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relatif au projet mémoriel des attentats du 13 novembre 2015.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je propose de passer tout de suite au d�bat organis� qui a �t� pr�vu en conf�rence d?organisation, et ce d�bat, que vous avez souhait�, porte sur un v?u r�f�renc� n��1 de l?Ex�cutif relatif au projet m�moriel des attentats du 13 novembre 2015.

Je vais tout de suite donner la parole � Emmanuel GR�GOIRE, mon premier adjoint, pour pr�senter ce v?u. Demain, nous nous retrouverons, bien s�r, aux c�t�s des victimes, de leurs familles, sur les lieux des attentats du 13 novembre.

Mais je donne tout de suite la parole � Emmanuel GR�GOIRE pour pr�senter ce v?u relatif au projet m�moriel des attentats du 13 novembre 2015.

Emmanuel GR�GOIRE�?

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint. - Merci beaucoup, Madame la Maire.

Mes tr�s chers coll�gues, c?est non sans une certaine �motion que je vous pr�sente ce v?u aujourd?hui, que tous les groupes du Conseil de Paris ont accept� de signer ensemble et sur proposition de la Maire de Paris. A la veille des comm�morations des attaques perp�tr�es � Paris la nuit du 13�novembre 2015, ce v?u a bien s�r une r�sonance particuli�re pour nous tous et pour tous les Parisiens et Parisiennes qui nous �coutent, mais plus encore, pour l?ensemble des Fran�ais meurtris par ces violences abjectes qui ont eu lieu il y a maintenant quatre ans au Stade de France, au "Petit Cambodge", au "Carillon", � "La Bonne Bi�re", � la "Belle �quipe", au "Comptoir Voltaire" et au Bataclan.

A travers le vote de ce v?u, l?ensemble du Conseil de Paris r�affirme son engagement aupr�s des associations et pour l?accompagnement des victimes. Les services de la Ville travaillent avec les associations depuis 2016 sur un projet de monument � la m�moire des victimes. Je sais que nous avons pu pr�senter tr�s r�cemment des propositions de sites aux associations pour l?�dification d?un monument en hommage aux victimes, gage que ce lieu de m�moire pourra voir le jour, je le crois, d�s la prochaine mandature. La Ville s?engage � accompagner ce projet m�moriel avec les associations, en portant, avec elles, un appel � projets pour la r�alisation de ce monument.

En effet, il sera tr�s vite n�cessaire, gr�ce � un architecte, de faire se rencontrer les contraintes techniques et les volont�s des associations qui ont d�j� dessin� un tr�s beau projet, notamment gr�ce � l?appui du laboratoire d?innovation de la Ville de Paris. C?est aussi avec fiert� que je mets au vote ce v?u aujourd?hui pour dire � tous les Parisiens et les Parisiennes, et au nom de tous les Conseillers de Paris, que Paris se souvient, que Paris continuera de rendre hommage chaque 13 novembre et chaque jour gr�ce � ce futur monument � l?ensemble des victimes. Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Emmanuel GR�GOIRE. Je vais donner la parole aux diff�rents orateurs.

La premi�re est Mme Marie-Claire CARR�RE-G�E, Pr�sidente du groupe les R�publicains et Ind�pendants. Vous avez trois minutes pour intervenir chacun.

Mme Marie-Claire CARR�RE-G�E. - Merci, Madame la Maire.

Madame la Maire, mes chers coll�gues, jamais nous n?oublierons cette nuit du 13 novembre 2015, o� la barbarie s?est r�pandue � Saint-Denis et � Paris. Plusieurs attentats, dont chacun doit rester grav� dans nos m�moires, une m�me trag�die. Jamais nous n?oublierons les victimes et leurs familles, les personnes bless�es physiquement et psychologiquement, que nous devons continuer d?�couter, de soutenir et d?accompagner dans leur si douloureuse reconstruction. Depuis ce drame, un profond et collectif travail de m�moire a �t� engag�. Des plaques comm�moratives ont �t� d�voil�es avec l?inscription de chacune des victimes appos�e sur chacun des lieux des attentats, en accord avec la volont� des familles. Les associations "Life for Paris" et "13onze15" se sont mobilis�es pour pr�senter un projet m�moriel d�di� � toutes les victimes de tous ces attentats.

Ce v?u, auquel je vous remercie, Madame la Maire, de nous avoir propos� de nous associer, est la premi�re �tape de la cr�ation d?un jardin du souvenir pour lequel plusieurs lieux d?implantation seront soumis aux repr�sentants des associations et en concertation avec les mairies d?arrondissement, ainsi que l?�l�vation d?un monument en hommage aux victimes.

Madame la Maire, mes chers coll�gues, nous nous associons pleinement � l?hommage qui leur sera rendu en soutenant ces projets forts et en soutenant aussi l?implication de la Ville pour mener � bien leur mise en ?uvre.

Permettez-moi, en conclusion, de citer Philippe LAN�ON, auteur du magnifique "Le Lambeau"�: "On �crit avant tout pour les vivants, mais en pensant aux morts". "Le�on de piano posthume, si la main droite joue pour les vivants, la gauche joue pour les morts et c?est elle qui bat la mesure". Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Madame la Pr�sidente. Monsieur le Pr�sident du groupe UDI-MODEM, �ric AZI�RE, vous avez la parole.

M �ric AZI�RE. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, le groupe UDI-MODEM votera ce v?u relatif au projet m�moriel des attentats du 13 novembre 2015. Comment oublier�? Nous n?oublierons rien. Nous n?oublierons jamais cette monstrueuse trag�die, cette insoutenable et froide ex�cution de masse, cet acte terroriste qui a, dans l?horreur de la nuit d?un vendredi 13 novembre 2015, emport� dans la mort 130 victimes, Parisiennes et Parisiens d?un soir, et laiss� plusieurs centaines de bless�s dans une souffrance atroce. Ce n?est pas une nuit ordinaire qui est tomb�e ce soir-l� � Paris. Ce sont des t�n�bres. C?est une d�chirure et une vie de douleur pour les familles des victimes, leurs proches et une nuit d?angoisse et de cauchemar pour nous tous.

Jamais je n?ai ressenti, comme le 14 novembre au matin, apr�s quelques courtes heures de sommeil, cette impression de confusion dans le souvenir des �v�nements de la veille. Est-ce que tout cela �tait vrai�? Est-ce que tout cela avait exist�? Avais-je r�v� cette trag�die�? Tout ceci paraissait tellement, pour nous tous, impensable, innommable, incroyable, impardonnable, impossible, et pourtant, pour chacun d?entre nous, il y aura toujours un avant et un apr�s 13�novembre 2015. Qui d?entre nous ne se souvient pas de l?endroit o� il �tait quand ces attaques se sont abattues sur nous�?

Aussi, ce v?u, je voudrais qu?il soit non pas le v?u des �lus du Conseil de Paris, mais celui de tous les citoyens, Parisiennes et Parisiens, dont l?�motion est intacte, unis derri�re la souffrance des rescap�s et des bless�s sur le long chemin de la r�silience et d?une reconstruction difficile et individuelle. Nous voterons donc ce v?u pour dire tr�s simplement aux associations des victimes notre solidarit� absolue, notre confiance et notre engagement de tout mettre en ?uvre pour ce projet qu?elles d�cideront ensemble, et c?est � elles, et � elles seules, qu?il appartient de le penser, de le dessiner, et c?est ensemble que nous le b�tirons.

Mais, pour autant, aucun monument, aucune plaque, aucun jardin n?enfouira dans les profondeurs de notre m�moire collective ce que cette soir�e tragique y a grav� � vif dans nos consciences et dans nos c?urs�: notre col�re, notre ressentiment, notre vigilance, une exigence d�termin�e de s�curit� et de justice. Devant ces crimes terroristes ignobles et l�ches, il y a, certes, un devoir de m�moire. Vous n?aurez pas notre haine, mais vous n?�chapperez pas non plus � notre justice. C?est � Paris, ville meurtrie, partie civile de fait, th��tre de ce drame, qu?aura lieu, dans un peu plus d?un an, un proc�s sans pr�c�dent. C?est au mois de janvier, ou plus exactement du 20 avril au 3 juillet 2020 de l?ann�e prochaine, qu?aura lieu le proc�s de l?attentat contre "Charlie Hebdo". Il sera important - il n?est pas trop t�t, Madame la Maire, mes chers coll�gues - d?anticiper et de r�fl�chir � ce rendez-vous hors norme�: 350 avocats, 1.700 parties civiles. V�ritable �v�nement aux dimensions humaines, politiques, judiciaires et logistiques consid�rables. Ce sera un moment tr�s difficile pour tous, mais en particulier pour les familles des victimes. Paris ne doit rien conc�der � l?inqui�tude, � l?improvisation, pour ce qui risque d?�tre, dans les ann�es qui viennent, une phase de jugement sans pr�c�dent au c?ur de la capitale. Dans la strat�gie de r�silience que nous avons adopt�e pour Paris et qui doit nous permettre de nous pr�parer � faire face � des chocs pr�visibles ou impr�visibles, puisons les moyens et les forces n�cessaires � la s�r�nit� et � la s�curit� des Parisiennes et des Parisiens pour cette phase de justice. Le courage et la s�r�nit� exprim�s par les associations de victimes sont pour nous un exemple. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Monsieur le Pr�sident.

La parole est � Mme PAWLIK, pour le groupe Parisiens Progressistes, Constructifs et Ind�pendants.

Mme D�borah PAWLIK. - Madame la Maire, mes chers coll�gues.

Comme vient de le souligner mon coll�gue Eric AZI�RE, comment oublier�? Vendredi 13 novembre 2015, en quelques secondes, la douceur d?une soir�e d?automne a laiss� la place aux t�n�bres. En quelques minutes, les �clats de rire ont �t� �touff�s par les impacts de balles au bruit lancinant, puis par un silence assourdissant. En quelques heures, notre ville est pass�e de l?insouciance � la douleur, puis � l?horreur. En tant qu?�lue du 10e arrondissement, mais surtout en tant que Parisienne, je n?oublierai jamais ce 13 novembre, ce jour o� Paris, notre ville, mon quartier, ont �t� frapp�s par la barbarie. Lors de cette soir�e qu?aucun mot n?a la force de d�crire, 131 des n�tres, de nos amis, de nos enfants, ont trouv� la mort, et plusieurs centaines ont �t� bless�es, certains gardant � jamais grav�es dans leur corps les s�quelles de ce jour sans fin.

C?�tait il y a quatre ans, et � l?�vocation de ce vendredi 13, c?est toujours la m�me �motion, mais aussi la m�me col�re qui nous gagne. Chacune des personnes pr�sentes au "Petit Cambodge", au "Carillon", � "La Bonne Bi�re", au "Comptoir Voltaire", au Stade de France ou au Bataclan, ce soir-l� incarnait � sa mani�re le bonheur de vivre dans un pays libre. Car, comme l?a soulign� le Pr�sident de la R�publique lors de son discours aux Invalides en novembre 2015, c?est parce qu?ils �taient la vie qu?ils ont �t� tu�s. C?est parce qu?ils �taient la France qu?ils ont �t� abattus. C?est parce qu?ils �taient la libert� qu?ils ont �t� massacr�s.

Alors, aujourd?hui, nous avons �videmment une dette envers chacune des victimes des attentats du 13 novembre. Il revient � notre ville, il nous revient de ne pas laisser le temps estomper les souvenirs, de continuer � faire vivre chacun des destins vol�s et de t�moigner. Pour se souvenir, il faut �videmment un lieu pour se rassembler. Les plaques mentionnant les noms et pr�noms de chacune des victimes appos�es sur les lieux des attentats, ont d�j� permis une premi�re d�marche�: celle de leur rendre hommage et de les lier � jamais � notre ville. Mais il faut aller plus loin en mettant en place un projet m�moriel qui permettra � chacun, � sa mani�re, de se recueillir et aux familles de poursuivre leur travail de deuil.

Nous soutiendrons donc ce v?u avec le groupe Parisiens Progressistes, Constructifs et Ind�pendants, Madame la Maire, pour que ce projet, dont l?implantation reste � d�finir, voie le jour. Un projet qui pourrait prendre la forme d?un jardin du souvenir, comme l?a propos� le groupe de travail constitu� par les deux associations de victimes, "Life for Paris" et "13onze15". Un jardin, quel symbole de vie merveilleux pour rappeler � chaque instant que nous ne c�derons jamais et que la libert� et l?insouciance vaincront toujours�! Un endroit, par ailleurs paisible, pour penser � toutes les victimes�: celles qui ont perdu la vie et celles dont la vie a bascul� et qui continuent � se battre chaque jour pour se relever. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame PAWLIK.

Monsieur Fran�ois VAUGLIN, maire du 11e arrondissement, vous avez la parole, pour le groupe Socialiste et Apparent�s.

M. Fran�ois VAUGLIN, maire du 11e arrondissement. - Madame la Maire, je m?exprime au nom de mon groupe, mais je voudrais associer mes coll�gues du 10e arrondissement et de Saint-Denis � mon propos. Demain, il y aura quatre ans que le fer, le feu et le sang auront souill� Paris et d�truit tant de vies. Ce soir du 13 novembre 2015, ces quartiers si vivants, si mixtes de notre ville, sont frapp�s par le drame, par cette attaque terroriste qui causa 131 morts et 413 bless�s, auxquels s?ajoutent les personnes sans blessure physique mais qui seront durablement traumatis�es par ces sc�nes de guerre dont elles auront �t� t�moins. S?ajoutent aussi toutes ces familles d�chir�es par ces drames. Depuis les terrasses, les rues et les boulevards, tous ces lieux familiers ne sont plus tout � fait les m�mes.

D�s le lendemain des attentats, les Parisiennes et les Parisiens se rendent spontan�ment sur les lieux des attaques pour rendre hommage aux victimes. Par les fleurs, les bougies, les photos, les messages et les dessins qu?ils y d�pos�rent, ils transform�rent ces lieux en m�moriaux �ph�m�res. Ces hommages ont �t� collect�s, num�ris�s et archiv�s pour �tre conserv�s. D�s le lendemain des attentats, la Ville de Paris - et qu?il me soit permis ici d?en remercier tous les services mobilis�s � vos c�t�s, Madame la Maire - se trouva aupr�s des victimes pour les accompagner et les aider dans leur reconstruction. Le 13 novembre 2016, un an apr�s, les plaques comm�moratives avec le nom et le pr�nom des victimes ont �t� d�voil�es. Mais ce travail de reconstruction est forc�ment long et multiforme. Il n�cessite l?aide des m�decins, des psychologues, des sociologues, des historiens. Ce travail est aussi - et c?est l?objet de ce v?u m�moriel - car, quatre ans apr�s, nous sommes progressivement pass�s du deuil � la m�moire. Cette transition est essentielle. Elle nous permet de passer de l?�v�nement � l?histoire. L?�motion et la douleur sont toujours l�, car rien ne pourra les effacer, mais le temps r�alise son ?uvre. Il en a fallu, du temps, pour que les associations "Life for Paris" et "13onze15", que la Ville accompagne, puissent travailler ensemble, construire ensemble, partager, �tablir cette m�moire.

Depuis 2017, un groupe de travail s?est constitu� en ce sens et il travaille maintenant avec l?aide du laboratoire d?innovation public de la Ville de Paris. L?�vidence s?est progressivement impos�e�: un m�morial est n�cessaire. Il doit �tre commun � toutes les victimes, d�c�d�es et bless�es. Ce m�morial fera �cho aux m�moriaux �ph�m�res offerts par les Parisiennes et les Parisiens au lendemain des attaques. Il trouvera sa place dans un lieu public pour se souvenir. Il t�moignera de la r�sistance de notre ville et de sa capacit� � se relever. En cela, il sera aussi porteur d?un message de paix, d?humanit� et d?espoir.

Ce v?u acte cette volont� partag�e et trace ce chemin qui n?est pas achev�, mais c?est une �tape importante. Il faudra certainement encore du temps pour que la forme d�finitive du m�morial s?impose comme une �vidence. Avec l?aide de tous et la bienveillance de chacun, nous y parviendrons. Merci au Conseil de Paris de se rassembler ce matin en ce sens.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup � vous, Monsieur le Maire du 11e arrondissement. Merci.

La parole est � M. David BELLIARD, pr�sident du groupe Ecologiste de Paris.

M. David BELLIARD. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, ma premi�re pens�e va aux victimes des attentats terroristes, � ces morts, � ces bless�s et ces survivants. Elle va aussi aux familles et aux amis proches qui doivent d�sormais vivre, soit dans le deuil, soit avec une personne handicap�e ou traumatis�e au point de se suicider, comme ce fut le cas, le 17 novembre 2017, de Guillaume Valette, devenu ainsi la 131e victime des attentats du 13�novembre 2015.

Au lendemain de la Premi�re Guerre mondiale, qui n?e�t rien de grande malgr� sa longueur et son caract�re � la fois total et mondial, les villages et les villes de France se couvrirent de monuments aux morts. Financ�s par les collectivit�s locales, ces monuments m�moriels �taient inaugur�s en pr�sence d?un repr�sentant du Gouvernement sous condition, h�las, qu?il ne d�livre aucun message explicitement pacifiste. Ces monuments aux morts ne furent pas seulement les �tendards du patriotisme. Ils facilit�rent aussi, pour les familles et les proches, le travail de deuil, plus difficile encore � effectuer quand le corps du soldat disparu n?avait pu �tre ni retrouv� ni identifi�, ce qui �tait souvent le cas. Il est frappant de constater que ces monuments furent le plus souvent plac�s non pas en marge dans les cimeti�res, mais sur la grande place du village, telle une gigantesque le�on de l?histoire au c?ur de la vie quotidienne. On sait que les noms des soldats victimes des conflits de 1939-1945, puis des guerres coloniales, furent ensuite grav�s, eux aussi, sur ces monuments.

Les 131 personnes mortes du fait des attentats de 2015 n?�taient, certes, pas des soldats envoy�s plus ou moins malgr� eux au combat, mais des personnes civiles de toutes conditions - avocats, musiciens, barmans, ing�nieurs - ou de tous pays, 18 exactement, toutes et tous venus savourer de la musique au Bataclan ou bien un moment convivial dans un bar ou un restaurant de ce quartier du 11e arrondissement, dont je suis �lu. Si je fais r�f�rence aux monuments �rig�s dans l?entre-deux-guerres dans un contexte tr�s �loign� de celui d?aujourd?hui, c?est pour souligner avec quelle acuit� se pose aujourd?hui, dans le cadre de la lutte antiterroriste, comme hier dans celui de la Premi�re Guerre, la question de la reconnaissance des faits, du deuil, et enfin, de la m�moire, tant � l?�chelle individuelle que collective. Les familles et les proches des victimes des attentats du 13 novembre se savent soutenus par un �lan unanime. Toutes, tous, nous voulons leur montrer combien, malgr� les images du carnage qui hantent la m�moire, la vie doit reprendre ses droits sur l?horreur. Souvenons-nous, d'ailleurs, des mots du Premier Ministre norv�gien au lendemain des attentats d?Oslo et du massacre d?Utoya, en juillet 2011�: "Nous allons r�pondre � la terreur par plus de d�mocratie, plus d?ouverture, plus de tol�rance". Alors, dans cet esprit de solidarit� et d?amour de la libert� autant que des gens, nous appuyons pleinement le processus engag� par la municipalit� avec les associations "Life for Paris" et "13onze15" pour que soit install� un lieu de m�moire sp�cifique, un jardin du souvenir accessible aux victimes et � leurs familles, mais aussi au public. Puisse ce geste collectif contribuer � apporter un r�confort, �videmment bien modeste, � toutes celles et tous ceux qui en ont besoin. Puisse-t-il permettre � toutes celles et tous ceux qui veulent se recueillir d?avoir un lieu o� le faire. Puisse-t-il �tre le t�moin de nos pens�es les plus �mues et affectueuses pour les familles des disparus.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Pr�sident.

La parole est � Mme Fadila M�HAL, pour le groupe D�mocrates et Progressistes.

Mme Fadila M�HAL. - Madame la Maire, chers coll�gues, le vendredi 13 novembre 2015, voil� quatre ans, Paris, notre ville lumi�re, s?est assombrie. Ce soir-l�, un voile noir est tomb� sur la France, un voile de deuil et de malheur qui plongea notre pays dans un choc et une sid�ration sans nom. Ce 13 novembre maudit restera grav� dans nos m�moires, car il marque pour tous les Fran�ais, et particuli�rement pour les Parisiens, la fin de l?insouciance et de la l�g�ret�, laissant place au d�sarroi, � la peur et parfois, � la d�fiance. "C?est un acte de guerre commis par une arm�e terroriste, Daech", a d�clar� le Pr�sident de la R�publique d?alors. Ils �taient trois commandos, froids et m�ticuleux. Ils �taient venus pour tuer. A l?entr�e du Stade de France, � Saint-Denis, o� se jouait un match de foot, � Paris, dans les 10e et 11e arrondissements, sur les terrasses et au concert du Bataclan, ils ont tu� 131 victimes innocentes et ont traumatis� � vie des centaines de bless�s. Ils ont tu� m�thodiquement, avec froideur, au nom d?un dieu qu?ils avaient trahi et dont ils insultaient jusqu?au nom par leur fanatisme barbare.

Aujourd?hui, nous sommes ici rassembl�s, dans ce moment de recueillement grave et douloureux, pour rendre hommage � ces 131 destins bris�s et � ces centaines de bless�s qui essaient, co�te que co�te, quatre ans apr�s, de rassembler les morceaux �pars de leur vie saccag�e. Au nom des �lus du groupe D�mocrates et Progressistes, j?ai une pens�e tout �mue pour ces victimes innocentes, dire que leurs rires vont nous manquer. Je voudrais aussi faire part � leurs proches de notre solidarit� et rendre hommage au travail des associations, mais aussi de tous les services de la Pr�fecture, s�curit� civile, pompiers, qui ont d�montr�, par leur engagement sans faille, leur attachement � notre libert�.

Ces victimes innocentes incarnaient la France que nous aimons, la France qui d�fend la libert� d?expression de "Charlie", celle qui est sur les terrasses, qui rit dans les caf�s, qui chante et danse au Bataclan. C?est parce qu?ils �taient la vie qu?ils ont �t� tu�s. C?est parce qu?ils d�fendaient notre mode de vie qu?ils ont �t� massacr�s. Que leur nom soit � jamais grav� sur les plaques de nos rues, et je me r�jouis qu?un lieu m�moriel, ce jardin, porte la trace de cette trag�die indicible et honore leur m�moire.

En tant que pr�sidente de la Commission Culture, je fais serment, ici, que pour les honorer encore et toujours, nous multiplierons les concerts, les spectacles, les expositions et nous continuerons d?aller au Stade de France dans les manifestations sportives, et les Jeux Olympiques seront pour nous une revanche que nous prendrons sur cette adversit�, car telle est notre d�termination. Nous ne c�derons ni � la peur, ni � la vengeance. La terrible �preuve que nous avons travers�e ce 13 novembre nous a tous meurtris, mais elle nous a aussi forg�s, et forg� en nous une nouvelle identit�: celle d?offrir � nos enfants une France plus fraternelle, fi�re des identit�s qui la composent. Aujourd?hui, nous avons une responsabilit�, c?est pourquoi nous rendons hommage par ce v?u. Et je suis heureuse, en effet, que la cr�ation de ce jardin du souvenir, unanimement approuv�e par l?ensemble des groupes, puisse participer � faire que cette m�moire reste toujours vivante. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame.

Je donne la parole au Pr�sident du groupe Communiste - Front de Gauche, M. Nicolas BONNET-OULALDJ.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, nous allons, par cette d�lib�ration, d�cider d?un projet m�moriel des attentats du 13 novembre 2015. Nous rappelons, avec cette d�lib�ration, qu?il y a eu 131 morts, 413 bless�s � Paris en quelques heures. Jamais notre capitale n?avait connu un tel massacre. Derri�re ces chiffres, il y a des noms, des pr�noms, des histoires, des souvenirs, des joies, des peines. Il y a des destins bris�s et des familles endeuill�es. Ils �taient l?�me de ce Paris que nous aimons, de ce Paris qui aime � se retrouver et � sortir. Ils voulaient croquer la vie et leur destin a �t� scell� par ceux qui n?aiment pas la fraternit�, par des hommes qui ont d�cid� que Paris devait payer le prix de la libert�. Beaucoup de r�cits de t�moignages, �crits par des t�moins ou des survivants, ont d�crit les attentats, mais surtout le jour d?apr�s. Ce jour d?apr�s, o� le survivant demande pourquoi il s?en est sorti, o� l?on refait 1.000 fois le r�cit de la journ�e�: pourquoi je me trouvais l� � ce moment pr�cis�? Car, au-del� de la r�paration physique, certains porteront toute leur vie les s�quelles de leurs blessures.

Je sais qu?ils font l?objet d?un accompagnement psychologique et social, et que le fonds de garantie pour les victimes du terrorisme fait son travail. Mais on le voit ici comme pour d?autres cas, comme notre drame collectif ou individuel�: le temps de la prise de conscience et de la n�cessit� de r�paration ou d?aide prend un chemin et une dur�e diff�rente pour chaque victime. On peut lire, dans ce v?u, qu?il ne s?agira pas d?un lieu r�serv� aux seules familles et aux proches, mais bien ouvert � toutes et tous. C?est une tr�s bonne d�cision, car les attentats nous ont tous marqu�s, que l?on soit Parisien ou pas, que l?on connaisse une victime ou pas, que l?on ait en charge la s�curit� ou la sant� de nos concitoyens ou pas. En t�moigne la r�action des Parisiens apr�s les attentats et les messages d�di�s aux victimes, qui sont d�sormais conserv�s pour l?histoire.

Il est des �v�nements qui, plus que d?autres, nous marquent, des �v�nements heureux mais aussi des drames collectifs dont tout un chacun se souvient. En ce soir du 13 novembre, nous nous souvenons toutes et tous o� nous �tions, ce que nous avons fait et la sid�ration pass�e. Ainsi, la d�cision que nous allons prendre aujourd?hui dans l?unanimit� de notre Conseil est le t�moignage de notre ind�fectible solidarit� pour celles et ceux qui restent, et notre souvenir pour celles et ceux qui ne sont plus l�.

Je vous remercie pour cette d�cision et, �videmment, vous avez le soutien des �lus du groupe Communiste�- Front de Gauche.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur le Pr�sident.

La parole est � Mme Laurence GOLDGRAB, Pr�sidente du groupe Radical de Gauche, Centre et Ind�pendants.

Mme Laurence GOLDGRAB. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, quatre ans d�j� que notre ville a �t� frapp�e dans sa chair, quatre ans depuis ce funeste soir de novembre 2015 qui marquera notre ville � jamais. Ce soir-l�, la folie terroriste venant s?abattre sur notre capitale, venant frapper des lieux que nous connaissons tous, comme le Bataclan, "Le Carillon", "La Belle Equipe", et tant d?autres, faisant pr�s de 131 morts, 413 bless�s et un nombre inestimable de familles d�chir�es et de vies bris�es. Quatre ans apr�s, je pense, comme l?a dit mon pr�d�cesseur, que nous nous rappelons tous o� nous �tions et ce que nous faisions le soir du 13�novembre 2015. L?incr�dulit�, la stupeur, puis le choc et la douleur de ce moment, les sir�nes de police r�sonnant dans tout Paris pendant toute la nuit. Non, nous n?oublierons pas. Apr�s l?�motion vint le moment du recueillement. D�s le lendemain, dans toute la France, mais aussi dans le monde, des milliers de personnes manifest�rent leur soutien et leur solidarit� aux victimes dans des cort�ges dignes et silencieux.

J?aimerais saluer le travail d?accompagnement qui a �t� effectu�, que ce soit dans les jours qui suivirent par les b�n�voles et les m�decins, mais aussi celui effectu� au long cours par les associations "Live for Paris" et "13onze15", ou encore par le secr�tariat d?aide aux victimes, transform� depuis, h�las, en simple d�l�gation interminist�rielle.

A l?heure de r�fl�chir aux moyens de rendre hommage aux victimes, il nous faut encore et toujours honorer les morts et accompagner les vivants. Alors, merci pour ce v?u�: honorer les morts en comm�morant chaque ann�e ce terrible �v�nement, en entretenant la m�moire et, oui, en travaillant � la cr�ation d?un m�morial. Parce que ces attentats ont touch� les Parisiens et les Parisiennes dans leur chair, une trace doit �tre inscrite dans le patrimoine parisien, comme une cicatrice nous rappelant la douleur subie, mais nous prouvant notre r�silience, notre capacit� � nous relever. Accompagner les vivants, ensuite, mais aussi les survivants qui vont devoir vivre avec ce poids toute leur vie, soit d?avoir perdu un �tre cher, soit d?avoir crois� la mort dans les yeux. J?aimerais en profiter pour rendre hommage � Guillaume Valette, rescap� du Bataclan, qui a mis fin � ses jours en novembre 2017 et qui ne s?�tait jamais r�ellement remis de ces �v�nements. C?est avec une pens�e pour toutes les victimes directes ou indirectes de ces attentats que les �lus de mon groupe voteront, bien entendu, ce v?u. Merci beaucoup.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup � vous, Madame la Pr�sidente.

Madame L�a FILOCHE, pr�sidente du groupe "G�n�ration.s", vous avez la parole.

Mme L�a FILOCHE. - Merci, Madame la Maire.

Chers coll�gues, ch�res associations, dans la soir�e du 13 novembre 2015, � Paris et � Saint-Denis, la France, les citoyennes et les citoyens, les Parisiennes et les Parisiens, ont �t� victimes d?une s�rie de fusillades et d?attaques suicides terroristes barbares, perp�tr�es par trois commandos appartenant � l?organisation terroriste "Etat islamique". Ce soir-l�, Paris ne dormait pas encore. Elle �tait install�e sous les chauffages des terrasses des bars parisiens. Elle se d�hanchait sur le rythme des percussions de "Eagles of Death Metal". Elle ovationnait un simple pansement de jambe d?Antoine GRIEZMANN sur un terrain de foot. Ce soir-l�, la France a �t� touch�e�- elle a courb� - et nous avons fini par nous endormir dans un nuage de cauchemar et d?effroi.

Le 14 novembre, le lendemain, avec la gueule de bois, la France s?est r�veill�e sid�r�e, meurtrie, accabl�e. La France a eu mal. Trop de questions, trop de larmes, trop de rage. Nous pensons aux morts, aux bless�s, aux rescap�s, aux proches des victimes innocentes de cet acte terroriste. Nous pensons aux p�res, aux m�res, aux conjoints, aux enfants, aux amis, aux coll�gues. Nous pensons aux riverains du 11e arrondissement, aux agents de la Ville qui se sont tout de suite mobilis�s, aux agents de la Pr�fecture de police, �videmment, qui, encore une fois, ont montr� leur d�termination apr�s les attaques de "Charlie Hebdo" du 7 janvier.

La France a eu donc mal, parce que celles et ceux qui sont tomb�s ce soir-l� �taient la France, toute la France, dans sa diversit�, dans son enthousiasme, dans sa joie, dans son histoire. Le 13 novembre 2015, 131 femmes et hommes ont p�ri sous des balles � la suite d?un acte guerrier d?une barbarie sans pr�c�dent. Les jours, les semaines, les mois, les ann�es passant, nous nous relevons, nous pansons nos blessures, nous faisons face avec courage dans une union pour surmonter cet �pisode terrible et continuer d?avancer ensemble.

Ces attentats ont laiss� la trace ind�l�bile d?un souvenir douloureux pour le pays tout entier. Ces attentats nous ont rappel� combien nous devions prot�ger et prendre soin de nos droits, de nos libert�s, de notre �galit�, de notre fraternit�, notamment � Paris. Un pays qui se rappelle cette date comme un point de blessure de nos libert�s et de notre mode de vie, celle de circuler librement dans Paris pour boire un verre, pour se balader, pour danser, pour s?extasier devant une �quipe de foot.

La Ville de Paris est meurtrie et a un devoir de m�moire. Hier, nous comm�morions nos soldats morts pour la patrie, et demain, nous ferons de la date du 13 novembre un moment d?hommage national aux victimes du terrorisme. Cette date est inscrite dans notre histoire collective. Nous devons en parler. Nous devons nous rem�morer. Chaque membre de cet h�micycle se rappelle, et cela a �t� dit, du lieu o� il se trouvait et ce qu?il faisait ce soir-l�. Nous devons utiliser cette violence comme une force pour adresser au monde un message de tol�rance, d?universalisme et d?internationalisme.

Le projet m�moriel port� par l?historien Denis PESCHANSKI, par le neuroscientifique Francis EUSTACHE, mais aussi celui port� par les associations des familles des victimes, le "13onze15" et "Live for Paris", dont nous savons la douleur encore insupportable, sera bien �videmment soutenu par l?ensemble des �lus de notre groupe, en soutien aux victimes de ces terribles attentats survenus il y a quatre ans.

Ce monument devra refl�ter l?esprit de Paris qui, j'estime, se retrouve bien dans ces paroles�: "Il n?y a jamais de fin � Paris et le souvenir qu?en gardent tous ceux qui y ont v�cu diff�re d?une personne � l?autre. Nous y sommes toujours revenus et peu importait qui nous �tions chaque fois, ou comment il avait chang�, ou avec quelle difficult� ou quelle commodit� nous pouvions nous y rendre. Paris valait toujours la peine et vous receviez toujours quelque chose en retour de ce que vous lui donniez". Ernest Hemingway, "Paris est une f�te", en 1964. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je vous remercie, Madame la Pr�sidente.

La parole est � M. Pierre-Yves BOURNAZEL, Pr�sident du groupe "100% Paris".

M. Pierre-Yves BOURNAZEL. - Merci.

Madame la Maire, chers coll�gues, c?�tait il y a quatre ans, quatre ans d�j�, et pourtant, le souvenir est toujours aussi vif. Chacun se souvient o� il �tait cette nuit-l�. 131 vies enlev�es par la barbarie d?une attaque planifi�e et coordonn�e. Des bless�s marqu�s dans leur chair. Des vies boulevers�es � jamais de toutes celles et de tous ceux qui se sont mobilis�s - pompiers, policiers, secouristes, urgentistes - ce soir du 13 novembre. La violence de cette nuit sans fin reste intacte face � ces actes terroristes, porteurs d?une haine visc�rale de l?autre et d?un nihilisme barbare. Paris n?a c�d� ni � la peur, ni � la division. Les Parisiens ont montr� leur capacit� de sursaut et de r�silience.

Tout d?abord, je souhaite souligner le r�le trop souvent m�connu de tous ceux qui accompagnent les familles et les victimes dans le long chemin de deuil, puis de la reconstruction. La mort de Guillaume Valette, plus de deux ans apr�s les attentats, montre combien ce travail essentiel est difficile. La date du 13�novembre 2015 fait d�sormais partie de notre histoire commune. Les visages de ces jeunes filles et de ces jeunes hommes qui ont disparu sont inscrits dans la m�moire de notre ville. L?inscription dans l?espace public de celles et ceux qui ont �t� assassin�s fait partie du travail de r�silience de la ville, mais il s?agit aussi de faire vivre la m�moire des victimes ainsi que celle des survivants pour les g�n�rations futures.

C?est le sens de la d�marche conduite par les deux principales associations de victimes. Il �tait essentiel que le projet soit con�u par les associations elles-m�mes. La cr�ation d?un jardin souvenir permettra aux familles, mais �galement � toutes les Parisiennes et � tous les Parisiens, d?avoir un lieu dans lequel la m�moire de l?ensemble des victimes sera pleinement vivante. Un jardin, c?est un beau lieu, symbole de vie et d?apaisement, qui se pr�te ais�ment au n�cessaire travail de transmission pour les prochaines g�n�rations. Dans ce jardin souvenir, je forme l?espoir que nous puissions entretenir le d�sir de vivre ensemble, de vivre dans notre ville, selon notre libert� et notre amour de la vie, et de faire soci�t� sans haine de l?autre.

Permettez-moi, Madame la Maire, de finir avec ces jolis mots de Fran�ois Mitterrand�: "Penser aux morts, c?est assurer la survie des gens que l?on a aim�s en attendant que les autres le fassent pour vous". C?est, je crois, Madame la Maire, ce qui peut guider notre action avec les associations. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Pr�sident.

La parole est � Mme SIMONNET, derni�re oratrice.

Mme Danielle SIMONNET. - Ce 13 novembre 2015, du Stade de France au "Petit Cambodge", au bistrot "Le Carillon", au caf� "La Bonne Bi�re", au restaurant "Cosa Nostra", au Bataclan, � "La Belle Epoque", au "Comptoir Voltaire", quelle terrible nuit des t�n�bres�! 131 morts, 413 bless�s, et combien d?autres femmes et hommes traumatis�s, d�chir�s de douleur. Oui, nous devons passer du deuil au devoir de m�moire, essentiel, et notre unanimit� sur ce v?u est une �vidence. Saluons, une fois de plus, le courage de tous les proches des victimes et victimes rescap�es. Saluons la dignit� du peuple de Paris, la dignit� du peuple fran�ais. "Ils n?auront pas notre haine" et "Nous n?avons pas peur"�: telles sont les deux phrases qui ont r�sonn� d�s le lendemain, comme au lendemain des attentats de "Charlie Hebdo". Oui, ni fanatisme, ni terrorisme, ni racisme. Libert�, �galit�, fraternit�, la�cit�. Que dans ce futur jardin du souvenir chantent, libres, les oiseaux.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Madame SIMONNET.

Merci pour ces interventions, qui, l� aussi, montrent l?unit� de notre ville � travers les repr�sentants que nous sommes. Je veux vous remercier pour la dignit� et la force de vos propos, et le soutien qui est constant. Nous sommes ensemble sur ce soutien aux victimes et sur ce travail m�moriel.

Je vais donner la parole � Emmanuel GR�GOIRE pour r�pondre, ou s?il le souhaite, quelques mots�?

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint. - Merci beaucoup, Madame la Maire.

Je m?associe � toutes les paroles qui ont �t� prononc�es, et puis dire que nous nous retrouverons demain, encore une fois avec beaucoup d?�motion, pour honorer la m�moire des victimes du 13 novembre.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Emmanuel GR�GOIRE.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de v?u d�pos� par l?Ex�cutif.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

Le projet de v?u est adopt� � l?unanimit�. (2019, V. 439).

Je vous en remercie.

Inscription en urgence � l'ordre du jour du Conseil de Paris.

Novembre 2019
Débat
Conseil municipal
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