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M. Jean-Bernard BROS, adjoint, pr�sident. - Nous passons � la 6e Commission. J'ai � excuser Mme Annick OLIVIER, qui est retenue. Et nous rentrons dans le vif du sujet avec l'examen du projet de d�lib�ration DAE 80.

La parole est � Jean-No�l AQUA.

M. Jean-No�l AQUA. - Mes chers coll�gues, je voudrais revenir sur le dispositif Emergence(s), qui est l'objet de ce projet de d�lib�ration. C'est un soutien � la recherche, qui est bien appr�ciable depuis quelques ann�es, mais particuli�rement en ce moment.

Rappelons le contexte par rapport � un certain nombre de contrev�rit�s qui ont pu �tre dites hier ou avant-hier sur le budget de la recherche, parce qu?effectivement, LREM est coutumier des "fake news", cela devient un marronnier, mais Mme VIDAL a pr�tendu dans sa communication que le budget de l'enseignement sup�rieur et de la recherche �tait en augmentation sans, dans sa conf�rence de presse, nous donner de chiffres exacts.

Quand on obtient le bleu budg�taire, on se rend compte que le budget couvre juste l'augmentation li�e � l'inflation, donc c'est un budget constant pour l'enseignement sup�rieur et la recherche, alors m�me que nous avons 25.000 �tudiants suppl�mentaires � accueillir sur l'ensemble des universit�s fran�aises.

Donc, nous sommes bel et bien dans un contexte budg�taire d'aust�rit� qui est manifeste et incontestable. C'est une vision essentiellement comptable. Une vision de court terme, et qui oblit�re �videmment notre potentiel de d�veloppement de recherche.

A l'heure o� par ailleurs nous avons de nombreuses urgences climatiques, urgences en mati�re �nerg�tique, urgences � comprendre les �volutions de nos soci�t�s, cette vision de la recherche tr�s comptable est non seulement myope sur l'avenir, mais aussi compl�tement irresponsable.

J'entends certains des candidats parler de sciences pour gouverner la ville de demain. C'est piquant de voir qu'ils soutiennent � l'Assembl�e nationale l'aust�rit� pour la recherche, et c'est piquant de constater que notre majorit� de gauche � la Ville de Paris m�ne une politique contraire, peut-�tre avec moins de communication, mais un soutien qui est bien r�el et constant.

Dans l'ensemble des projets, beaucoup de projets int�ressants vont �tre soutenus par ce projet de d�lib�ration�: la recherche sur les cellules souches neuronales, le stockage du carbone dans les sols, les circuits quantiques supraconducteurs, l'analyse des biens symboliques, celle de la ville informelle, etc. Il y a beaucoup de sujets passionnants que nous allons soutenir, qui m�ritent pleinement notre soutien, un soutien inconditionnel qui permet la cr�ation, la libert� de recherche et permet bien �videmment l'avanc�e du front des connaissances. Nous saluons donc ce projet de d�lib�ration.

Permettez-moi de redire en ces lieux un sujet sur lequel nous avons un point de vigilance. Comme je le disais, nous sommes dans un contexte aust�ritaire. Nous sommes aussi dans un contexte de pilotage de la recherche, un pilotage � courte vue. Un pilotage li� � une recherche sur contrat, un contexte o� les fonds r�currents ne cessent de baisser au profit de projets, et ce dispositif participe, certes dans une modeste mesure, mais participe de ce financement sur projets.

Et donc, nous continuons � exprimer notre volont� d'encadrer l'attribution de ces contrats Emergence(s) sur des laboratoires qui auraient recours � du financement non r�current, un recours relativement limit�. Nous savons que nous avons une convergence d'id�es sur ce point-l�, mais nous ne voyons rien venir, en tout cas quand j'�pluche les diff�rents laboratoires qui ont �t� b�n�ficiaires de ces contrats Emergence(s).

A l'avenir, ce sera une piste � creuser�: qu'on arrive � limiter l'attribution de ces contrats Emergence(s) sur des laboratoires qui sont, on va dire, les moins bien dot�s en mati�re de financement r�current.

M. Jean-Bernard BROS, adjoint, pr�sident. - Merci.

Pour vous r�pondre, la parole est � Mme LEMARDELEY.

Mme Marie-Christine LEMARDELEY, adjointe. - Chers coll�gues, cher Jean-No�l AQUA, merci pour votre intervention sur ce projet de d�lib�ration qui vise � ajuster le montant des subventions pour les �quipes de recherche laur�ates comme nous le faisons r�guli�rement.

C'est �galement et surtout pour moi l'occasion de revenir sur le programme Emergence(s), qui depuis 2009 apporte un soutien financier � des �quipes de recherche pour une dur�e de quatre ans.

Vous le savez, vous l'avez rappel�, cet appel � projets va au-del� des comp�tences municipales, est unique en France, et notre objectif est de soutenir la recherche dans tous les champs disciplinaires avec pour crit�re l'originalit�, la qualit� du projet, et le fait que les chercheurs aient soutenu leur th�se depuis moins de 10 ans.

Mercredi dernier, le 18 septembre 2019, avait lieu la c�r�monie de distinction des 15 laur�ats 2018 de ce dispositif Emergence(s), marquant les 10 ans de ce beau programme de financement des jeunes �quipes de recherche.

Le rapport du Conseil scientifique de la Ville de Paris qui a �t� command� par la Maire Anne HIDALGO � l'occasion de cet anniversaire des 10 ans souligne, je cite, "la pleine r�ussite � porter au cr�dit de la Ville de Paris du dispositif Emergence(s)".

Le programme est pl�biscit� par les laur�ats, les comit�s scientifiques et les responsables des institutions de l'enseignement sup�rieur et de la recherche. Ainsi, Emergence(s) a permis de financer les travaux de 140 jeunes chercheurs laur�ats du dispositif, reconnus aujourd'hui comme particuli�rement prometteurs ou d�j� incontournables dans leur champ disciplinaire. Au total, ce sont 32 millions d'euros qui auront �t� mobilis�s au profit de la recherche fondamentale dans tous les champs disciplinaires. Concernant l'interrogation quant au taux de financement r�current dans les dossiers de candidature d�pos�s, je vous rappelle, comme je vous l'ai d�j� indiqu� en novembre 2018, que ce point est renseign� par les �quipes lors de leur d�p�t de dossier. Nous avons communiqu� ces taux, et je me tiens � votre disposition pour �changer sur ce point. N�anmoins, la question de la r�currence du taux de financement de la recherche publique vient, et nous pouvons le regretter, souvent avec le temps et l'anciennet� des �quipes de recherche et pr�cis�ment l'objectif de cet appel � projets est d'amener les jeunes �quipes � grandir, � se lancer. Ce taux n'est donc pas retenu comme crit�re. M�me si nous le demandons, nous ne le retenons pas comme crit�re pour le soutien de la Ville de Paris dans son appel � projets.

Je vous invite donc � voter ce projet de d�lib�ration.

M. Jean-Bernard BROS, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAE 80.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DAE 80).

Je vous remercie.

V?u d�pos� par le groupe Communiste - Front de Gauche

Septembre 2019
Débat
Conseil municipal
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