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2019 DU 192 - ZAC Saint Vincent de Paul (14e) - Renforcement de la conservation patrimoniale et approbation du nouveau plan des espaces publics en résultant.


Mme Olivia POLSKI, adjointe, pr�sidente. - Nous examinons le projet de d�lib�ration DU 192 concernant la Z.A.C. "Saint-Vincent-de-Paul" dans le 14e arrondissement, avec le renforcement de la conservation patrimoniale et l'approbation du nouveau plan des espaces publics en r�sultant.

La parole est � M. �ric AZI�RE, pour cinq minutes, s'il vous pla�t.

M. ric AZI�RE. - Merci, Madame la Maire.

Ce projet de d�lib�ration vise � pr�server, sur le site de l'ancien h�pital Saint-Vincent-de-Paul, la chaufferie, sa chemin�e et le c�dre de la cour. C'est vraiment le c�dre qui cache la for�t d?aberrations qui caract�risent ce projet.

Ce qui frappe d'embl�e, c'est quand m�me l'absence totale de vision et d'imagination sur ce projet, qui aurait pu transformer une opportunit� fonci�re de trois hectares et demi pay�s 92 millions d?euros, c'est-�-dire bon march� � l'A.P.-H.P. Et pour quel objectif�? Maintien de 60�% du b�ti existant. Alors, mis � part un b�timent, l'int�r�t architectural et patrimonial du site n'est pas la qualit� premi�re des b�timents de l'ancien h�pital, quand on s'en approche. En sur�l�vation, on va porter le gabarit des b�timents au taquet des hauteurs autoris�es.

Enfin, dans sa configuration globale, cet h�pital �tait d�j� un enclos urbain, ce qui pouvait d?ailleurs se concevoir pour un h�pital, mais pour le projet urbain qui lui succ�de, au lieu d'ouvrir le site sur la ville, d'en faire un quartier refondu dans l'arrondissement, on maintient l'enclos par le maintien des murs d'enceinte, doubl�s d'un chemin de ronde.

Le lot conserv� est sur�lev� pour accueillir 10.200 m�tres carr�s de logements sociaux et 1.200 m�tres carr�s de logements d'activit�s. Les b�timents Oratoire et Robin, conserv�s, sont destin�s � accueillir 5.800 m�tres carr�s de logements et 1.200 m�tres carr�s de commerce. L?�lot Pinard, ancienne maternit�, est conserv� et reconverti en �quipements publics et 1.400 m�tres carr�s de locaux d'activit�s. L?�lot Chaufferie et Petit, chaufferie conserv�e avec sa chemin�e - c?est le projet de d�lib�ration d?aujourd?hui - est destin� � accueillir une part de logements. Le b�timent Lepage est destin� � �tre d�truit au profit de 2.570 m�tres carr�s d?habitat participatif et l?�lot Denfert est destin� � accueillir un �quipement priv� d?int�r�t g�n�ral et 1.000 m�tres carr�s de logement.

Au total, 43.000 m�tres carr�s de logements, 6.000 m�tres carr�s de commerces, un �quipement culturel priv� et 5.000 m�tres carr�s de services publics - cr�che, �coles, gymnase. C'est bien le moins qu'on puisse faire pour les 1.500 habitants qu'on va entasser sur ce site dans 600 logements, soit 440 habitants au kilom�tre carr�, une densit� qui va atteindre le double de la moyenne parisienne. Bravo�!

Le c�dre conserv� ne masque pas la mis�re v�g�tale qui est la surface allou�e aux espaces verts�: une surface de 4.000 m�tres carr�s, soit 10�% des trois hectares et demi de la parcelle. On est loin des for�ts urbaines de la gare de Lyon ou du dos de l'Op�ra. L�, en l?occurrence, pourtant, il y avait peut-�tre plus d'opportunit�s fonci�res.

Vous savez qu'en mati�re de projet urbain, Monsieur MISSIKA, le groupe UDI-MODEM n'a jamais �t� ti�de ou timor�, et a soutenu vos initiatives quand elles apportaient du beau, du mieux, de l'innovation, de l'audace, de la modernit�, de l'invention urbaine.

Alors, je suis navr�, mais la Z.A.C. "Saint-Vincent-de-Paul" est un g�chis urbain ph�nom�nal qui n'est pas digne de l'imagination, de la cr�ativit� des acteurs de la r�novation de l'urbanisme parisien que vous avez pourtant su, quelquefois, mobiliser sur d'autres projets.

En conclusion, je vous demanderai de m?�pargner, dans votre r�ponse, l'argument de l?augmentation du nombre de logements dans l'arrondissement, en particulier de logements sociaux et tr�s sociaux dans un arrondissement qui en compte d�j� plus de 30�%. Je vous remercie par avance.

Nous voterons contre ce projet de d�lib�ration.

Mme Olivia POLSKI, adjointe, pr�sidente. - Je vous remercie.

La parole est � Mme Danielle SIMONNET, pour cinq minutes, s'il vous pla�t.

Mme Danielle SIMONNET. - J?en profiterai d?abord pour rappeler � M. Jean-Louis MISSIKA, suite � la r�ponse qu'il m'a faite pr�c�demment concernant les m�tres carr�s de bureaux vides, o� vous disiez qu'il n'y en avait pas dans Paris. Alors, il faudrait peut-�tre regarder dans votre majorit�, votre Ex�cutif avec M. Ian BROSSAT - normalement, il est assis � c�t� de vous - et que vous essayez de voir pour que les v?ux de l'Ex�cutif soient raccord. En effet, dans le v?u de l'Ex�cutif pr�c�demment propos� par Ian BROSSAT, il y a un consid�rant qui dit "consid�rant l'objectif parisien de transformer 250.000 m�tres carr�s de bureaux vides en logements d'ici 2020". En m�me temps, c'est peut-�tre le moment ou jamais, 2020, c'est bient�t, que vous preniez conscience qu'il y a beaucoup de m�tres carr�s de bureaux vides.

Pour en revenir maintenant sur le projet de d�lib�ration dont il �tait question, je dirai � M. �ric AZI�RE, non, il n'y a pas trop de logements sociaux ni dans Paris ni dans cet arrondissement. C'est faux. Je ne sais pas comment vous expliquez la situation dans laquelle nous sommes. Au contraire, il n'y a pas assez de logements sociaux et, dans ce projet, il n'y a pas assez de logements r�ellement sociaux, tr�s sociaux. Parce que cette majorit� qui continue � faire 30�% de logements P.L.S. parmi les logements sociaux, cela am�ne � ce que votre construction de logements sociaux n'a pas absorb� la disparition de loyers accessibles dans le parc priv�. Vous n'avez pas su l'absorber.

Et voil� pourquoi vous avez totalement contribu� � la gentrification de Paris, et il n'y a plus 36�% d'ouvriers employ�s, il n'y en a plus que 25. Votre seule r�ponse de l?Ex�cutif est de dire si cela n'avait pas �t� nous, cela aurait �t� pire encore. Sans doute, avec d?autres majorit�s, c?eut �t� pire, mais reconnaissez que, pour faire r�ver et redonner sens � la politique, dire que nous, nous incarnons le moins pire, on fait mieux. Soit on a la volont� et on aspire � faire une ville qui r�ponde � l?exigence de justice sociale et climatique, et � ce moment-l�, on se donne d'autres ambitions.

Bien s�r, justement avec ce projet de d�lib�ration, je trouve �galement que nous manquons d'ambition. La Ville manque d'ambition. J'estime que ce projet d'�co-quartier pose des probl�mes de densification qui ne respectent pas l'urgence �cologique, et aussi l'histoire du lieu et l'urbanisme du quartier.

Mais cela pose aussi et surtout des probl�mes de justice sociale dans la programmation du projet. Oui, nous n'avons pas assez de logements et de logements vraiment sociaux, et trop peu de prise en compte de l'�cosyst�me qui s'�tait d�velopp�. Je rappelle que l?�cosyst�me qui s'�tait d�velopp�, c'est par exemple l'association B.A.A.M. qui, de fait, se fait d�gager de ce lieu. Je regrette le sectarisme du groupe Communiste � l'�gard de mon v?u. Il devrait se f�liciter que nous soyons plusieurs groupes � d�fendre une m�me association, mais pour information du groupe Communiste, � chaque fois que je d�fends un v?u qui concerne une association, je fais relire ce v?u par l'association. Donc, c'est une conception, une fa�on d'agir et de faire.

Donc, sur trois hectares et demi, il eut �t� possible de penser autrement le projet. Je vous remercie.

Mme Olivia POLSKI, adjointe, pr�sidente. - Je vous remercie.

Pour vous r�pondre la parole est � M. Jean-Louis MISSIKA, s'il vous pla�t.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint. - Je remercie les diff�rents orateurs et oratrices. Ce projet de d�lib�ration, qui est assez technique, d�coule de choix forts que nous avons faits pour ce quartier.

Je voudrais dire � M. AZI�RE, tout de suite, d'entr�e de jeu, que je suis stup�fait par la phrase qu'il a prononc�e � propos du patrimoine de cet h�pital. Quand je me suis empar� de ce dossier, ma premi�re pr�occupation a port� sur qu'est-ce que l'on pouvait pr�server d'un b�timent, qui est un b�timent tout � fait exceptionnel et qui fait partie du patrimoine parisien. Donc dire que les b�timents que nous avons pr�serv�s ne m�ritaient pas d'�tre pr�serv�s et auraient pu �tre d�molis me para�t absolument stup�fiant, Monsieur AZI�RE.

Je vous signale que la plupart des historiens du patrimoine, l'architecte des B�timents de France et la Commission du Vieux Paris ne pensent pas tout � fait comme vous, parce qu?ils se sont battus pour que nous gardions le plus possible de ces b�timents historiques. D'ailleurs, nous les avons entendus, puisque ce projet de d�lib�ration tient compte? Non, �coutez, ce n'est pas parce qu?un b�timent est de la fin du XIXe si�cle ou du d�but du XXe si�cle qu'il n'a pas un int�r�t patrimonial. C'est une vision du patrimoine qui, excusez-moi, est beaucoup trop restrictive. Il y a, � Paris, des b�timents des ann�es 50 ou des ann�es 80 qui sont extr�mement int�ressants et qui font partie du patrimoine architectural de la ville, et c'est ce que nous avons fait en ce qui concerne Saint-Vincent-de-Paul.

Deuxi�me remarque, quand vous parlez de logement social et que vous globalisez la part du logement social dans le 14e arrondissement, l�, vous plaisantez quand m�me s�rieusement. Le d�ficit en logement social se fait quartier par quartier, et non pas � l'�chelle d'un arrondissement et, dans ce quartier-l�, nous sommes dans un quartier d�ficitaire en logement social.

Troisi�mement, quelques chiffres sur les espaces publics du projet�: 4.750 m�tres carr�s d'espaces verts publics, 1.250 m�tres carr�s de voierie v�g�talis�e et perm�able, 4.500 m�tres carr�s d'espaces v�g�talis�s priv�s en c?ur d'�lot. Nous d�passons les 30�% d?espaces libres par rapport � la surface totale. Nous cr�ons des espaces verts continus, alors qu'ils sont aujourd'hui morcel�s et d�grad�s. J'ajouterai que nous sommes � proximit� du jardin de la fondation Cartier, que nous discutons avec la fondation Cartier pour cr�er une ouverture entre l'�co-quartier et le jardin de la fondation Cartier, et que nous avons, � droite et � gauche, de cet �co-quartier, deux immenses parcs qui sont des parcs effectivement priv�s appartenant � des congr�gations. Mais avec l'une de ces congr�gations, nous sommes en discussion pour pouvoir ouvrir et rendre ce parc accessible � la population.

Dire que ce quartier est en d�ficit d'espaces verts, c'est ne pas avoir la vision globale de l'ensemble du quartier. Enfin? Je vous dis que nous sommes en train de n�gocier l'ouverture de l'un des deux parcs pour l'acc�s du public.

Sur le reste, on a d�j� beaucoup d�battu, � de nombreuses reprises, de ce projet Saint-Vincent-de-Paul. Nous sommes en cours de consultation sur plusieurs lots. Nous sommes confiants �tant donn� le niveau d'exigence des cahiers des charges et d?int�r�t des �quipes. Nous avons mis en place des processus d'avis citoyens pour les jurys d?architecture, ainsi que des panels de citoyens sur les futurs logements sociaux, afin de recueillir des avis � toutes les �tapes du projet.

Nous avons �galement pouss� l'occupation temporaire le plus longtemps possible, et les Grands Voisins sont devenus des co-am�nageurs aux c�t�s de Paris et M�tropole Am�nagement. Saint-Vincent-de-Paul est reconnu comme un lieu pionnier de l'urbanisme. Donc, contrairement � ce que vous dites M. AZI�RE, je suis fier de ce projet, c'est un projet d'avant-garde et c?est un projet absolument magnifique.

Mme Olivia POLSKI, adjointe, pr�sidente. - Je vous remercie.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DU 192.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DU 192). Je vous remercie.

Septembre 2019
Débat
Conseil municipal
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