?ai entendu de-ci de-l� deux ou trois r�serves de m�thode sur le principe m�me de cette conf�rence citoyenne. Je rappelle qu?il ne s?agit pas de r�mun�ration mais de gratification, dont l?un des enjeux est d?assurer l?assiduit� des participants, la gratification �tant �videmment tr�s symbolique. Force est de constater que ce sujet a int�ress� puisque les citoyens sont rest�s tr�s durablement investis dans les diff�rentes s�ances et journ�es de travaux � cette occasion.

Nous souhaitions enrichir notre r�flexion politique sur les enjeux de la r�vision du P.L.U. d?un regard ext�rieur avec deux piliers dans la consultation�: � la fois l?organisation de cette conf�rence citoyenne et, vous l?avez �voqu�, 100 citoyens dont 30 Grands Parisiens parce que nous consid�rons que les usagers de Paris ont aussi leur mot � dire et un regard utile sur les enjeux d?urbanisme, et une grande consultation des parties prenantes, et l� aussi merci d?avoir salu� le succ�s de cette consultation puisqu?il y a eu plus de 1.084 consultations�; ce sont �videmment des avis d?experts mais aussi de citoyens sur des sujets beaucoup plus territorialis�s et beaucoup plus concrets. Cela nous permet aujourd?hui de pr�parer la r�daction du projet de d�lib�ration de prescription de lancement de la r�vision, de fa�on extr�mement riche et transversale.

Beaucoup d?entre vous ont cit� les enjeux qui ont �t� �mis. A bien des �gards, les propositions qui sont formul�es par la conf�rence citoyenne, les 30 qui ont �t� vot�es et pr�sent�es la semaine derni�re et dont les deux porte-parole se sont fait le relais aujourd?hui de fa�on un peu plus synth�tique sont totalement en ligne avec ce que les diff�rents intervenants ont �voqu�.

Mais je voudrais insister sur un point qui, � mon avis, �tait au c?ur de l?intervention de Nicolas BONNET-OULALDJ qui est, � mon avis, la justesse et l?enjeu que nous devrons relever. Tout va �tre question d?�quilibre, tout va �tre question de coh�rence, de convergence et de construction d?objectifs qui n?ont spontan�ment aucun lien commun ou tendance convergente, mais il ne faut pas sacrifier l?�cologie au profit de l?�conomique ou du social, et il ne faudra jamais non plus sacrifier le social et l?�conomique au titre de l?exigence environnementale. C?est cette ligne de cr�te que nous nous fixons collective. Cela dessine un futur P.L.U. bioclimatique, parce qu?il respectera la trajectoire des Accords de Paris, un P.L.U. ambitieux sur le plan de la question de la place de la nature en ville, mais aussi sur la question du d�veloppement des projets urbains.

Trois piliers, trois objectifs fondamentaux dans cette aventure.

Permettre � Paris de rester une capitale mondiale attractive. Parce que, Madame SIMONNET, si Paris n?est plus une capitale attractive, il n?y aura plus de services publics � Paris. Il n?y aura plus de services publics�! Quand on vous �coute, c?est une forme de pens�e magique qui est absolument stup�fiante.

Le deuxi�me pilier est celui de la soutenabilit� environnementale. Arriverons-nous � faire la d�monstration qu?on peut �tre une grande ville attractive sur le plan �conomique et exigeante sur le plan environnemental�?

Enfin, une ville dans laquelle la question sociale, la question de la mixit� sociale est un enjeu tout � fait majeur, y compris parce que c?est une singularit�, vous le savez, assez unique et pr�cieuse de la constitution de l?histoire de Paris.

C?est une belle aventure. Nous reviendrons devant l?Assembl�e au mois de d�cembre pour pr�senter le projet de d�lib�ration de prescription de lancement du P.L.U., et nous serons tr�s heureux, comme je l?ai fait d�j� � de tr�s nombreuses reprises, d?associer tous les pr�sidents de groupe et donc les groupes � ce travail qui ne peut �tre que collectif.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur le Premier adjoint.

Le d�bat de restitution de conf�rence citoyenne sur le P.L.U. est maintenant termin�. Votes sur les v?ux, amendements et projets de d�lib�ration de la 5e Commission.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Comme je l?avais annonc� hier soir, nous allons �videmment continuer nos travaux et nous allons ce matin, donc maintenant, proc�der au vote sur les v?ux, amendements et projets de d�lib�ration de la 5e Commission.

J?ai fait le choix personnel de ne pas me connecter encore. Je vais le faire en m�me temps que vous, afin de permettre � tout le monde de se connecter. Pour le deuxi�me jour, le code est CP92, puisque nous sommes le deuxi�me jour de la s�ance du Conseil de Paris, et votre code de vote personnel � six chiffres ne change pas, mais vous le gardez �videmment pour vous.

Rassurez-vous je donnerai tout le temps n�cessaire pour que vous soyez connect�s.

C?est bon�? On va prendre notre temps. Que la s�r�nit� remplisse vos c?urs plus que jamais. Pour l?instant, nous en sommes � 128 connexions, ce qui est tout de m�me cons�quent, comme vous pouvez le constater de la mani�re la plus transparente qui soit. Est-ce que dans cet h�micycle du Conseil de Paris des �lus ne sont toujours pas connect�s�?

Nous sommes � 133 connexions et on n?arrivera pas � 163. Je repose ma question�: est-ce que, dans l?h�micycle du Conseil de Paris, il y a encore des probl�mes de connexion�? Oui.

Sur Webex, y a-t-il des probl�mes de connexion �galement�?

Nous sommes 135 votants sur 163. On a d�j� atteint le score 136 de votants hier durant toute la journ�e. Je remercie celles et ceux qui souhaitent encore se connecter de le faire maintenant avec c�l�rit�.

Est-ce que vous m?autorisez � lancer les votes�? Je ne fais l?objet, ni en pr�sentiel ni en distanciel, de la moindre observation allant dans un sens contraire. Donc j?ouvre les votes concernant les dossiers de la 5e Commission�: projets de d�lib�ration, v?ux et amendements.

Novembre 2020
Débat
Conseil municipal
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