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2019 DAE 155 - DASES - Subvention (29.000 euros) et convention avec "La Mutuelle des Etudiants" (L.M.D.E.).


M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident.- Mes chers coll�gues, je vous propose que nous reprenions l?examen des projets de d�lib�ration. Tous ceux qui n?�taient l� que pour le stationnement des deux-roues, bien s�r, peuvent repartir en silence, s?il vous pla�t.

N?oubliez pas de rendre vos cartes le plus vite possible � vos groupes.

Nous allons donc passer � l?examen du projet DAE 155 DASES�: subvention et convention avec "La Mutuelle des Etudiants". Je vous demande, s'il vous pla�t, de quitter l?h�micycle en silence. Merci beaucoup. Je donne la parole � M. Alexandre VESPERINI, pour le groupe Parisiens Progressistes, Constructifs et Ind�pendants.

M. Alexandre VESPERINI.- Monsieur le Pr�sident, mes chers coll�gues, la sant� des �tudiants? Excusez-moi, mais c?est difficile de prendre la parole sur un sujet qui n?est quand m�me pas un sujet?

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident.- Allez-y, Monsieur VESPERINI. Les traces du scrutin public sont en train de dispara�tre.

M. Alexandre VESPERINI.- Excusez-moi, on peut reprendre le d�compte�?

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident.- Je propose que l?on remette votre compteur � z�ro, effectivement. Je vous en prie. Allez-y.

M. Alexandre VESPERINI.- Merci, Monsieur le Pr�sident.

Mes chers coll�gues, la sant� des �tudiants se d�grade en France et elle atteint aujourd?hui une cote d?alerte. Quelques chiffres�: 20�% des �tudiants vivent sous le seuil de pauvret�. 55�% des �tudiants S.T.S. sont boursiers, contre seulement 13�% dans les �coles de commerce, ce qui montre � quel point le syst�me est de plus en plus in�galitaire. Plus de 30�% des �tudiants renoncent � se soigner, en grande partie pour des questions d?argent. Enfin, 20�% des �tudiants confessent avoir des pens�es suicidaires. Ce chiffre n?est pas � prendre � la l�g�re. Ce n?est pas un sondage comme cela, mais un chiffre qui r�v�le une r�alit� atteignant un niveau tragique, puisqu?il y a quelques jours, un �tudiant lyonnais a tent� de se suicider en s?immolant par le feu, pour t�moigner du d�sespoir qui �tait le sien face � la situation de pr�carit� qu?il �tait en train de conna�tre apr�s la suppression de sa bourse.

Donc, oui, la situation de la sant� des �tudiants se d�grade profond�ment et constitue aujourd?hui un vrai probl�me, puisqu?en r�alit�, et je viens de l?�voquer avec le cas tragique d?il y a quelques jours, � terme, c?est une partie de nos talents qui est en train de dispara�tre, quelque part. Face � cela, les pouvoirs publics doivent se mobiliser de mani�re beaucoup plus ambitieuse. L?Etat doit faire �videmment beaucoup plus. Les pouvoirs publics locaux, qui ont des moyens financiers importants, doivent agir avec plus d?ambition, doivent prendre des mesures de rupture. C?est le cas de la Mairie de Paris. Je consid�re que la mesure qui nous est pr�sent�e ici, qui consiste � subventionner une ann�e de plus "La Mutuelle des Etudiants", la L.M.D.E., ne me semble pas � la hauteur de l?enjeu que je viens d?�voquer. Ce projet de d�lib�ration, sur lequel j?interviens chaque ann�e, me pose en particulier deux probl�mes. D?abord, un probl�me au niveau du b�n�ficiaire, et puis, au niveau du contenu de l?action qui va �tre soutenue financi�rement par la Ville.

Premi�rement, sur le b�n�ficiaire. De qui s?agit-il�? Il s?agit de la L.M.D.E., une mutuelle �tudiante dont la gestion a �t� r�guli�rement �pingl�e par la Cour des comptes, dont la gestion �tait tellement calamiteuse qu?elle l?a m�me amen�, � un moment donn�, il y a quelques ann�es, � �tre quasiment en situation de cessation de paiements. Mettre en faillite une mutuelle, quand on conna�t un peu le mod�le �conomique de ce type d?organisme, il faut quand m�me en faire la demande. Enfin, c?est aussi un organisme, pas le seul, mais l?un des principaux organismes qui symbolisent la faillite de la S�curit� sociale �tudiante. En r�alit�, les r�sultats de cette S�curit� sociale �tudiante n?�taient pas vraiment au rendez-vous, tellement peu que le Gouvernement a d�cid� de supprimer la fameuse cotisation obligatoire que devait payer l?ensemble des �tudiants il y a encore quelques ann�es. Cotisation de 217 euros qui a �t� supprim�e parce que le Gouvernement estimait et a reconnu que cela ne permettait pas de couvrir vraiment les soins m�dicaux des �tudiants. Donc, premi�rement, le b�n�ficiaire ne me semble pas pr�senter toutes les garanties qui justifieraient que la Mairie de Paris lui octroie un certain nombre de moyens. En l'occurrence, il s?agit de pr�s de 30.000 euros.

Sur le contenu de l?action que la Mairie veut aider, il s?agit tout simplement de subventionner, quelque part, la promotion des produits de "La Mutuelle des Etudiants de France". Finalement, puisqu?il n?y a plus de S�curit� sociale �tudiante, la L.M.D.E. fait quoi�? La L.M.D.E. est une compl�mentaire sant�, mais dirig�e en direction des jeunes. La L.M.D.E. va donc aller voir les �tudiants dans les r�sidences �tudiantes pour savoir ce qu?ils pensent de leurs droits, de leurs soins, de l?acc�s aux soins. En r�alit�, et j?esp�re qu?ils le font, ils vont faire la promotion des produits de la L.M.D.E., c'est-�-dire la compl�mentaire sant�. Autrement, dit, la Mairie de Paris finance la publicit� d?un organisme de compl�mentaire sant�. C?est comme si la Mairie de Paris, voulant agir en faveur de la pr�vention routi�re, subventionnait "Feu Vert" ou "Speedy" pour savoir si les automobilistes sont contents de la s�curit� de leur v�hicule.

Je suis d�sol�, mais ce type de pratique me pose un probl�me. Comme je l?ai dit � plusieurs reprises, je consid�re qu?il faut faire beaucoup plus attention � l?utilisation des moyens dans le domaine de la vie �tudiante, notamment en direction des anciennes mutuelles �tudiantes, dont le bilan par le pass� n?est pas franchement positif. Je pense, par ailleurs, que nous devons agir avec plus d?ambition. La question de donner 30.000 euros ne me pose pas de probl�me. Ce n?est pas le montant. Je pr�f�rerais, � la limite, que vous reveniez nous voir dans quelques mois en nous disant�: "Nous avons un plan tr�s ambitieux d?aide � la sant� �tudiante pour que les �tudiants soient moins nombreux � renoncer � leurs soins", par exemple, avec plus de moyens mis sur la table, mais avec une r�elle ambition et en travaillant avec des op�rateurs qui ont fait leurs preuves jusqu?� pr�sent. Ce n?est pas le cas pour la L.M.D.E. Voil� ce que je voulais dire.

C?est la raison pour laquelle je m?abstiendrai sur ce projet de d�lib�ration.

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident.- Merci. Pour vous r�pondre, la parole est � Mme Marie-Christine LEMARDELEY.

Mme Marie-Christine LEMARDELEY, adjointe.- Merci.

Monsieur le Conseiller, votre pr�sentation, un tout petit peu caricaturale de ce que fait la L.M.D.E. dans ce dispositif, me permet d?apporter des pr�cisions et de rectifier cette vision beaucoup trop partiale et partielle, parce que la L.M.D.E. m�ne des actions d?�ducation � la sant� et ne fait pas, comme vous le dites - je reprends votre formule - la promotion des produits L.M.D.E., puisque, gr�ce � la subvention que nous lui octroyons de 30.000 euros, c'est-�-dire 20.000 euros par la DAE., ma d�l�gation, et 10.000 par la DASES, elle met en place un dispositif qui n?est pas du tout � des fins de promotion personnelle, mais pour pr�venir et accompagner les �tudiants en mati�re de sant�. Elle ne le fait pas seule puisqu?elle a des partenaires tout � fait s�rieux, comme le centre Ren�-Capitant, l?association "A.P.A.S.O.", les deux services de m�decine pr�ventive parisiens - le S.I.U.M.P.P.S. -, la C.P.A.M. de Paris, la "Fondation Sant� des Etudiants de France", qui lui permettent de donner des informations aux �tudiants h�berg�s dans des r�sidences universitaires choisies par le C.R.O.U.S. de Paris, qui en assure la gestion, parce que souvent, on constate � Paris que le probl�me de la sant� des �tudiants vient du fait qu?ils m�connaissent totalement les dispositifs qui existent et auxquels ils ont le droit.

Le dispositif a, d�s sa premi�re ann�e, �t� un tr�s grand succ�s. Il s?adressait � quatre r�sidences universitaires choisies par le C.R.O.U.S.�: la r�sidence Nicole-Reine-Lepaute dans le 13e arrondissement, les r�sidences Myrha et Pajol dans le 18e arrondissement, la r�sidence des Haies dans le 20e arrondissement. En 2018, 6 nouvelles r�sidences ont �t� ajout�es, concern�es par ce dispositif�: dans les 13e, 15e, 18e et 19e arrondissements. Au total, on a ajout� 987 �tudiants au premier total de 435.

Les nouveaux partenaires sont la MILDECA - la Mission Interminist�rielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives -, l?Institut mutualiste Montsouris, l?"Association nationale de pr�vention en alcoologie et addictologie", et le Centre r�gional d?information et de pr�vention du sida. Contrairement � ce que vous semblez croire, et je suis pr�te � vous montrer des �valuations de ce dispositif, notamment le rapport du docteur MACCOTTA de l?Institut Montsouris, qui a �t� mandat� par l?A.R.S. pour effectuer un �tat des lieux sur l?acc�s des �tudiants aux soins psychiatriques et psychologiques en Ile-de-France, qui date de 2017, donc pas tr�s ancien. Ce dispositif "Cit�zen" est consid�r� comme tr�s int�ressant.

Je pr�cise que les intervenants, qui sont des �tudiants eux-m�mes, issus de toutes les disciplines, sont form�s par des professionnels au syst�me de sant�, aux structures de soins, � la pr�vention primaire et � l?�coute active. Ils sont encadr�s par un coordinateur et permettent, d?une part, une pr�vention d?�gal � �gal lors de rencontres dans les r�sidences �tudiantes. Ils facilitent ainsi la transmission et l?appropriation des messages de pr�vention dans des relations de confiance. Ils assurent, d?autre part, un r�le de passerelle entre les �tudiants et les structures locales adapt�es � leurs probl�matiques. Leurs objectifs sont au nombre de trois�: s?assurer de la compr�hension du syst�me de sant� et son appropriation, rompre l?isolement des �tudiants - on voit que c?est un grave probl�me dans les grandes villes comme Paris -, et aborder les grandes th�matiques de pr�vention sant�, nutrition, sexualit�, tabac, alcool, conduites � risques, stress, isolement et mal �tre, et informer les �tudiants de l?existence de structures d?accompagnement locales relatives � ces th�matiques. Je dirais donc que, pour 2019 - et tout ce travail est fait en relation avec Anne SOUYRIS - la L.M.D.E. souhaite �largir encore ce dispositif en doublant le nombre de r�sidences, qui accueilleront au total 2.460 �tudiants, et en poursuivant les am�liorations en mati�re d?information, de coordination et d?animation. Je pense que c?est un dispositif qui est tout � fait utile et m�me n�cessaire. Merci.

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident.- Merci.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAE 155 - DASES.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s?abstient�?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DAE 155 - DASES).

Novembre 2019
Débat
Conseil municipal
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