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Vœu déposé par le groupe “Les Verts” concernant les architectes des Bâtiments de France.


M. Eric FERRAND, adjoint, pr�sident. - Nous passons � l?examen du v?u r�f�renc� n� 57 dans le fascicule d�pos� par le groupe ?Les Verts?. Il concerne les architectes des B�timents de France. Il ne se rattache � aucun projet de d�lib�ration.

La parole est � M. NAJDOVSKI.

M. Christophe NAJDOVSKI. - J?interviens � nouveau � la place de ma coll�gue Nicole AZZARO qui est cosignataire avec Charlotte NENNER de ce v?u concernant les architectes des B�timents de France.

La Municipalit� parisienne a engag�, depuis mars 2001, des am�nagements de voirie de grande ampleur afin de limiter la place de la voiture et de favoriser l?usage des transports en commun et les circulations douces.

Du fait du caract�re patrimonial exceptionnel de la Ville de Paris, la grande majorit� des am�nagements de voirie sont soumis � l?avis du Service d�partemental de l?Architecture et du Patrimoine (S.D.A.P.) dont les architectes sont mieux connus sous le nom d?architectes des B�timents de France (ABF).

En effet, de tr�s nombreuses rues et certains quartiers entiers se situent dans le p�rim�tre de b�timents class�s ou inscrits � l?Inventaire suppl�mentaire des Monuments historiques. Le r�le des A.B.F. est fondamental pour la protection du patrimoine. Ils ont permis de sauver de nombreux b�timents de la destruction ou de transformations sp�culatives afin de pr�server la coh�rence paysag�re de nombreux sites.

Cependant, nous constatons que, de plus en plus, le

S.D.A.P. rend des avis d�favorables � de nombreux am�nagements de voirie au pr�texte que cela modifie le paysage parisien. Des am�nagements li�s � la s�curit� des usagers de la voirie sont presque syst�matiquement rejet�s.

C?est en particulier le cas de nombreux s�parateurs pour les voies d?autobus et les pistes cyclables, ainsi que des �largissements de trottoir au niveau des travers�es pi�tonnes qui visent � accro�tre la visibilit� et donc la s�curit� des pi�tons.

De nombreux projets de voirie, en particulier ceux qui sont li�s aux quartiers verts, se retrouvent ainsi bloqu�s pour des motivations que n?avaient pas retenues d?autres architectes des B�timents de France, d?arrondissements diff�rents, dans lesquels des am�nagements identiques avaient �t� autoris�s.

Cette attitude est tr�s rigide et difficilement compr�hensible. Paris, en effet, a d�j� �t� malheureusement, � de nombreuses reprises, d�figur�e par des am�nagements qui, cette fois, avaient re�u l?aval des A.B.F. On peut penser notamment � la transformation des voies sur berge en v�ritable autoroute urbaine. Le fait d?�tre inscrites au Patrimoine mondial de l?Humanit� par l?UNESCO ne les a malheureusement pas pr�serv�es de leur d�classement en autoroute.

De m�me, on peut dire que c?est avec la participation et l?avis du S.D.A.P. que s?est �labor� le plan local de publicit� qui met actuellement de l?affichage publicitaire de grand format devant de nombreux b�timents historiques.

L?am�lioration de la s�curit� pour les usagers de la voirie les plus nombreux et les moins prot�g�s (pi�tons et cyclistes) nous semble une n�cessit� sur laquelle la Municipalit� ne peut pas transiger. C?est pourquoi nous souhaitons qu?un d�bat soit organis� au Conseil de Paris sur le lien entre am�nagement de l?espace public et patrimoine, que les avis motiv�s des architectes des B�timents de France soient syst�matiquement rendus publics et enfin que le Maire de Paris demande au Pr�fet de Paris de d�bloquer les projets de voirie qui sont actuellement bloqu�s par le S.D.A.P.

Je vous remercie.

M. Eric FERRAND, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur NAJDOVSKI.

La parole est � M. BAUPIN.

M. Denis BAUPIN, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire.

Je voudrais remercier M. NAJDOVSKI, Mme NENNER et Mme AZZARO de ce v?u permettant de poser ici ce d�bat qui est une des difficult�s avec lesquelles nous nous d�battons depuis quatre ans maintenant pour faire les am�nagements dont nous avons besoin dans la Ville de Paris.

Il est �vident - et M. NAJDOVSKI l?a rappel� - que personne ne peut remettre en question le r�le essentiel des A.B.F. pour la protection du patrimoine. C?est un r�le indiscutable et c?est tr�s bien que les A.B.F. aient � c?ur de remplir ce r�le de fa�on tr�s attentive.

Ceci �tant, comme il l?a rappel�, il existe parfois des diff�rences d?appr�ciation sur ce qui est la protection du patrimoine, selon les arrondissements, selon les appr�ciations respectives de tel ou tel architecte. Et puis, nous nous retrouvons quand m�me dans des situations o� il faut bien dire que les remarques faites par les architectes doivent �tre r��quilibr�es ou examin�es � l?aune d?autres grands chantiers importants.

Je veux parler, par exemple, des grands chantiers du Pr�sident de la R�publique, qui concernent les handicap�s ou la s�curit� routi�re, qui sont des grands chantiers qui devraient �tre partag�s par l?ensemble des services de l?Etat.

Or nous avons parfois l?impression que la Ville de Paris les prend plus � coeur que les services de l?Etat eux-m�mes. Un certain nombre d?am�nagements que M. NAJDOVSKI a rappel� en ce qui concerne l?am�nagement de la voirie remplissent tr�s clairement ces r�les d?am�lioration de la s�curit� routi�re et d?accessibilit� de la voirie pour nos concitoyens notamment handicap�s.

De la m�me fa�on, rappelons que les am�nagements faits pour les couloirs de bus le sont en conformit� avec le Plan de d�placement urbain d?Ile-de-France qui - rappelons-le - est un document de l?Etat qui avait �t� soumis � l?ensemble des collectivit�s mais qui a �t� adopt� en d�finitive par l?Etat. L� aussi, lorsque nous faisons les programmes ?Mobilien?, nous mettons en ?uvre un programme qui devrait avoir tout le soutien de l?Etat, m�me si nous comprenons bien qu?il faille tenir compte de la protection du patrimoine.

N?oublions pas quand m�me que Paris est une grande capitale qui n?a pas vocation � rester statique, que son paysage urbain a beaucoup boug�. Pour les boulevards haussmanniens, entre leur conception � l?�poque et aujourd?hui, beaucoup de chose ont chang�. Le tramway a envahi Paris ; puis il a disparu sous l?envahissement de l?automobile ; puis, aujourd?hui, il revient et tous ces am�nagements font finalement partie de l?histoire et de la vocation d?une ville � bouger ; il ne faut sans doute pas en avoir une vision trop statique.

Par rapport � ces propositions, nous travaillons activement avec les architectes des B�timents de France et je voudrais vous faire part de deux initiatives qui sont actuellement en cours, que nous avons propos�es aux A.B.F.

La premi�re est la mise en place d?un groupe de travail qui a tenu sa premi�re r�union hier, groupe de travail que nous avions demand� � la Pr�fecture de Paris. Ce groupe de travail et de r�flexion comprend des architectes de la Ville, de la Pr�fecture de police, de l?A.P.U.R. et �videmment du service d�partemental de l?architecture et du patrimoine. Nous attendons beaucoup de ce groupe de travail pour mettre en place, je dirais, une bo�te � outils d?am�nagements de voirie qui serait consid�r�e, dans un cadre � d�finir �videmment par ces architectes, comme acceptable � la fois pour nos n�cessit�s d?am�nagement de voirie et pour les A.B.F.

Deuxi�me �l�ment qui sera en partie une r�ponse � votre demande de d�bat public : nous avons invit� M. BLANCHECOTTE, le patron des A.B.F., � venir � une r�union de la Commission extra-municipale des d�placements, qui aura lieu le 30 juin prochain. Ce sera l?occasion l� aussi d?avoir une discussion.

J?en profite pour dire ce que j?ai oubli� tout � l?heure dans ma r�ponse sur la ligne 5 du m�tro : nous recevrons jeudi prochain, 21 avril, la R.A.T.P. pour discuter du m�tro en Commission extra-municipale des d�placements, donc du r�seau de m�tro et de ses am�nagements. Pour les �lus qui sont inquiets sur les travaux en cours, sur l?am�nagement du r�seau de m�tro, ce sera aussi l?occasion de pouvoir en discuter � la Commission extra-municipale.

Je conclus en vous disant que, dans ces conditions, j?aurais plut�t tendance � vous proposer de retirer ce v?u, puisque nous avons des premi�res avanc�es obtenues de la part des

A.B.F. Un d�bat aura lieu prochainement. Il me semble que,dans les circonstances actuelles, voter un voeu comme celui-l� risquerait de bloquer le processus plut�t que de nous aider � progresser. En vous remerciant malgr� tout de nous avoir donn� l?occasion d?en d�battre ici.

M. Eric FERRAND, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur BAUPIN.

La proposition ? Monsieur NAJDOVSKI, vous retirez votre v?u ?

M. Christophe NAJDOVSKI. - Nous prenons bonne note de ce que vient de dire M. BAUPIN, notamment sur la mise en place de ce groupe de travail avec les A.B.F. qui permettra, je l?esp�re, de mieux prendre en compte les imp�ratifs de s�curit� notamment.

A ces conditions, nous retirons notre voeu.

M. Eric FERRAND, adjoint, pr�sident. - Tr�s bien. Merci, Monsieur NAJDOVSKI.

Avril 2005
Débat
Conseil municipal
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