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Mme�LA MAIRE DE PARIS. - Premi�re question d�pos�e par M.�BARGETON, au nom du groupe D�mocrates et Progressistes.

M.�Julien BARGETON. - Madame la Maire, chers coll�gues, par une tribune publi�e pendant la s�ance du Conseil, sign�e par Mme�CORDEBARD et M.�MISSIKA, nous apprenons, gr�ce � la presse, votre revirement spectaculaire, d?un coup, sur le projet de la gare du Nord que vous souteniez depuis cinq ans et demi. Toutes les d�clarations le montrent, d?ailleurs. Vous �tes coutumi�re du fait puisque le changement de pied sur la police municipale et l?annonce des for�ts urbaines avaient d�barqu� en plein Conseil, au m�pris du r�le des �lus. Vous vous cachez, en plus, derri�re deux "missi dominici" sur un sujet aussi structurant. Quand allez-vous sortir de votre silence assourdissant, arr�ter de d�tourner le regard et assumer�?

Sur le projet, notre coll�gue D�borah PAWLIK avait dit l?essentiel des demandes, en particulier pour les riverains en mati�re d?acc�s, de s�curit� ou de choix des commerces. Notre groupe est d?ailleurs comptabilis� dans les "contre" et le parti communiste dans les "pour", alors que c?est l?inverse. Mais enfin, ce genre de chose peut arriver. Je n?incrimine pas la s�ance. C?est la m�thode qui choque. Nous assistons � un v�ritable d�ni de d�mocratie. Le fond? "La forme", pardon, "c?est le fond qui remonte � la surface", disait Victor Hugo. Et l�, on y est pleinement.

Il y a deux mois, au dernier Conseil, l?adjoint en charge et son �quipe montaient dans les trav�es pour convaincre tous les groupes de voter le projet de d�lib�ration de la gare du Nord, y compris ceux de l?opposition, en faisant un v�ritable lobbyisme proactif pour que nous puissions voter ce projet de d�lib�ration. Bon. L?automne a effac� l?�t�. "C?est la meilleure solution", tranchait alors l?adjoint en conclusion de son intervention. Je rappelle que l?avis du conseil du 10e arrondissement de la fin juin �tait favorable. Alors, o� est l?int�r�t des Parisiens�?

On voit le v�tre. Vous n?avez plus de majorit�, en r�alit�, et vous tentez de la sauver puisqu?il faut faire voter le budget. C?est la coalition brinquebalante, le jeu d?appareil qui impose des d�cisions par le chantage et la menace. Puisque vous �tes leur chef, vous les suivez, selon la formule consacr�e. En l?occurrence, les communistes. Je crois qu?une question est pos�e par le groupe Communiste, ce qui va d�montrer que c?est bien sous la pression d?un partenaire que vous changez d?avis.

Madame la Maire, allez-vous pr�senter un nouveau projet de d�lib�ration puisque l?on en avait vot� un et que vous n?�tes plus d?accord�? Allez-vous suspendre le Conseil qui, en r�alit�, ne devrait m�me pas continuer � si�ger si l?on voulait respecter pleinement les �lus pour pr�senter votre alternative, si elle existe�? Quel est ce projet�? Combien co�te-t-il�? Est-il dans le projet de budget qui a d� �tre � peu pr�s ficel� par les services dans le cours des arbitrages fin septembre, d�but octobre, si je me souviens bien�? Vous devez forc�ment en conna�tre le montant, sauf � avoir pris cette position � la l�g�re.

Enfin, sur quel autre sujet et � quel autre Conseil allez-vous changer de position, puisque nous sommes habitu�s aux revirements�? Nous pr�f�rerions �tre pr�venus. Sous la pression, cette fois, mettons, des verts�: reviendrez-vous une nouvelle fois, par exemple, en remettant en cause les Jeux Olympiques�? Il serait bon de le savoir puisque vous savez que j?ai l?impression que c?est d�sormais cette m�thode. Quand prendrez-vous conscience que l?enfermement dans les vieux sch�mas politiques o� les conclaves de partis font la loi, est pr�cis�ment la fa�on de faire que rejettent nos concitoyens�? Je vous remercie.

Mme�LA MAIRE DE PARIS. - Merci. Il y a plusieurs questions se rapportant au m�me sujet, donc je donne la parole � pr�sent au groupe "100% Paris" qui porte sur le m�me sujet.

M.�Pierre-Yves BOURNAZEL. - Merci, Madame la Maire.

Monsieur le Pr�fet de police, chers coll�gues, lors de la pr�sentation du projet "gare du Nord 2024" en juillet�2018, vous d�clariez - je vous cite�: "Ce r�am�nagement ambitieux de la gare du Nord va permettre de relever un double d�fi". Vous promettiez alors que la plus grande gare d?Europe allait devenir la plus belle et am�liorer le cadre de vie des Parisiens qui vivent � c�t�. Si, lors de la concertation publique, un dialogue exigeant a �t� instaur� entre la Ville et les porteurs du projet, vos repr�sentants ne se sont pas oppos�s � l?op�ration lors de son examen par la Commission d�partementale d?am�nagement commercial le 27�juin.

Le 10�juillet dernier, c?�tait l?examen de l?�tude d?impact du ma�tre d?ouvrage en Conseil de Paris. Je veux citer ici l?expos� des motifs�: "Au regard de l?ambition de r�aliser l?extension et la modernisation de la gare du Nord, premi�re gare europ�enne, je vous propose de donner un avis favorable � l?�tude d?impact environnemental de ce projet de construction". Pour �tre complet, cet avis a �t� assorti de trois r�serves. J?avais moi-m�me alert� sur la n�cessit� de mieux ins�rer le projet dans le quartier, de l?ouvrir davantage c�t� nord, vers le 18e�arrondissement, et d?accorder une attention particuli�re � l?entretien de la voirie, � la propret� et � la diversit� commerciale.

Vous insistiez sur un bilan environnemental globalement neutre et positif sur plusieurs aspects et c?est au nom de l?int�r�t g�n�ral que nous avons suivi votre recommandation. Mardi matin, l?adjoint en charge du dossier et la maire du 10e arrondissement annoncent qu?ils entendent bloquer le projet. Surprise. L?int�r�t g�n�ral aurait-il disparu pour laisser place � un autre int�r�t plus �lectoraliste�? Chacun l?a compris, les revirements se multiplient ces derni�res semaines � mesure que les �lections approchent. C?est d�sormais une v�ritable liste � la Pr�vert. Il y a eu la police municipale apr�s qu?un sondage a montr� que les Parisiens l?attendaient, la suspension du projet de b�tonisation de M�nilmontant au lendemain des �lections europ�ennes - et c?est heureux - l?interdiction d?Airbnb dans le centre de Paris, apr�s avoir �crit le contraire dans votre livre sorti il y a quelques jours. Derni�re en date�: la d�l�gation de la comp�tence de la propret� aux mairies d?arrondissement, � laquelle vous n?�tiez pourtant pas favorable, l� aussi apr�s la sortie d?un sondage montrant qu?il s?agissait de la pr�occupation num�ro�1 des Parisiens.

Vous annoncez, Madame la Maire, vous renoncez, mais vous ne gouvernez pas. D�sormais, c?est la cr�dibilit� de la Ville en tant que partenaire pour conduire les grands projets de transformation, qui est largement entam�e. Alors, je ne sais pas � qui doit s?adresser ma question�: � la Maire, qui est cens�e gouverner jusqu?en mars�2020 et qui avait une position claire jusqu?� pr�sent, ou � la candidate qui annonce le contraire de ce qu?elle a elle-m�me port� pendant cinq ans�?

Mme�LA MAIRE DE PARIS. - Merci. Monsieur BELLIARD, pour le groupe Ecologiste de Paris.

M.�David BELLIARD. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, le 10�juillet dernier, c?est ici m�me, au terme d?�changes houleux, que vous faisiez approuver le projet de d�lib�ration DU�80 qui validait le projet d?am�nagement de la gare du Nord. Par la voix de mon coll�gue J�r�me GLEIZES, nous avions exprim�, � l?�poque, notre incompr�hension que ce projet de d�lib�ration soit pr�sent� � ce Conseil au vu, notamment, de la s�v�rit� de l?avis rendu par la Commission d�partementale d?am�nagement commercial 10�jours avant.

Vous imaginez quelle surprise fut la n�tre de d�couvrir, au gr� d?une tribune puis de diff�rents articles de presse, que d�sormais, vous et votre adjoint, qui aviez pourtant d�fendu mordicus le DU�80, vous ne soutenez plus le projet de la gare du Nord, avec ce titre th��tral�: "Le torchon br�le entre la S.N.C.F. et la Ville de Paris". Alors, bien s�r, nous sommes heureux de voir que vous avez chang� d?avis et que vous vous �tes ralli�s � nos arguments. Mais un certain nombre de questions se posent. Maintenant, comment comptez-vous mettre en coh�rence vos nouvelles positions et le vote du projet en Conseil de Paris�? Autrement dit, comment allez-vous faire pour annuler la d�lib�ration DU�80�? Et plus important encore, comment comptez-vous peser sur la d�cision qui sera rendue, le 10�octobre prochain, par la Commission nationale d?am�nagement commercial sur le projet "gare du Nord"�?

Plus largement, une question se pose�: quelle conclusion devons-nous tirer de ce soudain changement de cap�? A qui devons-nous nous fier�: � la d�lib�ration vot�e au dernier Conseil ou aux d�clarations dans les m�dias�? Est-ce le signe ou le fr�missement d?un v�ritable infl�chissement de la politique urbanistique qui a �t� men�e jusqu?alors�?

Vous nous voyez ravis, Madame la Maire, de ce revirement, s?il peut permettre au projet monstrueux de la gare du Nord d?�tre annul�.

Enfin, toutefois, une derni�re question�: peut-on s?attendre � ce m�me type de changement ou de revirement pour les autres projets qui impliquent la S.N.C.F. ou ses filiales, pr�vus, par exemple, sur les gares de Montparnasse et d?Austerlitz - qui pr�voient, l� aussi, une augmentation substantielle des surfaces commerciales - et sur les Z.A.C. "Bercy-Charenton" et "Paris Nord-Est"�? Je vous remercie.

Mme�LA MAIRE DE PARIS. - Merci. Derni�re question sur ce sujet d�pos� par le groupe Communiste - Front de Gauche. Monsieur Didier LE RESTE.

M.�Didier LE RESTE. - Madame la Maire, Monsieur le Pr�fet, chers coll�gues, au mois de juillet�2018, nous avons appris, par voie de presse, le lancement du projet "gare du Nord 2024" annonc� par la direction de la S.N.C.F. en pr�sence de la Maire de Paris et du 10e�arrondissement. D�s lors, nous avions exprim� notre opposition sur le fond de ce projet qui nous semblait engag� sur de mauvais rails.

Pour rappel, le projet "gare du Nord 2024" pr�voit de tripler la taille et de multiplier par cinq les services et les espaces commerciaux, tout en augmentant tr�s peu l?espace et les structures li�es aux activit�s ferroviaires. Surtout, il est pr�vu que la S.N.C.F. ne garde que 34�% des parts. C?est Auchan, � travers sa filiale Ceetrus, rebaptis�e "Stationord", qui a vocation � devenir actionnaire majoritaire de la gare. Le montage financier laissait donc appara�tre que le ver �tait dans le fruit, et que ce qui se pr�parait �tait, � terme, une v�ritable privatisation de la gare, contraire � l?int�r�t g�n�ral.

Les gares sont des lieux de passage, de rencontre, qui doivent permettre la circulation et la multi-modalit�, l?offre de services li�e aux transports, aux voyageurs et aux voyageuses, sans que ceux-ci ne soient sollicit�s pour consommer toujours davantage. Nous nous opposons au fait que les grandes enseignes commerciales puissent remodeler Paris et en faire la capitale de l?hyperconsommation. Les Parisiens ont besoin d?une vraie gare, pas d?un centre commercial g�r� par Auchan pour �tre une vitrine de la "start-up Nation" lors des J.O. de 2024. C?est pour cela que nous avons vot� contre le projet de d�lib�ration pr�sent� lors du Conseil de Paris de juillet dernier sur le dossier comprenant l?�tude d?impact environnemental et la demande de permis de construire dans le cadre de la consultation pr�alable des collectivit�s.

Nous nous r�jouissons donc qu?Alexandra CORDEBARD, Madame la maire du 10e�arrondissement, et Jean-Louis MISSIKA, l?adjoint en charge de l?urbanisme, estiment aujourd?hui que la gare doit �tre enti�rement consacr�e � l?accueil et au confort des voyageurs, et que le projet "gare du Nord 2024" doit �tre revu de fa�on substantielle � l?instar, entre autres, de ce qui a �t� demand� en septembre dernier par un collectif d?architectes. Signalons que, ce matin, r�unies en s�ance pl�ni�re du conseil social et �conomique de S.N.C.F. R�seau, les organisations syndicales de la S.N.C.F. ont toutes demand� l?arr�t du projet. Comme le disait notre camarade Henri Krasucki�: "Nous avons souvent tort d?avoir raison trop t�t".

Alors que la majorit� municipale parisienne est engag�e � c�t� d?autres forces dans la mobilisation contre la privatisation d?A.D.P., il est coh�rent que nous refusions collectivement que la plus grande gare de France soit privatis�e. Les �lus parisiens ont leur mot � dire pour d�fendre le maintien dans le giron public de la gare du Nord, premi�re gare de France et d?Europe, avec plus de 200�millions de voyageurs par an. Tout en restant oppos�s sur le fond du dossier, nous avons formul� de nombreuses propositions pour am�liorer le fonctionnement interne de la gare et pour d�senclaver son environnement. Entre autres, nous proposons de d�velopper les services ferroviaires � l?intention des usagers, de d�velopper la pr�sence d?autres services publics au sein de la gare, comme la pr�sence d?un bureau de poste, et d?am�nager la partie nord de la gare, permettant une meilleure circulation pi�tonne entre la gare du Nord et le boulevard de la Chapelle.

Nous vous demandons, Madame la Maire, quelle est la prochaine �tape. Pouvons-nous travailler ensemble une proposition alternative d?am�nagement de la gare du Nord plus sobre, qui respecte et r�ponde aux besoins des usagers, des personnels et des riverains�?

Mme�LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur le conseiller. Je vais donner la parole, tout d?abord, � Mme�Alexandra CORDEBARD, maire du 10e�arrondissement, puis � Jean-Louis MISSIKA, pour vous r�pondre.

Mme�Alexandra CORDEBARD, maire du 10e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Tout d?abord, en deux mots, un court historique. Le projet "gare du Nord", tel qu?il a �t� pr�sent� devant les Parisiens il y a un an, n?a pas cinq ans, mais bien deux ans. C?est ce choix que fait la S.N.C.F., d?ailleurs, contre notre avis, � Jean-Louis MISSIKA et � moi-m�me, d?un projet tel que vous l?avez vu en juillet�2018.

En responsabilit� sur toute la s�quence entre 2018 et maintenant, nous avons inlassablement, avec Jean-Louis MISSIKA, tent�, dans la discussion, dans un dialogue d?ailleurs muscl�, de convaincre les porteurs du projet qu?en l?�tat, il ne convenait pas. J?irai imm�diatement sur la partie qui est la mienne, comme maire du 10e�arrondissement�: il ne s?int�grait pas dans le paysage du 10e arrondissement, ou, plus exactement, du Nord-Est parisien, qu?il grevait l?avenir sur�30 ou 50�ans sur nos capacit�s de construire, comme nous en avons besoin un �co-quartier dans le Nord-Est parisien. Il �tait trop dense. Inlassablement, nous leur avons demand� de le d�densifier. Il �tait tout � fait "anti-�colo" puisqu?il engageait une surface commerciale beaucoup trop importante, refusait absolument tout transport par rail, et engageait donc des dizaines et des dizaines de camions suppl�mentaires, sans parler de la phase de travaux. Il encombrait l?espace en nous interdisant et en nous emp�chant de le r�am�nager. Nous avons discut� jusqu?au bout. Nous avons d?ailleurs obtenu un certain nombre d?amendements du projet qui nous donnaient l?espoir de pouvoir l'infl�chir. Nous sommes all�s au bout de l?exercice.

Je dirais, en conclusion, et je vais laisser Jean-Louis MISSIKA poursuivre�: les quartiers populaires nord de Paris m�ritent mieux que ce projet en l?�tat. Pour autant, la gare du Nord a absolument besoin de se r�am�nager pour pouvoir accueillir les 900.000�voyageurs attendus en 2030. Il convient donc, comme le disait ce matin au S�nat le futur directeur de la S.N.C.F., de se remettre autour de la table, de trouver un espace de consensus pour faire de ce projet de r�am�nagement celui que les quartiers populaires de Paris m�ritent.

Mme�LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Madame la Maire. Je donne la parole � l?excellent Jean-Louis MISSIKA.

M.�Jean-Louis MISSIKA, adjoint. - Merci.

Merci, Madame la Maire, Monsieur le Pr�fet. Merci beaucoup.

J?aurais vraiment aim� et pr�f�r� que les questions portent sur le fond des arguments que nous avan�ons, Alexandra et moi, dans cette fameuse tribune du "Monde". Malheureusement, les questions sont des questions de pure forme, � savoir�: est-ce qu?il s?agit d?un revirement ou est-ce qu?il ne s?agit pas d?un revirement�? Quel est le statut exact�?

Mme�LA MAIRE DE PARIS. - Si vous n?�coutez pas, vous n?aurez pas la r�ponse. Mais peut-�tre que la r�ponse ne vous int�resse pas�?

M.�Jean-Louis MISSIKA, adjoint. - Quel est le statut exact de la d�lib�ration qui a �t� vot�e au mois de juillet�?

Je voudrais �galement rappeler que cette tribune avait pour principale raison, en termes de date de sortie, d?expliquer pourquoi nous refusions d?accompagner la S.N.C.F. devant la C.N.A.C. pour d�fendre le projet commercial, comme nous avions refus� de voter en faveur de ce projet lors de la r�union de la C.D.A.C. Ce qui explique le refus de vote de la Ville de Paris, explique pourquoi la C.D.A.C. a retoqu� le projet et pourquoi le projet va passer devant la C.N.A.C.

Je vais essayer de rappeler certains �l�ments du d�roulement de ce projet, parce que je pense que, quand m�me, il y a des �l�ments � mettre en avant. Tout d?abord, nous demandons, et je crois que ce point de vue est partag� par tous les membres de ce Conseil, nous demandons tous la r�novation de la gare du Nord depuis longtemps, car sa situation est inacceptable en termes de s�curit�, de propret�, de congestion. Toute la question qui se pose est�: comment s?op�re cette modernisation�?

La S.N.C.F. a lanc� un appel d?offres pour choisir un op�rateur priv� qui devienne majoritaire dans une SEMOP, soci�t� d?�conomie mixte � op�ration unique. La Ville de Paris - je voudrais rappeler ce point parce qu?il est essentiel - n?a pas eu son mot � dire sur le cahier des charges, soit l?�quation �conomique et urbaine du projet. La S.N.C.F. a choisi le projet port� par Ceetrus, qui �tait le plus int�ressant financi�rement. Le crit�re essentiel de ce choix a �t� un crit�re financier.

Je voudrais rappeler �galement qu?il s?agit d?un projet qui rel�ve d?un permis de l?Etat, et non pas d?un permis de construire de la Ville de Paris. Et donc, � partir de l�, nous sommes entr�s dans une phase de n�gociation avec S.N.C.F. et Ceetrus. Nos demandes sont les m�mes depuis le d�but. Elles ont �t� relay�es, aussi bien par Alexandra CORDEBARD que par moi, dans le cadre de r�unions de n�gociation comme dans le cadre des r�unions publiques. Elles concernent les �l�ments suivants�: augmenter la taille de la v�lo-station�; am�liorer la station bus et la circulation des bus�; assurer une bonne intermodalit�; �viter l?engorgement du parvis et des rues alentour�; d�densifier le projet en enlevant notamment des commerces et des bureaux�; prot�ger le patrimoine aussi bien ancien, c?est-�-dire la halle d?Hittorff, que le patrimoine moderne, c?est-�-dire la halle de Duthilleul�; limiter les d�molitions�; limiter les travaux�; avoir des commerces responsables�; assurer une v�ritable concertation avec les riverains et les voyageurs. On retrouve ces demandes � diff�rents moments du projet�: dans un v?u vot� au Conseil de Paris de d�cembre�2018�; dans un courrier adress� par le directeur de cabinet de la Maire � la pr�sidente de la SEMOP de f�vrier�2019 - je tiens ce courrier � votre disposition�; dans les demandes r�p�t�es que nous avons faites � la S.N.C.F.�; enfin, je l?ai d�j� �voqu�, dans l?abstention de la Ville de Paris lors du passage en C.D.A.C. de ce projet. Alors, oui, nous avons obtenu des avanc�es lors de ces n�gociations, mais de mani�re insuffisante, et nous sommes all�s au bout de ce processus. Je dois dire que j?ai �t� vraiment tr�s surpris par les interventions de Julien BARGETON et de David BELLIARD, parce que j?ai vraiment l?impression qu?un article de journal a plus d?impact qu?une d�claration au Conseil de Paris. C?est peut-�tre, d?ailleurs, un signe du d�clin?

Mme�LA MAIRE DE PARIS. - Monsieur MISSIKA...

M.�Jean-Louis MISSIKA, adjoint. - Est-ce que vous pouvez me laisser finir�?

Mme�LA MAIRE DE PARIS. - Monsieur MISSIKA?

M.�Jean-Louis MISSIKA, adjoint. - C?est peut-�tre un signe du d�clin de la d�mocratie, parce que le 10�juillet, dans cette salle - �coutez bien, Monsieur BARGETON�! - dans cette salle, le 10�juillet, je ne disais pas autre chose que ce qu?il y a �crit dans la tribune du "Monde".

Si vous me le permettez, je d�teste l?autocitation, mais l�, je vais faire de l?autocitation parce que je vais vous citer ce que je disais le 10�juillet�: "C?est un dossier difficile, peut-�tre le plus difficile que j?ai eu � traiter de toute la mandature, tout simplement parce que la Ville de Paris, dans cette affaire, n?a pas la main. Nous devons choisir entre diff�rentes postures. On peut choisir, et je la comprends tr�s bien, la position de principe qui a �t� d�fendue par un certain nombre d?orateurs�: soit nous nous opposons � ce projet et nous brisons le dialogue, mais il faut avoir � l?esprit que nous n?avons pas la possibilit� de l?emp�cher et de l?amender parce qu?il rel�ve d?une d�cision de la S.N.C.F. et d?un permis Etat�; soit nous essayons de l?am�liorer, de n�gocier avec la S.N.C.F, d?obtenir des avanc�es pour la Ville et pour les riverains. Moi, j?opte pour cette seconde solution et j?invite cette Assembl�e � le faire".

Deuxi�me citation�: "Il est tr�s clair dans mon esprit que ce projet doit �voluer. Sa densit�, sa programmation commerciale, les flux g�n�r�s et leur typologie, la gestion de l?intermodalit�, la gestion du chantier, ne sont pas, � ce jour, satisfaisants et nous manquons de garantie".

Est-ce que vraiment vous consid�rez, cher Julien BARGETON, que c?est une approbation d?un projet que de dire cela lors de la pr�sentation du rapport de la commission d?enqu�te�?

J?ajoutais�: "En ce qui concerne la prise en compte de l?intermodalit�, je voudrais insister sur ce point�: pour le moment, la situation ne fonctionne pas du tout". C?est ce que je disais le 10�juillet. D?accord�?

Pour toutes ces raisons, il ne vous a pas �chapp� que les repr�sentants de l?Ex�cutif municipal se sont abstenus lors de la C.D.A.C., qui a donc, de ce fait, donn� un avis n�gatif � cause du vote des associations.

Je continue � citer mon intervention de l?�poque�: "Nous souhaitons aujourd?hui que tous les �l�ments soulign�s par les riverains, et ils ont �t� nombreux, et par les repr�sentants des usagers de la S.N.C.F. soient n�goci�s avec le porteur de projets. Et j?ajoutais�: "Le dialogue avec Gares & Connexions continue. Je tiens � votre disposition un courrier de son directeur g�n�ral qui va plus loin que le protocole, notamment en diminuant la surface commerciale de 1.000�m�tres carr�s". Et je disais�: "C?est un bon d�but". Pour moi, la n�gociation n?�tait absolument pas termin�e. Donc, quand je dis en juillet que c?est un bon d�but, cela veut clairement dire que la n�gociation doit se poursuivre.

J?ajoute, en ce qui concerne le fameux vote du 10�juillet, que�: "L?avis du Conseil de Paris sur cette �tude d?impact est purement consultatif. Il conditionne la possibilit� d?une poursuite de dialogue et surtout, qu?il est amend� par des r�serves" - excusez-moi, Monsieur BOURNAZEL - des r�serves extr�mement importantes. "Des r�serves sur le respect des ambitions environnementales du projet, sur la qualit� de l?am�nagement des espaces accessibles au public et � la gestion des flux de desserte, et sur la gestion de la phase chantier".

Je sais bien que nous votons �norm�ment de projets de d�lib�ration dans ce Conseil et que l?on n?est pas oblig� de les lire tous dans le d�tail, mais enfin, dire que nous avons approuv� le projet de la gare du Nord alors m�me que j?ai fait cette d�claration, d?une part, et que l?approbation est assortie de r�serves extr�mement importantes sur les questions environnementales, les questions de gestion de chantier et les questions des flux, qui est pour moi la question essentielle, cela me para�t une pr�sentation peut-�tre un peu tendancieuse de ce vote.

On retrouve exactement les m�mes r�serves dans l?avis de la C.D.A.C. qui souligne que le projet propose une surface commerciale surdimensionn�e, que le projet est �tanche au regard de l?insertion urbaine, qu?il pourrait porter atteinte au tissu commercial environnant, que les co�ts indirects support�s par la collectivit� demeureront importants. Excusez-moi du peu, mais dire que ce projet est approuv� par tout le monde et que tout le monde est content et ravi, me para�t quand m�me un tout petit peu excessif.

Alors, qu?est-ce que repr�sente la tribune que nous avons sign�e�? Nous avons pouss� les n�gociations au maximum sur la base de ces r�serves, exig� des contreparties pour la Ville de Paris, notamment via un projet urbain partenarial, obtenu une baisse des surfaces. Ce que nous constatons, c?est qu?aujourd?hui, le compte n?y est pas. C?est pourquoi nous avons publi�, avec Alexandra, cette tribune, qui est une autre �tape, certes plus muscl�e, mais une autre �tape du processus de n�gociation. Nous consid�rons que les r�serves vot�es par le Conseil de Paris et soulign�es par la C.D.A.C. ne sont aujourd?hui pas satisfaites. Il est clair que nous devons obtenir davantage. 1.000�m�tres carr�s de r�duction des surfaces commerciales, c?est largement insuffisant par rapport aux probl�mes que pose ce projet. Nous ne pouvons pas accepter le projet tel quel. Ajouter 88.000�m�tres carr�s de surface � cet endroit, dans un quartier d�j� dense et sujet � des conflits d?usage, n?est tout simplement pas raisonnable.

A-t-on vraiment besoin � cet endroit-l� d?un centre commercial, de bureaux, d?une salle de spectacle, d?une piste de trail�? Bien s�r qu?il faut augmenter les espaces pour les voyageurs. Mais pourquoi ajouter des flux non n�cessaires dans un espace qui est d�j� confectionn�? La pr�sence de ces espaces s?explique par le montage �conomique du projet, pas par leur int�r�t urbain. Nous ne pouvons pas accepter que les riverains de la gare du Nord subissent autant de travaux et de densification pour une seule raison financi�re. C?est pourquoi nous avons propos� un financement public du projet. Si l?Etat, la R�gion, la Ville et la M�tropole se mettent autour de la table et cofinancent avec le priv� un projet raisonnable, nous pouvons aboutir � un meilleur projet faisable dans des d�lais plus courts. Je crois qu?il faut se concentrer?

Mme�LA MAIRE DE PARIS. - S?il vous pla�t�!

M.�Jean-Louis MISSIKA, adjoint. - Je crois qu?il faut se concentrer sur l?essentiel.

Mme�LA MAIRE DE PARIS. - On parle d?un sujet important. Ecoutez, enfin�!

M.�Jean-Louis MISSIKA, adjoint. - Il faut se concentrer sur les services n�cessaires aux voyageurs et aux riverains, et il faut respecter le patrimoine de cette gare. Si l?on conserve la halle Duthilleul et que l?on construit moins, le co�t de l?op�ration peut �tre diminu� et ses d�lais �galement. Les plus grands architectes fran�ais, cela a �t� rappel�, se sont exprim�s sur le sujet et ont expliqu� en quoi ce projet �tait irrespectueux du patrimoine de la gare et d�raisonnable. J?ajoute que le d�lai que l?on nous donne comme �tant celui des Jeux olympiques - la plupart des sp�cialistes, y compris d?ailleurs � la S.N.C.F., mais ils le disent, bien s�r, � mots couverts - ne pourra pas �tre tenu. Un tel projet donnera lieu n�cessairement � des recours. Construire 90.000�m�tres carr�s en 3�ans � cet endroit-l� pr�cis�ment est irr�aliste. C?est ce que nous confirment les sp�cialistes. Pourquoi, alors, ne pas se donner le temps d?am�liorer un tel projet alors m�me que ce projet, celui dont nous parlons, ne sera pas pr�t pour les Jeux olympiques�?

Tout comme en juillet dernier, j?invite donc � poursuivre la n�gociation avec la S.N.C.F. et � renforcer la pression des �lus parisiens pour que ce projet soit revu et repens� dans l?int�r�t des voyageurs et des riverains, qu?il y ait moins de commerces, moins de bureaux, plus d?intermodalit�, plus d?espace et de confort pour les voyageurs, plus d?ouverture sur le quartier et sur la ville. Bref, faire une vraie gare au service de l?int�r�t g�n�ral, un commun urbain au service de tous et de toutes.

Je voudrais ajouter une chose. J?ai lu avec stupeur l?interview de Mme�P�CRESSE ce matin dans "Le Monde". Consid�rer qu?un commun urbain, qu?un service d?int�r�t g�n�ral doit �tre financ� � 100�% par le secteur priv�, sans financement public, est une vision dangereuse. Je ne la partage pas et la Maire de Paris ne la partage pas. Je vous remercie.

Mme�LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup pour vos excellentes r�ponses.

Avant de redonner la parole aux orateurs, je voudrais ajouter quelques points.

D?abord, le projet de la r�novation de la gare du Nord est un projet que nous portons depuis tr�s longtemps, puisque la gare du Nord, telle qu?elle est aujourd?hui, ne convient pas au confort des voyageurs, qu?il y a des questions de gestion de l?espace public autour de la gare et dans la gare, qui, depuis longtemps, font probl�me. Ce sujet a �t� �voqu� avec l?ancien pr�sident de la S.N.C.F. d�s mon �lection. Et d?ailleurs, un premier projet, pr�sent� lors d?une conf�rence de presse par la S.N.C.F., montrait un projet de gare du Nord, sur lequel nous avions d�cid� d?avancer ensemble avec la S.N.C.F. C?�tait en 2014, 2015. Ce projet avait pour architecte Jean-Michel WILMOTTE. Il avait �t� pr�sent� lors d?une conf�rence de presse qui avait r�uni une bonne centaine de journalistes, dans une op�ration extr�mement forte de communication de la S.N.C.F. Et puis, un an et demi apr�s, ce projet a �t� abandonn� par la S.N.C.F. qui a consid�r� qu?il fallait que le projet soit beaucoup plus rentable et quasiment autofinanc� par la vente de charges fonci�res au priv�. Et donc, ils sont revenus nous voir quelques ann�es plus tard avec un nouveau projet.

Nous savions, cela a �t� dit excellemment par Jean-Louis MISSIKA et par Alexandra CORDEBARD, que nous n?�tions pas du tout dans un projet de la Ville, mais quand m�me, un projet o� la Ville, puisque c?est l� que cela s?ins�re, doit �tre partenaire et doit accompagner. D�s le d�but, nous avons dit�: "Attention, la recherche d?un mod�le �conomique et d?un financement qui fait une part tr�s belle aux commerces pour financer la part de service public - puisqu?une gare, c?est d?abord un service public - cela ne nous convient pas s?il y a un d�s�quilibre". Nous l?avons dit d�s le d�but. D�s le d�but, nous avons demand� que la dimension des commerces et des bureaux ne soit pas une dimension qui nuise � ce qu?est ce quartier, parce que nous nous ins�rons dans un tissu faubourien. Nous avons donc fait part de ces r�serves.

Nous sommes des �lus responsables. Nous avons accompagn� ce travail. Dans le projet qui a �t� retenu in fine, il y a des choses extr�mement int�ressantes et positives, mais il y a cette dimension de cr�ation d?un centre commercial dans le 10e arrondissement, quasiment � la place de la gare du Nord, qui n?est pas acceptable. Nous sommes dans notre r�le lorsque nous, les �lus parisiens, nous portons ce que sont les int�r�ts des Parisiens. Nous sommes aussi dans notre r�le quand nous dialoguons et que nous essayons de ne pas tendre la situation, parce que nous devons �tre partenaires d?une grande institution comme la S.N.C.F. Parce que la S.N.C.F. est propri�taire de terrains dans Paris. Et d?ailleurs, nous travaillons avec elle et nous arrivons en g�n�ral � nous mettre d?accord sur la nature des terrains, sur leur �volution, en tenant compte du mod�le �conomique, �videmment, dans lequel une part de priv� doit intervenir pour soulager un peu la puissance publique.

Mais en tant que Maire de Paris, je ne peux pas accepter que l?on me dise�: "Parce que c?est un terrain S.N.C.F., il faut en accepter toutes les conditions". Souvenez-vous lorsque nous avons eu � d�battre d?un autre sujet avec une autre institution, ch�re � nos c?urs, l?A.P.-H.P. Souvenez-vous quand nous avons eu � d�battre. C?�tait la mandature pr�c�dente. Il nous �tait demand� de faire du si�ge de l?avenue Victoria et de l?H�tel-Dieu un h�tel 5 �toiles. On nous disait�: "C?est normal, il faut que vous acceptiez parce que c?est cet argent qui va permettre de financer la r�novation hospitali�re pour Paris, et ce sera b�n�fique aux Parisiens". Mais nous avons dit�: "Nous sommes pr�ts, bien s�r, � accompagner". Ce que nous avons fait. Et nous sommes tomb�s d?accord avec l?A.P.-H.P. sur un tr�s beau projet pour l?H�tel-Dieu. Nous avons pu avancer avec l?A.P.-H.P. parce que nous savons tenir compte de l?int�r�t des Parisiens, tout en tenant compte de la n�cessit� d?un mod�le �conomique pour permettre � ces grandes institutions d?y trouver leur compte. Mais l�, le compte n?y est pas pour les Parisiens. Et donc, on va reprendre le travail.

Enfin, parce que c?est important, et cela a �t� tr�s bien dit par Jean-Louis MISSIKA, le projet tel qu?il est propos� aujourd?hui a �t� rejet� en Commission d�partementale du commerce, parce que nous ne pouvions pas accepter. Imaginer que la Maire de Paris, la maire du 9e�arrondissement, mon adjoint � l?urbanisme, mon adjointe charg�e du commerce, nous acceptions, parce que l?on est en train de faire une nouvelle gare du Nord, un centre commercial au milieu de la gare du Nord. Qu?est-ce que l?on aurait dit�? A juste titre, que l?on ne respectait pas l?int�r�t des Parisiens. Moi, je suis l� pour repr�senter les Parisiens, y compris face � des institutions qui peuvent avoir �videmment leur logique, un mod�le �conomique dans lequel la part du public est peu importante. Mais notre r�le � nous, les �lus de Paris, c?est de porter les int�r�ts de notre ville et les int�r�ts des Parisiens. Alors, nous allons continuer � travailler, continuer � avancer. Je crois que les choses ont �t� tr�s clairement dites sur les positions qui ont �t� les n�tres depuis le d�but. Je suis plut�t fi�re de pouvoir accompagner dans cette r�flexion la S.N.C.F. D?ailleurs, je pense que le pr�sident de la S.N.C.F. est sensible au fait que nous devons reprendre un dialogue qui n?entrave pas ses int�r�ts, mais qui respecte les n�tres. Je vous remercie. Je donne la parole � M.�BARGETON, d?abord.

M.�Julien BARGETON. - Vous ne m?avez pas convaincu. Ce revirement se fait dans l?int�r�t seul de la majorit�. C?est parce qu?il y avait un v?u de "G�n�ration.s" - vous n?en avez pas parl�, Monsieur MISSIKA - sur lequel vous n?�tiez pas s�r d?avoir la majorit�, que vous avez sorti cette tribune. Cher Jean-Louis MISSIKA, n?inversez pas les choses. C?est vous qui, par une tribune, suspendez un vote. Ce n?est pas nous qui avons publi� une tribune dans le journal. C?est vous qui corrigez, par la presse, ce que vous nous avez fait voter, en insistant d?ailleurs lourdement, y compris via vos �quipes, pour que nous votions en juillet. C?est la r�alit�. Je l?ai v�cue. C?est l?int�r�t de la majorit� qui fait que vous changez de position. Vous ne nous r�pondez pas sur le fait de savoir s?il faudra un nouveau projet de d�lib�ration, et quand. Vous ne nous r�pondez pas sur le fait de savoir combien cela va co�ter. Vous dites�: "Il y a co-financement". Combien�? Quand�? Vous dites que, de toute fa�on, on ne tiendrait pas les d�lais de 2024. Mais alors, c?est quand votre projet�? Qu?y a-t-il dans votre projet�? On voit tr�s bien que tout cela est une d�cision prise � la l�g�re dans l?int�r�t d?une majorit� brinquebalante. Ce sera effectivement aux Parisiens - l�, nous sommes d?accord - que nous repr�sentons, d?en juger.

Mme�LA MAIRE DE PARIS. - La parole est � M.�BELLIARD, s?il le souhaite. Ah non, pardon. Monsieur BOURNAZEL, d?abord. Pardonnez-moi. Monsieur BOURNAZEL, l?excellent M.�BOURNAZEL.

M.�Pierre-Yves BOURNAZEL. - Merci, Madame la Maire. Je n?oublierai pas.

Madame la Maire, simplement, il y a eu des revirements sur la police municipale, revirement sur la b�tonisation du stade M�nilmontant, revirement sur la d�concentration des pouvoirs en mati�re de nettoiement, revirements heureux puisque ce sont les id�es que nous portions. Et puis, l�, il y a un nouveau revirement. Au fond, avec vous, il faut comprendre la chose suivante. Nous avions pr�sent� et vot� ce projet, mais nous �tions contre. Au fond, avec vous, "pour" veut dire "contre" et "contre" veut dire "pour". Comprenne qui pourra. Gouvernance hasardeuse, Madame la Maire, efficacit� malheureuse. Ce sont les Parisiens qui vont encore malheureusement trinquer.

M. MISSIKA nous dit�: "Non, mais c?est la commercialisation. Il y a exc�s de commercialisation". Alors, allons au fond du sujet, Monsieur MISSIKA. C?est tr�s int�ressant. Qui a permis effectivement � Unibail d?avoir le plus grand centre commercial de centre-ville d?Europe, si ce n?est pas votre majorit�? Qui a commercialis�? Qui a voulu?

Non, non, Jacques Chirac. Pr�c�dente mandature�: Mme HIDALGO �tait adjointe en charge de l?urbanisme. Qui a permis � Unibail de commercialiser les Halles, qui est aujourd?hui le plus grand centre commercial de centre-ville d?Europe�? C?est vous. Qui a voulu commercialiser, il y a quelques semaines, l?ensemble des b�timents de la Petite Ceinture, mais vous avez finalement recul�? C?est vous, Monsieur MISSIKA. Qui a port� le projet de tour Triangle�? C?est bien vous, Madame HIDALGO, et M.�MISSIKA. C?est la r�alit�.

Mme�LA MAIRE DE PARIS. - Avec vous aussi, Monsieur GOUJON, au d�but. Rappelez-vous.

M.�Pierre-Yves BOURNAZEL. - Enfin, je voudrais dire qu?il y a un sujet qui n?a pas �t� �voqu�, mais est important. Les habitants de ce quartier, comme celles et ceux qui viennent par la gare du Nord, que ce soit pour la vie quotidienne des Parisiens ou l?attractivit� et l?image de Paris, nous disent que, malheureusement, ce quartier n?est pas suffisamment entretenu. Salet� des rues, probl�mes de s�curit�, probl�mes de congestion de l?espace public?

Mme�LA MAIRE DE PARIS. - L�, vous avez d�pass� votre temps de parole.

M.�Pierre-Yves BOURNAZEL. - Probl�mes de diversit� commerciale, manque d?espaces verts et manque d?�quipements de proximit�.

Mme�LA MAIRE DE PARIS. - Merci.

M.�Pierre-Yves BOURNAZEL. - L�, vous avez l?enti�re responsabilit�, et vous n?avez pas pos� les actes n�cessaires.

Mme�LA MAIRE DE PARIS. - Monsieur BOURNAZEL, merci. David BELLIARD, puis Didier LE RESTE.

M.�David BELLIARD. - Vous n?avez pas dit "excellent", mais je sais que vous le pensez.

Mme�LA MAIRE DE PARIS. - L?excellent David BELLIARD�!

M.�David BELLIARD. - Merci, Madame la Maire.

Sur le fond, vous avez raison de rappeler que nous sommes d?accord sur la n�cessit� de r�novation de la gare du Nord, et que, oui, nous ne sommes d?accord ni sur le projet de la S.N.C.F., ni sur la philosophie de rentabiliser ou d?ultra-rentabiliser les gares. D?ailleurs, cela pose une question sur votre position, notamment sur les projets de la gare Montparnasse et de la gare d?Austerlitz. Notre divergence repose sur votre strat�gie. Car, la r�alit�, c?est que vous avez fait une d�lib�ration de soutien assortie, certes, de r�serves, contre notre position � l?�poque, et que deux mois plus tard, vous faites une tribune qui dit l?inverse du texte que vous avez d�fendu contre une partie de votre majorit�. En tant qu?�lue, en tant que membre de la majorit�, oui, cela pose un probl�me. La question de la coh�rence et de la sinc�rit� du vote est pour moi, je suis d�sol�, essentielle. Enfin, j?ai pos� un certain nombre d?autres questions dans la question d?actualit�, mais je serai tr�s heureux de lire votre prochaine tribune pour avoir les r�ponses. Je vous remercie.

Mme�LA MAIRE DE PARIS. - Merci. L?excellent Didier LE RESTE.

M.�Didier LE RESTE. - Merci, Madame la Maire. Apr�s cette s�quence, j?ai l?impression que l?on commence � remettre le train sur la bonne voie. Pour r�pondre � M.�MISSIKA, au nom du groupe Communiste, je n?ai pas fait de d�claration de pure forme. Je m?en tiens au fond. Je dis � M.�MISSIKA que nous avons des propositions pour am�liorer l?organisation interne de la gare du Nord ainsi que les am�nagements ext�rieurs dans un secteur tr�s contraint. J?ai m�me des propositions � faire � la S.N.C.F sur les financements pour qu?elle trouve en interne les sommes n�cessaires au financement de ce projet. Je ne suis pas surpris que M.�BARGETON d�fende le projet actuel, puisque j?ai bien compris qu?il d�fendait les int�r�ts du groupe Auchan, et nous, l?int�r�t g�n�ral. Ce projet pharaonique doit �tre arr�t�, car il ne correspond ni aux besoins des usagers, ni � ceux des riverains. Il faut se remettre autour de la table, tel que vous l?avez propos�.

Mme�LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur LE RESTE.

Septembre 2019
Débat
Conseil municipal
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