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Mme Olivia POLSKI, adjointe, pr�sidente. - Nous examinons le projet de d�lib�ration DU 93 - DVD "Inventons la M�tropole du Grand Paris" - site de la porte de Saint-Ouen dans le 17e arrondissement.

La parole est � M. Yves CONTASSOT pour cinq minutes.

M. Yves CONTASSOT. - Merci, Madame la Maire.

Sans surprise, nous voterons comme pour le pr�c�dente projet de d�lib�ration contre ce projet. Il s'agit ici d'un appel � projets dans le cadre du concours "Inventons la M�tropole du Grand Paris" qui propose de construire 18.000 m�tres carr�s au niveau de la porte de Saint-Ouen, sur un terrain bord� par une bretelle de sortie du p�riph�rique.

Nous sommes intervenus hier, dans ce Conseil, � l'occasion de la "niche" PPCI, sur la n�cessit� de privil�gier un r�am�nagement coordonn�, coh�rent et concert� de cette porte. M�me si nous nous sommes abstenus, la d�lib�ration a �t� vot�e. Cela avait d?ailleurs �t� une des conclusions de la Mission d?information et d?�valuation sur le p�riph�rique. Pourquoi encore s'accrocher au mod�le de la vente par appel � projets urbains innovants�?

Par ailleurs, nous nous �tions exprim�s, lors de notre participation � cette M.I.E., sur l'importance de ne pas ob�rer ni pr�juger de la libert� des g�n�rations futures quant au devenir du p�riph�rique et de ses abords. Nous �tions �galement convenus collectivement du danger de la densification � outrance de ces espaces.

Ce projet de 18.000 m�tres carr�s, compos�s en majorit� de bureaux et d?h�tellerie, ne rapportera en l?occurrence que peu � la Ville, au vu du co�t de la reconstruction du parking public sous le b�timent�: 20 millions d?euros sur les 38 millions de charges fonci�res.

Je vous le redis, nous voterons contre ce projet.

Mme Olivia POLSKI, adjointe, pr�sidente. - Merci.

La parole est � Mme Danielle SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - Tout comme M. CONTASSOT, je voterai contre ce projet de d�lib�ration. Je pense qu'il faudrait peut-�tre qu'on arrive � trouver une nouvelle nomination de ces dispositifs�; plut�t que de mettre "R�inventer Paris", "R�inventer la M�tropole", "R�inventer la Seine", on pourrait dire "R�inventer la spatialisation du capitalisme". Ce serait honn�te, et ce serait la r�alit�. "R�inventer l'attractivit� n�olib�rale, touristique, commerciale, de bureaux", ce serait plus pertinent.

A travers ces projets de d�lib�ration, on voit bien toute la logique en mati�re urbaine, en mati�re de conception de la ville. Alors qu?auparavant on pouvait consid�rer que le r�le des �lus �tait d'�tre des am�nageurs de la ville, les �lus sont devenus, avec M. Jean-Louis MISSIKA et cette majorit� municipale, des placiers d'int�r�ts priv�s, des placiers de sp�culateurs et promoteurs qui font main basse sur la ville.

Sur la porte de Saint-Ouen, qu'est-ce qu'on pense qui est utile et qui correspond aux int�r�ts de la population�? Est-ce de faire 7.000 m�tres carr�s de bureaux alors que nous sommes une ville exc�dentaire en bureaux et en emplois�? On sait que le d�s�quilibre entre emplois et habitations est, pour une grande part, responsable du fait qu'il y a un million de d�placements qui rentrent dans la ville par jour pour aller travailler, avec tout ce que cela induit d'aberrations �cologiques.

Donc, 7.000 m�tres carr�s de bureaux, 3.700 m�tres carr�s pour un h�tel, 3.000 m�tres carr�s pour une auberge de jeunesse, dont on ne sait par ailleurs plus en d�tail le statut, parce que, dans les auberges de jeunesse, il y a celles qui sont en structure �conomie sociale et solidaire associative, et celles, qui pullulent, qui sont en fait du "low cost" de logement pour touristes. On se retrouve donc avec une attractivit� touristique renforc�e, alors que le tourisme de masse est ce qui est en train de tuer notre ville, et qui est aussi une aberration �cologique.

Ensuite, 1.000 m�tres carr�s pour une r�sidence de "co-living". J'adore quand on met des mots anglais parce que, g�n�ralement � chaque fois, c'est comme l'innovation, c'est qu'il y a un loup. Ce sont des r�sidences de colocations de courte dur�e. On aurait pu envisager autre chose. On est une ville �tudiante, on aurait pu se dire qu'il y a un besoin de d�velopper du logement �tudiant, donc, on pr�empte et on transforme en logements �tudiants. Il y a besoin de logement social dans notre ville, donc on pr�empte, on fait du logement social.

On n'arr�te pas de me reprocher de faire des v?ux pour d�fendre l'acc�s des associations � des locaux, mais on sait qu'on manque de locaux associatifs. Eh bien non�! On fait 450 m�tres carr�s de commerces, quand on pourrait faire des locaux associatifs. Il y a n�anmoins un "Fablab", des minibus pour le" Fablab", et un p�le de mobilit�. Je ne sais pas exactement ce que cela recouvre. Cela pourrait �tre des projets forts int�ressants, mais en aucun cas, ils ne sont tributaires de tous ces autres aspects du projet qui, � mon avis, ne vont pas dans le bon sens.

On choisit un projet port� par B.N.P. Paribas Immobilier, allez-y, faites-vous plaisir sur la ville. Evidemment, le lieu �tait � repenser, c'�tait une station-service Total, des parkings, et la station pouvait n�cessiter d'�tre refaite. Mais franchement, au lieu de penser nous-m�mes la Ville, on permet aux int�r�ts priv�s de faire main basse sur une concession de la Ville qui, selon moi, ne r�pond pas du tout � l'int�r�t g�n�ral.

Vous pouvez saluer, de manifestation en manifestation et de marche pour le climat, les slogans qui disent "changeons le syst�me, pas le climat". Mais, vous, � chaque fois, qu'est-ce que vous faites�? Vous accompagnez le syst�me et, r�sultat, vous portez une responsabilit� sur les cons�quences de ce syst�me.

Je voterai contre ce projet de d�lib�ration.

Mme Olivia POLSKI, adjointe, pr�sidente. - Je vous remercie.

La parole est � M. J�r�me GLEIZES, pour cinq minutes.

M. J�r�me GLEIZES. - Merci, Madame la Maire.

Depuis 2014, M. MISSIKA a beaucoup �volu� sur les questions d'urbanisme. Sur ce projet, je pense que c'est le MISSIKA de 2014, pas le MISSIKA de 2020, et notamment de ce qu'il a pu �crire dans la note pour "Terra Nova".

Je pense que, dans quelques ann�es, voire beaucoup plus t�t, on dira�: "Ah�! Ce n'�tait pas ce qu'il fallait faire." D�j�, le mod�le �conomique est repris dans "Terra Nova", et on est toujours en d�saccord. Je ne vais pas insister sur la question de la cession de fa�on � rapporter des recettes pour la Ville pour pouvoir acheter ailleurs. C'est un mod�le �conomique que l'on peut critiquer, mais en soi, le projet urbain derri�re ce projet de d�lib�ration, c'est vraiment un projet d'autres temps. On va encore faire des bureaux alors que, dans ce secteur, il y a des bureaux inoccup�s. On va le faire avec une charge fonci�re � 2.800 euros le m�tre carr�, dans un secteur tr�s attractif, o� beaucoup de monde vient. B.N.P. ne va pas trop mal s?en sortir. On va faire un �ni�me h�tel de standing dans un quartier o� il y en a d�j� beaucoup. L�, la charge fonci�re est � 1.500 euros.

On est vraiment dans un mod�le o� l'on va sur-densifier, alors qu?on sait qu'il faut d�-densifier, surtout sur des secteurs d�j� densifi�s. On va monter en hauteur alors qu?on sait que cela va poser un probl�me avec le r�chauffement de la ville.

Tout cela fait qu'on est vraiment dans un secteur o� l'on devrait faire un projet moins dense, moins haut, plus adapt� aux modifications climatiques. Non, on continue � faire ce qu'on faisait pr�c�demment. J'ai vu qu'il y a eu un grand revirement sur la gare du Nord. M�me sur la porte de Montreuil, on a commenc� � d�-densifier, mais on n'est pas encore all� assez loin. Il faudrait encore d�-densifier ce projet de fa�on � ce qu'il puisse �tre adapt� aux transformations � venir qui, malheureusement, feront qu'on ne sourira pas face � ces projets qu'on aurait pu �viter en 2019 et qui vont avoir des cons�quences d�sastreuses d'ici 2050.

Mme Olivia POLSKI, adjointe, pr�sidente. - Je vous remercie.

Pour vous r�pondre, je donne la parole � M. MISSIKA.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint. - C'est un d�bat r�current et int�ressant, d'ailleurs. Mais je voudrais quand m�me faire quelques remarques. D'abord, dire � Mme SIMONNET que, premi�rement, il est faux de dire qu'il y a des bureaux vacants � Paris. Le taux de vacance a atteint un niveau tellement bas � Paris que c'est extr�mement difficile de trouver des bureaux? Laissez-moi terminer, Madame.

Deuxi�mement, si jamais on est, comme vous semblez le faire croire, attentif aux mouvements pendulaires entre le Nord et l'Est, o� se trouvent les logements, et l'Ouest o� trouvent les bureaux, il faut construire des bureaux dans les quartiers populaires. C'est pour cela que construire des bureaux � la porte de Saint-Ouen me semble tout � fait utile. On ne peut pas dire, d'un c�t�, qu'il faut cr�er des emplois, si jamais on n'est pas capable de cr�er des b�timents qui vont permettre d'accueillir ces emplois. Il y a, dans votre position, un c�t� absolument absurde qui consiste � vouloir une chose et ne pas vouloir les b�timents qui permettent que cette chose advienne.

Deuxi�me remarque, cela concerne les propos de J�r�me GLEIZES. Parler de sur-densification quand on a un programme de 17.900 m�tres carr�s sur une parcelle de 4.300 m�tres carr�s, � partir de quel moment on va parler d'une densit� raisonnable. Cette densit� est totalement raisonnable. Si jamais on descend en-dessous, on se retrouve dans la situation des villes am�ricaines o� il faut prendre sa voiture pour aller acheter une baguette.

Il y a un moment donn� o� il faut, dans ce d�bat sur la densit�, se mettre d'accord sur le niveau de densit� minimum, permettant de faire que cette ville reste une ville dense, c'est-�-dire une ville parisienne, c'est-�-dire une ville o� il est possible de trouver des commerces de bouche sans avoir besoin de prendre une voiture ou un transport en commun. Franchement, je vous invite � r�fl�chir � cela, parce qu?aujourd?hui, votre position est incoh�rente.

Vous dites que vous �tes contre ce type de densit� et vous dites que vous �tes contre l'�talement urbain, mais en dessous de ce type de densit�, c'est de l'�talement urbain. A un moment donn�, il va falloir que vous vous preniez la t�te et que vous disiez pr�cis�ment quel est le niveau de densit� que vous consid�rez comme raisonnable, dans des friches comme celle-l�, parce que nous parlons d'une station-service. Nous parlons d'un endroit o� il n?y a aucune continuit� urbaine entre Paris et Saint-Ouen. Nous fabriquons, gr�ce � ce type d'initiative, de la continuit� urbaine entre Paris et Saint-Ouen.

Excusez-moi d'�tre un peu v�h�ment, mais franchement, je commence � en avoir un peu par-dessus la t�te de cette fa�on de parler d'urbanisme sans �tre coh�rent. Ce que je vous demande, c'est de la coh�rence et de la consistance dans votre argumentation. C'est ce que j'ai fait dans ma note pour "Terra Nova", qui reprend l'ensemble de la politique men�e par cette Ville depuis 2014. Il n'y a pas de changement de posture de notre part.

Quelques mots sur ce projet, oui, des bureaux, et j'assume le fait qu'il y ait des bureaux parce que si l'on veut des emplois, il faut des bureaux, un incubateur, un "Fablab". Il y a �galement quelque chose qui me para�t essentiel, qui a beaucoup �t� soutenu par les puciers de Saint-Ouen et par le maire de Saint-Ouen, c'est une �cole de formation aux m�tiers des Puces. Il y a, dans ce projet, � la fois, un lieu d?animation, un lieu de r�f�rence pour ceux qui fabriquent � Paris, en proposant des services li�s � toute la vie du produit, de l'incubation jusqu'� la vente en passant par la fabrication. Ce projet s'inscrit pleinement dans une dynamique de maintien d'activit� � Paris, et il me semble que cela va bien dans le sens de notre projet pour Paris.

Dernier �l�ment important, c'est le fait que ce projet est � la hauteur de nos ambitions environnementales, avec des engagements portant principalement sur des mat�riaux biosourc�s et la production d'�nergies renouvelables. Je vous remercie.

Mme Olivia POLSKI, adjointe, pr�sidente. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DU 93�- DVD.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DU 93 - DVD). Je vous remercie.

Septembre 2019
Débat
Conseil municipal
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