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15- V - Question d'actualité de M. Jean-Michel MICHAUX, au nom du groupe " Paris-Libertés ", sur les modalités de distribution des prix du Maire



M. Alain DESTREM, adjoint, pr�sident. - Nous en venons � la question d'actualit� du groupe " Paris-Libert�s " sur les modalit�s de distribution des prix du Maire.
Monsieur MICHAUX, vous avez la parole.
M. Jean-Michel MICHAUX. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, je suis fort inquiet des r�actions de certains directeurs d'�cole concernant les modalit�s de distribution ou plus particuli�rement les modalit�s de non-distribution des Prix du Maire aux 3 �l�ves les plus m�ritants du C.M.2.
Il me para�t extr�mement important, �tant donn� la valeur symbolique de ce Prix, qu'il ne soit pas d�voy� et distribu� � une classe car celui-ci n'a rien d'une dotation scolaire.
En effet, cette op�ration prise � l'initiative du Maire a fait l'objet d'une concertation �troite avec l'Acad�mie. Une circulaire explicitant cette collaboration a donc �t� envoy�e aux �coles par le canal acad�mique, qui pr�cisait le r�le de l'�cole et des Conseils du cycle, ainsi que celui des repr�sentants du Maire.
Ce Prix est une marque de reconnaissance des m�rites de l'�l�ve. La notion de reconnaissance n'est pas seulement celle de l'excellence ; elle a volontairement �t� pr�f�r�e pour que le Conseil du cycle puisse faire des choix nuanc�s bas� sur des notions tr�s larges et lui permettant de fixer des crit�res par rapport � ses propres exigences �ducatives.
Une distribution de prix existe depuis de nombreuses ann�es dans le second degr�, h�ritage de la IIIe R�publique et il me para�t extr�mement important de valoriser aujourd'hui les m�rites d'enfants qui demandent de plus en plus une reconnaissance bien l�gitime des efforts qu'ils accomplissent dans une communaut� scolaire o� ils ont v�cu pendant de nombreuses ann�es.
Aussi, le Prix du Maire repr�sente une marque d'appartenance � la collectivit� scolaire parisienne et une image forte de citoyennet�.
Monsieur le Maire, essayez de faire au mieux appliquer cette distribution des Prix du Maire.
M. Alain DESTREM, adjoint, pr�sident. - Merci.
M. GOASGUEN a la parole.
M. Claude GOASGUEN, adjoint. - Merci, Monsieur MICHAUX, de votre question qui est importante, peut-�tre pas sur le plan quantitatif mais certainement sur une certaine approche qualitative qui est en discussion � l'int�rieur de l'Acad�mie de Paris et dans les �tablissements.
Le Maire de Paris, en effet, sur ma suggestion, a d�cid� de symboliser la fin du cycle des �tudes primaires par la remise d'un Prix du Maire aux trois �l�ves les plus m�ritants de chaque classe de C.M.2., ce moment o� l'on passe d'un �tablissement � un autre, de l'�cole au coll�ge, o� l'on finit le premier cycle des �tudes scolaires.
Cette d�cision a �t� prise sur la suggestion d'�lus qui appartiennent d'ailleurs tant � la majorit� municipale qu'� l'opposition et le dispositif a �t� �tabli effectivement en �troite collaboration avec l'Acad�mie qui a donn� aux directeurs d'�cole toutes informations et toutes instructions n�cessaires � ce sujet.
Le Maire de Paris a souhait� que ce Prix soit remis par son repr�sentant, ce qu'a accept� l'Acad�mie, au sein de l'�cole, aux �l�ves retenus, cette remise pouvant �tre effectu�e, il �tait souhaitable qu'elle le f�t d'ailleurs, lors de la f�te de fin d'ann�e de l'�cole qui donne lieu � des festivit�s que chaque �lu conna�t.
Or, il appara�t que, de fa�on assez surprenante, un certain nombre de difficult�s aient surgi. En effet, quelques directeurs d'�cole, minoritaires je tiens � le dire, et de conseils de classe d'instituteurs n'ont pas souhait� proc�der � la d�signation des �l�ves les plus m�ritants, interdisant par l� m�me la remise d'un Prix - il s'agissait en l'occurrence d'un dictionnaire int�ressant, important - aux �l�ves concern�s.
Un certain nombre d'arrondissements ont m�me carr�ment boycott� cette distribution, je les cite pour m�moire car l'un m'�tonne : le 4e, le 12e, le 11e.
Je rappelle, mais M. SARRE n'est pas l�, que M. SARRE �tait lui-m�me, j'avais cru le comprendre, un partisan de ce genre de distribution.
Mme Liliane CAPELLE. - Mais on le donne � tous les �l�ves.
M. Claude GOASGUEN, adjoint. - Je souhaiterais que l'Acad�mie puisse, l'an prochain, donner des instructions formelles en ce sens et je vais expliquer pourquoi.
D'abord, je proteste solennellement contre la mise en cause, partielle certes, d'une proc�dure qui a �t� �labor�e conjointement entre les deux institutions et qui vise � faire b�n�ficier, je le r�p�te, les �l�ves plus m�ritants d'ouvrages destin�s � r�compenser leurs efforts.
Je ne peux pas manquer de me poser quelques questions sur ce que cela signifie concernant la communaut� scolaire. Effectivement, j'ai rencontr� des directeurs qui m'ont expliqu� avec beaucoup de talent qu'il n'�tait pas possible de d�signer les plus m�ritants parce que cela ferait de la peine � ceux qui ne l'�taient pas et d'ailleurs, m'a-t-on dit, quel est le crit�re du m�rite ?
Moi qui suis quand m�me un peu quelque chose dans l'Education nationale, voire m�me une institution, je me suis dit : Mais puisqu'on est incapable d'attribuer un m�rite � quelqu'un, comment peut-on imaginer qu'on soit capable de d�cider ou de refuser le passage ?
(Protestations sur les bancs des groupes socialiste, communiste et du Mouvement des citoyens).
En r�alit�, vous avez l� une d�formation de la communaut� scolaire, dont je dirais tr�s nettement qu'elle s'assimile un peu � une fuite devant les responsabilit�s.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris-Libert�s " et protestations � gauche).
Je voudrais le dire encore plus nettement apr�s avoir entendu et peut-�tre vous aussi, le Premier Ministre dans sa d�claration de politique g�n�rale o� j'avais cru comprendre, pour conna�tre quand m�me un peu le Ministre actuel de l'Education nationale, que la vision qui �tait la sienne, qui �tait aussi celle de M. CHEVENEMENT il n'y a pas si longtemps, allait plut�t dans le sens de r�tablir une certaine morale r�publicaine, une certaine instruction civique, une certaine insertion sociale � travers l'�cole et j'avais cru comprendre aussi, dans le discours et de M. CHEVENEMENT il y a quelques semaines et de M. JOSPIN il y a quelques jours, que la ligne gouvernementale visait plut�t � redonner � la fin d'�tude scolaire du premier cycle une certaine dimension r�publicaine.
Je crois effectivement que cette " remise des prix " s'inscrit tout � fait dans la tradition de l'�cole r�publicaine et qu'elle est un moment fort pour les enfants. Je la consid�re comme un atout non n�gligeable pour ce qui est une des vocations de l'�cole, c'est-�-dire l'insertion d'un jeune dans la soci�t� et vous le savez.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris Libert�s ").
Elle est un de ces moments dont les �l�ves se souviennent toute leur vie et je pr�f�rerais, pour ne pas faire d'humour noir, que les �l�ves qui sortent du primaire aient le souvenir de cette c�r�monie modeste, marqu�e par la pr�sence de leurs professeurs et des �lus de leur arrondissement, d'une f�te un peu sacralis�e, plut�t que le souvenir de ce que la presse retient avec quelque condescendance de l'�cole primaire, � savoir un spectacle de violences, d'agressions et de tout ce qui se passe de mauvais � l'int�rieur de l'�cole.
Je consid�re que l'�cole est un moment fondamental de l'insertion de l'enfant, et je consid�re aussi que l'insertion sociale passe par des moments forts de la vie sociale. Je regrette que des enseignants comme moi puissent pratiquer par moment le refus de la responsabilit� jusqu'� refuser ce qui est un acte essentiel pour l'insertion de l'enfant dans la soci�t�.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Paris-Libert�s " et " Rassemblement pour Paris ").
M. Alain DESTREM, adjoint, pr�sident. - Merci infiniment. Il n'y a pas d�bat sur une question d'actualit�.

Juin 1997
Débat
Conseil municipal
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