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2020 PP 30 - Délégation de pouvoir accordée au Préfet de police par le Conseil de Paris dans certaines matières énumérées par l’article L. 2122-22 du Code général des collectivités territoriales. Voeu déposé par les groupes SOCA, PCF-FG, GEP, UDI-MODEM, "Génération.s" et RG-CI : "Faire face à la crise sanitaire et preparer le déconfinement".


Mme�LA MAIRE DE PARIS.- Il a �t� convenu, avec les pr�sidents, d?un d�bat organis� sur ce th�me. Je voudrais, bien s�r, remercier ici l?ensemble des pr�sidents de groupe, majorit� comme opposition, remercier aussi les maires d?arrondissement pr�sents. Et donc, nous allons d�buter ce d�bat organis�. Apr�s mon intervention, je donnerai la parole � M. le Pr�fet de police, puis aux orateurs des groupes, comme convenu en conf�rence d?organisation avec Patrick BLOCHE. Chacune et chacun, dans le temps de parole imparti � son groupe, pourra, bien s�r, s?exprimer.

Mes chers coll�gues, je vous remercie d?�tre pr�sents aujourd?hui pour ce Conseil de Paris exceptionnel que nous avons souhait� r�unir, tant il nous semblait imp�ratif que la d�mocratie parisienne continue � vivre, qu?elle continue � s?exprimer dans cette crise majeure que notre pays et notre ville traversent.

Je tiens � remercier celles et ceux qui ont pris part � l?organisation de ce moment important, � Patrick BLOCHE, mon adjoint, ainsi qu?� l?ensemble des pr�sidentes et pr�sidents de groupe qui font vivre ici l?expression de notre pluralit� d�mocratique. C?est aussi notre r�ponse � la crise sanitaire.

Avant de d�buter mon propos, je tiens aussi, bien s�r, � adresser toute ma reconnaissance � Emmanuel GR�GOIRE, mon premier adjoint, et � Anne SOUYRIS, mon adjointe en charge de la sant�, qui ont �t�, � tous les instants - je dirais matin, midi et soir, jour et nuit - � mes c�t�s. Merci � eux. Je veux associer, d?ailleurs, � ces remerciements, le docteur Patrick PELLOUX qui nous a accompagn�s aussi tout au long de cette crise.

Paris traverse, avec le monde, une crise in�dite de par sa nature, de par son ampleur, de par ses cons�quences multiples, �conomiques, sociales, mais bien s�r, avant tout sanitaires et humaines. Car si cette crise �prouve notre capacit� de r�sistance collectivement, elle est aussi v�cue intimement par chacun d?entre nous. Elle est v�cue diff�remment selon que l?on soit touch� directement ou indirectement, selon que l?on doive se rendre au travail ou que l?on puisse rester chez soi, selon que l?on vive en famille ou isol�, selon que l?on soit dans un environnement violent ou apais�, selon que l?on mange ou non � sa faim. Cette crise exacerbe les in�galit�s, met en lumi�re les injustices, rend inacceptable ce que la r�signation du quotidien avait fini parfois par nous faire tol�rer.

Je veux, au nom des Parisiennes et des Parisiens, partager la peine de celles et ceux qui ont perdu un parent, un proche, un ami. J?ai une pens�e pour tous ceux qui s?en sont sortis, mais qui mettront des semaines � s?en remettre. Et je veux saluer l?engagement de toutes celles et ceux qui, par leur travail, leur d�vouement, leur engagement, ont permis � notre ville de continuer � vivre.

Depuis le 17�mars dernier, les Parisiennes et les Parisiens sont confin�s chez eux, ce qui repr�sente un d�fi pour l?une des villes les plus denses au monde. Un d�fi pour celles et ceux qui vivent dans de petits appartements. Un d�fi pour les familles, mais aussi pour les personnes seules et isol�es. Un d�fi lorsque l?on doit continuer � travailler ou, au contraire, lorsque l?on cherche du travail. Un d�fi, bien s�r, lorsque l?on est s�par� des siens. Alors que nous entamons la septi�me semaine de confinement, je veux saluer la patience, le sens des responsabilit�s et le civisme dont font tr�s largement preuve les Parisiens en d�pit de la duret� du confinement.

Le respect des r�gles pos�es par le Gouvernement a permis de freiner la progression de l?�pid�mie de Covid-19 et d?�viter l?engorgement tant redout� des services de r�animation. Dans ces services, partout en France - et notamment en Ile-de-France, qui reste, bien s�r, comme vous le savez, l?une des r�gions les plus touch�es par l?�pid�mie - les soignants se battent toujours, jour et nuit, pour sauver des vies. Je veux ici dire tr�s solennellement "merci" aux soignants, aux m�decins de ville, aux infirmi�res, au personnel de l?A.P.-H.P. et des cliniques priv�es�: merci de prendre soin de nous.

Pour rendre hommage � ces femmes et � ces hommes en premi�re ligne dans la lutte contre l?�pid�mie, j?ai propos� � notre Assembl�e de d�cerner, lors de notre prochaine r�union, la Citoyennet� d?honneur de la Ville de Paris � ces femmes et ces hommes. Je tiens aussi, en votre nom, � adresser ma profonde reconnaissance au personnel intervenant dans les E.H.P.A.D.

Cette reconnaissance, elle va, bien s�r, aussi aux agents du service public municipal parisien qui sont sur le terrain pour assurer la continuit� des services publics indispensables�: la s�curit�, la propret�, l?accueil des enfants, mais aussi les services sociaux et fun�raires, sous l?attentive direction de P�n�lope KOMIT�S. Titulaires ou volontaires, tous sont mobilis�s pour que la Ville puisse continuer � fonctionner malgr� tout. Leur d�vouement et leur implication font honneur au service public parisien.

En votre nom, je veux leur dire merci, comme je tiens, bien s�r, aussi � remercier les pompiers, les policiers, Monsieur le Pr�fet de police, les secouristes, mais aussi les commer�ants, les caissi�res et les caissiers, les coursiers, les gardiennes et gardiens d?immeubles, les chauffeurs de taxi, les conducteurs de bus et de m�tro. En somme, toutes celles et tous ceux dont on parlait si peu jusque-l�. Ils ont �t� l�, et gr�ce � eux, notre ville a tenu le choc. Ils ont droit � notre immense gratitude.

D�s le d�but de la crise, avec Emmanuel GR�GOIRE, mon premier adjoint, avec les 20 maires d?arrondissement, avec mes adjoints - et je les en remercie -, notre priorit� absolue a �t� de veiller � ce que leur mission s?effectue dans des conditions qui pr�servent leur sant� et leur s�curit�. J?ai aussi demand� que leur mobilisation, celle de nos agents, soit reconnue de mani�re tr�s concr�te, et donc, j?ai souhait� qu?une prime leur soit vers�e d�s la paye du mois d?avril. Cette reconnaissance s?adresse aussi, bien s�r, aux agents qui travaillent � distance ainsi qu?� celles et ceux que la situation emp�che de travailler, mais qui, en restant chez eux, contribuent aussi � limiter les effets de cette crise sanitaire.

C?est ensemble, Parisiennes et Parisiens, confin�s, professionnels de la sant� � l?h�pital et en ville, agents du service public sur le terrain et � distance, que nous traversons cette crise. C?est ensemble aussi que nous affrontons la douleur de la perte, car cette �pid�mie a emport� des proches, des parents, des amis, des coll�gues de travail et aussi des agents de la Ville. Je le redis ici�: nos pens�es vont vers eux. Et le 18�mai prochain, nous leur rendrons un hommage avec l?ensemble du Conseil de Paris.

Les mesures d�j� mises en ?uvre�:

Face au virus, la Ville n?a pas tard� � agir, en lien �troit et coordonn�, quotidiennement, avec les autorit�s sanitaires, avec l?Assistance publique - les H�pitaux de Paris, avec M. le Pr�fet de police qui assume la responsabilit� de pr�fet de zone, et bien s�r, avec le Pr�fet de R�gion Ile-de-France. Et je veux remercier l?ensemble de ces autorit�s tr�s chaleureusement pour la confiance et la fluidit� avec laquelle nous avons pu travailler, et que nous continuons, bien s�r, � travailler.

D�s les premiers signes de propagation de l?�pid�mie, vers fin janvier, des dispositions �taient prises � la Ville pour assurer la continuit� du service public municipal. Et au tout d�but de la crise, l?ensemble des personnels requis pour assurer les fonctions essentielles ont pu ainsi �tre �quip�s des protections n�cessaires.

Pour moi, la protection des agents ne se discute pas, et je le dis clairement�: aujourd?hui, nous avons mis � disposition des masques, mais il y aura aussi des tests. Et en compl�ment, un dispositif complet d?information des Parisiennes et des Parisiens, aussi, a �t� mis en place via le site "paris.fr", actualis� quotidiennement, et via le "39 75", dont les �quipes ont �t� renforc�es pour r�pondre 7 jours sur 7 et �tre � pied d??uvre.

Pour assurer le respect des mesures de confinement, des fermetures ont �t� prononc�es pour les espaces enregistrant une trop grande fr�quentation, et la pratique de l?activit� sportive a aussi �t� encadr�e, en coordination totale avec M. le Pr�fet de police, que je salue et remercie � nouveau. Des agents de la future police municipale, sous l?impulsion de Colombe BROSSEL, ont particip� et continuent � participer � l?application de ces mesures, en parfaite coordination avec la police nationale.

Dans tous les domaines essentiels, des mesures ont �t� prises, que j?ai d�taill�es � l?ensemble des Conseillers de Paris dans 2 courriers�: du 4 et du 27�avril. Je ne reviendrai, bien s�r, ici, que sur certaines des mesures, pour vous parler ensuite de la strat�gie que nous vous proposons d?adopter dans la perspective de sortie du confinement.

Pour tout le temps que durera cette crise, la Ville entend se tenir, bien s�r, aux c�t�s des personnels de sant�. Depuis le 16�mars, nous avons mis � leur disposition une partie des stocks strat�giques des masques dont nous disposions. Plus de 5�millions de masques ont �t�, au total, distribu�s aux h�pitaux de l?A.P.-H.P., aux structures accueillant des publics fragiles, dont, bien s�r, les E.H.P.A.D. J?ai tenu � les �quiper imm�diatement dans l?objectif de permettre un port syst�matique du masque par les personnels, sans oublier, bien s�r, les m�decins de ville, les infirmiers et infirmi�res lib�rales, que nous avons �galement �quip� en urgence d�s le d�but de cette crise pour qu?ils puissent continuer � �tre aux c�t�s des Parisiennes et des Parisiens.

Pour faciliter le travail de ces personnels, les bailleurs sociaux de la Ville ont mis 240 logements � leur disposition, et un accueil exceptionnel - merci � Ian BROSSAT d?avoir travaill� sur ce sujet - de leurs enfants dans les cr�ches, les �coles et les coll�ges parisiens, a �t� mis en place. Merci � Patrick BLOCHE. Cet accueil, qui a �t� �tendu aux enfants de pompiers, de policiers, d?agents de services fun�raires, mais aussi aux commerces alimentaires, notamment lors de la p�riode des vacances scolaires. Et nous avons obtenu le fait que nous puissions continuer � garder ces enfants.

La protection des personnes �g�es est tr�s vite apparue comme une priorit� en raison de leur fragilit� face au virus. Plusieurs campagnes ont �t� men�es via le dispositif "Chalex" pour rejoindre les personnes �g�es et isol�es, et les orienter vers les services offerts par la Ville. Je veux remercier Galla BRIDIER, l� aussi, pour son engagement � mes c�t�s et pour le travail qu?elle a effectu�. Les �quipes de "Paris en Compagnie" nous ont �t� fort utiles. Elles ont �t� mobilis�es pour �tre aux c�t�s de nos anciens. Des artistes sont venus leur donner un coup de main. Je veux vraiment les remercier. La Protection civile de Paris, aussi, contribue efficacement � travers une plateforme t�l�phonique. Voil� de nombreux exemples de solidarit� - il y en a eu - � l'�gard de nos a�n�s.

Mais concernant les personnes r�sidant en E.H.P.A.D. municipaux ou priv�s, avec mes adjointes, Galla BRIDIER, mais aussi Anne SOUYRIS, et avec Dominique VERSINI, nous avons tr�s vite pris des pr�cautions pour qu?elles soient le moins possible expos�es au virus. Pour faire face � la situation tr�s difficile dans ces �tablissements, j?ai d�cid� sans attendre d?organiser un d�pistage massif des personnels, des r�sidents, y compris asymptomatiques, d�pistage qui se poursuit et qui a �t� �tendu aux �tablissements accueillant aussi des personnes en situation de handicap, et aux C.H.U. Et je me r�jouis, d'ailleurs, que l?A.R.S. ait souhait� �tendre ce dispositif � l?ensemble des E.H.P.A.D. de l?Ile-de-France.

Pour mettre � l?abri les publics vuln�rables, 14 gymnases parisiens ont �t� propos�s � l?Etat en attendant des solutions individuelles plus adapt�es, comme les mises � l?abri dans des h�tels ou dans des h�bergements, permettant d?isoler beaucoup mieux les personnes. Durant la crise, 13 bains-douches municipaux, aussi, en cabine individuelle, ont �galement ouvert gratuitement.

Pour lutter contre la pr�carit� dans laquelle la crise a pr�cipit� de nombreuses personnes, avec Dominique VERSINI, nous avons renforc� l?aide alimentaire en lien avec les associations et l?Etat. Et chaque jour, ce sont 15.000 repas qui sont distribu�s � Paris dans les restaurants solidaires du C.A.S.-V.P., devant les paroisses, gr�ce aux maraudes de la Protection civile, du Samu social et gr�ce, aussi, � la solidarit� et � la g�n�rosit� des Parisiens.

Je veux saluer l?exceptionnelle mobilisation citoyenne sans laquelle rien de tout cela n?aurait �t� possible. D�s le d�but de cette crise, des milliers de Parisiennes et de Parisiens ont pris part aux actions de solidarit� d�ploy�es avec les associations, soit de leur propre initiative, soit en r�ponse � un appel lanc� par la "Fabrique de la Solidarit�". L� aussi, combien l?exp�rience acquise dans les "Nuits de la Solidarit�" et avec la "Fabrique de la Solidarit�" nous ont �t� utiles pour �tre r�actifs et r�pondre � cette crise in�dite. Cet �lan nous rappelle l?engagement incroyable dont sont capables les Parisiennes et les Parisiens en toutes circonstances, mais aussi leur unit� dans les �preuves.

Mobilis�e, la Ville le restera pour les familles, et notamment pour les plus d�munies d?entre elles. Une aide exceptionnelle a d?ores et d�j� b�n�fici� � pr�s de 29.000 foyers - plus de 50.000 petits Parisiens - afin de pallier la fermeture des cantines scolaires et des march�s alimentaires. Je veux remercier ici, d?ailleurs, le directeur de la C.A.F. de Paris, qui nous a accompagn�s notamment pour que cette aide puisse �tre diffus�e � travers les aides et les circuits C.A.F. qui permettaient de toucher directement chacune de ces familles. Je veux vraiment les remercier tr�s chaleureusement parce qu?il fallait, bien s�r, non seulement d�cider d?une aide, mais encore qu?elle puisse arriver rapidement dans les foyers pour �tre utile.

Avec le confinement, et avec mon adjointe H�l�ne BIDARD, que je veux aussi remercier, nous restons tr�s attentifs aux violences conjugales et intrafamiliales en lien avec les associations qui viennent en aide aux victimes, dont celles du r�seau F.N.S.F., et bien s�r, aussi, la "Fondation des Femmes". Une quinzaine de logements ont �t� mis � disposition par la Ville pour les femmes et les enfants victimes ayant quitt� leur domicile en urgence. Ce dispositif fonctionne. Je pense que, l� aussi, nous pouvons �tre fiers de la rapidit� et de la fluidit� avec laquelle il s?est mis en place.

Consciente, enfin, des effets profonds de cette crise sur le tissu �conomique parisien et francilien, et en particulier sur les restaurateurs, les entreprises culturelles, �v�nementielles, les commerces, la Ville a rapidement mis en place des mesures de soutien et d?accompagnement des entreprises de notre territoire. Je veux remercier ici Olivia POLSKI de porter en notre nom ces diff�rentes mesures d?aide, et qui sont compl�mentaires, �videmment, de celles d�ploy�es par l?Etat et la R�gion Ile-de-France. Dans tous les domaines de l?action municipale et en soutien de l?Etat sur les comp�tences de ce dernier, la Ville est donc pleinement mobilis�e pour prot�ger les Parisiennes et les Parisiens, et faire face aux cons�quences de cette crise sanitaire.

Alors qu?une sortie de confinement se profile, notre objectif est simple�: il est de concilier la protection la plus forte, en particulier toujours pour les plus fragiles, avec le maintien d?une vie �conomique, d?une vie sociale, d?une vie d�mocratique.

Les mesures envisag�es dans le cadre de ce d�confinement�:

Avec les pr�sidents de groupe, et je veux vous remercier, nous avons souhait� que la d�mocratie locale, pluraliste, continue � vivre. C?est la raison pour laquelle deux Conseils de Paris ont donc �t� convoqu�s�: aujourd?hui, 28�avril, et le 18�mai prochain. En plus des r�unions quotidiennes avec les maires d?arrondissement et l?ensemble des groupes politiques, ces s�ances permettront de construire ensemble, dans le cadre d?un d�bat d�mocratique, des mesures pour organiser le d�confinement, mesures qui s?articuleront autour de quatre piliers�: faciliter la protection pour soi et les autres, adapter le fonctionnement de la Ville, accompagner les plus vuln�rables, soutenir les forces vives de notre ville.

Se prot�ger soi et les autres.

D?ici � la d�couverte d?un vaccin et de traitements efficaces, le meilleur rempart contre le virus reste �videmment le respect des mesures de distanciation physique et des gestes barri�res indiqu�s par les autorit�s sanitaires. Un d�fi, bien s�r, dans une ville aussi dense que Paris. Nous nous r�jouissons, bien s�r, de l?avanc�e majeure annonc�e par l?A.P.-H.P. hier, qui constitue un espoir et une fiert�. Voir nos h�pitaux parisiens � la pointe d?une d�couverte majeure contre le Coronavirus, c?est vrai que c?est de l?espoir et de la fiert�.

Mais, en attendant, bien s�r, ce vaccin et ces m�dicaments, j?ai d�cid� de faire fabriquer en urgence 2,2�millions de masques lavables et r�utilisables 10 � 20 fois pour �quiper les Parisiennes et les Parisiens. Ces masques en tissu r�pondent aux normes fix�es par les autorit�s sanitaires. Ils sont en cours de fabrication en France et � Paris, m�me pour certains fabriqu�s � Paris. Ils seront tr�s bient�t disponibles et gratuits. Je veux remercier Jean-Fran�ois MARTINS d?avoir pilot� ce projet ambitieux dans des d�lais pour le moins contraints.

En lien aussi avec les op�rateurs de transport, les commerces, et sous l?impulsion de Paul SIMONDON, nous allons aussi faire en sorte d?installer des distributeurs de gel hydroalcoolique et de savon dans les �quipements publics et partout dans l?espace public. Je veux remercier Paul SIMONDON, l� aussi, en plus des questions relatives � la propret�, de s?�tre attaqu� � ce chantier des gels hydroalcooliques. L� encore, nous veillons � soutenir la production locale.

Les campagnes de d�pistage, qui sont la seule fa�on de conna�tre l?�tendue de l?�pid�mie, et donc, d?en ma�triser les cons�quences, vont �tre �tendues aux agents municipaux. Ce sera un outil d?accompagnement du d�confinement en lien, bien s�r, avec l?inspection du travail propre � la Ville et la m�decine du travail. Et, en premier lieu, bien s�r, seront concern�s ceux qui sont en contact avec le public.

Proposer un h�bergement individuel des malades participe aussi � cette protection. Et l�, en partenariat avec une coalition d?acteurs - l?A.P.-H.P., bien s�r, les professionnels de sant�, les m�decins lib�raux, les acteurs de la m�decine de ville, les infirmiers et infirmi�res, le groupe "ACCOR", mais aussi la Protection civile, mais aussi toutes celles et ceux qui veulent s?y joindre - nous avons lanc� une op�ration appel�e "Covisan". Je veux remercier Jean-Louis MISSIKA qui a pilot�, pour la Ville, ce dispositif, avec Anne SOUYRIS. Dispositif complexe, mais qui s?av�re �tre la m�thode qui nous permettra sans doute de vivre avec l?�pid�mie pendant encore de longs mois, tout en limitant sa propagation en intervenant le plus rapidement possible.

Il s?agit, en fait, de mettre � disposition des chambres d?h�tel � proximit� des h�pitaux. Les personnes test�es positives au Covid-19 pourront ainsi, si elles le souhaitent, disposer d?une chambre pendant deux semaines, c?est-�-dire le temps de la quatorzaine, dans des h�tels parisiens ou � domicile, avec, bien s�r, un suivi m�dical, un accompagnement adapt�, y compris dans le portage des repas. Le C.A.S.-V.P. sera aussi partie prenante de ce portage des repas, notamment pour les personnes qui seront isol�es � domicile. Cette action doit nous aider � �viter les reprises de propagation du virus en �vitant les surcontaminations familiales ou de voisinage.

Cette m�thode, qui nous a �t� propos�e par l?A.P.-H.P., correspond tr�s bien � ce que beaucoup de m�decins qui ont l?habitude de travailler sur des �pid�mies sur d?autres continents, des �pid�mies de type Ebola ou le chol�ra, nous disent�: il faut intervenir au plus pr�s dans les quartiers et avoir ce travail de contribution � l?isolement des personnes infect�es pour rompre les cha�nes de contamination.

Nous nous sommes, bien s�r, entour�s de toutes les garanties pour que les libert�s individuelles et les consentements soient �videmment au rendez-vous pour pouvoir mettre en ?uvre cette d�marche, qui, d?ailleurs, inspire et inspirera sans doute une d�marche nationale puisque ce que nous avons invent� � Paris sera vraisemblablement �tendu � l?�chelle nationale.

Il nous faut aussi adapter le fonctionnement de la Ville. La r�ouverture annonc�e des cr�ches, des �coles et des coll�ges soul�ve de tr�s nombreuses questions. Nous aurons, bien s�r, des �l�ments de r�ponse � ces questions apr�s la pr�sentation par le Premier Ministre du plan relatif au d�confinement du pays. Ce plan sera pr�sent� � la repr�sentation nationale cet apr�s-midi. Il est pr�conis� un d�confinement progressif, ce qui nous para�t, d?ailleurs, une �vidence. Le Pr�sident de la R�publique s?est prononc� pour un retour � l?�cole bas� sur le volontariat des parents et sur la prise en compte de sp�cificit�s locales. Nous donnerons priorit� � celles et ceux qui sont en premi�re ligne, indispensables au service public essentiel, et au d�but de la relance de l?�conomie parisienne.

Il ne nous a pas �chapp� que pour que les transports parisiens, et notamment que la R.A.T.P. puisse reprendre une mont�e en charge importante de son dispositif, il faut qu?il y ait la possibilit� pour les agents de la R.A.T.P. de faire garder leurs enfants. Et donc, bien s�r, par exemple, les agents des transports font partie et feront partie de ces services essentiels � la relance de l?�conomie parisienne. Comme je l?ai dit, il y a trois sujets qui, bien s�r - d?abord avec un regard de sant� publique, c?est cela qui doit guider - doivent fonctionner ensemble. La question de la relance de l?�conomie ne peut pas se faire sans moyens de transport et sans moyens de garde pour les personnes qui doivent reprendre le travail. Donc, ces trois sujets-l� doivent �tre absolument trait�s de fa�on coordonn�e si nous voulons nous inscrire dans un d�confinement progressif qui offre des garanties de reprise dans des conditions de s�curit� et de s�curit� sanitaire maximale pour l?ensemble des Parisiens.

La situation des familles monoparentales, bien s�r, aussi, et celle des enfants handicap�s seront prises en compte. Paris, et de mani�re plus g�n�rale la R�gion Ile-de-France, comptent parmi les territoires o� l?�pid�mie s?est d�ploy�e avec une acuit� particuli�re. Donc, cette r�ouverture des �coles, qui, aujourd?hui, pose encore beaucoup d?interrogations et d?inqui�tudes, devra se faire progressivement et �tre actualis�e en fonction de la tension qu?exercera l?�pid�mie sur l?ensemble du syst�me de sant� parisien.

Pour s�curiser les d�placements des Parisiennes et des Parisiens, nous demandons que le port du masque soit obligatoire dans les transports et que du gel hydroalcoolique soit disponible dans les stations de m�tro. Nous veillerons � ce qu?il en soit de m�me, bien s�r, aux arr�ts d?autobus et de tramway ainsi que dans les stations V�lib?.

Avec le pr�fet de la R�gion Ile-de-France, la pr�sidente de la R�gion et les pr�sidents de d�partement, avec lesquels Paris si�ge au sein d?Ile-de-France Mobilit�s, nous sommes en train de travailler aussi � des alternatives aux transports en commun. La premi�re des alternatives�: il y a eu, hier soir, une r�union �galement avec les grands acteurs �conomiques, et �videmment, le t�l�travail, et je crois qu?il y a un consensus g�n�ral pour maintenir au niveau actuel l?ensemble des t�l�travailleurs de toute l?Ile-de-France. C?est un point, je crois, qui est aujourd?hui acquis.

Mais, au-del�, les autres mesures alternatives, c?est, bien s�r, de proposer des pistes cyclables partout sur l?Ile-de-France. Je me r�jouis, l� aussi, du caract�re tr�s consensuel de cette proposition�: partout sur l?Ile-de-France, depuis l?A86 jusqu?� Paris et �videmment dans Paris, qu?il y ait des grands axes enti�rement s�curis�s pour les v�los, qui permettent � celles et ceux qui voudront avoir une alternative aux transports en commun de pouvoir utiliser ces pistes cyclables. Un travail est en cours. On sera amen�, bien s�r, � le pr�senter tr�s rapidement. Ce travail, je pense, est aujourd?hui soutenu. Et notamment, pour ce qui nous concerne, c?est de travailler sur des pistes cyclables le long des lignes 1, 4 et 13 du m�tro, avec une piste �vidente qui est la rue de Rivoli, dans laquelle on maintiendrait �videmment les bus et les taxis, mais qui pourrait, depuis la Bastille jusqu?� Concorde, c?est-�-dire, en fait, depuis la porte de Vincennes jusqu?� Neuilly, si l?on prend le positionnement de la rue de Rivoli dans cet axe de circulation, pourrait �tre notamment un axe particuli�rement int�ressant pour soulager la pression des transports en commun.

Il s?agit �videmment de soulager les transports en commun, mais surtout, d?�viter un retour � l?usage de la voiture. Je l?ai dit avec beaucoup de fermet�: il est hors de question - il est hors de question - que nous nous laissions envahir par des v�hicules et par la pollution pour diff�rentes raisons. D?abord, parce que, nous le savons, cela aggraverait la crise sanitaire. La pollution, c?est d�j�, en soi, un danger et une crise sanitaire. La pollution conjugu�e au Coronavirus, c?est quelque chose qui est un cocktail particuli�rement dangereux. Donc, hors de question de laisser imaginer que la solution pourrait �tre d?arriver jusqu?au c?ur de la ville avec des v�hicules qui aggraveraient cette situation. D?autant qu?une fois que l?on est dans Paris, les choses sont relativement simples du point de vue notamment de l?usage du v�lo aujourd?hui. Et aussi, puisque cela a �t� l?une de nos demandes, demander qu?il y ait un accroissement des fr�quences de bus, notamment pour que ce r�seau de surface puisse aussi compenser en partie la fa�on dont est sollicit� le r�seau souterrain. Nous allons donc encourager tous ces d�placements et y compris, bien s�r, � pied.

Nous menons ce travail en concertation avec les territoires et les communes limitrophes, la M�tropole du Grand Paris, bien s�r, la R�gion, et avec l?AMIF �galement. Nous allons aussi ouvrir de nouveaux parkings relais aux portes de Paris pour pouvoir offrir des alternatives.

Accompagner les plus vuln�rables�:

Nous mesurons chaque jour combien cette crise r�v�le et amplifie les in�galit�s sociales. C?est pourquoi nous poursuivrons notre action sp�cifique � destination des plus vuln�rables. J?ai d�j� �voqu� les personnes �g�es isol�es, les personnes fragiles, les familles � faibles revenus, les personnes en situation de handicap. Mais nous n?oublions pas non plus les �tudiants qui sont, pour beaucoup d?entre eux, dans une situation de tr�s, tr�s grande pr�carit�. Et nous n?oublions pas non plus les locataires du parc social.

Soutenir la soci�t� parisienne et les forces vives de notre ville�:

Nous restons, bien s�r, tr�s attentifs aux difficult�s de la soci�t� civile, car elles d�pendent de la reprise de l?activit�. Chaque semaine, la Ville �change avec les acteurs �conomiques pour accompagner les commer�ants, les acteurs culturels, les professionnels parisiens. Je veux remercier aussi, bien s�r, Christophe GIRARD, je veux remercier Fr�d�ric HOCQUARD, notamment du travail qu?ils font en direction des milieux culturels. Nous avons d?ores et d�j� cr�� un annuaire des commer�ants qui proposent des livraisons � domicile, dans l?attente de la reprise des march�s alimentaires souhait�e par la Ville. Un syst�me de commandes et de retraits � l?entr�e des march�s couverts de paniers alimentaires a d�j� �t� mis en place. Il donne satisfaction. Enfin, dans les tout prochains jours, les Parisiennes et les Parisiens pourront aussi commander en ligne et recevoir chez eux des produits de leurs commer�ants et des march�s d�couverts, ce qui est aussi une aide m�me si cela n?est pas la r�ouverture compl�te, mais c?est une aide, je crois, importante � cette reprise d?activit� et aussi au fait que l?on puisse s?alimenter correctement. Des mesures suppl�mentaires seront prochainement d�cid�es afin de soutenir celles et ceux qui sont le plus gravement affect�s.

Je souhaite, ici, terminer mon propos sur la question d�mocratique et l?engagement citoyen. Nous avons tous constat� la richesse infinie des r�ponses � cette crise sanitaire apport�es spontan�ment par les Parisiennes et les Parisiens. Demain, nous catalyserons ces �nergies en permettant � toutes celles et ceux qui le souhaitent de devenir volontaires de Paris et d?�tre accompagn�s dans cette d�marche en termes de formations. Dans la r�ponse � la crise sanitaire, nous donnerons toute sa place � la jeunesse, � cette jeunesse parisienne, et notamment gr�ce � un ambitieux programme de recrutement de personnes en service civique.

Enfin, une assembl�e citoyenne viendra renforcer nos m�canismes de d�mocratie participative pour associer toujours plus et mieux les Parisiennes et les Parisiens � la prise de d�cisions qui les concernent. Cette d�marche, qui s?inscrit dans le droit fil du Conseil municipal citoyen, est encore plus n�cessaire - je dirais m�me indispensable - dans un contexte marqu� par un accroissement des incertitudes. Je veux remercier l?ensemble de mes adjoints, et notamment Pauline V�RON, d?avoir travaill� sur ce volet de notre vie collective.

Mes chers coll�gues, la route est encore longue d?ici � ce que nous puissions renouer avec une vie normale. Cette crise sans pr�c�dent nous oblige � rester humbles dans l?espoir de victoires, agiles dans les combats, unis face aux �preuves, celles que nous traversons et celles qui nous attendent, car, ne nous y trompons pas, le plus dur est devant nous. C?est pourquoi je vous invite, je nous invite � rester rassembl�s. Car, avec cette crise sanitaire, nous allons vivre une crise �conomique et sociale sans pr�c�dent - absolument sans pr�c�dent - et nous aurons besoin d?�tre toutes et tous disponibles pour relever Paris et aider l?ensemble des acteurs � relever Paris. Nous le devons aux Parisiennes et aux Parisiens, qui nous montrent la voie. Avec elles et eux, nous y arriverons. Dans ces moments exceptionnels, je sais aussi que je peux compter sur les �lus parisiens et sur les �lus d?arrondissements. C?est aussi la force de notre ville. Du fond du c?ur, mes chers coll�gues, je tiens � vous en remercier. Merci. Merci, mes chers coll�gues. Je donne la parole � M. le Pr�fet de police et pr�fet de zone.

M. LE PR�FET DE POLICE.- Merci, Madame la Maire.

Mesdames et Messieurs les Conseillers de Paris, comme vous l?indiquait Mme�la Maire, d�s le mois de f�vrier, nous sommes convenus d?un travail collectif qui, bien s�r, associe les autres dispositifs de l?Etat - je pense � l?A.R.S. ou � la Pr�fecture de R�gion Ile-de-France - dans une vision absolue de l?int�r�t g�n�ral, au regard de la violence de la crise que nous rencontrions. Ce ne sont pas simplement des mots. Cela a �t� aussi un certain nombre d?actions collectives sur lesquelles je vais, pour ce qui me concerne, revenir.

La premi�re des mesures, d?ailleurs, que je vous ai propos� de prendre, Madame la Maire, a �t� d?ouvrir les bases de donn�es de gestion de crise de l?Etat qui vous permettaient d?y acc�der ainsi que les autres collectivit�s locales, non seulement de les compl�ter, mais �galement d?avoir en m�me temps que les services de l?Etat communication de l?ensemble des donn�es, c?est-�-dire la transparence dans la gestion de la crise pour que chacun puisse appr�cier les mesures qu?il devait, dans le cadre de ses comp�tences, prendre, mais �galement avoir cette vision d?ensemble. Car comment concevoir une gestion de l?int�r�t g�n�ral sans avoir cette vision globale de ce qui �tait en train de se passer, avec la modestie qui sied � ce genre d?exercice�? C?est-�-dire nous sommes dans une crise qui ne s?est jamais produite et au cours de laquelle nous apprenons et nous continuerons d?apprendre dans les semaines qui viennent, car, � chaque fois, malheureusement, se produisent des faits nouveaux qui n�cessitent des adaptations, des modifications, des corrections. Il n?y a jamais de mesure parfaite. Il y a toujours une n�cessit� de se transformer et de s?adapter.

Je dois quand m�me dire, avant de rentrer dans le d�tail des initiatives que j?ai prises - et je partage parfaitement votre appr�ciation, Madame la Maire - la crise n?est pas termin�e. Nous sommes loin d?avoir retrouv� une situation normale dans nos h�pitaux. Depuis une quinzaine de jours, le solde des entr�es et sorties se fait en faveur d�sormais des sorties, mais dans un simple rapport - je pense aux urgences - d?un � deux, qui n?est malheureusement pas suffisant pour retrouver un �tat en quelque sorte "normal" de la gestion des urgences. Et nous nous entretenons r�guli�rement avec le directeur g�n�ral de l?A.R.S. de cette situation. Nous ne sommes plus dans la p�riode de p�ril des urgences, des r�animations, mais nous sommes toujours dans une situation extr�mement difficile.

Cette situation difficile, pour ce qui concerne la Pr�fecture de police, elle s?est d?abord manifest�e par l?engagement de la B.S.P.P. Nos pompiers de Paris ont pris en charge, d�s le d�but du mois de f�vrier, pr�s de 10.000 personnes pour contribuer �galement � r�pondre � l?ensemble des appels qui ont assez rapidement submerg� l?ensemble des standards, ceux du Samu mais �galement ceux de la Pr�fecture de police. Et la B.S.P.P. traite encore aujourd?hui 1.500 appels par jour, ce qui repr�sente � peu pr�s 30�% des th�matiques Coronavirus qui circulent sur les appels d?urgence.

La brigade a �galement mis en place des renforts dans les h�pitaux, dans le cadre de cette solidarit� entre l?ensemble des administrations, des �quipes sp�cialis�es de renfort logistique aupr�s de l?A.R.S. aussi, car il a fallu aider nos coll�gues de l?A.R.S., les muscler sur un certain nombre de th�matiques. Et la B.S.P.P., avec son expertise de la gestion de la crise, y a jou� un r�le et continue d?y jouer un r�le essentiel. Je signale aussi que la B.S.P.P. elle-m�me a �t� renforc�e d?un certain nombre de volontaires. Et je dois noter ici que les �l�ves de Polytechnique d?Ile-de-France sont venus en renfort - une trentaine - pour, � titre de r�servistes, contribuer � l?action de la B.S.P.P.

Je n?oublierai pas dans cette �vocation - vous l?avez fait, Madame la Maire - les �quipes agr��es de s�curit� civile de la plaque parisienne, tous ces b�n�voles qui, dans toutes les op�rations mises en place, ont �t� pr�sents, ont �t� l�. Je pense en particulier aux �vacuations sanitaires, qui ont �t� des grands moments, � la fois des premi�res puisque jamais nous n?avions fait dans ce pays des �vacuations sanitaires qui ont permis d?envoyer un certain nombre de malades dans les h�pitaux de province qui en avaient la capacit�, donc � la fois par le vecteur a�rien, mais �galement par le vecteur ferroviaire. La S.N.C.F. a mis au point des "process" nouveaux qui ont permis - je ne rentre pas dans le d�tail - dans l?acc�l�ration des trains, dans la gestion du trafic, en relation avec les Samu, de provoquer ces �vacuations sanitaires pour lesquelles l?ensemble des associations de s�curit� civile ont jou� un r�le essentiel.

Ce qui a �galement contribu� � nous mobiliser, c?est la probl�matique du contr�le du confinement. Ce que j?ai not�, et ce que je continue � noter dans ces contr�les, c?est que nous avons fait beaucoup de contr�les et, finalement, quand on regarde�: un million de personnes contr�l�es - sur Paris, bien entendu - 64.000 verbalis�es. Vous voyez que le ratio est en fait assez faible fondamentalement, c'est-�-dire qu?il y a un bon respect du confinement. J?ai lu beaucoup de litt�rature sur le fait que le confinement ne serait pas respect� dans telle ou telle zone et l?on pointerait du doigt certains arrondissements ou certaines banlieues. En fait, la r�alit� n?est pas celle-l�, c?est-�-dire que le rapport au confinement est un rapport h�liotropique. C'est-�-dire, d�s qu?il fait beau, quels que soient les quartiers, effectivement, il y a certains de nos concitoyens qui sortent. Et cela n?est pas un probl�me d?origine sociale, de lieu g�ographique. C?est difficile partout, dans un cas comme cela, quel que soit l?endroit. On l?a observ� le week-end dernier. Vous l?avez observ� dimanche. Les gens avaient envie de sortir. D?ailleurs, quand on leur dit "mais il ne faut pas sortir, il faut rentrer", ils suivent assez facilement le conseil qui leur est donn� et l?injonction des forces de l?ordre.

Nous avions pris, d�s le d�but d?ailleurs, pour �viter cette tentation, parce qu?en fait, c?est un rapport � soi, le confinement, c?est�: est-ce qu?on le ma�trise�? Et pour �viter la tentation, Madame la Maire, en plein accord, nous avons pris la d�cision de fermer un certain nombre d?endroits trop tentants�: les voies sur berges, le Champ-de-Mars, les Invalides. J?ai �galement certaines zones des bois de Vincennes et de Boulogne, parce que je pense que c?est aussi notre r�le, c?est aussi mon r�le d?�viter que ce soit justement trop tentant. Et c?est assez bien respect�. Ces endroits sont? Enfin, je l?ai encore vu ce week-end sur les Invalides�: les gens ne s?installent pas sur les pelouses ou, sur le Champ-de-Mars, ne franchissent pas les rubalises. Vous savez, ces petits rubans que l?on met, rouges et blancs, pour dire qu?il ne faut pas y aller. C?est un peu plus compliqu� dans les bois, mais c?est vrai que c?est beaucoup plus vaste et c?est beaucoup plus difficile de mesurer exactement ce que sont les zones interdites par rapport aux zones autoris�es.

Cette restriction, je l?ai �galement appliqu�e sur des horaires de vente d?un certain nombre de commerces, et c?est vrai que, depuis, les choses se passent assez bien. Je pense au secteur de Ch�teau-Rouge dans le 18e arrondissement, o� j?ai r�gul� l?organisation d?ouverture des commerces, maintenant syst�matiquement le matin, pour faire en sorte que l?on organise beaucoup mieux les choses. Je suis satisfait de la fa�on dont cela se passe. De m�me sur les contre-�talages, que nous avons r�gul�s dans les 14e, 17e et 18e arrondissements.

Et puis, cet arr�t� sur la pratique sportive, dont nous avons longuement discut�, Madame la Maire, que j?ai d�cid�, en plein accord avec vous, de reconduire jusqu?� la p�riode de la fin du confinement, du 11�mai. C?est vrai que j?ai not� que c?�tait tr�s discut�. Mais je pense que l?argument de bon sens qui consiste � �viter, dans la plage dans laquelle sortent le maximum de nos concitoyens pour faire des courses, etc., que l?on �vite la promiscuit� dans ces moments-l�, m�me s?il y a des effets reports. Parce que, ce que je disais, rien n?est parfait�: il y a des effets reports avant 10�heures, il y a des effets reports pour les sportifs apr�s 19�heures. Mais on a r�ussi, comme cela, � lisser la pr�sence sur la voie publique, qui fait que l?on n?a pas, essentiellement aux alentours de midi ou en milieu d?apr�s-midi, une concentration de gens qui vont faire leurs courses et de gens qui font du sport. Je crois que c?est cela, l?essentiel. Encore une fois, j?ai parfaitement conscience que cela n?est pas parfait, mais nous avons pr�f�r� ensemble, avec vous, Madame la Maire, faire comme cela plut�t qu?avoir cette concentration.

Des arr�t�s de fermeture des commerces, �galement, que vous m?avez signal�s, vous, Mesdames et Messieurs les maires d?arrondissement, en relation avec vous, Madame la Maire, qui ont permis, pour des �tablissements qui ne respectent pas les mesures barri�res. Une vingtaine d?arr�t�s de fermeture, ainsi, ont pu �tre pris dans de nombreux arrondissements�: 5e, 10e, 14e, 18e, 19e, 20e. De fermer ces lieux de concentration, qui, d?ailleurs, dans leur organisation, ne se pr�tent pas aux mesures barri�res, parce que, souvent, il y a des petits guichets, des petits comptoirs, qui font que l?on concentre assez rapidement le nombre de gens qui veulent acheter de la nourriture bon march� et que cela ne fonctionne pas. Nous avons ainsi pu r�guler ces mesures, o� les gens s?agglom�rent, dans leur propre int�r�t. Je suis d'ailleurs pr�t � continuer. Je l?ai dit dans les audios que nous faisons r�guli�rement, qui font partie aussi de cette gestion de la crise. Ces audios hebdomadaires avec vous, Madame la Maire, vous, Mesdames et Messieurs, les maires d?arrondissement, qui nous permettent de partager. Je suis tout � fait pr�t � continuer ces fermetures s?il s?av�re qu?elles sont n�cessaires.

J?ai aussi pris des mesures au titre des r�quisitions. Je pense aux sanisettes Decaux, que vous m?avez demand�, Madame la Maire, de rouvrir pour favoriser les gestes d?hygi�ne pour les sans domicile fixe.

Alors, bien �videmment, la question difficile des march�s alimentaires. J?ai parfaitement conscience que c?est un point extr�mement compliqu�. Nous en avons d�battu assez largement avec les maires d?arrondissement plusieurs fois. Ils �taient autoris�s. Vous l?avez not�, cela a �t� compliqu� sur certains march�s alimentaires, notamment les march�s ouverts, pas forc�ment les march�s couverts. Mais, en tout �tat de cause, le Gouvernement a d�cid�, le 23�mars, de fermer tous les march�s par d�cret en pr�sentant des possibilit�s de d�rogation, dont il faut quand m�me remarquer qu?� Paris, elles sont assez difficiles � appliquer puisqu?il est possible d?y d�roger d�s lors qu?il y a des difficult�s d?approvisionnement. Et donc, on voit bien que les d�rogations - ce n?est pas p�joratif, d'ailleurs, ce que je dis, parce que j?en suis un - sont avant tout provinciales. Elles sont faites pour des zones o�, effectivement, le march� est un facteur d?alimentation assez exclusif d?un certain nombre de zones. Donc, j?ai pens� qu?il �tait n�cessaire de limiter ces d�rogations. Mais nous avons trouv� - assez r�cemment d?ailleurs - avec vous, avec les services municipaux, un dispositif qui permet, sans les ouvrir, de permettre quand m�me l?activit� �conomique par le retrait de commandes prises � l?avance et, du coup, le respect des mesures barri�res, avec, d�s le d�but d?ailleurs, des possibilit�s de livraison qui ont �t� ouvertes aux commer�ants, et ensuite, le retrait de ces commandes.

J?ai parfaitement conscience que cela n?est pas parfait. J?en suis absolument persuad�. J?anticipe, j?imagine quelques remarques que vous me ferez. Mais je pense que, l� aussi, par rapport � la gravit� de la crise, au fait que, malheureusement, les �tiages dans les r�animations baissent lentement, qu?il n?y a pas d?autres solutions. Il nous faudra attendre le 11�mai pour avoir une r�ouverture globale, sous r�serve, bien s�r, que les mesures gouvernementales nous confirment cet apr�s-midi que nous allons dans ce sens sur ce type d?activit� �conomique.

Voil�. Le confinement est un exercice qui a aussi provoqu�, et nous apprenons tous les jours, des �volutions dans la d�linquance assez spectaculaires, sur lesquelles je me garderai bien de tirer des enseignements g�n�raux. Je vous ai d'ailleurs envoy� les statistiques de la d�linquance, comme je m?y �tais engag�, les statistiques trimestrielles. Elles portent sur une p�riode de non-confinement et sur une p�riode de confinement, donc il est tr�s, tr�s difficile d?en tirer des enseignements. On essaiera de les analyser sur le prochain trimestre qui, lui, couvrira la p�riode compl�te du confinement ou, du moins, finira de la compl�ter. Il y a un �croulement de la d�linquance qui est assez spectaculaire, avec des chiffres dont, encore une fois, je ne pr�tends pas qu?ils sont dus � l?activit� de la police, mais tout simplement � une autre pratique sociale de la rue, de l?espace collectif, � une adaptation, sans doute, de la d�linquance.

Nous avons travaill� ensemble � identifier ce qui se passait sur un certain nombre de "spots" de drogue. Vous nous en avez signal� 45. J?ai fait faire un travail � la police judiciaire, un travail de terrain. J?ai mobilis� 350 enqu�teurs de la police judiciaire, qui, du coup, comme les grandes enqu�tes se sont un peu ralenties du fait de cette p�riode de confinement, que nous avons pu mettre sur des enqu�tes beaucoup plus de proximit�. Je vais partager avec vous prochainement, parce que j?ai souhait� que l?on puisse le faire ensemble, les observations qui ont �t� faites par les services pour que vous ayez, sur chacun de ces signalements, de ces endroits, l?analyse qui a �t� faite des observations. Je ne pr�tends pas que notre analyse est exhaustive parce que l?on ne surveille pas 24�heures sur 24, mais on a fait des observations int�ressantes. C?est vrai qu?il y a une adaptation, aussi, du trafic de drogue, parce que, d?abord, il y a moins de consommateurs, il y a moins de clients. Et il y a une adaptation parce qu?il y a moins de livraisons du fait que les circulations de transport sont aussi ralenties. Bref, des tas de choses qu?il faut se garder d?analyser de fa�on d�finitive, qui vont forc�ment bouger et qui sont tr�s originales.

Ma pr�occupation sur les pharmacies - je vous en ai d�j� fait part�: j?observe, dans cette p�riode de confinement, une augmentation des cambriolages de pharmacies, pour des raisons que vous connaissez qui sont dues au fait qu?il y a peu d?activit� �conomique et que celles-ci ont des fonds de caisse, tout simplement parce qu?elles fonctionnent. Et donc, elles attirent une d�linquance que l?on ne connaissait pas. On connaissait des attaques de pharmacies pour obtenir des m�dicaments, pour obtenir des produits, notamment des produits de substitution, mais pas des attaques de pharmacies pour faire les fonds de caisse. Enfin, cela arrivait. Je ne dis pas que cela n?arrivait jamais, mais ce n?�tait pas la caract�ristique g�n�rale du dispositif. Voil�. Donc, nous analyserons ensemble ces effets de la d�linquance au cours de ces prochaines semaines.

Les fonctionnaires sont tr�s mobilis�s dans cette p�riode-l�. J?ai 17�% de fonctionnaires qui sont en NASA, c?est-�-dire qui ne sont pas en service, soit parce qu?ils sont � domicile pour garder leurs enfants, soit parce qu?ils sont dans des syst�mes de confinement. Mais nous sommes arriv�s � maintenir un taux de pr�sence assez fort, parce qu?en fait, la caract�ristique principale de la Pr�fecture de police, c?est d?avoir des gens jeunes. C?est vrai que ce ne sont pas forc�ment ceux qui sont les plus touch�s par l?�pid�mie. Et donc, nous avons une pr�sence qui nous a permis �galement d?�tre beaucoup plus en r�ponse sur des sujets sur lesquels nous l?�tions moins pr�c�demment. Je pense aux violences interfamiliales qui nous pr�occupent tous. C?est vrai que l?on a une augmentation assez spectaculaire des appels, et une baisse tout aussi spectaculaire des constats et des d�p�ts de plainte.

Je ne suis pas s�r qu?il y ait eu plus d?appels, mais je sais que l?on y a r�pondu plus. Je ne suis pas s�r qu?il y ait moins de violence, mais je constate qu?il y a moins de d�p�ts de plainte. Et donc, l� aussi, il faudra recaler, dans les prochaines semaines, en fonction des d�p�ts de plainte, ce qu?est la r�alit� du ph�nom�ne. Intuitivement, on a tous bien conscience qu?il y a forc�ment, dans une p�riode de confinement, plus de pressions interfamiliales, et dans les endroits o� cela n?allait pas, il n?y a aucune raison pour que cela aille beaucoup mieux et que, d?un seul coup, par un coup de baguette magique, les choses s?arrangent. Au contraire, elles se sont, � l?�vidence, d�t�rior�es. Par contre, mesurer l?effectivit� du ph�nom�ne, c?est tr�s, tr�s difficile. Mais, ces chiffres, je vous les ai fournis. Ils sont � notre disposition collective et nous continuerons de les analyser.

Donc, vraiment, mes remerciements � l?ensemble de votre Municipalit�, Madame la Maire, mes remerciements � votre endroit �galement pour ce travail que nous avons fait ensemble, et � l?ensemble des Conseillers qui sont ici et des services de la Ville, car ils sont aussi une partie essentielle de l?administration parisienne.

La sortie de cette p�riode, au moins de ce confinement, pas la sortie de la crise, parce que - vous l?avez dit, Madame la Maire, et je partage compl�tement cette appr�ciation - nous sommes dans une crise longue qui va nous emmener sur plusieurs mois, sur une tr�s longue p�riode. Il va falloir encore nous adapter � toute une s�rie de nouveaut�s. Donc, il va falloir trouver des solutions pour l?apr�s 11�mai. Vous me trouverez tout � fait dispos�, avec vous, � favoriser ce r�seau de pistes cyclables que vous voulez mettre en place, ce r�seau de pistes cyclables provisoires, l?essentiel �tant, pour les services que je dirige, que le r�seau de bus continue � fonctionner, car il sera n�cessaire en surface. Donc, je serai tr�s attach� � ce que l?on maintienne les couloirs de bus, et en travaillant avec vous, comme nous le faisons d?ores et d�j�, pour accompagner l?ensemble de la cr�ation de ces pistes cyclables d�s lors qu?elles n?existent pas pr�alablement.

Il y a aussi un certain nombre d?autres choses qui peuvent �tre faites. Il faudra surveiller la circulation le 11�mai. C?est un sujet de pr�occupation pour moi aussi. Vous l?avez dit, tout � fait d?accord avec vous�: il ne faut pas que l?on se retrouve submerg� par les v�hicules automobiles. Il est clair que cela va �tre le r�flexe d?un certain nombre de nos concitoyens au-del� de Paris, dans l?Ile-de-France, de venir en voiture, parce qu?ils auront l?impression que c?est plus s�cure que les transports en commun, que c?est plus facile que le v�lo, surtout s?il ne fait pas tr�s beau. Et donc, on aura beaucoup de voitures. Donc, il va falloir voir ensemble les mesures que l?on peut prendre de r�gulation du trafic.

Le travail que nous menons avec le Pr�fet de r�gion sur des parkings aux portes de Paris me para�t tr�s important, si nous arrivons � persuader nos concitoyens de d�poser leur v�hicule automobile, parce qu?il faut bien arriver jusqu?aux portes de Paris en voiture pour un certain nombre d?entre eux, et puis, l�, passer � d?autres modes de transport. C?est un travail que nous menons avec Michel CADOT, qui, je l?esp�re, va pouvoir aboutir pour �viter la congestion automobile, l?essentiel �tant de faire repartir l?activit� �conomique et le fonctionnement g�n�ral de la cit� de fa�on s�cure, mais sans effectivement provoquer un d�calage sur d?autres p�rils qui nous menacent, notamment les p�rils environnementaux. Voil�, Madame la Maire, Mesdames et Messieurs, ce que je voulais vous indiquer.

Mme�LA MAIRE DE PARIS.- Merci beaucoup, Monsieur le Pr�fet de police. Merci infiniment.

Je vais � pr�sent donner la parole aux diff�rents orateurs.

Premier orateur�: M. R�mi F�RAUD, pr�sident du groupe Socialiste et Apparent�s.

M. R�mi F�RAUD.- Merci, Madame la Maire.

Monsieur le Pr�fet, chers coll�gues, je veux d?abord avoir une pens�e pour les victimes du Covid-19, pour leurs proches, pour les familles endeuill�es. Nous leur avons rendu hommage au d�but de ce Conseil. Mais ce n?est que le premier acte d?un long travail de deuil et de reconnaissance que nous devrons mener � bien dans notre ville, si durement �prouv�e.

Ma deuxi�me pens�e sera pour celles et ceux qui se battent jour apr�s jour pour lutter contre la maladie, ces h�ros qui sauvent des vies dans des conditions tr�s difficiles. Nous savons ce que nous devons aux soignants et � tous ceux qui travaillent � l?A.P.-H.P., dans les �tablissements de sant�, dans les �tablissements m�dico-sociaux, au personnel de la Ville de Paris et de l?ensemble des services publics, � tous les travailleurs indispensables pour se nourrir, pour se d�placer, et qui, souvent, sont si peu consid�r�s. Ils et elles font honneur � l?humanit�, et, chaque soir, � 20�heures, nous sommes des milliers de Parisiens � leur rendre hommage avec �motion. C?est pourquoi je salue le projet de citoyennet� d?honneur qui nous est soumis � ce Conseil. Et il faudra aussi, � l?avenir, que notre pays donne � son syst�me de sant�, � l?Assistance publique - H�pitaux de Paris, les moyens suppl�mentaires qu?il m�rite, et sans aucun doute aussi, une organisation plus efficiente.

Dans la crise que nous traversons, nous devons - et au premier chef, les �lus de la R�publique - faire preuve de lucidit� et de sang-froid alors que les rep�res apparaissent souvent brouill�s, que beaucoup de nos certitudes sont remises en cause. Les enjeux sont immenses pour une ville monde comme Paris. Il faut � la fois s?occuper de l?urgence et penser � l?avenir. J?entends ceux qui pensent poss�der d�j� toutes les r�ponses. Pour ma part, je crois qu?une p�riode aussi grave et in�dite doit nous conduire, bien s�r, � agir sans d�lai, comme le font l?Ex�cutif municipal et les �quipes d?arrondissement, mais aussi � nous interroger sans cesse, car nous trouverons les r�ponses pertinentes si nous nous posons les bonnes questions.

En quelques semaines, la vie de tous les Parisiens a �t� boulevers�e, � l?image de ce qui se passe dans les villes du monde entier. Cette p�riode de confinement est difficile pour chacun, et pour certains, elle est une �preuve tr�s dure et angoissante. N?oublions jamais de saluer les Parisiens pour leur attitude tr�s respectueuse du confinement, et ce, quel que soit l?in�vitable d�nigrement toujours pr�t � se jeter sur quelques images qui ne repr�sentent pas la r�alit� de notre ville. Ce respect du confinement, c?est un signe de civisme et d?espoir qui montre que notre soci�t�, si on lui en donne les moyens, est responsable et sera capable de venir � bout de cette crise, comme de tant d?autres par le pass�.

Je veux saluer l?organisation coll�giale mise en place par la Ville de Paris. Malgr� l?urgence, l?immensit� des d�cisions � prendre, les r�unions ont toujours �t� ouvertes et constructives autour de la Maire et de son premier adjoint, Emmanuel GR�GOIRE, que je remercie chaleureusement. Le v?u propos� aujourd?hui est la preuve de notre capacit� � nous mobiliser pour l?int�r�t commun. Nous le voterons, pour notre part, avec conviction, car il est l?expression d?un travail auquel chacun a pu participer, apporter sa contribution, maires d?arrondissement et pr�sidents de groupe en particulier.

Vous avez, Madame la Maire de Paris, fait le choix d?une bonne coop�ration avec les services de l?Etat, et c?est une n�cessit�, comme � chaque fois que nous avons � faire face � une situation de crise majeure. A l?Etat de faire, lui aussi, confiance aux collectivit�s locales pour adapter les mesures, comme savent le faire nos voisins allemands par exemple. Cette crise nous montre une nouvelle fois combien nous avons un fonctionnement tr�s centralis� et comment cela n?est pas toujours synonyme d?efficacit�. Bien s�r, il y aurait tant � dire sur les d�cisions prises par le Gouvernement, et il y aura tant � dire, y compris pour tirer les le�ons pour l?avenir. Mais l?heure et le lieu ne sont pas � la pol�mique alors que nos concitoyens sont inquiets et attendent des dirigeants responsables. Certes, j?observe, comme chacun, que quelques-uns ont choisi de poursuivre la politique politicienne sans rien changer. Mais quand j?entends tout et son contraire, toujours ass�n� avec v�h�mence, je me dis que ce qui est excessif est insignifiant et qu?il n?est peut-�tre pas la peine d?y revenir davantage ce matin.

Vous avez, Madame la Maire, refus� vous-m�me la facilit� et les messages contradictoires envoy�s aux Parisiens. Je crois que vous avez eu raison. Quand certains demandaient un peu moins de confinement, vous avez tenu bon et toujours �t� solidaire des d�cisions en la mati�re prises par l?Etat, parce que plus le confinement est fort dans la p�riode actuelle, plus il sera efficace et permettra de faire reculer la pand�mie.

Dans cette p�riode, je veux, au nom de mon groupe, saluer tous ceux qui permettent de faire fonctionner les services publics essentiels malgr� les risques et les difficult�s. Je pense aux enseignants et aux policiers. Je pense aux agents de la propret� qui ont continu� de nettoyer nos rues, et surtout, poursuivi le ramassage des ordures avec beaucoup de conscience professionnelle. Je pense aux services sociaux, � eux comme � toute l?administration parisienne. Je veux rendre hommage devant le Conseil de Paris.

Je note, enfin, que la r�activit� de la Ville de Paris � cette crise doit beaucoup � l?anticipation et � la strat�gie de r�silience mise en place, et dont nous avions eu l?occasion de d�battre dans cet h�micycle. Je pense aussi � la communication sur la gestion d?une �ventuelle �pid�mie de grippe aviaire � Paris, dont le Conseil avait �t� saisi en 2006. Anne HIDALGO et Alain LHOSTIS, adjoint � la sant� � l?�poque, avaient particuli�rement d�taill� les mesures � mettre en place en cas de pand�mie. La lecture des d�bats est instructive aujourd?hui et elle permet de constater combien Paris a eu raison de se pr�parer. Patrick BLOCHE, qui �tait � l?�poque mon pr�d�cesseur � la pr�sidence du groupe Socialiste et Apparent�s, avait soulign� combien, en cas de crise sanitaire grave, l?anticipation serait essentielle, et pointait le r�le majeur que joueraient les associations sur qui nous devrions compter.

Nous savons aujourd?hui combien la richesse associative parisienne est essentielle pour venir en aide aux plus d�munis et aux personnes isol�es notamment. Elle vient renforcer, avec tous les citoyens qui s?engagent, l?aide que la Ville apporte aux plus d�munis, aux sans-abri, comme � tous ceux qui souffrent d?une crise sans pr�c�dent. Nous savons que cette crise est d?abord, comme beaucoup d?autres, un aggravateur des in�galit�s. Elle p�se davantage sur ceux qui souffraient d�j� auparavant. Nous sommes fiers que Paris, fid�le � ses valeurs, favorise tous les �lans de solidarit� qui se sont multipli�s, que Paris soit attentif aux plus fragiles, en particulier les personnes �g�es isol�es et les personnes en situation de handicap.

Il est essentiel de tout faire pour affronter la crise sanitaire, mais aussi la crise �conomique et sociale. Les maires d?arrondissement se mobilisent chaque jour sur le terrain pour agir en ce sens, trouver des solutions, en particulier dans les quartiers populaires. Plusieurs d?entre eux interviendront aujourd?hui dans le temps de parole accord� � notre groupe.

Face � la pand�mie, je rappellerai donc quelques-unes des mesures mises en place�: l?aide financi�re apport�e aux familles qui en ont le plus besoin, la fourniture de "paniers des essentiels" pour les plus modestes depuis la semaine derni�re, mais aussi, bien s�r, la fourniture de masques aux soignants et au personnel de la Ville d�s le d�but du confinement gr�ce au stock strat�gique conserv� par la Ville, ou les tests de d�pistage r�alis�s sans attendre dans les E.H.P.A.D., ou l?accueil des enfants des personnels soignants dans les cr�ches et �coles de la Ville, ou bien encore le dispositif Covisan mis en place avec l?A.P.-H.P. et le groupe "ACCOR" pour permettre aux personnes malades de s?isoler dans de bonnes conditions.

Toutes ces actions permettent d?agir plus vite et plus efficacement. Jamais la Ville de Paris n?est rest�e l?arme au pied. Aujourd'hui, la strat�gie fond�e sur la protection, la d�tection, l?isolement et le suivi fait l?unanimit�, mais il faut se donner les moyens de l?appliquer. La Ville de Paris ne peut, bien s�r, pas le faire seule, mais elle peut et veut y contribuer grandement. Lorsque l?O.M.S. nous invite � tester, tester, tester, �coutons-la et adaptons les moyens � la strat�gie la meilleure, plut�t que le contraire. Masques, tests, mobilisation des acteurs, il faut saluer le volontarisme de la Ville pour essayer de combler le retard pris dans notre pays. Que ce soit pour la distribution des masques � tous les Parisiens ou les tests de d�pistage, cet engagement de Paris est majeur et a permis de lever bien des blocages. Il est en de m�me pour la strat�gie de sortie du confinement. L?adaptation de la Ville depuis 2001 nous permet de mieux faire face. Je pense notamment � la politique tr�s volontariste de d�veloppement du v�lo, dont on voit tous les b�n�fices aujourd?hui. Si l?on avait �cout� et attendu sur ce sujet comme sur tant d?autres, imaginez o� nous en serions. C?est gr�ce aux progr�s effectu�s ces derni�res ann�es que nous pouvons aujourd?hui envisager d?aller plus loin en mati�re d?urbanisme tactique. Quand le d�confinement sera progressivement effectif, il nous faudra r�sister collectivement � l?envie de reprendre les mauvaises habitudes, notamment en mati�re de voiture individuelle, de pollution. Il ne faudra pas dissuader les gens de prendre les transports en commun, mais leur permettre de les prendre dans de bonnes conditions.

C?est pour cela que le d�confinement devra �tre tr�s progressif. Ecoles, cr�ches, t�l�travail, nous devons nous donner les moyens de r�ussir en ne br�lant pas les �tapes et en restant collectivement tr�s attentifs. Souhaitons que les jours, et m�me les heures qui viennent, permettent � l?Etat de clarifier son action et de f�d�rer l?ensemble des acteurs, les collectivit�s locales dans notre ville et toute la soci�t� fran�aise, car le risque est grand et les inqui�tudes aussi, tant la date du 11�mai est proche d�sormais.

Il nous faudra, enfin, soutenir l?activit� �conomique de Paris�: les lieux de culture, de loisirs, de f�tes, de gastronomie, qui font l?�me de notre ville. Paris, premi�re destination touristique du monde, ville au c?ur de la M�tropole qui tire l?attractivit� de tout notre pays�: nous savons que le d�fi est immense. Des aides ont d�j� �t� mises en place par la Ville en compl�ment de celles de l?Etat. Nous savons qu?il faudra aller plus loin malgr� des contraintes financi�res fortes et qui restent encore tr�s incertaines. Pour nos th��tres, nos cin�mas, pour nos caf�s, nos restaurants, pour nos h�tels et nos mus�es, pour tous nos commerces et nos entreprises, nous savons qu?il faudra nous engager, m�me si nous ne connaissons pas encore l?ampleur et la dur�e des immenses changements que nous devrons affronter. Nous savons qu?il faudra y faire face sans rien perdre de nos valeurs, d?amour de l?�galit�, de la libert�, de la fraternit�, de la solidarit�. Nous savons qu?il faudra y faire face sans rien perdre de l?amour que nous portons � notre ville, Paris. Nous y sommes pr�ts et plus d�termin�s que jamais dans la confiance et la volont� de participer d�mocratiquement � l?action commune. Je vous remercie.

Mme�LA MAIRE DE PARIS.- Merci � vous, Monsieur le Pr�sident, pour vos propos. Mme Marie-Claire CARR�RE-G�E, pr�sidente du groupe les R�publicains et Ind�pendants.

Mme�Marie-Claire CARR�RE-G�E.- Merci, Madame la Maire.

En tant que pr�sidente de groupe, et si vous me le permettez aussi au regard de mon exp�rience professionnelle, sous l?autorit� de Jacques Chirac, nous avions pr�par� le pays � la perspective d?une pand�mie qui arriverait un jour ou l?autre apr�s le SRAS. Masques FFP2 et chirurgicaux pour tous les Fran�ais, vaccins, m�dicaments, nous avions essay� de bien faire les choses avant que, malheureusement, cette culture de sant� publique ne s?effondre quelques ann�es plus tard.

Madame la Maire, je m?associe pleinement aux mots d?hommage et de solidarit� que vous avez prononc�s au nom de la Ville de Paris dans la premi�re partie de votre propos. Quelques r�flexions sur ce qui s?est pass�, �clairantes, je crois, pour le long et dangereux chemin qui est devant nous.

Dans ces affaires, il faut du s�rieux, de la m�thode et, comme l?a dit le Pr�fet de police, de la transparence. J?ai vraiment regrett� que les questions essentielles que nous vous avons pos�es il y a maintenant un mois et demi n?aient pas re�u de r�ponses pr�cises, mis � part un accus� de r�ception, dont je vous remercie naturellement. Dans cette p�riode, faire au mieux ce que l?on sait faire ne suffit pas. Il faut �tre cr�atif. Oui, Madame la Maire, vous avez pris une bonne d�cision en donnant une aide aux familles pauvres. Des aides sous condition de ressources avec des feuilles d?imp�t de l?ann�e pr�c�dente, oui, on sait faire, et c?est bien. Mais aujourd?hui, beaucoup de Parisiens se retrouvent sans ressources. Je pense aux familles de commer�ants et d?ind�pendants. Pour leurs enfants, qui ne sont pas dans les radars associatifs ou du C.A.S.-V.P., rien n?est pr�vu. Dans cette p�riode, le temps est essentiel. Les �tapes rat�es ne se rattrapent pas. Les d�g�ts, ce sont des malades. Cela peut �tre des morts. Trois exemples.

Les malades chroniques�: on sait combien ils ont renonc� aux soins et � se nourrir correctement par crainte de sortir. Pourquoi ne pas avoir organis� un partenariat avec taxis et VTC pour qu?ils puissent aller chez leur m�decin�? Pourquoi ne pas avoir organis� pour eux des livraisons de m�dicaments et de courses � domicile�?

Les contaminations intrafamiliales, ensuite�: pourquoi avoir refus� de consid�rer pendant si longtemps avant d?y arriver ma proposition de r�server des chambres d?h�tel pour que les personnes qui ont des sympt�mes puissent s?isoler�? Comment ne pas avoir compris qu?avec le confinement, tout de suite, les contaminations intrafamiliales, notamment dans le nord de Paris, allaient exploser�?

Les masques, enfin�: c?est bien de commander des masques grand public, m�me si la d�cision de les acqu�rir � grande �chelle a �t� prise tardivement, mais cela fait longtemps que tous les Parisiens, et notamment les personnes � risque, devraient en porter partout sur l?espace public. Pourquoi ne pas avoir mis le paquet d�s le d�but, et d�j� pour eux, sur l?acquisition de quantit� de masques chirurgicaux�? Val�rie P�CRESSE l?a fait au niveau de la R�gion, et pour tant de soignants, de personnel d?E.H.P.A.D., de pharmaciens et de commer�ants parisiens, cela a �t� salutaire.

Dans cette p�riode, c?est enfin une exigence absolue que d?avoir deux ou trois temps d?avance sur le virus et d?�tre extr�mement r�actif. Si vous me le permettez, Madame la Maire, c?est bien d?�tre r�actif y compris quand les autres ne le sont pas. Je pense � l?Etat. Vous �tes la Maire de Paris. Si l?Etat ne fait pas ce qu?il doit faire, faites-le � sa place. Vos lettres aux ministres sont probablement justes, mais ce ne sont pas elles qui prot�geront les Parisiens.

Trois sujets pour la suite. L?enjeu d�cisif sera la ma�trise de l?�pid�mie. Il faut �videmment obtenir des Parisiens le port du masque partout. De la m�me mani�re que pour casser la progression du V.I.H., la seule solution efficace en termes de sant� publique, la seule �thiquement acceptable parce qu?elle �vite la discrimination, a �t� de convaincre chacun, que chacun peut �tre porteur d?un virus invisible et qu?en se prot�geant, on prot�ge les autres. Le beau principe de responsabilit� individuelle est notre meilleure garantie sanitaire collective. Surtout, il faut identifier, pour les briser tout de suite, comme vous l?avez dit, les cha�nes de contamination et que chaque malade puisse s?isoler, mais aussi recruter et former tr�s rapidement et en tr�s grand nombre des enqu�teurs dans les �quipes �pid�miologiques. Rater cette �tape conduirait � une h�catombe � Paris. Deuxi�me point, bri�vement. Alors que l?�conomie et l?emploi sont en train de s?effondrer, nous aurions attendu d�s aujourd?hui des mesures fortes, et par exemple l?exon�ration jusqu?� fin 2020 des droits de voirie et de la taxe de s�jour, et l?exon�ration de loyer pour les locaux commerciaux dont les titulaires ont connu des pertes d?exploitation. Troisi�me et dernier point�: les transports. Vous pr�parez les pistes cyclables, mais le v�ritable enjeu, c?est l?offre. Pour �viter l?engorgement du m�tro, il faut un v�ritable service maximum de transports en surface. Assurez-vous qu?il y a assez de trottinettes et essayez d?en mod�rer le prix. Secouez V�lib?, et, comme ce ne sera pas suffisant, organisez en partenariat avec des magasins de v�los des syst�mes de location. S?il n?y a pas assez de v�los � vendre dans les magasins, que la Mairie organise avec eux des centrales d?achat. On n?a pas eu de masques, au moins, que l?on ait des v�los. Tout doit �tre fait pour donner aux Parisiens des solutions alternatives aux transports en commun, quels qu?ils soient. Merci.

Mme�LA MAIRE DE PARIS.- Merci, Madame.

M. Pierre-Yves BOURNAZEL, pr�sident du groupe "100% Paris".

M. Pierre-Yves BOURNAZEL.- Merci, Madame la Maire de Paris.

Monsieur le Pr�fet de police, mes chers coll�gues, la pand�mie qui frappe notre pays et une grande partie du monde provoque une crise sanitaire humaine et �conomique sans pr�c�dent depuis la Seconde Guerre mondiale.

Nous venons de rendre hommage � l?ensemble des victimes parisiennes du Covid-19. Derri�re chaque bilan, ce sont des familles dans la peine et la douleur. H�las, plusieurs d�c�s sont � d�plorer parmi les agents de la Ville. J?ai une pens�e particuli�re pour leurs proches. Nous ne pouvons qu?�tre admiratifs de la mobilisation de nos agents en premi�re ligne pour la collecte des d�chets, pour la propret� des rues, pour la tranquillit� publique, pour l?accueil des �l�ves des parents soignants. D?autres se sont m�me rendus volontaires pour aider les Parisiens en difficult�. Le service public, ici, prend tout son sens.

Je pense, bien entendu, �galement, � l?engagement sans faille de nos professionnels de sant�: bien s�r de l?h�pital, des cliniques, des soignants des E.H.P.A.D., des �tablissements sociaux, sans oublier les acteurs de la m�decine de ville. Les Parisiennes et les Parisiens leur t�moignent chaque soir un vibrant hommage.

Si Paris a pu maintenir son fonctionnement vital, c?est gr�ce � l?ensemble des travailleurs plac�s au service de tous�: policiers, postiers, livreurs, caissiers, personnels de magasins, agents des transports publics. Les commerces de proximit� qui ont maintenu �galement leur activit� dans des conditions extr�mement difficiles. Nous devons aussi leur exprimer notre soutien et notre reconnaissance.

Je crois que nous pouvons �tre fiers aussi des Parisiennes et des Parisiens. Ils sont, dans leur grand ensemble, civiques. Ce n?est pas simple. La densit� de notre ville est telle que les normes de distanciation sont difficiles � respecter parfois, notamment quand il s?agit de r�aliser les courses de premi�re n�cessit� ou de maintenir une activit� physique r�guli�re. C?est � l?aune des crises et des catastrophes que l?on peut mesurer la vitalit� d�mocratique d?un pays. Le fait que notre Conseil de Paris continue de si�ger est un signal important, que nous attendions au groupe "100% Paris".

Mes chers coll�gues, nous sommes face � un virus inconnu. La moiti� de la population mondiale a �t� ou continue d?�tre plac�e en confinement. C?est une situation grave et in�dite. Et pourtant, on voit ici ou l� s?improviser des experts en toutes choses qui auraient r�ponse � tout. On a envie de leur dire�: j?ai des questions � vos r�ponses, � vos certitudes. Cette crise est aussi une �preuve d?humilit�. Je suis convaincu que nous parviendrons � la surmonter par notre capacit� � rester unis et � mettre notre �nergie au service de l?int�r�t g�n�ral. C?est la ligne de conduite de notre groupe. Nous soutenons les bonnes id�es�: peu importe celui ou celle qui les a propos�es, de l?H�tel de Ville ou des mairies d?arrondissement, de la majorit� ou de l?opposition.

Je veux saluer en cela le travail exemplaire des agents, du travail que vous faites, Madame la Maire, avec votre Ex�cutif, mais aussi du travail des maires d?arrondissement au plus pr�s du terrain qui ont montr� leurs capacit�s � trouver des solutions. Cela ne nous emp�che pas de poser des questions. Elles n�cessiteront des r�ponses dans les prochains mois, quand le temps de l?�valuation sera venu. Nous serons aussi vigilants sur le respect des engagements pris devant les Parisiennes et les Parisiens, et la concr�tisation des annonces faites ces derni�res semaines. Nous devons tirer les enseignements de la crise actuelle, non pas dans un esprit de pol�mique, mais dans le seul souci de mieux affronter la prochaine, qu?elle soit sanitaire, climatique ou terroriste.

Dans une poign�e de jours, nous devons collectivement �tre pr�ts pour la phase de d�confinement. Demander aux Parisiens de rester chez eux est �minemment plus simple que d?organiser le retour progressif � une vie quotidienne plus classique, m�me si le 11�mai ne sera pas la continuit� du 16�mars dernier, avec, au milieu, une parenth�se de confinement. Ainsi, Madame la Maire, je vais vous d�poser un courrier tout � l'heure, avec 22 propositions concr�tes sur 4 grandes priorit�s.

Le retour � l?�cole, tout d'abord, car il y a une urgence p�dagogique et sociale de raccrocher les �l�ves les plus en difficult�.

Deuxi�mement, la question des d�placements et celle du t�l�travail, qui sont des �l�ments cl� de reprise, o� j?ai fait, l� aussi, avec notre groupe, beaucoup de propositions.

Troisi�mement, le soutien �conomique pour nos commer�ants, artisans et le monde culturel�: salles de concerts, de cin�ma, de th��tre, et les cabarets qui sont l?�me de Paris, car nombreux sont ceux qui sont menac�s de dispara�tre. Il est important de les soutenir.

Quatri�mement, le devoir de solidarit� vis-�-vis des plus fragiles et des plus vuln�rables, que nous devons soutenir. Cet ensemble de propositions que j?ai souhait� vous transmettre a un objectif constructif�: celui d?�tre compl�mentaire au plan de l?Ex�cutif municipal. Nous souhaitons qu?elles puissent �tre mises en ?uvre dans les mairies d?arrondissements volontaires. Certains le disent, et je suis le premier�: nous avons vu depuis plusieurs semaines les mairies d?arrondissement, gr�ce � leur proximit� avec les Parisiennes et les Parisiens, �tre un laboratoire de solutions innovantes et construire pas � pas la cha�ne de solidarit� parisienne. Il faut nous en inspirer. Je vous remercie de l?initiative pour tenter d?aboutir � un v?u commun. Celui-ci comprend des actions importantes que nous soutenons et que nous soutiendrons. Toutefois, la pr�sentation dans quelques heures de la strat�gie de d�confinement par le Premier Ministre aura un impact important sur les mesures prises par les maires. Aussi, nous pr�f�rons nous abstenir. D?ici l�, notre travail, notre �nergie, quelle que soit notre situation ici, au seul service des Parisiennes et des Parisiens, est notre seule boussole. La d�mocratie est plus forte lorsque le sens des responsabilit�s et l?engagement de chacun sont d�montr�s. C?est ce que nous allons faire. Je vous remercie, et bon courage � tous.

Mme�LA MAIRE DE PARIS.- Merci, Monsieur le Pr�sident, pour ce propos tr�s constructif.

Je donne la parole � M. le pr�sident du groupe Communiste - Front de Gauche, Nicolas BONNET-OULALDJ. Cher Nicolas.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ.- Madame la Maire, Monsieur le Pr�fet, mes chers coll�gues, nos premi�res pens�es vont � celles et ceux qui ont perdu un proche au cours de cette �pid�mie. Bien entendu, elles vont aussi � nos anciens coll�gues�: Henri Meillat, qui fut pr�sident de notre groupe Communiste, � la d�put�e et Conseill�re de Paris, Dani�le Hoffman-Rispal, et � Alain Le Garrec, aussi Conseiller de Paris. Nous aurons l?occasion de leur rendre hommage � un prochain Conseil.

Elles vont aussi � tous les agents du service public qui sont en premi�re ligne pour faire fonctionner notre ville, leur engagement, et en premier lieu les personnels de l?h�pital, est l?honneur du service public, dont certains ne s?aper�oivent de son utilit� qu?en p�riode de crise. Une nouvelle fois, c?est le service public que l?on applaudit aux fen�tres alors que certains l?ont stigmatis�. On voit bien que, sans lui, il n?est pas possible de r�agir avec efficacit�. Cette crise met en lumi�re les revendications port�es par les fonctionnaires auxquelles les diff�rents Gouvernements ont r�pondu par le m�pris, notamment sur les salaires, le nombre de postes et les moyens. Oui, ils m�ritent la citoyennet� d?honneur, mais ils m�ritent surtout la revalorisation de leur m�tier et de leur salaire.

Dans un premier temps, le Conseil de Paris doit tirer les enseignements de cette crise in�dite. La France a pris beaucoup de retard. Elle est parmi les pays les plus touch�s, et c?est le pays qui pratique le moins de tests. On ne peut pas naviguer � vue et bricoler des r�ponses. La confusion qui r�gne au niveau gouvernemental n?aide pas nos concitoyens � comprendre les mesures n�cessaires et � les distinguer de celles qui rel�vent de la "com". Nous souscrivons pleinement � vos propositions, Madame la Maire, pour une bonne gestion de sortie de cette crise � Paris. Mais pour tirer toutes les le�ons et envisager une politique de pr�vention des risques � long terme, nous pensons qu?il faut aller plus loin. Nous avons besoin d?une analyse pour mieux comprendre les causes de cette crise. Il serait souhaitable que la Ville puisse s?appuyer sur une �tude objective. Nous devrions nous appuyer sur le travail d?experts dans tous les domaines, les auditionner et utiliser tous les outils dont la Ville dispose.

Les comparaisons avec d?autres pays dans la pr�vention et la gestion de crise sont absolument n�cessaires. Les exemples de l?Allemagne et de la Cor�e sont � �tudier de pr�s. Nous pourrions, comme vous l?avez d�j� fait sur d?autres sujets, �changer avec les capitales europ�ennes afin de s?inspirer des bonnes pratiques. Pourquoi notre pays n?a pas suivi d�s le d�but les recommandations de l?O.M.S. qui a d�clar� l?�pid�mie le 30�janvier "d?urgence de sant� publique, de port�e internationale", et celles de plusieurs m�decins qui, depuis le d�but, pr�nent la protection par les masques, la g�n�ralisation des tests de d�pistage et l?isolement des malades�? Pourquoi le confinement ne s?est pas appliqu� de mani�re stricte, que certaines activit�s non essentielles ont perdur�, notamment dans les chantiers du B.T.P.�? Pourquoi, dans les secteurs essentiels, des salari�s n?ont pas �t� prot�g�s d�s le d�but�?

Nous avons besoin d?une cartographie de l?�pid�mie, mais nous devons aussi avoir � notre disposition une analyse pr�cise du processus de contagion. Qui a �t� contamin�, quelles cat�gories sociales, quels m�tiers, quels types d?habitats, quels d�partements d?origine pour les salari�s qui travaillent � Paris et habitent en banlieue�? Selon plusieurs chercheurs, l?�pid�mie � laquelle nous sommes confront�s est attendue depuis 2003, date de la survenue du SRAS. Des chercheurs fran�ais travaillent sur les coronavirus, mais faute de moyens pour la recherche appliqu�e, ils ont perdu un temps fou pour trouver des m�dicaments et des vaccins ad�quats.

Depuis six ans, au sein de ce Conseil, nous n?avons pas cess� de d�noncer les baisses de moyens pour la recherche publique. Pourquoi, aujourd?hui encore, les laboratoires de recherche publique, tr�s nombreux � Paris, ne sont pas mis � contribution dans la r�alisation des tests de d�pistage�?

Je vous propose, Madame la Maire, que toutes ces questions soient au c?ur d?une mission d?information et d?�valuation exceptionnelle qui permettrait de pointer les responsabilit�s et le r�le de chacun. Avec le groupe Communiste - Front de Gauche, je suis � votre disposition pour mener � bien cette mission.

Cette �pid�mie est aussi une rupture soci�tale qui nous am�ne � changer de doctrine en mati�re de pr�vention des risques. Etre � hauteur de la crise actuelle suppose de sortir des sch�mas des politiques lib�rales que l?on conna�t depuis des d�cennies et des cures d?aust�rit�. En septembre�2017, le Conseil de Paris examinait sa strat�gie "R�silience" apr�s avoir connu les attentats, la crise climatique, la crise humanitaire et l?inondation de 2016. Toutes ces crises sont pr�visibles et doivent �tre anticip�es par des politiques publiques de pr�vention des risques. Aujourd?hui, nous devons passer d?une culture de la r�paration � une culture de la pr�vention et � des investissements publics massifs valables pour �viter toutes les crises majeures.

Le Conseil de Paris doit r�viser notre "Plan de pr�vention des risques" en donnant tous les moyens financiers dont nous avons besoin. L?exemple de la bonne gestion des masques par la Ville de Paris est l?illustration concr�te d?une bonne culture de pr�vention. Il aurait d� en �tre de m�me � l?h�pital, que ce soit en nombre de lits, de personnel mobilisable ou de r�animation. On ne peut pas dire que le Gouvernement ne savait pas. Les organisations syndicales, les personnels hospitaliers, les �lus que nous sommes, avaient alert� sur les cons�quences des politiques d?aust�rit�. Les restructurations incessantes � l?A.P.-H.P., les fermetures de lits, le m�pris du personnel, la gestion � flux tendu de la sant� publique en France, montrent ces difficult�s � r�agir en cas de situation exceptionnelle.

Depuis 2014, nous avons demand� un moratoire sur la restructuration de l?A.P.-H.P. Nous sommes intervenus sur tous les h�pitaux�: Bichat, Beaujon, Lariboisi�re, Saint-Antoine, Trousseau, Sainte-Anne. Nous sommes mobilis�s sur la fermeture de l?H�tel-Dieu et du Val-de-Gr�ce, et nous demandons aujourd?hui un r�investissement dans ces deux h�pitaux pour qu?ils retrouvent leur vocation initiale.

L?A.P.-H.P. est litt�ralement affaiblie, ce qui l?a amen� � �vacuer des patients vers d?autres r�gions, � faire appel au renfort de personnel et m�me aux dons. Cette situation est la cons�quence de choix politiques que nous avions critiqu�s. Apr�s cet �pisode, une �valuation pr�cise des besoins de l?A.P.-H.P. en nombre de lits, de personnel, de formation, de mat�riel, de m�dicaments, s?impose, ainsi que l?application imm�diate d?un moratoire sur toutes les restructurations en cours.

La situation au sein des E.H.P.A.D. est difficile et nous appelle � remettre en d�bat la n�cessit� d?un grand service public de sant� et de proximit�: aide � domicile, maisons de retraite m�dicalis�es, hospitalisation � domicile et ouverture d?unit�s de soins de longue dur�e. Cet �pisode d�montre qu?une doctrine de pr�vention des risques est incompatible avec les politiques d?aust�rit�. C?est �galement l?occasion de se demander dans quel secteur la ma�trise publique est indispensable, n�cessitant la r�appropriation, voire la r�quisition. Nous pensons, �videmment, aux cliniques priv�es, aux entreprises de production de masques, de m�dicaments, de mat�riel m�dical, d?oxyg�ne et de respirateurs, par exemple. Leur production ne doit pas d�pendre de la seule logique du profit imm�diat, qui nous rend d�pendant de pays choisis pour le bas co�t de leur main-d??uvre. Ces choix ont fragilis� notre capacit� de r�pondre � des situations extr�mes.

Nous pouvons aider � la relocalisation et � la ma�trise de la production � Paris. C?est tout le sens de mon propos depuis le d�but du mandat et de la mission que j?ai men�e au sein du Conseil de Paris. L?�tude r�cente de l?APUR sur le fabriquer � Paris pourrait �tre prolong�e dans le cadre de notre strat�gie de pr�vention des risques. La Ville pourrait prendre l?initiative d?inscrire une clause d?achat local en demandant de faire une modification du Code des march�s publics pour contrevenir � la r�gle europ�enne de la concurrence libre et non fauss�e. Paris doit �tre � l?initiative pour l?indispensable relocalisation de la fabrication.

Cette crise a mis en lumi�re notre d�pendance alimentaire. Avec la cr�ation des halles alimentaires, nous avons �t� le fer de lance des ventes en circuit court de fruits et l�gumes. Nous devons aller plus loin, avec la cr�ation d?une coop�rative municipale agricole et la reconqu�te d?une ceinture mara�ch�re.

Madame la Maire, dans cette p�riode de crise, notre priorit� doit rester la lutte contre les in�galit�s et prot�ger les plus fragiles. Cette p�riode de confinement aura des cons�quences �conomiques, sociales et psychologiques dramatiques. C?est le cas de l?augmentation des violences conjugales et intrafamiliales. Vous avez d�j� pris des mesures, que nous devons maintenir dans le temps et envisager de nouvelles mesures. Je pense aux signalements de maltraitance des enfants, qui explosent. Mais aucun moyen suppl�mentaire n?a �t� avanc� par le Gouvernement. Des d�penses impr�vues ont d�j� �t� engag�es, et c?est une tr�s bonne chose, comme l?aide aux familles modestes touch�es par l?arr�t de la restauration scolaire. Nous pensons que l?on pourrait aller plus loin, jusqu?� l?�chelon 4 du quotient familial, et �largir le b�n�fice de cette aide aux personnes � bas revenus, sans qu?il y ait forc�ment un lien avec les enfants.

Je sais que vous avez, avec Ian BROSSAT, donn� des instructions claires et pr�cises pour que les difficult�s de paiement de loyers soient prises en compte et accompagn�es avec un �talement des loyers. Mais il convient de trouver les moyens pour contraindre les bailleurs priv�s � agir de m�me, et surtout, d?appliquer l?encadrement des loyers partout. L?abondement du fonds social de solidarit� logement est une piste que nous devons envisager. Par ailleurs, la chute du nombre de meubl�s touristiques doit nous amener � envisager de remettre sur le march� la location de ces logements pour les Parisiens. La question des tests de l?isolement des malades dans les foyers de travailleurs migrants doit �tre une priorit�, car ce sont plus de 10.000 travailleurs qui y vivent dans la promiscuit�.

De nombreux commerces et restaurants annoncent qu?ils vont fermer. Ne devons-nous pas envisager un moratoire sur les taxes et les imp�ts locaux�? Le nombre d?�tablissements culturels et de personnels intermittents travaillant dans ce secteur nous am�ne � leur pr�ter une attention particuli�re. Il convient que toutes les structures d?aides, les fonds sp�cifiques puissent �tre abond�s par notre collectivit�. Il y a n�cessit� � plus de protection des salari�s en termes de droit du travail, mais aussi de s�curit� d?emploi et de formation, � l?aune d?une crise �conomique in�dite qui va plonger de nombreuses personnes dans la pauvret�. Ce n?est malheureusement pas la musique que nous entendons du c�t� du patronat, qui voudrait profiter de ce choc pour continuer � d�manteler la protection sociale et le droit du travail.

Bien entendu, cette crise doit �galement nous amener � revoir le budget de notre Ville, des recettes qui nous font d�faut. Nous pourrions demander, comme cela a �t� accord� en 2008, une multiplication par 4 du FCTVA, et non par 2, comme � l?�poque. Cela am�nerait 800�millions d?euros suppl�mentaires. Nous devons demander � l?Etat de nous aider non seulement dans l?urgence, mais aussi pour que les dotations augmentent et qu?elles permettent aux villes de relancer l?investissement afin que l?�conomie red�marre � la fin de cet �pisode. Nous pourrions porter ces revendications � l?occasion d?un budget suppl�mentaire.

L?annonce unilat�rale d?une date butoir est irresponsable, car les pr�requis pos�s par les scientifiques ne sont pas respect�s. La date du 11�mai ne doit pas �tre un objectif en tant que tel. La priorit�, c?est la mise sous contr�le du virus et �viter une seconde vague meurtri�re. La d�cision ne peut �tre sans un processus d�mocratique qui tient compte de l?avis des scientifiques, de celui du Parlement, des collectivit�s, des organisations syndicales et des associations dans le respect des libert�s. Le d�confinement n?est pas envisageable sans un d�pistage massif, l?isolement et le traitement des malades d�s les premiers sympt�mes. Si le Gouvernement n?a pas pr�vu un tel dispositif, si nous allons trop vite, nous allons dans le mur. Il y aura forc�ment une seconde vague qui submergera le syst�me de sant� et nous devrons revenir � un niveau de confinement g�n�ral.

Une fois de plus, regardons l?exemple des pays qui, apr�s avoir ouvert trop t�t, ont d�cid� de refermer leurs �coles. Nous devons porter une attention particuli�re sur les conditions de d�placement dans les transports en commun, l?un des lieux propices � la contagion du fait de la promiscuit� des usagers. Est-ce raisonnable, alors que le r�seau ne pourra fonctionner qu?� 50�% et risque d?�tre satur�, de faire reprendre un million de coll�giens et de lyc�ens en Ile-de-France le 11�mai�? Ne faut-il pas privil�gier, dans un premier temps, l?ensemble des travailleurs et travailleuses qui assurent les missions essentielles � Paris et qui majoritairement habitent en banlieue�? Evidemment, plus il y aura de personnes � v�lo et � pied, mieux ce sera. Paris a construit un r�seau cyclable de qualit�. Il doit �tre compl�t�, comme l?a annonc� la Maire, par un r�seau temporaire sur les grands axes qui ne sont pas encore �quip�s.

Enfin, concernant la reprise de l?�cole, notre boussole ne doit pas �tre la seule reprise du travail des salari�s et la garde de leurs enfants du fait de la pression du patronat. Sinon, autant directement transformer le Minist�re de l?Education nationale en "Minist�re de la Garderie nationale". Si les �tablissements scolaires doivent rouvrir, c?est pour permettre le r�el apprentissage pour l?ensemble des �l�ves. L?interruption scolaire a mis en lumi�re et amplifi� les in�galit�s scolaires v�cues depuis de longues ann�es, ce qui nous am�ne � r�clamer un plan d?urgence pour l?Education nationale, avec un fonds national d�di�. Il semblerait, d'ailleurs, que 15�% � 20�% des enfants sont en d�crochage scolaire. Sur cette question, le Gouvernement ne peut pas se d�fausser sur les collectivit�s. Il doit donner un cadre national respectant l?�galit� d?acc�s � l?�cole de tous les �l�ves. La priorit� doit �tre la s�curit� sanitaire des enfants, des personnels, et c?est � l?Etat de fournir les moyens n�cessaires, comme le dit le Comit� scientifique.

Il nous faut d?urgence reconstruire une m�decine scolaire avec les moyens ad�quats, et nous devons d�s aujourd?hui anticiper la rentr�e de septembre, avec une r�duction des effectifs d?�l�ves par classes pour respecter la distanciation physique, ce qui implique un plan de recrutement des personnels. La fermeture de nouvelles classes en septembre est inimaginable. Bien au contraire, nous devrons ouvrir de nouvelles classes, et surtout, rouvrir pour le secondaire une nette augmentation de la dotation globale horaire. Il est inimaginable que les enseignants compensent les cons�quences de la crise actuelle dans des classes aussi surcharg�es qu?aujourd'hui.

En conclusion, Madame la Maire, nous vivons une p�riode historique pour l?humanit�. Le r�sultat de cette pand�mie est sans appel�: le jour d?apr�s ne sera pas un retour au jour d?avant et nous devons engager des changements radicaux, � commencer � rompre avec le syst�me capitaliste. La pand�mie n?est pas la cause de la crise �conomique, elle est le capitalisateur de la vuln�rabilit� de ce syst�me. Le jour d?apr�s, �coutons les Fran�ais qui demandent de r�duire l?influence de la finance. Le monde d?apr�s auquel nous inspirons est celui de l?humain d?abord, de la plan�te, o� il sera interdit de fragiliser les biens communs que sont les services publics, la sant�, la s�curit� sociale, l?�ducation, la biodiversit�, l?eau et l?air que nous respirons.

Mme�LA MAIRE DE PARIS.- Merci beaucoup. Merci, Monsieur le Pr�sident. David BELLIARD, Monsieur le Pr�sident du groupe Ecologiste de Paris.

M. David BELLIARD.- Merci, Madame la Maire.

Monsieur le Pr�fet, mes chers coll�gues, l?�pisode de pand�mie que nous traversons nous �prouve en profondeur. Individuellement, il nous contraint dans un confinement qui, bien que vital, rogne douloureusement sur nos libert�s individuelles. Collectivement, il nous oblige � vivre avec l?omnipr�sence de la mort. Et notre groupe s?associe, bien �videmment, chaleureusement � l?hommage que nous leur avons rendu, et cela d?autant plus que je sais qu?� la disparition d?un �tre cher s?ajoutent les contraintes du confinement qui rendent bien chaotiques le chemin du deuil.

Oui, cette pand�mie nous �prouve, comme elle �prouve notre syst�me tout entier. Elle en marque cruellement les fragilit�s et les �checs. De nombreux scientifiques l?ont point�: cette crise sanitaire est l?une des cons�quences d?une catastrophe �cologique bien plus large et bien plus profonde. Elle est le r�sultat d?une �conomie pr�datrice bas�e sur la comp�tition et l?illusion de ressources illimit�es, qui a conduit � l?effondrement de la biodiversit� et � une mondialisation qui favorise aujourd'hui la propagation de virus et de maladies infectieuses. Cette crise, c?est aussi l?�chec de politiques lib�rales qui ont sacrifi� nos biens communs, sabr� les budgets, affaibli les services publics et d�localis� nos capacit�s de production, dont les secteurs textile et m�dical qui nous manquent cruellement aujourd?hui.

Si notre h�pital public a tenu, si nos services ont, pour une grande part, r�sist�, c?est bien parce que des individus, v�ritables h�ros de la crise, se sont mobilis�s. Je pense, bien �videmment, aux �quipes soignantes et m�dico-sociales. Et nous accueillons tr�s favorablement la proposition de les faire citoyens d?honneur de notre ville. Je pense aussi aux agents qui assurent la continuit� du service public, aux auxiliaires de vie, aux caissi�res, aux aidantes et � toutes celles - car il s?agit bien, majoritairement, de femmes - qui prennent soin et continuent de s?occuper des personnes malades, vuln�rables et isol�es.

Nous avons pass� cette premi�re �tape sans saturation compl�te de nos services hospitaliers gr�ce � elles, gr�ce � eux, ceux-l� m�mes qui, cruelle ironie, se heurtaient, il y a quelques semaines � peine, � la duret� d?un Gouvernement sourd � la d�liquescence de l?h�pital et aux difficult�s de ces m�tiers mal pay�s et mal reconnus. A elles et eux, je veux solennellement rendre hommage et dire "merci", comme nous les remercions tous les soirs en les applaudissant � nos fen�tres. A nous, responsables politiques, je veux dire que leur sacrifice d?aujourd?hui sera vain si nous ne voyons pas que cette crise n?est pas juste affaire de responsabilit�s individuelles, mais qu?elle est avant tout politique.

Nous devons tout changer, quitter l?illusion d?un syst�me qui nous tue, pour opter enfin pour une sobri�t� heureuse qui pr�vient et r�duit v�ritablement les risques, et ce, d�s la mise en place de la strat�gie de d�confinement. D?abord, nous devons faire primer la s�curit� sanitaire. Cela exige un renversement des priorit�s. En cela, certaines annonces du "Plan de d�confinement", qui seront d�taill�es par le Gouvernement cet apr�s-midi, posent des questions qui doivent �tre imp�rativement �claircies. D?abord, parce que malgr� l?annonce de la date du 11�mai, seulement dans quelques jours, nous manquons toujours de tests pour d�pister massivement la population, seul moyen de disposer d?une photographie de la situation �pid�miologique et de permettre un confinement cibl�. Ce manque a �t� tr�s visible dans les E.H.P.A.D., avec les cons�quences dramatiques que l?on conna�t. Leur arriv�e, bien que tardive, nous la devons essentiellement � la t�nacit� de la Ville, et notamment � Anne SOUYRIS et Galla BRIDIER, que je voulais remercier ici pour leur action.

De m�me, alors que de nombreuses questions restent sans r�ponses, notamment comment assurer la distanciation sociale entre les enfants, le Gouvernement a annonc� une r�ouverture des �coles en mai contre l?avis du Conseil scientifique. Cette phase extr�mement d�licate - vous l?avez rappel� dans votre propos, Madame la Maire�; sans doute, d'ailleurs, pr�matur�e, j?y reviendrai - n�cessite une vraie concertation avec l?ensemble de la communaut� �ducative pour �laborer au plus proche des r�alit�s de terrain le processus de d�confinement, avec comme priorit� la lutte contre le d�crochage scolaire.

Les transports en commun, ensuite, constituent une priorit�, et leur d�saturation, un enjeu majeur � relever. Cette crise r�v�le, s?il en �tait besoin, � quel point l?espace public est pr�cieux. Il est un bien commun qui ne peut plus �tre r�serv� aux v�hicules motoris�s. Le v�lo s?impose aujourd?hui comme l?outil de mobilit� s�curisant par excellence, comme en atteste, d'ailleurs, le d�blocage de fonds r�gionaux, ce qui pourrait �tre enfin le d�but d?un v�ritable r�seau v�lopolitain. Quoi qu?il en soit, cela doit marquer une bascule. La strat�gie de d�confinement doit �tre l?occasion d?adapter, de continuer � adapter Paris � la nouvelle donne impos�e par cette pand�mie, et de transformer v�ritablement l?espace public pour donner enfin toute leur place aux pi�tons et aux cyclistes, et pour lib�rer Paris de la voiture.

Enfin, cette crise met en exergue les extr�mes in�galit�s de notre ville et la n�cessit� d?amplifier et d?inventer de nouvelles solidarit�s. Le confinement - cela a �t� rappel� par M. le Pr�fet - est bien respect� � Paris. Et je veux d'ailleurs remercier toutes les Parisiennes et tous les Parisiens pour leurs efforts. Il est toutefois particuli�rement difficile � vivre pour celles et ceux qui souffrent de mal-logement, ou pire, de non-logement. Cette situation met en lumi�re l?absolue n�cessit� de lutter encore et encore contre la sp�culation immobili�re, contre le mal-logement et pour le financement de nos services publics. La contrainte du confinement exacerbe l?injustice sociale, que, d?ailleurs, la fermeture des parcs et jardins vient encore empirer. Nous avons pourtant plus que jamais besoin des b�n�fices que la nature peut nous apporter, notamment en termes de sant� mentale et d?immunit�. Vienne a exp�riment� des parcs de la distance. A Paris aussi, �tablissons des mesures de s�curit� rigoureuses pour ouvrir progressivement certains de nos bois, parcs et jardins. Ces mesures de bien-�tre pourraient bien s?av�rer vitales si nous devions, par malheur, subir un deuxi�me �pisode de confinement, notamment durant un �pisode de canicule, car, rappelons-nous, l?ann�e derni�re, la canicule a frapp� Paris d�s le 25�juin, c?est-�-dire dans moins de 2 mois, si elle se reproduit dans les m�mes conditions cette ann�e. Par ailleurs, des difficult�s d?acc�s � la nourriture commencent � se faire sentir dans des quartiers populaires, o� les habitants et habitantes sont confront�s � la hausse des prix des produits alimentaires et notamment des produits frais. Ainsi, �videmment sous r�serve d?une stricte organisation permettant le respect des sanitaires, je r�it�re notre demande de rouvrir des march�s d�couverts, et ce, en priorit� dans ces quartiers, comme � Barb�s, � Belleville ou encore � Aligre. Enfin, une chose est certaine�: il nous faudra changer la donne de la gouvernance en redonnant plus de pouvoir � l?�chelon local, mais le changement sera aussi citoyen et d�mocratique. Aujourd?hui, on a l?impression que tout est d�cid� � l?Elys�e, comme si la d�mocratie �tait mise de c�t�. Cette crise exige pourtant une d�mocratie bien plus ouverte et bien plus vivante que jamais. Je me f�licite, d'ailleurs, que notre collectivit� ait pu organiser deux s�ances de notre Conseil, et ce, malgr� la p�riode de crise. Face aux enjeux, nous devons faire plus que jamais confiance � l?intelligence collective en faisant un v�ritable retour d?exp�rience des initiatives citoyennes qui se sont d�roul�es sur tout le territoire. Tout cela doit commencer d�s maintenant en associant les citoyens, les �lus de terrain, les conseils de quartier, � la d�finition et � la mise en place du d�confinement. C?est, � mon sens, l?un des facteurs cl�s de succ�s de notre strat�gie et, pour la suite, de la mise en ?uvre d?un programme de transformation pour une ville encore plus r�siliente, � travers, notamment, la mise en place d?un Conseil citoyen post-Covid qui pourra �videmment s?appuyer sur une structure d�j� existante � la Ville, comme le Conseil des g�n�rations futures, pour organiser au mieux un lieu et des moments d?�change et d?implication de la soci�t� civile dans les prises de d�cisions. Urbanisme, lutte contre les in�galit�s, choc budg�taire pour notre ville, crise �conomique, soutien � un nouveau mod�le �conomique qui r�partit mieux la valeur, avec, notamment, la n�cessit� de relocaliser la production. Et l?on voit, avec la fabrication de masques, � quel point retrouver une forme de souverainet� locale est aussi essentiel que vital. Suivi et respect de nos libert�s individuelles, soutien � des acteurs essentiels � la vie de notre ville. Je pense notamment au milieu de la culture qui subit violemment les effets de cette crise, aux commer�ants, aux artisans. Les sujets pour la ville d?apr�s sont nombreux. Utilisons la richesse des expertises du quotidien et de toutes celles et ceux qui se sont mobilis�s ces derni�res semaines. La lutte contre le V.I.H. Sida nous a montr� que le succ�s du combat contre les �pid�mies est intimement li� � l?implication des personnes concern�es. C?est cette nouvelle d�mocratie sanitaire et citoyenne qu?il s?agit aujourd'hui, � l?�chelle de notre ville, d?amplifier. Je vous remercie.

Mme�LA MAIRE DE PARIS.- Merci beaucoup � vous, Monsieur le Pr�sident.

Je donne la parole � M. Eric AZI�RE, pr�sident du groupe UDI-MODEM.

Eric.

M. Eric AZI�RE.- Oui. Merci, Madame la Maire.

Je ne sais pas si c?est le pr�sident du groupe UDI-MODEM qui prend la parole maintenant parce que, ce matin, c?est un peu en notre nom � tous que j?ai le sentiment que nous nous exprimons tour � tour. En effet, il me para�t essentiel de bien dire aux Parisiens et aux Parisiennes, qui nous regardent ou nous �coutent peut-�tre en ce moment, que la seule raison d?�tre de ce Conseil de Paris aujourd?hui, c?est qu?il soit l?expression du d�passement des enjeux d?influence des parti-pris politiques, mais qu?il puisse v�ritablement, � l?inverse, traduire devant nos concitoyens la n�cessaire unit� de tous les �lus de Paris dans le combat acharn� que nous menons contre l?�pid�mie qui nous frappe.

Voyez-vous, Madame la Maire, ce matin, je ne vois pas seulement 10 pr�sidents de groupes politiques et 20 maires d?arrondissement de droite ou de gauche dans ces trav�es, mais je vois une seule humanit�, menac�e par une seule �pid�mie, une �pid�mie qui tue chaque jour des centaines d?hommes et de femmes, qui met � mal notre syst�me de sant�, qui remet en cause non seulement notre mode d?organisation sociale, mais bien plus largement, la plupart des dogmes et des certitudes incarn�es qui nous gouvernent.

Oui, nous sommes en guerre. D?ailleurs, la question se pose-t-elle quand le Covid-19 tue tous les jours pr�s de 500 de nos compatriotes�? Au demeurant, � Paris et en Ile-de-France, il tue plus qu?ailleurs. Et c?est d?abord vers nos d�funts et leurs familles que je veux adresser nos pens�es les plus imm�diates et les plus ferventes. Pr�s de 2.000 victimes � Paris et 6.000 au total en Ile-de-France, si l?on s?en tient aux d�c�s rapport�s au sein des �tablissements hospitaliers depuis seulement le 1er mars, et en E.H.P.A.D. depuis seulement le 1er avril. En v�rit�, nous savons que c?est beaucoup plus si l?on ajoute les innombrables d�c�s � domicile, qui ne sont pas comptabilis�s. Cependant, derri�re ces �valuations, derri�re ces nombres froids, il y a une r�alit�: des visages qui s?effacent, des histoires qui se brisent, des familles qui s?effondrent. Aucun d�c�s n?est facile � accepter, mais c?est encore plus douloureux dans ce temps de confinement.

Dans la peur de la contagion, on isole les malades de leurs familles pendant que leur �tat se d�grade en quelques heures ou en quelques jours. Ils s?en vont souvent seuls. Puis, on re�oit, par un coup de fil comme un coup de poing, l?annonce de leur d�c�s sans avoir pu les accompagner dans leurs derniers instants. Le cercueil scell� sans c�r�monie, sans culte, dans la distanciation lugubre, des familles culpabilis�es, accabl�es, d�sarticul�es, se saluent � distance et n?ont droit � aucun des moments qui ouvrent la voie � un deuil normal. C?est ce droit au recueillement, au deuil, � l?hommage, que nous devons restituer en priorit� aux familles parisiennes. Et c?est la raison pour laquelle il est tant important que notre v?u commun pr�sent� ce matin, que nous voterons, conclue sur cette promesse d?accompagnement des familles endeuill�es et celle d?un hommage rendu aux victimes qui permette d?inscrire, le moment venu, l?�pid�mie dans la m�moire collective de Paris. J?ai une pens�e particuli�re pour les 12 agents de la Ville d�c�d�s jusqu?� aujourd?hui et pour nos 3 anciens coll�gues disparus.

Avec la pand�mie, dans le confinement, nous faisons aussi collectivement � Paris l?exp�rience de notre interd�pendance. Disons que nous faisons enfin soci�t�. C?est pourquoi je veux faire ici �tat d?un immense sentiment de gratitude pour les personnels de sant� de l?A.P.-H.P. et pour l?ensemble des acteurs du secteur m�dico-social public et priv� - m�decins, infirmiers, pharmaciens, aides-soignants - sans lesquels l?acc�s aux soins et � la r�animation aurait �t� satur� puis coup�.

Je veux y associer tous nos fonctionnaires de l?A.R.S. et de la Pr�fecture de police, nos agents des services municipaux maintenus op�rationnels, le personnel des �coles et lyc�es, les enseignants, les policiers, les gendarmes, les militaires, les pompiers et toutes les associations humanitaires qui, avec d�vouement, sont rest�s en premi�re ligne sur le front du combat d�montrant ainsi, une fois de plus, leur capacit� de r�silience, d?adaptation et d?initiative pour affronter ce virus.

J?ajoute � ces h�ros de la r�sistance civile ceux qui, dans l?engrenage des crises �conomique et sociale que cette crise sanitaire a d�clench�es, ont resurgi soudain dans une communaut� de destin avec le peuple des confin�s, la notion d?utilit� sociale � la boutonni�re. Ce sont beaucoup de femmes et d?hommes sortis de l?invisibilit� sociale, d?un monde qui les avait engloutis, d�qualifi�s, presque disqualifi�s, les petits, les obscurs, les "sans-grade"�: caissi�res, �boueurs, livreurs, auxiliaires de vie, manutentionnaires, chauffeurs, taxis, routiers, commer�ants, mara�chers, kiosquiers, buralistes, derniers de cord�e, et souvent, premiers de corv�e. Qu?ils soient, eux aussi, remerci�s.

Je ne sais pas si le confinement et la crise nous ont permis de nous r�inventer, mais ils nous ont rappel� � nous-m�mes en les aggravant les effroyables vuln�rabilit�s des plus faibles. En effet, pour les plus d�munis, la crise actuelle a fait ressortir des in�galit�s insupportables. Que veut dire le mot d?ordre "restez chez vous" quand on n?a pas de toit�? Comment se laver les mains quand on n?a pas acc�s � l?eau�? Comment se prot�ger quand on s?entasse en famille dans un logement exigu, quand d?autres sont r�fugi�s dans leur r�sidence secondaire�? Les difficult�s d?acc�s � l?alimentation et aux biens de premi�re n�cessit� d?une partie importante de la population sont cruellement mises en lumi�re dans cette crise. Et alors que 5�millions de personnes en France ont d�j� recours � l?aide alimentaire hors contexte de crise, la fermeture des cantines a montr� que pour beaucoup plus de familles encore, l?acc�s � l?alimentation n?�tait pas une �vidence � Paris.

Alors, � ce sujet, je remercie l?Ex�cutif, une fois n?est pas coutume, et en particulier Emmanuel GR�GOIRE, d?avoir, depuis le 15 mars, avec les maires d?arrondissement, quotidiennement partag� avec nous la r�flexion et men� l?action de la Ville de Paris dans la concertation et la transparence pour tenter d?apporter des solutions � ces difficult�s v�cues par les Parisiens. En effet, il a fallu mettre en place une centaine de points de distribution alimentaire, innover leur approche avec la technique du "click and collect", qui a �t� un v�ritable succ�s ce week-end. Il a fallu multiplier les aides individualis�es aux familles les plus d�munies, augmenter nos capacit�s d?h�bergement d?urgence pour les sans-abri, renforcer les effectifs des E.H.P.A.D. et proc�der au d�pistage syst�matique des pensionnaires et des soignants, ainsi que dans les centres d?accueil pour handicap�s.

Il a fallu accueillir les enfants des personnels soignants, des agents de la Ville, des commer�ants, des policiers municipaux dans nos �coles. Veiller sur la situation - vous l?avez dit - des �tudiants, et en particulier des �tudiants �trangers, et leur ouvrir l?acc�s aux �piceries solidaires. Inciter les bailleurs sociaux � la souplesse pour favoriser l?�chelonnement des loyers de plus en plus dur � payer, ou pour r�gulariser les charges et leur demander de mettre � disposition 240 logements au moins pour les professions de sant�. S�curiser et accompagner les soignants dans leur parcours quotidien. Mettre en place des points d?accueil �ph�m�res au profit des victimes de violences conjugales dans les centres commerciaux et h�berger les situations d?urgence. Cr�er un fonds d?urgence pour le spectacle vivant priv� parisien, qui va vivre sans doute des moments extr�mement difficiles, et tant d?autres mesures.

Je pr�cise tout cela au cas o� l?on pourrait penser, dans cet �tat d?urgence, que la majorit� et les oppositions municipales sont rest�es divis�es et que l?ensemble des maires d?arrondissement, des pr�sidents de groupe ne seraient ni consult�s, ni �cout�s, ni m�me associ�s � une quelconque d�cision. C?est �videmment l?inverse. Et je peux rassurer les Parisiennes et les Parisiens sur le fait que c?est ensemble, toutes forces politiques confondues, que nous sommes entr�s dans cette crise et c?est ensemble que nous en sortirons, et pas autrement. D?ailleurs, depuis le d�but de la pand�mie, les �lus parisiens, la Maire, les adjoints, les maires d?arrondissement, les pr�sidents de groupe et aussi les Conseillers de Paris entendent bien faire entendre leur voix, comme ils l?ont fait dans l?accompagnement du confinement et comme nous esp�rons bien le faire dans la pr�paration du d�confinement, en pl�nitude de nos comp�tences, en contribution libre, d�termin�s et dans une souplesse co-constructive.

Bien s�r, l?Etat a r�v�l� ses rat�s, ses failles, ses limites. C?est pour nous, centristes, une constatation de plus, pas un reproche, pas v�ritablement. La crise aura montr�, une fois encore, ce que nos convictions girondines rappellent en tout temps, c'est-�-dire que toute organisation centr�e sur l?Etat montre qu?elle n?est pas adapt�e pour r�pondre dans l?urgence aux situations de crise au plus pr�s du terrain. Que ce soit sur la fourniture des masques, sur la r�ouverture des �coles, des bars ou des restaurants, ou dans la construction d?un plan de relance, on ne peut pas imposer les m�mes r�gles � l?ensemble des territoires sans prendre en compte les r�alit�s du terrain et les �lus. C?est vrai partout en France et c?est m�me vrai � Paris au niveau des arrondissements parisiens. Il y a des mines d?initiatives au niveau local dans nos quartiers, dans nos villes de banlieue, et c?est la le�on que nous devons retenir pour la suite. Et si besoin en �tait, il suffirait de constater que l?une des cl�s de la r�ussite allemande - je rappelle que le Coronavirus a fait 5 fois moins de victimes chez nos voisins � ce jour - c?est sa d�centralisation, son syst�me f�d�ral et le r�le majeur des L�nder dans la gestion de la pand�mie. Ajouterai-je que c?est aussi en raison de la plus grande consid�ration que les Allemands portent au secteur priv�.

Madame la Maire, mes chers coll�gues, nous n?avons rien fait puisqu?il nous reste encore � faire. A quelques heures de l?annonce que va faire le Premier Ministre du "Plan de Strat�gie nationale de d�confinement", je voudrais souligner les points de vigilance qui nous paraissent devoir �tre d�terminants.

Tout d'abord, sur le r�tablissement d?un service normal de transports publics en Ile-de-France, et en particulier dans le m�tro. La saturation de 9 lignes sur 14, qui pouvait relever, il y a encore quelques semaines, du seul et insupportable constat d?inconfort des usagers, est aujourd?hui devenue un enjeu majeur de sant� publique. Alors qu?aucun traitement efficace n?existe encore contre le Covid-19 et que le vaccin ne sera vraisemblablement pas disponible avant 10 � 18 mois, il est totalement inenvisageable d?obliger pr�s de 5�millions de personnes � venir s?entasser � nouveau quotidiennement pendant des mois dans des m�tros bond�s pour aller travailler.

Quelles que soient les pr�cautions que l?on prendra pour tenter d?en diminuer les flux, la demande de d�placement, apr�s 8 semaines de confinement, nous le savons, sera telle qu?elle ne pourra qu?�tre en contradiction avec le maintien de la distanciation ou des gestes barri�res qui resteront la derni�re fronti�re entre la population et le virus. On se souvient que le m�tro de la ville de New York a �t� un important diffuseur, sinon le principal vecteur d?infection par le Coronavirus, dans toute la ville il y a � peine un mois. Cela suscite donc plusieurs interrogations, � commencer par la plus importante�: comment allons-nous g�rer la saturation�?

Deuxi�me point, je veux insister sur l?importance des march�s ouverts et couverts � Paris. C?est une attente tr�s forte des Parisiens de les voir rouverts. Et c?est non seulement un moyen d?acc�s � l?alimentation qui est indispensable � une diversit� de publics, de consommateurs, mais c?est surtout devenu une n�cessit� imp�rieuse, en particulier pour ceux dont le pouvoir d?achat est le plus faible ou le plus diminu� par le ch�mage, ou les diff�rentes pertes de revenus g�n�r�es par la crise.

Par ailleurs, pour les producteurs en particulier - les mara�chers, les agriculteurs - c?est souvent un revenu compl�mentaire indispensable, et pour les commer�ants, une activit� principale dont l?arr�t peut devenir fatal. Et si l?ensemble de cette fili�re peut participer � la promotion d?une agriculture biologique, c?est encore mieux pour tout le monde. Toute cette cha�ne marchande a une qualit� exceptionnelle et majeure�: elle reste d?un bout � l?autre dans une dimension humaine. Elle est souple dans son organisation. Elle est l�g�re dans ses structures mat�rielles d?approvisionnement, de stockage, de transport. Elle peut s?adapter facilement. Alors, si la strat�gie de d�confinement, comme nous pouvons l?anticiper, doit participer d?une certaine souplesse de mise en ?uvre qui prenne en compte les r�alit�s de la vie parisienne, de chaque arrondissement, et reposer sur l?action conjointe des pouvoirs publics et de la Mairie de Paris, nous devons faire en sorte de la r�ouverture des march�s parisiens dans le respect des gestes barri�res. Nous devons faire de cette r�ouverture une obligation de r�sultat.

La troisi�me le�on que nous retirons concerne les difficult�s trop souvent �voqu�es qu?ont rencontr�es les jeunes m�decins, les internes, les infirmi�res, les infirmiers, les aides-soignants pour se loger � Paris. Il faut que nous r�pondions plus et mieux � leur besoin de logement et que nous puissions augmenter la part de l?offre sociale vers ces professionnels, mais pas seulement en mettant � contribution les plateformes sp�cialis�es qui ont le m�rite d?y r�pondre.

Enfin, je voudrais que la conjugaison du verbe "annuler" ne soit pas la seule grammaire et le seul horizon du monde culturel et sportif parisien. Il faut que nous prenions l?engagement unanime de tout faire pour sauver la cr�ation, le cin�ma, l?�v�nement, le spectacle, les festivals, les rencontres sportives, la sc�ne parisienne, qui, sans une aide massive, ne pourra pas surmonter ce passage � Covid.

Mais il me faut conclure ce propos. Michel Serres disait�: "L?arriv�e d?un impr�visible est toujours pr�visible, mais pas sa nature". D?o� sa maxime permanente, que je nous recommande�: "Attends-toi � l?inattendu". Alors que nous vivions dans la folie euphorique du transhumanisme, nous red�couvrons que nous sommes mortels et que l?incertitude est notre destin. Cette �pid�mie, d'ailleurs, nous invite � l?un des rares festivals qui n?est pas annul�, un festival d?incertitudes. C?est le mythe du cygne noir. L?ancien monde �tait convaincu que tous les cygnes �taient blancs jusqu?� la d�couverte de l?Australie et des cygnes noirs, mettant en �vidence la fragilit� des savoirs et des connaissances scientifiques. Le cygne noir faisait r�f�rence � tous les �v�nements que l?on pensait impossibles et qui red�finissent notre compr�hension du monde. Le cygne noir poss�de trois caract�ristiques�: il est rare, il poss�de un impact d�vastateur, sa pr�visibilit� est r�trospective et non prospective. Alors, � ce stade, face au cygne noir, restons humbles.

L?urgence absolue est de prendre la mesure de la crise en cours et de tout faire pour �viter le pire. Seule une politique massive de distribution de masques, de gels hydroalcooliques, de tests, de maintien des gestes barri�res et d?isolement des personnes contamin�es, permettra de r�duire fortement les pertes humaines en attendant le traitement appropri� et, d?ici un an ou deux, la production d?un vaccin. Seule la solidarit�, dont nos concitoyens font preuve � tous les niveaux, maintiendra le lien social. On n?a aucun pr�c�dent pour mesurer les impacts de cette crise sur les individus comme sur notre soci�t�, mais, � l?�vidence, la r�ponse au d�fi du Covid-19 ne sera pas que scientifique. Je vous remercie.

Mme�LA MAIRE DE PARIS.- Merci beaucoup � vous, Monsieur le Pr�sident, non seulement pour vos propositions, mais aussi, je dirais, comme toujours, pour l?honn�tet� de vos propos. Merci.

Monsieur DUBUS, pr�sident du groupe Parisiens, Progressifs, Constructifs et Ind�pendants.

M. J�r�me DUBUS.- Merci, Madame la Maire.

Monsieur le Pr�fet, mes chers coll�gues, la pand�mie de Covid-19 constitue sans doute le plus grand d�fi qu?auront eu � conna�tre nos civilisations, notre pays et notre ville en ce d�but de si�cle. Tout d'abord, car brutale, inattendue et sans perspectives �videntes de sortie � court terme, la crise que nous traversons met � mal toutes nos conceptions de gestion publique et de d�cision politique. Aussi, en propos introductif, permettez-moi d?exprimer, en mon nom et en celui de mon groupe, mon immense gratitude � toutes les forces vives de notre territoire.

Je pense, bien �videmment, en premier lieu, au personnel hospitalier, qui fait directement face � la maladie et sauve au quotidien des milliers de vies, parfois au d�triment de leur propre vie. Je pense aussi aux policiers et aux pompiers, dont la mobilisation efficace et constante rend possible, malgr� ce contexte anxiog�ne, notre lutte collective contre le virus. Je pense �galement aux salari�s et employeurs des services essentiels - commer�ants, artisans, taxis, livreurs, pharmaciens et bien d?autres - sans lesquels nulle subsistance ne serait possible. Je pense enfin aux agents de nos services publics, �tatiques comme parisiens, qui s?acquittent avec courage de leur mission au service de la collectivit�, l� aussi, parfois au p�ril de leur vie. Bref, mes pens�es vont � toutes ces femmes et � tous ces hommes en premi�re ligne face � cette crise.

Face � cette pand�mie, un constat difficile s?impose. La vie ne reprendra pas son cours normal avant longtemps, pas en France, et encore moins � Paris et en Ile-de-France. Le territoire parisien se retrouve en effet plus que tout autre expos�. D?une part, parce que sa densit� est propice � la propagation du virus au sein d?une r�gion devenue le principal foyer de cette pand�mie, avec la r�gion Grand Est. D?autre part, parce que son statut de p�le urbain majeur s?accompagne d?une pollution de l?air notable - vous l?avez dit tout � l'heure, Madame la Maire - que l?on sait facteur de contagion et d?aggravation de la maladie. De fait, il est d�s maintenant de notre responsabilit� collective de d�finir avec une tr�s grande pr�cision et une tr�s grande prudence les prochaines �tapes de notre lutte contre ce virus.

Les chiffres, mes chers coll�gues, publi�s ce matin en Allemagne, qui est montr�e comme l?exemple de gestion de la crise, sont tr�s inqui�tants. Le taux de contamination est revenu � 1, ce qui signifie que l?on va reconfiner tr�s rapidement.

Madame la Maire, si vous avez d�j� pr�sent� des propositions tr�s concr�tes pour la sortie du confinement de la Capitale, celles-ci restent perfectibles et am�nageables. Un certain nombre de mesures plus fortes, plus drastiques, devront s?y adjoindre. Tout d?abord - c?est une �vidence - il faut envisager tr�s rapidement de rendre obligatoire le port du masque partout et implanter des distributeurs sur notre territoire municipal, � commencer bien �videmment par les transports en commun, comme le pr�voit la pr�sidente de la R�gion Ile-de-France. Certes, les juridictions administratives ont refus� aux collectivit�s la comp�tence en la mati�re. Mais vous pouvez et devez, en tant que Maire de Paris, porter ce sujet aupr�s de l?Etat, notamment en raison de la particuli�re densit� de notre tissu urbain.

Il faudra aussi engager la mise en ?uvre de mesures de d�pistage massif sur l?ensemble des populations de la Capitale. On a un certain nombre de pistes qui ont d�j� �t� �labor�es et prioris�es sur certaines populations, mais cela ne suffit pas. Cela implique donc la mise � disposition, avant le 11�mai, de kits de test et de locaux publics afin d?y ouvrir ces centres de d�pistage du virus. Nous avons besoin de conna�tre tous tr�s rapidement la liste de ces locaux, le plus vite possible. Cet effort de d�tection devra, par nature, s?accompagner d?un meilleur isolement offert aux malades�: dans les h�tels, bien s�r, mais aussi dans tous les autres espaces disponibles, � commencer par les auberges de jeunesse parisiennes.

Enfin, car le refus d�finitif de l?�pid�mie devra passer par l?identification pr�coce de ces foyers de contamination, le d�veloppement d?un r�seau de lanceurs d?alerte locaux serait une mesure particuli�rement pertinente � inclure � notre dispositif futur. Tester, oui, mais isoler imm�diatement�: c?est la cl� du succ�s. Et pour savoir isoler, il faut informer. Et donc, les maires d?arrondissement, les �lus de proximit�, au c?ur des arrondissements, doivent y �tre associ�s de mani�re encore plus forte. Prot�ger la sant� des Parisiens restera donc, bien s�r, notre premi�re pr�occupation.

Mais nous devons aussi cr�er les conditions du red�marrage de la vie et de l?activit� de notre Capitale. Oui, la crise sanitaire, c?est aussi la mise en �vidence d?une crise g�n�ralis�e aux sympt�mes �conomiques comme sociaux. Ainsi, la pr�vision de croissance pour 2020 a d?ores et d�j� �t� largement revue � la baisse, avec moins 8�% dans le projet de loi de finances rectificative, un chiffre malheureusement en constante �volution. Ce sont bien les acteurs de l?�conomie r�elle qui p�tissent le plus de cette paralysie de notre pays. L?activit� du secteur priv� fran�ais a en effet connu sa plus forte chute historique, plus forte qu?en 2008. Les effets de cet effondrement ne se sont pas fait attendre. P�le Emploi annon�ait hier une hausse record du ch�mage � plus 7�% et notamment � Paris.

Concernant maintenant Paris, la situation est sans doute tout aussi grave, si ce n?est plus. Difficile d?y voir tout � fait clair n�anmoins. Malgr� la lettre de cadrage promise par l?Ex�cutif, cens�e nous donner des cl�s de lecture, nous n?avons aucune visibilit� sur les cons�quences budg�taires de cette crise � court et long terme. Seule certitude�: nos recettes vont baisser, car les producteurs de richesses de notre territoire ne pourront plus demain les abonder comme hier, et, bien �videmment, nos d�penses vont augmenter. C?est parfaitement naturel. Bon nombre de secteurs centraux de notre tissu �conomique - restauration, tourisme, culture, �v�nementiel - sont � l?arr�t pur et simple, subissant des baisses de chiffre d?affaires allant de 90�% � 100�%. Pourtant, en r�alit�, l?enjeu en pr�sence est plus important encore. Absolument toutes les entreprises exer�ant leur activit� � Paris sont menac�es et, avec elles, leurs employ�s, dirigeants ou structures partenaires. Le Gouvernement et la R�gion Ile-de-France ont su entendre leur peur l�gitime. Et c?est donc maintenant � la Ville de Paris de renforcer son dispositif d?aides et de r�pondre plus efficacement et plus pr�cis�ment � leurs besoins divers.

Madame la Maire, notre groupe vous a fait parvenir, � la fin du mois dernier, une lettre repr�sentant un certain nombre de dispositions soutenues par les organisations professionnelles � l?unanimit�, de nature � r�pondre � l?urgence du moment. Il conviendra, tout d?abord, que la Ville abonde au fonds de solidarit� mis en place par l?Etat pour les ind�pendants, autoentrepreneurs et T.P.E., afin de leur verser sur le territoire parisien une prime compl�mentaire de 1.000 euros en plus des 1.500 euros d�j� octroy�s. Il faudra lancer ensuite une �tude sur l?opportunit� d?indemniser une partie des pertes d?exploitation des structures les plus touch�es. De plus, comme l?Etat, la Ville devra vite acter le principe "z�ro recette, z�ro d�pense" dans la limite de ses comp�tences. Je parle des loyers, des d�penses d?�nergie, etc.

Enfin, il s?agira de r�pondre par tous les leviers disponibles aux besoins sp�cifiques des secteurs les plus impact�s�: renoncement � percevoir ce que j?appelle les "recettes de poche" - taxes de s�jour, droit de voirie -, renforcement de l?enveloppe pour le soutien des �v�nements culturels sur les deux prochains exercices, garantie de la Ville aux pr�ts contract�s par des entreprises de moins de deux ans en manque de financement. Les entreprises et leurs salari�s ne peuvent pas attendre � Paris le plan que vous pr�voyez pour juillet. C?est maintenant qu?ils en ont besoin. C?est maintenant que nous devons sauver nos entreprises.

La protection des m�nages constitue le second versant d?une politique parisienne d?accompagnement du d�confinement r�ellement efficace, et � r�tablir un semblant de normalit� en soutenant chacun de nos acteurs. Dans ce contexte, c?est d?abord par le biais du logement, premier p�le de d�pense pour une large majorit� des foyers de la Capitale, qu?il faudra agir. D�j� largement probl�matique en temps normal, cet enjeu risque de le devenir encore davantage dans un climat post-confinement marqu� par le ch�mage partiel et une reprise �conomique extr�mement lente. La Ville, via ses bailleurs sociaux, se doit donc de permettre � ses locataires particuliers de passer le cap de la crise, 20�% � 25�% risquant � terme de ne plus pouvoir payer leurs loyers. L?Ex�cutif parisien a d�j� eu l?occasion de s?exprimer sur ce sujet via Ian BROSSAT, et hier, nous avons re�u des indications plus pr�cises.

Soyons clairs�: il faut aujourd?hui r�duire le loyer de tous les locataires du logement social � hauteur de leur baisse du pouvoir d?achat perdu, et �taler ce qui n?aura pas pu �tre pay� sur les mois suivant la sortie de crise. C?est une mesure de bon sens, de bonne gestion et de justice sociale. Si vous perdez 16�% de votre salaire quand vous �tes au ch�mage partiel, votre loyer devra diminuer d?autant. J?attends donc des bailleurs sociaux de la Ville une v�ritable charte d?engagement �crite, n�goci�e avec les associations de locataires.

Le maintien de la s�curit� des Parisiens est aussi une autre de nos pr�occupations. Il est � craindre une r�surgence de la d�linquance, qui toucherait �videmment non pas la d�linquance sur les cambriolages, mais la d�linquance sur la voirie. Elle touche, d?ailleurs, un certain nombre de quartiers du Nord-Est de la Capitale, trouvant notamment leur illustration dans le 10e arrondissement, dans les rues du Faubourg-Saint-Denis, Louis-Blanc ou place Stalingrad, o� le trafic de stup�fiants peut se maintenir, voire se d�velopper. Dans ce cadre, ma coll�gue D�borah PAWLIK se joint � l?intervention de la maire du 10e arrondissement, demandant qu?une action r�solue soit men�e contre ce ph�nom�ne qui pourrit la vie des habitants de ce quartier. De mani�re plus g�n�rale, il nous semble essentiel que des propositions concr�tes soient faites conjointement par la Pr�fecture de police et l?adjointe � la s�curit�, afin que l?espace public parisien soit s�curis� avant le 11�mai.

Enfin, � plus long terme, � tr�s long terme, il faudra �videmment repenser, � l?aune de cette crise, notre organisation urbaine jusque dans ses fondamentaux. Se loger, se d�placer, user de l?espace public�: conception ancienne adapt�e aux enjeux sanitaires nouveaux. La question de l?adaptation du projet Olympique de 2024 ne devra pas non plus �tre oubli�e. Je ne m?�tendrai pas sur ce sujet, mais je ne doute pas que notre Conseil aura l?occasion de longuement discuter de ces questions pour les ann�es � venir.

Reste maintenant � faire un constat tr�s simple�: la fin de cette �preuve reste un horizon lointain. Ces mesures sanitaires, �conomiques et sociales devront s?appliquer longtemps parce que les Parisiens et autres usagers de la Capitale ne sauraient �tre abandonn�s � leur sort, parce que tout fl�chissement nous replongerait tous, m�caniquement, dans les affres de la crise. Aussi, ne reproduisons pas les erreurs du pass� et faisons preuve de transparence.

Madame la Maire, nous comptons sur vous pour �claircir la nature des mesures que vous nous proposez, leur impact concret et surtout, leur calendrier. Vous devez aussi publiquement faire la transparence sur la r�alit� chiffr�e de cette �pid�mie dans notre Capitale. Cet enjeu est imp�rieux � l?heure o� la fin du confinement se profile et o� les comportements � risques profitent des beaux jours pour resurgir. Je vous remercie.

Mme�LA MAIRE DE PARIS.- Merci, Monsieur le Pr�sident, pour vos propositions. Mme�L�a FILOCHE pour le groupe "G�n�ration.s" Paris.

Mme�L�a FILOCHE.- Merci, Madame la Maire.

Chers coll�gues ici pr�sents et celles et ceux connect�s, Monsieur le Pr�fet, chers Parisiennes et Parisiens.

Merci, Madame la Maire, de nous permettre de nous exprimer, non sans une certaine �motion et dans des conditions in�dites. Il �tait important, � l?heure o� nous traversons une crise sanitaire sans pr�c�dent, de faire vivre notre d�mocratie locale et nos d�bats, alors que nous sommes toutes et tous chamboul�s dans nos vies et dans nos certitudes. Comme l?ont fait mes coll�gues pr�c�demment, je souhaite associer l?ensemble des �lus du groupe "G�n�ration.s" aux hommages et aux remerciements formul�s.

Ce qui est in�dit dans ce contexte, c?est le choix juste et fort de la majorit� des pays du monde de mettre en pause l?activit� �conomique pour sauver des vies. Je n?utiliserai pas le vocable guerrier que certains ont choisi. Il n?y a pas, � mon sens, de premi�re, de seconde ou de troisi�me ligne�: il y a celles et ceux qui sont devant, puis celles et ceux qui sont derri�re, et tous sont importants.

L?efficacit� de la combinaison de nos services publics alli�s aux salari�s du priv� qui travaillent encore dans notre pays est incontestable. Les discours et les d�cisions des derni�res d�cennies qui n?avaient pour objectif que de r�duire les co�ts, la masse salariale, de s?attaquer au statut des fonctionnaires, � nos services publics qui sont le bien commun de celles et ceux qui n?en ont pas, de s?attaquer � l?h�pital et plus largement au Code du travail, � la m�decine du travail, de multiplier les statuts sans protection sociale, de privatiser, de d�r�guler, de d�localiser, tout cela semble aujourd?hui vraiment d�cal�.

Les "premiers de cord�e" ne sont finalement pas celles et ceux que certains portaient aux nues il y a encore quelques mois. Les "premiers de corv�e", qu?ils soient agents du public ou auto-entrepreneurs, pay�s au Smic ou au niveau m�dian des salaires, participent � rendre nos vies confin�es acceptables, voire confortables, m�me si pour certains ils n?ont pas le choix. Le monde de demain devra reconna�tre les invisibles d?hier � leur juste valeur avec des statuts, des droits et des salaires dignes.

Dans des perspectives � court et moyen termes, un certain nombre de sujets nous pr�occupent �videmment au groupe "G�n�ration.s". La maire du 14e arrondissement, Carine PETIT, abordera dans son intervention les questions primordiales li�es au syst�me �ducatif et aux enjeux budg�taires. De mon c�t�, je voudrais d?abord aborder la question de l?alimentation qui, en cette p�riode de crise sanitaire, est une vraie pr�occupation.

Les �lus du groupe "G�n�ration.s" du Conseil de Paris sont souvent intervenus sur ce sujet. Nos nombreux d�bats dans cet h�micycle, autour de EuropaCity par exemple, d�montrent notre pr�occupation collective. Le soutien � l?agriculture sur le territoire de la M�tropole et en Ile-de-France doit �tre une priorit�. Nous devons �tre en capacit� de nous nourrir en proximit�, de mani�re abordable, massive, biologique, mais aussi en nous assurant que les productions sont saines, vari�es et permettent aux producteurs de vivre de leur travail.

Ensuite vient le vaste sujet des transports et des d�placements. Dans la p�riode, Ile-de-France Mobilit�s devrait, selon nous, assurer une remise en route � 100�% des r�seaux de m�tro, de bus, de tramway et de RER et ce, d�s le 11�mai, afin de garantir des conditions de transport s�curis�es et rassurantes pour toutes et tous.

En attendant, nous nous associons pleinement aux dispositions propos�es par la Maire de Paris, � savoir le d�veloppement des axes cyclistes et pi�tons, � l?urbanisme tactique et � tout ce qui pourra �tre engag� pour cela. Nous mettons au pot une proposition compl�mentaire, en plus du d�doublement des lignes de m�tro en pistes cyclables, puisque nous pourrions utiliser �galement des lignes de bus�: celles des bus touristiques, qui sont actuellement en ch�mage technique, pour essayer de d�sengorger un peu les transports.

Concernant le monde de la culture, brusquement mis sous cloche par cette crise sanitaire, avec l?annulation des festivals, des tournages de films, la fermeture des th��tres, des salles de concert, des cin�mas, des librairies, des mus�es, des conservatoires, des biblioth�ques, �videmment tous ces lieux indispensables � la vie parisienne, je voudrais ici saluer les diff�rents acteurs du monde de la culture professionnel comme amateur, qui continuent � partager et diffuser ?uvres et cr�ations et qui nous permettent de nous �vader pendant notre confinement.

Mais les cons�quences de ce confinement sont dramatiques pour le milieu de la culture qui a besoin d?un vaste plan national de soutien et de relance, et la Ville de Paris, nous le savons, y participera. En plus de cela, Paris doit pouvoir assurer le maintien des subventions et le r�glement des heures d?�ducation artistique et culturelle aux intervenants en milieu scolaire.

Cette crise sanitaire a des effets catastrophiques pour bon nombre de Parisiennes et Parisiens, dont l?activit� professionnelle d�pend d?un fonctionnement r�gulier de la vie �conomique. Je pense � celles et ceux qui se sont retrouv�s du jour au lendemain dans des situations allant d?une diminution importante de leurs revenus � m�me un arr�t brutal de leur activit�.

La mise en place d?un revenu universel au plan national devient �vidente dans ce contexte. Il pourrait �tre financ� par une politique volontariste de lutte contre la fraude et l?�vasion fiscale, et il permettrait de lutter efficacement contre le non-recours aux aides sociales avec une mise en place automatique. Quelques semaines avant l?annonce du confinement, nous avions d?ailleurs vot� la mise en place d?une Conf�rence citoyenne sur l?exp�rimentation d?un revenu universel � Paris. Il nous semble n�cessaire que cette ambition commune se mette rapidement en place.

En plus des axes que nous souhaitons travailler collectivement, nous serons aussi tr�s vigilants sur de nombreux autres et, vous le savez, Madame la Maire, la question des libert�s publiques ne peut �tre secondaire.

Il y a la question des masques et du prix de ceux-ci qui, selon nous, doivent faire l?objet d?un prix fixe, voire d?une baisse de la T.V.A. puisque cela doit �tre aujourd?hui un produit de premi�re n�cessit�.

Il y a la question du t�l�travail qui, certes, peut �tre une r�ponse mais qui demande � �tre bien plus fortement encadr�.

Il y a la question de l?accueil et de la protection des r�fugi�s et des mineurs isol�s qui ne peut pas juste d�pendre du bon vouloir et des moyens des communes mobilis�es. Nous devons porter l?id�e qu?il faut r�gulariser les sans-papiers pr�sents et celles et ceux qui arrivent, quoi qu?il en co�te. D?autres pays l?on fait, c?est une question de droits humains.

Vous pourrez, Madame la Maire, compter sur notre engagement au quotidien pour plus et mieux encore construire la ville durable, qui ne peut pas �tre la ville avec toujours plus d?espaces combl�s par des immeubles au d�triment de la capacit� de respirer.

Pour conclure, je tiens encore � saluer l?action de la Ville qui a su garantir � toutes et tous les moyens d?affronter cette crise sanitaire malgr� des grandes difficult�s. Je terminerai par une citation�: "Ce qui fait tenir la soci�t�, c?est d?abord une bande de femmes", disait Christiane TAUBIRA le 13�avril dernier. Elle a pr�cis� - cela tiendra lieu pour moi de conclusion en hommage � toutes ces femmes�: "Elles sont majoritaires dans les �quipes soignantes, m�me si nous saluons aussi avec autant de gratitude les hommes. Elles sont majoritaires aux caisses des supermarch�s, dans les �quipes qui nettoient les �tablissements qui travaillent encore. Tout ce qui tient la soci�t�, qui nous permet d?inscrire une temporalit� dans nos t�tes, de nous projeter, ce sont les femmes qui le font." Madame la Maire, mes chers coll�gues, ne nous exon�rons pas non plus de ce que nous aurons � tirer comme le�on pour la ville de demain�: une ville sociale, �cologique, solidaire, f�ministe, antiraciste, r�siliente, transparente, d�mocratique, et surtout, toujours, toujours, exigeante. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame la Pr�sidente. Je donne � pr�sent la parole � M. BARGETON, pr�sident du groupe DP.

M. Julien BARGETON. - Madame la Maire, Monsieur le Pr�fet, chers coll�gues, le monde entier, la France, Paris, sont touch�s par une crise sanitaire in�dite. Tous, nous pleurons nos morts. Notre groupe apporte son soutien le plus total aux familles endeuill�es. Nous soutenons les propositions visant � les accompagner dans le deuil.

Nous remercions tous ceux qui soignent au p�ril de leur vie�: les m�decins, les aides-soignants, les infirmi�res, les internes, les brancardiers, les pharmaciens, tous les professionnels de sant�. Leurs efforts, leur courage, leur sens du devoir rendent les Parisiens et les Fran�ais fiers. Les acclamations et les applaudissements, quand sonnent 20 heures chaque soir, le prouvent.

Un grand merci � ceux qui nous permettent de nous nourrir et de continuer � vivre une vie la plus normale possible�: caissi�res, kiosquiers, boulangers, restaurateurs, routiers, livreurs, agriculteurs, ils ont �t� cit�s, et toutes les entreprises qui travaillent dans des conditions si difficiles.

S?ajoutent ceux qui participent � l?effort de solidarit�, bien s�r les forces de police, les pompiers, les forces de secours, Monsieur le Pr�fet, les professeurs des �coles qui accueillent les enfants des soignants, ainsi que les b�n�voles et voisins de quartier qui viennent en aide aux personnes les plus fragilis�es, les �boueurs qui essaient de garder nos rues propres, et � tous les agents de la Ville de Paris, eux aussi durement touch�s.

C?est aussi envers les Parisiens qu?il faut nous tourner. En restant confin�s et en respectant les gestes barri�res, ils agissent au service de tous pour la sant� de chacun. Nous devons leur dire que leur geste est admirable et loin d?�tre anodin, il est m�me crucial. Retenons ces chiffres�: toutes les 8 minutes, les Fran�ais sauvent une vie en restant chez eux. Voil� le r�sultat de leur civisme. Nous le voyons, toute la soci�t� est mobilis�e, unie dans l?adversit�.

Pour faire face � cette crise exceptionnelle et pour permettre � la population de vivre mieux ce confinement indispensable, l?Etat et la Ville agissent. Les mesures prises reposent sur les scientifiques, sur la soci�t�, sur les �lus de terrain �galement. Dans la p�riode, le r�le des �lus est de contribuer avec humilit�, dignit� et sens des responsabilit�s, d?apporter du positif dans cette p�riode si rude.

Notre groupe a ainsi fait un certain nombre de propositions, dans une lettre en date du 31 mars dernier, sur l?alimentation et le ravitaillement en produits frais issus des march�s d�couverts, sur l?appel � la mobilisation pour la production de masques, sur le renforcement du suivi des personnes isol�es ou encore sur le soutien aux entreprises fortement impact�es.

La Ville de Paris a annonc� des actions qui vont dans ce sens et qui ont repris ces th�matiques. Nous, �lus locaux, nous avons une responsabilit� particuli�re dans cette crise�: faire remonter les demandes de terrain et les pr�occupations des Parisiens, faire savoir quand il existe des difficult�s dans l?application des mesures et �noncer des pistes de progr�s. Nous continuerons d?agir en ce sens dans le cadre du d�confinement.

Aujourd?hui, en effet, il s?agit de pr�parer une nouvelle �tape dans la gestion du coronavirus, celle du d�confinement tr�s progressif annonc� par le Pr�sident de la R�publique pour le 11 mai prochain. La vie ne reprendra pas son cours comme avant, nous le constatons tous ici aujourd?hui.

Un plan sera pr�sent� par le Premier Ministre cet apr�s-midi et d�battu � l?Assembl�e nationale. La Ville devra en tenir compte pour �tre en coh�rence avec les orientations du Gouvernement. Dans l?attente de cette pr�sentation et des d�bats au Parlement, puisque viendra ensuite le d�bat au S�nat, nous nous abstiendrons sur le v?u mais nous voterons les projets de d�lib�ration urgents.

Les sujets sont nombreux et complexes�: retour � l?�cole, maintien du t�l�travail, organisation des tests s�rologiques, d�placements, surtout dans une ville aussi dense que Paris, commerces et r�ouverture des lieux de culte. Les �lus locaux joueront un r�le majeur dans la mise en ?uvre du d�confinement. Il faudra bien s�r que chacun agisse dans ses domaines de comp�tences, mais aussi en bonne intelligence avec les autres acteurs, les Agences r�gionales de sant� mais aussi les communaut�s professionnelles territoriales de sant�, une avanc�e utile pour coordonner les m�decins lib�raux dans la p�riode.

Le d�confinement sera le succ�s ou l?�chec de tous. Une fois le cap donn�, la strat�gie nationale fix�e et pr�cis�e, parce que la France est diverse dans ses territoires, il faut donner aux maires, aux d�partements, aux r�gions la facult� d?en choisir les modalit�s pratiques les mieux adapt�es et apparues notamment aux maires d?arrondissement qui sont charg�s de la proximit�. Beaucoup d?�lus, toutes tendances confondues, ont fait des propositions int�ressantes et pragmatiques. Vous les prenez en compte et pour cela nous vous en remercions.

Nous souhaitons qu?apr�s les annonces du Premier Ministre et le d�bat au Parlement, un point relatif � un plan consolid� de d�confinement parisien soit pr�sent� aux �lus du Conseil de Paris. Valid�, renforc�, enrichi, le plan adopt� sera plus efficace. Il faudra, par ailleurs, sans cesse rappeler que tout cela ne signifie en aucun cas la fin du virus au 11 mai�: distanciation sociale, gestes barri�res, port de masque, gel hydroalcoolique ne seront pas abandonn�s. Une recrudescence est h�las possible. Certains pays qui sortent du confinement la voient appara�tre d�s aujourd?hui.

Dans ce sens, n?ayons pas de pr�ventions na�ves face aux outils technologiques, instruments parmi d?autres qui ne m�ritent ni exc�s d?honneur ni indignit�. Prenons garde que des acteurs du priv� ne s?en saisissent dans leur int�r�t. L?information des citoyens est un devoir imp�rieux de l?Etat et des collectivit�s. Les exemples, comme celui de la Cor�e du Sud, qui ont �t� cit�s peuvent nous �clairer. En effet, nous aurons besoin d?agilit� intellectuelle et administrative.

De m�me qu?Etat et collectivit�s travaillent ensemble pour faire face � cette pand�mie, majorit� et opposition doivent travailler conjointement. De m�me que les collectivit�s locales comptent sur les bonnes volont�s de tous, de m�me l?Etat a besoin de cet �tat d?esprit constructif. C?est collectivement, sans pol�mique, dans le dialogue, l?�coute et l?�change que nous sortirons vainqueurs de cette crise.

La pol�mique politique serait aujourd?hui une mascarade. Croire qu?en se valorisant contre les autres ou qu?en attaquant tous azimuts, on en tirerait un b�n�fice serait se tromper lourdement. Ce ne serait pas �tre � la hauteur du moment. Les Fran�ais et les Parisiens sont � mille lieues de cela. Ils sont dans la peine, ils sont encore dans la peur, mais ils sont aussi dans l?espoir. Aujourd?hui encore, sur le plan m�dical, nous n?avons aucune certitude. Les recherches scientifiques et cliniques se poursuivent. Aujourd?hui m�me de nouvelles d�couvertes apparaissent sur l?atteinte du virus dans la circulation sanguine ou sur des avanc�es en mati�re de traitement. Certaines mesures ont �volu� au fur et � mesure, comme la visite des a�n�s en maison de retraite, par exemple, ou encore l?adoption d?animaux en refuge. Mais tr�s t�t aussi, des mesures de soutien, notamment �conomiques, ont �t� lanc�es et m�me renforc�es et �largies. Pensons au ch�mage partiel ou aux fonds de soutien ouverts aux entreprises et aux associations. Pensons �galement aux pr�ts garantis ou � la prise de participation dans des entreprises qui seraient en graves difficult�s. Que ce soit pour les jeunes L.G.B.T. ou les violences intrafamiliales, des mesures concr�tes ont �t� prises � l?instar du dispositif d?aide et d?alerte en pharmacie, en cas de violences conjugales et infantiles. L?�quation comporte de nombreuses inconnues. Il est normal d?avancer prudemment, dans un rythme qui garantisse la sant� et la s�curit� de tous. Tous les Ex�cutifs, l?Ex�cutif national comme les Ex�cutifs locaux, sont confront�s aux m�mes incertitudes. Aucun ne peut donc donner des le�ons aux autres. Nous apprenons au fur et � mesure, nous ne savons pas encore tout et pourtant il faut bien d�cider. Les "y a qu?�, faut qu?on" fleurissent parfois dans ces �poques mais sont porteurs de peu de fruits. Notre pr�occupation actuelle est de pr�parer progressivement et au mieux la sortie du confinement, avec m�thode et dialogue, pour que la vie reprenne doucement son cours dans un contexte o� le virus est toujours pr�sent bien qu?invisible. "Il faut juger � froid et agir � chaud", notait Paul Val�ry dans ses cahiers. Apr�s l?urgence de l?action viendra le temps des jugements. Mais les menaces de proc�s ou d?autres � l?encontre des �lus de tous bords, que je vois circuler sur les r�seaux sociaux, risquent � terme de nous rendre collectivement impuissants en n?osant plus prendre les d�cisions ad�quates. Le temps de l?analyse politique et des le�ons � tirer viendra le moment venu. Chacun voit midi � sa porte, mais ce n?est ni en raccommodant les vieux restes ni en ressuscitant les antiques chim�res que nous innoverons. Viendra aussi le temps de la relance. Notre �conomie a �t� mise � l?arr�t. Les mesures prises par la Ville compl�teront celles de l?Etat et de la R�gion, notamment pour les secteurs culturels et touristiques durement frapp�s et fondamentaux dans notre capitale. Respectons la temporalit� des �v�nements, proc�dons par �tapes. Nous sommes encore aujourd?hui � l?heure de la sortie du confinement, tr�s progressivement. Continuons de travailler ensemble concr�tement, restons unis et solidaires, c?est ainsi que nous surmonterons ensemble cette �preuve. Merci beaucoup.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Monsieur le Pr�sident.

La parole est � Mme Laurence GOLDGRAB, pr�sidente du groupe Radical de Gauche, Centre et Ind�pendants.

Mme Laurence GOLDGRAB. - Merci, Madame la Maire.

Monsieur le Pr�fet, mes chers coll�gues, je voudrais commencer par rendre hommage avec les �lus du groupe RG-CI � nos soignants qui se battent sans rel�che contre le virus dans les h�pitaux et en ville, et il est juste de leur attribuer la Citoyennet� d?Honneur. Rendre hommage aussi � nos agents qui sont mobilis�s, mais aussi � tous ceux qui travaillent chaque jour pour nous faire vivre et cela a �t� dit�: caissi�res et caissiers, magasiniers, chauffeurs et livreurs. Nous devons les remercier et surtout ne pas les oublier une fois la crise pass�e.

Qui aurait d��? Qui aurait pu�? Qui n?a pas anticip�? Tant de questions et tant de r�ponses n�cessaires qui seront d�battues, notamment au Parlement, mais qui ne sont pas l?objet de cette s�ance. Loin de moi l?id�e de pr�ner le silence de l?opposition, le d�bat d�mocratique est n�cessaire, mais nous devons �tre vigilants et responsables dans nos propos pour ne pas apporter davantage de confusion.

Le temps est � l?action. Ecoutons les experts m�dicaux qui doivent �clairer nos prises de d�cisions politiques et laissons la communaut� scientifique faire son travail, afin de nous concentrer sur le n�tre. Car il nous faut trouver des solutions pour vaincre le virus au plus vite pour que le bilan humain, mais aussi social et �conomique, ne soit pas si grave qu?il entra�nerait une autre crise qui, une fois de plus, toucherait les plus fragiles. Les Parisiens n?attendent pas de nous qu?on leur apporte le rem�de miracle mais bien qu?on leur donne des r�ponses concr�tes sur leur vie au quotidien.

Aujourd?hui les questions qui se posent sont avant tout�: comment va-t-on faire le 11 mai�? Pourrons-nous reprendre le travail�? De la m�me fa�on, pourrons-nous envoyer nos enfants � l?�cole ou � la cr�che et dans quelles conditions�? Pourrais-je ouvrir ma librairie, mon commerce�? Comment se procurer un masque fiable�? Pourra-t-on prendre le m�tro sans risque de contamination�? Des V�lib? en bon �tat seront-ils disponibles dans les stations�? Et pour beaucoup, malheureusement, comment vais-je joindre les deux bouts�? L?urgence � notre �chelon est l�. Les �lus locaux sont le premier relais et la porte d?entr�e des questionnements, et des critiques �galement des Parisiens. Je voudrais, � ce titre et au nom de mon groupe, tout d?abord f�liciter l?ensemble du travail des adjoints, bien s�r, mais �galement des maires d?arrondissement qui se d�m�nent pour trouver des r�ponses et des solutions.

Bien entendu, je salue Mme la Maire pour sa gestion et sa r�activit� dans la prise de d�cisions, comme mettre � disposition de nos agents les protections n�cessaires d�s le d�but de la crise pour assurer un service public continu, tout en prot�geant leur sant�. Mais je pense aussi aux mesures prises pour venir en aide aux plus pr�caires, aux personnes en situation de rue ou aux familles, afin de les aider � nourrir leurs enfants apr�s l?arr�t de la cantine. Aussi, je salue la d�marche Covisan prise avec l?A.P.-H.P. et le groupe Accor, ou encore le d�veloppement du r�seau de solidarit� pour prendre contact avec nos a�n�s isol�s.

Je souhaite �galement vous remercier pour le temps que vous nous consacrez chaque semaine pour partager vos informations et nous impliquer dans les prises de d�cisions�; c?est important pour la d�mocratie que tous les �lus y soient associ�s. Je le disais, le temps est � la gestion, la gestion de crise et sa sortie.

Alors, depuis longtemps, d?autres l?ont rappel�, Paris est le fer de lance d?une autre fa�on de concevoir la ville�: une ville plus r�siliente, plus locale, plus solidaire et g�n�reuse. Il faudra tout faire pour pr�server notre mode de vie, m�me en p�riode de crise, mais c?est aussi l?occasion pour Paris d?aller encore plus loin et plus vite dans des directions sur lesquelles nous avons d�j� travaill� et sur lesquelles nous travaillons avec acharnement. C?est, par exemple, vers le soutien � une �conomie locale et au "Fabriqu� � Paris", l?agriculture urbaine, un soutien fort aux alternatives � la voiture - cela devra d?ailleurs se faire avec les communes voisines mais je sais que cela est d�j� le cas -, la g�n�ralisation massive du t�l�travail pour r�duire les d�placements, comme nous l?avons d?ailleurs pr�conis� lors de notre M.I.E. sur le p�riph�rique, et vers une nouvelle organisation de l?espace public davantage tourn� vers les pi�tons et les v�los plut�t que la voiture.

De fa�on tr�s concr�te, l?apr�s-confinement va d�buter le 11 mai. Oui mais comment�? Le port des masques est n�cessaire, mais faut-il le rendre obligatoire�? A quels endroits�? Qui sera d�pist�? Comment pr�voir l?organisation de la distanciation sociale dans l?espace public�? Comment offrir des alternatives au m�tro�? Dans une ville aussi dense que Paris, ne faut-il pas mettre des parcours de circulation pour les pi�tons, afin de limiter les croisements sur les trottoirs, comme nous avions pr�vu de le faire pour les pistes cyclables�? Et surtout pour les trottoirs les plus denses, par exemple devant certains commerces, ne pourrait-on pas faire appel aux jeunes du service civique pour aider � l?organisation de l?espace public et nous permettre de rouvrir les parcs et jardins�? Comme certains �lus l?ont propos�, peut-on assurer la restauration scolaire non pas dans les salles de classe mais dans les pr�aux des �coles�? Etc. Toutes sortes de mesures et de r�flexions s?imposent � nous.

S?il nous faut faire confiance � chacun pour adopter les bons gestes partout dans Paris, � nous de les rappeler par une communication ad�quate et de faciliter leur mise en place par un espace public adapt�.

Parler de l?apr�s m?am�ne aussi � �voquer le cas de nos commerces � l?arr�t depuis de longues semaines, seule solution pour �viter le drame humain. Des mesures ont �t� d�ploy�es pour leur venir en aide, comme le gel des loyers per�us par la Ville et ses bailleurs. Nous pouvons �galement les aider � mettre en place des services de "Click and Collect" car tous n?ont pas les outils pour la vente en ligne. Mais il faudra aussi convaincre les Parisiens de se tourner vers ces commer�ants de quartier et consommer plus local pour sauver notre tissu �conomique.

Ce tissu �conomique est fortement port� par le secteur strat�gique de la restauration et de l?h�tellerie. Paris est connu et reconnu pour ses terrasses de caf�s et restaurants, mais apr�s ces longues semaines d?inactivit� et sans visibilit� sur une date de r�ouverture, il tire le signal d?alarme. Leur inqui�tude, quant � leur survie et aux cons�quences pour l?emploi, nous la partageons. Des mesures ont �t� prises comme le gel des droits de terrasse, mais il faudra faire un axe fort du plan de relance �conomique de la Ville, en coordination avec l?ensemble des parties prenantes.

Un autre secteur durement touch�, si embl�matique de Paris, est le secteur de la culture. Nous assistons d?ores et d�j� � une h�catombe de certains acteurs et eux non plus n?ont plus aucune id�e du jour o� reprendra leur activit�. Th��tres, cin�mas, mus�es, salles de concert, quand rouvriront-ils�? Ce sujet est tr�s important car Paris doit rester une capitale culturelle. C?est pour cette raison que nous devons aussi, nous, collectivit� parisienne, assumer un d�ficit dans le secteur culturel, sa survie en d�pend. C?est moi qui le dis, moi qui suis contre le d�ficit dans le secteur culturel en temps ordinaire, mais bien entendu nous l?assumerons car il faut que nos th��tres rouvrent au plus vite avec des mesures de distanciation sociale qui vont �videmment impacter le chiffre d?affaires de ces structures. Il y a tant d?autres sujets qu?il faudrait aborder pour �tre exhaustif, mais je n?ai pas assez de temps et je fais confiance de toute fa�on � notre Ex�cutif. Je ne vais pas vous mentir, pour conclure, je suis inqui�te quant au monde d?apr�s. J?aurais aim� croire � un grand sursaut international, � un changement global des comportements, des modes de production et de consommation pour tirer le positif de cette catastrophe et en profiter pour mettre en place une �conomie plus respectueuse de l?humain et de la plan�te. Malheureusement, force est de constater que ce n?est pas la voie qui a �t� prise. Cette crise a mis en exergue tous les dysfonctionnements entra�n�s par les exc�s de notre mode globalis�. Doit-on demain tout reprendre comme avant�? Je ne l?esp�re pas, je ne le crois pas, mais si rien n?est fait, il y a un risque de conna�tre � nouveau l?apr�s-2008 avec la socialisation des pertes et la privatisation des profits. Je suis pour le sauvetage des entreprises strat�giques et de notre �conomie, mais pas sans conditions sur les changements de politique sociale et environnementale au sein des entreprises. J?esp�re que ce sera le sens des annonces du Gouvernement face au Parlement, car quand j?entends que le Medef propose la suspension des mesures �cologiques pr�vues pour les entreprises au moment o� nous en avons le plus besoin, je m?inqui�te. Le n�cessaire sauvetage des entreprises ne doit ni se faire au d�triment de notre plan�te, ni au d�triment du sauvetage de notre syst�me de sant� et de notre syst�me �ducatif qui, comme la plan�te, sont � bout de souffle. Encore une fois, avant de conclure, je voudrais remercier les hommes et les femmes qui prennent le risque chaque jour de travailler encore, et surtout rendre hommage au nom du groupe RG-CI � toutes les victimes du Covid-19 et parmi elles les agents de la Ville. Les conditions actuelles ne permettent pas de faire pleinement le deuil. Je trouve n�cessaire la d�marche entreprise avec la Ville et �ric AZI�RE pour travailler sur cette question et offrir des alternatives. Mes chers coll�gues, nous voterons �videmment le v?u que nous avons appel�, puisque c?est une mani�re de remercier, comme nous l?avons dit � plusieurs reprises, tout le personnel de la Ville et ceux qui travaillent chaque jour � nos c�t�s.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Madame la Pr�sidente, pour vos propos et vos propositions aussi. Nous avons entendu tous les pr�sidents de groupe. Dans le temps imparti, que chacun soit extr�mement rigoureux dans la gestion de son temps de parole si vous voulez que tous vos coll�gues inscrits puissent s?exprimer. Il reste environ une cinquantaine de minutes de temps de parole pour l?ensemble des groupes avant l?expression de l?Ex�cutif.

La parole est � Mme SIMONNET, pour 2 minutes.

Mme Danielle SIMONNET. - Je vous remercie.

D?abord toutes mes pens�es � toutes celles et ceux qui nous ont quitt�s et � leurs proches, � l?ensemble des femmes et des hommes qui se retrouvent � travailler, qui dans les h�pitaux, les E.H.P.A.D., les aides � domicile, et l?ensemble des autres travailleuses et travailleurs, trait�s comme des riens par le pouvoir hier et que chacune et chacun r�alise aujourd?hui comme ?uvrant � l?essentiel.

La reconnaissance du Covid-19 comme maladie professionnelle ne doit pas se limiter aux personnels de sant� et aux policiers, mais doit �tre accord�e � toutes et tous, et en premier lieu, pour ce qui nous concerne, aux agents de la Ville.

Le Pr�sident Emmanuel MACRON et le Gouvernement imposent un d�confinement des plus hasardeux et inqui�tants cet apr�s-midi m�me. Mais notre instance est-elle � la hauteur�? A quoi devons-nous servir�? Nous aurions d� commencer nos travaux par l?audition d?experts de l?I.N.S.E.R.M., du C.N.R.S., de l?Institut Pasteur. Sur quelles hypoth�ses des mod�lisations d?anticipation des �pid�miologistes allons-nous engager ce d�confinement�? Aurons-nous assez de masques, de tests et de places d?isolement pour que les d�confinements ne d�bouchent pas sur une reprise de l?�pid�mie plus meurtri�re que la s�quence que nous venons de vivre�?

Je propose la cr�ation d?un conseil scientifique et citoyen, sanitaire et social permanent pour que le d�bat puisse avoir lieu entre chercheurs, acteurs de terrain et �lus.

Mais d�j� pour la rentr�e scolaire du 11 mai, suivons l?avis du conseil scientifique et interpellons le Gouvernement pour qu?il y renonce et la reporte � septembre. Je souhaiterais que le v?u qui nous est pr�sent� puisse interpeller le Gouvernement sur cette question. A ce moment-l�, il serait utile. La question est extr�mement grave, nous devons prendre nos responsabilit�s. Sinon, bien que je soutienne l?ensemble des mesures qui sont propos�es et je salue l?implication des �lus en ce sens, je m?abstiendrai sur ce texte.

Qui peut, par ailleurs, ignorer la dangerosit� de nos transports en commun�? Encourager de se d�placer � v�lo est essentiel mais cela ne suffira pas vu les d�placements �loign�s pour nombre de travailleurs franciliens. Exigeons une r�elle planification pour garantir les conditions d?un d�confinement responsable qui priorise nos vies sur l?�conomie. Ensuite, pour venir en aide face � la crise sociale terrible qui accompagne cette crise sanitaire, augmentons les moyens allou�s aux aides alimentaires. Je propose, pour les trois bailleurs sociaux dans lesquels la Ville est majoritaire, que soit instaur�e, en plus d?un moratoire sur les loyers, une r�duction de leur montant proportionnel � la baisse des revenus des locataires. J?aurais aim� attirer votre attention sur la situation des mineurs isol�s �trangers, et notamment la situation sur le gymnase Bidassoa?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il faut conclure, Madame SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - ? pour qu?ils puissent �tre autoris�s au moins � sortir une heure par jour contrairement au d�cret.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci.

Mme Danielle SIMONNET. - Pour conclure, juste en une phrase, Madame la Maire, prenons tous conscience que nous devrons tout repenser. Notre priorit� doit aller � la situation des besoins. Les projets, notamment de privatisation d?un tiers de l?H�tel-Dieu, devront �tre abandonn�s et l?ensemble de nos politiques devront aller � la satisfaction des besoins en fonction de priorit�s sociales et �cologiques. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame SIMONNET.

La parole est � J�r�me COUMET, M. le Maire, pour le groupe Socialiste et Apparent�s.

M. J�r�me COUMET, maire du 13e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Chers coll�gues, "Ne te lasse pas de crier ta joie d?�tre en vie et tu n?entendras plus d?autres cris". Je crois qu?il s?agit d?un proverbe d?origine Touareg et, � Paris, cela s?est manifest� par un cri de solidarit�. Nous l?avons entendu d�s le d�but du confinement et jusqu?� maintenant avec les applaudissements quotidiens adress�s aux soignants.

Dimanche, j?�tais en mairie avec des ing�nieurs et enseignants des Arts et m�tiers pour mettre en place un "FabLab" et produire ainsi des visi�res, des ouvre-portes qui permettent de ne pas utiliser la main et des masques en plastique �galement. Nous profitons � plein du substrat scientifique et du maillage universitaire du 13e, mais j?�tais d?abord avec de belles personnes. Des personnes qui voulaient se rendre utiles, qui avaient commenc� leur production dans leur salle de bains en prenant de l?espace sur leur famille. C?est d?abord cela que je veux retenir.

A Paris, nous avons des difficult�s particuli�res, comme la promiscuit�, l?exigu�t� des appartements, des espaces publics contraints, mais nous avons �galement des ressources exceptionnelles, celles de ses habitants et aussi une collectivit� solide, la Ville de Paris et ses agents d�vou�s. Tout cela nous a permis d?accompagner un magnifique �lan de solidarit�, en accompagnant au mieux les plus fragiles ou les plus isol�s. Il suffisait parfois d?une impulsion, que nous avons essay� d?accompagner d�s le premier jour dans le 13e avec des affichettes au pied des immeubles, pour que les personnes en difficult� et les personnes volontaires puissent se signaler et se mettre en relation.

De belles initiatives, il y en a eu de nombreuses et chers coll�gues, je n?en doute pas, vous en exprimerez aussi d?autres dans vos arrondissements, mais je souhaite juste en mettre quelques-unes en �vidence. Ainsi le dispositif "Territoires z�ro ch�meurs" a tout de suite �volu� en lien avec d?autres acteurs. Des repas ont �t� produits par la caisse des �coles, distribu�s ensuite par l?entreprise � but d?emploi pour des familles rep�r�es par les services sociaux du CAS-VP. Tous les jours, de nombreux habitants des quartiers populaires, mais aussi des sans-domicile h�berg�s dans le 13e, profitent de ce service. Et bien entendu cette action est aujourd?hui �largie par la distribution de paniers solidaires et l?aide vers�e par la Ville de Paris aux familles les plus pr�caires. Quelques mots aussi sur la mobilisation de la communaut� franco-asiatique injustement stigmatis�e aujourd?hui. Ils ont lev� de l?argent, utilis� leurs relations en Chine pour acheter et rapatrier 300.000 masques chirurgicaux et 20.000 masques FFP2 principalement � destination de l?h�pital de la Piti�-Salp�tri�re. Ils n?ont pas fait cela pour la gloire, mais je pense qu?il �tait important de les saluer aujourd?hui. Alors, revenons � notre actualit�. Depuis hier, un grand atelier de couture de masques s?est install� dans notre salle des f�tes, comme dans d?autres mairies d?arrondissement. De tr�s nombreux b�n�voles se sont propos�s, mais j?ai retenu ce mot d?une dame d?un certain �ge. Elle m?expliquait qu?elle venait de perdre son mari mais qu?elle voulait aider avec l?�nergie qui lui restait, et que son fils lui avait finalement refus� de sortir parce qu?il avait peur de perdre aussi sa maman et qu?elle en �tait d�sol�e. Bien entendu, nous ne l?aurions pas expos�e, mais je voulais vous faire partager mon �motion ressentie � la lecture de ce joli message. Tout cela, toutes ces initiatives n?ont pas remplac� l?importante organisation mise en place par la Ville de Paris, � commencer par les distributions de mat�riels, masques, gels � toutes les institutions qui en manquaient cruellement, aux E.H.P.A.D. notamment. La solidarit� des Parisiens ne doit pas non plus occulter la mobilisation de nos agents, ceux qui travaillent en ce moment, particuli�rement les agents de la propret� ou ceux de l?�tat civil qui ont la t�che tr�s p�nible en ce moment de recevoir de nombreuses familles en deuil. Bien entendu nous avons la chance de compter sur un service public municipal solide, certes, un peu moins expos� qu?� l?h�pital mais n�cessaire comme le sont les soignants. Cependant, je suis aussi certain que cet �lan de solidarit�, la solidarit� des Parisiens, la solidarit� qui s?est exprim�e dans chaque immeuble, dans chaque quartier ou les actions que nous avons essay� d?accompagner au mieux au niveau de chaque mairie d?arrondissement, tout cela nous aura fortement aid�s et nous aidera � surmonter cette crise sanitaire. Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - C?est moi qui vous remercie, Monsieur le Maire. Un mot sur la communaut� chinoise de Paris puisque vous en avez parl�. Je veux leur dire aussi un immense merci. Nous �tions ensemble, J�r�me, lors du d�but des c�l�brations du Nouvel An chinois et ce sont eux qui ont vraiment pouss� � ce qu?imm�diatement, alors que les consignes nationales n?�taient pas du tout en ce sens, toutes les c�l�brations soient stopp�es. Cela a �t� mal compris au d�but. On nous en a tenu rigueur, � toi comme � moi, mais je pense que l?on peut leur dire un immense merci. Parce qu?ils voyaient ce qui se passait en Chine, ils savaient tr�s bien ce qui risquait d?arriver et ils ne voulaient pas, ce que je comprends tout � fait, �tre ceux qui soient ensuite accus�s � tort d?avoir propag� le virus dans notre belle capitale. Je veux leur dire merci parce qu?ils ont vraiment eu le sens des responsabilit�s. Cela n?a pas suffisamment �t� dit mais c?est en tous les cas l?occasion ici de le dire apr�s toi.

La parole est � Mme DATI, maire du 7e arrondissement, pour le groupe les R�publicains et Ind�pendants.

Mme Rachida DATI, maire du 7e arrondissement. - Merci, Madame le Maire.

Monsieur le Pr�fet, mes chers coll�gues, face � cette crise soudaine, injuste et meurtri�re, mes premi�res pens�es vont vers les Parisiennes et les Parisiens, ces Parisiens qui souffrent, qui s?inqui�tent pour leurs parents, qui affrontent avec courage la perte d?un �tre cher. Mais aussi ceux qui font preuve d?une extr�me solidarit� autour de ces gestes d?entraide au quotidien, ces gestes gratuits mais qui pourtant comptent et qui finissent par faire la fiert� de notre ville aujourd?hui.

La fiert� de Paris aujourd?hui, ce sont �galement les personnels de la Ville qui assurent la continuit� du service public dans la temp�te, les personnels de l?A.P.-H.P. bien �videmment et ceux de tous les services qui luttent face � cette situation d?urgence sanitaire. Ils ne m�nagent pas leur peine et ils m�ritent effectivement un hommage appuy� ce matin.

Ce courage et cette solidarit� au quotidien nous obligent. En tant qu?�lus, ils nous imposent d?�tre collectivement � la hauteur et au rendez-vous des d�cisions � prendre pour l?avenir de notre ville.

Or, voil� dix jours, des annonces dans la presse ont �t� faites par l?Ex�cutif sans d�bat, sans m�me une concertation avec les maires d?arrondissement. Pourtant ceux-l� sont en premi�re ligne. Ils ont agi en pionniers, notamment pour la distribution des masques, comme l?a rappel� ce matin Marie-Claire CARR�RE-G�E, et sans aucune contribution de la mairie centrale s?agissant de ces masques. Egalement dans l?installation de centres de d�pistage pour lesquels nous n?avons eu ni appui ni soutien. Je remercie le Pr�fet, qui est ici, d?avoir appuy� et favoris� l?installation de ce centre de d�pistage tr�s utile dans le 7e arrondissement, qui nous a permis d?ailleurs de d�pister l?ensemble des personnes �g�es dans les r�sidences, quel que soit leur statut, de mon arrondissement. Leur retour d?exp�rience aurait �t� tellement pr�cieux. L?occasion a �t� rat�e. De m�me pour les parlementaires membres de notre Assembl�e, de ce Conseil, qui eux n?ont m�me pas le droit de si�ger physiquement avec nous ce matin. Quand la pr�f�rence n?est pas donn�e � l?action concr�te et collective, il ne faut pas s?�tonner des manques et des lacunes que certains essaient de caricaturer avec beaucoup de m�pris, ce qui ne vous ressemble pas, Madame le Maire. Comment expliquer sinon que notre Conseil ne soit pas saisi ce matin d?un projet de budget de crise pour faire face aux urgences�? Au lieu de cela, il nous est soumis finalement bien d?autres choses. Les Parisiens, qui sont aussi les contribuables de cette Ville, �taient en droit d?attendre bien davantage. Face � ces bouleversements sans pr�c�dent, il aurait �t� plus judicieux de r�orienter les d�penses en fonction des besoins que suscite cette crise. Car qu?ils soient salari�s, commer�ants, restaurateurs, intermittents du spectacle, ils attendent tous aujourd?hui un cadre lisible pour se projeter dans l?avenir. Paris est en retard. Des plans tr�s aboutis sont d�j� pr�ts dans d?autres villes fran�aises, comme � Lyon par exemple, avec des exon�rations de charges et de redevances pour les acteurs �conomiques en difficult�. Mon coll�gue Geoffroy BOULARD va pouvoir l?exposer. Le plan de d�confinement � Paris doit s?organiser autour des maires d?arrondissements qui sont de v�ritables pivots. La Ville doit prendre d�sormais des mesures fortes pour d�sinfecter le mat�riel urbain avant le 11 mai, nettoyer les parcs, les jardins, les quais. Cette mise en s�ret� passe �galement par les moyens � d�ployer pour restaurer la s�curit� dans certains quartiers o� il y a urgence, notamment pour les femmes qui effectivement ne peuvent pas aller dans certaines rues. La rue ne doit pas �tre interdite aux femmes pendant cette crise. Mais c?est �galement faire respecter les r�gles de distanciation sociale qui vont certainement devenir notre quotidien pour de nombreux mois. On mesure une nouvelle fois le retard pris avant la mise en place effective d?une police municipale n�cessaire � la tranquillit� du quotidien.

Redonner confiance aux Parisiens, c?est aussi prendre les mesures pour d�sengorger les transports en commun et les lieux publics aux heures de pointe. L?extension des horaires d?ouverture des lieux de travail y contribuera puissamment, tout comme l?encouragement du t�l�travail. L� encore, la Ville se doit d?�tre en pointe et non � la tra�ne.

Les familles sont au c?ur du dispositif d?information, d?accompagnement et de soutien � mettre en place. Commen�ons par les informer clairement notamment des conditions d?accueil de leurs enfants dans nos �coles. Les plus fragiles, les plus �g�s, les plus d�munis constituent une autre priorit� absolue. La continuit� des soins, la pr�vention des canicules � venir, l?aide alimentaire, la mise � l?abri des femmes victimes de violences conjugales, nous l?avons fait d�s le premier jour du confinement. D?ailleurs, Mme Marie-Claire CARR�RE-G�E vous avait sollicit�e sur ces points sur lesquels nous n?avons pas eu de r�ponse.

Mieux vaut s?inspirer de ce qui marche, surtout face � une crise aussi grave. A Paris, ce qui a march� ces derni�res semaines, ce sont les initiatives prises par les maires d?arrondissement, quelle que soit leur couleur politique. Je le dis � nouveau�: utilisons cette exp�rience des maires d?arrondissement pour changer le mode de gouvernance de la mairie centrale. Car que serait-il advenu, pour nombre de Parisiens, s?ils n?avaient pas �t� aussi actifs en premi�re ligne�? Pour r�ussir le d�confinement, les maires d?arrondissement doivent donc d�sormais �tre entendus, �cout�s, associ�s � ce plan de d�confinement. Ils sont porteurs non seulement d?une l�gitimit� mais aussi d?une permanence pr�cieuse dans un monde o� tous nos rep�res tendent � s?effacer. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame.

La parole est � M. Philippe GOUJON, pour le groupe "100% Paris", maire du 15e arrondissement.

M. Philippe GOUJON, maire du 15e arrondissement. - Madame la Maire, Monsieur le Pr�fet, � l?instar de mes coll�gues, comment d�buter mon propos sans m?incliner devant les milliers de victimes du Covid-19, dont on peut redouter qu?il inaugure une �re de pand�mie, tout en esp�rant que ses enseignements permettront de l?endiguer.

C?est aussi dans cet esprit que l?on ne rendra jamais assez hommage � ceux de la premi�re ligne, personnels soignants au sens large, comme � ceux qualifi�s de "premiers de corv�e", assurant les missions de service public indispensables ou fournissant des prestations essentielles aux habitants.

Au-del� m�me du drame qu?elle repr�sente, cette crise aboutira sans nul doute � r�former nos modes de vie et de pens�e, comme l?organisation de notre soci�t� et de nos services publics. Je me contenterai de pointer quelques sujets, vus de Sirius�!

En effet, les maires d?arrondissement avec leurs trop maigres pouvoirs ont d� se transformer du jour au lendemain en chef de Covid Center. M�me avec l?appui des administrations, leur proximit� du terrain et leur capacit� d?initiatives auront �t� indispensables pour assister les populations d�s le d�but de l?�pid�mie, comme vient � l?instant de l?exposer Rachida DATI.

Ainsi, la mairie du 15e, tout comme d?autres, est alors devenue une v�ritable base logistique�: distribution de plus de 400.000 �quipements � nos 1.200 m�decins de ville, infirmi�res, etc? et 80 pharmaciens, notamment gr�ce � la R�gion et � Val�rie P�CRESSE�; fa�onnage de 1.000 visi�res de protection par jour avec 20 imprimantes 3D pour les h�pitaux, mais aussi les commer�ants et caissi�res�; fabrication de masques avec 10 machines � coudre en mairie et 50 couturi�res en ville�; 5 centres de d�pistage dont un en mairie�; aide alimentaire gr�ce � des dons et � la caisse des �coles et aux 750 "Paniers essentiels" d�livr�s samedi dernier et � renouveler d?ailleurs avec la Ville et un d�l�gataire�; enfin achat de masques pour commencer � �quiper la population qui se presse en mairie apr�s les annonces encore trop impr�cises de la Mairie de Paris et du Gouvernement.

Beaucoup a �t� fait et partout, certes, mais j?ai pris cet exemple pour d�montrer que la mairie centrale devait d�centraliser bien davantage vers les mairies d?arrondissement, mieux en capacit� d?actionner les r�seaux d?initiatives locales, plus efficaces pour r�pondre � l?impr�visible en rapprochant la prise de d�cision des citoyens. Car les lourdeurs administratives n?ont pas �t� du seul fait de l?Etat? Ainsi de la campagne de tests trop tardive dans les E.H.P.A.D. priv�s et associatifs et pas du tout dans les r�sidences services, comme de la mise � disposition, on ne sait quand ni comment, de masques pour tous. Idem pour le dispositif Covisan, dont je d�plore qu?il ne mobilise pour l?instant que trois h�tels et non tout Paris d�s maintenant.

Alors que l?�conomie est � terre, rouvrez les march�s parisiens - et le Pr�fet de police ne m?a absolument pas convaincu - et exon�rez commerces et T.P.E. des taxes et imp�ts locaux, au moins jusqu?au 31 d�cembre, comme l?ont fait Nice, Nantes et Toulouse. De m�me, les imp�ts des Parisiens ne devraient pas subir d?augmentation pendant la prochaine mandature afin d?�carter l?effet r�cessif des hausses d?imp�ts.

A quand un grand plan de soutien au secteur vital de l?h�tellerie, de la restauration et du tourisme, de l?�v�nementiel et du culturel, les petits th��tres se meurent, en compl�ment de celui de l?Etat.

A l?instar des bailleurs sociaux, les grandes fonci�res ne peuvent qu?exon�rer de loyers, mais aussi pour les quelques mois � venir, les commerces, T.P.E.-P.M.E. en perdition, et r�duire les loyers � venir. Quant aux locataires individuels, la Ville pourrait cr�er un fonds de garantie pour �chelonner leurs loyers et aussi exon�rer le co�t de SLS.

Bien d?autres questions cruciales se posent�: comment carr�ment r�inventer l?�cole, r�aliser rapidement un urbanisme tactique adapt� ou encore assurer des conditions de travail s�curis�es aux personnels municipaux�?

A destination de la Pr�fecture de police, et m�me si nos "policiers municipaux" ont �t� dot�s de pr�rogatives suppl�mentaires, l?insuffisance des patrouilles quotidiennes, Monsieur le Pr�fet, aurait d� vous inciter � employer les 3.000 gendarmes de la Garde r�publicaine, comme la Garde nationale dont la quasi-totalit� des r�servistes est rest�e en attente, � r�orienter le dispositif "Sentinelle", et bien s�r � autoriser le port permanent du masque aux forces de police.

Quant � l?organisation de notre syst�me de sant� centr� sur un Etat omnipr�sent, et en m�me temps largement impotent, et si peu apte � faire collaborer h�pital public, h�pital priv� et m�decine de ville d?ailleurs largement d�laiss�e, Madame la Maire, vous qui pr�sidez l?A.P.-H.P., quelles sont vos solutions aux c�t�s de l?Etat�? Car vous le savez, sans l?abn�gation, la disponibilit�, la r�activit� des personnels soignants, nous n?aurions pu faire face.

Mes chers coll�gues, l?�tape du 11 mai nous am�nera juste � vivre non pas apr�s le virus mais avec le virus. Et puisqu?il s?agit d?une guerre, nous dit-on, on pourrait dire du confinement, paraphrasant Machiavel, que l?on y entre facilement et quand on veut, mais que l?on en sort difficilement et quand on peut. Bon courage � tous. Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Maire.

La parole est � Jacques BOUTAULT, pour le groupe Ecologiste de Paris, M. le maire du 2e arrondissement.

M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. - Madame la Maire, chers coll�gues, la p�riode que nous vivons laissera une trace dans l?histoire. C?est la premi�re fois qu?une �pid�mie se r�pand aussi rapidement et aussi largement � l?ensemble de la plan�te. Tout le monde peut �tre frapp�.

Nous craignons toutes et tous pour notre sant� et celle de nos proches. Et je tenais � rendre hommage au personnel municipal et au personnel de sant� pour leur courage, et particuli�rement pour leur d�vouement et leur esprit d?abn�gation, le personnel de sant� qui est d?autant plus m�ritoire au regard du nombre de coups de matraque qu?il a re�us encore r�cemment lorsqu?il nous alertait sur la d�gradation de l?h�pital public.

Je remercie aussi les associations qui, par leur travail de terrain, ont compens� les manques de l?Etat, Dominique VERSINI pour son �coute attentive, mettant en place les dispositions de repas aux personnes les plus vuln�rables et aux soignants, et �coutant les femmes victimes de violences conjugales et intrafamiliales, d�pass�es souvent par le rythme et la proximit� impos�e par le confinement.

En tant qu?�lus locaux de Paris, notre r�le est d�sormais de penser une strat�gie de d�confinement durable, c'est-�-dire de construire une ville r�siliente avec un double objectif�: � court terme, emp�cher la propagation du virus et retrouver notre Etat de droit et, � plus long terme, faire en sorte que les futures pand�mies aient un impact le plus faible possible sur la sant�, nos libert�s et notre environnement.

La crise que nous vivons est une crise �cologique et une faillite du lib�ralisme. La transmission � l?humain du Covid-19 est en lien �troit avec l?effondrement de la biodiversit� et le d�r�glement du climat. La d�forestation massive et le trafic d?animaux sauvages ont mis les populations humaines en contact avec de nouveaux agents pathog�nes port�s par des animaux habituellement isol�s, et dont le trafic a contamin� les grands centres urbains puis s?est propag� au reste du monde. La d�localisation de nos outils de production vers les pays � bas salaires et faibles normes environnementales a acc�l�r� la diffusion du virus. Le n�olib�ralisme a ainsi construit notre d�pendance vis-�-vis de pays comme l?Inde, pour nos m�dicaments, ou la Chine pour la majorit� de nos biens manufactur�s, dont les respirateurs.

Dans le m�me temps, les politiques men�es ont conduit � l?affaiblissement des services publics, en particulier de l?h�pital somm� d?�tre rentable. On en paye aujourd?hui le prix�: face � l?incapacit� des structures de soins � prendre en charge un surcro�t de malades, en raison du manque de personnel, de lits de r�animation, de respirateurs, de masques, le choix du confinement g�n�ralis� de la population a �t� fait, g�n�rant ainsi une crise �conomique majeure.

Pour rattraper les points de croissance, on nous demande maintenant de renoncer � nos droits sociaux et de mettre fin aux normes de protection environnementale, d?acc�l�rer la d�r�glementation. Pourtant, � d�faut de changer radicalement de mod�le, nous risquons une nouvelle catastrophe en pire, les m�mes causes conduisant aux m�mes effets.

Notre pays est � l?arr�t depuis deux mois et maintenant on nous demande de travailler plus pour rattraper les points de croissance perdus, de s?engouffrer dans des transports bond�s, de vivre sans tendresse. Non, non, non, il n?en est pas question�! Changer de paradigme, c?est concr�tement adapter Paris en termes de services publics, d?alimentation, de solidarit�, de d�mocratie et de d�placement.

Les personnels en premi�re ligne du d�confinement devront recevoir tous les moyens de protection n�cessaires. Je pense notamment au personnel des �coles et des �tablissements sociaux et m�dico-�ducatifs. Je remercie ici Patrick BLOCHE d?y contribuer, ainsi qu?Anne SOUYRIS et Galla BRIDIER pour leur tr�s forte implication dans la gestion de cette crise, comme d?ailleurs l?ensemble de l?Ex�cutif.

L?alimentation est un enjeu majeur du d�confinement. La fermeture des march�s alimentaires a concouru � l?augmentation du prix des fruits et l�gumes dans les cha�nes de sup�rettes rest�es ouvertes et dans lesquelles le respect des gestes barri�res est pourtant plus al�atoire.

De plus, priv�es des repas le midi � la cantine � 15 ou 30 centimes pour leurs enfants et contraintes de confectionner trois repas par jour, certaines familles n?ont pu faire face et des ph�nom�nes de malnutrition ont commenc� � voir le jour � Paris. D?o� l?importance de la mise en place des paniers de fruits et l�gumes dit "essentiels" pour les familles et j?en remercie Olivia POLSKI et Colombe BROSSEL. C?est une mesure que les Ecologistes soutiennent avec d?autant plus de ferveur qu?elle s?apparente aux ch�ques fruits et l�gumes qu?ils pr�conisent depuis 2008.

La reprise de la cantine � partir du 11 mai est indispensable en respectant les gestes barri�res. Les tables devront �tre espac�es et, s?il le faut, nous devrons utiliser les pr�aux. La pause m�ridienne devra �tre allong�e pour permettre � tous les enfants qui le souhaitent de d�jeuner. Pas question, en revanche, d?abandonner nos exigences en mati�re d?alimentation durable, ni de muter nos restaurants scolaires en sandwicheries. Une alimentation de qualit� m�diocre engendre de mauvaises habitudes alimentaires qui peuvent g�n�rer � terme des probl�mes de sant�. Sur le long terme, Paris doit encore plus urgemment ?uvrer pour une meilleure autonomie alimentaire, en mobilisant les terres alentour, comme celles du Triangle de Gonesse, et en innovant�: jardins sur le toit, jardins potagers, rues potag�res ou jardins partag�s. Par ailleurs, les moyens allou�s � l?h�bergement des personnes � la rue doivent �tre maintenus. Les h�tels mobilis�s dans le cadre de l?op�ration Covisan pour mettre � l?abri les malades doivent pouvoir aussi h�berger les personnes fragiles sans-logis, non d�tect�es positives, en attendant qu?une solution p�renne puisse leur �tre propos�e. Nous avons ainsi pu ouvrir dans le 2e un centre d?h�bergement d?urgence pour accueillir 150 personnes, dont des familles, et je me r�jouis que des moyens aient pu �tre affect�s par la Ville?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il faut conclure, Monsieur le Maire.

M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. - Je conclus. Et qu?ils aient pu �tre affect�s � ce centre. L?autre enjeu est celui des mobilit�s?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Non, je suis d�sol�e, vous intervenez dans le temps imparti au groupe.

M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. - Mais j?avais 7 minutes.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Non, vous aviez 5 minutes 50.

Merci, je n?aurais quand m�me pas rat� cela�! Merci beaucoup, Monsieur le Maire. Pardon, je suis d�sol�e, mais il faut que l?on soit?

La parole est � Carine PETIT, pour le groupe "G�n�ration.s", maire du 14e arrondissement, 4 minutes.

Mme Carine PETIT, maire du 14e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Monsieur le Pr�fet et Monsieur le premier adjoint �galement, le moment que nous vivons est bouleversant. Il nous bouleverse d?une fa�on intime et personnelle, et il nous bouleverse collectivement. Il est tr�s important que notre Assembl�e puisse ce matin adresser un message de soutien aux familles endeuill�es, et de remerciements aussi � ceux qui vont assurer et qui assurent encore. Vous l?avez tr�s bien dit avant moi, je m?y associe pleinement.

Il est important aussi que d?ici nous puissions �voquer, en nous adressant � l?ensemble des habitants de notre ville, les mesures prises pour les soutenir et les prot�ger.

Je reviens sur l?�cole. Elle est aujourd?hui avec l?h�pital, le service public de sant�, les E.H.P.A.D., dans le cadre du d�confinement, le service symbolique des premiers pas n�cessaires � faire pour un d�confinement progressif de notre pays. C?est le petit c?ur vivant et citoyen de nos communes, de notre ville, de nos quartiers.

Retrouver le chemin de l?�cole est essentiel parce que c?est tout simplement retrouver le chemin des droits de l?enfant, dont beaucoup ont �t� mis � mal et sont mis � mal aujourd?hui�: explosion des in�galit�s et du d�crochage scolaire. Nous l?avons vu aussi, les cantines sont bien plus qu?un service public logistique�: elles jouent un r�le social et de sant� publique absolument essentiel. Nous l?avons vu aussi, c?est le drame de la maltraitance et c?est plus g�n�ralement l?�quilibre social et psychologique de tous les enfants li�s au confinement. Les annonces du Premier Ministre de cet apr�s-midi sont tr�s attendues. Comme maires, comme �lus locaux, nous mobiliserons toutes nos �quipes pour assurer le bon fonctionnement de ces b�timents et prendre les mesures de protection sanitaire. Mais nous portons et d�fendons aussi une id�e de l?�cole de la R�publique. Quel sens devons-nous apporter � cette rentr�e exceptionnelle�? D?abord, les annonces de cet apr�s-midi, j?esp�re, gommeront certains propos trop rapides, produisant beaucoup de confusion et d?incertitude sur un aspect qui aurait �t� facultatif ou sur la base du volontariat de cette rentr�e du mois de mai, en renvoyant parents, enfants et enseignants dans beaucoup de doutes. Le Gouvernement doit produire des garanties, un cadre rassurant et un cap clair pour tout le monde. Les bases de cette reprise doivent se faire d�s le d�but pour une �cole qui redevient cet espace partag� de transmission des valeurs de notre R�publique et de l?humanisme. Il faut trouver le chemin et faire en sorte que cette rentr�e soit tr�s prot�g�e, mais aussi un peu heureuse. Puis les communes ont un r�le important pour accompagner et mettre en ?uvre des projets p�dagogiques sur le temps p�riscolaire. Il faut retrouver, dans le cadre de cette crise, les chemins d?un Etat qui nous accompagne plus qu?il ne divise ou renvoie les territoires � leur seule capacit� d?investir et d?agir, c?est-�-dire in�gal selon les territoires. La relation entre Etat et collectivit�s ne ressortira pas indemne de cette crise que nous traversons. Il faudra forc�ment repenser les choses autrement. L?organisation verticale, centralis�e, surtout apr�s des d�cennies de coups port�s aux services publics de sant� et de l?Education, pour ne citer que ceux-l�, est bouscul�e. Une d�centralisation accrue dans le contexte d?un Etat affaibli am�ne � de la d�r�gulation ou de la privatisation. Nous devrons demander comme maires, comme �lus locaux, que l?Etat nous rembourse, en tout cas, nous aide et nous soutienne dans toutes les aides exceptionnelles et les efforts budg�taires que nous avons d� assurer depuis le d�but de cette crise sanitaire. Pour la gestion exceptionnelle du confinement et la pr�paration du d�confinement, pour assurer les bases d?une relance, demain les collectivit�s seront au rendez-vous. Le plan de relance devra prendre en compte une prise en charge par l?Etat de ces d�penses. La solidarit�, l?�cologie, le climat doivent �tre les socles de toute action des premi�res d�cisions de sortie de crise, d�cisions priv�es comme publiques, a fortiori publiques. Ces socles ne sauraient �tre oubli�s et remis pour plus tard.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il faut conclure, Madame la Maire.

Mme Carine PETIT, maire du 14e arrondissement. - Pour finir, je veux citer L�onora MIANO, jeune auteur qui a �crit dans son livre "Ecrits pour la parole" sur l?�galit�?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Non, s?il vous pla�t�! Les temps de parole sont des temps de parole. Chaque groupe a son temps de parole. Je vous remercie. Je crois que vous avez �t� tr�s claire et pr�cise. Donc merci, Madame la Maire du 14e. Je serai pareille avec chacun des maires.

La parole est � M. �ric LEJOINDRE, pour le groupe Socialiste et Apparent�s, maire du 18e.

M. �ric LEJOINDRE, maire du 18e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Monsieur le Pr�fet, chers coll�gues, la configuration dans laquelle nous sommes r�unis t�moigne, s?il en �tait besoin, que nous vivons une p�riode exceptionnelle, une crise majeure, un bouleversement profond. Cette crise est, � bien des �gards, in�dite. Elle l?est surtout car elle bouleverse la vie de la totalit� des habitants de notre ville depuis le 17 mars dernier.

Il a fallu que nous bouleversions aussi nos habitudes, nos modes de travail, nos r�ponses aux besoins essentiels de nos concitoyens. C?est ainsi que nous pouvons faire face avec les autorit�s de l?Etat, avec la Ville de Paris et avec nos �quipes dans les arrondissements. La r�ponse � cette crise, ce n?est pas la concurrence entre ces diff�rentes �chelles. Cela ne peut pas �tre une comp�tition. C?est une collaboration et cela doit �tre une addition de nos comp�tences. C?est la condition essentielle pour r�pondre � cette crise exceptionnelle. La clart� dans les orientations, la coh�rence dans les actions, la rapidit� d?ex�cution exigent cet esprit de travail collectif, et parfois d?oublier un peu les combats politiques, les ambitions individuelles ou l?esprit pol�mique.

Alors je veux d?abord saluer non seulement l?ensemble des agents de la Ville, qui travaillent tous les jours pour assurer le service public, mais aussi la qualit� de la collaboration entre les services d�concentr�s de l?Etat, les autorit�s sanitaires, les �quipes de la Ville et les �quipes dans nos arrondissements. Comme �ric AZI�RE l?a fait, je veux aussi vous remercier, Madame la Maire de Paris, d?avoir veill�, notamment avec Emmanuel GR�GOIRE, � cr�er un cadre efficace pour ce travail entre toutes les �chelles. C?est ainsi que Paris a un temps d?avance sur les mesures � prendre. Et c?est ce travail en commun qui nous a permis de mettre en place, souvent dans l?urgence, les r�ponses aux besoins essentiels pour g�rer cette crise et limiter la propagation du virus. Ces r�ponses ont pris des formes diverses pour faire face aux diff�rents d�fis dans nos quartiers. Dans le 18e, par exemple, nous avons pu lancer avec l?association "Droits d?urgence" une plateforme nouvelle pour permettre aux femmes victimes de violences de se faire conna�tre malgr� le confinement. Nous avons aussi beaucoup travaill� � mettre � disposition des familles des outils num�riques pour permettre l?indispensable continuit� p�dagogique�; ce sont des centaines d?ordinateurs et de tablettes que nous avons pu fournir aux familles du 18e qui en avaient besoin. Le d�fi est immense et les cons�quences de l?indispensable fermeture des �coles devront �tre prises en compte d�s la rentr�e prochaine, notamment en ne fermant pas de classes dans les �coles et bien s�r sur le temps long. Les enjeux alimentaires nous ont aussi beaucoup mobilis�s pour assurer la distribution de repas et de paniers pour les plus d�munis. Je veux, l� encore, saluer l?esprit de solidarit� des associations et des habitants du 18e qui ont permis ces distributions dans tous nos quartiers. Mais au-del�, nous avons aussi pu travailler � une offre alimentaire � un co�t raisonnable pour les familles de la classe moyenne qui subissent les cons�quences �conomiques de cette crise. C?est le sens de ces "Paniers des essentiels", dont la vente a commenc� avec les commer�ants des march�s. Bien s�r, Monsieur le Pr�fet, nous devons continuer de travailler, et c?est difficile, pour assurer la s�curit� des habitants et la tranquillit� sur l?espace public. Vos services ont pu notamment faire fermer un certain nombre de commerces probl�matiques que nous vous avions signal�s dans nos quartiers et je vous en remercie. Mais je veux � nouveau insister sur les difficult�s li�es � la pr�sence d?usagers de drogue pr�caires dans l?espace public. Il faut accentuer encore les efforts, aussi bien sur le plan sanitaire et social que sur le plan de l?ordre public. Le temps est aussi venu de pr�parer la sortie du confinement. Je ne reviens pas sur les questions pos�es par la r�ouverture des �tablissements scolaires, mais je veux saluer la mobilisation de la Ville pour pr�parer les diff�rents sc�narios de r�ouverture et permettre qu?elle se passe dans de bonnes conditions de s�curit� pour nos enfants. Pr�parer la sortie du confinement, c?est travailler aux d�placements dans nos arrondissements pour donner plus de place aux pi�tons et aux v�los dans nos rues, et pour �viter le retour massif des voitures individuelles. Heureusement que nous avons su avancer sur ces sujets ces derni�res ann�es. Pr�parer la sortie du confinement, c?est aussi travailler � la fourniture de masques pour les Parisiens, comme vous l?avez annonc�, Madame la Maire. Nous pouvons nous fonder sur des outils que nous avons cr��s dans nos quartiers. C?est le cas dans le 18e avec les ateliers mutualis�s de la Goutte-d?Or que nous avons port�s pendant de nombreuses ann�es et qui aujourd?hui cr�ent un nombre tr�s important de masques. Voil� deux exemples qui d�montrent que les politiques que nous avons men�es ces derni�res ann�es nous permettent de faire face � cette crise. Oui, nous avons eu raison de nous pr�parer et de pr�parer notre ville � ces crises que nous n?imaginions pas. Nous sommes aux avant-postes et m�me � l?avant-garde de la r�ponse aux crises qui touchent nos territoires. Nous sommes la fabrique locale de la solidarit� face � l?adversit�. Nous le serons encore demain car les difficult�s ne laisseront pas place si vite aux jours heureux que nous esp�rons tous. Madame la Maire, mes chers coll�gues, nous saurons �tre, je n?en doute pas, � la hauteur de cet enjeu.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur le Maire.

La parole est � M. Jean-Pierre LECOQ, maire du 6e arrondissement, pour le groupe les R�publicains et Ind�pendants.

M. Jean-Pierre LECOQ, maire du 6e arrondissement. - Merci, Madame la Maire. Monsieur le Pr�fet de police, Madame la Maire, mes chers coll�gues, Mesdames et Messieurs les adjoints, il faut remonter plusieurs si�cles en arri�re pour trouver une situation aussi grave � Paris, sans doute celle de la peste qui d�cimait la population des villes et qui n?avait pas �pargn� Paris. Aujourd?hui, c?est une pand�mie venue d?Asie, mais qui s?est diffus�e rapidement, trop rapidement sur toute la plan�te, m�me si on d�couvre encore aujourd?hui qu?elle s?est diffus�e plus t�t que ce que certains experts pensaient. Quel paradoxe, alors que nous pensions vivre dans un monde prot�g� et connect�. Nous sommes rattrap�s par un processus viral, qui non seulement nous rappelle la bri�vet� potentielle de notre existence, la n�tre, celle de nos amis, de nos parents, de nos enfants, mais aussi la n�cessit� pour chacun d?entre nous de nous recentrer sur l?essentiel. C?est un d�fi, un d�fi pour nous, un d�fi pour notre ville, un d�fi pour notre pays. Mes chers coll�gues, nous n?allons pas aujourd?hui d�battre de tout, des politiques qu?il faudra mettre en ?uvre � l?avenir dans bien des domaines, et en premier lieu dans le domaine de la sant� publique et du quatri�me �ge. Mais aussi, nous le verrons et nous en reparlerons dans l?avenir, de celles qui ont eu des effets n�fastes, compliqu�s, notamment dans le Nord-Est parisien sur le plan de la s�curit� et de la tranquillit� publique. Nous sommes l�, et je pense que c?est le cas aujourd?hui pour tous les groupes de notre Assembl�e, pour t�moigner notre admiration, non seulement aux personnels soignants mais aussi � toutes celles et tous ceux qui ont �t� en premi�re ligne. Cela a �t� dit par tous les groupes, ce sont les livreurs, les caissiers, mais aussi les policiers, les pompiers, Monsieur le Pr�fet de police. Ce sont aussi nos agents de la Ville qui ont �t� en premi�re ligne, comme vous l?avez soulign�, Madame la Maire, nos agents de la propret�, nos soignants avec le personnel des E.H.P.A.D. et les personnels qui interviennent �galement dans des secteurs, dont on ne parle pas souvent, comme les �gouts et les r�seaux. Vous leur avez donn� � juste titre des primes et c?est bien. Il faudra d?ailleurs dans chaque secteur que l?on revoie la consid�ration et l?estime que l?on peut porter � ces travailleurs souvent de l?ombre, qui ne sont pas les "premiers de cord�e" mais qui sont aujourd?hui, comme cela a �t� dit, en premi�re ligne. Pour tous ces personnels, le t�l�travail n?est pas toujours possible. Je rappellerai quand m�me � tous et � certains que plus des deux tiers des personnels de la Ville sont en pr�sentiel�: les agents de la propret�, les agents qui travaillent dans nos �coles et dans nos E.H.P.A.D, et il faut le rappeler. Quand le t�l�travail est possible, faisons-le, quand il n?est pas possible, ce qui est le cas de la majorit� de nos agents, il faut effectivement le rappeler et leur t�moigner la consid�ration qu?ils m�ritent. Nous devons donc penser � agir sur le long terme et l?action doit pr�c�der la communication, c?est valable pour chacun d?entre nous, et non pas l?inverse. Paris, dans ce domaine comme dans tous les autres, peut montrer la voie et je suis s�r qu?il le fera dans les prochains mois. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur LECOQ.

La parole est � Mme Florence BERTHOUT, pour le groupe "100% Paris", Mme la Maire du 5e arrondissement.

Mme Florence BERTHOUT, maire du 5e arrondissement. - Madame la Maire, Monsieur le Pr�fet, mes chers coll�gues, nous traversons une crise sanitaire totalement hors normes. Elle est hors normes d?abord par ses causes�: contagiosit� du virus, acc�l�ration de la circulation des populations, modalit�s d?intervention sanitaire d�pendant d?une �conomie mondialis�e qui a montr� sa grande vuln�rabilit�, et surtout perte de m�moire de tout risque infectieux. Elle est hors normes aussi de par ses cons�quences sanitaires, �conomiques et sociales.

Si la pand�mie a pu �tre contenue, c?est gr�ce � l?esprit de responsabilit� et de solidarit� qui a pr�valu. C?est aussi gr�ce � l?admirable mobilisation des soignants. Si les services indispensables � la population ont pu �tre maintenus, c?est parce que les forces vives de la nation se sont engag�es�: les forces de s�curit� et de protection, Monsieur le Pr�fet, les commer�ants, les gardiens d?immeuble, cela a �t� rappel�, les conducteurs de bus et de m�tro, et bien s�r les agents de la Ville. A chacun je voudrais exprimer ma gratitude et leur rendre hommage. Et puis j?ai bien s�r une pens�e �mue pour les victimes du Covid-19 et leurs proches. Comme maires, nous c�toyons, h�las, quotidiennement ces drames.

A Paris, ville dense, o� les contaminations et les d�c�s ont connu un niveau �lev� en d�pit des moyens d�ploy�s, le d�fi est consid�rable. Il est consid�rable parce qu?il s?agit bien, dans notre capitale encore plus qu?ailleurs, de faire red�marrer l?activit� �conomique et les services publics sans faire red�marrer la pand�mie.

Comme partout en France, les maires, premier �chelon de proximit�, sont aux avant-postes. Mais les maires ne peuvent pas tout et le d�confinement ne pourra �tre mis en ?uvre de mani�re optimale qu?� deux conditions�: la premi�re est d?avoir les moyens d?assurer la protection sanitaire des populations, ce qui passe par la diffusion � grande �chelle de masques et de tests de d�pistage�; la deuxi�me est d?avoir l?assurance que si l?Etat fixe les grandes r�gles, les maires auront une marge d?autonomie dans leur application pour s?adapter aux sp�cificit�s de leur territoire. Je suis d?accord avec vous, Madame la Maire.

La question centrale est d?abord celle de la protection des Parisiennes et des Parisiens, de leurs enfants et de tous ceux qui travaillent � Paris. Vous avez distribu� des masques en grand nombre. La pr�sidente de R�gion l?a fait �galement. Beaucoup d?entre nous, maires d?arrondissement, avons mis en place, comme c?est mon cas, des ateliers de confection pour fournir � leurs administr�s des masques en tissu respectant �videmment les normes AFNOR. Mais tous ces efforts conjugu�s, m�me encourageants, seront insuffisants sans la distribution r�guli�re de millions de masques dans nos pharmacies et sans la g�n�ralisation des d�pistages. Les Fran�ais et les Parisiens nous le demandent et ils nous le demandent pour imaginer travailler et vivre en toute s�curit�. Il faut faire confiance, l� encore, � la capacit� d?innovation des maires. Dans la mairie du 5e, d�s le d�but de la pand�mie, avec l?autorisation des autorit�s sanitaires comp�tentes et surtout l?indispensable appui des m�decins de l?arrondissement, nous avons mis en place un centre m�dical d�di� au Covid-19, puis rapidement une unit� de d�pistage. Il faut aller plus loin en exp�rimentant en particulier le dispositif Covisan, auquel vous avez fait allusion, Madame la Maire, car c?est un moyen efficace pour casser la cha�ne de contagiosit�. J?esp�re que nous pourrons le g�n�raliser � l?ensemble du territoire parisien. En mati�re de protection et de d�pistage, une attention particuli�re doit �tre port�e aux populations les plus fragiles car la crise a exacerb� les in�galit�s. Il y a �videmment les personnes � la rue et je pense aux familles aux revenus les plus modestes. Je souhaite en particulier que l?on puisse distribuer des paniers solidaires aux familles qui rel�vent des tarifs 1, 2 et 3 dans nos cantines. Puis ce sont les a�n�s qui sont les premiers touch�s par l?�pid�mie, en particulier ceux des E.H.P.A.D. Vous avez � juste titre d�cid� de financer les d�pistages P.C.R. dans les E.H.P.A.D., de les g�n�raliser et c?est bien. Il faut qu?on aille plus loin. Le drame qui est v�cu dans les E.H.P.A.D., � Paris comme partout en France, aura mis en lumi�re le manque de m�dicalisation, des blocages administratifs qui, je le dis, sont vraiment d?un autre temps, et surtout des insuffisances partenariales entre les acteurs sanitaires et politiques. Il faut en particulier travailler en lien plus �troit avec les centres experts en g�rontologie. Puis oui, il faudra ouvrir des lits des h�pitaux, en particulier celui du Val-de-Gr�ce, dont je ne cesse de demander la r�ouverture. Son expertise est mondialement connue et sa capacit� de r�action tout � fait in�gal�e. Dans l?avenir imm�diat, la question qui nous est collectivement pos�e est celle de comment accompagner la r�ouverture des �tablissements scolaires et des cr�ches. Avouons-le, il y a plus de questions aujourd?hui que de r�ponses. Nous attendons beaucoup de l?intervention du Premier Ministre cet apr�s-midi. Je pense qu?il faut d�finir des publics prioritaires, nous orienter vers une ouverture cibl�e des �tablissements et proc�der au n�cessaire am�nagement � l?int�rieur de ces �tablissements et � proximit�. Je souhaite en particulier, en tout cas dans mon arrondissement, que l?on puisse syst�matiser les zones 20 - priorit� pi�tons � proximit� de ces �coles et ces cr�ches. Enfin, Paris ne serait pas Paris sans ses caf�s et ses restaurants. Ils nous disent tous que leur survie est en jeu. Les premi�res mesures prises par l?Etat et la Ville en appellent d?autres et il va falloir les aider directement � reconstituer leur fonds de tr�sorerie.

Le d�confinement annonc� le 11 mai ne pourra pas sonner l?heure de la lib�ration, nous le savons tous. Nous devrons vivre encore longtemps avec le virus, en faisant tout ce qui est en notre pouvoir pour en limiter la propagation. L?esprit de solidarit� et de responsabilit�, qui nous a guid�s, qui nous a accompagn�s dans la crise, doit aujourd?hui nous amener � anticiper ensemble le long chemin vers un retour � la vie normale. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Madame la Maire.

Je vais donner la parole � Pierre AIDENBAUM.

Une information pour que vous puissiez g�rer vos temps de parole. Pour le groupe Socialiste et Apparent�s, il reste 15 minutes 10 pour quatre orateurs, cela devrait aller si vous faites des interventions de 3 minutes. Pour le groupe les R�publicains et Ind�pendants, il vous reste 11 minutes 45 pour quatre orateurs. Sinon les derniers inscrits, M. VAUGLIN et Mme GIAZZI, ne pourront pas parler. Je pr�f�re pr�venir et que l?on soit tous en anticipation dans les temps de parole.

La parole est � M. Pierre AIDENBAUM, pour le groupe Socialiste et Apparent�s.

M. Pierre AIDENBAUM, maire du 3e arrondissement. - Merci, Madame la Maire. Monsieur le Pr�fet, mes chers coll�gues, tout d?abord je voudrais m?associer aux diff�rents hommages, Madame la Maire, que vous avez rendus au d�but de votre intervention. Je voudrais aussi vous remercier pour cette conf�rence t�l�phonique quotidienne que vous avez organis�e avec l?ensemble des maires d?arrondissement - les vingt maires, m�me si une maire n?y participe pas, je pense que ce n?est pas � la hauteur de ses ambitions personnelles - et �galement l?Ex�cutif, et ces r�unions anim�es avec le�brio que l?on conna�t de votre premier adjoint. Il est important pour nous tous de faire le point, tous les maires d?arrondissement, quelles que soient nos sensibilit�s, et de confronter �galement nos id�es avec l?Ex�cutif. Je voudrais �galement vous remercier, Monsieur le Pr�fet, pour cette r�union hebdomadaire organis�e avec la Maire de Paris, le Pr�fet de R�gion, l?A.R.S. et les maires d?arrondissement qui nous permet de faire �galement un tour g�n�ral de la situation. Le confinement n�cessaire pour pr�server la sant� de tous les Parisiens touche encore plus durement, nous le savons, les personnes en situation d?extr�me fragilit�, et la Ville de Paris a un devoir particulier de protection � leur �gard. Le confinement a fait appara�tre clairement la duret� des in�galit�s sociales. Durant cette situation, cette crise sans pr�c�dent, la Ville de Paris a r�pondu pr�sente et a pris une nouvelle fois toute sa part dans la solidarit�. Le 3e arrondissement s?est inscrit dans cette d�marche. Nous avons imm�diatement r�pondu pr�sents, � la demande de la Maire de Paris et de son adjointe Dominique VERSINI, de mettre � disposition le Carreau du Temple. Il fait partie des sites parisiens de distribution d?aide alimentaire et, chaque jour, c?est pr�s de 1.000 repas qui sont distribu�s pour que les personnes en pr�carit� puissent s?alimenter correctement et gratuitement. Je veux remercier toutes les associations humanitaires qui y participent et particuli�rement "Aurore" et "Samusocial" qui sont pr�sentes 7 jours sur 7 sur le site du Carreau du Temple, et remercier "M�decins Sans Fronti�res" qui y tient une permanence. Je veux saluer la collecte de l?association "Emma�s Collecte" qui a permis de fournir du mat�riel num�rique � des milliers de jeunes d�favoris�s qui avaient perdu tout lien avec l?�cole depuis le d�but du confinement, faute de mat�riel. Depuis, ils peuvent suivre leur scolarit� � distance. Je veux saluer les tr�s nombreux habitants aussi qui se sont port�s volontaires pour apporter leur contribution � cet effort, que ce soit par leur pr�sence physique tous les jours pour aider, mais aussi par leurs dons de produits d?hygi�ne et vestimentaires aux c�t�s des associations. Je voudrais citer entre autres "Dessine-moi un mouton", "Basiliade" ou le "Bus des femmes". Oui, mes chers coll�gues, �tre pr�sent aux c�t�s de ces personnes, qui subissent plus que toutes autres la situation actuelle, n?est pas seulement une n�cessit� mais un devoir, une question d?humanit� et m�me une obligation soci�tale. Il en va de nos grands �quilibres sociaux. La solidarit� que vous mettez en ?uvre, Madame la Maire, que nous mettons en ?uvre aujourd?hui dans ces circonstances dramatiques, doit nous inviter � r�fl�chir non pas au monde d?apr�s mais � un monde de demain, � un monde meilleur pour demain. Devant tous ces d�fis, Paris a r�pondu pr�sent. Paris a r�pondu une fois encore pr�sent au rendez-vous de l?Histoire quand elle est tragique, pour que les mots humanit� et solidarit� soient toujours, oui toujours, au c?ur de nos engagements. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - C?est moi qui vous remercie, Monsieur le Maire, et merci d?avoir aussi rapidement mis � disposition le Carreau du Temple qui est un outil absolument extraordinaire pour nous dans cette gestion de crise. Merci beaucoup.

La parole est � M. Geoffroy BOULARD, pour le groupe LRI, M. le Maire du 17e arrondissement.

M. Geoffroy BOULARD, maire du 17e arrondissement. - Madame la Maire, Monsieur le Pr�fet de police de Paris, mes chers coll�gues, la crise sanitaire que nous traversons depuis plusieurs semaines r�v�le une g�n�rosit� et une solidarit� rares, � commencer par celles de tous nos soignants qui, malgr� l?�puisement et les conditions de travail parfois pr�caires, continuent chaque jour � sauver des vies, avec un courage qui a permis � notre pays, � notre capitale, de tenir debout face � l?embrasement d?une situation devenue incontr�lable.

Parce que la moindre des choses est de leur signifier notre reconnaissance, nous avons tenu � mettre en place une plateforme "mercilessoignants.paris", afin que chacun puisse leur adresser un mot, une pens�e dans cette p�riode si d�licate. Bien que les mots ne sauvent pas toujours, ils apportent un certain r�confort, une chaleur humaine bien que distante dans ces moments particuliers.

Mais nos soignants ne sont pas uniquement dans les h�pitaux, ils sont aussi dans nos quartiers. Tous ces acteurs de terrain, ces m�decins, ces infirmi�res, ces sages-femmes ont fait preuve d?une agilit� incroyable pour mettre sur pied, en quelques jours seulement avec notre soutien, un drive-test dans la cour de la mairie du 17e, et cela apr�s les d�clarations du directeur g�n�ral de l?O.M.S. sur la n�cessit� de tester. R�sultat�: pr�s de 1.800 personnels de sant� test�s depuis le d�but de la crise et surtout, je tiens � le souligner, un partenariat entre d�cideurs publics et m�decine lib�rale redoutablement efficace. Il faudra nous en inspirer pour la suite.

Il faudra s?inspirer de cette g�n�rosit� et de cette agilit� car plusieurs secteurs de notre �conomie souffrent et risquent de souffrir encore plus dans les semaines et mois � venir, � commencer par le tourisme qui est une composante majeure de l?�conomie parisienne. Oui, il est urgent de se pencher sur des mesures, notamment en mati�re d?exon�ration de droits de voirie, de redevances de concessions, de taxes sur les enseignes, de cotisations fonci�res des entreprises et de taxes de s�jour pour permettre aux acteurs du tourisme �conomique de red�marrer au plus vite. La solidarit� de nos pouvoirs publics devra �tre � la hauteur de l?enjeu, tant la situation est p�rilleuse pour nombre d?entreprises, notamment du 17e arrondissement, qui sont mobilis�es toutes les semaines lors de nos webinaires qui viennent en aide � ces artisans et commer�ants, et que nous �tendrons sur des questions de logement d�s demain.

Madame la Maire, un geste fort, tr�s fort, est attendu en direction de l?�conomie parisienne. Soyons � la hauteur de cette crise in�dite qui frappe tous les pans de notre soci�t� et notamment l?emploi que l?on doit maintenir. Depuis le d�but de cette crise, les maires d?arrondissement sont en premi�re ligne chaque jour pour f�d�rer les �nergies locales, produire des masques, du gel, des visi�res, avec les associations sur le terrain particuli�rement mobilis�es et que je veux saluer. Je veux saluer aussi nos pharmaciens, mais �galement nos commer�ants alimentaires qui restent ouverts.

Depuis le d�but de cette crise, les maires d?arrondissement ont d�montr� qu?ils agissaient dans un cadre assez in�dit, un mandat in�dit, comme l?ont rappel� Marie-Claire CARR�RE-G�E, Rachida DATI et bon nombre de maires d?arrondissement.

Les masques ont �t� �videmment un sujet de pr�occupation premier. Je veux saluer l?action de la R�gion Ile-de-France qui a fourni d?abord pour les commer�ants, puis plus largement pour les personnes vuln�rables ou atteintes de Covid � travers les pharmaciens, et saluer l?action de Val�rie P�CRESSE et de l?Ex�cutif r�gional qui a �t� particuli�rement r�actif.

Je veux saluer le travail de nos parlementaires, Brigitte KUSTER � l?Assembl�e nationale et Catherine DUMAS au S�nat, toujours mobilis�s pour relayer les attentes des Parisiens.

A quelques jours du d�but du d�confinement, qui sera certainement tr�s progressif, je veux remercier toutes les associations qui sont mobilis�es, qui cr�ent des "FabLab" et se mobilisent en lien avec les mairies.

Je veux saluer aussi le personnel des E.H.P.A.D., des r�sidences services o� nous avons pu apporter un certain nombre d?outils num�riques pour renforcer le lien social entre r�sidents et avec les familles.

Saluons l?�coute de la Pr�fecture de police sur l?interdiction des contre-�talages dans les rues commer�antes. J?en aimerais autant sur les travaux d?int�rieur ou sur les march�s alimentaires couverts qui requi�rent � nos yeux - je ne suis pas le seul � le penser, Philippe GOUJON l?a exprim� - des conditions pour rouvrir ces march�s au plus vite.

Je veux remercier les agents de la Ville de Paris. Je veux remercier les policiers, les pompiers rest�s sur le pont depuis le d�but du confinement, et dont la fin requiert des lignes claires, pr�cises, limpides et d?applicabilit� imm�diate�: �coles, espaces publics, transports, b�timents publics, soutiens de l?�conomie et j?en passe.

Sur tous ces sujets, il nous faut des r�ponses. Comment garantir la s�curit� des enseignants et des personnels, notamment dans les �coles�? Comment assurer le nettoyage de l?espace public�? Comment g�rer les flux dans les transports et adapter notre ville � cette situation�? Beaucoup de questions qui restent en suspens. Une chose est s�re, les maires d?arrondissement seront toujours en premi�re ligne et vous pourrez compter sur nous pour faire preuve de responsabilit� et de solidarit� au service des habitants.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Maire.

La parole est � M. Jean-Fran�ois LEGARET, pour le groupe "100% Paris", M. le Maire du 1er arrondissement.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, Monsieur le Pr�fet de police, � mon tour, merci. Merci aux Parisiennes et aux Parisiens, aux agents municipaux, � tous ceux qui agissent, les m�decins, les soignants, les infirmi�res, les policiers, les pompiers, les commer�ants, les artisans qui ont assur� la fourniture des produits de premi�re n�cessit�. Merci aux b�n�voles des associations caritatives. Merci aux �lus, � tous les �lus. Merci Paris. Merci dans cette �preuve, �preuve � laquelle on ne s?habitue pas. Il y a le deuil des personnes proches, que l?on a connues ici m�me et auxquelles on ne peut m�me pas assurer des obs�ques partag�es. Epreuve pour toutes les personnes fragiles, l?angoisse pour les autres et m�me pour nous-m�mes. Epreuve pour les intervenants h�ro�ques. Curieuse �preuve du confinement, l?inconnu de la dur�e, l?inqui�tude, le silence, les questions sur les conditions, le calendrier, les modalit�s du d�confinement. On en saura un peu davantage cet apr�s-midi, mais apr�s tout � chacun sa responsabilit�. Situation in�dite. La ville est quasi d�serte, le silence, l?introspection, le retour aux vraies valeurs, le besoin d?une responsabilit� personnelle et collective partag�e. Nous avons tous appris � mieux t�l�travailler. Et si dans la gestion de crise, il y a eu des impr�cisions, des incoh�rences et m�me des erreurs, le moment n?est pas venu de formuler des critiques. Le moment est venu de saluer les bonnes initiatives. Je voudrais � ce titre rappeler que la pr�sidente du Conseil r�gional a mobilis� des moyens exceptionnels pour commander et faire livrer des masques, et tous les �lus de la R�gion d?Ile-de-France ont �t� charg�s d?en faire la distribution, dans les pharmacies, aupr�s des commer�ants, aupr�s des b�n�voles associatifs, aupr�s des usagers des transports. A situation in�dite, solutions in�dites. Je souhaite, Madame la Maire, qu?on puisse agir de m�me. Vous nous avez dit qu?une grande quantit� de masques et de dispositifs vont �tre livr�s. Je souhaite que vous puissiez copiloter avec les maires d?arrondissement, qui sont � l?�coute, qui connaissent les r�alit�s du terrain et qui doivent pouvoir accompagner tous ces efforts. Je formule le v?u que nous puissions � situation exceptionnelle apporter une r�ponse exceptionnelle dans l?union et dans la solidarit� des �lus. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Jean-Fran�ois LEGARET.

Je donne � pr�sent la parole � Alexandra CORDEBARD, Mme la maire du 10e arrondissement, pour le groupe Socialiste et Apparent�s.

Mme Alexandra CORDEBARD, maire du 10e arrondissement. - Merci.

Je vais m?efforcer de respecter le temps de parole, mais je voudrais commencer, Madame la Maire, pour dire que comme maire d?arrondissement, si je t�moigne � l?instar de ce que beaucoup de mes coll�gues ont dit avant moi de l?investissement particulier qui est le n�tre en ce moment et c?est bien normal, je voudrais dire avant tout combien je suis heureuse, rassur�e d?avoir � affronter cette �preuve � vos c�t�s. Je pense qu?aucun d?entre nous, Monsieur le Pr�fet de police, Madame la Maire de Paris, ne pourrait faire face � ce � quoi nous faisons face si nous �tions seuls dans notre territoire.

Bien s�r, nous sommes l� pour entendre chaque situation, chaque difficult�, chaque inqui�tude, pour encourager chaque initiative. Nous sommes l� pour rassurer, expliquer, pour �tre p�dagogues car beaucoup de nos concitoyens aujourd?hui voient leur avenir comme un saut dans l?inconnu. Vous avez beaucoup dit sur nos initiatives, beaucoup dit sur la solidarit�, beaucoup dit sur ce qu?il se fait de beau aujourd?hui � Paris, et aussi ce que repr�sente la d�tresse d?un certain nombre de nos concitoyens. Je ne le r�p�terai pas, je vais aller directement � ma conclusion. Ma conclusion est que nous avons �t� presque unanimes, et c?est formidable, � dire qu?il nous faudra prot�ger et renforcer les services publics dans l?avenir. A dire qu?il nous faudra soutenir les quartiers populaires, la mixit�, assurer la s�curit� de chacun. A dire qu?il nous faudra acc�l�rer la transition �cologique et renforcer le bien commun. C?est un d�fi tr�s grand, un d�fi in�dit qui nous impressionne tous. Mais je vous redis ma confiance, Madame la Maire, de relever ce d�fi avec vous et avec les Parisiennes et les Parisiens qui nous montrent chaque jour � quel point ils sont � la hauteur avec vous et votre Ex�cutif. Je vous dis aussi l?espoir que j?ai d?entendre que ces valeurs que vous portez, que nous portons, sont aujourd?hui au centre de ce qui nous appara�t comme des solutions. Merci beaucoup.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, ch�re Alexandra CORDEBARD. Merci, Madame la Maire.

Madame Jeanne d?HAUTESERRE, maire du 8e arrondissement, vous avez la parole, pour le groupe les R�publicains et Ind�pendants. Il reste 6 minutes 30 pour trois orateurs.

Mme Jeanne d?HAUTESERRE, maire du 8e arrondissement. - Madame la Maire, Monsieur le Pr�fet de police, mes chers coll�gues, permettez-moi de m?associer aux remerciements et aux hommages que vous avez adress�s aux m�decins, aux personnels soignants, aux policiers, aux pompiers, aux agents de la Ville et � tous ceux qui ?uvrent dans l?ombre durant cette crise sanitaire.

Comme mes coll�gues maires, nous avons fait respecter les consignes �dict�es par le Gouvernement d�s l?annonce du confinement. Ainsi, la mairie du 8e a pris toutes les dispositions pour r�organiser ses services et assurer la continuit� du service public.

Cependant, la propret� de notre espace public demeure une pr�occupation majeure pour nos concitoyens. Je suis r�guli�rement interpell�e par les riverains sur l?�tat de salet� de l?espace public, m�me en p�riode de confinement. Certes, il faudrait rappeler � chacun le sens du civisme et du respect de l?espace public, et surtout ne pas jeter les masques et les gants souill�s par terre. Je voudrais remercier les agents de la propret� pour leur r�activit�, malgr� des conditions sanitaires difficiles, qui permet aux habitants de vivre dans un environnement salubre.

Le 8e arrondissement est le moteur �conomique de la capitale concentrant des emplois dans le domaine des activit�s financi�res, des services et du tourisme. Avant la crise in�dite que nous subissons, plus de 190.000 personnes venaient y travailler chaque jour. Il nous faut donc des moyens cons�quents en effectifs pour garder l?attractivit� de notre arrondissement, car cette crise sanitaire entra�nera inexorablement une crise �conomique.

Nos agents de la propret� font un travail souvent ingrat, leurs t�ches doivent �tre valoris�es � la hauteur du travail qu?ils accomplissent. Ainsi, dans le cadre du d�confinement, � partir du 11�mai, les agents de la propret� vont rejoindre de nouveau leur lieu d?appel. Certains locaux dans le 8e ont �t� refaits mais restent tr�s �troits. Les mesures de distanciation sociale requises seront difficiles � respecter, voire impossibles en l?�tat. Ce sera encore plus difficile lors du croisement des brigades et il n'est pas envisageable d?agrandir ces locaux.

Aussi, je propose que l?on implante des Algeco � proximit� de certains lieux d?appel, notamment � Saint-Augustin et � l?angle de l?avenue Gabriel, afin de permettre aux agents de se changer dans le respect des consignes sanitaires. Je vous remercie, Madame la Maire, de bien vouloir �tudier cette proposition pour le bon fonctionnement de nos services de la propret� et ainsi prot�ger nos agents de la Ville. 2 minutes 29�!

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Vous �tes g�niale. Jeanne, c?est g�nial. Merci.

La parole est � Fran�ois DAGNAUD, pour le groupe Socialiste et Apparent�s, M. le Maire du 19e arrondissement.

M. Fran�ois DAGNAUD, maire du 19e arrondissement. - Merci, Madame la Maire. Mes chers coll�gues, partout des initiatives in�dites se sont construites en des temps records, con�ues au c?ur du territoire singulier que sont nos arrondissements par les acteurs locaux d?une cit� r�siliente. Je pense au centre de consultation Covid, que vous avez visit�, ouvert dans le 19e � l?initiative du r�seau des m�decins de ville de l?arrondissement, dans des locaux mis � disposition par la Fondation Rothschild, en partenariat avec la mairie du 19e, pour permettre � ceux qui n?ont pas de m�decin traitant de r�f�rence - ils seraient 45.000 dans le 19e - de pouvoir consulter gratuitement d�s les premiers sympt�mes. Cette articulation ville et h�pital est aussi g�n�ratrice du programme de confinement hors milieu familial et d?accompagnement sanitaire et social Covisan, conduit sur notre territoire du 19e de fa�on in�dite avec l?h�pital Robert-Debr�, les centres de P.M.I., la m�decine scolaire, et � terme les m�decins de ville pour briser les cha�nes de contamination et endiguer les clusters de surexposition au virus. Nous l?avons mesur� tr�s vite, l?enjeu social est au c?ur de la crise sanitaire qui amplifie toutes les in�galit�s sociales, scolaires, culturelles, et m�me les in�galit�s de genre ou d?identit�. Des milliers de familles se retrouvent fragilis�es, avec moins de revenus, plus de repas � pr�parer tous les jours, des march�s ferm�s et pour de nombreuses familles, bien manger n?a plus rien d?�vident.

L?aide de 3,5 millions d?euros, que vous avez d�cid�e en faveur des familles les plus modestes, a permis de parer au plus press�, merci. J?�tais ce matin encore au gymnase Curial pour accompagner la vente � prix r�duit de 500 "Paniers des essentiels" de fruits et l�gumes, initiative municipale que nous avons port�e localement en partenariat avec les centres sociaux, dont je veux saluer l?engagement.

"Restez chez vous", ces appels au confinement ont aussi jet� une lumi�re crue sur tous ceux qui se sont retrouv�s confin�s dans la rue�: SDF, migrants et toxicomanes en errance. Le vide de nos rues a rendu cette r�alit� dramatique encore plus visible, alors m�me que la d�stabilisation des services d?aide et de secours a laiss� � d�couvert, au moins dans un premier temps, ces situations d?hyper pr�carit�.

Comme toujours, Paris a �t� au rendez-vous. La Ville a redoubl� d?efforts et la Pr�fecture de R�gion a pu acc�l�rer les op�rations de mise � l?abri, notamment en r�quisitionnant des capacit�s h�teli�res actuellement vacantes. C?est ainsi, par exemple, qu?� ce jour pr�s de 350 usagers de drogue ont �t� sortis de la rue pour int�grer des dispositifs d?h�bergement accompagn�. D?autres toxicomanes, toujours � la rue, se disent pr�ts � l?accepter � leur tour. Il ne faut surtout pas rel�cher l?effort et l?inscrire au contraire dans la dur�e.

Car l� est bien l?enjeu pour nous maintenant�: nous projeter et penser l?apr�s-confinement. Nous aurons rendez-vous avec l?�t�. Et ce rendez-vous, nous pressentons qu?il pourrait �tre compliqu�. Des dizaines de milliers de Parisiens ne partiront sans doute pas en vacances. Dans les quartiers populaires, Paris sera plus habit�, c?est s�r, que les autres �t�s. Cet �t� parisien sera sans doute moins estival que ceux que nous connaissions.

Alors, il est trop t�t �videmment pour savoir si et dans quelles conditions "Paris Plages" et le bassin de baignade pourront �tre organis�s � la Villette, mais il n?est pas trop t�t pour anticiper un �t� qui devra proposer des espaces et des temps de d�couverte et de rattrapage scolaire, de respiration et de loisirs pour tous, pour que le d�confinement de notre ville ne rime pas avec un nouvel enfermement � ciel ouvert. Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup. C?est tr�s important et nous allons bien s�r y travailler.

La parole est � Mme B�RKLI, maire du 9e arrondissement, pour le groupe les R�publicains et Ind�pendants.

Mme Delphine B�RKLI, maire du 9e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Monsieur le Pr�fet, je m?associe naturellement aux remerciements exprim�s ce matin en direction des personnels soignants bien s�r, en direction de toutes celles et de tous ceux qui, au quotidien, nous permettent de vivre, de nous nourrir, de nous d�placer. Naturellement, je pense aussi � toutes ces femmes, � tous ces hommes de l?ombre qui ont continu� � assumer les missions de service public. Ils sont les h�ros de notre quotidien.

N�anmoins, ils ne doivent pas nous faire oublier qu?une soci�t� ne peut pas vivre exclusivement de ses besoins primaires. Une nation a besoin de culture qui est aussi le ciment de notre lien social. La culture, c?est aussi et surtout une partie de l?�me de Paris depuis des si�cles. Et aujourd?hui c?est tout une industrie qui fait vivre notre territoire, c?est toute la cha�ne �conomique du 7e art qui est � l?arr�t avec tous les techniciens, les d�corateurs, les artistes, les intermittents qui ne peuvent plus travailler. Je pense aussi � tous les ind�pendants, les patrons de salles qui sont tr�s inquiets pour leur survie, et derri�re eux des salari�s qui, eux aussi dans l?ombre, font vivre la culture. Puis il y a le public, un public de Parisiens passionn�s qui ont envie de reprendre le chemin des lieux de spectacles, mais qui h�sitent et qui savent tr�s bien que ces salles ne vont pas rouvrir de sit�t. L?Etat, les collectivit�s, villes et r�gions vont devoir �tre au rendez-vous avec des mesures financi�res d?urgence, puis des mesures � plus long terme. Il faut les sauver parce qu?une compagnie, une salle qui dispara�t est perdue � jamais. On peut reconstituer un appareil de production, une usine mais jamais une troupe. Je pense aussi aux touristes qui viennent � Paris pour notre culture, pour d�couvrir nos monuments, notre patrimoine, mais aussi nos mus�es, notre gastronomie, et qui s�journent dans des h�tels qui aujourd?hui sont vides. L� aussi, ce sont des milliers de salari�s au ch�mage partiel, de jeunes apprentis qui n?ont plus d?employeur et une �conomie � l?arr�t. La culture, ce n?est absolument pas un sujet secondaire ou anecdotique, c?est le pilier du rayonnement de notre ville en France et dans le monde entier. C?est un march�, ce sont des emplois, une �conomie, des salari�s aujourd?hui en souffrance. Nous devons nous pencher � leur chevet, construire, et c?est le r�le des maires en lien avec l?Etat, avec les acteurs, des scenarii qui leur permettent de se projeter dans le plus long terme, en �tant irr�prochables sur le plan sanitaire et artistique. C?est le message que je voulais partager avec vous ce matin. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Madame la Maire. Je donne la parole au dernier orateur, Fran�ois VAUGLIN, pour le groupe Socialiste et Apparent�s, M. le Maire du 11e arrondissement.

M. Fran�ois VAUGLIN, maire du 11e arrondissement. - Merci, Madame la Maire, Monsieur le Pr�fet.

Ce d�bat a montr� combien les mairies restent un interlocuteur essentiel en cas de crise. Nous l?avions v�cu particuli�rement en 2015 et aujourd?hui encore, nous constituons l?un des derniers filets de s�curit� de notre R�publique.

Les soignants, auxquels je veux moi aussi rendre hommage, sont bien s�r en premi�re ligne, mais d�s qu?il s?agit de faire en sorte que le tissu social ne craque pas dans une crise majeure, c?est vers leur mairie que les habitants se tournent.

Alors, de nombreuses initiatives ont �t� cit�es par mes coll�gues. Dans le 11e aussi, les acteurs locaux ont eu et ont encore de belles actions, notamment avec les acteurs de sant� de l?arrondissement, c?est l?ouverture de consultations et de centres de d�pistage du Covid-19. Ce sont aussi des mesures prises au niveau parisien, tels des aides et l?accompagnement apport�s aux commer�ants de nos quartiers pour les prot�ger et les soutenir dans leurs d�marches administratives, les aider � passer le cap de la fermeture. Ce sont les aides apport�es aux plus d�favoris�s et je veux saluer � ce titre le travail de la caisse des �coles du 11e qui pr�pare chaque jour jusqu?� 3.000 repas pour les "Restos du C?ur".

Nous pourrions multiplier ces initiatives, elles ont du sens � partir du moment o� nous partageons une pr�occupation, une obsession, celle de la coh�sion de notre soci�t�. Paris, face � cette crise, fait � nouveau le pari de la solidarit�. Nous pouvons �tre fiers, tous ensemble, du fait que les Parisiens ont r�pondu pr�sents.

Nous avons tous re�u d?innombrables propositions d?habitants, d?associations, d?entreprises. Je citerai, par exemple, dans notre arrondissement "La Petite Rockette" qui fabrique des visi�res pour les soignants, l?atelier de haute couture Lazar Cuckovic qui s?est mis � fabriquer en s�rie des blouses pour l?h�pital ou encore l?"Association du quartier Saint-Bernard" qui a fait �crire des petits mots par les enfants du quartier pour les r�sidents de nos E.H.P.A.D. Enfin, c?est la paroisse Saint-Ambroise qui, avec l?aide des commer�ants solidaires du quartier, distribue tous les jours des repas et des produits essentiels d?hygi�ne pour les sans-abri. Vous �tes vous-m�me, Madame la Maire, venue pr�ter main-forte r�cemment.

Cette solidarit�, ce besoin, ce plaisir de vivre ensemble et de faire soci�t� malgr� le confinement se traduisent aussi par des actions inattendues qui feront �cho aux propos de ma coll�gue du 9e arrondissement. Par exemple, le jeu "Questions pour un balcon" qui est organis� chaque soir rue Saint-Bernard par un acteur, Noam CARTOZO, un karaok� g�ant projet� sur la fa�ade d?un immeuble de la rue du Chemin Vert ou encore des chansons interpr�t�es par la jeune L�a, rue Alexandre Dumas, tous les jours � 20 heures pour accompagner et amplifier les hommages des habitants rendus aux soignants. Voil� les interstices dans lesquels la culture retrouve sa place malgr� les conditions compliqu�es que nous connaissons aujourd'hui. Vous l?aurez compris et je pense que ce d�bat l?aura montr�, par leur r�action citoyenne, associative, d?entreprise, Paris et les Parisiens ont encore une fois montr� leur r�silience. Mais ce combat n?est pas termin�. L?action des soignants conjugu�e � ces efforts de nos concitoyens aura permis de franchir ce premier pic �pid�mique. Il faut aussi que toutes ces actions aient un sens pour pr�parer l?avenir et, nous l?avons dit, c?est tester, tester pour d�confiner. Les efforts du Gouvernement devront �tre amplifi�s. Nous comptons sur lui pour que les tests, non seulement P.C.R. mais aussi s�rologiques, soient disponibles, car cet effort est n�cessaire pour la sant� de nos concitoyens, pour que les soignants puissent retrouver une forme de s�r�nit� dans leur travail. Il est n�cessaire aussi pour la coh�sion de notre pays qui est la premi�re des conditions pour sa reconstruction.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur le Maire, merci pour tous ces rappels.

On m?avait dit que Mme GIAZZI n?interviendrait pas, mais il lui reste 1 minute 45. C?est 1 minute 45 de bonheur, ch�re Dani�le. Mme la Maire du 16e.

Mme Dani�le GIAZZI, maire du 16e arrondissement. - Merci.

Madame la Maire, Monsieur le Pr�fet de police, mes chers coll�gues, nous voici r�unis dans un format in�dit et dans une bien �trange atmosph�re.

Bien entendu, je ne peux commencer moi aussi mon intervention sans une pens�e � toutes celles et � tous ceux qui ont �t� touch�s directement ou indirectement par la maladie. Je veux bien s�r aussi chaleureusement remercier toutes celles et tous ceux qui contribuent � soigner les malades, combattre l?�pid�mie, assurer notre s�curit� - Monsieur le Pr�fet de police, nous tenons vraiment � vous remercier au sujet des fonctionnaires de police du 16e arrondissement qui ont fait un travail jusqu?� pr�sent absolument extraordinaire -, � faire fonctionner notre ville et � faire en sorte que la ville puisse continuer malgr� le confinement. En tant que maires d?arrondissement, nous avons �t� du jour au lendemain plong�s dans une urgence de crise et absorb�s par le souci de garantir une continuit� de service � notre population, tout en assurant la s�curit� des agents. La t�che a �t� complexe et parfois accomplie dans la frustration de ne pas disposer des moyens suffisants pour r�pondre aux attentes l�gitimes de nos concitoyens. Nous sommes tout de m�me parvenus � nous r�organiser pour faire face et assurer l?information la plus large possible � nos habitants. Cette crise, qui a paralys� notre pays et notre ville, a �t� aussi un r�v�lateur de tr�s belles choses que je voudrais souligner. Je ne saurais jamais vous remercier assez pour l?incroyable mobilisation du tissu associatif et citoyen qui s?est organis� d�s l?annonce des mesures de confinement. Je savais pouvoir compter sur cet engagement, mais je voudrais quand m�me signaler aujourd'hui que j?ai �t� impressionn�e par l?�lan de solidarit� qui s?est manifest� malgr� la peur et les incertitudes qui ont pr�valu au d�but de cette �pid�mie. "Croix-Rouge", "Protection civile", associations caritatives, paroisses, mais aussi commer�ants, artisans ou simples citoyens, tous ont r�pondu pr�sents pour nous aider, aider le maire, aider la mairie, aider ses habitants, soutenir les soignants et venir au secours des plus fragiles. � tous, je voudrais dire un grand merci. Nous devrons �tre l� pour soutenir et �pauler nos commer�ants, Madame la Maire, qui ont �t� frapp�s de plein fouet?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il va falloir conclure, ch�re Dani�le GIAZZI.

Mme Dani�le GIAZZI, maire du 16e arrondissement. - D�j�?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je suis d�sol�e, je voudrais tellement ne pas vous frustrer�!

Mme Dani�le GIAZZI, maire du 16e arrondissement. - Alors, je vais simplement remercier votre premier adjoint, Emmanuel GR�GOIRE, des r�unions qu?il tient tous les matins, mais je regrette votre absence, Madame la Maire. Sachez que je pense que la place de la Maire de Paris est autour des maires d?arrondissement. Comme le disait Rachida DATI, nous sommes les pivots. Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Madame la Maire, pour vos conseils avis�s. J?en tiendrai compte, �videmment.

Merci beaucoup d?abord, chers coll�gues, pour ce d�bat et ces prises de parole utiles et importantes. Je veux remercier d?ailleurs la tenue tr�s consensuelle de ce qui a �t� exprim�. Nous allons passer maintenant aux r�ponses de l?Ex�cutif avec deux orateurs, une oratrice et un orateur. Je vous demande bien s�r de les �couter, puisque beaucoup de questions ont �t� pos�es. Il reste encore beaucoup de travail devant nous. Anne SOUYRIS, que je remercie � nouveau pour l?engagement permanent qui a �t� le sien, pendant tous ces jours et qui continuera �videmment. Je veux vraiment la remercier. Il y a des membres de l?Ex�cutif que je n?ai pas remerci� directement tout � l?heure, mais �videmment le travail de Christophe NAJDOVSKI est absolument essentiel, notamment dans la p�riode qui s?ouvre de pr�paration du d�confinement. Colombe BROSSEL, je n?en ai pas parl�, mais sa pr�sence sur tous les sujets relatifs aux quartiers et � la s�curit� est absolument indispensable, incontournable. V�ronique LEVIEUX, parce que sur la question de la mobilisation et de l?accompagnement et pour tous les C.H.S.C.T. qui se sont tenus, avec d?ailleurs aussi tous les adjoints sectoriels qui ont tenu ces C.H.S.C.T., je veux vraiment la remercier. Puis Antoinette GUHL, avec sa comp�tence dans l?�conomie sociale et solidaire, a �t� aussi extr�mement pr�sente, notamment dans la phase de mobilisation de l?E.S.S. pour la fabrication des masques.

Je voudrais remercier chacune et chacun du travail accompli.

La parole est � Anne SOUYRIS, premi�re r�ponse, et ensuite Emmanuel GR�GOIRE.

Mme Anne SOUYRIS, adjointe. - Merci beaucoup, Madame la Maire.

Je m?associe �videmment � tous les remerciements qui ont �t� faits car, dans cette p�riode, ce qui est tr�s important, c?est de voir que, d?un bout � l?autre de l?engagement de chacun, que ce soient les soignants, que ce soient les agents, que ce soient toutes les personnes qui ont particip� de cette force d?engagement chacun � son niveau - quelqu?un a dit, je crois que c?�tait David, que chacun avait �t� tr�s attentif � respecter aussi ces r�gles qui ont �t� donn�es et qui �taient difficiles � respecter -, on s?est aper�u qu?� Paris, comme s�rement partout en France, on avait affaire � des citoyens et � des citoyens responsables, qui n?�taient plus des enfants et qui �taient capables de pouvoir prendre leur sant� en charge quand c?est n�cessaire. Ce n?est pas souvent le cas en France o� on a souvent une politique de sant� publique un peu "� la papa", j?allais dire, qui impose et qui ne fait pas en sorte, comme cela a �t� le cas d�j� pour la lutte contre le sida, que l?on se repose sur la responsabilit� individuelle, et collective bien s�r, pour pouvoir lutter contre une �pid�mie. C?est essentiel quand on veut l?�radiquer ou en tout cas la contenir au niveau o� on est.

Au niveau de Paris, je voulais aussi remercier beaucoup Mme la Maire qui a �t� non seulement �videmment pr�sente mais en plus tr�s courageuse � des moments o� c'�tait compliqu�. Nous avons eu des combats permanents � mener � tous les niveaux, que ce soit sur les questions des tests, des masques, des �victions � l?�cole, de la r�flexion sur comment prot�ger aussi les enfants, les familles d�s le d�part. Quand les familles sont revenues de Chine et que c?�tait le moment des festivit�s, elles sont venues nous demander�: qu?est-ce qu?on fait�? Est-ce qu?on garde un peu les enfants � la maison�? D�s ce moment-l�, nous avons pu commencer � dire avec notre sant� scolaire�: ce serait mieux si vous restiez un peu chez vous. C?�tait d�j� en avance parce que, d�s le d�part, l?Etat a pein� � prendre en consid�ration cette �pid�mie et a eu une r�action d?abord un peu en retrait. Puis nous avons pu avoir le confinement, qui a �t� quand m�me salvateur, il faut bien le dire.

Nous avons pu, d�s le d�part, faire plusieurs choses. Je viens l� en porte-�-faux avec ce que Mme DATI a dit. Les masques, nous les avons distribu�s d�s le d�part, en particulier aux soignants, � tout le secteur du m�dico-social et � nos agents qui �taient expos�s. Cela a �t� absolument essentiel. Je peux vous dire que cela a �t� une �norme demande de l?A.P.-H.P. et aussi du G.H.U. psychiatrie et du mouvement m�dico-social.

Pour r�pondre sur les questions de drogue et d?usage de drogue, vous savez qu?il y avait des usagers de drogue �videmment dans la rue, que le secteur m�dico-social qui �tait l�, les maraudes et aussi les accueils comme les C.S.A.P.A. et les C.A.A.R.U.D., ont �t� � un moment donn� sur le point de fermer parce qu?il n?y avait pas de masques, et nous avons imm�diatement donn� des masques pour que tout ce circuit se remette en place. Comme l?a dit M. DAGNAUD, gr�ce � cela, nous avons pu agir sur cette question, non seulement h�berger les personnes mais les reprendre en charge, comme il se doit, et m�me plus que jamais, ce qui effectivement doit �tre un mod�le pour l?avenir. Nous avons donc fait tout ce travail et je n?irai pas beaucoup plus loin.

Nous avons aussi soutenu beaucoup l?h�pital public et fait quelque chose qui est assez nouveau, puisque nous avons r�ussi � cr�er plus que jamais le lien entre la ville et l?h�pital, ce qui doit �tre aussi un mod�le pour l?avenir. Ce qui a �t� cr�� ces derniers jours avec Covisan, c?est vraiment le symbole de cela, c?est-�-dire un h�pital public, qui est vraiment en pointe et capable tr�s vite de pouvoir fournir des tests et de donner l?excellence du soin, et de l?autre c�t� en coordination un aller vers la ville qui permet de faire des allers-retours vers la m�decine de ville, de pouvoir maintenir les gens chez eux quand c?est possible et �videmment de les isoler quand c?est n�cessaire, et surtout de les conseiller avec un aller-retour permanent entre la m�decine de ville et la m�decine hospitali�re. J?esp�re que nous pourrons en faire un mod�le pour l?avenir.

Enfin je pense, et je vais finir sur ce point, que ce qui a �t� tr�s important dans toute cette p�riode, c?est la question du renforcement�de la d�mocratie sanitaire. Ce sont ces liens, les liens qui ont �t� faits aussi avec les individus et les collectifs. Je parlais tout � l?heure des usagers de drogue mais cela a �t� avec l?ensemble des communaut�s. Ce sont les E.H.P.A.D., par exemple, avec le fait d?avoir pu travailler � la fois avec les familles et les personnels des E.H.P.A.D. pour pouvoir faire en sorte d?avancer ensemble et de prot�ger chacun. Cela aussi a �t� quelque chose que l?on a pu faire �voluer. Ce n?est pas une nouveaut� parce que cela a d�j� exist�. C?est toute la question du C.A.S.-V.P., de comment ils se sont embarqu�s dans l?histoire des portages de repas pour aller vers Covisan. Je pense que toute cette situation de travail ensemble, nous qui en France travaillons souvent par silo et avec une bureaucratie forte et s�par�e qui emp�che d?agir, nous a montr� une nouvelle voie. Derni�re chose, c?est la sant� environnementale. Je crois que cette crise r�v�le une crise de sant� environnementale forte, sur laquelle la Ville peut agir. Elle peut agir en termes de soins mais aussi en termes de pr�vention. En termes de pr�vention, on a vu que 80 � 90�% des personnes hospitalis�es en r�animation �taient ob�ses et c?est une chose sur laquelle nous pouvons travailler. C?est souvent dans les quartiers les plus populaires. Je finirai sur cet exemple-l� qui est flagrant, cela pose la question de la malbouffe et toute la question aussi du sport et de comment avoir une ville r�siliente d?un point de vue sanitaire et environnemental. J?esp�re que nous pourrons continuer � travailler ensemble sur ce sujet. Merci beaucoup � tous.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup � vous, Anne.

Un mot avant de donner la parole � Emmanuel GR�GOIRE.

Sur la question des E.H.P.A.D., je pense que, bien s�r apr�s �valuation de tout ce travail, je ferai des propositions de r�organisation drastique, parce que je suis tr�s attach�e � ce que les maires d?arrondissement puissent avoir un acc�s direct � tous les �quipements qui sont sous la responsabilit� de la Ville.

Je pense que cette c�sure C.A.S.-V.P. et Ville a vraiment fini d?exister. En tous les cas, j?esp�re que j?aurai votre soutien pour porter des propositions et des r�formes en ce sens. Je crois beaucoup � la pr�sence des �lus et � leur capacit� d?intervention dans des �tablissements comme nos E.H.P.A.D., qu?ils soient publics ou priv�s, et a fortiori les �tablissements g�r�s par le C.A.S.-V.P., parce que clairement, dans cette d�mocratie sanitaire, la pr�sence des �lus est un plus ind�niable.

Nous ne sommes pas au m�me rang �videmment que les personnels - je veux saluer ici le travail incroyable qui a �t� fait par les personnels dans les E.H.P.A.D. et les �tablissements - mais la pr�sence des �lus et la capacit� qu?ils ont � diagnostiquer, dialoguer, percevoir peut-�tre des dysfonctionnements, � am�liorer la relation entre les familles et la situation propre � ces diff�rents E.H.P.A.D., cela passe par les �lus et notamment les �lus d?arrondissement.

Une des propositions que je ferai, qu?il faut bien s�r travailler et pr�ciser car elle a des implications juridiques et sans doute budg�taires, mais tr�s clairement nous ne continuerons plus avec un dispositif de C.A.S.-V.P. qui, pour ce qui est notamment de la gestion d?un certain nombre d?�tablissements, �chapperait compl�tement au regard des maires d?arrondissement. Je m?y engage devant vous. Je pense que c?est une question absolument cruciale si nous voulons am�liorer le dispositif, non pas de contr�le mais tout simplement d?exercice de nos pr�rogatives d?�lus, c?est-�-dire de repr�sentants des Parisiennes et des Parisiens dans des lieux qui doivent admettre cette organisation d�mocratique. Je reviendrai vers vous avec des propositions fortes, mais je pense que c?est attendu et que c?est un diagnostic assez partag� par l?ensemble de nos coll�gues.

Monsieur Emmanuel GR�GOIRE, vous avez la parole.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint. - Merci beaucoup, Madame la Maire.

Monsieur le Pr�fet, Mesdames et Messieurs les maires d?arrondissement, Mesdames et Messieurs les pr�sidents de groupe, chers coll�gues, je voudrais tout d?abord m?associer aux tr�s nombreux hommages, tous �videmment convergents, que vous avez rendus lors de notre s�ance.

C?est � la fois aux personnels indispensables qui, au quotidien, assurent les missions essentielles pour le bien de nous tous depuis des semaines�: les soignants, les travailleurs du secteur de l?agroalimentaire, les transports, les professeurs de l?Education nationale et l?ensemble des personnels qui concourent � ces missions, les salari�s du secteur priv�.

C?est �videmment � vous, Monsieur le Pr�fet de police, � vos services, et avec vous � tous les services de l?Etat avec lesquels nous travaillons quotidiennement�: le Pr�fet de R�gion, Michel CADOT, et ses services, le directeur g�n�ral de l?Agence r�gionale de sant�, Aur�lien ROUSSEAU, et l?A.P.-H.P. avec laquelle ma coll�gue Anne SOUYRIS et �videmment la Maire ont des relations plus que quotidiennes.

C?est aux agents de la Ville dans leur ensemble, et vous avez �videmment cit� tous ceux qui sont aux avant-postes�: le service de propret�, de la s�curit�, de la prise en charge des enfants, de l?action sociale et m�dico-sociale. Mais ce sont aussi tous les services administratifs et de logistique�: la DRH, la DDCT, la DILT, de la DFA et du Secr�tariat g�n�ral �videmment, dont le r�le a �t� primordial au cours de ces derni�res semaines et qui continuera � l?�tre. C?est aux Parisiennes et aux Parisiens qui, tr�s loin des caricatures que nous lisons parfois avec un peu d?agacement dans la presse, respectent en r�alit� de fa�on extr�mement large et de fa�on extr�mement efficace les r�gles, qui ont �t� �dict�es pour nous prot�ger collectivement et dont une aussi longue dur�e ne garantissait ni l?efficacit� ni l?�vidence. Bien s�r, nous voulons nous souvenir de tous nos concitoyens qui sont d�c�d�s des suites de cette infection virale. Nous aurons, dans les mois � venir, � c?ur de leur rendre l?hommage collectif qu?ils m�ritent, avec les Parisiennes et les Parisiens, et de trouver comment mieux inscrire leur souvenir au sein de la m�moire de Paris. La Maire a eu l?occasion d�j� de remercier le pr�sident de groupe �ric AZI�RE pour sa note et ses propositions en ce sens. Nous ressentons � chaque instant la douloureuse impatience, la p�nible frustration de ne pas pouvoir faire plus, plus vite, plus efficace. Car chacune de nos actions peut contribuer, et ce n?est pas souvent dans nos missions, � sauver des vies, � soulager des souffrances, � apaiser des tristesses. Ce travail, nous l?avons fait tous ensemble, dans un �lan de solidarit� et de responsabilit� qui ont �t� au c?ur de notre efficacit�, et soyez-en tous et chacun remerci�s. Dans un mode de gouvernance in�dit � votre demande, Madame la Maire, et � la hauteur de ce contexte exceptionnel par sa gravit� et son ampleur, tous les maires d?arrondissement, tous les pr�sidents de groupe, tous les �lus de Paris, nous avons pleinement senti votre disponibilit�, votre solidarit� et votre engagement. Avec cette gouvernance in�dite avec l?organisation rythm�e, m�thodique, tous les jours, parfois un peu r�p�titive, de ces r�unions qui nous permettent de prendre les d�cisions utiles, � la Maire d?arbitrer et d?en dialoguer avec les autorit�s gouvernementales, avec les autorit�s d�concentr�es des services de l?Etat, nous avons r�ussi � mettre en place, ce n?est jamais parfait sans doute, mais nous avons r�ussi � montrer l?efficacit� de l?administration parisienne dans cette crise. Nous entendons les critiques, parfois elles nous surprennent. Elles peuvent �tre utiles et toujours elles nous motivent. J?aurais pu, Madame la Maire du 7e arrondissement, revenir sur vos absences � toutes les r�unions, sauf une, organis�es quotidiennement depuis le 17 mars. J?aurais pu �galement �tre taquin sur vos injonctions bruyantes pendant des semaines � d�sinfecter les rues, initiative qualifi�e d?inutile et dangereuse par l?A.R.S. et le Haut Conseil de sant� publique, mais je ne le ferai pas, tant le volontarisme est toujours une qualit� � la condition de se doubler d?un minimum de s�rieux. Beaucoup a �t� fait gr�ce � vous tous depuis le d�but de la crise?

(Intervention de Rachida DATI, hors micro).

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Madame DATI, vous avez eu le temps de vous exprimer. Ecoutez les r�ponses.

La parole est � Emmanuel GR�GOIRE et uniquement Emmanuel GR�GOIRE.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint. - Merci, Madame la Maire.

Merci beaucoup, surtout � vous tous, de vos tr�s nombreuses contributions pour nous aider � construire la r�ponse des services publics parisiens � la crise � laquelle nous faisons face, mais chacun le sait et beaucoup l?ont dit, beaucoup reste � faire. Apr�s la gestion de la phase la plus aigu� de la crise au milieu du mois de mars, nous avons collectivement travaill� � la gestion du confinement et, enjeu tout � fait essentiel, chacun le mesure, � la pr�paration du d�confinement. Madame la Maire, vous avez envoy�, il y a un mois maintenant, une contribution � la r�flexion nationale sur le d�confinement, que vous avez compl�t�e il y a une dizaine de jours par la pr�sentation du volet parisien. Le v?u, que je ne vais pas reprendre en d�tail parce que nous avan�ons dans la matin�e et qui est pr�sent� aujourd?hui � notre Assembl�e, reprend les grandes orientations de ce que vous avez engag�. Tout d?abord, c?est la transparence d�mocratique, la transparence sur toutes les d�cisions que nous prenons, la fa�on dont elles sont engag�es, y compris sur leurs impacts budg�taires. Dans le compte rendu de la r�union d?hier, le point de situation budg�taire vous a �t� fourni �galement. Et nous pr�parons aussi tous les grands enjeux qui se dressent devant nous�: la protection des populations, le soutien aux populations les plus fragiles, la mise en ?uvre du plan de d�confinement et la pr�paration de l?avenir. Enfin?

(Intervention de Rachida DATI, hors micro). Cela ne m?avait pas �chapp�.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Cela avait bien d�marr� et voil�! Allez-y, Emmanuel.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint. - Enfin, le v?u pr�cise un certain nombre de choses consacr�es aux actions et r�flexions qui devront �tre men�es pour pr�parer l?apr�s-crise sanitaire.

Le v?u reprend l?id�e que vous avez �voqu�e, Monsieur BOURNAZEL, notamment dans le cas des instances de concertation et de contr�le d�mocratique, et de leur r�le tout � fait essentiel dans la r�flexion que nous menons, qu?une Commission puisse �tre convoqu�e en format de t�l�conf�rence pour faire un premier bilan sanitaire avant le prochain Conseil, et que nous puissions �galement engager un travail, qui s?inspirerait d?une mission d?information et d?�valuation, pour faire tout le bilan sur les grandes d�cisions qui ont �t� prises pendant cette crise.

Je ne voudrais pas �tre plus long, Madame la Maire, parce que beaucoup a �t� dit. Je voudrais vous remercier de votre pilotage de cette crise et dire la disponibilit� de votre Ex�cutif et, j?en suis s�r, de tous les maires d?arrondissements, de tous les �lus de Paris et de toutes les Parisiennes et les Parisiens. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Emmanuel GR�GOIRE, pour tout cet engagement depuis des semaines et des semaines.

Nous allons passer au vote du v?u, mais sur la p�riode qui s?ouvre et notamment la p�riode relative � la gestion du d�confinement, bien s�r en lien avec mon Ex�cutif et moi-m�me, sur la pr�paration du d�confinement, des �coles - nous attendons ce qui sera dit tout � l?heure par le Premier Ministre�-, ce travail se fait d�j� aujourd?hui en �troite concertation avec les maires d?arrondissement. Nous allons �videmment le poursuivre pour que des solutions adapt�es soient trouv�es dans chacune des �coles de chaque arrondissement.

Sur la question - cela a �t� �voqu� tout � l?heure notamment par Jean-Fran�ois LEGARET - comment mieux mobiliser les maires d?arrondissement, sur la gestion de la distribution des masques en tissu, que nous sommes en train de fabriquer, dont quasiment - je ne veux pas dire de b�tises - plus de 300.000 arrivent d?ici le 4 mai, je souhaite qu?une premi�re distribution soit assur�e par les maires d?arrondissement en direction de nos a�n�s. Sur la base, par exemple, des fichiers que nous utilisons pour distribuer les bo�tes de chocolats et � partir aussi du dispositif Chalex, nous communiquerons les adresses. C?est pour que nous ayons la possibilit� de les distribuer, d�s avant la fin du confinement puisque nous sommes autour du 4 mai, � partir des mairies d?arrondissement dans un premier temps.

Puis sur les autres masques qui arriveront courant mai et qui sont la production de 2.200.000 masques, sur laquelle a travaill� notamment Jean-Fran�ois MARTINS, nous verrons si nous pouvons passer par le r�seau des pharmacies ou par d?autres biais. En tous les cas, pour les premiers et pour les publics les plus fragiles, je souhaite vraiment m?appuyer sur les mairies d?arrondissement et leur logistique pour pouvoir distribuer ces premiers masques.

Nous avons vraiment devant nous beaucoup, beaucoup de travail � partir du plan de pr�paration du d�confinement sur lequel chaque direction et chaque adjoint sectoriel ont travaill�. Bien s�r, c?est une d�clinaison arrondissement par arrondissement, puisque cela concerne tous les �tablissements, tous les lieux qui sont ceux de notre municipalit�. Nous allons le pr�parer, comme nous l?avons fait avec un travail quotidien avec vous, pour �tre vraiment au point, bien s�r, dans la semaine qui pr�c�de le 11 mai.

Voil� pour toutes ces informations compl�mentaires que je voulais aussi vous donner.

Nous allons maintenant proc�der au vote du v?u r�f�renc� n��1 relatif � la crise sanitaire et � la pr�paration du d�confinement, pr�sent� par les groupes Socialiste et Apparent�s, Communiste - Front de Gauche, "G�n�ration.s"? - pardon, je vais m?y retrouver - Ecologiste de Paris, UDI-MODEM et Radical de Gauche, Centre et Ind�pendants. Je pense que je n?ai oubli� personne.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par les groupes Socialiste et Apparent�s, Communiste - Front de Gauche, Ecologiste de Paris, "G�n�ration.s" et Radical de Gauche, Centre et Ind�pendants, assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

La proposition de v?u est adopt�e. (2020, V. 32).

Je vous remercie.

Je vous souhaite un tr�s bon app�tit? Pardon, attendez�!

Le rapport DDCT 29 pr�vu par l?ordonnance du 1er avril 2020 visant � assurer la continuit� du fonctionnement des institutions locales vous a �t� transmis avec le tableau r�capitulatif des subventions que j?ai accord�es en application des comp�tences qui m?ont �t� d�l�gu�es.

C?est bon�? Il n?y a pas de vote.

(Voir annexe n� 1).

Ensuite, il y a deux votes.

Je vous propose maintenant de vous prononcer sur les projets de d�lib�ration DDCT 27 et PP 30�: le projet de d�lib�ration DDCT 27 est relatif � la d�l�gation de pouvoir du Conseil de Paris � la Maire�; le projet de d�lib�ration PP 30 est relatif � la d�l�gation de pouvoir accord�e au Pr�fet de police par le Conseil de Paris dans certaines mati�res �num�r�es � l?article L.2122-22 du Code g�n�ral des collectivit�s territoriales.

Je mets d'abord aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DDCT 27.

Qui est pour�?

Contre�? Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2020, DDCT 27).

Je mets ensuite aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration PP 30.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2020, PP 30).

Je vous remercie. Cl�ture de la s�ance.

Avril 2020
Débat
Conseil municipal
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