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relatif à la situation des personnes exilées.


M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident. - Nous passons au v?u r�f�renc� n� 113 d�pos� par le groupe "G�n�ration.s".

La parole est � Mme L�a FILOCHE.

Mme L�a FILOCHE. - Merci, Monsieur le Maire, chers coll�gues.

Encore une fois, nous voil� oblig�s de revenir sur la part de responsabilit� entre l'Etat et la Ville, sur la question des personnes qui vivent actuellement dans les campements, au moins du Nord-Est parisien.

Le chiffre a d�j� �t� donn� ce matin, ce sont 3.260 personnes aujourd'hui qui vivent dans ces campements. On le sait bien, on le constate, et on regrette que, depuis la fermeture du centre humanitaire de la Chapelle, o� la situation n'�tait d�j� pas id�ale, l�, la situation des personnes en situation d'exil ne fait que s'aggraver, se d�t�riorer. Tout ceci devient une urgence sanitaire et sociale pour tout le monde.

Comment pouvons-nous accepter, mes chers coll�gues, cette situation�? Vous rendez-vous compte qu'aujourd'hui, nous devons n�gocier chaque euro avec les services de l'Etat�? Souvent, nous nous retrouvons d?ailleurs le bec dans l'eau, comme c'est le cas au sujet du co-financement de la halte humanitaire dont on vient de parler, g�r�e par l?Arm�e du Salut dans le 18e arrondissement. Comment peut-on accepter que des femmes enceintes ou qui viennent d'accoucher se retrouvent dans des situations qui mettent en p�ril la vie de leurs nouveau-n�s et leur propre vie, sans qu?aucune prise en charge soit organis�e�?

Mon questionnement est sinc�re. Il ne souhaite pas �tre pol�mique, mais �mettre des alertes. En effet, la Ville fait globalement tout ce qui est en son pouvoir pour parer au plus urgent, et en cela, je souligne encore une fois que les �quipes de terrain de la Ville, en partenariat avec les b�n�voles des associations, font vraiment un �norme travail. Ces agents, ces salari�s, ces b�n�voles op�rent un petit travail de fourmi, des choses en dentelle pour essayer de sauver quotidiennement des vies. Il nous semble important de leur rendre hommage tr�s r�guli�rement.

Mais notre engagement collectif, aussi important qu?il puisse �tre, n'est pas suffisant et ne le sera pas tant que l'Etat restera sourd au cri d'alarme lanc� notamment par ces travailleurs sociaux qui sont fortement sollicit�s et tr�s en tension. L'Etat est globalement aux abonn�s absents. Le nombre de places d?h�bergement est insuffisant, le dispositif national d?asile est lui aussi insuffisant.

Comme il faut le rappeler, nous allons le faire, comme nous le faisons � chaque Conseil. La Ville de Paris est engag�e dans un accompagnement de toute personne � la rue de mani�re inconditionnelle, qu?elle soit "dublin�e", d�bout�e ou demandeuse d?asile statutaire. Ne pas faire le tri, jamais. Ne pas les renvoyer. Cela co�te m�me plus cher � la fois en argent et m�me en pr�jug�s qui sont diffus�s dans l'id�e des gens que les r�fugi�s prennent la place, prennent l'argent. Tout cela est en plus politiquement une catastrophe.

Je ne vais pas perdre trop de temps sur ce point, et je finirai par rappeler ce que nous demandons. Nous demandons que l'Etat assume ses pr�rogatives, que l'Etat se concentre pour accompagner plus particuli�rement les femmes enceintes et que l?Etat renforce ses dispositifs d'accueil sur tout le territoire.

Je vous remercie.

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident. - Merci.

Pour vous r�pondre, la parole est � Mme Dominique VERSINI.

Mme Dominique VERSINI, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire.

Merci, Madame la Pr�sidente, ch�re L�a FILOCHE, d'avoir port� � nouveau votre voix sur cette question qui nous mobilise tous depuis 2015, d'une fa�on sans fin. Il n'y a pas eu un Conseil de Paris, depuis le d�but de l'arriv�e des migrants, qui n'ait �t� consacr� � cette question.

Aujourd'hui, l'actualit� r�cente fait qu'il va y avoir un d�bat � l'Assembl�e sur le sujet. Le Pr�sident de la R�publique a assur� vouloir regarder en face la r�alit� de l'immigration. Nous, nous la voyons tous les jours, et les habitants des 18e et 19e arrondissements la voient en permanence et en quotidiennet�.

Je veux rappeler que la Ville de Paris et les Parisiens sont confront�s depuis des mois et des mois � une crise humanitaire in�dite. Vous l'avez dit, ce sont plus de 3.260 personnes qui vivent dans des conditions d�plorables, faute de prise en charge par l'Etat dont c'est la comp�tence et la responsabilit�. A l'approche de l'hiver, l'inqui�tude ne peut qu'�tre vive. On constate une d�gradation tr�s nette de l'�tat de sant� physique et mentale des personnes, et un fort sentiment d'abandon des acteurs de terrain et des riverains.

Heureusement que sont l� les associations dont nous avons parl�, l'Arm�e du Salut, Emma�s, les Restos du C?ur, bref, tous ceux qui sont l�, au risque d'�tre mis en danger, parce que ce ne sont pas des missions faciles.

Ce que nous demandons, c?est l'�vacuation totale, la mise � l'abri totale des campements, et pas seulement 320 personnes, comme cela a �t� fait ce matin. Ce n?est pas s�rieux. On a r�ussi � travailler avec l'Etat parfois, dans les ann�es pr�c�dentes, et � mettre � l'abri 3.000 � 4.000 personnes. Ce n'est tout de m�me pas la faute de la France et de Paris, si des personnes arrivent pour chercher refuge en France sur notre territoire. Il est normal que l'Etat assume ses responsabilit�s, comme la Ville le fait. Il n'y a pas si longtemps, en juin 2018, on a mis � l'abri toutes les personnes du campement dit du Mill�naire.

Nous sommes convaincus qu'il n'y a pas d'autres choix que de mettre � l?abri l?ensemble des personnes. C'est tr�s bien de d�battre, mais de toute fa�on, les personnes sont l�; elles ne sont ni reconduites, ni int�gr�es. M�me celles qui pourraient �tre int�gr�es, comme les statutaires, ne le sont pas. En plus, je le redis, sur les plus vuln�rables comme les femmes, les femmes enceintes, les enfants, l� vraiment, on est en dessous de tout, alors qu?on est vraiment le pays des droits de l'Enfant, que la France a �t� le premier signataire de la Convention internationale des droits de l'Enfant. Je rappelle que les droits de l'Enfant, c'est pour tous les enfants du monde, ce n'est pas que pour les n�tres. C'est pour tous les enfants du monde. C'est cela qui est tr�s important, si on veut construire un monde en paix.

Ce v?u me para�t important. Sous r�serve de quelques amendements, que j'esp�re vous accepterez, nous sommes favorables � ce v?u.

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident. - Merci.

Les amendements propos�s sont-ils accept�s�? Le v?u, sous forme amend�e, re�oit un avis favorable.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe "G�n�ration.s", amend�e par l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

La proposition de v?u amend�e est adopt�e. (2019, V. 396).

V?u d�pos� par Mme SIMONNET

Septembre 2019
Débat
Conseil municipal
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