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36- 1997, DLH 76 - Autorisation à M. le Maire de Paris de signer avec la S.E.M.E.A.-XV un bail à caractère emphytéotique portant location des terrains communaux situés 5 et 13-13 bis, impasse du Mont-Tonnerre (15e). - Réalisation à l'adresse par la S.E.M.E.A.-XV d'un programme de construction comprenant 18 logements locatifs intermédiaires et 39 emplacements de stationnement. - Participation de la Ville de Paris au financement de l'opération et octroi de sa garantie pour le service des intérêts et l'amortissement des emprunts à contracter par la S.E.M.E.A.-XV.



M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration DLH 76 : autorisation � M. le Maire de Paris de signer avec la S.E.M.E.A.-XV un bail � caract�re emphyt�otique portant location des terrains communaux situ�s 5 et 13-13 bis, impasse du Mont-Tonnerre, dans le 15e arrondissement.
Je donne la parole � Mme SCHNEITER.
Mme Laure SCHNEITER. - Monsieur le Maire, les deux charmantes impasses du Mont-Tonnerre et de l'Astrolabe, habit�es essentiellement par des artistes, ont failli �tre d�truites en raison d'un projet d'extension du mus�e Bourdelle et d'une op�ration immobili�re c�t� pair de l'impasse du Mont-Tonnerre.
Pendant quinze ans, les projets les plus fantaisistes et irr�alistes se sont succ�d�s, mais ils n'ont heureusement pas abouti gr�ce � la r�sistance farouche des habitants, dont j'ai �t� bien souvent le porte-parole.
La Ville a revu ses projets et l'essentiel a �t� sauv�.
Les artistes, les charmantes maisons du d�but du XIXe si�cle, les ateliers et courettes sont toujours l�. Je voterai, par cons�quent, pour ce projet, qui pourrait toutefois encore �tre am�lior�.
Pour les 5, 13 et 13 bis, impasse du Mont-Tonnerre se posent plusieurs probl�mes.
Tout d'abord parce que le mur de la construction est mitoyen et en appui sur l'immeuble des n� 4 et 6, impasse de l'Astrolabe. Le mur aveugle de ce nouvel �difice va surplomber de 6 m�tres le deuxi�me �tage du 4-6, impasse de l'Astrolabe, ce qui va plonger, une fois encore, dans la p�nombre une partie des logements existant.
L'immeuble, 4-6, impasse de l'Astrolabe, qui a �t� enti�rement restaur� et qui est un des derniers t�moins de ce qu'�tait une belle maison villageoise du d�but du XIXe si�cle dans le faubourg de Vaugirard a �t� couvert de graves fissures lors de la d�molition d'un autre immeuble qui avait �t� faite en d�pit du bon sens.
Vous imaginez combien les habitants sont inquiets devant ce nouveau chantier � venir !
D'autre part, nous aurions pr�f�r� � la r�alisation d'un programme P.L.I. un programme P.L.A., car il y en a fort peu dans le 15e, et il faut absolument permettre � des personnes aux revenus modestes de pouvoir rester ou de se r�installer dans cet arrondissement. N'oubliez pas que la r�novation bulldozer du 15e a vid� peu � peu les quartiers populaires qui le constituaient : ouvriers, retrait�s, artisans, familles aux petits m�tiers, petits commer�ants ; toute cette diversit� sociale qui rendait ces quartiers vivants et chaleureux a disparu. Certes, il ne s'agit que de 18 logements, mais il faut un d�but � tout.
Les habitants sont �galement choqu�s de voir que la Ville, qui poss�de six lots aux 4-6, impasse de l'Astrolabe, refuse de les louer ou de les vendre, et les laisse se d�grader. Pourquoi, alors que ces lots seraient facilement louables ou achetables ? L'impasse du Mont-Tonnerre a fait beaucoup parler d'elle l'�t� dernier, au moment o� des familles d'origine za�roise ont �t� expuls�es d'un squat. Je suis de celles qui d�fendent les squatters en g�n�ral car on a trop tendance � les consid�rer comme des pestif�r�s, des individus dangereux et n�fastes � leur voisinage. C'est une attitude ind�cente.
M. Philippe GOUJON, adjoint. - Ce sont des trafiquants de drogue !
Mme Laure SCHNEITER. - Ce sont le plus souvent des personnes, des familles qui sont dans la plus grande d�tresse, qui ne demandent qu'� vivre comme tout le monde, qui ont besoin de logements d�cents et que nous avons le devoir d'aider. Toutefois je reconnais que cela ne leur ouvre pas droit � �tre relog�s en priorit� sur place...
M. Philippe GOUJON, adjoint. - Ce sont des d�linquants !
Mme Laure SCHNEITER. - ... il y a des listes d'attente de personnes demandant un logement depuis de nombreuses ann�es, commen�ons par respecter l'ordre de ces listes, il faut que les plus anciennes demandes soient les premi�res satisfaites.
Je voudrais quand m�me aussi souligner un fait assez choquant, c'est que la soci�t� immobili�re qui voulait se d�barrasser des locataires qui n'avaient pas de relogement au 8 de l'impasse du Mont-Tonnerre, a commenc� par mettre un " meneur " qui a donc cr�� un squat, c'�tait un meneur qui �tait de m�che avec la soci�t� immobili�re, qui a amen� d'autres za�rois qui eux �taient totalement innocents et qui se sont fait exploiter. Il para�trait qu'� l'heure actuelle ce meneur za�rois et la dame qui s'occupait de cette soci�t� immobili�re sont tous les deux en prison. Moi j'aimerais bien que ces pratiques cessent. Apr�s, �videmment, d'autres za�rois sont venus, qui �taient parfaitement normaux, si j'ose dire, et de bonne foi, et � l'heure actuelle c'est effectivement " Droit au Logement " qui essaye de voir comment les reloger dans Paris. Mais je voulais faire quand m�me cette parenth�se.
Quant aux 39 places de stationnement, elles seront effectivement utiles. Voil� un cas o� la construction d'un parking est justifi�e, c'est rare que je le dise.
M. Michel BULT�, adjoint. - Il faut le souligner, Madame SCHNEITER !
Mme Laure SCHNEITER. - Sa cr�ation est souhait�e par les habitants car les probl�mes de voitures gar�es n'importe comment dans ces impasses, notamment au fond, �taient tr�s mal v�cus par les riverains, mais ce suppl�ment de places de stationnement n'a de sens que si elles �taient r�serv�es exclusivement aux riverains, ce qui n'est h�las pas le cas...
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Votre conclusion Madame ?
Mme Laure SCHNEITER. - ... et si le stationnement est interdit dans ces impasses afin de les d�gager, � l'exclusion de quelques aires de livraison si besoin est.
Ce projet est encore sujet � critique, mais nous revenons de si loin que j'aurais mauvaise gr�ce � ne pas le voter.
M. Michel BULT�, adjoint. - Tr�s bien !
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole sur le m�me projet de d�lib�ration � M. BLET.
M. Jean-Fran�ois BLET. - Monsieur le Maire, je sais gr� tout d'abord � M. BULT� des r�ponses qu'il s'est engag� � apporter sur le sort de l'immeuble qui me pr�occupait, je lui serais aussi reconnaissant de bien vouloir accepter que l'essence m�me d'un �lu �cologiste est de se pr�occuper de l'environnement, c'est l� m�me son identit� et sans �tre grand p�dagogue nul n'ignore, Monsieur LEGARET, qu'il n'est pas de texte sans contexte.
M. Michel BULT�, adjoint. - Oh !
M. Jean-Fran�ois BLET. - Le secteur Astrolabe-Mont-Tonnerre situ� le long de la Rue de Vaugirard, � deux pas de la Gare Montparnasse, vestige de l'ancien village de Vaurigard jusqu'en 1862, est l'un des derniers vestiges de l'ancien quartier Montparnasse qui jusque dans les ann�es 50 faisait la joie des parisiens avant que l'invasion des bureaux fasse un peu table rase du Montparnasse des ann�es folles.
De cette d�vastation la S.E.M.E.A.-XV est loin d'�tre exempte de toute responsabilit�, pour employer un euph�misme ; qu'elle s'obstine dans cette voie ne peut que nous inqui�ter ; que la S.E.M.E.A.-XV choisisse de construire des logements P.L.I. et non du P.L.A. dans un quartier plut�t ais� de la Capitale nous inqui�te tout autant, la mixit� serait la bienvenue ; que la S.E.M.E.A.-XV enfin construise 39 places de stationnement au lieu des 18 exig�es, soit un peu plus de 21 places, et ce quelle que soit la demande des riverains, le tout dans une impasse �troite, n'est gu�re acceptable.
Cette inflation automobile et les surcro�ts de pollution qu'elle entra�ne contredit, Monsieur le Maire, votre volont� toute discursive de r�duction de la circulation automobile. Il faut savoir, Monsieur le Maire, braver l'impopularit� et r�sister aux demandes inconsid�r�es de riverains mal inform�s des ravages incontestables sur la sant� publique dus � la pollution automobile, et diam�tralement contraires aux demandes, par contre oh combien justifi�es, de cr�ation de jardins de proximit� par des riverains soucieux de la qualit� de leur cadre de vie. A tout le moins, l'inflation de places de parkings dans une impasse para�t plus qu'inappropri�e, franchement r�dhibitoire. Au pire, Monsieur le Maire, revoyez cette localisation inepte et surtout reprenez le contr�le de la S.E.M.E.A.-XV.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole � M. BULT� pour r�pondre aux deux orateurs.
M. Michel BULT�, adjoint, au nom de la 6e Commission. - Merci, Monsieur le Maire. Avant de r�pondre � Mme SCHNEITER et � M. BLET, je dirai � M. BLET que j'ai le sens de la parole donn�e et le sens de la parole tenue, donc, Monsieur BLET, comme je vous l'ai indiqu� tout � l'heure, nous monterons une r�union, parce que je suis tr�s sensible � l'environnement, pour examiner la situation des immeubles que vous avez �voqu�s tout � l'heure.
En ce qui concerne le secteur Astrolabe-Mont-Tonnerre, je rappellerai qu'il a fait l'objet d'un arr�t� de d�claration d'utilit� publique le 30 mars 1993. La S.E.M.E.A.-XV, tr�s bonne soci�t� de la Ville...
M. Philippe GOUJON, adjoint. - Excellente.
M. Michel BULT�, adjoint, rapporteur. - ... a �t� d�sign�e afin d'y r�aliser deux programmes de logements P.L.I., l'un au 5, impasse du Mont-Tonnerre, comprenant 5 logements, et le second au 13, impasse du Mont-Tonnerre, comprenant 13 logements ; les permis de construire ont �t� d'ailleurs d�livr�s respectivement les 7 Juillet et 31 ao�t 1995. Je rappellerai que le surco�t observ� dans cette op�ration est de 17.450 F le m�tre carr� habitable et cela se justifie d'une part par l'exigu�t� de la parcelle, difficile d'acc�s et d'autre part par le nombre de places de stationnement impos� au titre de la d�claration d'utilit� publique et souhait�, je le rappelle, Madame SCHNEITER, par les riverains lors de l'enqu�te publique. En effet, le commissaire-enqu�teur avait pr�conis� la r�alisation de places de stationnement suppl�mentaires dans ce programme, compte tenu de la demande locale. Un pr�t bancaire de 2,4 millions sera d'ailleurs mobilis� afin de financer ces places compl�mentaires.
Par ailleurs, ce programme P.L.I. r�pond au souci de mixit� sociale souhait� dans l'arrondissement, puisque la S.E.M.E.A.-XV s'est vu confier la r�alisation de deux autres programmes, je le rappelle, l'un en P.L.A. et l'autre en P.L.A.T.S. Il s'agit du programme Fondary-Croix Nivert o� nous allons r�aliser 62 P.L.A. et 16 P.L.A.T.S. et �galement un programme au 13, rue d'Alleray, de 13 P.L.A.
Alors je voulais rassurer pleinement Mme SCHNEITER, notre souci premier est bien de pr�server la mixit� sociale, y compris dans ces arrondissements de l'ouest de Paris.
Je vous remercie Mes Chers Coll�gues.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je remercie M. BULT� et je donne la parole � M. Philippe GOUJON.
M. Philippe GOUJON, adjoint. - Juste un mot, Monsieur le Maire, pour dire que d�cid�ment les Verts se complaisent dans l'ill�galit� ! D'abord Mme BILLARD tout � l'heure d�fendait la consommation de stup�fiants, et maintenant Mme SCHNEITER prot�ge les squats. Pour ma part je voudrais rendre hommage � l'action du Pr�fet de police qui a expuls� les za�rois dont il �tait question, � notre demande, ces za�rois qui causaient de nombreux troubles � l'ordre public dans le quartier - les p�titions des riverains en t�moignent - ainsi que des d�lits de toutes sortes, comme par exemple le trafic de stup�fiants. Les choses sont bien claires.
Je pr�cise d'ailleurs, pour que l'information de nos coll�gues soit totale, qu'en Conseil d'arrondissement les socialistes ont m�me propos� le relogement de ces za�rois squatters sur place dans les immeubles sociaux nouvellement construits.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je remercie M. GOUJON et je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DLH 76.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt� � la majorit�, les groupes socialiste et apparent�s, communiste, Mmes BILLARD, SCHERER, TAFFIN, MM. BLET et DUMAIT ayant vot� contre, M. REVEAU s'�tant abstenu. (1997, DLH 76).

Juin 1997
Débat
Conseil municipal
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