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4- 1997, DAEE 4 - Communication de M. le Maire de Paris relative à la promotion du tourisme parisien.



M. LE MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, le prestige de Paris est unique. Il tient naturellement � son histoire, � la richesse de son patrimoine, � la qualit� de son environnement urbain et, sans aucun doute, aussi � un art de vivre universellement connu et reconnu.
Mais, ces atouts ne suffiraient pas � maintenir notre Capitale au premier rang des sites touristiques mondiaux.
La Municipalit� parisienne se doit de soutenir le secteur du tourisme, dont l'importance �conomique est encore trop m�connue, de m�me que sa place d�terminante pour l'�conomie touristique nationale. Je rappelle que 10 % des salari�s parisiens exercent leur activit� dans ce secteur et que celui-ci repr�sente plus de 20 % des recettes touristiques fran�aises.
Telles sont les raisons pour lesquelles nous devons mettre en oeuvre une v�ritable strat�gie de valorisation de l'offre touristique de Paris.
Dans cet esprit, j'ai assign� trois priorit�s � l'action municipale pour cette mandature :
- pr�server la richesse patrimoniale et mus�ographique de la Capitale ;
- conforter sa vitalit� artistique, commerciale, universitaire et scientifique ;
- construire avec les professionnels une politique coh�rente et ambitieuse de promotion.
C'est pourquoi je souhaite que la Ville de Paris soit enfin class�e en station touristique et j'ai demand� aux services municipaux, en relation avec les services de l'Etat, de faire aboutir rapidement cette proc�dure dont vous serez naturellement saisis.
C'est dans le m�me esprit que j'ai d�cid� de cr�er une Commission extra-municipale du tourisme � laquelle seront associ�s tous les acteurs du tourisme parisien au sein d'une structure permanente.
Mes chers coll�gues, vous avez pu observer que les moyens budg�taires allou�s par la Ville au tourisme ont progress� en quatre ans de plus de 70 %. Afin que cet effort financier produise pleinement ses effets, il �tait devenu n�cessaire d'adapter nos moyens institutionnels. J'avais donc demand� � mon adjoint, Pierre GABORIAU, d'engager une �troite concertation avec les professionnels et la Chambre de Commerce et d'Industrie pour que nous disposions des structures � m�me de consolider la comp�titivit� internationale de notre Ville en ce domaine.
Il l'a fait avec beaucoup de comp�tence, de t�nacit� et de conviction, et je l'en remercie vivement.
C'est ainsi que Paris-Promotion et le Bureau des congr�s et des salons ont fusionn� au sein de l'Office du Tourisme de Paris. Celui-ci dispose d�sormais d'une structure renforc�e et mieux adapt�e � la politique ambitieuse que nous voulons pour Paris, tout en pr�servant la sp�cificit� des fonctions d'accueil des touristes, de promotion de Paris et de d�veloppement du tourisme d'affaires.
La premi�re mission assign�e � l'�quipe du nouvel Office du Tourisme est de pr�parer un plan d'actions qui se traduira par la signature d'une convention d'objectifs avec la Ville. Ce texte vous sera pr�sent� pour approbation d�s l'automne prochain.
Dans le cadre de cette convention �labor�e sur une base pluriannuelle, je proposerai alors d'ajuster les moyens financiers qui sont attribu�s par la Ville � l'Office du Tourisme en lui consacrant une part encore plus importante si possible du produit de la taxe de s�jour. Je sais qu'il s'agit l� d'une pr�occupation souvent exprim�e par les professionnels qui ont �t� durement affect�s par la baisse de la fr�quentation touristique qu'a connue Paris � la fin de l'ann�e 1995 et au d�but de l'ann�e 1996.
Son pr�alable �tait la r�forme des organismes de promotion du tourisme. C'est aujourd'hui chose faite.
Mais la strat�gie de promotion du tourisme parisien s'appuiera �galement sur des op�rations destin�es � mieux r�pondre aux attentes des touristes. C'est ainsi que les grands �v�nements, comme la Coupe du monde de football en 1998 ou la c�l�bration de l'an 2000, contribueront fortement � l'attrait international de Paris.
D'autre part, d'importantes actions de valorisation des sites, comme les berges de la Seine, class�es par l'U.N.E.S.C.O. au titre du patrimoine mondiale de l'humanit�, seront conduites.
Enfin, une meilleure gestion des d�placements, conciliant la fr�quentation des sites et le respect d� � l'environnement, sera promue en relation avec les services de l'Etat.
Dans cette perspective, les bateaux-bus doivent contribuer significativement au transport des touristes sur la Seine. Depuis un an, des am�liorations ont �t� r�alis�es ; elles doivent encore s'amplifier.
Des progr�s restent �galement � r�aliser en mati�re de circulation des autocars. Nous le savons tous, certains abus sont manifestes et apportent une g�ne majeure tant aux Parisiens qu'aux visiteurs. La pr�sence de tr�s gros autocars, notamment en centre-ville, peut occasionner de multiples d�sagr�ments aussi bien sur le plan de l'encombrement des rues, du stationnement, de la pollution ou tout simplement de l'esth�tique.
Des contacts sont en cours avec les professionnels pour que des " r�gles du jeu " soient �tablies et respect�es par tous. Je demande �galement � M. le Pr�fet de police de mieux faire respecter la r�glementation sp�cifique, qui d'ailleurs a �t� renforc�e � son initiative, ce dont je le remercie. Ce plus grand respect de la discipline commune contribuera � valoriser le r�le des autocaristes dans le d�veloppement touristique de la Capitale. Chacun sait que, malgr� des inconv�nients forts, c'est un �l�ment important de la vie �conomique et touristique de la Capitale.
S'agissant des congr�s et des salons, la politique volontariste de la Ville s'articulera autour de trois objectifs majeurs :
- resserrer les liens entre les organisateurs des congr�s et salons et les infrastructures d'accueil parisiennes ;
- encourager et participer � la modernisation de Paris-Expo ;
- renforcer la coordination des infrastructures publiques des congr�s et des salons.
Bien entendu, cette politique sera mise en oeuvre en concertation tr�s �troite avec les professionnels du tourisme et les pouvoirs publics.
Je souhaite vivement, dans l'int�r�t des Parisiens, que le partenariat avec l'Etat se poursuive demain comme il s'�tait construit et renforc� hier.
Sur ce point, je rappellerai que la Charte Initiative-Emploi de Paris avait t�moign� en juillet dernier de l'engagement de l'Etat aux c�t�s de la Ville de Paris et des organisations consulaires en faveur du d�veloppement du tourisme de loisirs et du tourisme d'affaires.
Il est, mes chers coll�gues, indispensable en effet que, dans un contexte de concurrence de plus en plus vive entre les grandes Capitales internationales, nous participions ensemble au d�veloppement du tourisme parisien, cet enjeu �conomique majeur pour Paris, chacun l'a bien compris, mais sans nul doute �galement pour la France.
Merci.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris-Libert�s ").
La parole est � M. GABORIAU.
M. Pierre GABORIAU, adjoint, au nom de la 7e Commission. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, comme nous avons pu le constater en �coutant la communication que vient de nous faire M. le Maire de Paris en mati�re de tourisme et de promotion, nous ne pouvons que nous r�jouir de l'orientation et des efforts significatifs consentis par la municipalit� parisienne dans ce secteur �conomique tr�s important qui g�n�re emplois et devises.
Je souhaiterais, en ce qui me concerne, et � la lumi�re du partenariat que j'ai engag� avec l'ensemble des institutionnels et professionnels du tourisme parisien depuis de nombreux mois et que je re�ois tr�s r�guli�rement, vous livrer quelques pistes de r�flexion recueillies aupr�s de ces acteurs de terrain dont c'est le m�tier.
Tout d'abord, une premi�re r�flexion portera � la fois sur les atouts et les contraintes de la destination Paris et sur les moyens et strat�gies � mettre en oeuvre pour une valorisation optimale dans le respect d'un environnement urbain auquel les Parisiennes et les Parisiens pr�tendent tout naturellement.
En effet, comme l'a rappel� le Maire, Paris poss�de une puissance d'attractivit� incontest�e et envi�e qui en fait l'une des toutes premi�res capitales au monde en mati�re de flux touristique. Nous sommes tous conscients que l'histoire et la magie ne suffisent plus � inciter nos compatriotes � venir.
Il faut donc faire un effort particulier pour dynamiser et valoriser nos acquis et pr�parer ainsi de la meilleure fa�on possible l'image de notre ville capitale, dans le respect des droits et des devoirs de chacun dans une p�riode �conomique difficile.
Je me r�jouis de l'�volution souhait�e par le Maire et du regroupement des structures touristiques parisiennes oeuvrant pour le tourisme et la promotion de Paris. Cela permettra d'avoir, comme l'a indiqu� le Maire, un outil mieux adapt� � la politique ambitieuse que nous voulons pour Paris.
Comme chacun d'entre nous le sait, le tourisme rev�t un caract�re " multiforme " qui se d�cline en une multitude de caract�ristiques et de sp�cificit�s.
En ce qui concerne le tourisme d'affaires, congr�s, salons, s�minaires, voyages de stimulation, il est absolument primordial que la Ville puisse collaborer � une d�marche de promotion vers l'�tranger, de mani�re tr�s orient�e, par l'interm�diaire de l'Office du Tourisme de Paris et du Comit� d'Expansion �conomique, et ceci en concertation, bien entendu, avec l'ensemble des partenaires institutionnels, dont la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris.
S'agissant du tourisme d'agr�ment, les activit�s " Art de vivre " dont les produits sont fond�s sur notre propre culture, il est imp�ratif de cibler les caract�ristiques et les attraits irrempla�ables de chacun d'entre eux. Je pense, en premier lieu, au patrimoine architectural et culturel, aux mus�es, � la gastronomie, � la mode, aux parfums, mais �galement � l'artisanat, au tourisme dit religieux et � de nombreux autres atouts.
Ainsi, chaque produit doit �tre au coeur d'actions promotionnelles afin que la diversit� des client�les re�ues implique une offre sans cesse adapt�e � la demande.
Je pense �galement au tourisme des jeunes qui rev�t un caract�re primordial car il s'agit de l'avenir, ainsi qu'au tourisme associatif qu'il faut aider.
Enfin, Paris se doit d'offrir une qualit� qui doit �tre soutenue par l'efficacit� et le professionnalisme de chacun. Pour les visiteurs �trangers, Paris est avant tout terre de culture et d'histoire ; son image est bonne, m�me si elle doit �tre am�lior�e en mati�re d'accueil ; son art de vivre est appr�ci� et l'on peut affirmer que cette coloration culturelle, alliant tradition et modernisme, est aujourd'hui un atout majeur.
En ce qui me concerne, je reste persuad� que Paris saura valoriser son potentiel en am�liorant et dynamisant l'acquis comme l'a indiqu� le Maire, pr�parant ainsi de la meilleure fa�on, l'avenir.
Enrichir l'offre de nos fili�res touristiques, l'adapter � certains march�s en croissance doit nous permettre de conforter ou de consolider notre place, malgr� une concurrence de plus en plus forte tant en Europe que dans le monde.
Au cours des trente derni�res ann�es, le secteur du tourisme mondial a enregistr� une hausse annuelle de 6 % de voyageurs internationaux et devrait se maintenir � plus de 5 % au cours de la prochaine d�cennie.
Cet essor s'explique par des facteurs �conomiques et sociaux, mais aussi technologiques, au premier rang desquels les progr�s du transport a�rien, l'automatisation des syst�mes de r�servation, le fort d�veloppement des diverses infrastructures de transport, ainsi que l'am�lioration des techniques de planification et de marketing.
L'�mergence de nouveaux march�s touristiques et l'�volution des motivations et du comportement des consommateurs sont les faits marquants de cette fin de si�cle.
Ceci offre donc des opportunit�s de nouveaux flux internationaux, mais accro�t la concurrence sur un march� en progression o� chacun veut prendre sa part.
Quand on analyse les chiffres g�n�r�s par le tourisme en France, on s'aper�oit qu'il repr�sente 9,4 % du produit int�rieur brut et qu'il emploie plus d'un million de salari�s dans 200.000 petites et moyennes entreprises.
A Paris, Monsieur le Maire, comme vous l'avez soulign�, le tourisme repr�sente 10 % des salari�s parisiens et plus de 20 % des recettes touristiques fran�aises, avec un chiffre d'affaires de 32 milliards.
En ce qui concerne l'Europe, le tourisme repr�sente plus de 13 % du P.I.B. de l'Union Europ�enne. Paris doit donc en prendre pour le pr�sent et l'avenir une quote-part non n�gligeable.
Voil� l'urgence et le d�fi que cela repr�sente. Nous devons imp�rativement, Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, anticiper notre propre d�veloppement ainsi que celui de nos concurrents. Si nous voulons que Paris continue � s'affirmer comme premi�re capitale touristique mondiale, il est plus que jamais n�cessaire de faire �voluer notre industrie touristique en conservant la notion de valeur ajout�e li�e � l'obligation d'avantages concurrentiels.
Un bon rapport qualit�-prix est �galement la base indispensable de la consolidation de notre image, tant en France qu'� l'�tranger. Il faut donc veiller � une " s�curisation �conomique " du visiteur, en faisant ressortir la richesse d'une offre vari�e qui s'adresse � tous, en rassurant nos h�tes dans toutes les �tapes de leur s�jour.
A cela s'ajoutent d'autres pistes, parmi lesquelles une mise en valeur des m�tiers d'art et de cr�ation, partie int�grante de notre patrimoine parisien.
Par ailleurs, nous devons �tre particuli�rement attentifs � l'environnement urbain au sens large, je pense � la circulation et au stationnement des autocars, car il implique l'int�gration du facteur tourisme dans l'am�nagement de la cit� et dans la mentalit� des habitants.
Comme nous avons d�j� pu le constater, des efforts � souligner ont d�j� �t� r�alis�s par la municipalit� parisienne avec la cr�ation de parkings pour autocars, une r�glementation plus stricte ainsi que l'utilisation plus intensive de la Seine pour le d�veloppement d'un tourisme fluvial organis�.
Les transports en commun sont �galement appel�s � jouer un r�le plus important en ce qui concerne le transport des touristes. C'est le sens de notre d�marche de partenariat avec la R.A.T.P.
Nous ne soulignerons jamais assez qu'il s'agit pour nous de faire entendre � nos concitoyens que le tourisme est un rouage essentiel de l'�conomie et qu'il contribue �galement, par le rapprochement des cultures, � �tre la source m�me d'un enrichissement intellectuel profitable � tous.
A cet effet, il faut saluer la charte d'am�nagement de Paris, cr��e � l'initiative du Maire, qui a pour objectif de valoriser l'�conomie parisienne en pr�servant l'environnement et les grands �quilibres entre les diff�rentes fonctions : habitat, travail, culture et loisirs.
Un des buts que nous devons atteindre reste n�anmoins l'accroissement des recettes touristiques par l'augmentation du nombre de s�jours, l'allongement de leur dur�e et la hausse des d�penses moyennes par jour et par touriste.
Une autre ambition vise � ce que le flux de touristes fran�ais et �trangers contribue plus fortement � assurer le plein emploi des �quipements et des sites touristiques publics et priv�s, sans occulter une qualit� de vie � laquelle les Parisiens ont droit.
Pour terminer, je me r�jouis, Monsieur le Maire, de votre d�cision d'accro�tre les moyens financiers consentis par la Ville au tourisme en y consacrant une part plus importante du produit de la taxe de s�jour. Cette orientation r�pond bien aux esp�rances des institutionnels et des professionnels, afin que l'ensemble des Parisiens puisse r�ellement en profiter, tant en termes d'emploi que de retomb�es �conomiques, tout en gardant � Paris son charme magique qui en fait ce grand atelier du g�nie humain et le carrefour de l'universel.
Oui, Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, le tourisme sous toutes ses formes est une vraie chance pour Paris.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Paris-Libert�s " et " Rassemblement pour Paris ").
M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � Mme de KERVILER.
Mme Isabelle de KERVILER, adjoint. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, on a longtemps oppos� l'image culturelle et touristique de Paris � son image �conomique. Cette opposition a d'ailleurs longtemps occult�, aux yeux des hommes et des femmes d'affaires, la vitalit� et les atouts �conomiques de la Capitale.
Or ces deux images, loin d'�tre oppos�es, sont compl�mentaires. Quant au tourisme d'affaires, il op�re naturellement la synth�se entre les atouts touristiques traditionnels et le d�veloppement �conomique. Il s'agit l� d'un secteur strat�gique.
Les salons et les congr�s repr�sentent des enjeux consid�rables, tant pour l'�conomie locale et r�gionale que pour l'�conomie nationale. En effet, les salons constituent � la fois un moyen de promotion des entreprises et des produits fran�ais, un tremplin pour l'exportation et un moyen de v�hiculer � l'�tranger l'image du pays d'accueil.
Le secteur des salons est aussi un secteur complexe dans lequel la Municipalit� est pleinement engag�e.
Les orientations dans ce domaine sont claires et seront mises en oeuvre avec volontarisme, en concertation avec les acteurs professionnels du secteur et la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris.
Ces orientations s'articulent autour de quatre objectifs : adapter Paris-Expo aux �volutions du march� et � son environnement, promouvoir un rapprochement entre les organisateurs de salons et les infrastructures, mieux coordonner les structures publiques, et enfin clarifier les champs d'intervention de la Chambre de Commerce et de la Ville sur ce dossier.
Premier point : adapter le parc des expositions de Paris aux �volutions du march� et � son environnement.
Paris-Expo est un instrument unique par sa localisation intra-muros et son importance : 220.000 m�tres carr�s.
On estime que le nombre d'emplois g�n�r�s par Paris-Expo est de l'ordre de 20.000 �quivalents temps plein. Il est donc n�cessaire que le parc puisse s'adapter � l'�volution qualitative du secteur des salons et qu'il offre en permanence une infrastructure parfaitement fonctionnelle.
Je souhaite vous rappeler en quelques mots les grandes caract�ristiques du programme de r�novation de Paris-Expo :
Celui-ci se d�roule sur dix ann�es pour un montant annuel pr�visionnel de 150 millions de francs.
Sur les 220.000 m�tres carr�s construits, je le rappelle, sur 35 hectares conc�d�s par la Ville de Paris, 100.000 m�tres carr�s seront d�molis. Les halls 1 et 7 seront conserv�s et r�habilit�s ; les six autres dispara�tront pour laisser place � trois halls de plus de 20.000 m�tres carr�s. Pour les relier, un syst�me de galeries et de mezzanines viendra gommer les 20 m�tres de d�nivel� naturel du terrain.
Par ailleurs, la localisation intra-muros du parc cr�e des contraintes environnementales qu'il faut traiter sauf � entra�ner un rejet de cette activit� �conomique par les riverains ou � dissuader ses utilisateurs en raison notamment des difficult�s d'acc�s et de circulation.
Aussi, je souhaite que la Ville accompagne le plan de modernisation de Paris-Expo en portant une attention toute particuli�re � l'am�lioration de son environnement. C'est l� un point essentiel pour assurer le succ�s de notre parc.
L'adaptation de Paris-Expo doit aussi se faire sur le plan de la politique tarifaire. Les tarifs de Paris-Expo, jusqu'en 1995, �taient forfaitaires au-del� de 12 jours d'occupation. Cela ne permettait pas une rotation suffisante des surfaces et conduisait � pratiquer des prix en dessous du march� pour les salons de longue dur�e. D�sormais, la politique tarifaire adopt�e est de mettre en place un loyer d�gressif en fonction de la dur�e du salon.
Par ailleurs, les tarifs de base pratiqu�s par Paris-Expo sont l�g�rement inf�rieurs � ceux de Villepinte compte tenu de la modernit� des halls de ce dernier. En 1996, le prix du m�tre carr� pour les salons de moins de 12 jours �tait de 8,50 F � Villepinte et de 7,50 F � Paris-Expo.
J'entends parfois des propos contradictoires sur la politique tarifaire de Paris-Expo au regard de celle pratiqu�e par les autres grands parcs europ�ens. C'est la raison pour laquelle les tarifs de nos principaux concurrents devraient faire prochainement l'objet d'une �tude sp�cifique.
Enfin, pour souligner l'ouverture et la volont� d'adaptation du parc, je vous rappelle que Paris-Expo sera cot� au second march� d�s l'automne prochain.
Deuxi�me point : promouvoir un rapprochement entre les organisateurs de salons et les gestionnaires d'infrastructures.
Le maintien � un niveau d'excellence des infrastructures de Paris-Expo est une condition n�cessaire mais non suffisante pour assurer le succ�s de ce secteur d'activit�.
L'�volution r�cente des organisateurs priv�s de salons expose ce secteur � des risques accrus de d�localisation pour certains salons � l'�tranger.
La dichotomie des infrastructures et des organisateurs de salons est une sp�cificit� fran�aise au regard, par exemple, de la situation allemande. Les relations entre infrastructures publiques et organisateurs de salons peuvent se concevoir de fa�on plus ou moins int�gr�e.
C'est pourquoi il me semble indispensable de renforcer la coordination entre Paris-Expo, Villepinte, le Comit� des expositions de Paris, l'Office de tourisme, Promosalon, la Chambre de Commerce et la Ville de Paris.
Il convient de s'interroger sur le degr� d'int�gration qui pourrait exister entre les infrastructures et les organisateurs de salons. Mais avant de r�pondre � cette question, il est n�cessaire de proc�der � une analyse strat�gique sur l'avenir des salons et des infrastructures � Paris.
Troisi�me point, mieux coordonner les structures publiques notamment dans la perspective de l'ouverture du Grand Palais.
L'offre publique d'infrastructures de salons et congr�s � l'�chelle parisienne et francilienne n�cessite une coordination pouss�e, notamment dans le domaine des tarifs, des calendriers et de la promotion.
Dans cette perspective, la r�union r�guli�re d'une structure de coordination dans Paris-Expo, Villepinte et le Palais des Congr�s, associant la Ville et la Chambre de Commerce, me semble indispensable.
Elle doit int�gr�e dans ses r�flexions l'ouverture - � l'�ch�ance de l'an 2000 - du Grand Palais r�nov�.
Il est d�s lors important que la Ville de Paris soit associ�e � la " Soci�t� d'�tudes " qui doit �tre cr��e par le Minist�re de la Culture pour r�fl�chir � la future vocation du Grand Palais et � ses conditions d'exploitation.
Quatri�me point : clarifier les champs d'intervention de la Chambre de Commerce et de la Ville.
La Ville de Paris et la Chambre de Commerce n'ont pas n�cessairement les m�mes int�r�ts dans le domaine des salons et des congr�s professionnels.
Je rappelle que la Chambre a r�alis� d'importants investissements � Villepinte, qu'elle s'appr�te � y r�aliser une deuxi�me tranche de travaux et qu'elle a engag� le programme de r�novation du Palais des Congr�s.
Aussi, la strat�gie implicite de la Chambre serait de sp�cialiser la Ville dans le tourisme g�n�raliste et de conserver pour elle les salons professionnels et les congr�s.
Or, je consid�re qu'il est indispensable que la Ville conserve une place importante dans la gestion du tourisme d'affaires, en particulier des salons, dont les retomb�es pour notre �conomie et notre positionnement international sont essentiels.
Dans nos relations avec la Chambre de Commerce, et sur le terrain du positionnement international de Paris, il est �galement n�cessaire de r�fl�chir au destin de " Promosalons ".
A l'heure o� les grands organisateurs de salons, Millor Freeman, CEP Exposium et d'autres semblent de nouveau s'int�resser � cette structure de promotion des salons professionnels � l'�tranger, ne convient-il pas de s'interroger sur les moyens dont disposent les salons parisiens pour la promotion internationale ?
Si l'int�r�t des organisateurs de salons se confirme, et nous serons � m�me de le juger en septembre, mon sentiment est que nous devons revoir nos relations avec " Promosalons " � travers la fixation d'objectifs pr�cis, en contrepartie de notre soutien ; il faut que " Promosalons " s'engage � fournir des prestations sp�cifiques � la Ville et que la Ville puisse contr�ler la r�alit� de ses prestations.
Enfin, je suis ravie que l'une des missions de l'Office de Tourisme soit d�sormais de conduire une politique active dans le domaine du tourisme d'affaires.
Pour conclure, je souhaite rappeler que les renforcements dans la concertation avec la Chambre et les organisateurs de salons me semblent �tre une priorit�.
Paris ne doit pas s'endormir sur ses lauriers car la dur�e des salons tend � diminuer, la pression sur les tarifs est forte et la concurrence avec d'autres destinations est de plus en plus �pre.
Pour �tre encore plus performants en mati�re de salons professionnels, nous devons agir de fa�on solidaire avec nos partenaires mais aussi continuer � d�velopper, en tant que Ville de Paris, une politique volontariste sur ces salons.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Paris-Libert�s " et " Rassemblement pour Paris ").
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci. La parole est � M. Jean WLOS.
M. Jean WLOS. - Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs, l'activit� de tourisme dont nous traitons aujourd'hui est d'une importance consid�rable.
Elle l'est � notre �poque, � l'�chelle de la plan�te, et elle l'est pour notre pays et tout particuli�rement pour sa capitale.
Le d�veloppement gigantesque de la communication � travers le monde, les syst�mes modernes d'informations, l'expansion et la modernisation des moyens de transport, r�duisent les distances, et suscitent chez tous les peuples un immense besoin de voyager, de voir ailleurs, de conna�tre, de comprendre ce qu'il s'y passe.
Il est �vident que le tourisme parvenu � cette �chelle est un facteur exceptionnel de rencontres pacifiques entre les peuples, de compr�hension mutuelle, qui favorisent les id�aux de paix, de tol�rance, et de coop�ration dans tous les domaines.
Ainsi donc, loin de m�conna�tre son impact �conomique sur lequel vous insistez dans votre communication, je pense que le tourisme doit �tre appr�hend� sous toutes ses formes, et sous tous ses aspects d'�panouissement humain et social.
Le tourisme est une activit� qui touche � de nombreux aspects de la vie de la Capitale, qu'il s'agisse de d�veloppement �conomique, de cr�ation artistique et culturelle, de d�veloppement scientifique et technique, d'�volution sociale.
Cela concerne donc tr�s directement et dans leur vie quotidienne l'ensemble des Parisiennes et des Parisiens.
Monsieur le Maire, dans votre communication, vous appelez les Parisiens � se mobiliser autour d'une grande ambition touristique pour Paris. C'est une intention louable que je soutiens.
Pour y parvenir, il faut se donner les moyens, de prendre en compte l'opinion des parisiens sur l'avenir de leur capitale. Pour qu'ils soient assur�s que ce qui se fera pour le tourisme sera �galement b�n�fique pour leur propre vie.
Je pense � l'urbanisme, � l'habitation, � la culture, aux transports, aux �quipements. Je pense aux activit�s professionnelles et � l'emploi.
Vous indiquez, � juste titre, que la seule richesse patrimoniale et mus�ographique n'explique pas � elle seule l'attrait touristique de Paris qui accueille 20 millions de touristes par an.
Vous y ajoutez son dynamisme artistique, culturel, commercial, universitaire et scientifique.
Permettez-moi d'y ajouter les cr�ateurs de ces richesses. Les Parisiens eux-m�mes, ce peuple de Paris qui s'est fait conna�tre � travers son histoire, de la R�volution fran�aise � la Commune de Paris, de la lib�ration de Paris aux luttes populaires pour sa libert� et son mieux-�tre. L'attrait du peuple de Paris se lit en de nombreux t�moignages d'artistes, d'�crivains venus en touristes qui ont d�couvert ce peuple et ont d�cid� d'y rester, d'y vivre, car ils trouvaient, dans notre capitale, le climat propice � leur cr�ation, � leur �panouissement individuel.
Aujourd'hui, Paris a consid�rablement chang�. Sa diversit� sociale s'est r�duite, les activit�s de cr�ation artistique, artisanale ont de plus en plus de mal � y trouver une place en raison d'une politique fonci�re et immobili�re qui a c�d� � la fr�n�sie de la financianisation de l'�conomie.
Pour que Paris reste une ville touristique attrayante, veillons � ne pas en faire une ville mus�e et une ville morte.
C'est encore possible � condition de changer ses orientations d'am�nagement et de d�veloppement �conomique et social.
Je crois qu'aujourd'hui, comme hier, les Parisiens veulent �tre fiers, sans aucun chauvinisme, de recevoir les touristes de France et de l'�tranger dans une ville accueillante et agr�able � vivre.
Il est de la responsabilit� de la Ville de leur en donner les moyens.
Je voudrais, dans les quelques minutes qui me sont dispens�es, aborder maintenant plusieurs questions suscit�es par votre communication.
Se donner les moyens d'une politique durable et de valorisation des atouts touristiques de Paris, c'est lui assurer un d�veloppement �quilibr� qui tienne compte � la fois de l'harmonie de la capitale, de l'int�r�t des parisiens et des besoins diversifi�s des touristes.
De ce point de vue, je note que les indications qui nous sont fournies montrent des insuffisances notoires.
En premier lieu, je rappelle que depuis des ann�es, mes amis du groupe communiste d�noncent la pression exerc�e par les milieux financiers pour transformer Paris en cit� des affaires et du tourisme de luxe.
L�, comme dans les autres domaines, les march�s, les imp�ratifs financiers " intouchables " et tout puissants, d�cident de la Ville, de tous, et de la collectivit�.
Je tiens � pr�ciser que je ne conteste en aucune mani�re l'existence de cette cat�gorie de tourisme qui participe pour une part avec les autres industries de luxe, du prestige de la Capitale.
Par contre, je d�plore la dimension prise aujourd'hui par cette image trop r�ductrice de la vocation de Paris, y compris pour le tourisme, qui privil�gie le tourisme haut de gamme au d�triment de l'image traditionnelle de notre ville, beaucoup plus riche et diverse dans sa r�alit�.
Les h�tels de luxe quatre et trois �toiles repr�sentent 52,6 % des capacit�s h�teli�res de Paris. Les deux �toiles 38 % alors que les h�tels une ou sans �toile ne concernent que 9,4 % des chambres disponibles.
Ces derniers n'int�ressent pas les grandes cha�nes h�teli�res internationales pour lesquelles le touriste n'est qu'une source de profit comme une autre mais je pense que le r�le de la collectivit� est justement de contribuer � la recherche de solutions pour que les touristes �trangers et fran�ais moins fortun�s puissent r�sider � Paris.
C'est un probl�me particuli�rement aigu pour les jeunes qui, plus que tous autres, aspirent � parcourir le monde et pour qui Paris est un lieu magique � visiter. Or, il n'existe que 2.900 lits dans les centres d'h�bergement pour jeunes.
Ma deuxi�me pr�occupation est relative � la d�saffection de la client�le fran�aise, qui ne repr�sente que 30 % du nombre total de nuit�es dans les h�tels.
Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un d�sint�r�t des Fran�ais pour leur capitale, qu'ils voudraient sans doute, beaucoup plus nombreux, mieux conna�tre mais, comme vous, Monsieur le Maire, je crois que la cause en est plut�t dans la conjoncture �conomique, " non ma�trisable " dites-vous par la collectivit� - je pr�ciserai, pour ma part, dans la politique d'aust�rit� impos�e depuis tant d'ann�es � nos concitoyens -.
Permettez-moi de constater que, pour le tourisme comme pour les autres activit�s, la revalorisation du pouvoir d'achat, une meilleure r�partition des fruits du travail sont bien les seuls rem�des pour faire red�marrer la machine �conomique, et le tourisme avec elle.
Cette situation est �galement aujourd'hui une raison de plus pour favoriser le tourisme des cat�gories les plus modestes.
Ma troisi�me remarque a trait � la circulation et particuli�rement au probl�me aigu pos� par la pr�sence de cars innombrables dans les quartiers touristiques.
La pollution, les encombrements dont ils sont responsables ne sont pas plus supportables pour les Parisiens que d'ailleurs pour les touristes eux-m�mes.
Je citerai comme �lu du 18e un triste exemple : la pr�sence de centaines de cars sur le boulevard Rochechouart, qui provoque une tr�s vive protestation des riverains des 9e et 18e arrondissements.
Les bonnes paroles sur ce grave sujet ne suffisent pas, il faut des d�cisions rapides, pr�voir des parcs de stationnement � la p�riph�rie avec un service public efficace de transports en commun, notamment des navettes vers les lieux visit�s, ou encore, gr�ce � des prix plus abordables, encourager l'utilisation des bateaux-bus, cr�er ainsi une v�ritable incitation � ne plus utiliser les cars et renforcer conjointement des mesures d'interdiction rigoureuses.
Enfin, je veux insister sur la n�cessit� d'une interdiction totale du passage des cars dans les secteurs � rues �troites, telles que la Butte-Montmartre, en raison des nuisances et des graves d�t�riorations qu'ils provoquent.
Concernant la cr�ation de la commission extra-municipale pour toutes ces questions de la vie touristique � Paris, je pense qu'il serait tr�s profitable d'y associer les dizaines de milliers de professionnels, de salari�s, conducteurs de cars, guides, personnels des h�tels et restaurants � travers leurs organisations syndicales et leurs associations professionnelles.
Ma quatri�me question concerne le partenariat entre la Ville et la Chambre de commerce et d'industrie de Paris au sein de l'Office de tourisme.
J'ai lu une d�claration r�cente de M. le Pr�sident de l'Office de tourisme � la presse � propos du d�sengagement de la Chambre de Commerce o� le pr�sident de l'Office de tourisme r�clame une augmentation de plus de 10 millions, soit 35 %, de la subvention vers�e actuellement par la Ville � l'Office de tourisme.
Monsieur le Maire, vous y avez en partie r�pondu mais je crois quand m�me int�ressant pour le Conseil de savoir si ce qu'�crivait le journal " Les Echos ", il y a quelques jours, " le torchon br�le-t-il entre la Chambre de Commerce et la Ville ? ", je pense qu'il serait int�ressant pour le Conseil de savoir ce qu'il en est exactement et quelles sont les intentions de la Ville.
Enfin, pour terminer, quelques mots sur les deux grands �v�nements programm�s pour le proche avenir : la coupe du monde de football et les festivit�s de l'an 2000. Il n'est en effet pas trop t�t pour en parler.
Il y a des atouts � en tirer pour Paris : une occasion exceptionnelle pour le rayonnement de la Capitale et de la r�gion, mais aussi des erreurs et des fautes � �viter.
Je suis d'accord avec M. de PREAUMONT, pr�sident de l'Office, lorsqu'il d�clare : " Il faut �viter les d�rapages des prix. Aux Jeux olympiques d'Atlanta, ceux-ci avaient doubl� ". En effet, chacun a en m�moire le constat fait apr�s les Jeux olympiques sur les cons�quences d'une organisation enti�rement confi�e � des entreprises priv�es, " dont le seul objectif, admettait un membre du C.I.O., est de gagner de l 'argent ".
La coupe du monde de football n'est pas, et c'est heureux, organis�e dans cet esprit mais il faut toujours �tre vigilant pour �viter que les marchands du temple ne profitent de l'aubaine au d�triment des touristes et des Parisiens.
La m�me question se pose pour les c�l�brations de l'an 2000. Elles peuvent, en associant les Parisiennes et les Parisiens, leurs associations, toutes leurs ressources de cr�ativit� et d'initiative, marquer l'entr�e dans le troisi�me mill�naire par de grandes f�tes populaires sans d�rapage mercantile ni loi de la jungle. Nous souhaitons vivement qu'il en soit ainsi pour le plus grand bien de notre Ville.
(Applaudissements sur les bancs des groupes communiste et socialiste).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.
La parole est � Mme DURAND.
Mme Fran�oise DURAND. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, Paris est une capitale touristique au prestige international. Son patrimoine est d'une qualit� et d'une richesse exceptionnelles qu'il s'agisse du pass� lointain ou qu'il soit plus contemporain, comme les grands travaux du pr�sident Mitterrand, qu'ils soient prestigieux ou plus modestes comme le trac� plein de charme de la rue de la Mare dans le 20e arrondissement.
La vitalit� de la cr�ation artistique et litt�raire de Paris, la recherche, les arts manuels sont autant d'atouts touristiques.
Paris est la premi�re ville du monde pour les congr�s. Son h�ritage historique, fondateur de la d�mocratie contemporaine et des droits de la personne humaine, contribue � son rayonnement.
Elle est aussi ville de plaisirs et de gastronomie et Fran�ois Villon disait d�j� " qu'il n'est bec fin qu'� Paris ".
Le poids du tourisme est donc d�terminant dans l'�conomie parisienne. Il n'est pas �tonnant qu'il s'y d�veloppe spontan�ment en privil�giant le haut de gamme.
Cependant, depuis 1993, on constate une �rosion du tourisme � Paris. Son chiffre d'affaires a diminu� de 8 %. Le nombre de nuit�es a baiss�, les s�jours se sont raccourcis.
Vous attribuez, Monsieur le Maire, ce recul � des causes ext�rieures, conjoncture �conomique d�favorable, �v�nements de 1995 - vague de terrorisme, gr�ves -.
Il ne faut pas oublier non plus la reprise des essais nucl�aires qui a terni notre image de marque � l'�tranger.
Mais vous ne devez pas non plus, Monsieur le Maire, esquiver vos propres responsabilit�s et celles de la majorit� municipale dans cette situation.
Un d�bat important a eu lieu en 1992 sur le tourisme au Conseil de Paris. Des propositions ont �t� faites par cette Assembl�e, notamment par le groupe socialiste mais elles sont rest�es lettres mortes.
L'absence de bilan de la p�riode r�cente dans votre communication est r�v�latrice des carences, voire de l'absence d'une politique touristique � Paris.
Quelques avanc�es ont eu lieu, il faut �tre juste, notamment financi�res qui ont permis une activit� accrue des organismes de tourisme mais ces mesures d'accompagnement ne sont pas au niveau des enjeux actuels.
La concurrence entre Paris et les grandes m�tropoles europ�ennes est de plus en plus vive. Paris ne peut plus se contenter de sa r�putation de " ville lumi�re ", rente de situation, qui s'amenuise de plus en plus, rien n'est acquis � l'heure actuelle et le spontan�isme et le laisser-faire ne peuvent tenir lieu de politique.
La communication qui nous est faite aujourd'hui r�pond-elle aux enjeux de modernit� du tourisme parisien ? Le groupe socialiste ne le pense pas. D'abord parce qu'elle se situe pour partie au niveau du constat ; ensuite parce qu'elle reprend les propositions de 1992. Pourquoi les r�aliserait-on davantage aujourd'hui qu'hier ? Il y a l� un d�ficit de cr�dibilit�. J'ajoute que le budget stagne et qu'il est la meilleure preuve du d�calage entre les ambitions affirm�es et l'absence de volont� politique de les r�aliser.
Cette communication ne contient pas les �l�ments d'une v�ritable politique du tourisme � Paris, coh�rente et dynamique, avec des priorit�s, des moyens d'action, un calendrier des r�alisations et les financements correspondants.
Si notre critique est s�v�re, notre d�marche est cependant constructive et nous ferons des propositions.
Vous faites le constat du poids du tourisme dans l'�conomie parisienne, ce constat est fort bien fait, bien �tabli, mais ce n'est qu'un constat.
La d�marche �conomique sans le social n'a pas beaucoup de sens, la politique du nouveau Gouvernement en France et en Europe est tourn�e vers la cr�ation d'emplois, vous ne faites aucune proposition en ce sens alors que le tourisme est un gisement d'emplois traditionnels et de nouveaux m�tiers. Ne faudrait-il pas qu'il y ait une concertation entre les secteurs de la culture, de l'urbanisme et du tourisme � Paris pour r�fl�chir � de nouveaux m�tiers possibles � promouvoir ? Je n'en prendrai que quelques exemples : l'augmentation de la fr�quentation des sites touristiques � Paris a des effets multiplicateurs pour la cr�ation d'emplois dans les transports, dans la restauration, dans l'h�bergement, dans les commerce ; de m�me l'int�gration des fonctions commerciales dans le cadre d'une synergie entre les m�tiers de la culture et ceux du tourisme, la valorisation du patrimoine, favorisent la cr�ation de m�tiers d'art, d'artisanat et ceux de l'animation culturelle. Il y a l� beaucoup d'autres possibilit�s et je ne m'�tendrai pas.
La fusion des organismes de promotion du tourisme, " Paris-Promotion ", et du " Bureau des Congr�s " dans l'Office du Tourisme de Paris, qui a eu lieu le 16 avril dernier, nous semble positive, car elle peut favoriser une synergie, une compl�mentarit�, chacun des organismes gardant ses propres missions. C'est une proposition que nous avions d'ailleurs faite.
La concertation avec les professionnels est essentielle, d'autant plus qu'elle a souvent �t� n�glig�e par le pass� et a suscit� des m�contentements. N�anmoins - et je pose une question - la cr�ation d'une Commission extra-municipale du tourisme ne fait-elle pas doublon avec le Comit� de Concertation ? Et de toute fa�on s'il y a deux organismes, ou s'il y en a un, je pense que l'opposition devrait pouvoir y si�ger, ce qui n'est pas le cas � l'heure actuelle dans le Comit� de Concertation.
Le tourisme parisien ne doit pas �tre isol� et la concertation avec la R�gion Ile-de-France et l'Etat est plus que jamais n�cessaire.
Si la fusion des organismes est un atout, le budget du tourisme est vital. Or, la subvention de 1997 est l�g�rement inf�rieure � celle de 1996. Il me semble maladroit d'augmenter la contribution financi�re des touristes comme vous le proposez, Monsieur le Maire, alors que le tourisme parisien a d�j� la r�putation d'�tre on�reux. Il nous semblerait plus judicieux d'augmenter la part du produit de la taxe de s�jour vers�e � l'Office du Tourisme, comme le prescrit la loi, dans les communes ayant un Office du Tourisme.
Les propositions d'orientation du tourisme parisien ne sont pas nouvelles, et le groupe socialiste a d�j� largement contribu� � l'�laboration de certaines d'entre elles. Je voudrais n�anmoins en formuler d'autres et en reprendre certaines qui sont tomb�es dans l'oubli.
Paris dispose d'un acquis touristique consid�rable et � ce stade la d�marche de qualit� devrait inspirer toutes nos interventions, qu'il s'agisse non seulement de l'accueil mais aussi de la promotion de l'image de Paris, de l'information, de l'h�bergement, des transports. La qualit� est une valeur concurrentielle �vidente. Quelques villes de France l'ont d�j� compris, comme les stations de sports d'hiver, dans la pr�paration des Jeux Olympiques d'Albertville. Elles ont proc�d� par l'interm�diaire d'agences sp�cialis�es � une �valuation-proposition de la qualit� du tourisme. Cette d�marche me semblerait aussi utile pour Paris, m�me si naturellement le champ est beaucoup plus vaste.
La diversification de la client�le touristique devrait �tre un objectif prioritaire de la Ville. La Coupe Mondiale de Football, les festivit�s pour l'an 2000 sont �videmment des occasions favorables. Certes, il faut continuer � d�velopper le tourisme d'affaire et de luxe, mais nous devrons porter une attention particuli�re au d�veloppement du tourisme populaire. Il faut que Paris soit accessible aux familles aux revenus modestes, au tourisme associatif et tout particuli�rement aux jeunes. Paris est la ville europ�enne la plus ch�re pour les jeunes qui veulent y passer un week-end, selon l'enqu�te d'EUROCOST, d'ailleurs parue dans " La Lettre de la Ville ".
La Ville devrait multiplier les F.I.A.P. ; elle devrait aider les soci�t�s d'�conomie mixte en mettant � leur disposition des terrains pour r�aliser des h�tels moins co�teux ; elle devrait r�orienter sa politique fonci�re pour que ce type d'h�tels puisse � nouveau s'implanter de fa�on �quilibr�e dans tous les arrondissements parisiens ; on devrait encourager par des subventions la cr�ation de chambres d'h�tes sous l'�gide des G�tes de France.
Il est important d'avoir un plan de d�veloppement des campings, en collaboration avec l'Ile-de-France. Pourquoi ne pas envisager l'implantation de constructions l�g�res comme dans les parcs nationaux aux Etats-Unis ou le Village de David Crocket � Disneyland ? Nous pourrions ainsi accueillir de fa�on moins m�prisante et plus digne les touristes de l'est de l'Europe, dont la premi�re visite est pour Paris.
Les conditions de transport et de circulation sont �videmment essentielles ; il est vrai que 50 % des touristes empruntent les transports en commun, mais il n'est que trop �vident que l'augmentation du stationnement sauvage des autocars a atteint le seuil de l'intol�rable pour les parisiens : pollution, bruit, encombrement de la circulation. Le constat a �t� fait depuis longtemps, mais la Ville reste inerte et l'anarchie continue. Nous avons soulign� l'urgence de solutions � promouvoir, notamment par la concertation entre les parties prenantes, la Ville et l'Etat.
Il convient de diversifier les modes de transports dans Paris : minibus, petits trains, comme � Montmartre, les bateaux-bus sont �galement une solution, mais ils pr�sentent des inconv�nients - tarif on�reux, desserte partielle et saisonni�re en raison des crues de la Seine. On pourrait imaginer des stations de location de v�los qui pourraient �tre implant�es aussi dans Paris.
Je voudrais terminer par quelques propositions concr�tes concernant l'information et l'accueil : il convient de d�centraliser l'information � Paris, en France et dans les m�tropoles �trang�res. Pour cela il faut implanter de nouvelles antennes de l'Office du Tourisme dans les arrondissements par l'interm�diaire des mairies d'arrondissements et pourquoi pas dans certaines stations de m�tro, le long des axes routiers, dans les villes de France et � l'�tranger.
Paris devrait �tre plus hospitali�re, les guides �trangers font �tat du mauvais accueil et s'en plaignent. Il convient donc, je crois, de programmer des stages de sensibilisation � l'accueil. Une centrale de r�servation des tickets d'entr�e devrait �tre g�r�e au niveau de Paris et de l'Ile-de-France, dans la concertation, car les groupes ont souvent des difficult�s � r�server des places dans les mus�es - les plages horaires des mus�es ne co�ncident pas -. Cette centrale me semblerait particuli�rement r�aliste ; une carte combin�e transport-ticket de visite cr��e, faciliterait �videmment la vie des touristes.
Voil�, Monsieur le Maire, un ensemble de propositions qui devraient contribuer � �laborer une v�ritable politique du tourisme parisien. Mais cela ne suffit pas, il faut un plan d'action et des moyens financiers ad�quats et surtout un engagement politique de votre part. C'est l'int�r�t de Paris mais aussi de la France, car promouvoir Paris c'est aussi promouvoir la France.
(Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.
M. LEBEL a la parole.
M. Fran�ois LEBEL, maire du 8e arrondissement. - Monsieur le Maire, le groupe " Rassemblement pour Paris " a �cout� avec beaucoup d'int�r�t votre communication sur le tourisme. Elle �tait, en effet, indispensable dans la mesure o�, vous le rappelez opportun�ment, le tourisme est, depuis de nombreuses ann�es, d'un poids �conomique consid�rable : 32 milliards de francs pour le chiffre d'affaires, 21 % du total des recettes touristiques fran�aises.
Mais le simple rappel des performances touristiques de notre Capitale n'aurait eu en soi que peu d'int�r�t si vous n'aviez abord� aussi, et je dirai surtout, les moyens qui ont, depuis quelques ann�es, �t� mis en oeuvre pour les pr�server, les am�liorer, les amplifier et, d'autre part, les perspectives d'avenir.
Notre groupe a not� avec satisfaction la r�ussite d'une op�ration d�licate qui a �t� entreprise par votre municipalit� sur le plan de l'organisation des moyens mis � sa disposition pour d�velopper le tourisme parisien. Je veux parler de la fusion r�alis�e entre trois organismes distincts qui, chacun, oeuvrait pour la promotion du tourisme dans sa petite sph�re d'activit�. Il s'agit de l'Office du tourisme, de Paris-Promotion et du Bureau des congr�s et des salons.
Il est, en effet, typiquement fran�ais de se complaire dans la culture du fractionnisme ou de l'individualisme, tout ceci presque toujours au d�triment de l'efficacit�.
(M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, remplace M. Jean TIBERI au fauteuil de la pr�sidence).
C'est ce qui n'aurait pas manqu� d'advenir avec ces trois entit�s continuant � travailler en parall�le.
La fusion r�alis�e le 18 avril dernier est une grande chance pour le tourisme parisien. Les �conomies de gestion, la synergie rendue possible, la concentration des efforts financiers, l'harmonisation g�n�rale des actions de promotion, voil� ce qui est d�sormais possible.
Notre groupe f�licite tous ceux qui ont oeuvr� pour r�aliser cette fusion et rend hommage tout particuli�rement � celles et � ceux qui ont su se d�partir d'un peu de leur ind�pendance, d'un peu de leur pouvoir, pour le bien commun. Nous savons tous qu'il y faut parfois beaucoup d'abn�gation.
Ainsi, Monsieur le Maire, ce sont d�sormais 32.600.000 F qui sont � la disposition de l'Office du tourisme pour r�aliser l'objectif de faire que Paris reste la premi�re ville touristique du monde. Cette somme, en hausse de 74 % par rapport � celle qui apparaissait au budget de 1993, permet d'envisager des actions d'envergure. C'est pourquoi nous attendons avec un tout particulier int�r�t la future convention d'objectif qui devra �tre soumise au Conseil de Paris prochainement. Son �laboration, en partenariat avec les acteurs du tourisme, est, en soi, une garantie dont les professionnels ne peuvent que se f�liciter �galement.
Mais, si Paris dispose d�sormais de l'infrastructure forte et unique qui lui manquait, il lui faut aussi une politique ambitieuse et vous avez, dans votre communication, mis le doigt sur les �l�ments-clefs sur lesquels nous devons tous travailler.
Les enqu�tes r�alis�es le montrent, c'est la qualit� des services, la s�curit�, les animations, les transports publics qui conditionnent le d�veloppement du tourisme, �tant acquis que nous disposions � Paris du plus bel outil potentiel du monde, c'est-�-dire tout simplement la beaut� de notre cit�.
Aussi, puisque la taxe de s�jour institu�e � Paris en janvier 1994 devrait fournir cette ann�e, en 1997, un produit de 130 millions de francs, il est d�sormais possible de compter sur ces recettes pour peser sur les diff�rents points qui constituent, pour un visiteur, la qualit� du service, au sens tr�s large du terme.
A ce propos, Monsieur le Maire, l'emploi de ces 130 millions de francs, produit de la taxe de s�jour, devrait faire l'objet d'une surveillance pointilleuse. Cette manne ne doit pas, au fil des budgets, �tre �parpill�e dans des actions aussi diverses que vari�es. Puisque la loi a pr�vu l'affectation budg�taire de ces sommes, il faut veiller d�s aujourd'hui � bannir les d�rives toujours possibles.
C'est ainsi que, d�s cette ann�e, on observe que plus de la moiti� du produit de la taxe de s�jour est affect�e � des actions qui ne sont pas toujours clairement identifiables. C'est le cas du chapitre "Vie culturelle", pour 56 millions de francs, qui pourrait facilement recouvrir des op�rations de toutes sortes, et c'est vrai �galement - et encore plus - du chapitre "Autres", qui repr�sente tout de m�me plus de 14 millions de francs.
A l'inverse, l'am�nagement des abords du centre Georges-Pompidou et celui du parc de Bercy, qui ont �t� r�alis�s gr�ce au produit de la taxe de s�jour, sont deux illustrations exemplaires d'un bon emploi de cette taxe, car Paris souffre encore de lacunes visibles dans l'aspect de certains de ses sites.
Pour l'avenir, notre groupe soutiendra ce type d'actions et, en particulier, soutiendra l'am�nagement des abords de la Tour Eiffel, qui voit passer - ne l'oublions pas - 5.200.000 visiteurs. Notre groupe soutiendra �galement l'am�nagement des abords de Notre-Dame qui, avec 12 millions de touristes, m�rite un traitement exceptionnel. Je citerai encore, pour les am�nagements de notre cit�, l'ensemble Concorde-Madeleine, qui n'est � la hauteur ni des Champs-Elys�es r�nov�s, ni des Tuileries r�habilit�s, qui le jouxtent directement. Je citerai aussi et enfin la place du Palais-Royal, dont l'aspect un peu lunaire, entre Conseil d'Etat et mus�e du Louvre, choque beaucoup de nos visiteurs.
Mais il y en a d'autres. Les boulevards, entre les places Blanche et Pigalle, les berges de la Seine, que vous �voquiez � juste titre, ou encore les bateaux-mouches, remarquables instruments touristiques, certes, mais dont la taille consid�rable et parfois la laideur ne manquent pas d'�tonner certains.
En restant dans le domaine de la qualit� du service offert par notre ville, les transports demeurent perfectibles, vous l'avez tr�s justement not�, comme vous avez not� nettement que la Pr�fecture de police avait une responsabilit� � exercer dans ce domaine, ce qu'elle fait, � mon avis, parfois avec quelques r�ticences...
Cela est vrai avec la question des autocars de tourisme qui restent une nuisance, et une nuisance importante, aussi bien pour les Parisiens que pour les touristes. D'autres groupes l'ont not� avant moi. Nous soutiendrons, Monsieur le Maire, votre politique volontariste, mais nous attendons du c�t� de la Pr�fecture de police une volont� politique qui d�passe en puissance celle du lobby des autocaristes. Il en va, Monsieur le Maire, de la cr�dibilit� de toute notre action vis-�-vis du tourisme � Paris.
Mais cela est vrai �galement des taxis. Les taxis sont trop peu utilis�s par nos visiteurs, qu'ils soient Fran�ais ou �trangers, taxis dont le mode de fonctionnement fait l'objet dans la presse �trang�re ou directement de la part des touristes de commentaires divers.
Les taxis � Paris, nous le savons tous, sont organis�s encore exactement comme ils l'�taient entre les deux guerres. De plus, les taxis parisiens r�ussissent � la fois � ne satisfaire pleinement ni leurs utilisateurs ni leurs conducteurs, qu'ils soient salari�s ou artisans.
Cette simple constatation, confirm�e par toutes les enqu�tes d'opinion en France, � Paris ou � l'�tranger, devrait inciter la Pr�fecture de police � envisager une vaste concertation sur ce sujet. Notre groupe, je le crois, est pr�t � y contribuer activement.
Une derni�re chose, Monsieur le Maire, concernant les capacit�s d'h�bergement h�teli�res de notre ville.
L'analyse que vous nous avez communiqu�e montre � la fois une tendance � la d�gradation du taux d'occupation des h�tels quatre �toiles et de luxe, qui est, en soi, pr�occupante et une faiblesse des �tablissements � bon march� z�ro ou une �toile.
Ceux-ci sont fortement concurrenc�s par la p�riph�rie de Paris qui offre �videmment des rapports qualit�-prix tr�s sup�rieurs.
Sur le premier point, j'avais eu l'occasion autrefois, en tant que maire du 8e arrondissement, d'attirer votre attention sur la surench�re qui semble s'�tablir en mati�re de cr�ation d'offres d'h�tellerie de luxe, principalement dans mon arrondissement et dans les arrondissements voisins.
L'inflation des cr�ations de ce type d'�tablissements ne peut conduire qu'� des r�sultats catastrophiques comparables, mutatis mutandis, � ceux de l'immobilier de bureaux, il n'y a pas si longtemps.
Faute d'une demande solvable suffisante, il nous faut r�guler les cr�ations anarchiques d'h�tels de luxe sous peine de condamner notre position mondiale dans ce domaine.
Les taux d'occupation actuels qui sont pour les quatre �toiles et de luxe de 62 %, c'est-�-dire en gros, on peut le dire, pratiquement une chambre sur deux vide, ne permettent pas, ne permettent plus la concurrence sauvage.
Il existe une Commission d�partementale d'�quipement commercial qui d�sormais est habilit�e � s'int�resser � l'immobilier h�telier. Elle peut exercer une action r�gulatrice, nous devons et vous devez, Monsieur le Maire, y veiller, les professionnels vous en sauront gr�.
Sur le second point, celui des h�tels modestes, leur client�le est repouss�e en p�riph�rie. Ils sont confront�s � des difficult�s consid�rables, financi�res essentiellement, et de modernisation. Votre Municipalit�, Monsieur le Maire, s'honorerait en leur apportant une aide, au moins indirecte.
N'oublions pas que cette h�tellerie modeste re�oit des clients � niveau de vie faible mais dont le nombre est potentiellement consid�rable. Plusieurs centaines de millions de visiteurs futurs, en provenance par exemple des pays de l'Est, nos clients r�guliers du XXIe si�cle, doivent pouvoir �tre h�berg�s � Paris d�s aujourd'hui et non pas repouss�s en banlieue.
Pourquoi ne pas envisager une op�ration visant � favoriser la modernisation de ces petits h�tels en instituant des pr�ts bonifi�s � l'investissement et � la modernisation ? Le Cr�dit municipal, dont les moyens ont �t� r�cemment diversifi�s, pourrait utilement peut-�tre s'y int�resser.
En conclusion, Monsieur le Maire, le groupe Union pour Paris tient � vous manifester sa satisfaction sur l'ensemble de cette communication � la fois exhaustive, claire et objective. Paris est d�sormais pr�te � aborder le 3e mill�naire, bien d�cid�e � y rester la premi�re destination mondiale des touristes, des congressistes et des amateurs d'art et de culture !
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris-Libert�s ").
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je remercie M. LEBEL.
Je donne la parole � M. Georges SARRE, Pr�sident du groupe du Mouvement des citoyens.
M. Georges SARRE, maire du 11e arrondissement. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, Paris �tant une des premi�res destinations touristiques du monde, un d�bat s'imposait, mais nous devons avouer, au groupe du Mouvement des citoyens, avoir �t� d��us par les projets de la Municipalit� dans ce domaine dont vous semblez n�gliger l'importance pour la Capitale.
Vous vous comportez comme si le tourisme �tait � Paris une rente de situation.
Que retenir de votre communication en dehors d'un expos� g�n�ral, certes instructif, mais � l'aspect acad�mique ? Peu de choses concr�tes, en dehors de nombreuses d�clarations d'intention.
Si nous approuvons la fusion de Paris-Promotion et du Bureau des salons et des congr�s au sein de l'Office du tourisme, de m�me que la proc�dure visant � donner � Paris le statut de station class�e, nous doutons de l'int�r�t des deux nouvelles chartes comme de la cr�ation d'une Commission extramunicipale.
Par ailleurs, vous annoncez le renforcement du service des bateaux-bus. C'est une bonne initiative, mais il faut pers�v�rer pour aller vers un v�ritable service de transports publics de voyageurs, ce qui est possible.
Bref, Monsieur le Maire, tout ceci ne constitue pas une politique. Chacun le voit, l'organisation de la Coupe du monde de football et les festivit�s de l'an 2000 viennent cacher la pauvret� de ces mesures et de nombreuses restent en question sur ces deux sujets principaux.
Pour la Coupe du monde de football 1998, l'afflux de spectateurs, 500.000 environ, appelle des mesures sp�cifiques, ne serait-ce qu'en mati�re de transport, d'h�bergement et de s�curit�. Si une mission a bien �t� cr��e, nous savons peu de choses du dispositif pr�vu. Nous souhaiterions avoir aussi des pr�cisions sur la question des transports et de la s�curit�. De nombreux spectateurs ne pourront pas acc�der � des h�tels, des campings provisoires seront am�nag�s pr�s des stades.
Le m�me probl�me se posera lors des festivit�s de l'an 2000 pr�vues sur deux ann�es pleines. Pour que ces f�tes aient l'�clat n�cessaire et attirent de nombreux touristes, il faut pr�voir une capacit� h�teli�re suppl�mentaire � prix mod�r�. Cela a-t-il �t� planifi� par la Mission An 2000 et de quelle fa�on ?
Sur ces deux �v�nements, deux communications, Monsieur le Maire, et c'est une demande pressante que je vous fais, devraient �tre pr�sent�es et d�battues par le Conseil de Paris d�s septembre.
Mais revenons au tourisme ordinaire. Vous n'am�liorerez pas la situation avec des initiatives tous azimuts. Il faut des priorit�s et �viter la dispersion st�rile. La richesse culturelle et patrimoniale de la Capitale, renforc�e par la politique des grands travaux du Pr�sident Mitterand, place notre ville dans une situation privil�gi�e. Depuis 1990, les flux de touristes restent massifs avec 12 millions d'arriv�es par an dans l'h�tellerie parisienne, pour des s�jours de deux � cinq jours, contre 8 millions d'arriv�es entre 1981 et 1987.
Le tourisme de masse est un ph�nom�ne avec lequel il faut compter car Paris tend � incarner des valeurs universelles li�es � la culture et au patrimoine de la ville, mais plus largement � l'histoire de notre pays.
Si notre ville doit s'adapter � cette �volution profitable, elle ne doit pas pour autant s'effacer devant ce tourisme envahissant, voire porteur de nuisances.
Pour un habitant que compte Paris, la Capitale re�oit chaque ann�e dix touristes.
Il faut une politique qui permette de trouver un point d'�quilibre de fa�on � satisfaire la demande, soutenir et d�velopper l'activit� �conomique et r�pondre aux attentes des Parisiens.
Celle-ci doit reposer sur trois axes :
- premi�rement ma�triser les flux du tourisme de masse, surtout la circulation des autocars car les ann�es passent et les probl�mes persistent ou s'aggravent ;
- deuxi�mement d�velopper une offre diversifi�e et �quilibr�e en mati�re d'h�bergement et soutenir le tourisme d'affaires ;
- troisi�mement, favoriser ce que l'on pourrait appeler le tourisme de d�couverte.
La premi�re urgence r�side dans la ma�trise des flux touristiques et dans le traitement du probl�me pos� par les cars.
La sp�cificit� de Paris impose une action � la hauteur des probl�mes sans quoi la situation risque de s'aggraver. Un exemple : la carte R.A.T.P. " Paris-Visite ", au succ�s important, 700.000 pour la seule ann�e 1994, montre que des initiatives peuvent aboutir sans asphyxier l'�conomie, bien au contraire.
La voirie n'�tant pas extensible, il faut rationaliser la circulation des cars. Je rappelle les donn�es statistiques : 400 cars circulent par jour dans Paris pendant les p�riodes creuses, 1.500 au cours du printemps, 2.000 les jours de grande affluence. Les 600 places de stationnement pour cars dans Paris ne r�pondant pas aux besoins, les cars stationnent de fa�on illicite ou circulent sans passager, renfor�ant les encombrements, pendant les visites.
Les mesures prises par M. le Pr�fet de police au-del� des sites concern�s n'ont rien r�solu au fond. Les interdictions de stationnement aux abords de Notre-Dame, des Invalides, de la Tour Eiffel ou dans l'�le Saint-Louis n'ont fait que d�placer les probl�mes de quelques centaines de m�tres.
Je propose donc de cr�er, apr�s �tude, et je voudrais que le Maire de Paris lance cette �tude, ce qu'on pourrait appeler les " Taxis-Bus "
Il s'agit de constituer une flotte de 700 cars environ, appartenant � des soci�t�s priv�es adh�rant par exemple � un G.I.E., qui seraient utilis�s comme navettes. Ceux-ci prendraient en charge les touristes � leur arriv�e � leur h�tel et assureraient, en fonction de la demande, leurs d�placements dans Paris.
Les circuits des tours-op�rateurs - j'ai vu cela avec certains d'entre eux - toujours programm�s � l'avance, seraient communiqu�s aux taxis-bus par radio depuis une centrale de r�servation.
Par la rotation de ces taxis-bus, le nombre de cars circulant dans Paris pourrait �tre diminu� environ de moiti�, les encombrements r�duits, une large partie des probl�mes de stationnement r�solue.
Les parcs de stationnement pour cars situ�s dans Paris pourraient leur servir de stations d'embarquement. Je pense par exemple � Bercy et au Louvre.
Ce dispositif n�cessiterait l'am�nagement de parcs de stationnement en dehors de Paris, la cr�ation d'une structure sp�cifique charg�e du fonctionnement de la centrale de r�servation et des investissements n�cessaires.
Ceci me para�t relativement facile � r�aliser. Mais des restrictions de circulation pour autocars sont incontournables. Il faudrait donc r�server, sauf exceptions limit�es, l'acc�s de Paris aux cars appartenant � des soci�t�s ayant adh�r� � la structure charg�e de leur gestion. Ces soci�t�s pourraient �tre r�mun�r�es en fonction des moyens qu'elles engageraient sur le principe d'une facturation horokilom�trique.
Le service des bateaux-bus pourrait �tre coordonn� � ce dispositif des taxis-bus en am�nageant des arr�ts pour cars � proximit� des gares fluviales. Pour assurer le d�veloppement des bateaux-bus, ceux-ci devraient �tre int�gr�s au service de transport collectif et accessibles � l'aide de la carte orange, leurs tarifs align�s sur ceux de la R.A.T.P.
Favoriser une offre �quilibr�e en mati�re d'h�bergement et soutenir le tourisme d'affaires constituent le deuxi�me axe de nos propositions.
Paris �tant bien dot� en h�tels trois et quatre �toiles, il serait l�gitime de privil�gier, dans les op�rations d'initiatives publiques, les autres cat�gories d'h�tels une et deux �toiles. Je vous interroge, Monsieur le Maire, quelles sont vos intentions et vos projets dans ce domaine ?
Il conviendrait aussi d'am�nager dans Paris, un camping deux �toiles, par exemple dans le bois de Vincennes, celui du bois de Boulogne, trois �toiles, �tant satur� en �t�. A d�faut d'�tre permanent, il pourrait �tre ouvert du printemps � l'automne.
Nous souhaitons aussi que soit cr��e une nouvelle auberge de jeunesse � Paris de 80 � 100 lits car les besoins sont immenses.
Il est n�cessaire enfin que les collectivit�s soutiennent le d�veloppement d'un mode d'h�bergement compl�mentaire de l'h�tellerie : les chambres d'h�tes, qui favorisent les �changes culturels.
Une association de chambres d'h�tes, " Caf�-Couette ", a r�alis� par exemple 60.000 nuit�es en France en 1995, dont 16.000 � Paris. C'est encore modeste, mais non n�gligeable.
Pour ce qui concerne le tourisme d'affaires, la concurrence est rude. Un rapport de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris de 1996 montre un recul de la place de Paris entre 1990 et 1994. L'an dernier, je vous avais fait part, Monsieur le Maire, ainsi qu'au Pr�sident de la R�gion, de nos inqui�tudes concernant les salons internationaux en vous demandant d'engager une concertation avec les repr�sentants de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris et les acteurs concern�s, mais aussi d'envisager des mesures pour att�nuer les distorsions de concurrence constat�es avec les pays voisins. Ce rapport soulignait que le soutien de la Ville aux salons �tait quasi inexistant.
Au-del� donc de la r�novation du Parc des expositions, que nous approuvons, quels sont vos projets en faveur du tourisme d'affaires ?
La Ville de Paris consacre pr�s de 30 millions de francs seulement en faveur du tourisme, alors que ce secteur recouvre 100.000 emplois dans Paris et d�gage un chiffre d'affaires de 30 milliards de francs par an.
Nous faisons bien entendu confiance aux responsables et aux animateurs de l'Office qui sont de qualit� pour promouvoir le potentiel parisien. Mais la Municipalit� m�sestime les efforts � accomplir, et la multiplication des chartes, des commissions ne changera pas cet �tat de fait.
Enfin, troisi�me axe de nos propositions, il faut, pour sortir des sentiers battus, favoriser le tourisme de d�couverte � Paris et permettre � tous les Parisiens d'appr�cier leur ville autrement, en agissant dans deux directions.
En cr�ant des antennes locales destin�es � promouvoir le tourisme de proximit�, la d�couverte des quartiers de Paris et leurs sp�cificit�s, ces antennes pouvant avoir vocation � accueillir des groupes, y compris scolaires, et peut-�tre des points de rendez-vous pour les guides conf�renciers.
Il convient, ensuite, de cr�er des circuits de d�couverte sp�cifiques ou � th�mes � l'aide d'une signal�tique adapt�e et de brochures diffus�es par ces antennes.
En dehors des grands monuments, Paris dispose, chacun le sait, d'un patrimoine architectural riche, peu mis en valeur. C'est aussi l�, dans les diff�rents quartiers de la Capitale que r�side le d�veloppement du tourisme parisien.
Monsieur le Maire, pour l'actuelle Municipalit�, le tourisme, je l'ai dit en pr�ambule, semble �tre le produit m�canique d'un site, d'un climat, de l'histoire, de l'urbanisme s�culaire, d'un art de vivre de l'esprit Parisien et de la beaut� de Paris.
Monsieur le Maire, cette attitude ne vaut qu'un temps. Il faut abandonner je dirai l'immobilisme actuel et d�velopper une politique innovante, moderne, efficace de d�veloppement ma�tris� du tourisme dans la Capitale.
Voil� ce qu'il faut faire. C'est en tout cas ce que je crois. Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes du Mouvement des citoyens, communiste et socialiste).
M Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint pr�sident. - La parole est � M. CASSAGNE.
M. Marc-Henri CASSAGNE. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, loin de la notion de vacances, de loisirs, de d�tente qu'il v�hicule, le tourisme est d'abord une industrie, � Paris comme ailleurs.
Une industrie d'importance qui d�gage chaque ann�e pour notre pays un exc�dent de balance des paiements �quivalent � celui des industries agro-alimentaires. Avec plus de 200.000 entreprises le plus souvent � taille humaine, avec plus d'un million d'emplois directs salari�s et saisonniers, l'industrie du tourisme r�alise chaque ann�e un chiffre d'affaires de l'ordre de 60 milliards de francs.
Ce tableau, dont on peut se f�liciter, ne doit pas nous conduire � un optimisme b�at. Une r�flexion s'impose. Alors que la France est le pays qui a accueilli le plus grand nombre de touristes en 1996, notre pays n'arrive qu'au troisi�me rang en mati�re de recettes tir�es de cette activit�. Si le tourisme constitue un atout majeur pour la France, il en va, � l'�vidence, de m�me pour sa capitale.
Vous avez eu raison de souligner, Monsieur le Maire, que pr�s d'un quart des recettes touristiques fran�aises est r�alis� par Paris. Avec plus de 20 millions de touristes, provinciaux et �trangers chaque ann�e, Paris d�veloppe un secteur d'activit� dont l'importance est primordiale pour son �conomie et son emploi.
Ce tourisme est divers : individuel ou collectif, de loisirs ou d'affaires, et la demande de tourisme se fonde sur des motivations diff�rentes : culture, arts, histoire, d�tente, mode, gastronomie, mais �galement facilit� d'accueil et d'organisation de manifestation, capacit�s h�teli�res, que Paris, dans sa richesse et sa diversit� est largement � m�me de satisfaire.
Je rappellerai pour m�moire, mais chacun ici le sait, que Paris est la premi�re ville mondiale pour les Congr�s internationaux et que la Capitale dispose d'outils adapt�s, m�me s'ils demeurent perfectibles, pour r�pondre � la demande de tourisme, avec notamment l'Office du Tourisme, Paris-Expo, le Palais des Congr�s. Sans parler de sa capacit� h�teli�re, la premi�re d'Europe avec plus de 70.000 chambres, sa capacit� de restauration, plus de 10.000 restaurants. Sans parler, bien �videmment, de la richesse de son patrimoine architectural et culturel.
Dans le cadre de cette r�alit�, quelle doit �tre, quelle peut �tre la politique de notre Municipalit� ?
Telle est, Monsieur le Maire, la question qui nous est pos�e et � laquelle vous avez r�pondu en tra�ant - avec votre adjoint comp�tent, M. Pierre GABORIAU - les principales orientations que vous fixez pour mettre en oeuvre une strat�gie de valorisation de l'offre touristique de la Capitale.
Tr�s largement, Monsieur le Maire, ces orientations sont partag�es par le groupe " Paris-Libert�s ". Elles s'inscrivent dans la vision que nous, lib�raux, avons du r�le de la Municipalit�.
Il est clair que cette politique municipale s'exerce dans un cadre pr�cis.
Elle n'a pas, c'est l'�vidence, � se substituer aux professionnels du tourisme parisien, dont nous pouvons saluer la comp�tence ; la Ville n'est ni un h�telier, ni un restaurateur, ni un tour op�rateur.
Elle n'a pas non plus � g�rer ce qui est du ressort de l'Etat. Je pense notamment aux grands sites et mus�es nationaux.
Cette politique peut s'exercer dans deux directions compl�mentaires.
En premier lieu, accompagner et soutenir les professionnels du tourisme.
En second lieu, agir sur ce que je nommerais l'environnement de l'offre touristique.
Accompagner et soutenir les professionnels du tourisme passent par trois voies :
- le classement de Paris en " station touristique " et vous aurez sur ce point le soutien complet et actif du groupe " Paris-Libert�s " :
- la rationalisation des infrastructures de soutien au tourisme,
- la poursuite de l'effort de promotion de Paris.
Si la cr�ation d'une commission extra-municipale vise � renforcer la concertation entre la Ville et les professionnels du tourisme, cette volont� d'accompagner et de soutenir ceux-ci se traduit notamment par le regroupement des structures touristiques parisiennes qui a �t� r�alis� de mani�re rapide et exemplaire par Pierre GABORIAU, en concertation avec les institutions des m�tiers du tourisme et, bien �videmment, la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris.
Ceci devra se traduire par des �conomies d'�chelle, mais surtout par la mise en oeuvre d'une v�ritable synergie en faveur de la promotion de Paris en France, en Europe et � l'�tranger.
Des campagnes innovantes de promotion de Paris devront �tre renforc�es en �troite collaboration avec l'ensemble des partenaires et je pense, en particulier, aux syndicats h�teliers dont les mandants per�oivent la taxe de s�jour, dont une part plus importante devra aller, vous l'avez indiqu� et nous nous en f�licitons, aux actions conduites par l'Office du tourisme.
Les diff�rentes instances qui existaient jusqu'alors ont largement fait la preuve de leur utilit� et de leur efficacit� mais le resserrement institutionnel de leur fonctionnement favorisera une vision d'ensemble et une coh�rence renouvel�e dans la ligne des orientations fix�es au service du d�veloppement touristique de la Capitale.
Dans cet esprit, la prochaine convention d'objectifs qui sera sign�e entre la Municipalit� et l'Office permettra de mesurer concr�tement les r�sultats obtenus, afin d'ajuster les moyens financiers attribu�s � ce dernier dans l'avenir.
A cet �gard, le groupe " Paris-libert�s " souhaiterait conna�tre les orientations strat�giques d�j� envisag�es dans le cadre de la mission nouvelle d�volue � l'Office du tourisme pour 1997-1998.
Le second axe qui nous semble important consiste, je le disais tout � l'heure, � agir sur l'environnement de l'offre touristique, pour que celle-ci puisse au mieux r�pondre � la diversit� de la demande touristique.
L'arbitrage que rend le touriste d�sireux de se rendre � Paris plut�t qu'ailleurs d�pend de nombreux �l�ments, dont beaucoup nous �chappent et nous �chapperont toujours. Mais c'est cependant sur ces �l�ments-l�, ou sur certains d'entre eux, que la politique municipale peut influer.
Prenons ainsi l'exemple de la dimension culturelle de la demande touristique. Si nous partageons totalement votre volont� de pr�server la richesse patrimoniale et mus�ographique de la Capitale, il est clair que le touriste culturel en opposant le Louvre au Prado, ne choisira pas de visiter Paris ou Versailles.
D'autres �l�ments influeront son choix �ventuel, comme la concentration de l'offre culturelle, la richesse et la vitalit� de notre vie culturelle et artistique, la connaissance qu'il en aura.
Les autres atouts de la Capitale, l'image g�n�rale de la Ville lumi�re, la qualit� de la vie qu'on y trouve influeront �galement sur sa d�cision.
La dimension culturelle �tant essentielle, nous avons su renforcer les atouts de la Capitale, en particulier par la mise en oeuvre d'une politique de restauration, d'illumination et d'enrichissement du patrimoine historique et culturel de Paris.
Mais cette dimension culturelle, pour �tre essentielle, ne saurait �tre unique.
En un sens, la politique du tourisme est transversale, dans la mesure o� elle doit int�grer les composantes d'autres politiques de la Ville : transports, s�curit�, environnement, commerce, artisanat, m�tiers d'art pour ne citer qu'eux.
Ainsi, et pour ne prendre que cet exemple, le groupe " Paris-Libert�s " est tr�s sensible � la politique de d�placements touristiques qui a �t� �labor�e et mise en place dans la Capitale en ce qui concerne les autocars, comme en ce qui concerne une meilleure utilisation de la Seine pour r�guler les nuisances dues � un trop grand trafic.
Je n'insisterai pas sur la facilit� que pourrait apporter � la d�finition de cette politique, le transfert des pouvoirs de police au Maire de Paris. Vous connaissez la position de notre groupe sur cette question. Ici encore, comme sur tant d'autres sujets, une telle mesure ne pourrait que simplifier l'harmonisation de la politique que nous menons en faveur des Parisiens et de la Ville.
Vous avez soulign�, � juste titre, que les autocars, autant en mati�re de circulation, de stationnement, que de pollution, entra�nent encore des nuisances importantes pour l'environnement.
Si le groupe " Paris-Libert�s " se f�licite que soit, au plus vite, fix�e une r�gle du jeu avec les professionnels concern�s, il est �vident qu'une politique de sanction � l'�gard des contrevenants doit �tre rigoureusement mise en oeuvre.
Et ceci autant dans l'int�r�t des Parisiens que des touristes, et donc de la politique de la Ville en la mati�re.
En effet, une des conditions essentielles pour qu'au-del� de ses atouts culturels, Paris continue d'attirer un nombre toujours croissant, des visiteurs, c'est que la " Ville Lumi�re " continue d'�tre, pour le monde entier, symbole de la qualit� de la vie et de la douceur de vivre de Paris.
Si d'autres dimensions de la politique municipale influent sur la politique du tourisme, la r�ciproque est vraie aussi. C'est, par exemple, le cas pour le commerce et l'artisanat. Il y a un effet d'entra�nement qui, en mati�re de d�veloppement �conomique et d'emplois, est loin d'�tre n�gligeable.
Allons plus loin.
La politique de ville � dimension humaine que nous souhaitons pour Paris, par le renforcement de la vitalit� des quartiers de la Capitale, favorisera �galement un tourisme de proximit� qui doit �tre respectueux de l'identit� et du charme des villages de Paris, sachant ainsi concilier modernit� et histoire, prosp�rit� et respect de l'environnement.
Les Parisiennes et les Parisiens justement attach�s � pr�server et enrichir la sp�cificit� de leurs quartiers, ainsi que les commer�ants, les petites et moyennes entreprises y trouveront des motifs suppl�mentaires de concourir � cette n�cessaire �volution que se doit de vivre une grande capitale internationale comme Paris.
Int�gr� dans la cit�, le tourisme doit concilier les aspirations des Parisiens � la protection de leur qualit� de vie et le dynamisme n�cessaire au d�veloppement �conomique de la Ville.
A cet �gard, Monsieur le Maire, je ne peux passer sous silence les inqui�tudes qui se d�veloppent parfois � l'�vocation de grands �v�nements m�diatiques et, nous l'esp�rons, touristiques comme, par exemple, la coupe du monde de football en 1998.
Si nos concitoyens sont l�gitimement fiers que Paris et la France aient �t� retenus pour l'organisation de cette grande manifestation mondiale, des questions se posent quant aux nuisances potentielles qu'elle peut induire pour la vie quotidienne des Parisiens, questions auxquelles il conviendra que des r�ponses rapides et compl�tes puissent �tre apport�es par les responsables, en particulier en mati�re de s�curit�.
Le dernier point sur lequel, Monsieur le Maire, souhaitait intervenir le groupe " Paris-Libert�s " porte sur la dimension essentielle du tourisme d'affaires.
Il est vrai que la situation actuelle pr�sente un aspect s�curisant puisque Paris reste la premi�re ville mondiale en mati�re d'organisation de congr�s.
Mais il ne faut pas s'y tromper. En la mati�re, la concurrence est rude au sein m�me de la communaut� europ�enne.
Si le touriste de loisir est bien �videmment sensible � la dimension culturelle de la Capitale, au bien vivre parisien, le touriste d'affaires, lui, est plus sensible aux questions de desserte internationale, de capacit� d'accueil de sa manifestation et des congressistes qui y participeront et j'insiste sur ce point : d'autres m�tropole europ�ennes font preuve en la mati�re d'innovation, de dynamisme et d'esprit offensif.
Si, l� encore, la Ville n'a pas � se substituer aux acteurs priv�s, elle a un r�le essentiel � jouer, comme elle a d�j� su le tenir depuis longtemps.
Aussi partageons-nous pleinement les objectifs que vous avez fix�s en mati�re de salons et de congr�s, tels que les rappelait Mme de KERVILER.
Voici, Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, les principales r�flexions du groupe " Paris-Libert�s " sur votre communication concernant la politique du tourisme � Paris.
Le r�le international de Paris, son attrait touristique, son urbanisme, son art de vivre, son potentiel culturel, scientifique, universitaire, ses qualit�s d'innovation constituent d�j� un patrimoine unique, issu de son histoire et de ses traditions, qui fait que notre Ville est, sans conteste, la grande capitale mondiale disposant du plus grand nombre d'atouts pour le tourisme multiforme.
Alors que Paris est en concurrence de plus en plus directe avec d'autres grandes m�tropoles et d'autres grands lieux touristiques, il s'agit, comme vous l'avez indiqu� et Pierre GABORIAU apr�s vous, de valoriser et de renforcer ses atouts, de fa�on � ce que l'homme d'affaires, le congressiste, l'amateur d'art et de culture, le jeune �tudiant, le fl�neur des deux rives ou tout simplement les amoureux continuent de venir des quatre coins du monde se sentir chez eux � Paris.
C'est aussi la volont� du groupe " Paris-Libert�s ".
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Paris-Libert�s " et " Rassemblement pour Paris ").
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. DUMAIT.
M. Alain DUMAIT. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, nous sommes tous �videmment tr�s fiers que 12 millions de personnes visitent chaque ann�e la cath�drale Notre-Dame de Paris et nous sommes �videmment tr�s heureux que Paris soit la premi�re ville de congr�s au monde et soit visit�e par 20 millions de touristes chaque ann�e.
Nous sommes tous conscients de l'enjeu �conomique du tourisme � Paris et de l'obligation qui est la n�tre de contribuer, autant que nous le pouvons, � la valorisation de la Capitale.
Que pouvons-nous donc faire, mes chers coll�gues, pour accro�tre encore l'attractivit� touristique de notre ville et am�liorer l'accueil de nos visiteurs ?
Sans doute beaucoup, et dans de nombreux domaines. Je citerai seulement deux de ces domaines : la s�curit� et l'am�nagement de l'espace public.
La s�curit� des touristes, de leur personne et de leurs biens est un facteur essentiel et qui peut nier qu'il s'agit l� d'une responsabilit� incontournable de notre collectivit� ?
L'am�nagement de l'espace public est un autre facteur essentiel. On vient � Paris comme on va � Rome ou � Florence, pour se promener, pour d�couvrir des quartiers, des places, des rues, des march�s.
A cet �gard, j'approuve � l'avance tout ce qui sera fait pour embellir et am�nager les berges de la Seine.
Dans d'autres domaines encore la Ville peut avoir un r�le important et plusieurs propositions judicieuses ont d�j� �t� avanc�es avant moi par d'autres intervenants dans ce d�bat.
Il est certain, par exemple, qu'une ville propre, qu'une ville o� l'on circule bien, ou l'on peut se garer et stationner est une ville plus accueillante aux touristes et il s'agit, l� encore, d'une responsabilit� indiscutable de notre collectivit�.
Par contre, je ne suis pas s�r que tout ce qui touche � la promotion, au marketing et m�me � l'accueil ainsi qu'aux �tudes �conomiques et prospectives soit de la comp�tence naturelle de notre Municipalit�.
J'estime, pour ma part, que la Ville a eu tort de s'engager, en particulier depuis 1993, dans une politique que le Maire a lui-m�me qualifi�e, ce matin, de " volontariste ".
Nous avons eu tort d'instaurer une taxe de s�jour par une d�lib�ration du 8 octobre 1993. Cette taxe, qui est un imp�t de plus, co�te cher aux h�teliers pour lesquels il s'agit souvent d'une charge sup�rieure � celle de la taxe professionnelle, car on n'aide certainement pas le tourisme en le taxant.
Je souhaiterais donc que la Ville envisage de supprimer cette taxe de s�jour le plus rapidement possible.
En ce qui concerne l'Office de tourisme tel qu'il est, apr�s fusion-absorption de " Paris Promotion " et du " Bureau des congr�s et des salons de Paris ", il conviendrait, selon moi, d'en laisser carr�ment la gestion � la Chambre de Commerce, qui serait plus comp�tente pour cela que nous pouvons l'�tre et dont les moyens lui permettraient de faire mieux, car si la Ville devient pauvre, la Chambre reste riche...
Une nouvelle fois, mes chers coll�gues, je pense que la Municipalit� doit se concentrer sur ses responsabilit�s essentielles et ne pas se m�ler de ce qui ne rel�ve pas de ses responsabilit�s essentielles.
Cessons de p�naliser le tourisme en taxant les s�jours, en faisant obstacle � l'ouverture de magasins le dimanche. Faisons une politique municipale en privil�giant la s�curit� et l'am�nagement de l'espace public, faisons confiance aux professionnels du tourisme et nous aurons ainsi oeuvr� efficacement pour le d�veloppement du tourisme, ce secteur clef de l'�conomie parisienne.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole � M. CARESCHE.
M. Christophe CARESCHE. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, en pr�ambule de mon propos je voudrais faire quelques remarques sur la m�thode qui a pr�sid� � l'�laboration de votre communication.
Une fois de plus, nous d�couvrons, quelques jours avant sa discussion, un texte ficel�, boucl�, �labor� de mani�re technocratique qui, pourtant, porte sur des probl�mes extr�mement concrets et localis�s de la vie municipale.
Il est regrettable que votre communication, comme les pr�c�dentes, n'ait pas donn� lieu � une concertation pr�alable avec les �lus directement concern�s, au moins sur les aspects qui touchent leur arrondissement.
Pourquoi ne pas avoir, par exemple, sollicit� l'avis de la municipalit� du 18e arrondissement sur l'organisation du tourisme � Montmartre ?
Pourquoi ne pas avoir demand� � ceux qui sont sur le terrain, �lus, responsables d'associations, professionnels du tourisme, leurs sentiments, leurs pr�occupations, leurs suggestions ?
Ni les uns ni les autres, je m'en suis assur�, n'ont �t� consult�s.
Ces m�thodes ne sont plus acceptables, d'abord parce qu'elles ne correspondent pas � l'aspiration profonde des Parisiennes et des Parisiens � une d�mocratie renouvel�e, � laquelle ils veulent participer. Le fonctionnement technocratique, lointain et hautain de la Ville de Paris est aujourd'hui rejet�.
Ensuite parce qu'il n'est plus possible d'ignorer des �lus des municipalit�s d'arrondissement qui ont �t� � plusieurs reprises l�gitim�s. Nous ne pouvons plus nous contenter de la pratique formelle de la d�mocratie et des institutions parisiennes qui est la v�tre, Monsieur le Maire. Nous voulons �tre �cout�s, nous voulons �tre associ�s aux d�cisions lorsqu'elles concernent nos arrondissements. Nous voulons que la Ville de Paris, vous-m�me et votre Cabinet, Monsieur le Maire, se comportent avec impartialit� et non pas de mani�re partisane comme ce fut le cas durant la derni�re campagne �lectorale...
(Protestations sur les bancs des groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris-Libert�s ").
... bref, nous attendons de vous, Monsieur le Maire, les indispensables r�formes de fonctionnement de la Ville de Paris permettant aux Parisiens d'�tre �cout�s, aux �lus de se faire entendre et aux mairies d'arrondissements d'�tre respect�es.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Si vous voulez bien revenir au sujet, Monsieur CARESCHE.
Monsieur CARESCHE, vous avez bien conscience que vous �tes en train de parler d'une communication du Maire ?
Ce n'est pas un projet de d�lib�ration soumis aux Conseils d'arrondissement, c'est une communication du Maire qui vous est faite. Vous �tes libre naturellement d'y r�pondre, mais ne mettez pas en cause les institutions parisiennes.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris-Libert�s ").
M. Christophe CARESCHE. - C'est dans cet esprit que je voudrais �voquer les probl�mes du tourisme � Montmartre et je commencerai par la question qui me semble la plus aigu�, celle des cars de tourisme. C'est une question qui se pose avec acuit� dans l'ensemble de Paris, particuli�rement dans les sites les plus fr�quent�s. Les nuisances engendr�es par les cars de tourisme sont une v�ritable agression qu'il n'est plus possible d'ignorer ; certains jours on d�nombre de 100 � 300 cars - ces chiffres figurent d'ailleurs dans la communication qui nous est soumise - qui circulent et stationnent sur les sites. Le boulevard de Rochechouard et le boulevard de Clichy sont bord�s de v�ritables murs d'autocars, la rue Saint-Vincent, par laquelle redescendent les cars du sommet de la butte, est totalement engorg�e, les riverains se plaignent de la pollution, du bruit, mais aussi des vibrations que g�n�re ce ballet incessant. Il est urgent de r�agir.
Des premi�res mesures d'interdiction partielle du site ont �t� prises, il y a quelques ann�es, mais elles restent tr�s insuffisantes. C'est pourquoi la municipalit� du 18e arrondissement a propos�, il y a maintenant pr�s de deux ans, dans un conseil du 18e, l'interdiction totale des cars de tourisme sur la butte. Il est regrettable que cette position qui rassemble l'ensemble des �lus du 18e ne soit m�me pas �voqu�e dans votre communication, Monsieur le Maire !
Cette mesure pourrait �tre prise dans un premier temps � titre exp�rimental, en concertation avec les professionnels du tourisme. La butte resterait en effet accessible � des v�hicules plus l�gers, car on constate que bien souvent les autocars qui montent Place du Tertre sont loin d'�tre remplis. Des mesures d'accompagnement qui seraient prises �galement comme l'am�nagement d'une aire de d�pose Boulevard de Rochechouard, mais surtout sans attendre que la construction d'une gare d'autocars au nord de Paris soit d�cid�e et lanc�e. Cette solution est �voqu�e dans votre communication, mais pour mieux l'�carter : vous pr�cisez en effet, je cite, " L'opportunit� de la cr�ation d'une gare d'autocars au nord de paris pourra �tre appr�ci�e lorsque le bilan de fonctionnement des parkings du Louvre et de Bercy sera possible. " autant dire que vous n'�tes pas dispos� � court terme, et m�me � moyen terme, � cr�er ce parking. Or, ce sont pr�s de 10 millions de touristes qui fr�quentent les sites de Montmartre et de la Cit� des Sciences. Comment ne pas envisager d�s maintenant la construction d'un tel am�nagement ? D'autant plus que les terrains existent, pour accueillir ce parking, gare des Mines par exemple, � la Porte d'Aubervilliers. Il y a donc non seulement urgence, mais aussi possibilit� de r�aliser cette gare pour autocars.
Parall�lement � la r�alisation de cette gare pour autocars, il convient d'am�liorer sensiblement la " gestion " du site. Une s�rie de propositions sont faites par la Direction de l'am�nagement urbain pour faciliter la circulation et l'information sur le site de Montmartre, elles sont reprises partiellement dans la communication, mais sans calendrier pr�cis de mise en oeuvre. On apprend ainsi qu'une signal�tique touristique sera mise en place, que la cr�ation d'un espace d'accueil et de sensibilit� et de visite de Montmartre est � l'�tude. Quand ? Comment ? Et avec qui tout cela sera-t-il mis en oeuvre ? Ces quelques timides bonnes intentions seront-elles r�alis�es un jour ?
Plus g�n�ralement la question de savoir quelle autorit� est en charge de la promotion touristique du site de Montmartre est pos�e. Elle est d'ailleurs pos�e je crois pour d'autres sites. La Mairie de Paris et l'Office du tourisme sont en effet totalement absents de Montmartre. En lieu et place nous disposons d'un Syndicat d'initiative priv�, le seul para�t-il en France de ce type ; le Syndicat d'initiative du Vieux Montmartre, dont je m'�tonne qu'il ne soit m�me pas cit� dans la communication. Quels sont les liens entre la Ville de Paris, l'Office du tourisme et ce Syndicat ? Comment les actions de ce Syndicat s'int�grent-elles dans la politique touristique de la Ville ? Je pense qu'il devrait y avoir une r�flexion sur cette question. Il n'est pas normal que la collectivit� publique parisienne ne soit pas repr�sent�e au sein d'un organisme qui par ailleurs, semble-t-il, b�n�ficie de son aide.
Je souhaiterais donc que sur ces questions, et sur cette question particuli�rement, l'adjoint au Maire de Paris puisse nous apporter les indispensables r�ponses que nous attendons. Merci.
(Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste).
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole � M. BOULENGER de HAUTECLOCQUE.
M. Jean-Marc BOULENGER de HAUTECLOCQUE. - Merci Monsieur le Maire.
Monsieur le Maire, Mes Chers Coll�gues, nous nous f�licitons de la place que vous avez consacr�e au tourisme d'affaires dans la communication que vous venez de nous faire. Les retomb�es �conomiques de ce type de tourisme sont en effet consid�rables pour la Capitale : selon les derni�res estimations disponibles, elles auraient g�n�r� en une ann�e plus de 20 milliards de francs de chiffre d'affaires, dont 14 milliards de d�penses directes ou indirectes de la part des visiteurs ou des exposants des foires et salons qui se tiennent pour leur grande majorit� au Parc des Expositions de la Porte de Versailles.
En Allemagne, les villes et les landers ont �tabli que 4 deutsche marks d�pens�s pour la location ou pour l'entr�e dans un salon rapportent 3 deutsche marks aux h�teliers, restaurateurs et autres prestataires de services indirects, quand le salon est destin� au grand public, et 7 deutsche marks s'il s'agit d'un salon professionnel.
N'oublions pas par ailleurs que la seule signature de contrats pendant la dur�e des salons fran�ais - et je rappelle que Paris accueille les trois quarts des salons sp�cialis�s et 90 % de l'activit� des salons internationaux - repr�sente pour les entreprises nationales un chiffre d'affaires de 150 milliards de francs par an, correspondant � 250.000 emplois directs. En termes d'emplois la seule activit� de Paris-Expo, nouvelle appellation du Parc des Expositions de la Porte de Versailles, g�n�rerait 20.000 �quivalents-emplois temps plein.
Par ailleurs, vous rappelez, Monsieur le Maire, que Paris a �t� class� en 1995 pour la 17e ann�e cons�cutive premi�re ville de congr�s dans le monde. On le voit clairement, c'est dans ce domaine des congr�s et salons que nous excellons, c'est donc l� qu'il faut porter notre effort prioritaire, il faut afficher une volont� claire de la Ville dans ce domaine. C'est l� un enjeu d'une port�e majeure pour la Ville de Paris.
Quelles sont les donn�es du probl�me ? Nous disposons d'atouts importants, tels que notre position centrale en Europe, la situation � quelques minutes du centre de Paris du parc des Expositions de la Porte de Versailles, et du Palais des Congr�s. Le premier parc h�telier d'Europe, l'offre culturelle, la qualit� du r�seau de transports et de communications, ou encore la pr�sence des administrations centrales, des si�ges sociaux r�gionaux d'un grand nombre d'entreprises fran�aises ou �trang�res.
Nos handicaps : m�me si la r�alit� est fort �loign�e du discours catastrophiste de certains, sont la multiplication des infrastructures en Europe, notamment en Allemagne, l'insuffisante coordination jusqu'� maintenant des actions men�es par les organismes publics et priv�s et de la gestion des grandes infrastructures, des tarifs moins comp�titifs que nos concurrents �trangers, mais aussi la mondialisation de l'�conomie, l'int�gration plus grande des industriels avec leurs fournisseurs et la perte de parts de march� par l'industrie fran�aise, je pense notamment au secteur de la machine-outil.
C'est pourquoi nous nous r�jouissons des choix que vous nous annoncez aujourd'hui. Je pense tout particuli�rement � la fusion au sein de l'Office du tourisme de Paris-Promotion et du Bureau des congr�s et salons de Paris. Il est, en effet, essentiel d'int�grer le tourisme d'affaires dans une strat�gie d'ensemble, rien ne justifiant une dichotomie entre ce dernier et le tourisme grand public.
Nous sommes heureux de vous entendre formuler, Monsieur le Maire, le souhait d'une vraie coordination entre les grandes infrastructures. C'est le seul moyen de valoriser leur pluralit�, notamment en mati�re tarifaire.
Enfin, nous notons avec satisfaction que le tourisme d'affaires sera au coeur des conventions d'objectifs �labor�es par l'Office du tourisme qui seront soumises chaque ann�e � notre Assembl�e.
Un autre point nous para�t particuli�rement important dans cette communication, c'est la volont� que vous exprimez, Monsieur le Maire, d'am�liorer la synergie entre les infrastructures, les organisateurs de salons et l'Office du tourisme. Il est, en effet, indispensable que ces trois acteurs entretiennent des relations �troites en mati�re de tarif, de calendrier et de promotion commune.
Je le disais tout � l'heure, l'enjeu que repr�sentent les salons et les congr�s est d'une port�e majeure pour l'avenir �conomique de Paris. En ce domaine, notre premi�re priorit� est la modernisation du Parc des expositions de la porte de Versailles.
Nous connaissons ses exceptionnels atouts, mais il est indispensable de rem�dier � ses handicaps. Ceux-ci sont, pour l'essentiel, au nombre de trois :
- l'exigu�t� des espaces, qui rend malais�es les op�rations d'installation et de manutention ;
- le stationnement des v�hicules, et tout particuli�rement des autocars, qui cr�e lors des grandes manifestations des nuisances tr�s importantes pour la vie du quartier ;
- enfin, les tarifs pratiqu�s � l'�gard des exposants, moins comp�titifs que ceux des concurrents �trangers.
J'ajouterai que l'�troitesse des espaces libres, la confusion des flux de visiteurs et de v�hicules, l'encombrement d�sordonn� des emprises situ�es entre les grands axes urbains et les halls d'exposition, sont des inconv�nients tr�s importants. Ils p�nalisent fortement le fonctionnement du Parc des expositions ainsi que l'agr�ment des visiteurs et l'attrait de Paris-Expo. Ils g�n�rent des nuisances pour le stationnement et la circulation des riverains, et je n'oublie pas ici que je suis un �lu du 15e arrondissement.
Tout cela peut �tre corrig� par un effort massif d'investissement et de modernisation.
Incontestablement, la Soci�t� d'exploitation du parc des expositions peut en assurer l'essentiel en empruntant avec la garantie de la Ville.
Faut-il que la Ville accepte de percevoir une redevance moindre ? La r�ponse � cette question est complexe. La Ville doit en tout cas contribuer directement � l'am�nagement d'espaces publics autour du Parc.
Nous nous f�licitons tout particuli�rement de votre volont�, Monsieur le Maire, d'accomplir cet effort budg�taire important.
Permettez-moi de sugg�rer que l'on fasse de ce plan l'un des objectifs de Paris 2000. Le programme de r�habilitation de l'�quipement actuel entrepris l'an pass� le mettra aux normes les plus modernes � l'issue, en 2005, des trois �tapes qui le composent.
Le nouveau hall 4, sans poteaux int�rieurs, et ses abords qui distinguent espaces pi�tons et circulation des camions, t�moigne d�j� du renouveau de Paris-Expo.
En ce qui concerne le futur, je me f�licite tout sp�cialement, en tant qu'�lu du 15e, du report des acc�s des camions au voisinage du boulevard p�riph�rique, avec la cr�ation d'une terrasse de 16.000 m�tres carr�s pour les accueillir et de l'augmentation des capacit�s de stationnement pour les v�hicules l�gers, avec la cr�ation de 1.000 places suppl�mentaires.
La mise en place d'une signal�tique intelligente pour laquelle un projet de d�lib�ration nous est soumis aujourd'hui participe �galement de la prise en compte de notre souci de fluidifier la circulation automobile aux abords du Parc et de faciliter l'acc�s aux diff�rents parcs de stationnement situ�s dans son enceinte.
En ce qui concerne les tarifs, il est clair que ce n'est pas la redevance vers�e � la Ville qui fait que les prix sont sup�rieurs � ceux de la concurrence. La vraie r�ponse tient � la taille des salons : plus ils sont grands, plus les exposants y sont nombreux, plus les prix sont bas. En France, les industriels sont moins nombreux, les salons plus petits, et par cons�quent les tarifs plus �lev�s. C'est un probl�me qui tient � la structure industrielle du pays.
A cela, il existe des rem�des, notamment en agissant sur la dur�e des salons.
En tout �tat de cause, c'est un probl�me de " fine tuning ", pour employer le jargon industriel anglo-saxon, qui ne justifie pas de remise en cause profonde.
Pour nous r�sumer, nous prenons acte avec une grande satisfaction, Monsieur le Maire, de votre volont� de faire de Paris-Expo le plus attractif des parcs d'exposition europ�ens.
Un mot aussi du Palais des congr�s de la porte Maillot, premier palais des congr�s au monde, pour lequel la Ville a permis d'indispensables travaux d'extension et de modernisation entrepris par la Chambre de commerce et d'industrie � travers une nouvelle concession. C'�tait l� une action indispensable quand on sait que les retomb�es �conomiques pour la Capitale du Palais des congr�s sont du m�me ordre que celles de Paris-Expo.
J'ai not� avec int�r�t votre souci, Monsieur le Maire, d'�tudier en relation �troite avec l'Etat les conditions de r�novation et d'exploitation future du Grand Palais � l'�ch�ance de l'an 2000. L'Etat a en effet clairement manifest� son intention d'utiliser commercialement cet espace hors des p�riodes de manifestations culturelles. Sa situation centrale et son caract�re prestigieux le rendront � coup s�r fort attractif. La Ville, propri�taire du terrain, doit sans nul doute faire entendre sa voix sur ce dossier.
En conclusion, je tiens � vous dire, Monsieur le Maire, combien nous nous r�jouissons de votre volont� de mettre en valeur le tourisme dans son ensemble � Paris. Nous vous soutenons totalement dans cette d�marche. C'est � un v�ritable changement de mentalit� que vous nous conviez pour exploiter � leur mesure les avantages exceptionnels de Paris en mati�re touristique. Avec vous, nous sommes pr�ts � relever ce d�fi.
C'est l� aussi un objectif national, sachant que le tourisme parisien, c'est 30 % du tourisme fran�ais. Les int�r�ts de Paris et ceux du pays sont par cons�quent convergents. Il est imp�ratif qu'ils pr�valent sur toute autre consid�ration.
A cette question essentielle est suspendu l'avenir de Paris en tant que capitale touristique europ�enne. Puisse l'int�r�t g�n�ral l'emporter sur toute consid�ration partisane.
Merci, Monsieur le Maire.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris-Libert�s ").
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - La parole est � Mme SCHNEITER.
Mme Laure SCHNEITER. - Monsieur le Maire, l'un des attraits de Paris, ce qui attire tant de visiteurs, c'est encore la diversit� de ses quartiers, ses richesses architecturales et culturelles. Paris n'est pas non plus une ville-mus�e fig�e dans le temps, vid�e de toute vie.
Vous citez parmi ses atouts la qualit� de son environnement urbain. Pourtant, celui-ci ne cesse de se d�grader. Les int�r�ts du tourisme devraient rejoindre les int�r�ts des habitants. Or, ils sont trop souvent contradictoires en raison de choix politiques inadapt�s.
Tout est fait pour l'automobile. Les ruelles du coeur de Paris sont envahies de voitures, les trottoirs sont �troits, il est impossible de marcher en toute tranquillit� dans le Marais, sur la Butte-Montmartre ou dans les rues de Saint-Germain. Il serait pourtant bien agr�able, tant pour les Parisiens que pour les �trangers qui nous rendent visite, de se promener dans des rues pi�tonnes et non pas sur un plateau pi�tonnier comme aux Halles, mais dans des rues r�serv�es aux pi�tons, aux cyclistes, formant un r�seau sur tout Paris. Je vous ai souvent parl� de ce " R�seau Vert " qui mobilise les associations. Je ne doute pas qu'il serait un atout consid�rable tant pour les Parisiens que pour les touristes et les jeunes touristes.
De nombreuses villes europ�ennes - Munich, Vienne, Rome, Amsterdam - ont su sauvegarder leur centre historique et contenir la mar�e automobile avec son cort�ge de nuisances : pollution de l'air, bruit, mais aussi pollution visuelle. Comment voulez-vous appr�cier la beaut� d'une rue, d'un monument, au milieu d'un gigantesque embouteillage ?
Les Grands Boulevards vont �tre revaloris�s, selon votre expression, mais les probl�mes de circulation sont totalement ignor�s alors qu'ils sont la cl� d'une v�ritable " revalorisation ". Il en ira de m�me pour le r�am�nagement de la place de la Madeleine qui continuera � �tre encercl�e par un flot de voitures.
Porte de Versailles, nous en reparlerons, vous ne parlez que de " fluidifier la circulation automobile " qui empoisonne, des mois durant et depuis des ann�es, la vie de milliers de riverains.
Sur la Butte-Montmartre, il ne faut pas limiter mais interdire purement et simplement la circulation des autocars. Il est tellement plus agr�able de d�couvrir le quartier � pied ou de prendre le funiculaire !
L'invasion de Paris par les autocars est une question qui m�rite d'�tre trait�e, d'abord en dissuadant leur venue dans Paris par des am�nagements aux portes de Paris. Trop souvent, on les retrouve circulant dans les couloirs de bus, stationnant, moteur en route, de mani�re anarchique, parfois m�me en double file. Les riverains du boulevard de Clichy en savent quelque chose !
Les quais �tant transform�s en v�ritables autoroutes urbaines, pi�tons et touristes ne peuvent plus profiter des bords de Seine. La Ville est coup�e de son fleuve. Sur la voie expresse rive droite, il n'y a plus ni quais, ni berges et, par cons�quent, ni promeneurs, ni p�cheurs, ni peintres du dimanche. Et que dire des tours du Front de Seine ou du Minist�re des Finances, les pieds dans l'eau ?
Vous devez cesser d'ab�mer les quartiers pittoresques, les monuments et les perspectives de Paris, c�l�bres dans le monde entier.
Heureusement, on ne g�cherait plus aujourd'hui l'esplanade des Invalides avec la Tour Montparnasse ou les Champs-Elys�es avec les tours de La D�fense, mais le beffroi de la gare de Lyon, par exemple, est noy� au milieu des tours et la Grande Biblioth�que d�j� encadr�e de cubes de b�ton !
Je ne vois pas pourquoi vous ouvrez le " tiroir " parcs et jardins dans votre communication sur le tourisme. Bien s�r, plus une ville a de jardins, plus elle est agr�able aux habitants comme aux touristes. J'en profiterai pour d�noncer � nouveau que plus de jardins priv�s ont �t� d�truits que d'espaces verts cr��s, que le min�ral l'emporte sur le v�g�tal dans tous les nouveaux jardins et que les bois de Boulogne et de Vincennes ne repr�sentent pas 1.841 hectares, mais 792 hectares 700 de bois, si l'on tient compte de toutes les emprises et constructions qui y existent !
En revanche, il serait int�ressant d'�tudier des possibilit�s d'aires de pique-nique dans de nombreux parcs et jardins parisiens.
Je m'�tonne que les centres sp�cialis�s dans l'h�bergement des jeunes ne repr�sentent que 2.900 places ; il y a donc de gros efforts � faire pour construire davantage d'auberges de jeunesse, m�me si cela ne rapporte pas d'argent. Trop de jeunes ou m�me de gens modestes qui aimeraient visiter Paris ne peuvent s'offrir des journ�es � 1.000 F.
L'urbanisme galopant de ces trente derni�res ann�es a fait perdre beaucoup de leur charme � de nombreux quartiers de Paris. Il faut que cessent les d�molitions, les Z.A.C. traumatisantes. Nous devons pr�server, mettre en valeur, r�habiliter des quartiers de Paris qui ont s�duit tant de personnes � travers le monde. Je citerai le pr�sident de " S.O.S.-Paris ", M. Philippe DENIS : " Les quelques villes d'Europe qui ont su marier le charme du site, des monuments du pass� et les commodit�s d'une ville moderne, attirent des foules qui viennent simplement se promener dans les rues. Ces rues que Le Corbusier et ses disciples voulaient supprimer ! On va � Prague, on vient encore � Paris, qui va � Brasilia ? "
Une politique du tourisme, c'est aussi une bonne politique des d�placements et de l'urbanisme au b�n�fice des Parisiens, des amoureux de Paris, des jeunes et de tous ceux qui n'ont pas encore pu visiter Paris !
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole � M. RIOU.
M. Alain RIOU. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, je voudrais intervenir bri�vement sur des sujets qui portent � la fois sur la question touristique et la sph�re culturelle.
Au moment de la pointe touristique maximale, c'est-�-dire pendant l'�t�, et alors qu'un nombre certain de Parisiens sont aussi pr�sents � Paris, l'activit� culturelle dont la Ville de Paris a la responsabilit�, autour notamment de " Paris-quartiers d'�t� ", est fort restreinte, m�me si elle est de qualit�.
Lorsque l'on compare, par exemple, Londres, o� existe une profusion de spectacles vivants du d�but � la fin de l'�t�, on est sid�r� par l'�troitesse de l'offre parisienne. De surcro�t, cette offre est circonscrite dans quelques lieux centraux, m�me si depuis l'arriv�e de mairies de gauche � Paris, vous avez, � la suite de notre demande, fait quelques l�gers progr�s en la mati�re !
Cette derni�re remarque me permet d'encha�ner sur ma deuxi�me r�flexion :
La sollicitude culturelle et touristique de la Mairie de Paris � l'�gard de l'ensemble du territoire parisien est tr�s in�gale. La quasi-totalit� des festivals, carnavals, foires, organis�s par les quartiers de l'Est parisien le sont exclusivement par les associations que vous aidez peu ou pas et qui ne re�oivent d'aide logistique que des mairies d'arrondissement dont nous savons, par ailleurs, que vous leur plaignez les moyens d'animation culturelle.
Faire d�couvrir une ville � des touristes, c'est essayer de leur faire d�couvrir toute la ville et pas seulement ses centres historiques. Quand certains s'�garent dans un arrondissement de 100.000 � 200.000 habitants, que faites-vous pour qu'ils se rep�rent ? Il serait n�cessaire de cr�er des antennes touristiques en utilisant un des lieux les plus fr�quent�s pour renvoyer � d'autres lieux ou curiosit�s. Ainsi, pour donner un exemple, dans le 20e, le lieu le plus fr�quent� est curieusement un �tablissement qui ne se pr�te pas normalement � cela, puisque c'est le cimeti�re du P�re-Lachaise, lieu hautement symbolique s'il en est, visit� par des centaines de milliers, voire des millions de personnes.
Pourquoi ne pas r�fl�chir s�rieusement � l'installation, non pas �videmment dans le cimeti�re lui-m�me, mais dans ses abords, de l'antenne touristique du 20e, afin de valoriser tous les aspects de cet arrondissement et de l'Est parisien ?
Ce n'est bien s�r qu'un exemple lanc� pour ouvrir une r�flexion g�n�rale sur le sujet des antennes touristiques dans les lieux les plus fr�quent�s des arrondissements de l'Est parisien. J'insiste en tout cas sur le fait que les retomb�es �conomiques pour ces quartiers ne seraient pas n�gligeables alors qu'ils connaissent des difficult�s croissantes dans ce domaine.
Derni�re remarque : elle vise � vous inviter � prendre davantage en charge au plan touristique, les monuments, lieux et sites culturels qui rel�vent directement ou principalement de la Ville de Paris. Certes, certains le sont, mais ils sont d�j� fort connus. Je veux parler des autres : l'accueil, la valorisation des abords, le renvoi plus syst�matique sur les charmes environnants o� les monuments, lieux ou sites similaires ou voisins sont encore insuffisamment mis en ?uvre ! Ce n'est pas parce que Paris est beaucoup visit� gr�ce notamment � l'Etat, qui l'a beaucoup valoris� sous le double septennat de Fran�ois Mitterand que la Ville de Paris doit rester inerte. Sa t�che est d'une autre nature, mais il faut qu'elle l'accomplisse compl�tement. Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, du Mouvement des citoyens et communiste).
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole � M. Pierre GABORIAU, adjoint au maire charg� du tourisme, pour r�pondre � l'ensemble des intervenants.
M. Pierre GABORIAU, adjoint, rapporteur. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, certains orateurs ont souhait� des explications compl�mentaires et des pr�cisions en ce qui concerne les domaines particuliers li�s au tourisme et � la promotion de notre Capitale.
Je veux tout d'abord remercier mes coll�gues, MM. LEBEL, CASSAGNE et BOULENGER de HAUTECLOCQUE qui se sont f�licit�s d'abord de la volont� du Maire de Paris de classifier Paris en station class�e, de vouloir la rationalisation des nouvelles structures touristiques et de poursuivre l'effort de soutien au tourisme parisien.
Je reprendrai donc sans esprit pol�mique ou partisan, les questions, afin de vous apporter les r�ponses souhait�es que j'ai �tablies en collaboration avec certains de mes coll�gues sur des dossiers relevant principalement de leurs comp�tences et de leur responsabilit�, sur des communications �galement que le Maire doit faire prochainement, je pense en particulier � la Seine.
Cela me permet �galement, avant de vous r�pondre, de remercier personnellement chacune et chacun de mes coll�gues adjoints sectoriels qui ont, comme je viens de le dire, des comp�tences et des responsabilit�s s'apparentant au tourisme et � la promotion de notre Capitale, et pour lesquels un travail en commun et une concordance t�moignent d'une bonne harmonisation, et ceci pour le bien des Parisiennes et des Parisiens ainsi que des institutionnels et professionnels des m�tiers de tourisme.
Je voudrais �galement � cet instant remercier la Direction du D�veloppement Economique et de l'Emploi, dirig�e par M. VILLOTTE qui, depuis sa cr�ation, a en charge le d�veloppement �conomique de notre Capitale et l'emploi, priorit� qui, comme vous le savez, est celle du Maire de Paris dans cette mandature et dans laquelle le tourisme apporte une large contribution.
Vous m'avez donc pos� des questions, mes chers coll�gues, qui concernent � la fois les orientations strat�giques de l'Office du tourisme de Paris restructur�, le probl�me des autocars dans Paris, l'utilisation de la Seine, le probl�me de la taxe de s�jour, les �v�nements, comme la Coupe du Monde de Football, le tourisme d'affaires, salons et congr�s, la place de la marche et du v�lo dans notre Capitale, et le tourisme vert.
Je commencerai donc par vous r�pondre sur les orientations strat�giques que nous pouvons demander � l'Office du tourisme de Paris, et comme le Maire l'a dit tout � l'heure, qui seront pr�sent�es lors d'une prochaine s�ance � la rentr�e.
Ces objectifs peuvent �tre de trois ordres.
Accro�tre les flux touristiques �manant des march�s les plus porteurs. C'est, pour Paris, nous l'avons identifi� avec le concours des professionnels, l'Italie, l'Espagne et la Grande Bretagne ; sur les march�s plus lointains : le Japon, l'Asie du Sud-Est, l'Am�rique du Sud et les Etats-Unis.
L'�volution de la croissance �conomique, la r��valuation des monnaies et le d�veloppement des flux que nous avons constat�s pendant les premiers mois de l'ann�e 1997, expliquent l'int�r�t que nous portons pour ces diff�rentes raisons � ces march�s. L'Office du tourisme abordera donc diff�remment les march�s proches et les march�s lointains.
N�anmoins, dans les deux cas, l'objectif sera de rechercher le concours financier des transporteurs comme des professionnels �trangers afin d'abonder les budgets. L'objectif sera �galement d'organiser un partenariat �troit avec les professionnels parisiens dans le but d'�tablir un plan d'action conforme � leurs attentes.
Sur les march�s proches, l'Office cherchera � d�velopper la client�le des courts s�jours tout au long de l'ann�e, en particulier au travers de campagnes de publicit� r�alis�es avec les transporteurs qui mettront en avant la diversit� de l'offre parisienne.
Sur les march�s lointains, il s'agira plut�t de participer � des grands salons ou expositions consacr�s au tourisme, de cr�er des �v�nements porteurs pour la destination Paris, avec le concours des professionnels du tourisme parisien, mais aussi des entreprises dont l'activit� se situe � la p�riph�rie du tourisme. Je veux parler, par exemple, de l'agro-alimentaire ou de la mode.
Pour l'ensemble des actions qui seront engag�es, l'Office s'attachera � �valuer les retomb�es. Il veillera � r�aliser des campagnes de publicit�, produits qui sont, vous le savez, beaucoup plus ais�ment chiffrables que des campagnes d'image, � l'exemple de ce qui a �t� r�alis�, � l'�chelle limit�e l'an pass�, par l'utilisation de la subvention exceptionnelle de 2 millions de francs que le Conseil de Paris a bien voulu attribuer et qui a abouti � un budget global de plus de 4 millions de francs gr�ce � l'abondement de partenariats fran�ais et �trangers.
(M. le Maire de Paris reprend sa place au fauteuil de la pr�sidence).
La disposition d'un cr�dit d'un montant significatif permettra de disposer d'un v�ritable budget de promotion susceptible de donner � Paris les moyens de lutter efficacement contre la concurrence de grandes villes �trang�res.
Pouvoir disposer d'un v�ritable budget est d'autant plus urgent que nous sommes � la veille de la Coupe du monde de football 1998 et que cette manifestation, tout naturellement, engendrera pour l'Office du Tourisme de Paris un certain nombre de surco�ts. Je veux parler du renforcement du dispositif d'information des march�s �trangers, de l'int�gration de la coupe du monde et de ses partenaires � nos actions de promotion, et enfin la r�alisation d'op�rations sp�ciales en particulier dans le domaine du tourisme d'affaires et sur les march�s lointains qui auront pour objectif de capter sa client�le � haute contribution entre les matches.
Il faut souligner la tr�s forte attente des professionnels du tourisme parisien dans ce domaine, le C.F.O. concentrant ses moyens exclusivement � l'organisation de la comp�tition et au remplissage des stades.
Voil�, mes chers coll�gues, les diff�rentes orientations qui peuvent �tre retenues � court terme par l'Office du tourisme de Paris et qui seront, bien entendu, pr�sent�es en concertation avec la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris et les professionnels du tourisme.
J'aborderai maintenant le probl�me des autocars, largement �voqu� par les diff�rents orateurs. Je remercie d'ailleurs tous ceux qui l'ont �voqu� puisque je comprends leurs pr�occupations ; il s'agit bien, en effet, d'un v�ritable probl�me qui, faute de solution, finira in�vitablement par nuire � l'activit� du tourisme m�me.
En p�riode d'affluence, vous l'avez rappel�, on d�nombre quelque 1.500 cars par jour dans les rues de Paris constituant, par endroit, d'intol�rables murailles qui masquent les monuments eux-m�mes et asphyxient toute vie alentour.
Trop de cars tuera le tourisme. Vouloir les chasser tous rel�verait, bien entendu, de l'utopie suicidaire.
La solution de bon sens consiste donc � les organiser et, de fa�on plus large, � faire en sorte qu'ils trouvent leur juste place dans une organisation raisonn�e des d�placements touristiques � Paris.
C'est un sentiment partag� par les professionnels du tourisme eux-m�mes qui �prouvent de plus en plus de difficult�s � exercer convenablement leurs missions dans les conditions actuelles.
Le Maire de Paris a souhait� cette volont� d'organisation d�s sa prise de fonction et l'a clairement exprim�e lors de la communication sur les d�placements qu'il a prononc�e le 25 novembre dernier.
Permettez-moi de vous en rappeler les grandes orientations et de faire un point sur la situation.
Il s'agit d'abord de limiter tr�s fortement le stationnement des autocars sur la voie publique et d'en att�nuer leur circulation. Il s'agit �galement de diversifier les modes de d�placement touristique en proposant des moyens attractifs de substitution, en particulier des navettes routi�res et fluviales.
J'insiste sur le fait que la mise en oeuvre de cette nouvelle politique doit et ne peut se faire qu'en concertation avec l'ensemble des partenaires concern�s sur la base des documents g�n�raux exprimant les intentions et les engagements mutuels de chacun pour l'am�lioration des d�placements touristiques dans la Capitale. Il s'agira, en premier lieu, d'une charte pour un meilleur accueil des autocars et de leurs passagers. Elle sera le fruit des propositions �mises par la Ville, la Pr�fecture de police et les professionnels eux-m�mes. Elle sera soumise � leur approbation. Le travail est en cours, il est suivi, �videmment, par mon coll�gue Bernard PLASAIT en charge de ce secteur. Je souhaite �videmment que ce travail aboutisse le plus rapidement possible.
Il s'agira ensuite de la mise au point d'un document d�finissant les conditions d'exploitation des lignes proposant des excursions r�guli�res dans Paris en autocars portes ferm�es. Cela revient � cr�er ce que dans le jargon professionnel on appelle des " excursionnistes " qui sillonnent quotidiennement nos rues, et dans des conditions souvent difficiles.
En troisi�me lieu, je souhaite qu'aboutissent prochainement de nouveaux projets de lignes touristiques r�guli�res dont l'int�r�t est d'offrir aux touristes individuels libert�, lisibilit� et qualit� de service. Ces lignes, dont deux existent d�j�, vous le savez, " Ballabus " et " Cars rouges ", r�pondront � un cahier des charges pr�cis et s'articuleront sur des centres d'�changes ou d'int�r�t historiques.
On peut imaginer compter, au nombre de celles-ci, des lignes de fiacre sur des sites particuliers.
L'ambition de cette nouvelle politique s'appuie sur des possibilit�s offertes par les r�centes r�alisations de parc de stationnement souterrain, et sur le d�veloppement de parc relais en p�riph�rie tel que celui de la Porte Maillot.
Vous entendrez dire que le bilan de la fr�quentation de ces ouvrages on�reux reste modeste. C'est vrai. Ils sont une condition n�cessaire pour parvenir aux objectifs annonc�s mais cette condition n'est pas suffisante. C'est parce qu'on l'a consid�r� comme le premier �l�ment d'un r�seau qui pourra �tre compl�t� par la mise � disposition de nouvelles plates-formes.
Ils se doivent d'�tre pratiques et attractifs, tant sur le plan des services que sur celui des tarifs. Ils doivent constituer de v�ritables p�les d'�changes inter-modaux pour que des ruptures de charges entre l'autocar occasionnel et des r�seaux de transport touristiques organis�s dans Paris, y soit possible dans les meilleures conditions.
A ce titre, la qualit� du service offert par le parc de stationnement pour autocars ouvert � Bercy, l'an pass�, est exemplaire. L'ouvrage jouera, je crois, son r�le lorsque seront greff�s, en 1998, METEOR, la navette fluviale dont les appontements sont d�j� r�alis�s et la future ligne touristique r�guli�re.
Une action d'information et de promotion de ces mesures doit �tre men�e par l'interm�diaire des fili�res professionnelles, l'Office du Tourisme bien s�r mais �galement les agences de voyages, les transporteurs, les �tablissements touristiques en g�n�ral.
Cette action doit �tre men�e � une �chelle internationale pour �tre pleinement efficace. Parall�lement, il conviendra d'encourager une int�gration technique et financi�re de ces mesures dans les prestations touristiques : circuits, lieux de stationnement, choix des modes de transport, billet TIC, couplant visites et navettes.
Il faut �galement noter qu'une Brigade sp�cialis�e, charg�e de faire respecter les emplacements r�serv�s aux autocars a �t� cr��e en avril 1996. Je souhaite, � ce point, remercier tout particuli�rement mon coll�gue Bernard PLASAIT et ses services, pour le formidable travail qu'ils ont d�j� r�alis�, et de l'aide constante qu'ils m'apportent sur le plan touristique dans ce dossier tr�s sensible.
J'aborderai maintenant le probl�me de l'utilisation de la Seine. Comme je l'ai annonc� tout � l'heure, le Maire de Paris fera une communication sur la Seine, lors d'une prochaine s�ance mais je veux vous dire quelques mots � ce sujet car c'est �videmment pour le tourisme parisien un axe majeur.
Notre ambition est qu'il serve davantage encore. Je me r�jouis donc de la remise en service des navettes fluviales qui, de mai � septembre, assurent toutes les 25 minutes, la desserte de 6 escales prestigieuses, entre le Port de la Bourdonnais et l'H�tel-de-Ville.
Nous travaillons � faire en sorte que ce type de service puisse �tre �tendu � des conditions �conomiques acceptables, ce qui suppose le d�veloppement de p�les d'activit�s, et d'�changes pratiques et fr�quent�s, le long de la Seine.
C'est un projet, vous l'imaginez, de longue haleine, faisant intervenir de nombreux partenaires. C'est un projet qui pr�sentera un r�el int�r�t le jour o� l'on parviendra � mettre en service des billets combin�s transport et visites.
Je souhaite remercier, � cet instant sur ce sujet, mes coll�gues LEGARET et RIVRON.
Vous m'avez ensuite interrog�, mes chers coll�gues, sur la coupe du monde de Football et son organisation.
Paris veut relever le d�fi des grands �v�nements. Une grande manifestation, sous r�serve qu'elle soit r�ussie, est excellente en termes de retomb�es �conomiques et m�diatiques.
Elle provoque un effet " boule de neige " sur d'autres d�cideurs �trangers en qu�te d'une destination. Toutefois, il faut absolument veiller � ne pas �touffer la destination elle-m�me afin de ne pas faire fuir les touristes traditionnels qui redoutent les perturbations.
Dans un m�me esprit, nous devrons nous assurer aupr�s des professionnels que les prix restent raisonnables. Vous avez �t� plusieurs � �voquer ce point.
Il est donc n�cessaire de bien anticiper l'�v�nement pour se donner le temps de bien communiquer.
Dans ce domaine, l'Office du Tourisme de Paris qui n'a pas vocation � �tre organisateur de manifestations, assurera par contre la promotion de cet �v�nement majeur vers les publics concern�s.
Plusieurs solutions sont � l'�tude dans Paris, des kiosques avec des h�tesses, des lignes t�l�phoniques, des bornes interactives, qui outre la Coupe du Monde, pourront bien entendu �tre � la fois utilis�es pour d'autres op�rations et celles de l'an 2000 �galement.
Il faut savoir que la Coupe du Monde devrait attirer 500.000 touristes suppl�mentaires par rapport aux 5 millions de touristes traditionnels � cette �poque � Paris ; les matches auront lieu dans Paris au Parc-des-Princes, et que pr�alablement, � chaque match sera pr�sent� un clip sur notre ville, ce qui permettra � des dizaines de millions de t�l�spectateurs d'avoir un oeil particulier sur notre ville capitale.
Vous avez �galement, mes chers coll�gues, parl� de la taxe de s�jour. Je voudrais rappeler que la taxe de s�jour a �t� d�cid�e par notre ville pour permettre � la Capitale de se donner les moyens suppl�mentaires � la mesure de l'immense d�fi � relever pour permettre aux professionnels du tourisme de d�velopper leur activit�.
Cette solution pr�sente l'avantage de ne plus faire supporter l'effort par les seuls Parisiens.
L'usage du produit de cette taxe est r�serv� aux d�penses ou aux op�rations qui contribuent directement ou indirectement � l'activit� touristique de Paris.
Le Comit� d'orientation et de concertation du tourisme, que j'ai r�uni au d�but de cette ann�e, d�cide de cette affectation. La cl� de r�partition entre d�penses directes et indirectes, est naturellement toujours �volutive.
Le Maire de Paris a souhait�, il l'a dit dans sa communication, qu'une part plus importante soit consacr�e aux d�penses directes. Tel sera donc le sens de la convention annuelle qui liera la Ville et l'Office du tourisme de Paris, dont j'ai rappel� les quelques objectifs tout � l'heure.
S'agissant des d�penses indirectes, notamment dans le domaine culturel, la part du produit de la taxe de s�jour dans le montant des cr�dits budg�taires qui sont allou�s aux institutions culturelles concern�es n'exc�de pas 20 %.
Maintenant examinons le tourisme d'affaires, secteur des salons et congr�s. Pour l'accueil des salons internationaux, ma coll�gue Isabelle de KERVILER en a rappel� les grandes lignes tout � l'heure.
Paris d�tient la premi�re place europ�enne tant sur le plan du nombre de visiteurs que sur le plan du nombre d'exposants.
Les chiffres compar�s de 1993 � 1995, nous n'en avons pas de plus r�cents, font appara�tre un accroissement de 21,8 % du nombre de visiteurs ; 34,4 % des surfaces factur�es, 30,9 % du nombre d'exposants.
Cette position, nous l'avons tous rappel�, doit �tre cependant d�fendue et confort�e.
Paris-Expo poss�de le taux le plus fort de fr�quentation en Europe avec 4,8 millions de visiteurs, devant Fiera-Milano : 3 millions, et Londres : 2,6 millions.
Quant au nombre d'exposants, Paris occupe la troisi�me place avec 37.200 participants derri�re Francfort et Birmingham.
Paris-Expo est le quatri�me parc europ�en par la taille et l'un des tout premiers par le taux de fr�quentation. Le bilan de 1995 montre une forte activit� qui a permis de d�gager un r�sultat en progression de plus de 5 %. Il a accueilli pr�s d'une centaine de grands salons grand public ou professionnels, parmi lesquels des �v�nements d'une importance �conomique majeure, par exemple la Foire de Paris.
La d�fense de cette position a conduit la Ville, autorit� conc�dante de la soci�t� d'exploitation de Paris-Expo, � encourager et accompagner un ambitieux programme de modernisation que nous avons rappel� en ce d�but de s�ance. Ce programme doit permettre au parc de conserver sa place �minente en mati�re de salons nationaux et internationaux.
Compte tenu de l'ampleur de ces travaux, qui sont � la hauteur de l'enjeu �conomique repr�sent� par ce secteur d'activit�, le Conseil de Paris a, vous vous en souvenez, d�cid� le 26 mars 1996 de proroger la concession jusqu'en 2026.
De plus, la Ville de Paris �tudie avec la S.E.P.E. les conditions d'am�lioration et d'am�nagement des abords de la Porte de Versailles en int�grant la n�cessaire am�lioration de son environnement, c'est ce qu'a �voqu� tout � l'heure notre coll�gue Mme SCHNEITER.
A l'initiative de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris, un programme d'extension du Palais des congr�s a �t� �galement commenc�. Son ach�vement pr�vu en 1998 permettra � la surface d'exposition de doubler, la surface commerciale sera augment� de plus du tiers et un amphith��tre de 600 places construit, notamment pour multiplier les manifestations jumelant congr�s et salons.
La Ville de Paris a d'ores et d�j� pris un certain nombre de mesures afin de mener des actions avec les �tablissements d'accueil des congr�s et des expositions. Une r�flexion commune pour l'adaptation de la fonction salons et congr�s doit �tre men�e.
Dans un esprit de renforcement du partenariat avec la Chambre, le Maire de Paris a pris l'initiative de proposer au pr�sident de la Chambre la mise en place de r�unions de concertation, en liaison �troite avec les professionnels et l'Etat, afin de d�finir les orientations strat�giques pour le d�veloppement et la promotion des activit�s de la communication �conomique.
Vous avez enfin abord� le probl�me de la marche et des v�los, Madame SCHNEITER. Je voudrais simplement signaler que les nombreux itin�raires de d�couverte de Paris � pied, que mentionnent les guides touristiques et que la Ville s'efforce, chaque jour, d'am�liorer, sont transmis par l'Office du tourisme de Paris.
En ce qui concerne le v�lo, je me bornerai � attirer votre attention sur le lancement, ce 18 juin, d'une op�ration " v�lo �t� 1997 " men�e par la S.N.C.F. avec le concours de la Mairie de Paris et du Conseil r�gional. Elle a pour objectif de faire d�couvrir Paris et l'Ile-de-France en v�lo � partir d'une vingtaine de gares, dont trois parisiennes, Montparnasse, Austerlitz et Paris-Est, en proposant location et randonn�es � travers notre ville.
Ainsi, vous le voyez, Paris, par les actions volontaires qu'elle a men�es ces derniers mois, se trouve-t-elle aujourd'hui en mesure de proposer de nouveaux moyens de d�couverte.
Vous avez �galement abord� le probl�me du tourisme vert.
Je voudrais juste rappeler que l'activit� touristique proprement dite des parcs et jardins de Paris est perceptible de fa�on tr�s forte.
Cr�� en 1987, ce service accueillait plus de 55 personnes avec un seul conf�rencier. Aujourd'hui, plus de vingt conf�renciers travaillent et ont accueilli plus de 20.000 personnes.
Ces chiffres ne comptabilisent pas les visites organis�es directement par la Mairie de Paris dans ses nombreux parcs, jardins et cimeti�res soit pour 1996 plus de 25.000 visiteurs.
La Direction des Parcs et Jardins propose tout au long de l'ann�e animations, concerts et expositions horticoles qui concourent �galement au d�veloppement touristique de notre Capitale.
Monsieur RIOU, vous avez �voqu� tout � l'heure le tourisme fun�raire.
Je voudrais vous dire qu'en effet un int�r�t croissant du public se d�veloppe pour ce tourisme-l�. C'est la raison pour laquelle nous avons demand� � la Direction qui a en charge les cimeti�res de mettre en place une s�rie de publications et plans avec mention des principales personnalit�s inhum�es au P�re-Lachaise, vous l'avez �voqu�, � Montmartre et � Montparnasse, des itin�raires � th�me sur les �crivains, les peintres, les mar�chaux d'empire enterr�s au P�re-Lachaise. D'autres publications sont actuellement en pr�paration.
A noter enfin que ce service re�oit quotidiennement des demandes d'information sur les parcs et jardins de la part des journalistes, architectes paysagistes, �tudiants et particuliers �trangers ainsi que de nombreuses demandes d'autorisation de filmer et de photographier.
Un effort sera donc fait en mati�re d'accueil et d'�dition en anglais de brochures et de documents diffus�s g�n�ralement par l'Office du tourisme de Paris.
Voil�, mes chers coll�gues, Monsieur le Maire, les pr�cisions que je souhaitais apporter aux interventions de mes coll�gues.
Je reprendrai juste, pour terminer, quelques points particuliers qui ont �t� �voqu�s.
Monsieur BLOCHE, sur le tourisme des jeunes, je crois qu'on ne peut pas, et je l'avais rappel� moi-m�me dans ma communication, dire que la Ville ne s'int�resse pas au tourisme des jeunes. Je crois que les 2.900 lits de centre d'h�bergement, permettent de r�pondre � la demande tout au long de l'ann�e puisque m�me en p�riode charg�e d'�t�, le taux d'occupation de ces centres n'atteint que 90 %.
Vous avez ensuite parl� de la commission extra-municipale. Je crois qu'elle a pour but, comme le Maire l'a souhait�, de coordonner justement les politiques des diff�rents secteurs li�s au tourisme.
Les difficult�s de ces secteurs, que vous avez �t� nombreux � aborder, tels les d�placements, l'urbanisme, la culture, tous ces secteurs qui font partie des d�l�gations de mes coll�gues, pourront �tre rassembl�es, discut�es de fa�on coordonn�e au sein de cette commission extra-municipale.
Vous avez enfin, Monsieur BLOCHE, parl� du partenariat C.C.I.P. et Ville de Paris. Si un quotidien a parl� de " torchon br�lant ", je crois que ce n'est absolument pas le cas. Le Maire de Paris et la Chambre ont red�fini ensemble le partage d'un certain nombre d'actions � mener. Le partenariat est fid�le. D'ailleurs, il a �t� confort� dans le cadre de la cr�ation du Comit� d'Expansion �conomique de Paris. La Chambre de commerce est toujours partie prenante � l'Office, m�me s'il est vrai qu'elle s'est d�sengag�e financi�rement quelque peu pour cette ann�e et l'an prochain, mais il n'y a pas de " torchon br�lant ".
Madame DURAND, vous avez abord� le probl�me de l'absence de politique touristique. Je crois qu'avec, � la fois la communication du Maire et les �l�ments que j'ai pu vous apporter, vous ne pouvez pas dire que rien n'a �t� fait depuis l'intervention sur le tourisme, en 1992.
Beaucoup de sujets ont �t� abord�s. Vous avez dit qu'il n'y avait pas de calendrier, pas d'objectif, pas assez de moyens. Je crois que tout ce qui a �t� dit ce matin, en particulier par le Maire, d�montre le contraire.
Vous avez �voqu� des propositions � propos de la concertation. La concertation s'exerce tout au long de l'ann�e, en particulier avec les h�teliers, les restaurateurs, les professionnels du tourisme en g�n�ral, d'abord au sein du Comit� de concertation et d'orientation du tourisme, demain avec la commission extra-municipale mais, au-del� de ces r�unions, avec un travail de terrain puisque les professionnels, vous le savez, sont r�guli�rement r�unis dans le Conseil d'administration de l'Office du tourisme de Paris et puis �galement tout au long de l'ann�e avec les responsables dans chaque arrondissement.
Monsieur LEBEL, je vous remercie de ce que vous avez dit, vous f�licitant de la restructuration et de la politique ambitieuse en mati�re de tourisme. Vous avez insist� sur la taxe de s�jour, pour qu'elle permette d'am�liorer l'accueil. Je crois que c'est un sujet sur lequel j'ai �galement insist� personnellement.
Vous souhaitez une meilleure utilisation de cette enveloppe, le Maire s'y est engag� ; aujourd'hui, je crois sans aucun doute qu'une grande partie de cette enveloppe financi�re sera consacr�e � la fois � la promotion et � l'am�lioration de l'accueil.
Je ne peux que me r�jouir du soutien que votre groupe apporte � l'am�nagement des abords de la Tour Eiffel, c'est en effet un endroit prestigieux de notre Capitale, et l'am�nagement des abords contribuera � la rendre encore plus agr�able. L'am�nagement des abords de Notre-Dame �galement.
Monsieur SARRE, vous avez fait part de votre d�ception sur la communication ; je ne peux �videmment partager cette analyse, puisque de grands progr�s ont �t� faits depuis la communication de 1992. Vous vous r�jouissez - et cela me fait plaisir - de la proc�dure de classement de Paris en station class�e et du regroupement des structures. Vous abordez la politique du tourisme avec des priorit�s : maintenir le flux du tourisme de masse, d�velopper une offre touristique plus diversifi�e, soutenir le tourisme d'affaires, favoriser le tourisme de d�couverte, je crois, Monsieur SARRE, que nous partageons tout � fait ces points l�, que le Maire et moi-m�me avons pu les d�velopper tout au long de la matin�e, et donc cette politique avec vos priorit�s sont d�j� les n�tres.
Le lancement d'un projet de taxis-bus, que vous avez �voqu�, peut �tre une proposition int�ressante ; il s'agira pour mon coll�gue en charge des d�placements, de la circulation et du stationnement, de faire cette �tude et de donner bien entendu son avis ; mais je crois que cela est difficile aujourd'hui, compte tenu du fait que les touristes venant � Paris consacrent un forfait financier complet qui int�gre d�j� les d�placements en autocar dans notre Ville et qu'il sera difficile de leur demander une contribution suppl�mentaire pour payer le trajet des taxis-bus.
Vous souhaitez un am�nagement d'un camping peut-�tre dans le bois de Vincennes, pourquoi pas ? Je dirai quand m�me qu'aujourd'hui le terrain de camping du bois de Boulogne est loin d'�tre complet tout au long de l'ann�e et m�me en p�riode d'�t� o� il reste encore quelques places.
Quant � l'ouverture d'une auberge, j'ai rappel� tout � l'heure qu'elle n'�tait pas compl�te en p�riode d'�t� ; je crois donc qu'il n'est pas aujourd'hui d'une n�cessit� absolue d'en ouvrir une nouvelle.
Monsieur DUMAIT, vous avez fait part de votre �tonnement sur la taxe de s�jour et sur le tourisme en lui-m�me, je vous rappellerai que le tourisme est une comp�tence de par la loi du 23 d�cembre 1992 des communes ; il faut donc confier � l'Office du tourisme les missions d'accueil et d'information ainsi que de promotion de la commune, en coh�rence avec le Comit� r�gional du Tourisme.
Monsieur CARESCHE enfin, vous avez regrett�, et vous avez fait des reproches sur la m�thode du Maire de Paris dans cette communication ainsi que dans celles qui pr�c�dent, et vous regrettez le manque de concertation. Comme je viens de l'indiquer je crois qu'il est tout � fait faux de dire qu'il n'y a pas de concertation.
Vous abordez le probl�me du tourisme � Montmartre et le probl�me des autocars ; le Maire de Paris, apr�s concertation avec des associations de commer�ants et de riverains, prendra sa d�cision sur l'interdiction totale des cars sur la butte Montmartre ; mais sachez qu'en effet c'est une de nos pr�occupations et qu'il faut prendre une d�cision, que le Maire nous rendra tr�s rapidement dans ce domaine.
Enfin, s'agissant du Syndicat d'initiative de Montmartre, sachez que je me rapproche de ce syndicat pour en �tudier les objectifs et en effet peut-�tre avoir une repr�sentation de notre Ville dans son Conseil d'administration.
Voil�, Messieurs, mes chers coll�gues, Monsieur le Maire, ce que je pouvais vous dire et apporter comme compl�ment d'information aux interventions de mes coll�gues. Et je veux vous rappeler combien je me r�jouis, Monsieur le Maire, de votre volont� de faire en sorte que le tourisme apporte plus encore � notre Capitale.
(Vifs applaudissements sur les bancs des groupes " Paris-Libert�s " et " Rassemblement pour Paris ").
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur GABORIAU. Nous allons maintenant passer � l'examen des comptes administratifs de fonctionnement et d'investissement de la Ville. Conform�ment � la r�glementation en vigueur je vais donc m'absenter pendant ce d�bat.
(M. Jacques DOMINATI, premier adjoint, remplace M. le Maire de Paris au fauteuil de la pr�sidence. M. le Maire de Paris quitte l'h�micycle).

Juin 1997
Débat
Conseil municipal
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