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VIII - Question d’actualité posée par le groupe Parisiens Progressistes, Constructifs et Indépendants relative à l’espace public.


Mme�LA MAIRE DE PARIS. - Bien. Alors, question n��8 pr�sent�e par Mme�HAREL, pour le groupe Parisiens Progressistes, Constructifs et Ind�pendants.

Mme�Marie-Laure HAREL. - Je vous remercie, Madame la Maire.

Trois quarts des Parisiens, 74�% exactement, d�clarent que, pour eux, la propret� sera l?enjeu principal des prochaines municipales. Autrement dit, ils trouvent que notre ville est sale. 60�% des Parisiens disent qu?ils veulent changer le cap de l?action municipale. Autrement dit, ils ne sont pas contents de votre travail.

Vous, Madame HIDALGO, vous ne faites pas partie de ces 74�% d?insatisfaits de la propret�. Vous �tes, d?ailleurs, m�me assez contente de votre bilan. C?est ce que vous avez r�pondu � David PUJADAS, lorsqu?il vous a interrog�e � la t�l�vision la semaine derni�re. Vous lui avez r�pondu sur ce sujet que, pour vous, il y a des r�sultats tr�s positifs. Ah�? Il a aussi �voqu� la une du "Guardian" qui vient de faire sa couverture - un m�dia de plus - sur l?�tat d�plorable de nos rues. Et l�, vous avez r�torqu� que, de toute fa�on, il y a des villes bien pires.

Madame HIDALGO, vous voyez comme nous tous des d�chets partout, tout le temps. En plus, maintenant, c?est pire parce qu?ils s?accumulent le long des parpaings, partout o� vous avez engag� des travaux. Madame HIDALGO, vous avez forc�ment, un soir, en rentrant du th��tre ou d?un d�ner, travers� la place du Ch�telet, qui est litt�ralement envahie par les rats une fois la nuit tomb�e. La salet� de Paris, ce n?est pas un jugement, ce n?est pas une opinion, c?est un fait qui est incontestable et que tout le monde reconna�t, sauf vous. Ce qu?il y a de paradoxal, c?est que, d?un c�t�, vous refusez d?admettre la situation, et de l?autre, vous d�signez des coupables. La faute � qui�? La faute � nous, les Parisiens, qui sommes des cochons, qui sommes mal �lev�s, qui jetons n?importe quoi, n?importe o�. Autant vous dire que cela passe tr�s mal.

Dans un article du "Monde", au mois de f�vrier, on pouvait lire que, d?apr�s votre �quipe, s?il y a beaucoup de rats � Paris, c?est parce qu?il y a le changement climatique, et donc, on fait des pique-niques, et donc, on laisse tra�ner les d�chets sur la voie publique. La semaine derni�re encore, sur France Inter et sur LCI, vous avez r�it�r� cette vision. Vous avez soulign� la mauvaise �ducation des Parisiens qui est, selon vous, la cause principale de la salet�. Vous avez d?ailleurs dit chez M.�PUJADAS que, malheureusement, on ne peut pas mettre un �boueur derri�re chaque Parisien. C?est une vision un peu d�solante de vos administr�s.

Mais moi, je me demande si, un jour, vous, en tant que Maire de Paris, vous allez vous remettre en question. Vous dites que vous avez augment� les moyens municipaux en mati�re de nettoyage. Pourtant, la situation s?aggrave. Cela doit au moins vouloir dire que les moyens sont mal employ�s. Peut-�tre, par exemple, concernant les mairies d?arrondissement - vous voyez, ces entit�s auxquelles vous n?avez pas donn� beaucoup de comp�tences - on pourrait enfin se dire qu?elles sont les mieux plac�es pour g�rer la propret� localement. Sauf qu?elles n?en ont ni le droit, ni le budget.

Alors, ma question est la suivante, Madame la Maire�: allez-vous, au moins avant la fin de votre mandat, ouvrir les yeux sur la salet� de la ville que vous gouvernez�? Allez-vous enfin admettre cet �chec, vous poser les vraies questions et engager un v�ritable plan d?action pour rattraper tout ce que vous n?avez pas fait depuis six ans�? Je vous remercie.

Mme�LA MAIRE DE PARIS. - Paul SIMONDON, pour vous r�pondre.

M.�Paul SIMONDON, adjoint. - Merci, Madame la Maire.

Merci, Madame HAREL, pour votre question tout en mesure... Effectivement, au-del� des d�cristallisations m�diatiques et des pr�occupations �lectorales, la propret�, c?est avant tout une action quotidienne, un engagement quotidien et, en premier lieu, celui des agents de la propret� de Paris, des agents du service public qui sont pr�sents sur le terrain, et que vous avez sans doute oubli� de remercier effectivement.

La premi�re des responsabilit�s face � la salet� pr�sente dans les rues, c?est la responsabilit� de la Mairie, celle d?organiser le nettoiement des rues, bien s�r. C?est bien pour cela que les moyens ont �t� renforc�s. Vous savez que nous disposons d?un budget de 600�millions d?euros environ, qu?ils ont �t� renforc�s avec plus d?agents sur le terrain - plus�212 depuis le d�but de la mandature - avec des moyens totalement modernis�s, des engins de propret� qui sont sortis du diesel, tout neufs, qui sont pour beaucoup �lectriques et peuvent donc �tre utilis�s plus t�t le matin sans r�veiller les voisins, et surtout, avec des moyens qui sont adapt�s. Quand on fait la f�te l?�t�, on nettoie plus tard. On a des �quipes de soir�e jusqu?� 23�heures�30 et tr�s t�t le matin sur les berges, car on sait que ces endroits sont tr�s utilis�s.

Concernant les rats, j?esp�re que vous aurez, puisque votre pr�occupation a l?air importante sur le sujet, remarqu� le d�ploiement des 3.500�nouvelles poubelles avec un coffrage anti-rat. Car s?il y a des rats, c?est avant tout parce qu?ils ont � manger. La premi�re forme de d�ratisation, c?est de les priver de nourriture. C?est bien l�-dessus que nous avons fait de gros progr�s avec ces nouvelles corbeilles qui, par ailleurs, sont int�ressantes esth�tiquement.

Ces sujets ne sont pas nouveaux. Je ne les ai pas d�couverts en arrivant dans mes fonctions. Ils sont port�s depuis le d�but de la mandature. Ils ont fait l?objet d?une M.I.E., comme vous le savez. D?ailleurs, sur les 45�pr�conisations de cette M.I.E. pr�sid�e par Florence BERTHOUT et rapport�e par Eric LEJOINDRE, les 2�maires d?arrondissement, 24�sont d�j� remplies, 14�sont en cours. Pour les autres, nous y travaillons. Aussi, ne vous inqui�tez pas.

Face � cette situation et devant des r�actions de Parisiens, que nous partageons, qui trouvent la situation non satisfaisante dans de nombreux quartiers - on le sait - il faut bien poser la question de l?incivisme, car personne ici, je pense, ne souhaite une ville o� nous nettoyons toutes les rues 5�fois par jour, et o�, apr�s, tout le monde peut se comporter n?importe comment et jeter tous ses papiers � la rue. Et donc, la Ville, tr�s logiquement, a renforc� ses capacit�s de verbalisation. Les Brigades de lutte contre les incivilit�s ont distribu� 144.000�P.V. l?an dernier sur tous les sujets de propret�. La police municipale aura comme priorit� absolue, justement, le respect de la propret� des rues de Paris, avec plus d?agents, sans doute avec des outils de verbalisation plus efficaces. Nous avons besoin d?�volutions r�glementaires, que nous r�clamons. Sur tous ces sujets, notre objectif est le respect de la beaut� de Paris, du travail des agents de propret� qui sont engag�s sur le terrain 24�heures sur�24, toute l?ann�e. Notre objectif, c?est le civisme. Parmi les moyens, oui, bien s�r, la r�pression, la verbalisation en fait partie.

Mme�LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Paul SIMONDON. Madame HAREL, conform�ment au r�glement, vous pouvez reprendre la parole.

Mme�Marie-Laure HAREL. - Je me demande l?int�r�t des questions d?actualit�, puisque les r�ponses sont absolument vides.

D?abord, nous saluons aussi le travail des agents de propret� parisiens. La question, vous me r�pondez compl�tement � c�t� de la plaque, parce que ce n?est pas la question des moyens, mais de leur emploi. Je ne conteste pas le fait que la Ville a �ventuellement augment� les moyens qui sont mis en ?uvre pour nettoyer notre ville. Mais le r�sultat est mauvais. Donc les moyens sont sans doute, et tr�s certainement, mal employ�s.

Je ne suis pas en train de vous incriminer. Contrairement � vous, je ne dis pas�: "C?est de la faute de la Ville ou des Parisiens qui sont des gros d�go�tants". Je dis juste�: "Nous avons un gros budget, des moyens qui existent et nous ne sommes pas fichus de les employer correctement". L?id�e, c?est juste de se mettre tous autour de la table. La situation est clairement insatisfaisante. Vous venez de m?expliquer que vous faites le n�cessaire et que ce sont les Parisiens qui se comportent mal. Ce n?est pas une r�ponse suffisante. Les 74�% de gens qui se plaignent de la propret� de Paris ne sont pas en hallucination. Ils se plaignent d?un fait, d?un �tat constant qui ne s?am�liore pas � Paris. Je constate tout simplement, � travers votre r�ponse, que non seulement vous ne voulez pas voir la r�alit� en face, mais vous ne voulez rien faire pour l?am�liorer.

Mme�LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame.

Septembre 2019
Débat
Conseil municipal
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