M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Nous arrivons au projet de d�lib�ration DU 85 qui attribue la d�nomination ?place Andr� Breton? � une place situ�e dans le 9e arrondissement de Paris.

C?est Mme G�GOUT qui parle et M. CAFFET qui r�pond.

Mme Catherine G�GOUT. - Par ce projet de d�lib�ration, nous concr�tisons un engagement que nous avions pris au moment de la lamentable affaire de la dispersion des collections de l?atelier du 42, rue Fontaine, affaire dans laquelle d?ailleurs notre Municipalit� s?�tait engag�e fortement avec des actes importants.

Personne ne peut pr�tendre embrasser la personnalit� d?Andr� Breton en quelques minutes, tant elle est riche, diverse, tant chacune des facettes interpelle et tant elle a provoqu� de d�bats et de controverses.

C?�tait un chercheur d?intelligence, un qu�teur de merveilleux pour qui th�orie et pratique ont toujours �t� intimement li�es, qu?il s?agisse de po�sie, de litt�rature, d?arts plastiques, de psychanalyse ou de politique. Il �tait toujours sur ce registre-l�.

C?�tait une personnalit� engag�e dans le monde de son �poque, rigoureux pour lui-m�me et les autres. Sa vie a �t� emplie d?amiti�s et de ruptures �clatantes.

Sa pens�e est marqu�e par l?exploration du monde int�rieur, qui couvre la psychanalyse, et par la pr�sence du social appr�hend� � travers le marxisme. C?est ce qui fait l?une des originalit�s tr�s importantes d?Andr� Breton. En fait, il n?a jamais d�cid� de se cantonner � quoi ce soit.

Intellectuel r�volutionnaire exigeant et engag�, passionn� par le socialisme utopique du XIXe si�cle, il a en m�me temps su se d�marquer des attitudes sectaires qui ont marqu� aussi son �poque.

Son activit� litt�raire est foisonnante, mais il n?a jamais s�par� cela de l?engagement pratique. Je pense � la cr�ation de la revue ?R�volution socialiste? qui est un feu d?artifice quand on voit les grandes figures qui y ont contribu� (Eluard, Leiris, Artaud, Aragon et bien d?autres).

Il a mis autant d?engagement et de passion � la d�couverte de Lautr�amont ou de Hegel qu?� celle des arts oc�aniens et des indiens Opi.

Il n?a jamais cess� de r�fl�chir aux ?uvres qui ont su le troubler et aux forces complexes qui les ont fait na�tre et c?est aussi une de ses particularit�s.

Il en est de m�me pour son engagement dans l?amour. Chez Breton, l?�rotique s?�l�ve � l?�thique. ?Maintenir tr�s haut en soi l?id�e de l?amour, c?est accomplir un acte symbolique dont la port�e va bien au-del� de l?individuel, rejoignant le r�ve d?une soci�t� meilleure?. Cela aussi, c?est une originalit� extr�mement int�ressante de sa pens�e.

?Nadja? qui est un roman sans en �tre un, en relatant au jour le jour des rencontres et des promenades au hasard dans Paris, d�borde d?interrogations exigeantes, palpitantes sur les rapports entre l?homme et le monde. En cela, Andr� Breton est d?une br�lante actualit� et je crois que son apport culturel et intellectuel � notre �poque n?a pas fini d?�tre mis en lumi�re.

Je vous remercie.

M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame G�GOUT.

Je ne sais pas si M. CAFFET veut ajouter quelque chose.

M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint, rapporteur. - Non, je veux m?associer � l?hommage rendu � Andr� Breton par Mme G�GOUT.

M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DU 85.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2005, DU 85).

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