M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons donc au projet de d�lib�ration suivant qui concerne une subvention pour l?organisation d?un colloque sur Louise Michel.

La parole est � Mme Violette BARANDA.

Mme Violette BARANDA. - Ce colloque a donc d�j� eu lieu puisqu?il se tenait les 11, 12 et 13 mars. Mais je tiens une fois encore, et ce n?est pas dans mes habitudes de remercier les gens, � f�liciter la Ville de Paris pour cette subvention car Louise Michel fut une femme absolument remarquable, une femme d�rangeante, d�j� � son �poque.

Elle fut militante f�ministe et son credo �tait : ?Nous ne pourrons jamais �tre libres si la moiti� de l?humanit� ne l?est pas?. Elle faisait, bien entendu, r�f�rence aux femmes. Quand, aujourd?hui, nous faisons le bilan, au regard du temps parcouru, nous nous apercevons que sur certains points, nous n?avons pas beaucoup �volu�.

Elle a �galement �t� d�rangeante parce qu?elle a beaucoup d�fendu les prostitu�es, je vous conseille de lire ?La Mis�re?, un livre absolument fabuleux, � son retour du bagne o� elle raconte l?�tat de ces familles communardes qui avaient �t� d�port�es. Elle fut d�rangeante aussi parce qu?au bagne elle avait demand� �galement, � �tre condamn�e et envoy�e au bagne, pour y faire des �coles. L�-bas, non seulement elle fit des �coles mais elle suscita la r�volte.

D�rangeante, en tant qu?institutrice parce qu?elle cr�a des �coles � Paris, � Montmartre notamment, o� avec des ouvri�res dans ses classes, elle leur apprit � lire, ainsi qu?�norm�ment d?autres choses. D�rangeante parce qu?elle ne sut jamais rentrer dans les rangs et qu?elle refusa aussi de se marier ce qui n?�tait pas bien vu � l?�poque.

Pour toutes ces raisons, je tiens � dire que je me f�licite que nous ayons mis � l?honneur, dans cette Municipalit�, Louise Michel, cette femme trop longtemps oubli�e. A l?image du ?Petit Larousse? par exemple, dans lequel sa biographie est constitu�e d?� peine deux lignes ridicules. Elle fut, je le rappelle, une socialiste libertaire, autrement dit anarchiste, c?�tait quelqu?un qui r�clamait ?la sociale? mais cela avait une autre signification, � l?�poque, ne l?oublions pas. Elle a �t� militante de la premi�re Internationale, l?Association internationale des travailleurs. Ce fut une philosophe, elle fut une femme qui marqua et continuera de marquer nos esprits. Il est tr�s bien que ce colloque ai eu lieu.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes ?Les Verts?, socialiste et radical de gauche, communiste et du Mouvement r�publicain et citoyen).

(M. Christophe CARESCHE, adjoint, remplace M. le Mairede Paris au fauteuil de la pr�sidence).

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - La parole � Mme HIDALGO, pour r�pondre.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, au nom de la 1�re Commission. - Je remercie Violette de son intervention.

Il est vrai que Louise Michel repr�sente pour nous toutes et nous tous - peut-�tre plus pour les femmes et les hommes de gauche - un symbole et une r�f�rence. Il est vrai que ce colloque fut vraiment tr�s r�ussi, dans lequel la modernit� de l?engagement de Louise Mich�le a �t� rappel�e. Le fait, �galement, qu?au-del� de la pens�e, de ces combats, de ce qu?elle a pu �crire, de ce qu?elle a pu transmettre, elle a voulu aussi �tre dans l?action en permanence.

C?est un message de vie, et un message pour nous autres qui croyons � l?�galit�, � la solidarit�, � l?amiti� entre les peuples. C?est un message qui est toujours d?actualit�. Mais je voudrais profiter de l?intervention de Violette BARANDA pour dire que nous avons souhait� avec l?Observatoire de l?�galit�, avec l?accord de la majorit� municipale, redonner de la visibilit� aux femmes qui, dans l?histoire de notre pays, ont jou� un r�le extr�mement important tr�s peu reconnu.

Et je rappelle que lors de la communication du Maire de Paris sur l?�galit� entre les femmes et les hommes, nous avons act� - le Maire l?a repris lui-m�me -, le principe d?un DVD que la Ville va cr�er sur l?histoire des femmes destin� � �tre diffus� dans les �coles et les coll�ges parisiens pour faire en sorte que ce qui est trop souvent une partie totalement effac�e de notre histoire, soit remis en lumi�re. Que la Ville y contribue comme elle a contribu� au financement de ce colloque Louise Michel nous para�t une bonne chose.

Je vous remercie.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration CAB_MA 13.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2005, CAB_MA 13).

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