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Vœu déposé par l’Exécutif relatif à la dénomination “Jean-Paul II” à un lieu de Paris.


M. LE MAIRE DE PARIS. - La suite de notre ordre du jour m?am�ne � vous dire quelques mots d?un v?u que j?ai pr�sent� moi-m�me et dont je veux tr�s bri�vement assumer la responsabilit�. Il porte sur la perspective de la d�nomination Jean-Paul II pour un lieu de Paris.

D?abord, � l?occasion du d�c�s de ce pape, des �lus de Paris ont exprim� un certain nombre de convictions, de positions et de sentiments.

Je me suis moi-m�me exprim�, m�me si j?�tais � ce moment-l� en train de d�fendre la candidature de Paris aux J.O., en Australie. Face � ces prises de position, j?ai estim� utile d?exprimer la mienne.

Je respecte toutes vos positions. Je voudrais vous dire que sur un sujet comme celui-l�, la conviction personnelle, la conscience, est quelque chose a priori de respectable. Je pense simplement que l?emballement m�diatique ou l?�ventuelle interpr�tation partisane n?est pas souhaitable.

C?est pourquoi je me suis exprim� dans le sens que j?ai �voqu� tout � l?heure et que j?ai pr�f�r� prendre moi-m�me l?initiative de proposer ce v?u. Je vais vous indiquer dans quel �tat d?esprit.

Je pense que lorsque des personnalit�s, quelle que soit leur religion, quelle que soit leur philosophie et quelles que soient leurs convictions, marquent l?histoire de l?Humanit�, Paris se grandit si, dans le pluralisme, justement, de ce qu?est l?identit� de Paris, nous savons le reconna�tre et les honorer.

Tout est � dimension humaine. Cela ne fait pas cesser les d�bats sur un certain nombre de questions de fond o� on peut avoir des d�saccords avec des personnalit�s que l?on estime d?une envergure et d?un rayonnement consid�rable.

Dans le cas de Jean-Paul II, je dirais, �videmment, que sur les questions de soci�t� je continue � avoir quelques diff�rences d?appr�ciation et, � mon avis, cela sera le cas dans les d�bats futurs. Mais, pourquoi suis-je en train de proposer que son nom, un jour et avec une m�thode que je vais indiquer, prenne sa place dans la trame de Paris ?

Parce que je pense que, d?abord, Jean-Paul II repr�sente une spiritualit� consid�rable. Ce n?est pas la seule, il y en a d?autres. Elle est consid�rable en particulier dans la soci�t�, dans la culture et dans l?histoire fran�aise et parisienne.

Deuxi�mement, parce que dans l?action de ce pape, il y a, avant tout, quelque chose de tr�s important par rapport � l?identit� de Paris, c?est le sens du dialogue entre toutes les spiritualit�s. A titre personnel, je consid�re et je l?ai d?ailleurs �crit, que les positions de Jean-Paul II, au nom de sa religion ont �t� utiles et d�cisives dans le conflit des religions. Je pense qu?au moment o� certains ont voulu donner un sens religieux auxguerres, la prise de position de Jean-Paul II, au nom de l?�glise catholique, a constitu� un rempart pour �viter qu?il y ait confrontation des religions dans ce qui n?�tait qu?une confrontation comme il en existe parfois entre les �tats. Il a jou� un r�le d�cisif dans le dialogue vis-�-vis des religions, et notamment vis-�-vis de la religion juive.

Pour moi, qui ne suis pas croyant et pour toutes les convictions humanistes, le pape Jean Paul II a eu une action extr�mement utile. Nous pouvons retenir aussi son action dans la lutte contre la pauvret�. Et � ceux qui ne pensent pas comme moi, et que je respecte, je dirai que les plus belles images de ces obs�ques, ce sont toutes les spiritualit�s dans leur diversit� la plus totale qui se recueillent en m�me temps autour du souvenir d?un homme.

Il s?agit quand m�me de rencontres improbables. Quand lepr�sident de l?�tat d?Isra�l salue le pr�sident de la R�publique islamique d?Iran, c?est tout de m�me remarquable. Je connais, certes, un pr�c�dent ici � Paris, o� lors de f�tes de Ramadan, j?ai pu voir l?ambassadeur d?Isra�l et l?ambassadeur d?Iran. Mais quand m�me, autour du souvenir d?un homme dont tout le monde ne partage ni les convictions religieuses ni les convictions soci�tales, qu?il puisse rassembler l?humanit� enti�re, tellement menac�e de conflits, de guerres qui sont en cours pour certaines et menac�e aujourd?hui de l?utilisation pernicieuse des religions ou des spiritualit�s pour opposer l?humanit� dans une confrontation terrible. Terrible.

Je pense que cela m�rite que le nom de Jean Paul II prenne sa place dans la trame de Paris.

Alors je vous propose ce v?u aujourd?hui.

Je souhaite vraiment le d�gager des opinions partisanes, m�me si je comprends que des convictions soient diverses y compris par rapport � ce v?u, cela me para�t �vident. Mais je me donnerai les moyens de consulter tous les groupes.

Je souhaite que Anne HIDALGO, Christophe CARESCHE, veillent � ce que le processus qui nous conduira - il n?y a pas d?urgence, ce n?est pas la peine de le faire dans l?agitation - � donner le nom de Jean-Paul II � un endroit de Paris, soit le plus d�gag� des opinions partisanes - m�mes si �videmment je comprends que chacun garde sa conviction. Je voudrais vous dire, que plusieurs propositions ont d�j� �t� �voqu�es. A ce stade, je ne veux en proposer aucune au vote. Pourquoi ? Parce que je veux que nous prenions notre temps, parce que je veux que nous �tudiions tous les aspects, parce que je veux que nous trouvions un consensus m�me relatif et enfin parce que j?en ai parl� avec Monseigneur VINGT-TROIS.

Qu?y a-t-il d?ironique � propos de cela, Monsieur BULT� ? Je vais vous dire qu?avec Monseigneur VINGT-TROIS, nous avons plut�t tendance � penser, car je travaille toujours dans la transparence, que l?id�e la plus pertinente, qui m?avait �t� souffl�e par un de mes adjoints, serait d?ajouter le nom de Jean Paul II au parvis de Notre-Dame. Mais ce n?est qu?une hypoth�se parmi d?autres.

En �voquant cette id�e avec Monseigneur VINGT-TROIS, nous sommes tomb�s d?accord, mais nous savons que d?autres avis existent, et nous allons tenter de tous les explorer.

Pourquoi cette hypoth�se ne me d�pla�t-elle pas ? Tout d?abord, cela ne pr�sente pas le risque d?ajouter de la spiritualit�. Le parvis de Notre-Dame deviendrait ?Notre-Dame Jean-Paul II?. Soit dit en passant, il existe un square qui porte le nom de square ?Jean XXIII?. Comme je tiens � ce que Paris? C?est dr�le de voir � quel point il est difficile de faire converger des analyses. Comme je le disais, l?ironie se trouve des deux c�t�s.

En tout cas, ce que je veux exprimer en vous pr�sentant ce v?u c?est le d�sir que coexiste, dans les rues de Paris, tout ce qui fait notre civilisation et notre intelligence collective. Notre la�cit� se constitue, selon moi, de l?apport de personnalit�s diff�rentes, de convictions diff�rentes. Et si vous �tes oppos�s � ce que, dans Paris, coexistent � travers des noms de rues ou de places, des personnalit�s aux convictions, aux parcours et aux histoires diff�rentes, alors votre conception de la la�cit� diff�re de la mienne.

En tout cas, telle est la proposition que je vous fais dans un esprit tout � fait sinc�re. Je vous remercie et je passe la parole � ceux qui l?ont demand�e. Voil�.

Je souhaite que les interventions ne soient pas trop longues car il s?agit de ne pas y passer tout le Conseil.

M. Ren� DUTREY. - Merci, Monsieur le Maire.

Comment r�agir face au d�c�s du chef de l?�glise catholique ? Cet �v�nement doit nous inspirer du respect. Respect face � la mort d?un homme, respect pour ces proches et pour l?ensemble de la communaut� des croyants. Ensuite, laisser le temps pass�, que le deuil se fasse et que l?�motion face place � la raison car aujourd?hui, est-il n�cessaire et urgent de nommer une rue ou une place de la Capitale Jean Paul II ?

Jean-Paul II n?a pas besoin d?une rue de Paris pour sortir de l?ombre, sa notori�t� est assur�e. Faut-il saluer son action ? Seule l?histoire jugera si les positions de Jean-Paul II, notamment sur la pand�mie sida, ont �t� une r�gression ou non pour l?Humanit�. Chacun poss�de son avis sur la question.

Nous pensons que cela n?est ni le moment ni le lieu pour appr�cier l?action du d�funt pape. Dans une p�riode de deuil le temps n?est pas � la r�cup�ration mais au respect. Les prises de position de l?�glise catholique sont, � ce titre, extr�mement claires. Ses responsables d�non�aient r�cemment dans la presse toutes d�rives encourageant un quelconque culte de la personnalit�. Si une initiative doit �tre prise pour nommer un monument � Paris, n?est-elle pas de la responsabilit� de l?Archev�ch� ?

De plus, le strict respect de la la�cit� devrait nous encourager � beaucoup plus de prudence. L?initiative de nommer une rue ou une place de la Capitale ne nous appara�t pas opportune. Le groupe ?Les Verts? ne votera pas favorablement cette proposition.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

Madame BORVO, vous avez la parole.

Mme Nicole BORVO. - Merci, Monsieur le Maire.

Je voudrais dire, tout d?abord, apr�s le d�c�s du pape Jean-Paul II, que nous consid�rons avec respect la tristesse des catholiques parisiens.

Indiscutablement, Jean-Paul II a marqu� l?Histoire et nous saluons le r�le qu?il a jou� pour la paix et le rapprochement des religions.

Nous consid�rons qu?il appartient aux catholiques de tirer les enseignements de l?ensemble de ce pontificat. L?Eglise est confront�e � des interrogations, des enjeux qui lui sont propres et l?histoire de Jean-Paul II lui appartient.

En revanche, il reste que Jean-Paul II a pris position aussi sur des probl�mes de soci�t� qui, plus particuli�rement, touchent � l?�volution des m?urs. Cela nous concerne, comme cela concerne tous les citoyens du monde au premier chef. Comme �lus, il nous revient de contribuer au d�bat. A ce sujet, nous pouvons dire que les prises de position du pape, ont �t� en rupture avec ce qui bouge dans un monde moderne en pleine �volution.

On peut dire que sa ligne a �t� particuli�rement conservatrice en ce qui concerne le divorce au moment o� le nombre de familles monoparentales augmente, en ce qui concerne la contraception � un moment o� le Sida fait des ravages. On le sait, son r�le a �t� particuli�rement n�gatif pour la pr�vention du Sida dans le monde.

En ce qui concerne l?homosexualit�, � un moment o� les choix de vie des individus se posent de plus en plus librement, face � la complexit� du monde, Jean Paul II a imprim� � l?�glise catholique le choix d?une ligne des plus traditionnelles. Pour terminer, je voudrais pr�ciser qu?un seul pape aujourd?hui a une rue dans la Capitale, c?est le pape Jean XXIII, au square de l?Archev�ch� et que jamais le Conseil de Paris n?a �t� saisi de cette d�nomination. Mon groupe, � l?heure actuelle, n?est pas favorable � la pr�cipitation dans la d�nomination d?une rue au nom de Jean Paul II. Aussi nous ne prendrons pas part au vote sur le voeu du Maire.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Nicole BORVO.

M. Claude GOASGUEN a la parole.

M. Claude GOASGUEN. - Monsieur le Maire, j?ai retrouv� dans vos propos beaucoup de ceux qui devaient �tre les miens et mon intervention sera donc courte. Elle sera courte et grave dans la mesure o� je pense que Paris ne devait pas se poser de question sur le fait qu?existe un lieu de culte, un lieu de recueillement, un lieu qui manifeste ce que le pape Jean Paul II a apport� au monde libre, � la libert�, au dialogue entre les religions, � la lutte contre la pauvret� ; je pense que Paris ne pouvait pas rester insensible � la disparition d?un homme qui a marqu� profond�ment la deuxi�me moiti� du XXe si�cle.

Quels que soient les propos, quelles que soient les attitudes, je crois que les Parisiens, devant la grandeur de l?homme, devant la grandeur de son combat, devant la taille immense qu?il aura pris dans notre si�cle, savent d�passer les contingences, comme nous avons su le faire pour le rabbin Kaplan, comme d?autres avant nous ont su le faire pour le pasteur Boegner, comme d?autres viendront qui le feront pour un grand repr�sentant d?autres religions : la religion musulmane, le bouddhisme. Il ne s?agit pas � proprement parler de c�l�brer le chef d?une communaut� religieuse. Il s?agit de c�l�brer, et Paris doit le faire, ce n?est pas contraire � la la�cit�, c?est au contraire l?expression d?une la�cit� ouverte, une la�cit� de libert�, une la�cit� de reconnaissance. Paris doit le faire dans la plus grande unanimit�. Quelques propos ont �t� malencontreux, je ne les retiens pas car ils s?adressaient en r�alit� plus � un positionnement politique qu?� une stricte appr�ciation de la grandeur de l?homme.

C?est la raison pour laquelle, Monsieur le Maire, je suis tr�s heureux de votre position et l?U.M.P. sans h�sitation rejoindra dans cette d�marche qui est une d�marche parisienne, qui est une d�marche � la taille de notre Capitale, la position qui est la v�tre.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

(Applaudissements sur les bancs du groupe U.M.P.).

M. GALLAND a la parole.

M. Yves GALLAND. - Monsieur le Maire, c?est peu dire que Jean Paul II a marqu� le quart de si�cle qui vient de s?�couler pour les croyants naturellement, mais aussi pour ceux qui ne le sont pas. Et c?est l?�vidence m�me que l?hommage qui lui a �t� rendu a d�pass�, � combien, le monde catholique. Jean Paul II aura �t� sans conteste une des personnalit�s les plus marquantes de son temps avec cet engagement admirable, parmi beaucoup d?autres, en faveur des d�favoris�s et de la libert�. Votre voeu est simple, Monsieur le Maire. Il va � l?essentiel rappelant en particulier l??cum�nisme extraordinaire de Jean Paul II, messager et porteur de paix.

Votre intervention �tait juste et votre dialogue avec Monseigneur VINGT-TROIS nous para�t naturel dans vos fonctions. Nous nous associons naturellement � ce v?u et nous pensons qu?il y avait mati�re � nous retrouver, ensemble, sur des messages universels, qui auraient pu forger notre consensus.

Vous savez que le souhait d?honorer la m�moire de Jean Paul II existait � l?U.D.F. Nous nous y associons donc sans r�serve et avec conviction.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

M. AUTEXIER a la parole.

M. Jean-Yves AUTEXIER. - Pour choisir un nom appel� � demeurer dans les rues de Paris, il s?agit de r�pondre � la question : cette personnalit� a-t-elle compt� pour notre pays, pour Paris, pour les Parisiens ? Le bilan du pape Jean Paul II ? Chacun dresse le sien. A l?actif, un engagement qui a permis que la derni�re guerre du Golfe ne soit pas une guerre de religion. Ce n?est pas rien. A l?actif, � mes yeux, des propos condamnant la mondialisation marchande, le lib�ralisme effr�n�. A l?actif, toujours � mes yeux, ces derniers propos � Reims sur la libert�, l?�galit� et la fraternit�.

Au passif, une conception morale � cent lieues de ce que nous pensons. Une conception concernant la contraception, le droit des femmes, l?homosexualit�, tr�s �loign�e. Les conceptions th�ologiques ne sont pas mon affaire. La la�cit�, c?est interdire � l?Eglise de s?immiscer dans les affaires de l?Etat et interdire aux �lus que nous sommes de s?immiscer dans les affaires de l?Eglise. Mais en mati�re de th�ologie, naturellement, je sentais bien que ces positions appartenaient � courant tr�s conservateur. La la�cit� elle-m�me a d� faire l?objet d?un combat contre le Pape, au moment de la r�daction du projet de Constitution europ�enne. Ces bilans, chacun peut les faire � son aune. La question est : cet homme a-t-il compt� comme chef d?Etat, comme chef religieux ami de la France ? Il a visit� la France, souvent. Il s?adressait � la France comme � une personne. J?ai trouv� cela �tonnant et sympathique. Je crois que sa pr�sence dans une rue de Paris ne contreviendrait pas au principe de la�cit�. Au groupe M.R.C., nous sommes de fervents la�cs, nous sommes accroch�s au principe de la�cit� qui signifie s�paration stricte de l?Eglise et de l?Etat. Et la loi de l?Etat n?a pas c�d� devant les attitudes, les demandes en mati�re de morale familiale, personnelle, sexuelle du Vatican. C?est l?essentiel, il faut s�parer l?Eglise de l?Etat. Mais s�parer l?Eglise de l?Etat n?est pas nier l?Eglise, ni nier le r�le qu?a pu jouer pour beaucoup de Parisiens et beaucoup de Fran�ais, ce pape. Votre proposition ne nous choque pas, dans la mesure o� elle ne porte aucunement atteinte au principe de la�cit�. Nommer une rue, ce n?est pas proc�der � une canonisation civile. C?est r�pondre � la question : cette personnalit� a-elle compt� ? Ce n?est pas dresser un bilan ou une appr�ciation ou un jugement moral. Simplement et pour terminer, Monsieur le Maire, je crois qu?il y avait auparavant une r�gle qui voulait qu?on ne baptise les rues qu?apr�s un d�lai de cinq ans apr�s la mort de la personnalit� concern�e. Cette r�gle serait peut-�tre de bon usage, car elle d�tacherait des enjeux de l?�motion imm�diate le choix que nous avons � faire. Revenir � cette r�gle pour tout le monde serait peut-�tre sagesse pour le Conseil de Paris.

(Applaudissements sur les bancs du groupe du Mouvement r�publicain et citoyen).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Jean-Yves AUTEXIER.

La parole � M. Patrick BLOCHE.

M. Patrick BLOCHE. - Merci, Monsieur le Maire.

Le groupe socialiste et radical de gauche s?associe et se reconna�t pleinement et totalement dans les propos que vous avez tenu, Monsieur le Maire, parce que ce sont tout simplement les paroles d?un la�c, d?un la�c respectueux, parce que la�c justement, de celles et ceux qui croient, qu?ils soient catholiques, protestants, juifs, musulmans ou d?une autre religion.

Bien s�r et cela est �voqu� au sein m�me de cet h�micycle, nous avons et nous sommes nombreux � avoir � l?esprit les mauvaises r�ponses de l?�glise catholique aux d�fis de la soci�t� et pas seulement de la soci�t� fran�aise, les controverses que cela a suscit� et les crises de conscience que cela a provoqu� chez de nombreux catholiques. Mais qui peut nier un seul instant, apr�s un quart de si�cle de pontificat, ce qu?a �t� le r�le historique de Jean Paul II. Vous l?avez rappel�, Monsieur le Maire, et apr�s avoir d�nomm� quatre places de Paris en rappelant le souvenir des d�port�s, notamment des d�port�s juifs, vous avez soulign�, et vous avez eu raison, le dialogue que Jean Paul II a su cr�er entre les r�gions. Jean Paul II a �t� le premier pape � avoir prononc� les mots que les juifs attendaient depuis si longtemps. Son r�le historique �videmment a �t� tr�s important � la fin des ann�es 1980 dans la r�unification du continent europ�en et il a contribu� tr�s concr�tement � ce que l?Union europ�enne comporte aujourd?hui vingt-cinq pays. C?est la raison pour laquelle, et sans �tre plus long, le groupe socialiste et radical de gauche votera sans h�sitation le v?u que vous nous proposez.

(Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et radical de gauche).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Patrick BLOCHE.

Mes chers coll�gues, je me permettrai de r�agir bri�vement � vos interventions, dont je vous remercie tous d?ailleurs, parce que cela ne me choque pas du tout que nous n?ayons pas tous le m�me avis sur la question.

La premi�re chose, c?est la r�gle des cinq ans. Oui, je crois qu?il faut �tre prudent, m�me si en l?occurrence je pense qu?on n?attendra pas cinq ans, je vais �tre honn�te avec vous, et je vous rappelle que dans le v?u, il s?agit de la recherche d?un lieu qui n?est pas d�fini - nous avons des r�gles pour cela -, mais la r�gle des cinq ans, cher Jean-Yves AUTEXIER, qui avez dit beaucoup de choses sens�es, de temps en temps, par rapport � la rapidit� de l?histoire, je pense qu?elle peut souffrir des exceptions. C?est la premi�re chose.

La deuxi�me chose, cela ne me choque pas que l?on se pose la question. Nous sommes une soci�t� diverse, pluraliste, c?est ce qui fait sa richesse. Le fait qu?on se pose la question ne me choque pas. En revanche, � mes amis et je dis bien ?� mes amis?, qui contestent cette proposition, je voudrais vous dire la chose suivante : pensez-vous que je sois moins en d�saccord que vous avec Jean-Paul II sur la contraception, l?I.V.G. - d?ailleurs tout le monde est pour l?I.V.G. maintenant, cela a mis du temps -, sur la lutte contre le Sida et sur l?homosexualit� ? C?est gentil de me rappeler que le pape Jean-Paul II avait des positions?

Mais je devais vous dire autre chose. Certainement vous souhaitez que nous honorions la diversit� de la soci�t�, et peut-�tre qu?un jour, si on pr�sente une proposition visant telle ou telle personnalit� spirituelle, vous aurez une attitude diff�rente, positive, pour faire du lien, y compris pour que des religions minoritaires se sentent bien dans notre collectivit� la�que.

D?ailleurs, vous ne m?avez pas contest�, dans l?organisation de soir�es de Ramadan - comme il arrive qu?on f�te Hanoukka ou No�l - il peut y avoir des rabbins comme des repr�sentants de toutes les �glises. Vous ne m?avez pas contest� l�-dessus.

Et puis, �tes-vous s�rs que toutes les personnalit�s religieuses ou non religieuses que nous honorons, que nous avons honor�es depuis quatre ans, dont vous avez vot� l?attribution du nom depuis quatre ans, �tes-vous s�rs qu?elles sont toutes exemplaires du point de vue de l?�galit� femme - homme ? Du point de vue de l?homosexualit� ? Vous �tes s�rs ?

Non ! Je dis cela gentiment, mais s?il faut pour donner le nom de quelqu?un � Paris qu?il ait tout juste sur tout?

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Revenez au sujet...

M. LE MAIRE DE PARIS. - C?est le sujet, Madame de PANAFIEU, je r�ponds? Vous �tes souvent hors sujet, vous, comme pour les Jeux olympiques !

(Protestation sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et ctoyen et ?Les Verts?).

C?est donc parfaitement le sujet !

Un certain nombre de coll�gues contestent les positions soci�tales de Jean-Paul II et je leur dis : �tes-vous s�rs que toutes les personnalit�s que nous honorons depuis quatre ans ont dit qu?elles �taient pour l?�galit� entre les femmes et les hommes et la lutte contre les discriminations, par exemple vis-�-vis des homosexuels ? Vous �tes s�rs ?

Bien.

Donc je maintiens totalement l?esprit, le contenu et la d�marche que j?ai propos�s. Je remercie ceux qui la soutiennent et je respecte ceux qui ne la soutiennent pas.

Je mets aux voix, � main lev�e, ce v?u.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient?

Le v?u est adopt�. (205, V. 161).

Merci de le pr�ciser. Le groupe communiste ne participe pas au vote. Il y a donc une majorit� de pour, un certain nombre de contre, une abstention et un groupe qui ne participe pas au vote.

Avril 2005
Débat
Conseil municipal
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