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2019 100% Paris 1 - Pour un parc de deux-roues motorisés plus respectueux de la ville. Voeu déposé par l'Exécutif.


M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident.- Notre s�ance comporte, comme vous le savez, une deuxi�me niche r�serv�e aux groupes, en l'occurrence le groupe "100% Paris" qui soumet une proposition de d�lib�ration intitul�e�: "Pour un parc de deux-roues motoris�s plus respectueux de la ville". Pour la pr�senter, je donne la parole � M. Pierre-Yves BOURNAZEL pour cinq minutes.

M. Pierre-Yves BOURNAZEL.- Merci.

Monsieur le Maire, chers coll�gues, notre proposition de d�lib�ration est partie d?un triple constat partag� par de nombreux Parisiens, exprim� �galement lors du Conseil de Paris citoyen. Le d�veloppement des deux-roues s?est traduit par une saturation des trottoirs, une pollution suppl�mentaire et des nuisances sonores continues. Deux chiffres pour montrer l?ampleur du ph�nom�ne. Entre 1997 et 2017, le nombre de deux-roues a augment� de 62�%. Chaque jour, pr�s de 150.000 deux-roues motoris�s circulent dans Paris. Pr�s d?un v�hicule sur quatre. Des mesures r�centes r�alis�es par l?organisme � l?origine du "dieselgate", l?I.C.C.T., ont montr� qu?en conditions r�elles de circulation, les deux-roues peuvent polluer plus qu?une voiture. Ainsi, ils �mettent jusqu?� 11 fois plus de monoxyde de carbone et 6 fois plus d?oxyde d?azote qu?un v�hicule essence. Selon BruitParif, un deux-roues motoris� fait plus de bruit qu?un v�hicule d�s la conception, sans parler des d�bridages et des changements de pots. Un scooter ou une moto peut �mettre alors jusqu?� 105 d�cibels, soit le niveau de bruit enregistr� dans une discoth�que. Ce niveau de bruit peut produire des dommages irr�versibles � un enfant dans une poussette au bord de la route.

Aujourd?hui, la marche est le premier mode de d�placement des Parisiens. Pourtant, les pi�tons qui cheminent dans Paris doivent composer avec le stationnement anarchique des deux-roues motoris�s sur les trottoirs. C?est particuli�rement p�nible pour les personnes � mobilit� r�duite, dont les personnes �g�es qui affrontent des obstacles suppl�mentaires, auxquels se sont r�cemment ajout�es les trottinettes. Dans son combat, que nous partageons, pour une ville durable, la Mairie de Paris a malheureusement, jusqu?� pr�sent, fait l?impasse sur la source de pollution et de nuisances que repr�sentent les deux-roues motoris�s. La question des deux-roues a toujours �t� laiss�e de c�t�. L?explosion du nombre de deux-roues motoris�s est l?angle mort de la politique parisienne de d�placement. On ne peut pas vouloir restaurer l?ordre sur l?espace public et laisser les deux-roues motoris�s envahir nos trottoirs. On ne peut pas vouloir construire une ville durable et donner un avantage � un mode de d�placement polluant. On ne peut pas d�fendre une ville apais�e et ne rien faire contre l?une des principales sources de nuisances sonores.

Pour toutes ces raisons, nous avons choisi de proposer des solutions permettant � chacun, dans le respect de tous, sans opposer les uns aux autres, de trouver sa place dans l?espace public, en donnant �videmment la priorit� aux modes de d�placements propres - le v�lo, la marche - ainsi qu?aux transports en commun.

En 2014, Mme la Maire de Paris s?�tait engag�e � r�aliser 20.000 places suppl�mentaires pour les deux-roues motoris�s. Selon le dernier bilan officiel disponible, seules 4.540 places ont �t� r�alis�es. Nous proposons de transformer 3.000 places de stationnement en 15.000 places d�di�es aux deux-roues motoris�s, � proximit� des carrefours pour en am�liorer la visibilit�. Si l?on veut mettre un terme au stationnement sur les trottoirs, il faut bien proposer des solutions. Cela peut aller tr�s vite, car il n?y a pas besoin d?am�nagement particulier, mais simplement d?un marquage au sol. Le stationnement est l?un des leviers pour encourager les d�placements vertueux. Or, rien ne justifie aujourd?hui que la gratuit� du stationnement soit accord�e aux deux-roues motoris�s. Comment comprendre qu?ils b�n�ficient d?une mesure de gratuit� dont seuls les v�hicules �lectriques ou G.N.V. peuvent b�n�ficier et encore � certaines conditions. C?est m�me une rupture d?�galit� devant les autres usagers de l?espace public�: les commer�ants qui payent un droit de terrasse, les automobilistes qui acquittent un droit de stationnement, les concessionnaires qui versent une redevance.

Nous proposons de rendre payant le stationnement des deux-roues. La grille tarifaire que nous avons construite repose sur une r�gle simple�: les deux-roues paieront un tiers du prix acquitt� par un v�hicule l�ger. Bien entendu, nous avons d�clin� les dispositifs existants pour les professionnels, qu?il s?agisse de la carte "PRO S�dentaire", "PRO Mobile" ou "PRO Soins � domicile". Les deux-roues �lectriques b�n�ficieront de la gratuit�. Au total, les recettes attendues sont de l?ordre de 30 millions d?euros. Une r�forme de cette ampleur n�cessite un travail p�dagogique. Aussi, notre proposition pr�voit une p�riode de trois mois pendant laquelle une campagne d?information sera r�alis�e � l?intention des usagers de deux-roues. C?est �galement la dur�e que nous nous fixons pour la r�alisation de 15.000 places suppl�mentaires, et ce, en liaison �troite avec les mairies d?arrondissement. C?est, au final, un texte �quilibr�, co-construit avec des citoyens, des associations, des experts et des professionnels, que nous vous proposons aujourd?hui afin d?apaiser l?espace public et mieux respirer dans notre ville. Il redonne aux pi�tons la place qui est la leur en programmant la fin du stationnement sur les trottoirs. Il r�tablit l?�galit� de traitement de tous les usagers de l?espace public et incite fortement � utiliser des modes de d�placement plus vertueux. Je vous remercie.

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident.- Merci.

Pour r�agir, je vais donner la parole � chacun des groupes. Chaque orateur aura trois minutes.

En commen�ant par M. Eric AZI�RE, pour le groupe UDI-MODEM.

M. Eric AZI�RE.- Merci, Monsieur le Maire.

Merci � Pierre-Yves BOURNAZEL et au groupe "100% Paris" pour cette proposition de d�lib�ration qui cherche � augmenter la meilleure r�partition et le meilleur partage de l?espace public, � promouvoir le recours � des deux-roues motoris�s �lectriques plut�t que thermiques, et � mieux prendre en compte les nuisances tr�s importantes provoqu�es par ces derniers. Tout ceci va dans le bon sens. Je voudrais faire simplement quelques remarques.

D?abord, le constat du groupe "100% Paris" est bon. Paris manque de places destin�es aux deux-roues, m�me si l?on ne prend pas en compte dans la proposition de d�lib�ration les places mixtes, et ce, d?autant que l?autorisation offerte aux deux-roues motoris�s de stationner sur les places voitures n?est pas forc�ment la meilleure solution, les propri�taires craignant, souvent � juste titre, que leur engin ne soit renvers� lors de la man?uvre d?une voiture.

On peut remarquer que l?essentiel de l?objectif de la proposition de d�lib�ration porte sur le stationnement en voirie, l� o� un effort accru sur la cr�ation de places en ouvrage, notamment pour les r�sidents, permettrait de lib�rer l?espace public et de ne pas trop empi�ter sur le stationnement pour voiture. Il faut bien prendre en consid�ration - je suis s�r que cela a �t� fait, n�anmoins je le r�p�te - qu?en plus des 3.000 places que la proposition de d�lib�ration sugg�re de consacrer aux deux-roues motoris�s, 2.500 places de stationnement classiques seront dans les prochains mois transform�es en espaces d�di�s aux nouvelles mobilit�s, ce qui porte � 5.500 au total le nombre de places retir�es pour les voitures � court terme. L�, on descend le taux de disponibilit� des places � 12�% aujourd?hui, qui pourrait passer � 8�%, donc proche des 6�% que nous pouvions constater avant la r�forme du stationnement. Cela nous prive un peu du b�n�fice de la r�forme du stationnement et de l?externalisation de son contr�le. A trop vouloir retirer des places de stationnement aux voitures, il ne faudrait pas se retrouver dans la situation d?avant 2018, avec un taux de disponibilit� trop faible, dont le r�sultat serait le fait qu?un grand nombre de voitures tourneraient pour trouver une place, ce qui non seulement augmenterait la pollution mais annulerait compl�tement la r�forme du stationnement payant. Concernant les tarifs de stationnement propos�s pour les deux-roues motoris�s, l� aussi, il nous semble que la p�dagogie de l?action passe, pour un meilleur partage de l?espace public, par un paiement du stationnement, par un prix de stationnement. Il nous aurait sembl� plus juste, �tant donn� le nombre de deux-roues motoris�s que l?on peut garer sur une place de parking, que, pour calculer ce stationnement, on se base non pas sur une r�partition par trois du nombre de places mais par cinq, ce qui est l?espace que l?on peut conc�der au stationnement des deux-roues sur l?espace d?une voiture, ce qui permettrait de ne pas envoyer un message aux propri�taires de deux-roues motoris�s - et je conclurai l�-dessus - qui serait l?id�e que la politique de stationnement � Paris, ou la politique de lutte contre la pollution, parce que c?est aussi l?un des objectifs recherch�s, soit strictement punitive et ait vocation � rentrer des redevances dans les caisses de Paris. C?est la raison pour laquelle on a d�pos� un amendement qui permettrait d?amortir un peu l?inauguration du stationnement des deux-roues motoris�s sur un tarif un peu r�duit. On en discutera tout � l?heure. En tout cas, c?est une bonne proposition dans l?ensemble, et nous partageons et adoptons ces orientations.

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident.- Merci.

Je donne la parole � M. R�mi F�RAUD, Pr�sident du groupe Socialiste et Apparent�s.

M. R�mi F�RAUD.- Merci, Monsieur le Maire.

Chers coll�gues, cette proposition de d�lib�ration du groupe "100% Paris" traite de la place des deux-roues motoris�s, des deux et trois-roues motoris�s, d'ailleurs, pour �tre pr�cis, dans notre ville et de la question de leur stationnement, demandant la cr�ation de 15.000 places suppl�mentaires sp�cifiquement d�di�es, la mise en ?uvre d?un stationnement payant et pr�voyant des mesures relatives � la transition �nerg�tique de ce parc. Cet essor des deux-roues motoris�s ces derni�res ann�es n?a �chapp� � aucun d?entre nous, m�me si, aujourd?hui, leur nombre semble stabilis�. Nous savons que la question de leur stationnement r�glementaire, mais aussi non r�glementaire, est un v�ritable sujet. Je veux rappeler que depuis 2014, la Ville de Paris m�ne une politique volontariste de cr�ation de places de stationnement d�di�es, qui porte � plus de 48.000 le nombre de places actuelles. Nous savons tous que s?il est facile de dire simplement qu?il faut cr�er des places, cela peut aussi �tre, rue par rue, une difficult�, et demande, l� aussi, du temps, de la concertation et des arbitrages en lien avec les mairies d?arrondissement.

En 2019, il nous appara�t essentiel de traiter ces questions de mani�re globale et avant tout, avec le prisme �cologique. L� aussi, rappelons que la Ville de Paris m�ne une politique volontariste puisque, concernant le stationnement, nous pouvons rappeler certaines mesures comme la cr�ation des places Mobilib?, des points de recharge pour les v�hicules �lectriques et la gratuit� du stationnement pour ceux-ci. Sur la question de la tarification du stationnement des deux-roues motoris�s, enfin, qui est au c?ur de la proposition de d�lib�ration, il nous semble qu?aujourd?hui, un alignement sur les principes applicables aux voitures ne peut �tre suffisant. La prise en compte des sp�cificit�s de chaque v�hicule, notamment en tant que source de pollution, doit �tre prise en compte. De m�me, les dispositifs applicables aux professionnels doivent �tre int�gr�s dans la tarification. La proposition de d�lib�ration comporte � cet �gard deux d�fauts majeurs. D?abord, elle fige un cadre tarifaire sans aucune possibilit� pour nous, �lus, de le motiver, de le moduler, sans avoir �t� pr�c�d� d?aucun travail d?�tude et de concertation. Ensuite, elle impose des contraintes importantes sans que les associations d?usagers, l?ensemble des �lus n?aient �t� associ�s. Cela n?est pas conforme � notre conception du d�bat public ni m�me du rythme d�mocratique, alors que nous sommes en fin de mandat.

Je vais m�me vous rappeler quelque chose, Monsieur BOURNAZEL. Vous qui �tiez t�te des listes de Mme KOSCIUSKO-MORIZET dans le 18e arrondissement et qui �tiez son porte-parole dans la campagne pour l?ensemble de Paris, vous vous �tes donc engag� pour ce mandat � refuser toute tarification du stationnement pour les deux-roues motoris�s, puisque c?�tait votre engagement de campagne et que vous aviez m�me exig� d?Anne HIDALGO qu?elle se prononce tr�s clairement sur cette question. C?est d?ailleurs dans ce cadre que nous avions dit que nous ne pensions pas que dans le cadre de ce mandat, c?�tait une mesure que nous voulions mettre en ?uvre. Je vois que cela vous g�ne quand on pointe vos incoh�rences de campagne en campagne.

C?est la raison pour laquelle nous ne voterons pas votre proposition de d�lib�ration, m�me si nous sommes? Vous avez du mal � �couter quand les arguments vous d�rangent.

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident.- Chers coll�gues, je vous propose que nous laissions M. R�mi F�RAUD finir son intervention.

M. R�mi F�RAUD.- Nous sommes favorables � une r�flexion. Je pense qu?il faudra aller vers un stationnement payant pour les deux-roues motoris�s, mais dans un cadre qui soit �tudi�, global et partag� avec les Parisiens. Il y a une �lection bient�t. C?est ce que nous propose le v?u de l?Ex�cutif. C?est pour cela que nous le voterons sans h�sitation. Je vous remercie.

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident.- Merci.

Je donne la parole � Mme Fatoumata KON�, pour le groupe Ecologiste de Paris.

Mme Fatoumata KON�.- Merci.

Les r�sultats de l?�tude de l?I.C.C.T., r�v�l�s il y a quelques semaines, sont sans appel. Les deux-roues motoris�s, scooters et motos, produisent � Paris 11 fois plus de monoxyde de carbone, qui emp�che la bonne circulation de l?oxyg�ne dans notre organisme, et 6 fois plus d?oxyde d?azote qu?une voiture essence. M�me les deux-roues motoris�s les plus r�cents, et donc, class�s norme Euro 4, �mettent plus de polluants qu?une voiture thermique � anciennet� �gale. Les deux-roues motoris�s contribuent � l?effet de serre, et donc, au d�r�glement climatique. De plus, bien qu?au-del� de 65 d�cibels, l?O.M.S. consid�re les bruits comme des nuisances impactant notre sant�: sommeil, d�veloppement cognitif de l?enfant, etc. Un deux-roues motoris� peut �mettre le double, c?est-�-dire 110 d�cibels. Or, d?apr�s les services de la Ville, leur circulation a augment� � Paris de 62�% entre 1997 et 2017.

Amendement budg�taire en d�cembre 2014 pour le lancement d?une �tude sur le stationnement des deux-roues motoris�s, v?u relatif � la r�gulation du stationnement des deux-roues motoris�s en novembre 2016, les �cologistes sont les seuls � �tre mont�s au cr�neau sur le sujet pendant cette mandature jusqu?� aujourd?hui. Pourtant vot�es, nos demandes de r�alisation d?une �tude en vue de la mise en place du stationnement payant des deux-roues sont rest�es sans retour. La p�riode �lectorale y �tant sans doute propice - nous n?en sommes bien �videmment pas dupes - c?est aujourd?hui que le probl�me revient sur la table de nos d�bats, port� par une opposition opportuniste qui avait pourtant vot� contre nos demandes de 2014 et 2016.

Afin d?honorer le principe du pollueur payeur et mettre fin au r�gime d?exception injustifi� du stationnement des deux-roues motoris�s, sans pour autant v�hiculer des iniquit�s dans les aides � la conversion, nous avons propos� un amendement � cette proposition de d�lib�ration dans une logique visant � continuer � r�duire les v�hicules motoris�s polluants dans notre ville. Sur la proposition de l?UDI-MODEM, nous voterons celui qui demande des emplacements aux abords des intersections et passages pi�tons. N�anmoins, nous ne voterons pas celui demandant de r�duire le montant du stationnement, qui est contradictoire avec notre demande dans l?amendement pour un stationnement r�sidentiel tarif� � 30 euros par mois.

L?Ex�cutif r�pond avec la mise en place d?�tats g�n�raux du stationnement, sans objectifs de r�forme concrets, sans r�elle ambition et engagement sur la question de la r�gulation du stationnement des deux-roues motoris�s, objet du d�bat actuel. Malgr� tout, les �cologistes voteront ce v?u pieux puisqu?allant dans le sens de nos demandes, sans pour autant se faire d?illusion sur son effectivit�, sa mise en ?uvre et son efficacit�.

Vous l?aurez compris�: parce que la pollution de l?air, l?urgence environnementale et la sant� des Parisiens doivent d�passer tr�s clairement les man?uvres politiciennes, si nos amendements sont accept�s, nous voterons cette proposition de d�lib�ration, en toute coh�rence avec ce que nous portons depuis le d�but de cette mandature, et bien au-del�. Je vous remercie.

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident.- Merci.

Je donne la parole � M. Nicolas BONNET-OULALDJ, pour le groupe Communiste - Front de Gauche.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ.- Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le D�put�, Monsieur le Pr�sident du groupe, cher Pierre-Yves, �videmment, le sujet que vous portez dans cette proposition de d�lib�ration est important pour les Parisiens, mais je pense qu?il vient dans une p�riode de fin de mandat et n�cessiterait un d�bat approfondi en vue des municipales. C?est peut-�tre ce que vous souhaitez faire aujourd?hui pour que chacun puisse d�voiler son point de vue pour les municipales. Alors, je vais vous donner le mien.

Ce que j?entends chez les Parisiens, d?abord, c?est le bruit. C?est le bruit quand un deux-roues d�marre la nuit, � 5 heures du matin, ou m�me tr�s proche d?une �cole, le matin, quand on am�ne ses enfants � l?�cole. La premi�re chose qu?ils demandent, c?est du contr�le. C?est du contr�le, et donc, des effectifs de police, pas de police municipale mais de police nationale, pour faire appliquer la loi en mati�re de bruit.

La deuxi�me chose qu?ils nous disent, et vous l?�voquez, c?est la r�gulation sur l?espace public et sur les trottoirs. Je vais vous prendre un exemple tr�s pr�cis. Quand je vais chez ma coiffeuse, elle me dit�: "Monsieur BONNET-OULALDJ, on nous a mis ici un parking de deux-roues, et les deux-roues, quand ils d�marrent, j?ai tous les gaz d?�chappement qui entrent dans mon salon de coiffure, qui est normalement un lieu d?hygi�ne et de propret�". Jamais, elle ne me dit�: "Je veux qu?on les fasse payer". Donc, votre proposition de d�lib�ration, l� o� elle est � c�t� du sujet, c?est que, ce que demandent les Parisiens, ce n?est pas d?abord de faire payer les deux-roues, mais, premi�rement, de limiter le bruit, et donc, c?est de la responsabilit� de l?Etat et des effectifs de police et de contr�le�; et deuxi�mement, c?est la r�gulation sur l?espace public, en priorit� sur les trottoirs et sur les parkings. Et donc, la proposition que l?on devrait d�battre, soumettre, discuter, c?est la question des parkings. Je pense que la meilleure solution des parkings, ce n?est pas forc�ment en surface, mais plut�t en sous-sol. D'ailleurs, nous avons une soci�t� d?�conomie mixte qui a et g�re des parkings. Peut-�tre que la solution est de ce c�t�-l�.

Pour toutes ces raisons, je pense que votre proposition de d�lib�ration est, �videmment, un v�ritable sujet, et il va falloir que l?on en d�batte pendant les �lections et la campagne des �lections municipales. Mais peut-�tre que notre responsabilit�, ici, dans cet h�micycle, en tant qu?�lus, c?est d?abord de mettre autour de la table les diff�rents acteurs, de consulter les Parisiens. Ce que vous demandiez vous-m�mes quand il �tait question de fermer les berges de Seine. Donc, soyez coh�rents aussi avec vos pratiques et vos demandes. Quand vous demandez consultation sur les berges de Seine, demandons aussi consultation, ici, des Parisiens et des usagers.

Pour toutes ces raisons, nous ne voterons pas votre proposition de d�lib�ration et soutiendrons le v?u pr�sent� par l?Ex�cutif. Je vous remercie.

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident.- Merci. La parole est � Mme Pascale BLADIER-CHASSAIGNE, pour le groupe Parisiens Progressistes, Constructifs et Ind�pendants.

Mme Pascale BLADIER-CHASSAIGNE.- Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, le groupe "100% Paris" propose, par le truchement de cette niche, d?�tendre le stationnement payant aux utilisateurs de deux-roues motoris�s, jusqu?alors pr�serv�s du tsunami fiscal qui noie les Parisiens sous les taxes. Je vous avoue - et d?autres, d?ailleurs, dans cet h�micycle, l?ont d�j� pr�cis� - que venant du groupe de mon ami Pierre-Yves BOURNAZEL, cette proposition m?a fait bondir. Car, durant la derni�re campagne municipale, la candidate dont il �tait le porte-parole s?�tait formellement engag�e aupr�s des Parisiens � conserver cette gratuit� si elle �tait �lue. M�me Anne HIDALGO, en 2014, s?�tait soumise � cette promesse �lectorale en affirmant - je cite - "qu?il �tait n�cessaire de pr�server la gratuit� du stationnement des deux-roues motoris�s". Promesse qu?elle a tenue jusqu?� maintenant et qu?elle d�fendra, nous l?esp�rons, lors des �tats g�n�raux du stationnement qu?elle souhaite mettre en place par un v?u en r�ponse � la proposition du groupe "100% Paris". Voyez o� la surench�re nous m�ne.

J?ajoute que votre proposition de d�lib�ration accumule les chiffres sans les mettre en perspective, sans essayer de comprendre leur cause ni leur justification. Par exemple, vous �crivez que le nombre de deux-roues motoris�s circulant dans la Capitale n?a cess� d?augmenter depuis le d�but des ann�es 2000�: plus 62�%, tr�s exactement, entre 1997 et 2017. Cependant, vous omettez de rappeler que si les Parisiens utilisent aujourd?hui davantage le scooter pour leurs d�placements quotidiens, c?est parce qu?il est devenu totalement impossible de circuler en voiture � Paris. Bon nombre de Parisiens ont troqu� leur voiture contre un deux-roues, ou cumulent les deux, non pas par choix mais par obligation, et vous voulez leur proposer de taxer aussi leur nouveau ou deuxi�me mode de d�placement. Mais c?est la double peine�! Voulez-vous cautionner cette politique de tarification � outrance mise en place par l?Ex�cutif et que vous combattez depuis si longtemps�?

S?il vous pla�t, vous pouvez vous taire un peu�?

Ou alors pensez-vous peut-�tre que les Parisiens ne sont d�j� pas suffisamment tax�s�? Par ailleurs, il faut aussi penser aux jeunes, aux �tudiants. Il y a beaucoup de jeunes Parisiens qui roulent en deux-roues, et nous voulons pr�server leur pouvoir d?achat. D'ailleurs, oui, on pourrait peut-�tre taxer les v�los et les pi�tons, vous avez raison, Madame.

Au lieu de r�fl�chir � une politique concert�e et ambitieuse de r�gulation des deux-roues � Paris, vous vous contentez de poncifs, de solutions de facilit�, et faites le choix d�lib�r� de proposer de nouveaux imp�ts indirects aux Parisiens. Loin de repr�senter une alternative � Anne HIDALGO, votre groupe sugg�re tout bonnement la continuation de la politique socialiste de la Maire de Paris. On ne peut pas proposer des taxes, encore des taxes, toujours des taxes. Alors que la voirie est devenue un champ de bataille, que le m�tro, 10 fois plus pollu� que l?air en surface, est bond� aux heures de pointe, trop souvent en panne, alors que les bus accusent des retards chroniques, sans cesse d�tourn�s de leur parcours habituel par des travaux sans fin, alors que l?on nous intime depuis des ann�es de tirer un trait sur la voiture individuelle, le deux-roues est devenu le dernier espace de libert� pour se d�placer rapidement dans Paris. Je rappelle qu?un deux-roues motoris� c'est quatre fois plus l�ger qu?une voiture, cela prend quatre fois moins de place, met deux fois moins de temps pour faire le m�me trajet et consomme trois fois moins. Que cela plaise ou non, les scooters et les motos participent � la fluidit� de la circulation � Paris. Paris n?est pas et ne sera jamais Amsterdam, Stockholm ou Copenhague. Paris est quatre fois plus peupl� que la capitale danoise et presque deux fois plus grande. Tout le monde ne peut donc pas rouler � v�lo ou en trottinette dans la Capitale.

Voil�, mes chers coll�gues, toutes ces raisons qui font que nous ne voterons pas pour ce texte, m�me si cette proposition de d�lib�ration comporte un point positif lorsqu?elle nous rappelle qu?Anne HIDALGO n?a pas cr�� les 20.000 places suppl�mentaires pour deux-roues qu?elle s?�tait engag�e � ouvrir.

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident.- Merci de conclure.

Mme Pascale BLADIER-CHASSAIGNE.- Dans le domaine des mobilit�s comme dans les autres, nous pensons que la solution ne passe pas par le biais d?une nouvelle taxe, et par cons�quent, d?une nouvelle sanction financi�re. Franchement, il faut arr�ter d?emmerder les Parisiens.

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident.- Merci pour cette conclusion fleurie.

Je donne la parole � Mme Laurence GOLDGRAB, Pr�sidente du groupe Radical de Gauche, Centre et Ind�pendants.

Mme Laurence GOLDGRAB.- Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, le groupe "100% Paris" soul�ve une bonne question avec cette niche. Par l?espace qu?ils occupent, la pollution et le bruit qu?ils g�n�rent, les deux et trois-roues motoris�s sont aujourd?hui probl�matiques � Paris. Leur spectaculaire prolif�ration n�cessite une remise � place du sujet. Cela est certain.

Mon groupe avait d�j� soulev� la probl�matique des nuisances sonores en juin 2018. D'ailleurs, nous avons �voqu� ces nuisances sonores, notamment sur le p�riph�rique lors de la M.I.E. Si les r�centes annonces et exp�rimentations - je pense aux radars "M�duse" - dans le cadre du "Plan de pr�vention du bruit dans l?environnement" sont satisfaisantes, nous ne pouvons pas nous arr�ter l�. Sur le stationnement, l?expos� que vous nous faites est int�ressant. Le constat, nous le partageons tous. Il va nous falloir, dans les prochains mois, revoir notre doctrine sur ce stationnement. Qu?est-ce qui justifie aujourd?hui que ces v�hicules, qui polluent plus et font plus de bruit, b�n�ficient d?un r�gime diff�rent�? C?est d?autant plus regrettable que la gratuit� actuelle laisse entendre que tout serait permis pour les utilisateurs de deux-roues, ne serait-ce que, par exemple, le stationnement sur les trottoirs. Je ne souhaite ni g�n�raliser, ni pointer du doigt la communaut� des motocyclistes, mais si les voitures ont �t� amen�es � faire des efforts, eux aussi devront le faire, notamment parce que l?espace public doit davantage �tre prioris� pour les pi�tons et les mobilit�s douces. C?est au c?ur de nombre d?engagements de cette mandature.

N�anmoins, votre proposition de d�lib�ration a le tort de faire fi de toute concertation et de vouloir nous faire voter votre propre arbitrage, qui n?est �tay� par aucune expertise. La cr�ation de 15.000 places de stationnement, que vous proposez, se confronte � une r�alit� que nous connaissons tous�: l?absence de foncier disponible. Aussi, les places que nous prendrons ici se feront au d�triment d?autres usages. Il faut une concertation sur le nombre de places. Sur le bar�me que vous proposez, qui consiste � reprendre le m�me r�gime que pour le stationnement des voitures, je partage l?id�e qu?il faille diff�rencier entre les arrondissements centraux et ceux p�riph�riques, mais cela comme la gratuit� du stationnement r�sidentiel demande une analyse fine, que vous ne pouvez nous imposer. Cela demande de la r�flexion, que ne nous permet pas le contexte d?une campagne municipale. Aussi, les �lus de mon groupe ne voteront pas la proposition de d�lib�ration telle quelle, et lui pr�f�reront le v?u de l?Ex�cutif. Je vous remercie.

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident.- Merci.

Je donne la parole � Mme Marie-Claire CARR�RE-G�E, Pr�sidente du groupe les R�publicains et Ind�pendants.

Mme Marie-Claire CARR�RE-G�E.- Merci beaucoup, Monsieur le Maire.

A partir d?une question, celle de l?am�nagement et de l?occupation de l?espace public, un espace public que nous voulons tous plus propre, moins bruyant, mieux r�gul�, cette question qui est r�ellement pos�e, et cela d'autant plus parce que la Municipalit� n?a pas respect� ses engagements en mati�re de cr�ation de places de parking malgr� nos alertes r�p�t�es, nous avons aujourd?hui deux projets de texte. D?une part, une proposition de d�lib�ration qui a �t� �labor�e sans aucune concertation avec les usagers et les associations d?usagers, qui se concentre sur un mode de d�placement � Paris, et un seul, sans vision globale des questions essentielles d?occupation et d?am�nagement de l?espace public, avec des chiffres et un cadre tarifaire extr�mement pr�cis, propos�s sans �tude pr�alable, et qui donne un peu le sentiment d?avoir �t� choisi au doigt mouill�, si vous me pardonnez l?expression. Malheureusement, enfin, qui propose, et l?on ne peut pas assumer cette logique, de taxer d?abord et de trouver, le cas �ch�ant, des solutions ensuite. Je cite un propos de l?auteur, je crois�: "Avec ces 30 millions d?euros de recettes suppl�mentaires, j?engagerai des travaux pour cr�er des places de stationnement pour les deux-roues". Nous avons ce projet de texte d?un c�t� et, de l?autre, un v?u de l?Ex�cutif qui propose d?organiser des �tats g�n�raux sur le stationnement, les livraisons, la logistique urbaine.

Un v?u qui sonne un peu comme un aveu d?�chec. Oui, bien s�r, il faut se concerter sur tout cela. Mais en toute fin de mandature, allez-vous organiser des Etats g�n�raux sur tout ce qui n?a pas bien fonctionn�? Des Etats g�n�raux sur la s�curit�, sur la propret�, sur le logement, sur la qualit� des services rendus aux habitants par la Ville de Paris�? En cons�quence, nous nous abstiendrons sur les deux textes. Je vous remercie.

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident.- Merci. La parole est � M. Thomas LAURET, pour le groupe D�mocrates et Progressistes.

M. Thomas LAURET.- Merci.

Merci pour cette question. La question du paiement du stationnement des deux-roues est parfaitement l�gitime. Si les arguments port�s par ceux qui y sont favorables sont coh�rents, cette mesure pr�sente plusieurs inconv�nients qui ne me permettront pas de la voter, sachant que les avis sont divers au sein de nombreux groupes.

D?abord, elle n?�voque pas directement l?enjeu de la transition vers les v�hicules propres. Mais vous l?avez corrig� oralement. C?est pour moi l?enjeu premier�: lutter contre la pollution de l?air et sonore, et favoriser la transition vers les v�hicules propres, notamment �lectriques et v�los. En effet, si les batteries posent un probl�me de recyclage, les v�hicules �lectriques ont l?avantage de ne pas polluer l?air, de ne pas faire de bruit, de ne pas avoir besoin de vidanges et de r�duire fortement la pollution li�e aussi � l?usure des plaquettes de frein. Or, la proposition de d�lib�ration ne cite pas la gratuit� pour les deux-roues �lectriques. Mais vous l?avez �voqu�e oralement, et je vous en remercie. Quand bien m�me la gratuit� pour les �lectriques serait pr�vue, est-ce que la taxation est la meilleure fa�on de favoriser la transition�? Je ne le crois pas. En effet, les solutions de remplacement sont encore peu nombreuses. Les constructeurs europ�ens, � l?exception des loueurs de scooters en flotte libre, sont en retard sur la production de deux-roues �lectriques, notamment par rapport aux Chinois. Vous savez que la Chine a carr�ment interdit l?immatriculation des deux-roues thermiques dans son pays depuis plusieurs ann�es. Elle a donc r�ussi la transition compl�te. On attend donc des solutions avec des moteurs � hydrog�ne ou �lectriques, sur lesquels des "start-up", comme des industriels, travaillent aujourd?hui. Ainsi, on risquerait de taxer des utilisateurs pour les inciter � changer de mod�le alors que les solutions de remplacement sont encore rares et ch�res. C?est le d�bat qu?il y a eu aussi au d�but de l?affaire des "Gilets jaunes" sur la taxation du diesel.

Ensuite, cette mesure s?inscrit dans une logique que l?Ex�cutif a effectivement appliqu�e pour les voitures, et que je juge insuffisamment efficace pour favoriser la transition. C?est la hausse des taxes de stationnement, associ�e � la r�duction de la voirie, qui a accru les bouchons et d�go�t� les automobilistes, mais aussi, parmi les automobilistes, ceux qui jouaient le jeu en utilisant des v�hicules �lectriques. En fait, c?est une politique par la contrainte qui risque de monter les Parisiens encore un petit peu plus les uns contre les autres. Les pi�tons et les v�los d?un c�t�, contre les scooters et les voitures de l?autre. Alors que pour certains, les artisans, les commer�ants, les livreurs, c?est leur outil de travail. Je pr�f�re que l?on pr�voie des incitations positives. On a eu un d�bat sur le p�riph�rique. Les voies r�serv�es aux v�hicules propres, par exemple, ont fait consensus. L�, on est sur des mesures positives. De plus, cette mesure s?adresse � de nombreux Parisiens qui sont souvent d?anciens automobilistes et auxquels on explique depuis 10 ans qu?il faut absolument laisser la voiture. Alors, ils ont fait le choix d?une mobilit� trois fois moins encombrante et moins polluante gr�ce � des trajets moins longs. Le v�lo est aussi une excellente solution, et nous l?avons toujours soutenue, mais tout le monde ne peut pas passer au v�lo, m�me �lectrique, notamment ceux qui travaillent � une grande distance de leur domicile ou qui n?ont pas la condition physique. Vous me direz, ils peuvent utiliser les transports en commun, mais qui sont d�j� suffisamment satur�s.

Par ailleurs, le probl�me du stationnement sur les trottoirs est en voie de r�glement. Sur ce sujet, l?Ex�cutif a pris des mesures intelligentes, non seulement par un contr�le plus fort, mais aussi par la possibilit� que les deux-roues se garent sur les places de voitures. C?est donc un probl�me plut�t en voie de r�solution. Enfin, et il ne faut pas le nier non plus, au plan technique, avant de mettre en place une telle mesure, il faut �tudier l?ensemble des cons�quences non visibles a priori?

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident.- Merci de conclure.

M. Thomas LAURET.- La faisabilit� technique du contr�le et les cons�quences sur les march�s des entreprises qui sont charg�es du contr�le. Cela ne se vote pas en fin de mandature en annonce �lectorale. Vous savez que le contr�le est d�sormais automatis� avec des voitures � cam�ra. Or, les scooters ont une plaque d?immatriculation � l?arri�re et sont souvent gar�s avec l?arri�re pr�s des murs.

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident.- Merci.

M. Thomas LAURET.- En conclusion, je ne suis pas favorable � l?�cologie punitive. Il faut inciter � la transition vers les v�hicules propres plut�t que taxer encore les Parisiens. Nous ferons des propositions en ce sens. Nous ne voterons pas non plus le v?u de l?Ex�cutif qui s?engage en ce sens?

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident.- Merci de conclure la conclusion.

M. Thomas LAURET.- Tout en repoussant la question du stationnement.

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident.- Merci beaucoup. La parole est � M. Yves CONTASSOT, copr�sident du groupe "G�n�ration.s".

M. Yves CONTASSOT.- Merci, Monsieur le Maire.

D�placements, partage �quitable de l?espace public, nuisances, pollution et sant� environnementale, transition �cologique et �nerg�tique, les Parisiens et les Parisiennes attentent des solutions. L?instauration d?un stationnement payant pour les deux-roues motoris�s est une n�cessit� identifi�e depuis longtemps. Les arguments de partage de l?espace public et d?�quit� vis-�-vis des voitures sont pertinents. Cela �tant, il devra s?accompagner de la cr�ation d?un nombre de places satisfaisant, tant en surface que dans les parkings conc�d�s.

Je ne reviendrai pas en d�tail sur l?impact d�mesur� des deux-roues sur la pollution de l?air, puisque notre groupe avait fait adopter un v?u suite aux r�sultats de l?�tude de l?I.C.C.T. abordant de fa�on plus vaste la question de la r�duction de la pollution de l?air produite par les deux-roues motoris�s. Nous exigions des avanc�es sur le classement injuste Crit?Air des cat�gories L, de faire pression sur les constructeurs pour am�liorer les performances en termes d?�missions, ou encore d?�largir aux motos les mesures prises pour faire face aux pics de pollution. Les nuisances des deux-roues sont beaucoup plus diverses que la seule pollution de l?air et doivent �tre trait�es simultan�ment. Les nuisances sonores sont beaucoup trop peu prises en compte dans cette proposition de d�lib�ration. La solution doit passer par un dialogue ferme avec les constructeurs, d?�ventuelles discussions sur les vitesses autoris�es ainsi que par un renforcement des moyens allou�s au contr�le et � la verbalisation. Celle-ci est n�cessaire pour am�liorer le respect du Code de la route, des pi�tons et des trottoirs, qui est l?une des sources principales d?exasp�ration des Parisiennes et des Parisiens.

La question du stationnement payant pour les deux-roues motoris�s doit �tre trait�e de fa�on globale, dans le cadre plus large d?une politique de r�gulation des deux-roues motoris�s et de l?ensemble de leurs nuisances. Elle ne peut se faire dans la pr�cipitation sans aucune concertation pr�alable avec les Parisiennes et les Parisiens, dont l?am�lioration du cadre de vie, la pr�servation de la sant� et la fluidit� des d�placements constituent des urgences. Nous aurions aim� que soit propos�e une mission d?information et d?�valuation.

Dans votre v?u, Madame la Maire, Monsieur le Maire, vous nous proposez des �tats g�n�raux. Nous acceptons cette suggestion, m�me si les modalit�s restent � pr�ciser, afin d?avancer de mani�re aussi consensuelle et co-construite que possible. Les �lus "G�n�ration.s" voteront donc pour votre v?u, mais contre cette proposition de d�lib�ration pr�cipit�e, ainsi, par cons�quent, que sur les amendements.

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident.- Merci. Pour finir ces interventions, Mme Danielle SIMONNET, pour une minute.

Mme Danielle SIMONNET.- Pour une minute.

D?abord, j?aimerais bien qu?il y ait une �tude qui �tablisse le bilan sur le stationnement payant, ou plut�t l?augmentation du stationnement payant en surface, et quelles cons�quences cela a eu sur le report modal de la voiture vers des mobilit�s douces, pour que l?on puisse �tablir si l?instauration d?une tarification sur le stationnement ou des augmentations sur le stationnement dissuade de l?usage de la voiture, puisque vous pr�sentez le stationnement payant pour les deux-roues comme devant dissuader de l?usage des deux-roues pour lutter contre la pollution que les deux-roues g�n�rent. Or, ce n?est pas prouv�. Donc, c?est quand m�me une interrogation.

Maintenant, j?assume aussi que la justification peut �tre le c�t� pollueur payeur. Je trouve que les �cologistes, dans leur argumentation, �taient plus honn�tes, c'est-�-dire qu?ils n?ont pas pr�tendu que le stationnement allait faire que les gens abandonnent leurs deux-roues, mais puisqu?ils polluent, ils doivent payer. Mais on voit bien que c?est tout de m�me limit� et que ce qu?il faut, c?est surtout dissuader de l?usage de ces deux-roues, et donc, faire des v�ritables campagnes de sensibilisation et d?information, et permettre un report modal vers autre chose. C?est pourquoi je dis�: si stationnement payant il y a demain, il faut qu?il soit concomitant avec l?instauration de la gratuit� et d?une vraie campagne pour une ville cyclable.

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident.- Merci. Pour vous r�pondre, la parole est � M. Christophe NAJDOVSKI.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint.- Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le Pr�sident, chers coll�gues, permettez-moi, en pr�ambule, de constater que le stationnement payant fait d�sormais partie de vos propositions, que vous consid�rez enfin que la politique du stationnement a un impact sur le trafic, au terme d?une mandature o� les grandes r�formes du stationnement, celles de la tarification en 2015 et de la d�centralisation 2018, ont �t� largement brocard�es par vous-m�me. Je suis donc heureux de cette �volution.

Si nous sommes d?accord sur le principe g�n�ral de votre proposition de tarification du stationnement des deux-roues motoris�s et en particulier, en ce qui me concerne, sur une id�e que je d�fends depuis de nombreuses ann�es, nous ne pouvons pas vous suivre sur la m�thode et les modalit�s que vous pr�conisez. Tout d'abord, parce que vous p�chez par un manque de concertation, vous qui avez pu affirmer, � longueur de mandat, des critiques en ce sens envers notre Ex�cutif. Que n?aurions-nous entendu si nous avions proc�d� comme vous le faites, avec cette proposition de d�lib�ration�? Manque de concertation relatif au fonctionnement de notre Conseil, o� il est d?usage de pr�senter toute proposition de d�lib�ration de niche aux diff�rents groupes politiques de notre Assembl�e et de travailler avec l?administration, ce que vous n?avez pas fait et qui vous aurait �vit� de pr�senter une proposition de d�lib�ration, qui n?est d'ailleurs pas cal�e sur le plan juridique. Mais surtout, manque de concertation, parce que vous nous proposez une mise en place du stationnement payant des deux-roues motoris�s sans pr�voir de concertation avec les usagers de l?espace public. Cette concertation gagnerait, de plus, � �tre �largie � l?ensemble de la politique du stationnement qui a connu plusieurs �volutions majeures au cours de ce mandat. C?est le sens du v?u de l?Ex�cutif qui propose des �tats g�n�raux du stationnement au lendemain des �lections municipales, non seulement pour discuter des modalit�s d?application du stationnement payant des deux-roues motoris�s, mais aussi des autres questions qui lui sont li�es.

Comme sur d?autres sujets complexes, par exemple, la lutte contre la pollution de l?air, notre m�thode, contrairement � la caricature un brin d�magogique qui en est parfois faite, est celle de la concertation et de la progressivit�. Ainsi, en mati�re de stationnement des deux-roues motoris�s, la Ville a mis en ?uvre, pas � pas, plusieurs mesures de r�gulation d�termin�es et d�terminantes pour la suite. La reprise en main du contr�le du bon usage de l?espace public est r�cente. Elle date du transfert des personnels A.S.P. de la Pr�fecture de police dans les effectifs municipaux en janvier 2018. Il a fallu changer des habitudes anciennes. Nous avons ainsi pu mettre fin � la tol�rance de stationnement des deux-roues motoris�s sur les trottoirs, mesure rendue possible par l?augmentation de l?offre en stationnement pour les deux-roues motoris�s, qu?elle soit d�di�e, avec 48.618 emplacements sur voirie � date, ou partag�e, avec les voitures sur tout le lin�aire de stationnement payant. Les entr�es de deux-roues motoris�s en fourri�re ont augment� de 500�% depuis 2018 et repr�sentent maintenant 40�% du total des enl�vements de v�hicules � Paris. La situation s?est am�lior�e sur de nombreux trottoirs, mais nous devons poursuivre cette action.

Comme vous le notez dans votre proposition de d�lib�ration, la question des deux-roues motoris�s est sans doute plus saillante aujourd?hui qu?auparavant, avec une augmentation du trafic de 62�% entre 1997 et 2017, et des nuisances que personne ne peut ignorer. Gr�ce au travail r�alis� par la Ville de Paris avec l?organisation non gouvernementale I.C.C.T., nous disposons pour la premi�re fois de donn�es sur la pollution en conditions r�elles des deux-roues motoris�s, dont l?impact sur la pollution urbaine est qualifi� - je cite - de "disproportionn�" par cette O.N.G. Par ailleurs, nos �quipes d?A.S.P. s?�quipent de sonom�tres afin de pouvoir contr�ler les �missions sonores de deux-roues motoris�s, malgr� un contexte national r�glementaire tr�s favorable envers ceux-ci.

La mobilit� a �norm�ment �volu� pendant cette mandature, avec une politique d?offre men�e par la Ville en faveur du v�lo, de la marche, des transports en commun, mais aussi un foisonnement d?offres li�es au "free floating", aux V.T.C., � l?apparition des engins de d�placement personnel. On en mesure les premi�res cons�quences. Les Franciliens �voluent dans leurs choix modaux. Ils ne sont plus prisonniers de leur v�hicule individuel motoris�, comme le montrent notamment les premiers r�sultats de la nouvelle enqu�te globale transport qui nous annoncent que la mobilit� en voiture et en deux-roues motoris� recule � Paris et en petite couronne sur la p�riode 2010-2018, et m�me, pour la premi�re fois, en grande couronne. Ces donn�es sont confirm�es par nos indicateurs trafics sur lesquels nous mesurons une baisse de 17�% des kilom�tres parcourus dans Paris depuis le d�but de la mandature.

Il y a toutefois un paradoxe dans votre proposition et une incoh�rence. Vous dites vouloir lib�rer l?espace public - ce que nous partageons, bien �videmment - mais vous posez comme pr�alable d?implanter 15.000 places de stationnement suppl�mentaires pour les deux-roues motoris�s, de fait gratuites dans un premier temps, avant le passage au stationnement payant. J?en profite �galement pour m?adresser � mes amis �cologistes, pour dire que si l?on vote pour cette proposition, cela veut dire que l?on accro�t l?augmentation de la place des v�hicules motoris�s dans l?espace public au d�triment d?autres priorit�s, comme les �largissements de trottoirs pour les pi�tons, les pistes cyclables ou encore la v�g�talisation de l?espace public. Il y a donc des choix � faire. La tarification du stationnement, mes chers amis, doit aller de pair avec la volont� d?une r�duction du nombre de v�hicules stationn�s en voirie pour d?autres usages de l?espace public.

L?heure n?est donc pas � la cr�ation de 15.000 places suppl�mentaires de stationnement de deux-roues motoris�s sur chauss�e, que vous posez comme pr�alable � l?instauration du stationnement payant des deux-roues motoris�s. Nous devons profiter de l?�volution du contexte depuis 2014, de notre capacit� � exercer le contr�le du retrait des v�hicules ventouses de la bande de stationnement payant, pour r�pondre aux besoins des acteurs �conomiques en termes de stationnement de surface, aux enjeux de v�g�talisation de l?espace public, pour inciter le stationnement en sous-sol, pour lutter contre la prolif�ration de v�hicules inadapt�s � la ville - je pense aux S.U.V., lourds, encombrants et polluants - et pour d�velopper l?usage des v�hicules les plus vertueux. Avant de conclure, je voudrais �galement dire un mot sur un amendement qui a �t� d�pos� par le groupe UDI-MODEM et qui propose de mettre en place du stationnement de deux-roues motoris�s en amont des passages pi�tons. Cela peut para�tre une mesure de bon sens en premi�re approche. Toutefois, je vous informe que c?est contradictoire avec la loi d?orientation sur les mobilit�s, qui interdit tout stationnement cinq m�tres en amont des passages pi�tons et n?autorise que le stationnement des v�los, mais pas celui des deux-roues motoris�s. Pour cette raison, cet amendement n?est pas recevable, car non r�glementaire. En conclusion, l?Ex�cutif propose un v?u qui appelle � la mise en place sur tous ces sujets d?une concertation associant tous les usagers, sous la forme d?�tats g�n�raux du stationnement qui int�greront la mise en place du stationnement payant pour les deux-roues motoris�s dans une �volution plus large du stationnement, avec pour objectif la lutte contre toutes les pollutions et le r�chauffement climatique, et l?optimisation de l?usage de notre plus rare et plus bel espace, l?espace public parisien. Je vous propose donc de voter pour le v?u de l?Ex�cutif, avec une m�thode et des modalit�s diff�rentes. De ce fait, l?Ex�cutif ne pourra donner d?avis favorable � cette proposition de d�lib�ration, et par coh�rence, ne pourra pas non plus donner d?avis favorable aux propositions d?amendement qui sont associ�es.

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident.- Merci. En r�ponse, Monsieur BOURNAZEL, vous pouvez reprendre la parole pour deux minutes.

M. Pierre-Yves BOURNAZEL.- Merci, Monsieur le Maire.

Chacun jugera. Nous, c?est notre premi�re niche. Nous sommes un nouveau groupe. Nous nous sommes �mancip�s. Nous faisons des propositions parce que nous pensons qu?elles sont d?int�r�t g�n�ral. Une id�e est bonne ou elle ne l?est pas. Si elle est bonne, elle doit produire de l?efficacit�. Le pire, c?est le conservatisme, ne rien faire, reporter, faire des moratoires, attendre, y a qu?�, faut qu?on. On prend nos responsabilit�s et on veut agir, parce que beaucoup de Parisiennes et de Parisiens constatent chaque jour l?anarchie sur nos trottoirs, ne respirent plus dans la ville et consid�rent que le bruit est insupportable.

Je voudrais remercier les courageux. Ils n?ont pas forc�ment parl�, mais ils sont courageux dans diff�rents groupes. D?abord, je veux remercier le groupe "Les Verts", parce que c?est vrai qu?ils portent ce sujet depuis longtemps avec ces propositions, et ils sont en coh�rence. Monsieur NAJDOVSKI, vous �tes la voix de Mme HIDALGO dans cet h�micycle, mais au fond de vous, je suis persuad� que vous n?�tes pas en accord avec ce que vous venez de dire, parce que vous savez tr�s bien qu?il faut agir. Je n?ai jamais dit que les places de stationnement �taient un pr�alable. Je ne l?ai jamais dit, ni �crit. Il faut donc lire ma proposition de d�lib�ration et arriver � l?heure lorsque je pr�sente mon propre projet. C?est le moindre respect que l?on doit lorsque l?on est le repr�sentant de l?Ex�cutif municipal aux �lus qui s?expriment.

Ensuite, je voudrais dire que l?Ex�cutif nous propose un v?u dilatoire, parce que c?est un v?u qui reporte la d�cision. Nous ne le voterons donc pas.

J?en viens aux amendements propos�s. D?abord, l?amendement n��140 des �lus UDI-MODEM, qui s?inscrit parfaitement dans la philosophie de cette proposition de d�lib�ration. Les places deux-roues peuvent faire ?uvre utile pour la s�curit� routi�re. Nous l?accepterons. En revanche, nous ne voterons pas le n��141 qui fixe des tarifs qui nous semblent inadapt�s. Nous nous sommes appuy�s sur l?exemple de Vincennes, qui est d'ailleurs une ville UDI, pilote avec Charenton-le-Pont, qui a fix� un ratio d?un tiers, et cela fonctionne tr�s bien. L?amendement des �cologistes nous invite � modifier de mani�re substantielle notre proposition de d�lib�ration. Nous le voterons, nous l?acceptons, nous l?introduisons, parce qu?il faut avancer sur ce sujet et construire des majorit�s de projets dans l?int�r�t des Parisiennes et des Parisiens. L?int�r�t g�n�ral exige d?avancer et de construire des solutions et des projets concrets. Enfin, si vous me le permettez, je voudrais remercier aussi Anne-Christine LANG et Mao PENINOU, qui n?ont pas pu s?exprimer mais qui sont favorables, et Brigitte KUSTER, d�put�e dans le 17e arrondissement, qui m?a fait savoir que je pouvais dire publiquement qu?elle soutenait cette d�marche. Maintenant, je demande un scrutin public pour que les Parisiens sachent.

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident.- Bien.

Novembre 2019
Débat
Conseil municipal
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