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2005, DU 76 - Paris Nord Est”. - Autorisation à la S.E.M.A.V.I.P. agissant au nom et pour le compte de laVille de Paris, de signer un marché d’étude des modalités de reconversion de l’entrepôt Macdonald situé à Paris dans le 19e arrondissement.


M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Nous abordons le projet de d�lib�ration DU 76 sur lequel le groupe ?Les Verts? a d�pos� l?amendement n� 9. Il s?agit d?autoriser la

S.E.M.A.V.I.P. de signer un march� d?�tude des modalit�s dereconversion de l?entrep�t MacDonald situ� � Paris dans le 19e arrondissement.

Nous avons deux inscrits, M. Roger MADEC, maire du 19e arrondissement, et M. BLET.

M. CAFFETr�pondra.

Monsieur MADEC, vous avez la parole.

M. Roger MADEC, maire du 19e arrondissement. Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, le projet de d�lib�ration qui nous est soumis en cette fin d?apr�s-midi entend autoriser la

S.E.M.A.V.I.P. agissant pour le compte de la Ville � signer un march� d?�tude des modalit�s de reconversion de l?entrep�t situ� boulevard MacDonald.

Il a pour objet le projet de reconversion de ce b�timent appartenant � la S.N.C.F. et � R.F.F., qui est situ� entre les num�ros 141 et 223, boulevard MacDonald.

Ce projet doit permettre de cr�er des liaisons nord-sud et de d�velopper une mixit� de fonction, tout en maintenant la destination initiale du b�timent en faveur de l?emploi et de l?activit� �conomique. Dans ce quartier sinistr� dans ce domaine, on en a besoin.

Ce cadre g�n�ral n?est que le rappel des objectifs de l?op�ration d?am�nagement d�finie par le Conseil de Paris en juin 2002 qui fixait trois priorit�s.

Tout d?abord, l?am�lioration de la qualit� de vie des habitants, le d�senclavement du secteur et la cr�ation de nouveaux p�les d?activit� et d?emploi.

Par ailleurs, cette �tude de reconversion est d?autant plus n�cessaire que de nouveaux �l�ments entrent aujourd?hui en ligne de compte. Le calendrier d?am�nagement des entrep�ts est assujetti � la candidature de Paris pour l?organisation des Jeux olympiques de 2012. Etant donn� que je suis confiant, comme, je suppose, l?ensemble des �lus, au mois de juillet, nous aurons une bonne nouvelle pour l?accueil des Jeux et la r�alisation de la gare Eole-Evangile sera plus que d?actualit� et permettra le raccord de cette op�ration de reconversion avec le tramway des boulevards des Mar�chaux Est.

La question fonci�re doit �tre �galement r�gl�e. Ce b�timent est la priorit� de R.F.F. et de la S.N.C.F. La Ville n?est que propri�taire de droit � construire sur la plateforme du toit.

Un inventaire de l?occupation du b�timent et des emplois qu?il abrite actuellement a �t� r�alis�, sachant que GEODIS exploite la gestion.

Enfin, le b�timent int�gre des ouvrages ferroviaires dont il convient de v�rifier le devenir.

Pour toutes ces raisons, le projet de d�lib�ration qui nous est soumis aujourd?hui, en pr�voyant une �tude des modalit�s de reconversion, permet d?avancer sans se restreindre � une hypoth�se toute particuli�re.

A cet �gard, je demeure sceptique sur l?amendement d�pos� par Jean-Fran�ois BLET et repris par le groupe ?Les Verts? qui fige d�s � pr�sent l?�tude � venir en indiquant les objectifs.

Je me r�jouis toutefois qu?entre le P.L.U. et les discussions qui ont �t� parfois compliqu�es o� tout le 19e arrondissement avait une valeur patrimoniale d?importance qui devait �tre prot�g�e, aujourd?hui, on trouve un b�timent sans valeur � d�molir.

Je me r�jouis �galement que l?on souhaite faire dans cet endroit un geste architectural tr�s fort, innovant et audacieux, m�me si je rappellerai que les limites du P.L.U., en plafond de hauteur notamment, r�duisent singuli�rement la port�e de tout geste architectural.

Je ne peux soutenir un amendement qui non seulement privil�gie une destination qui ne correspond pas forc�ment aux attentes locales, mais qui surtout s?interdit toute r�flexion sur le devenir d?un b�timent, rare source d?activit� sur cette zone.

En effet, chacun doit avoir conscience ici que si la d�molition �tait act�e, ce serait plusieurs centaines d?emplois qui dispara�traient dans ce secteur. Dans des quartiers o� le taux de ch�mage est cruel et inacceptable, il ne serait pas responsable de supprimer encore des emplois.

En revanche, je ne peux que me r�jouir du projet de d�lib�ration qui permettra de lancer des �tudes rapidement selon des modalit�s de reconversion sans a priori ni sch�ma pr�-�ta-bli mais, au contraire, en int�grant l?ensemble des complexit�s de Paris Nord-Est.

Je terminerai mon intervention en disant toute la satisfaction que j?ai de voir l?attention port�e par le Maire de Paris et son adjoint charg� de l?urbanisme, Jean-Pierre CAFFET, � cette Zone d?am�nagement qui permettra de faire red�coller ces secteurs du 19e arrondissement et aussi � proximit� du 18e d�laiss�s pendant des d�cennies.

Merci.

M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur MADEC.

Je donne la parole � M. Jean-Fran�ois BLET.

M. Jean-Fran�ois BLET. - Monsieur le Maire, le secteur Paris Nord-Est couvre pr�s de 200 hectares. Au coeur du plus grand secteur d?am�nagement de Paris, en bordure du boulevard Macdonald, se trouve un b�timent de b�ton de 600 m�tres de long sur 70 m�tres de large, connu sous le nom d??entrep�t Macdonald?.

Dans un quartier en devenir, o� se construit le Paris de demain, que faire d?un tel bloc de b�ton qui englobe une surface, hors oeuvre nette, de 130.000 m�tres carr�s ? Faut-il le conserver ?

L?entrep�t Macdonald est-il un joyau de l?architecture industrielle ? Non. L?entrep�t Macdonald n?a ni valeur patrimoniale ni valeur architecturale. C?est une banale et longue b�tisse de b�ton. Sur le plan formel, il n?a pas l?originalit� des Frigos dans le 13e. Sur le plan technique et historique, il n?a pas la valeur de la halle Fraycinet.

Soyons clairs : l?entrep�t Macdonald n?est pas une perle, c?est une verrue !

La conservation de l?entrep�t Macdonald se justifie-t-elle dans une logique d?am�nagement urbain ? Non. L?entrep�t Macdonald constitue une v�ritable barri�re entre le sud et le nord du secteur. Le projet Dusapin-Leclercq envisage de le couper pour cr�er une nouvelle liaison ; c?est une des originalit�s du projet de Dusapin-Leclercq. C?est le strict minimum.

Peut-on r�aliser une restructuration de grande qualit� de l?entrep�t Macdonald ? Non. La pi�tre valeur esth�tique de l?entrep�t Macdonald ne permettra pas, selon toute vraisemblance, de r�aliser une restructuration de grande qualit�. Ce n?est pas � partir de ce b�timent que l?on pourra r�aliser un b�timent d?une valeur �quivalente � la Tate Modern Gallery � Londres, r�alis� dans une ancienne centrale �lectrique qui, par ailleurs, �tait un superbe b�timent, joyau de l?Art D�co.

Alors, pourquoi conserver l?entrep�t Macdonald ? De gr�ce, laissons de c�t� les probl�mes d?emplois. Il n?est pas question, bien �videmment, de supprimer les emplois pour le plaisir de supprimer des emplois ! Si l?entrep�t Macdonald �tait d�truit, on trouverait � recr�er d?autres emplois et � faire �merger des solutions transitoires pour les emplois qui s?exercent actuellement � cet emplacement. Evitons les faux d�bats.

Alors, pourquoi le conserver ? Uniquement pour des raisons financi�res. L?entrep�t est en effet propri�t� de S.N.C.F. ou

R.F.F. ; allez savoir ! Il leur faut six mois pour le savoir entre eux, g�n�ralement ! Sans que l?on sache quelle est la somme demand�e par ces entreprises dites publiques, le prix qu?elles exigeraient serait apparemment �lev�. Ce sont des marchands de tapis, on le sait ! Ainsi, la conservation des b�timents est jug�e in�luctable et ne pourrait pas �tre remise en cause. Elle n?a m�me pas �t� soumise au comit� de concertation institu� sur Paris nord-est. Les vrais enjeux d?am�nagement sont donc d�lib�r�ment occult�s.

Les entrep�ts Macdonald auront ainsi le destin des Magasins g�n�raux � Austerlitz, o� le choix de restructurer ces b�timents sans int�r�t bordant la Seine n?a aussi �t� dict� que par des pr�suppos�s financiers. Effectivement, les J.O., cela co�te cher !

Encore une fois, c?est ainsi une logique financi�re � court terme qui d�termine l?am�nagement des quartiers de Paris. C?est cette logique qui aboutit � un urbanisme au rabais, � une politique d?urbanisme qui ne se donne pas les moyens de ses ambitions. Il n?y a, ainsi, pas de v�ritable politique architecturale et patrimoniale � Paris, il n?y a qu?une politique financi�re, Monsieur le Maire.

Alors que vous avez exprim� votre d�sir d?une architecture contemporaine, innovante, de qualit� et audacieuse pour Paris, vous vous privez, au fil des projets, des opportunit�s disponibles. Notre amendement vise ainsi � ce que nous ne passions pas � c�t� d?une nouvelle occasion de r�aliser cette cr�ation architecturale innovante, ambitieuse et de qualit�, en d�molissant le b�timent actuel et en construisant un ou plusieurs b�timents de grande facture.

Et le probl�me des hauteurs n?a rien � voir avec la cr�ation architecturale. Tout ce qui se cr�e en Europe actuellement, ce sont effectivement des b�timents de faible hauteur, � l?exception d?une ou deux tours londoniennes.

Les chefs-d??uvre qui peuplent l?Europe et qui la peuplent depuis le Bauhaus ne sont pas des gratte-ciel, sinon cela se saurait !

Quant � votre amour du patrimoine, Monsieur le Maire, le moins que l?on puisse dire, c?est qu?il s?exprime plut�t, depuis le d�but de la mandature, sur le mode de l?amour vache. Nous l?avons vu ce matin avec les avanies inflig�es � ce chef-d??uvre Art d�co qu?est la piscine Molitor, mais vous autorisez dans le m�me temps la r�habilitation de deux �normes verrues : les entrep�ts Macdonald et les Magasins g�n�raux. Certes, � en croire le proverbe ?qui aime bien, ch�tie bien?, mais il y a d?autres moyens d?exprimer son affection pour sa ville que de souligner ses d�fauts et de supprimer ses attraits.

Monsieur le Maire, finissons-en avec la mauvaise architecture et les tripatouillages ! Il ne faudrait pas que le 19e soit le cimeti�re de l?architecture municipale.

D�montons le Macdo !

Ouvrez un concours international d?architecture. Lib�rez la cr�ativit� et la modernit� sur une vaste entreprise. Soyez audacieux enfin. Ne n�gligez pas l?une des rares opportunit�s fonci�res sur Paris pour un geste architectural horizontal fort. Foin du conservatisme, vive la cr�ation architecturale contemporaine !

M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur BLET.

M. CAFFET va vous r�pondre. Il va donner le sentiment de l?Ex�cutif sur l?amendement n� 9.

M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint, au nom de la 8e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.

Ecoutez, je vais laisser M. BLET � ses certitudes urbaines et architecturales ! Nous en avons l?habitude depuis quatre ans. Il est seul � d�tenir la connaissance et la sagesse de l?urba-nisme, de l?architecture, de ce qui est beau, de ce qui n?est pas beau, de ce qu?il faut faire, de ce qu?il ne faut pas faire, de telle hauteur, de telle limite de hauteur, etc.

Quelle est la r�alit� des choses ? C?est que, depuis le d�but de ce d�bat et de notre discussion sur le nord-est, la Ville de Paris privil�gie une reconversion de ces entrep�ts, ce qui n?exclut pas, bien �videmment, une d�molition partielle.

Moi, je ne peux pas balayer d?un revers de main des pr�occupations qui p�sent sur le contribuable et sur le citoyen parisien, les pr�occupations financi�res et d?emploi, par exemple.

Nous nous sommes donc inscrits dans le cadre de cette reconversion. C?est la premi�re chose. Je ne sais pas si cela a �t� discut� formellement par le comit� de concertation, mais tout cela est sur la table et tout le monde le sait parfaitement.

Ma deuxi�me remarque est que ce que M. BLET nous propose de faire, c?est tout simplement de modifier une d�cision de la commission d?appel d?offres, prise depuis quelques mois, c?est-�-dire de modifier un march� discut� et adopt� par cette commission. Comme le faisait remarquer J�r�me COUMET ce matin, ceci n?est pas en notre pouvoir. La commission d?appel d?offres est compl�tement ind�pendante. Je vois difficilement comment nous pourrions adopter cet amendement de M. BLET, sans remettre en cause la d�cision de la commission d?appel d?offres et sans reprendre tout � z�ro.

Voil� ce que je voulais dire.

M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur CAFFET.

Je vais mettre aux voix l?amendement?

M. Jean-Fran�ois BLET. - Il n?y a pas de r�ponse sur...

M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Attendez ! Une explication de vote de Mme G�GOUT, au nom du groupe communiste.

Mme Catherine G�GOUT. - C?est extr�mement bref. J?ai eu une seconde d?h�sitation en entendant le vibrant appel de Jean-Fran�ois BLET � l?architecture contemporaine de qualit� !

N�anmoins, nous nous rallions tout � fait aux arguments d�velopp�s par Roger MADEC et Jean-Pierre CAFFET. Nous ne voterons donc pas cet amendement.

M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Bien.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, l?amendement n� 9 assorti d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient?

L?amendement n� 9 est repouss�.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DU 76.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2005, DU 76).

Avril 2005
Débat
Conseil municipal
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