retour Retour

14- IV - Question d'actualité de M. Jean-Charles BARDON, au nom du groupe " Rassemblement pour Paris ", à M. le Maire de Paris sur le bilan de la situation des universités parisiennes.



M. G�rard LEBAN, adjoint, pr�sident. - Nous passons � la question d'actualit� de M. Jean-Charles BARDON, au nom du groupe " Rassemblement pour Paris ", sur le bilan pr�occupant de la situation des universit�s.
Monsieur BARDON, vous avez la parole.
M. Jean-Charles BARDON, maire du 5e arrondissement. - A l'occasion du 25e anniversaire des universit�s de Paris, une conf�rence r�gionale a r�uni d�but juin les universit�s d'Ile-de-France. Au cours de cette r�union les universit�s ont dress� un bilan pr�occupant de la situation r�gionale, elles ont pr�cis� leurs priorit�s communes : d�localisation des laboratoires, difficult�s de remplacement des enseignants-chercheurs qui partent � la retraite, v�tust�, exigu�t� du patrimoine immobilier, enfin vieillissement des outils scientifiques et documentaires.
Venant conforter ce constat, un rapport de la Pr�fecture d'Ile-de-France pr�cise en effet que le patrimoine des universit�s de Paris-Centre est �parpill� sur de tr�s nombreuses implantations, souvent v�tustes. Il offre aux �tudiants comme aux enseignants des conditions de travail difficiles du fait de son surpeuplement g�n�ral.
A l'occasion donc de cette conf�rence r�gionale, les universit�s ont fait part des besoins qui leur apparaissaient indispensables en termes de surfaces nouvelles, et elles ont notamment �voqu� le site de " Paris-Rive gauche ".
M. ALLEGRE, le nouveau Ministre de l'Education nationale, s'est par ailleurs exprim� � plusieurs reprises sur le d�samiantage de Jussieu pour affirmer r�cemment que Jussieu serait r�nov�, comme tout le parc universitaire parisien.
Enfin, Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, je rappellerai pour m�moire que son pr�d�cesseur, M. BAYROU, avait fait part de son accord pour une extension des surfaces disponibles dans " Paris-Rive gauche " afin de r�pondre, le cas �ch�ant, � une telle demande, comme l'a propos� d'ailleurs M. le Maire de Paris en soulignant que la Ville de Paris �tait, sur ce point, enti�rement � la disposition de l'Etat.
Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, nous sommes aujourd'hui confront�s � un probl�me urgent dans lequel tout retard ou h�sitation p�sera � la fois sur la s�curit� des �tudiants et des enseignants, mais plus largement sur l'image, la cr�dibilit� et, en r�alit�, la survie m�me de l'ensemble des universit�s du coeur de la R�gion Ile-de-France.
Au nom du groupe " Rassemblement pour Paris ", Monsieur le Maire de Paris, je vous demande quelles interventions vous envisagez de faire aupr�s du Gouvernement pour rem�dier � cet �tat de fait et permettre � Paris et � l'Ile-de-France de tenir le r�le majeur qui doit �tre le leur dans le domaine de l'enseignement sup�rieur et de la recherche pour faire de Paris la grande m�tropole universitaire fran�aise.
Merci.
M. G�rard LEBAN, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur BARDON.
La parole est � M. GOASGUEN pour r�pondre � l'orateur.
M. Claude GOASGUEN, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire. Je donnerai la parole ensuite � Anne-Marie COUDERC pour r�pondre plus pr�cis�ment sur les probl�mes de la Z.A.C. " Paris-Rive gauche ", mais je voudrais vous dire que la c�l�bration du 25e anniversaire des universit�s de Paris a �t� l'occasion pour les Pr�sidents d'universit� de pr�senter un bilan tr�s pr�occupant de la situation de l'enseignement sup�rieur � Paris et plus g�n�ralement en Ile-de-France et de souligner opportun�ment les enjeux nationaux et locaux d'une politique qui reste � construire et � r�nover.
La Municipalit� parisienne et le Maire de Paris ont eu � plusieurs reprises l'occasion de dire que ce n'est pas en affaiblissant Paris que l'on pouvait renforcer la province.
Paris est en effet expos�e � la concurrence des grandes m�tropoles europ�ennes, voire mondiales, et dans ce contexte, son potentiel, sa tradition de formation, de recherche, sont des atouts qui doivent non seulement �tre pr�serv�s, mais d�velopp�s et valoris�s. On sait bien aussi que le r�le des universit�s et des laboratoires de recherche est essentiel dans le d�veloppement �conomique de notre Capitale.
Paris n'a pas �videmment dans ce domaine d'ambition quantitative, mais elle a essentiellement une ambition qualitative, et nous demandons que soient accord�s � nos universit�s et � ces centres de recherche les moyens de leur comp�titivit�, ce qui est de la comp�tence de l'Etat.
Je voudrais rappeler � cette assembl�e que la Mairie de Paris a d�velopp� un certain nombre de points de vue dans le Sch�ma r�gional de l'enseignement sup�rieur et de la recherche mais que, parall�lement, elle n'a pas h�sit� � contribuer de ses deniers, hors comp�tences, � �tablir une structure universitaire digne du rayonnement parisien.
En effet, au cours des derni�res ann�es, nous avons proc�d� � plusieurs op�rations de restructuration ou d'extension au b�n�fice de l'universit� de Paris-Dauphine, de l'universit� Paris-IV ou, enfin, de l'universit� Paris-I. La Ville s'est �galement engag�e dans un programme difficile et co�teux de mise en conformit� et de modernisation de la Sorbonne.
Mais il est clair que la situation des universit�s parisiennes n�cessite d'aller tr�s au-del� de ces op�rations ponctuelles.
Il appartient � l'Etat, et d'abord � l'Etat, de prendre ses responsabilit�s, car il faut le rappeler, dans une p�riode o� le chevauchement des comp�tences devient une habitude juridique, si les collectivit�s locales sont �videmment concern�es, l'enseignement sup�rieur et la recherche restent d'abord une comp�tence de l'Etat.
Par ailleurs, la place et le r�le des universit�s parisiennes dans l'ensemble national font de la situation pr�sente un enjeu national de toute premi�re importante, auquel le Gouvernement ne saurait rester indiff�rent.
Je voudrais dire avec la plus grande fermet� que si, d'aventure, rue de Grenelle, il apparaissait de nouveau des vell�it�s - qu'on a connues car, h�las, la couleur politique des Ministres change, mais l'intention de la rue de Grenelle reste la m�me - de vouloir d�shabiller Paris au profit de la province, avec d'ailleurs des ambitions plus ou moins confuses, moi le premier, le Maire de Paris, l'ensemble des �lus parisiens seraient pr�ts � aller manifester dans la rue - on l'aurait fait contre M. BAYROU, on le fera contre M. ALLEGRE - pour que les �tudiants parisiens, les professeurs de Paris, les universit�s parisiennes puissent trouver � l'int�rieur de notre Capitale un statut qui soit digne du renom universitaire et du renom international de notre grande ville universitaire.
Voil� ce que je voulais dire, Monsieur le Maire.
J'ajouterai que nous avons fait des efforts consid�rables, que nous sommes pr�ts � en faire de nouveau et que nous avions engag� de ce point de vue, comme l'a rappel� celui qui a pos� la question, des discussions difficiles avec le Ministre pr�c�dent � propos de la Z.A.C. " Paris-Rive gauche ". Mais sur ce point, je voudrais laisser la parole � Anne-Marie COUDERC dont c'est la comp�tence.
M. G�rard LEBAN, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur GOASGUEN.
Madame COUDERC, vous avez la parole.
Mme Anne-Marie COUDERC, adjoint. - Je vous remercie, Monsieur le Maire.
En compl�ment de la r�ponse que vient d'apporter mon coll�gue M. GOASGUEN, je voudrais dire qu'il est vrai, en effet, que les locaux universitaires de la Capitale sont souvent mal adapt�s aux exigences de la recherche et de l'enseignement contemporain ; leur taux d'occupation est, en particulier, souvent tr�s �lev�, nous le savons, et leurs sites souvent �clat�s. Le cas de l'I.N.A.L.C.O. est, par exemple, particuli�rement criant � cet �gard.
Le d�veloppement d'un p�le universitaire � Paris n'est donc pas, bien �videmment, une id�e nouvelle, et c'est pr�cis�ment dans ce contexte qu'a �t� con�u " Paris-Rive gauche ".
Principal secteur de d�veloppement de la Capitale, cette op�ration doit �tre en mesure d'accueillir les nouveaux locaux qui seront n�cessaires. Il ne s'agit pas d'y cr�er v�ritablement une universit� nouvelle, mais bien de permettre le maintien � Paris des universit�s actuelles en leur assurant des conditions de fonctionnement et de confort dignes de notre �poque.
Comme le rappelait tout � l'heure M. BARDON, M. Claude ALLEGRE a r�cemment exprim� sa volont� d'engager une vaste entreprise de r�novation et d'adaptation des universit�s parisiennes.
(M. Alain DESTREM, adjoint, remplace M. G�rard LEBAN au fauteuil de la pr�sidence).
C'est pourquoi le Maire de Paris a pris sans tarder l'initiative de rappeler au Ministre de l'Education nationale quelle �tait sa position et celle de la Ville de Paris, sur cette question des locaux universitaires et sur l'utilisation dans ce but de certaines emprises de " Paris-Rive gauche ". Le Maire a rappel� notamment la proposition qu'il avait faite au Conseil de Paris en juin 1996 de porter � 130.000 m�tres carr�s la superficie r�serv�e � ces �quipements dans l'op�ration de mani�re � pouvoir r�pondre plus largement aux besoins futurs comme, le cas �ch�ant, � ceux de Jussieu et comme � ceux, par ailleurs, de l'I.N.A.L.C.O. Mais le Maire a pr�cis� �galement que le choix de l'utilisation de ces emprises relevait bien entendu des comp�tences de l'Etat, comme l'a rappel� M. GOASGUEN, et que la Ville de Paris, pour sa part, �tait � la disposition de ses repr�sentants pour r�pondre � de telles demandes.
Tout cela vous confirme, mes chers coll�gues, si besoin �tait, que le Maire de Paris et l'ensemble de la Municipalit� sont et resteront tr�s vigilants sur la volont� r�elle de l'Etat de progresser rapidement sur ce sujet vital pour l'avenir des universit�s de Paris ou pour l'avenir d'instituts comme l'I.N.A.L.C.O., sur lequel d'ailleurs des engagements avaient �t� pris par le pr�c�dent Gouvernement.
Il s'agit bien l�, en r�alit�, et chacun le sent bien, de savoir quelle place nous voulons qu'occupent, � Paris, l'enseignement sup�rieur et la recherche fran�aise, dans un contexte de concurrence europ�enne et mondiale o� la qualit� de la formation joue un r�le d�terminant.
Paris, capitale de la France, forme donc les voeux les plus vifs pour que l'Etat joue pleinement son r�le dans ce domaine qui est l'un des domaines essentiels de son action.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris Libert�s ").
M. Alain DESTREM, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame.

Juin 1997
Débat
Conseil municipal
retour Retour