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M.�Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Nous passons donc au v?u n��100 relatif � l?exp�rimentation � Paris d?un territoire de l�galisation du cannabis.

La parole est � Mme�Laurence GOLDGRAB.

Mme�Laurence GOLDGRAB. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, par ce v?u, nous vous proposons d?interpeller l?Etat sur la question de l?exp�rimentation � Paris de la l�galisation du cannabis, afin de sortir de l?hypocrisie dans laquelle les politiques fran�aises se fourvoient depuis plus de 50�ans. Une hypocrisie, car aujourd?hui la France occupe le premier rang europ�en en mati�re de politique r�pressive contre le cannabis, mais elle occupe aussi le premier rang en mati�re de consommation en Europe, notamment chez les jeunes. Le bilan�: une r�pression co�teuse aux d�pens de la pr�vention, une consommation qui ne diminue pas, des trafics de drogue qui drainent des millions d?euros, financent d?autres r�seaux criminels et gangr�nent des quartiers entiers. Bref, un �chec.

Paris, comme de nombreux autres territoires, est particuli�rement concern�e par la question du cannabis et ses cons�quences, que sont les trafics de drogue et la criminalit� li�e, ainsi que la consommation des mineurs. D?o� notre volont� d?interpeller le Gouvernement pour lui proposer de faire de Paris un territoire test de la l�galisation, avec un encadrement tr�s strict. Une mesure qui demanderait de nombreux am�nagements, tel qu?un monopole de production et de la distribution, un contr�le de la qualit� des produits, une limite de la quantit� par acheteur, un justificatif de domicile pour se fournir, etc. Ce serait un dossier ambitieux qui aurait du sens si tous les territoires voisins qui souffrent aussi des trafics de drogue engageaient la m�me d�marche. La liste des signataires de la tribune de "L?Obs" du mois de juin prouve que de nombreux �lus politiques sont pour cette l�galisation, au-del� des clivages politiques. Je vais �courter mes explications, mais je voudrais dire simplement qu?il n?y a pas de preuve d?effet passerelle entre la consommation de cannabis vers les drogues dures. Les pays voisins qui ont l�galis� le cannabis ont vu les b�n�fices avec un encadrement strict. On observe une baisse de la consommation.

M.�Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - C?est vrai que vous parlez beaucoup, donc je vous demande de faire silence, d?autant que ce que dit Mme�GOLDGRAB est tr�s int�ressant.

Mme�Laurence GOLDGRAB. - Dans les pays voisins qui ont l�galis�, on a vu les b�n�fices avec un encadrement strict. On observe une baisse de la consommation chez les plus jeunes, qui sont aussi les plus fragiles face � ces produits et ces trafics. Prenons position. D�montrons qu?au niveau local, nous sommes pr�ts � cette n�cessaire �volution de la l�gislation pour lutter contre les trafics et faire baisser la consommation des mineurs, et investir massivement dans la pr�vention. Merci beaucoup.

M.�Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame la Pr�sidente. Pour r�pondre, je donne la parole � Mme�Anne SOUYRIS.

Mme�Anne SOUYRIS, adjointe. - Je suis d?accord avec vous, ch�re Laurence GOLDGRAB. Dans votre v?u, vous alertez sur les impasses de la politique prohibitionniste fran�aise concernant le cannabis et vous formulez le souhait que la Ville de Paris propose au Gouvernement de faire de Paris un territoire d?exp�rimentation de la l�galisation du cannabis r�cr�atif pour les personnes majeures, et son encadrement strict.

Je constate en tant qu?�cologiste, et vous excuserez cette l�g�re digression, que non seulement les mesures environnementales sont d�sormais port�es par la plupart des groupes dans cet h�micycle, et que, d�sormais, la d�p�nalisation des drogues douces fait �galement son chemin, et je m?en f�licite.

Ceci dit, je tiens � vous remercier pour cette question de l�galisation du cannabis r�cr�atif. Elle va permettre de rappeler quelques v�rit�s que vous avez commenc� � dire concernant la politique relative aux drogues. La prohibition est rarement judicieuse et efficace. Il vaut mieux s?appuyer sur la d�marche de sant� publique qu?est la r�duction des risques. A chaque fois, vous en avez donn� quelques chiffres. L?efficacit� n?est que dans ce versant-l�, jamais sur le versant de la prohibition. Je rappellerai quelques autres chiffres. Je vous rappelle qu?au sein de l?Union europ�enne, la France se distingue surtout par ses niveaux d?usage de cannabis �lev�s, en particulier parmi les jeunes. Cette singularit� perdure depuis les ann�es 2000. Les principaux produits psychoactifs consomm�s � l?adolescence sont l?alcool, le tabac et le cannabis, et � 17�ans, 4�jeunes sur 10 ont exp�riment� le cannabis. Il y a surtout la plus grande consommation r�guli�re de cannabis en France par les jeunes de toute l?Europe. Or, le cannabis sans pr�vention peut conduire � des probl�mes de sant� qui sont r�els, surtout chez les usagers jeunes. D?o� le fait d?avoir une exp�rimentation.

Pour toutes ces raisons, je suis d?accord pour �crire un courrier � la Ministre. Cependant, la d�cision de l?exp�rimentation ne relevant pas de notre comp�tence, je vous demanderai de retirer ce v?u.

M.�Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci pour toutes ces explications et cet �change.

Le v?u est-il maintenu, Madame GOLDGRAB�?

Mme�Laurence GOLDGRAB. - Je retire le v?u d�s lors que l?interpellation de l?Etat va �tre effectu�e par l?adjointe.

M.�Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Bien. Le v?u est donc retir�, mais la discussion n?est pas close.

Juillet 2019
Débat
Conseil municipal
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