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Annexe n° 3 - Avis citoyen sur la démocratie participative : "Comment favoriser l'engagement citoyen des Parisien-n-es ?"


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, nous nous r�unissons ce matin, et comme nous accueillons ici Gilberte KOPEL et Yassin IRA, qui sont deux citoyens ayant particip� � la Conf�rence citoyenne sur la participation � Paris. Le titre de cette conf�rence �tait "Comment favoriser l'engagement citoyen des Parisiens et des Parisiennes".

Nous nous retrouvons, non pas en formation de Conseil puisque le Conseil ne permet pas encore � des citoyens d'intervenir en formation de conseil, mais nous sommes en Conseil de Paris et nous accueillons des citoyens qui vont, dans un instant, rapporter sur cette Conf�rence de citoyens � laquelle ils ont particip�.

Je voudrais remercier les �lus matinaux quand m�me, 9�heures du matin, � Paris, au mois de juillet, �a le fait�! Et merci aux valeureux qui sont l�, aux valeureuses et valeureux qui sont l�. Merci aussi aux citoyens qui ont particip� � cette Conf�rence de citoyens qui sont dans les tribunes du public.

Je vais introduire rapidement avant de vous c�der tout de suite la parole.

Aujourd'hui, nous le savons �videmment, la participation citoyenne ne peut pas simplement se r�duire aux consultations �lectorales. Evidemment, que ces consultations �lectorales sont les moments forts de notre d�mocratie, le moment o� les citoyens choisissent les �lus pour les repr�senter dans les diff�rentes assembl�es. Mais �videmment qu'aujourd'hui, la participation citoyenne ne peut se limiter ou se r�sumer � ces grands moments que sont les grandes consultations d�mocratiques �lectorales.

L'id�e nous est venue, lors du grand d�bat sur lequel nous avons beaucoup travaill�. Avec Pauline V�RON, avec Patrick BLOCHE, qui est en charge de l'organisation du Conseil de Paris, et avec l'administration, et notamment les fonctionnaires qui s'occupent du Conseil de Paris, c'est-�-dire de cette instance de d�lib�ration, nous avons souhait� mettre en place un certain nombre d'initiatives pendant le grand d�bat, pendant la crise des Gilets jaunes, permettant de recueillir pas simplement l'avis, mais aussi les propositions des citoyens.

Pour nous, c'�tait assez naturel d'ouvrir nos portes, nos fen�tres, d'aller � la recherche de ces paroles citoyennes, avec une caravane reprenant dans les quartiers, je dirais presque � la vol�e, des expressions des Parisiennes et des Parisiens. C'�tait quelque chose de naturel que d'aller sur ce terrain parce que, depuis 2001, avec �videmment les Conseils de quartier, avec les diff�rentes formes de participation, de consultation citoyenne qu'il a pu y avoir � Paris, nous avons mis en place un dispositif qui donne la parole aux citoyens.

Je pense aux grands projets et aux petits projets d'am�nagement, d'�volution de nos quartiers, sur lesquels depuis longtemps, nous pratiquons la concertation, la consultation, avec des garants de ces concertations�; bref, nous avons une histoire, une habitude et une pratique.

Mais la demande de participation est de plus en plus forte, et on ne peut que la saluer et l'accompagner. Nous l'avons vue aussi, lorsque nous avons mis en place le budget participatif, un budget participatif loin d'�tre anecdotique, c'est le plus important au monde en termes de volume, environ 100�millions d'euros par an d�cid�s directement par les Parisiens. Cela nous a permis de voir, nous ici � la Ville, combien la participation des citoyens �tait quelque chose qui n'avait pas simplement du sens pour demander un avis, mais aussi pour porter des propositions et suivre leur ex�cution.

En fait, il y a eu un enrichissement, je crois, mutuel, de la Ville, des services de la Ville, des fonctionnaires de la Ville qui m'en parlent souvent en me disant�: le fait d'avoir eu � travailler sur des projets port�s par les citoyens, cela nous a oblig�s aussi � travailler autrement et � �tre aussi plus clairs dans nos pr�sentations sur le fonctionnement de la Ville. Et ce que beaucoup de citoyens nous ont dit, ayant particip� � ces budgets participatifs�: on comprend mieux le fonctionnement d'une ville comme la n�tre lorsqu'on met les mains dans le cambouis, lorsqu'on sait que tel projet a tel co�t, qu'il y a tels probl�mes techniques, qu'il faut lever avant de le r�aliser. Bref, il y a quelque chose de l'ordre de�: on se donne ensemble les moyens d'une capacit� plus grande � comprendre et � agir en d�mocratie.

Donc, je ne reviens pas sur tout ce qui a �t� fait, mais sur cette conf�rence et cet avis citoyen, qui est venu � un moment de crise, une crise qui concernait le Gouvernement, qui ne concernait pas directement la Ville de Paris, mais dans laquelle nous nous sommes dit que le ph�nom�ne concerne la soci�t� tout enti�re et nous devons nous aussi apprendre et comprendre, et mettre en place de nouveaux outils.

Il y a eu d�j� des exp�rimentations et des nouveaux outils mis en place, dont certains sont p�rennis�s. Je pense notamment � l'avis et au Conseil citoyen que nous r�unissons dans cette m�me salle, avant chaque Conseil de Paris, sur l'ordre du jour du Conseil de Paris o� les citoyens viennent, peuvent s'exprimer �videmment, donner leur avis. D'ailleurs, nous int�grons leur avis dans la s�ance du conseil qui suit cette s�ance citoyenne, ce pr�-Conseil citoyen.

C'est une innovation, et je crois que nous en tirons tous beaucoup d'int�r�t et de satisfaction, en tous les cas que nous avons d�cid� d'ent�riner. Et puis beaucoup d'autres propositions vont nous �tre formul�es, sur lesquelles nous allons d�battre ce matin, nous y reviendrons apr�s le d�bat et apr�s l?expression des citoyens ici pr�sents.

Je veux � nouveau les remercier, parce qu?une conf�rence de citoyens, c'est prendre du temps, prendre du temps sur son temps pour s'int�resser � la chose publique. C'est prendre du temps, parce que ce sont des week-ends de formation pour pouvoir donner un avis �clair�, et c'est un temps de d�lib�ration entre les citoyens pour formuler des propositions aux �lus que nous sommes. Et donc, c'est dans ce moment que nous nous retrouvons. Je veux remercier � nouveau Gilberte KOPEL et Yassin IRA, je veux qu'on les applaudisse ainsi que leurs coll�gues, et je leur c�de tout de suite la parole. Puis il y aura discussion avec des inscriptions des conseillers de Paris, puis nous conclurons avec les propositions que fera Pauline V�RON � l'issue de ce d�bat. Je donne la parole � Gilberte KOPEL.

Mme Gilberte KOPEL. - Bonjour, Mesdames et Messieurs. Je me pr�sente, je m'appelle Gilberte KOPEL, j'ai 74 ans, je vis � Paris depuis plus de cinquante ans, et je demeure actuellement dans le 17e arrondissement.

Le jeune homme qui est � mes c�t�s s'appelle Yassin IRA, il a 24 ans, il est n� et a toujours v�cu � Paris dans le 18e arrondissement. Nous faisons partie, tous les deux, du groupe de vingt participants � la Conf�rence citoyenne qui s'est tenue il y a environ deux mois, pendant deux week-ends, comme disait Mme HIDALGO, � l'H�tel de Ville de Paris.

Les participants qui �taient pr�sents repr�sentaient les vingt arrondissements de Paris. Ils �taient, femmes et hommes parit� oblige, d'�ges et de milieux socioprofessionnels tous diff�rents.

Alors, nous avions eu � r�pondre au th�me suivant�: "Comment les Parisiennes et les Parisiens peuvent-ils davantage contribuer aux d�cisions publiques en dehors des �lections municipales�?"

Pour cela, nous avons b�n�fici� d'une formation pendant les deux premiers jours o� sont intervenus des experts, agents publics de la Ville de Paris, des universitaires, une jeune repr�sentante du Conseil municipal de la Jeunesse, des repr�sentants d'associations, et un �lu local de province.

Nous avons �galement pris connaissance et travaill� par petits groupes sur les 300�contributions relatives � la d�mocratie, d�pos�es par les Parisiens lors de la Conf�rence de consensus.

Pendant les deux derniers jours, nous avons travaill�, d'abord chaque groupe, sur un choix de cinq contributions qui nous paraissaient les plus pertinentes�: la jeunesse par exemple, l'engagement citoyen, comment consulter les citoyens, d'autres th�mes, je ne vais pas tout d�velopper.

Puis cinq th�mes se sont d�gag�s, et chaque groupe les a approfondis en identifiant une probl�matique et des �l�ments de r�ponse pour chacun.

Ces journ�es ont �t�, pour moi, tr�s enrichissantes, et je pense que �a l'a �t� aussi pour le groupe dans lequel j'�tais, tout ce groupe de personnes, parce que ces journ�es nous ont apport� une meilleure compr�hension du fonctionnement de la Ville de Paris, de la participation citoyenne.

Je me sens maintenant, apr�s ces journ�es, beaucoup plus impliqu�e dans ma ville, Paris, ville qui m'a adopt�e et que j'aurais beaucoup de mal � quitter. Beaucoup de r�alisations ont eu lieu au fil des ans dans Paris, et ces r�alisations permettent de mieux vivre ensemble. C'est vrai que je suis arriv�e en 1964 � Paris, Paris n'�tait pas du tout ce qu?est Paris maintenant. Paris �tait une ville sale, triste, les gens ne se parlaient pas, vous pouviez tomber par terre dans la neige, personne ne vous ramassait, il n'y avait pas cet esprit de solidarit� qui existe maintenant, par exemple, la carte citoyenne � laquelle j'ai eu droit, on peut y avoir droit � partir de 7�ans, c'est vraiment une belle r�alisation, le fait que nous soyons inform�s, m�me si l'outil informatique Internet facilite, mais tout cela, on se dit que Paris est une ville peut-�tre gigantesque, mais c'est une ville-village, et donc chaque quartier est un vrai village, et il y a l� un esprit de solidarit� qui se d�veloppe de fa�on tr�s importante.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - C'est un �lu du 17e.

Mme Gilberte KOPEL. - Tout � fait. J'ai assist�, la semaine derni�re, � un tr�s beau spectacle de danse indienne, magnifique, un exemple. Je peux �galement, en tant que senior?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je ne savais pas que Jean-Didier BERTHAULT dansait de la danse indienne, mais je vais courir dans le 17e pour vous voir�!

Mme Gilberte KOPEL. - Je voulais aussi remercier Mme la Maire. Gr�ce � Mme la Maire, nous avons droit, en tant que seniors, � assister � des spectacles, des pi�ces de th��tre, des expositions, et j'en suis tr�s contente. C?est vrai que Paris, par rapport � une autre ville, c'est tout � fait diff�rent. Je vais maintenant laisser la parole � Yassin. J'esp�re avoir �t� assez concise. On m'a dit cinq minutes, pas plus.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Parfait, merci beaucoup�!

M. Yassin IRA. - En effet, comme l'a dit Gilberte, pendant ces deux week-ends, on s'est rendu compte que beaucoup d'outils �taient mis � la disposition des Parisiens pour les impliquer dans les d�cisions publiques. Cependant, la question �tait de savoir comment les impliquer encore davantage, comment faire pour qu?ils s'impliquent et participent plus, et de mani�re plus efficace.

Du coup, on s'est pench� sur cinq grosses th�matiques que je vais maintenant vous pr�senter.

La premi�re th�matique � s'�tre d�gag�e d?une mani�re assez franche a �t� celle de la jeunesse, parce qu'en effet, la question de la participation des jeunes nous a paru �tre cruciale. D'autant plus que, dans le cadre du grand d�bat et des conf�rences de consensus qui ont pu se tenir � Paris, les jeunes �taient sous-repr�sent�s.

On a donc r�fl�chi � comment les faire participer davantage, en leur donnant envie de le faire, mais surtout en leur faisant comprendre qu'ils �taient l�gitimes � le faire. Et du coup, nous avons beaucoup d�battu et nous sommes arriv�s � plusieurs solutions qui sont dans l'avis que vous avez tous, j'esp�re, lus, notamment autour d?une communication qui serait cibl�e sur les r�seaux sociaux avec la cr�ation, par exemple, d'un chatbot ou d'un outil num�rique qui leur permettrait de se faire entendre.

La deuxi�me th�matique, qui nous a paru importante, �tait la participation des citoyens dits invisibles. Par invisibles, j'entends les citoyens qui ne participent pas, parce qu'ils ne peuvent pas le faire, leur mairie est trop loin, ou parce qu'ils ne se sentent pas capables de le faire et qui s'autocensurent du coup.

Pour cela, on a pens� � la cr�ation d'une maison mobile citoyenne, qui se d�placerait et irait � la rencontre de ces citoyens, y compris dans les zones excentr�es et prioritaires. Du coup, on donnerait acc�s � ces citoyens aux permanences d'�lus �ventuellement, on leur permettrait de s'exprimer sur des sujets, de voter des projets, etc. La palette est immense.

La troisi�me th�matique, sur laquelle nous nous sommes pench�s, a �t� la question de la valorisation de l'engagement citoyen. En effet, comme vous l'avez dit, Madame la Maire, l'engagement constitue un v�ritable investissement en temps, qui est consid�rable et que tout le monde ne peut pas faire. Du coup, il nous a paru bon de se pencher sur la mani�re de faire reconna�tre cet engagement. Plusieurs pistes de r�flexion ont pu �maner, dont la cr�ation d'un certificat d'engagement citoyen qui permettrait de valider la mont�e en comp�tences des citoyens qui s'engagent, parce qu'il y a vraiment une mont�e en comp�tences qui se fait � ce moment-l�, un syst�me de validation de cr�dits au E.C.T.S. � l?universit� pour inciter les �tudiants � s?engager davantage aussi. On pense que de telles mesures pourraient vraiment inciter les citoyens � s'engager, notamment ceux qui ne s'engagent pas parce qu'ils n'ont ni le temps ni les moyens de le faire. Ensuite, nous avons r�fl�chi � la mani�re dont les Parisiens pourraient �tre impliqu�s de fa�on directe dans les d�cisions publiques. En effet, dans la mesure o� les citoyens disposent d'une expertise d'usage, il nous para�t n�cessaire qu'ils puissent s'exprimer, se faire entendre et qu'ils aient un certain poids dans certaines discussions. Par cons�quent, on a r�fl�chi � la cr�ation de consultations parisiennes qui auraient un caract�re engageant et qui permettraient aux citoyens de s'exprimer sur un ou plusieurs sujets, mais aussi d'avoir un suivi du dossier ou des dossiers en cours. C?est-�-dire qu?il ne s'agirait pas que de prendre l'avis, de les consulter � un instant T pour ensuite dispara�tre, mais il s'agirait vraiment de construire quelque chose en lien direct avec les citoyens. Enfin, notre cinqui�me et derni�re piste de r�flexion s'est d�roul�e autour de la question de la repr�sentativit� des �lus. En effet, nombreux sont les citoyens qui se plaignent de l'�cart qui peut exister parfois entre les �lus et les citoyens, en termes de milieux socio-�conomiques, de genres, de provenances g�ographiques. La liste est longue. Du coup, nous proposons la cr�ation d'une assembl�e citoyenne qui r�unirait 120�Parisiennes et Parisiens, choisis de fa�on � ce qu'ils repr�sentent Paris dans sa diversit�. Dans l'avis que nous vous avons remis, il y a plusieurs sc�narios possibles. On s'est pos� la question de fa�on tr�s pragmatique�: combien de Parisiens, quel mandat - certains parlaient de trois ans, certains de deux, d?autres d'un an - comment cela pourrait se faire, quelles modalit�s, des r�unions par commission th�matique, etc. Du coup, nous avons, par le biais de ces cinq th�matiques, essayer de couvrir de fa�on la plus g�n�rale possible, la plus large possible, tous les diff�rents volets de la participation citoyenne, en donnant des propositions r�alistes. On n'est pas all� tr�s loin, on n'est pas all� trop loin, en tout cas et, avant de c�der la parole, j'aimerais remercier, au nom des participants de la Conf�rence citoyenne qui sont l�, l'ensemble des intervenants, des �lus que l'on a rencontr�s, des experts qui nous ont vraiment transmis beaucoup de connaissances, beaucoup de savoir et, j'esp�re que, dans cet avis que l?on vous a transmis, on a pu retranscrire un peu cette richesse des �changes et des connaissances. Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, bravo�!

Merci aux citoyens qui sont ici pr�sents dans la tribune du public.

Je vais � pr�sent vous proposer d'entendre les diff�rents orateurs des groupes politiques qui se sont inscrits pour ce d�bat, et nous allons d�marrer par Mme Jo�lle MOREL, du groupe Ecologiste de Paris.

Je rappelle que tous les orateurs ont trois minutes, et que Mme SIMONNET, qui ne fait pas partie d'un groupe, qui est non-inscrite, a droit - c?est le r�glement du Conseil, ce n'est pas moi qui l'ai d�cid�, on l'a d�cid� ensemble - � une minute, mais elle n'est pas encore arriv�e. Je donne la parole � Jo�lle MOREL.

Mme Jo�lle MOREL. - Merci, Madame la Maire.

Avant tout, le groupe Europe Ecologie souhaite remercier les Parisiennes et les Parisiens qui ont �labor� les 9.000 contributions dans le cadre de la Conf�rence de consensus tenue par notre Ville, dans la lign�e du grand d�bat national.

Nous remercions aussi les personnes qui se rendent au Conseil municipal citoyen. Pascal JULIEN a pu pr�senter la niche de notre groupe sur les go�ters "bio" dans les �coles, proposition qui a re�u un accueil tr�s favorable. Nous remercions aussi les vingt Parisiens qui se sont mobilis�s tout un week-end afin de produire cet avis. Et nous remercions Pauline V�RON de nous avoir invit�s � d�couvrir cet avis de la Conf�rence citoyenne, en amont du Conseil.

Nous partageons plusieurs constats faits par cette Conf�rence citoyenne�: les outils de communication et de participation sont encore trop diffus, du fait de leur tr�s grand nombre mais aussi d?une efficacit� qui reste � prouver.

A multiples reprises, nous avons questionn�, au sein de cet h�micycle, les relations entre les diff�rents organes citoyens, le Conseil citoyen de la Jeunesse, de l'Europe, des lyc�es, et il semble aujourd'hui que toutes ces instances citoyennes travaillent trop en silo, sont institutionnalis�es et trop contr�l�es, et les travaux ne sont pas assez exploit�s par les �lus. Elles sont mises en place dans un calendrier tr�s souvent pr�cipit� et ne s'inscrivent pas r�ellement dans un processus de participation r�elle de co-construction.

Les citoyens interrog�s pointent �galement et partagent des sujets que les Ecologistes ont souvent mis � la table des d�bats dans le Conseil de Paris�: le manque de prise en compte des recommandations et des avis des citoyens.

Les citoyens demandent de disposer d'un droit d'interpellation pour saisir le Conseil municipal sur des sujets pr�cis.

Cette demande a, par exemple, �t� faite par les �lus �cologistes du 11e en 2014, lors du travail sur le nouveau r�glement int�rieur du Conseil municipal du 11e. Malheureusement, notre proposition n'a pas �t� retenue.

Les v?ux des conseils de quartier pourraient aussi �tre une possibilit� d'interpeller le Conseil municipal, � condition que cela donne lieu � un d�bat.

Comme vous, nous pensons que le droit d'interpellation est primordial pour tenter de r�concilier les citoyens et les �lus. Vous proposez �galement d?oser des r�f�rendums parisiens ou des R.E.P., par exemple sur les J.O., sur des projets d'am�nagement qui ont men� � des clivages au sein m�me de notre majorit� parisienne. Les Ecologistes ont demand� ce type de consultation citoyenne qui ent�rinerait ou abrogerait des d�cisions majeures contest�es. Cette demande, pour l'instant, nous a �t� aussi refus�e. Cet avis citoyen sonne donc comme une demande pour plus de d�mocratie, une d�mocratie plus vivante.

Les comportements trop institutionnels risquent de mener � une d�fiance g�n�ralis�e des citoyens envers leurs repr�sentants. Reconstruire une confiance �branl�e, parfois bris�e, des �lecteurs � leurs �lus?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il va falloir conclure, Madame MOREL.

Mme Jo�lle MOREL. - ? sera l?un des chantiers des plus colossaux des futures �ch�ances �lectorales tant au niveau parisien que national. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous.

La parole est � Mme Dani�le PREMEL, pour le groupe Communiste - Front de Gauche.

Mme Dani�le PREMEL. - Merci, Madame la Maire, chers coll�gues, Mesdames et Messieurs.

L'implication, le travail, les recommandations et les propositions des Parisiennes et des Parisiens participant � la Conf�rence citoyenne signent fortement l'aspiration et l'attente de d�fricher de nouvelles voies renfor�ant la d�mocratie et la participation de la cit�.

La d�marche de la Ville est � souligner car, au-del� des analyses et des demandes formul�es au cours de ces quatre jours, elle nous rappelle que la d�mocratie ne peut se r�sumer � la seule parole lib�r�e, � la seule plainte, au seul listing de revendications individuelles, mais bien de co-construire des propositions, � s'engager dans leur mise en ?uvre, � tenir compte du bien commun pour d�passer les int�r�ts propres ou satisfactions. C'est ce cheminement qu'il nous faut reconna�tre et valoriser, et qui demande du temps.

Par cet avis, les citoyens nous interpellent sur les enjeux qui traversent la question de l'accompagnement du processus participatif parisien. Le premier concerne le manque d'inclusivit�. Si je tiens, en premier lieu, � f�liciter la constance de notre engagement pour endiguer ce ph�nom�ne, que ce soit en nous attaquant � la fracture num�rique ou en recourant � des am�liorations substantielles des dispositifs existants, force est de constater que la participation effective de tous les Parisiens et Parisiennes, et sp�cifiquement les jeunes et les cat�gories populaires, reste largement � am�liorer.

La ma�trise des outils num�riques, mais aussi celle de la langue, de l'�crit et de certains codes discursifs sont autant de freins � une d�mocratie r�elle. En cela, l'existence de nombreuses instances participatives ne repr�sente pas � elle seule la garantie que tous les citoyens et citoyennes soient � m�me de s'en emparer.

Enfin, une autre question qui est devant nous, c'est celle de l'articulation de la l�gitimit� et de la synergie entre nous, �lus, et des personnes tir�es au sort. Que le d�bat s'ouvre.

Aujourd'hui, emparons-nous des recommandations et des propositions formul�es dans l'avis des citoyens, enrichissant et constructif, pour en faire une feuille de route et un plan de travail. Deux pistes pourraient �tre approfondies dans ce sens�: s'appuyer sur l'exp�rience du pr�conseil citoyen de notre Assembl�e pour imaginer un pr�-conseil d'arrondissement pour les arrondissements qui le souhaiteraient, et ce, dans le but de valoriser l'engagement citoyen�; redonner aux conseils de quartier leur finalit� premi�re, en confortant leur sens et leur socle de valeur d'origine pour pouvoir apporter aux �lus et aux services, un �clairage et une r�flexion prospective � partir de leur savoir d'usage et de leur v�cu afin de parfaire notre action. Alors, des mots de citoyens d�poussi�rant le quotidien pour une parole que l'on retient. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup. En plus, vous avez respect� votre temps.

La parole est � D�borah PAWLIK, pour le groupe PPCI.

Mme D�borah PAWLIK. - Merci, Madame la Maire.

Madame la Maire, mes chers coll�gues, ch�re Gilberte, cher Yassin, je tiens tout d?abord � vous remercier, vous citoyens, de vous �tre engag�s pendant plusieurs jours pour r�fl�chir sur cette question �minemment importante�: comment les Parisiens et les Parisiens peuvent-ils davantage contribuer aux d�cisions publiques en dehors des �lections municipales�?

Madame la Maire, il s'agit d'une question presque anachronique � neuf mois justement d'un tel scrutin. Une question qui aurait d�, � vrai dire, �tre pos�e par votre majorit� depuis bien longtemps, car la vie d�mocratique ne peut pas s'organiser qu'une fois tous les six ans, qui plus est par la seule voie du suffrage.

Le besoin de participation citoyenne est r�el, et on le voit avec la participation des Parisiennes et des Parisiens aujourd?hui. Le succ�s du grand d�bat national, lanc� par le Pr�sident de la R�publique, en atteste�: deux mois de d�bat, 10.000 r�unions locales, deux millions de contributions en ligne. Evidemment, d�sormais, plus rien ne sera jamais comme avant.

Les Fran�aises et les Fran�ais ont l'envie de contribuer � la construction de la d�cision publique, et ils le disent, et les Parisiens et les Parisiennes aussi. Cela tombe bien, car lorsque les citoyens s'engagent, c'est la qualit� m�me des d�cisions publiques qui s'am�liorent gr�ce au b�n�fice d?une expertise pr�cieuse, celle des usagers.

L'avis qui nous est pr�sent� aujourd'hui et qui r�sulte de la Conf�rence citoyenne du mois de mai, dresse un constat sur la contribution des Parisiens au fonctionnement de notre Ville et formule des recommandations pour l'am�liorer. Et le moins que l?on puisse dire, c?est qu?en la mati�re, il y a encore du boulot�!

J'identifie en l?occurrence principalement deux freins � la participation citoyenne aujourd'hui, auxquels j'adjoindrai moi aussi tr�s modestement, beaucoup plus modestement que celle des Parisiens, quelques propositions.

Le premier frein, soulign� dans l?avis, est li� bien s�r � la d�fiance exprim�e par les citoyens vis-�-vis des �lus, une d�fiance grandissante qui conduit � un d�sint�r�t de la vie locale. Vous l?avez, � tr�s juste titre, soulign�.

En la mati�re, les clich�s sont l�gion. Nous, �lus, ne serions anim�s que par l'envie du pouvoir, de la gloire avec, pour seul moteur, un ego d�plac�. Pourtant, ces clich�s sont � vrai dire bien loin du quotidien d'un �lu local, de notre quotidien fait de rencontres avec les habitants sur des probl�mes de propret�, d'ins�curit� et ponctu� par la participation � des f�tes de quartier. C'est aussi � nous, �lus, qu'il revient de combattre ces clich�s pour faire enfin tomber les murs. Alors, pourquoi ne pas proposer, par exemple, que chaque �lu de cet h�micycle puisse �tre accompagn�, une fois dans l'ann�e, par un citoyen d�sireux de voir � quoi ressemblent nos soirs et nos week-ends. Vis ma vie d?�lu ou comment d�zinguer les st�r�otypes tenaces sur le pr�tendu bling-bling � coups de r�unions locales�! Cela pourrait �tre en tout cas une piste � creuser.

Le second frein est plus propre � Paris. Dans une capitale, les liens sont n�cessairement plus l�ches entre les citoyens et leurs repr�sentants, d'o� l'importance des structures interm�diaires qui ponctuent la d�mocratie locale. Mais le probl�me est que, dans notre ville, le syst�me a grand besoin d'�tre d�poussi�r�. Les conseils de quartier, bien s�r, fr�quent�s par vingt personnes qui posent toujours les m�mes sujets, �voquant toujours les m�mes questions. Il faut ouvrir les portes, les fen�tres pour que l?oxyg�ne rentre de nouveau dans notre d�mocratie. De m�me, facilitons la participation des citoyens souvent press�s, consultons-les, par exemple, par des "applis" comme le fait la maire du 9e arrondissement, Delphine B�RKLI. Enfin, n?oublions jamais une chose?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il faut conclure, Madame PAWLIK, vous avez d�pass� vos trois minutes.

Mme D�borah PAWLIK. - Je suis en train de conclure. ? pour la co-construction des d�cisions, rien ne remplacera jamais le b�n�fice pour un �lu local d'�tre � port�e d'engueulades. La d�mocratie de la rue, il n'y a que cela de vrai.

Je vous remercie pour votre attention.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.

La parole est � Mme Laurence GOLDGRAB, pr�sidente du groupe Radical de Gauche, Centre et Ind�pendants.

Mme Laurence GOLDGRAB. - Merci, Madame la Maire, mes chers coll�gues et chers citoyens, tout d?abord, je vous remercie de cet avis � la fois clair et concis sur les freins que vous relevez � la participation citoyenne � Paris�; saluer ensuite le travail effectu� par Pauline V�RON, charg�e de ces questions, qui nous permet aujourd'hui de disposer quand m�me d'un socle solide d'instances, peut-�tre m�me justement des instances un peu trop nombreuses, qui ne permettent pas finalement d'identifier tr�s clairement et de mobiliser un engagement, puisque conseil parisien de la jeunesse, conseil des g�n�rations futures, conseil de la nuit, conseil des �tudiants, pr�conseil citoyen, conseil parisien de la musique, enfin, il y a beaucoup d'instances, et peut-�tre justement votre proposition de cr�er une assembl�e citoyenne peut permettre de clarifier. Je trouve que c'est une tr�s bonne proposition, une tr�s bonne initiative.

Il y a une deuxi�me proposition que j'appr�cie particuli�rement, c'est l'id�e de maison citoyenne pour aller � la rencontre des Parisiens dans les quartiers, et davantage les mobiliser sur des questions particuli�res. Je dois dire que mon groupe avait d�pos� des propositions � peu pr�s analogues en 2016 et en d�cembre 2018.

Aujourd'hui, la d�mocratie est dans la rue. C'est quelque chose de vivant, c'est quelque chose qui s'appr�hende au quotidien. Aller � la rencontre des gens, c?est vraiment aller vers ces valeurs de solidarit� que Madame soulevait tout � l'heure, en disant qu'en comparant la situation de 1964 et la situation actuelle, c'est vrai que la mentalit� des Parisiens a �norm�ment �volu� et qu'aujourd'hui, il y a une �me dans Paris, qui est une �me de solidarit�, de valeurs humanistes aussi. C'est ce socle que nous devons exploiter en allant � la rencontre des Parisiens. Sur le r�f�rendum, je suis plus mesur�e parce que l?on r�pond rarement aux questions qui sont pos�es dans les r�f�rendums. Donc je suis tr�s attach�e � la repr�sentativit�. Je pense que les �lections permettent d'�lire nos repr�sentants. Pourquoi ne pas l'utiliser de temps en temps, mais il faut �tre tr�s prudent pour moi avec cet outil. Nous avons mis en place un budget participatif, et je trouve que l'on a franchi un pas �norme dans cette mandature avec ce budget participatif, qui a permis aux Parisiens de prendre part aux d�cisions. Mais voil�, allons encore plus loin. C'est normal d'ailleurs, chaque chose est �volutive. Mais je pense qu'il faut prendre en compte cette �me de Paris qui est dans la rue, qui est sur les trottoirs, qui se manifeste sur les r�seaux sociaux, et peut-�tre moins figer les choses dans des instances.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il va falloir conclure. Je vous vois passionn�e. Merci beaucoup, Laurence.

Je donne la parole � M. Jean-Pierre LECOQ, pour le groupe les R�publicains et Ind�pendants.

Monsieur le maire du 6e, vous avez la parole.

M. Jean-Pierre LECOQ, maire du 6e arrondissement. - Merci, Madame la Maire, merci pour ce d�bat et merci � Mme V�RON et aux deux orateurs qui se sont mobilis�s. Mais convenez qu'avoir ce d�bat au terme d'une mandature o� vous avez pass� votre temps collectivement � rigidifier les politiques municipales, � imposer d?en haut les d�cisions, � pi�tiner les mairies d'arrondissement, � anesth�sier les conseils de quartier � l'aide du B.P. qui, quatre ans apr�s sa cr�ation, est d�soss� lui-m�me, les projets locaux c�dant le pas aux projets parisiens, pour certains d?entre eux qui peuvent ensuite r�atterrir dans les arrondissements avec la l�g�ret� d'un mammouth.

Convenez donc que c?est "croquignolesque" et lunaire. Votre pr�d�cesseur s'�tait astreint � faire chaque ann�e un compte rendu de mandat dans chaque arrondissement. Certes, un exercice difficile, voire ingrat, qui s?�tait peu � peu transform� en s�ance d?autosatisfaction, mais ces comptes rendus ont le m�rite d'exister. Vous avez abandonn� cette formule au profit de r�unions � l'H�tel de Ville, qui ne tiennent pas suffisamment compte de la diversit� de nos quartiers et des probl�mes des Parisiens.

Faire des r�unions, c?est apprendre de la bouche des Parisiens ce que sont leur vie, leurs probl�mes, leurs angoisses comme leurs satisfactions. C'est prendre le pouls d'une ville, certes diverse, composite, mais qui n'a pas vocation � �tre d�coup�e tel un g�teau en tranche �lectorale, en communaut�, en chapelle, que l'on essaie ensuite d'opposer les unes aux autres ou de flatter au gr� d'innombrables inaugurations.

Paris, notre ville � tous et � toutes, m�rite mieux qu'une gestion communautaris�e. Oui, les Parisiens veulent �tre mieux inform�s, consult�s, �cout�s. Mais commencez donc par mieux expliquer votre politique, et expliquez davantage vos choix budg�taires et vos priorit�s.

Un exemple�: vous avez b�n�fici� d'une r�forme hors norme du statut de Paris, qui vous donne davantage de pouvoirs en mati�re de circulation, de police administrative, de lutte contre l'habitat indigne, etc. Faites-la conna�tre davantage, faites-la vivre positivement pour nos concitoyens au lieu de transformer, par exemple, par une floraison d'autorisations, l'espace public en champ de foire.

Avant cette r�forme et pendant la discussion de ce texte au Parlement, avez-vous consult� les Parisiennes et les Parisiens sur leurs attentes et leurs souhaits�? Les avez-vous v�ritablement interrog�s sur les cons�quences de la suppression de trois mairies d'arrondissement�? Leur avez-vous expliqu� ce qu'�tait un v�ritable recul de la d�mocratie de proximit�? Apr�s l?adoption de la loi, avez-vous expliqu� vos nouvelles pr�rogatives, vos nouveaux pouvoirs�? Non�! A la place, nous avons assist� � un d�bat intramajoritaire sur la police municipale, une partie de votre majorit� et de vos �lecteurs de 2014 ne comprenant pas votre changement de pied sur ce sujet. Vous voyez, Madame la Maire, utilisez d'abord les instances d�mocratiquement �lues, les conseils d'arrondissement, les conseils de quartier, faites vivre davantage le budget participatif. Cessez d'instrumentaliser les directions de la Ville qui, � force d'�tre �loign�es du terrain, sont � c�t� de la plaque. Merci, Madame la Maire.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous.

La parole est � M. LAURET, pour le groupe DP.

M. Thomas LAURET. - Madame la Maire, chers coll�gues, je tiens d?abord � saluer les vingt citoyens et les deux rapporteurs ici pr�sents qui ont particip� � la Conf�rence citoyenne en mai dernier, et ont �tudi� les constats et propositions formul�s par les Parisiens sur le th�me de la d�mocratie locale.

A la lecture des conclusions, je suis frapp� par les constats que vous avez formul�s. D?abord, le d�sint�r�t global pour la politique que vous avez exprim�, le d�sengagement qui s?exprime par une forme de d�fiance vis-�-vis de certains �lus, mais aussi l'impression que les recommandations des citoyens qui sont faites ne sont pas suivies d'effets.

Pourtant, il existe, et cela a �t� rappel�, un grand nombre d'instances consultatives au sein de la Ville de Paris�: conseil citoyen, C.I.C.A., conseil de quartier, conf�rence de citoyens, conseil parisien de la jeunesse, conseil de la nuit, �tudiants de Paris, conseil des g�n�rations futures, mais manifestement, ce que vous avez exprim�, c'est que ces instances sont per�ues comme peu lisibles, que leurs recommandations ne semblent pas �tre suivies d'effets ou se perdent dans les sables de notre organisation parisienne.

Il faut donc r�former s�rieusement les modes de participation, mais aussi le fonctionnement d�mocratique de la Ville. Il faut d'abord passer de la participation � la d�lib�ration. Une id�e, parmi celles que vous avez formul�es, est essentielle, c?est celle du r�f�rendum qui permettrait notamment de d�cider de grandes questions qui concernent l'ensemble des Parisiens, comme sur des questions environnementales.

Deuxi�mement, il faut aussi tout simplement redonner du pouvoir aux arrondissements. A quoi servirait un droit d'interpellation des conseils d'arrondissement, alors que ceux-ci n?ont en fait qu'un pouvoir d'interpellation du Conseil de Paris et que le conseil de Paris lui-m�me n'a finalement qu'un pouvoir d'interpellation de l'Ex�cutif parisien�? Cela s'appelle d'ailleurs les v?ux, et il y en a 200 � 300 par Conseil de Paris. Notre fonctionnement n'est pas efficace. Nous avons 727 �lus � Paris, dont la seule capacit�, au niveau des arrondissements, est d'interpeller l'Ex�cutif parisien, les cabinets. Et nous avons toute une bureaucratie autour de cette organisation. Il faut absolument renforcer le pouvoir des mairies d'arrondissement, renforcer le pouvoir des �lus d?arrondissement pour qu?ils puissent r�pondre en proximit� justement � l'attente des citoyens. Il faut que cette proximit� avec les �lus soit am�lior�e. Cela se fera quand les �lus auront le moyen d'agir. Il faut donc passer du pouvoir solitaire de l'H�tel de Ville au pouvoir solidaire des arrondissements. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Monsieur LAURET.

La parole est � Mme L�a FILOCHE, pour le groupe "G�n�ration.s".

Mme L�a FILOCHE. - Merci, Madame la Maire.

Chers coll�gues, Mesdames et Messieurs les repr�sentants, la Ville de Paris a fait le choix assez volontariste de se saisir pleinement du dispositif propos� par le Gouvernement pour r�pondre, � l'origine de son c�t�, � la mobilisation des Gilets jaunes. Ce dispositif de grand d�bat national devait, au niveau national, permettre � toutes celles et tous ceux qui le souhaitaient d'exprimer leurs besoins, leurs envies, leur vision pour eux-m�mes ou pour le pays, et ils et elles pouvaient exprimer leurs motifs de contentement ou de m�contentement.

L'ensemble des dispositifs mis en place, que la Ville a choisi de mettre � disposition, ont permis de r�colter plus de 9.000 contributions. Tout cela est accessible en ligne. C'�tait preuve qu'il y avait une r�elle attente d'expression et de participation.

Les Parisiens et Parisiennes, dont nous avons le plaisir de recevoir deux repr�sentants ce matin, que je salue et remercie pour leur travail et leur engagement, se sont saisis de la plateforme num�rique, des douze heures d'expression libre, des cahiers de dol�ances mis � disposition dans les mairies d?arrondissement, des r�unions publiques dans les arrondissements, et m�me des d�bats ici m�me � l'H�tel de Ville.

Contrairement au Gouvernement, ces dispositifs d'abord n?�taient pas nouveaux. La Ville ma�trise d�j� une grande partie des outils de la participation, et puis nous avons choisi d'entendre les Parisiennes et les Parisiens. Nous ne nous sommes pas content�s de r�unir des repr�sentants tri�s sur le volet, mis dans des salles et desquelles il n?ait pas sorti grand-chose. Nous avons laiss� la parole libre et nous avons juste mis � disposition la possibilit� d?organiser les d�bats.

Nous avons d'ailleurs entendu qu?ils voulaient davantage de justice fiscale, de justice sociale, attendaient davantage de courage pour affronter la crise �cologique, esp�raient davantage de d�mocratie, qu?ils et elles sont pr�occup�s des conditions d?acc�s � une �ducation �mancipatrice, � une culture accessible qui transmette des valeurs de tol�rance et d?ouverture.

La majorit� municipale, dans l'ensemble des d�cisions, tente, avec les moyens qui sont les n�tres, de r�pondre � l'ensemble de ces pr�occupations, contrairement au Gouvernement qui franchement est rest� assez sourd � tout cela, qui est loin de faire confiance aux collectivit�s territoriales, et qui continue de r�duire nos moyens d'action � coups de d�sengagement, de baisse de financement, de suppression de subvention. La liste est tr�s longue.

La mise en ?uvre des transports gratuits, notre action envers les r�fugi�s ou les personnes � la rue, la fermeture des voies sur berge, nous prenons nos responsabilit�s � la hauteur des enjeux qui sont les n�tres.

Sur le volet d�mocratique, nous nous f�licitons qu'un certain nombre de dispositifs soient p�rennis�s et cr��s. Je ne doute pas que chacun pourra les saisir. Plus nous cr�erons les conditions que chacun et chacune puisse s'exprimer et �tre entendu, plus nous trouverons les solutions pour r�pondre aux nombreux enjeux que nous devons relever. Nous faisons confiance � l?intelligence collective, et les �lus du groupe G�n�ration.s, que je repr�sente aujourd'hui, partagent les axes de r�flexion mis en avant dans l'avis que vous nous avez pr�sent�, Madame et Monsieur�: la mobilisation de la jeunesse, le d�veloppement des outils de la d�mocratie directe, la mesure pour valoriser � sa juste valeur l?engagement de chacune et chacun?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il faut conclure, Madame.

Mme L�a FILOCHE. - ? nous devrons y travailler ensemble. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - La parole est � Mme Anne-Charlotte BUFFETEAU, pour le groupe "100% Paris".

Mme Anne-Charlotte BUFFETEAU. - Merci, Madame la Maire, mes chers coll�gues, tout d?abord je tiens � saluer et remercier les citoyens, Gilberte et Yassin, qui ont travaill� sur cette question et qui nous pr�sentent aujourd'hui cet avis.

Madame la Maire, je ne vous ferai pas le proc�s de n'avoir pas tent�, au cours de votre mandat, de faire vivre la d�mocratie participative � Paris. Vous avez multipli� les initiatives en ce sens, la plus embl�matique �tant le budget participatif.

Pour autant, le d�sir des Parisiens de prendre une part plus active dans les d�cisions municipales n'est toujours pas assouvi, loin de l�. La d�mocratie directe - faut-il l?appeler citoyenne ou participative - reste, malgr� les initiatives int�ressantes, tr�s largement � inventer, et quel plus fantastique laboratoire que Paris pour l'exprimer�!

Dans la capitale, le grand d�bat national, dont l'objet n'�tait pourtant pas la vie locale, a beaucoup tourn� autour des sujets parisiano-parisiens, preuve selon vous de l?engouement des habitants pour la politique municipale, � moins qu?il ne s'agisse d'une manifestation, une parmi tant d?autres, du ras-le-bol qu'expriment les Parisiens � l'�gard de votre politique qui, le plus souvent, d�fie le bon sens. Chacun se fera son id�e.

Il y a dans cette aspiration au partage de la d�cision politique - et l'enqu�te conduite par le cabinet mandat� par la Ville le confirme - l?expression d?une d�fiance � l?�gard de votre propre action. Ce qui revient avec force dans les conseils de quartiers, chacun d?entre vous a pu s?en rendre compte, c'est le sentiment que le bon sens a �t� sacrifi� au nom d'une vision dogmatique de la capitale. Il en ressort une vie citoyenne effroyablement tendue, o� l'action municipale est souvent combattue avec v�h�mence.

Il est urgent de faire retomber la pression, et la d�mocratie participative peut y contribuer, mais � condition de ne pas �tre un gadget de communication. Les mesures que vous pr�conisez ne sont pas de cette nature et nombre d'entre elles - je pense aux maisons citoyennes mobiles�- existent d?ailleurs sous d'autres appellations, dans le 15e notamment, mais vont-elles aussi loin qu'il conviendrait, je ne le crois pas. Ma conviction est que les Parisiens veulent s?exprimer sur des sujets qui les concernent tr�s directement et qu?ils veulent s?exprimer avant que la d�cision soit prise.

Au nom du groupe "100% Paris", je voudrais formuler une proposition susceptible de transformer la vie d�mocratique parisienne. Dans le cadre des march�s publics qui int�ressent l'am�nagement du territoire, l'urbanisme ou l'architecture, la Ville de Paris s'engagerait, avant le vote du jury de concours, � consulter officiellement et par tous les moyens n�cessaires les habitants concern�s, afin qu?ils s�lectionnent les deux ou trois projets id�alement qui correspondent le mieux � leurs besoins et attentes. L'enjeu est d'�clairer la d�cision du jury et les n�gociations pr�alables avant, avec les finalistes s�lectionn�s � la lumi�re d'un seul point de vue qui compte�: celui des habitants. Il faut sortir de la logique actuelle qui consiste � consulter les riverains sur la base d?un projet d�j� s�lectionn� et dont les marges d'�volution sont faibles, sinon nulles, sortir d?une logique de la critique, voire de l?affrontement, dixit la tour Triangle ou Bercy-Charenton pour tendre vers un partage effectif et apais� de la d�cision et trouver le juste �quilibre entre d�mocratie repr�sentative et d�mocratie citoyenne. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame BUFFETEAU.

La parole est � Mme Le�la DIRI, pour le groupe UDI-MODEM.

Mme Le�la DIRI. - Madame la Maire, chers coll�gues, ch�re Madame, cher Monsieur, les rapporteurs et les participants qui sont pr�sents ce matin, vous nous avez pr�sent� les conclusions de l?avis citoyen r�alis� suite aux travaux engag�s, dans le cadre d'une conf�rence sur la contribution des Parisiens et Parisiennes aux d�cisions publiques, organis�e par la Ville. Les participants ont list� des sujets prioritaires sur lesquels les Parisiens devraient �tre consult�s�: logement, ins�curit�, propret�, lutte contre la pauvret�, transition �cologique, urbanisme, transports, civisme, etc.

Ils ont identifi� les freins � la participation citoyenne�: d�fiance vis-�-vis des �lus, outils de participation per�us comme trop diffus, trop riches, pas assez efficaces, pas assez hi�rarchis�s, manque de repr�sentativit� du public, prise en compte des recommandations, information sur les r�sultats, etc. Ils ont r�alis� un certain nombre de recommandations qui ont �t� �voqu�es et sur lesquelles je ne reviendrai pas forc�ment dans le d�tail.

Notre groupe UDI-MODEM salue le travail et l'implication des participants � cette conf�rence et ceux qui ont contribu� aux travaux. Tout d?abord, nous partageons une grande partie des constats et des recommandations que vous faites. Nous le disons depuis plusieurs ann�es, la politique men�e par l'Ex�cutif en termes de participation citoyenne manque de clart�: conseil de quartier, C.I.C.A., conseil des g�n�rations futures, conseil parisien de la Jeunesse, conf�rence citoyenne, conseil de la nuit, conseil des Europ�ens, pr�-Conseil citoyen, budget participatif, carte citoyen de Paris, plateforme "jemengage.Paris.fr", etc.

"Madame la Maire, j?ai une id�e", "Parisp�tition", "ateliergo�ter", "go�tercitoyen", "kiosquecitoyen", "kiosquejeunes", etc. Depuis 2014, la Ville multiplie des initiatives qui peuvent parfois para�tre int�ressantes individuellement, mais le manque de vision d'ensemble ressemble d�sormais � une surench�re en termes de participation citoyenne.

Aujourd'hui, nous sommes face � une s�dimentation des actions, sans coordination ni articulation entre tous les outils disponibles. Par ailleurs, une grande partie de ces outils ne fait pas l'objet d'une �valuation suffisante qui permettrait pourtant � la Ville de concentrer ses ressources sur les dispositifs les plus adapt�s aux besoins des citoyens et, comme vous le recommandez, de proc�der � une clarification des outils et de l'information sur le sujet, laquelle se limite aujourd'hui trop souvent aux protagonistes qui sont impliqu�s dans un processus de dialogue avec la Ville�: associations, conseils de quartier, collectifs de riverains, syndicats professionnels, associations de commer�ants, etc.

Vous proposez d'ailleurs de disposer d'un droit d'interpellation du Conseil de Paris. Ce droit existe en partie avec "Paris p�tition", puisque chaque p�tition qui d�passe 5.000 signataires en un an est propos�e � la Maire de Paris pour que son sujet soit inscrit � l'ordre du jour du Conseil de Paris.

Cependant, vu le nombre de p�titions en ligne actuellement - onze dont une seulement d�passe dix signatures -, le dispositif reste aujourd'hui largement m�connu des Parisiens. Au final, cette s�rie pl�thorique d'instruments, sans vision globale ni �valuation, n'atteint pas les r�sultats escompt�s, comme vous nous le dites. Les Parisiens ne se sentent pas impliqu�s dans la prise de d�cision. L'Observatoire des usages �mergents de la Ville nous apprenait ainsi, en octobre 2017, que 76�% des Parisiens ne se sentaient pas du tout ou tr�s peu impliqu�s dans les grandes d�cisions de leur ville. A l?�chelle de leur quartier, le taux est quasiment le m�me puisqu?il atteint 75�%. La cr�ation d'une assembl�e des Parisiens est une id�e �videmment int�ressante, m�me si des d�tails manquent quant au v�ritable r�le qui pourrait lui �tre conf�r�?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il faut conclure, Madame DIRI.

Mme Le�la DIRI. - Pour conclure, � nos deux rapporteurs je voudrais vous dire f�licitations et merci, et j'aurais envie de dire � la Ville�: quoi de neuf si une ville comme Paris ou encore?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Tout le monde a trois minutes, vous comme les autres.

Mme Le�la DIRI. - Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Le d�but de la d�mocratie, c?est d�j� de respecter les r�gles du jeu, notamment les temps de parole. Le temps de parole, c?est ce qui nous permet d'�tre � �galit� de ceux que nous repr�sentons. Ces temps de parole d'ailleurs sont d�finis par la Conf�rence d'organisation. C'est cela, la base de la d�mocratie�: accepter de parler en correspondance avec ce que vous repr�sentez et, en plus, la Conf�rence a �t� tr�s g�n�reuse puisqu'elle a donn� trois minutes � chacun, sauf � Mme SIMONNET qui, elle le sait, n'est pas un groupe, et d'ailleurs elle ne r�clame pas. Elle est non-inscrite.

La parole est � Mme Nawel OUMER, pour le groupe Socialiste et Apparent�s, trois minutes.

Mme Nawel OUMER. - Merci, Madame la Maire.

Madame la Maire, mes chers coll�gues, je voudrais, au nom de notre groupe, tout d'abord vous remercier, Madame et Monsieur, qui venez de vous exprimer et de nous interpeller au nom de la Conf�rence Citoyenne. Votre avis est pr�cieux et vos propositions sont concr�tes.

Je souhaiterais aussi remercier la Maire de Paris et son adjointe Pauline V�RON pour leur action en faveur d'une d�mocratie r�elle, non pas simplement pour l'exercice parce qu'elles ont subi une attaque en r�gle "ad nominem" par certains des orateurs ce matin, mais tout simplement par un souci de v�rit�. A un moment donn�, il faut reconna�tre les choses telles qu?elles sont, telles qu'elles existent, et il est faux de dire que rien n'a �t� fait puisqu'�couter les citoyens, recueillir leur avis, mais aussi expliquer et faire comprendre le sens de l'action municipale est devenu un marqueur tr�s fort de la fa�on dont nous faisons de la politique � Paris, et est devenu un mode de gouvernance.

Aujourd'hui, la participation, la voix, la parole, la co-construction, la cod�cision, la pr�sence des citoyens sont des donn�es totalement int�gr�es � la fa�on dont nous construisons notre action publique, en tout cas pour ceux qui le souhaitent. Parce que l?humain est au centre de l'exercice d�mocratique, cet exercice est en �volution permanente, et c'est ce que d�montre aujourd'hui la pr�sence de cet avis citoyen dans l?enceinte du Conseil de Paris, et c'est ce que d�montre constamment le fait que, justement, nous nous adaptons aux interpellations et nous proposons � chaque fois des r�ponses adapt�es, ou en tout cas qui viennent faire le constat des interpellations qui nous sont faites au quotidien.

A l'image du budget participatif, cet �change citoyen permet d'�tablir un diagnostic incarn� - c?est cela aussi qui est au c?ur de cet exercice - qui redonne une place � la parole des citoyens, dans un d�bat d'experts dont parfois ils sont exclus.

Vous l'avez rappel�, Madame la Maire, dans votre introduction, vous avez pris la mesure de la crise des "Gilets jaunes" et vous avez imm�diatement souhait� la mise en place d'une conf�rence de consensus qui a permis pr�cis�ment cette Conf�rence Citoyenne et l'�mergence de votre avis aujourd'hui. Il y en a eu d?autres, mais on parle de celui de ce jour. Dans cet avis, vous formulez une s�rie de propositions visant � favoriser la contribution des Parisiennes et des Parisiens dans l'�laboration des d�cisions publiques. C'est bien ce dont nous devons parler aujourd'hui. On n'est pas encore en campagne �lectorale, et aujourd'hui, je pense que le minimum de respect qui vous est d� et qui est d� � votre engagement qui a �t� soulign� � plusieurs reprises aujourd'hui c?est de vous �couter et de rester dans le c?ur de ce d�bat. Vous avez raison de mettre l'action sur la mobilisation des jeunes, car donner la parole � la jeunesse, c'est donner un horizon � toute la ville, c'est donner un futur et c'est construire demain. C'est ce que nous faisons depuis 2014, en mettant la participation citoyenne au centre de notre politique publique. Pour respecter mon temps de parole, je vais acc�l�rer.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il va m�me falloir conclure.

Mme Nawel OUMER. - Je vais conclure. Je vous remercie de votre participation et, en tout cas, aujourd?hui, le propos �tait de reconna�tre votre parole, ce qui permet le d�bat est essentiel.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Madame OUMER. Derni�re oratrice, Mme SIMONNET, une minute c'est court, mais je vous fais confiance.

Mme Danielle SIMONNET. - Top chrono n'ayant qu'une minute, je tiens � saluer votre proposition d'oser les r�f�rendums parisiens. Nationalement, sachez que d'ores et d�j�, 10�% des signatures n�cessaires ont �t� r�colt�es pour obtenir la tenue d'un r�f�rendum contre la privatisation d?A�roports de Paris.

Si nous avions b�n�fici� � Paris de la proc�dure du r�f�rendum d'initiative citoyenne locale, Madame HIDALGO, la Maire de Paris n'aurait peut-�tre pas pu imposer aux Parisiennes et aux Parisiens, sans leur demander leur avis, l'organisation des Jeux Olympiques, la tour Triangle ou la privatisation de nos cr�matoriums.

Face � l'urgence climatique et l?urgence sociale pour d�fendre l'int�r�t g�n�ral et non l'int�r�t des lobbys, il faut permettre aux citoyennes et aux citoyens de pouvoir d�cider. Contre les logiques oligarchiques � l??uvre dans le syst�me, la solution, c?est le peuple, des "Gilets jaunes" aux manifestations et gr�ves des jeunes pour le climat. D�cidons nous-m�mes, voil� un beau slogan � m�me de pr�server, par exemple, la pleine terre contre l'hyper b�tonisation qui aggrave les �lots de chaleur.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame SIMONNET, merci beaucoup.

Merci pour ces expressions.

Je vais donner la parole � Pauline V�RON pour vous r�pondre, peut-�tre ensuite un mot de Gilberte KOPEL et de Yassin IRA, et puis nous conclurons nos travaux sur cet avis citoyen. Pauline�?

Mme Pauline V�RON, adjointe. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, merci pour vos interventions. Avant toute chose, j'aimerais remercier l'ensemble des �quipes qui travaillent � nos c�t�s pour faire vivre cette d�mocratie participative � Paris et, en particulier, la Direction de la d�mocratie des citoyens et des territoires, et le Service de la participation citoyenne sous la direction de Fran�ois GUICHARD, et sa coordination et sa vision d'ensemble, car oui, il y a bien une �lue et un service de la participation citoyenne qui cordonnent et qui impulsent une vision globale et qui mettent en place les diff�rents dispositifs que vous avez �voqu�s.

Je voudrais �videmment remercier Gilberte et Yassin, et l'ensemble des Parisiens qui ont particip� � cet avis citoyen, cette conf�rence de citoyens. Je pense que cela a �t� - en tout cas, ils me l'ont dit - deux week-ends int�ressants et enrichissants qui, je crois pour certains, leur ont donn� envie d'aller encore plus loin et de continuer � s?investir sur ces questions.

La participation citoyenne est un axe tr�s fort de votre mandature, Madame la Maire. Le budget participatif, le renforcement du Conseil parisien de la Jeunesse ou encore le Conseil des g�n�rations futures, pour citer des choses un peu nouvelles, sont autant de dispositifs qui permettent aux Parisiens de contribuer � l'�laboration des politiques municipales.

Pour r�pondre � un certain nombre d'intervenants qui ont l'air de douter de la qualit� et de l'int�r�t de ces dispositifs, je voudrais quand m�me rappeler quelques chiffres.

Aujourd'hui, le budget participatif de Paris, c'est le plus grand budget participatif au monde, non seulement de par les sommes qui y sont consacr�es, mais c'est le plus grand budget participatif au monde de par la participation. Manifestement, les Parisiens trouvent que ce budget participatif est un outil int�ressant et, chaque ann�e, ils sont de plus en plus nombreux � y participer.

Aujourd'hui, nous avons 200.000 personnes qui ont la carte de citoyen, et chaque mois nous avons 5 � 7.000 personnes qui demandent spontan�ment leur carte de citoyen, pour ensuite participer souvent � des dispositifs comme les volontaires de la solidarit�, les volontaires du climat, les b�n�voles qui nous aident sur les �v�nements sportifs. Aujourd'hui, ce sont pr�s de 230.000 personnes qui ont leur carte de citoyen.

Je voulais quand m�me rappeler la votation citoyenne sur le Plan Climat, qui a permis la participation de pr�s de 75.000 personnes, ainsi que la participation sur le regroupement, le r�f�rendum sur les 1, 2, 3, 4, qui a �t� un succ�s immense de la part des habitants des arrondissements centraux.

Je me permettrai aussi de rappeler que, lorsque nous faisons l'appel � candidatures pour le Conseil parisien de la Jeunesse, pour 50 places, nous avons 600 candidatures. Lorsque nous faisons le Conseil parisien citoyen, o� nous acceptons 120 personnes, nous avons 500 candidatures et nous sommes oblig�s de faire un tirage au sort.

Tout cela pour dire quand m�me que, manifestement, un certain nombre d'entre vous ont l'air de trouver que tout cela peut-�tre ferait un peu trop Je pense que, si bien s�r nous avons des progr�s � faire en termes de communication et de lisibilit�, manifestement les Parisiens trouvent que ces instances sont int�ressantes, y participent et veulent toujours y participer de plus en plus. Je pense que c'est un r�el succ�s que nos dispositifs de participation citoyenne.

Je ne reviendrai pas trop longuement sur tout ce qui a �t� rappel� quant au dispositif que nous avons mis en place, � l'occasion du grand d�bat, avec la Conf�rence de consensus, o� nous avons cherch� � corriger un peu certains d�fauts de ce grand d�bat, en pr�voyant non seulement que la parole soit totalement libre, que tous les sujets puissent �tre abord�s, que tous les points de vue puissent �tre exprim�s, et cela en totale transparence. En mettant absolument toutes les contributions en ligne en "open data" sur notre site Internet, tout le monde peut, nous avons scann� tous les cahiers de dol�ances, tout est en ligne sur le site de la Ville, et c'est suite � cette Conf�rence de consensus que nous avons organis� cette Conf�rence de citoyens qui a abouti � cet avis citoyen.

Qu'allons-nous faire maintenant de cet avis citoyen�? Et c'est l� que les choses, je pense, sont ou vont �tre encore plus int�ressantes.

Nous vous proposons de reprendre ces propositions, ces cinq propositions, dans une d�lib�ration qui sera soumise � la discussion et au vote du Conseil de Paris du mois de septembre. Mais avec cette d�lib�ration, nous allons innover, nous allons franchir un pas suppl�mentaire dans la participation citoyenne, car comme pour, par exemple, Axelle LEMAIRE qui avait fait la loi pour une R�publique num�rique, en faisant une loi qui �tait co�crite avec les citoyens, nous allons, pour la premi�re fois en France, proposer de co-r�diger avec les citoyens une d�lib�ration municipale.

Et donc, pendant deux mois, nous allons mettre en ligne, nous allons, dans le cadre de la caravane de la participation, sur le terrain avec les volontaires des d�bats, co-construire avec les Parisiens une d�lib�ration en prenant comme base vos cinq propositions. Les Parisiens pourront ajouter des choses, soutenir certaines de vos propositions, les amender, et le r�sultat de ce travail sera pr�sent� au Conseil de Paris du mois de septembre. Nous aurons la discussion entre �lus et nous voterons en r�alit� vos propositions, les propositions citoyennes qui vont se concr�tiser concr�tement dans une d�cision juridique qui va avoir force de d�lib�ration et de d�cision municipale, comme l'ensemble de nos d�cisions. L�, nous allons r�ellement franchir un pas suppl�mentaire dans la d�mocratie participative.

Je vous remercie toutes et tous de votre participation � ce nouveau dispositif.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Pauline, pour ce travail. C'est tr�s encourageant. C'est vrai que, dans une ville comme Paris, on voit qu'il y a encore beaucoup d'efforts � faire pour que l'information arrive aupr�s de chaque citoyen. Mais il y a eu beaucoup d'initiatives, les comptes rendus de mandat parisien, c'est mon r�le, les comptes rendus de mandat d'arrondissement avec les maires d'arrondissement auxquels j'ai particip� parce que c'est leur r�le sont une forme extr�mement int�ressante mais qu'il faut poursuivre.

On voit bien qu?aujourd'hui, on va bien au-del� de quelque chose qui est quand m�me une forme de th��tralisation de la d�mocratie repr�sentative qui est n�cessaire. On aime bien le th��tre, moi j'aime bien le th��tre au th��tre. Mais je pense que la d�mocratie participative, telle qu'on la con�oit aujourd'hui, ce n'est pas du th��tre, c'est de la r�alit�. Et c'est de la capacit� donn�e aux citoyens de peser sur leur vie.

Donc, c'est ce que nous essayons de faire en diffusant les moyens d'information permettant aux Parisiens et aux Parisiennes de s'impliquer dans leur vie, et aussi de partir de leurs demandes. On est � un moment tr�s int�ressant, tr�s, tr�s int�ressant, parce que finalement, les grandes formations politiques qui, jusque-l� dictaient les grilles de lecture de la soci�t� et des propositions, sont bouscul�es et sont tr�s largement quand m�me �branl�es. Il y a donc quelque chose de tr�s int�ressant, notamment � l'�chelle municipale, qui est de revenir � ce qu'est l'essence de l'engagement notamment municipal, au service de la cit�, et de revenir vers les citoyens avec nos convictions, elles sont diff�rentes, m�me si on a heureusement des valeurs communes, les valeurs r�publicaines, de venir avec les valeurs qui nous servent de boussole, mais en m�me temps avec une ouverture qui fait qu'il n'y a pas de pr�t-�-penser ni de pr�t-�-agir. C'est avec les citoyens que l'on peut trouver des solutions pour les grands d�fis, qui sont des d�fis qui viennent nous d�fier au point de nous obliger � trouver des solutions pour des probl�mes qui sont nouveaux, notamment par leur ampleur, et qui n'ont pas de solution. Il n'y a pas de bo�te � outils. On est dans un moment qui peut �tre tr�s d�stabilisant ou tr�s enthousiasmant, je le prends plut�t sous l'angle de l'enthousiasme, parce qu'on doit inventer ces bo�tes � outils, et on ne peut pas les inventer tout seul, et ce n'est pas dans le th��tre du pouvoir que cela s'invente, cela s'invente dans la relation avec les citoyens. C'est cela que nous sommes en train de vivre, pas simplement � Paris mais partout sur la plan�te et partout dans les grandes villes. Donc, je suis tr�s enthousiaste � l'id�e que, quand on propose � Paris, les citoyens viennent. On l'a dit, 210.000 personnes qui ont vot� au dernier budget participatif, 200.000 Parisiens sur la carte citoyenne, 15.000 volontaires du climat qui se forment, qui viennent se former et qui ensuite agissent dans leur propre vie, 2.000 volontaires de la solidarit� � chaque Nuit de la solidarit� que nous avons organis�e � Paris, qui viennent, qui se forment, une Fabrique de la Solidarit� qui poursuit cet engagement citoyen, et bien d'autres choses � venir. On en reparlera, notamment l'id�e d'une acad�mie gratuite sur le climat pour les jeunes de 12�� 25�ans, mais on y reviendra. Donc, nous sommes dans une ville o� les citoyens sont l�, et ils nous poussent � les �couter encore plus. Sur l?avis citoyen qui a �t� rendu, je veux vraiment � nouveau remercier l'ensemble des citoyens qui ont particip�, qui ont contribu�, il n'y a pas de meilleure expertise que celle des citoyens parce que c'est leur vie qui sert d'expertise, et des citoyens qui ont envie aussi de comprendre que tous les d�sirs que l'on peut avoir ne sont pas imm�diatement assouvis, parce qu'il y a des �l�ments de discussion, de r�gulation, de d�cisions collectives, y compris techniques, budg�taires et de faisabilit�. Mais une de vos propositions, et il y en a beaucoup, mais une de vos propositions sur l'assembl�e citoyenne tir�e au sort me para�t extr�mement int�ressante et extr�mement importante � mettre en ?uvre parce qu'elle peut justement �tre aussi cette forme de participation qui se combine, qui se conjugue dans de la coproduction. Je n'ai pas cit� dans les coproductions, mais quand m�me, les sept places, 8.500�Parisiens sont venus travailler, faire de la co-conception et de la co-construction sur les places, notamment celle de la Nation que l'on a inaugur�e dimanche dernier. Je veux bien que l'on dise que c'est autoritaire, je veux bien, mais bon, on n'est pas oblig� de tomber dans un th��tre de tr�s mauvaise qualit�. On est Paris, on ne peut pas se contenter de s�ries B en mati�re de d�mocratie. Dans la critique, soyons quand m�me dans la r�alit�. On peut aller plus loin, on peut faire mieux, et je pense que l'on fera collectivement mieux, mais franchement, les avanc�es qu'il y a eu ces derniers mois et que l'on va poursuivre sur la participation citoyenne, pourraient nous rendre fiers d'abord de la fa�on dont les citoyens r�pondent � toutes ces demandes de participation citoyenne que nous avons nous-m�mes aussi formul�es. Je vous remercie et je donne pour le mot de la fin la parole � Gilberte et � Yassin.

Mme Gilberte KOPEL. - J'ai �t� tr�s contente d'�tre l� parce qu?on avait travaill�, mais c'est une bonne exp�rience.

Je ne pensais pas qu'� l'issue des deux week-ends que l'on avait pass�s sur Paris, enferm�s pendant � peu pr�s huit heures, que l'on allait avoir apr�s un retour, et c'est cela que je d�sirais. Ce retour est beaucoup plus encore enrichissant, plus int�ressant que ce que je pouvais imaginer. En effet, de vous avoir entendu, les uns et les autres, cela m'a sensibilis�e au fonctionnement de la vie de l'H�tel de ville, et je ne demande pas mieux que de continuer.

J'avais assist� au dernier Conseil de Paris qui �tait aussi tr�s int�ressant, mais l� franchement, j'apprends beaucoup de choses et je vous remercie de nous avoir invit�s. C'est vrai que sur l'assembl�e de citoyens sur laquelle j'avais travaill� avec d'autres personnes, on s'�tait beaucoup int�ress�, investi pour que ce projet puisse prendre forme et donner le jour.

Si, en septembre on peut revenir pour avoir la suite, on est l�!

M. Yassin IRA. - Du coup, tr�s rapidement parce que tout a �t� dit pr�c�demment par Gilberte, j'ai �t� tr�s ravi de rencontrer les experts, d?en apprendre beaucoup sur ma ville finalement, de rencontrer d'autres citoyens qui �taient tr�s int�ressants et avec qui on a beaucoup �chang�.

Ce qui est int�ressant, au-del� de l'exercice du rapport, c?�tait aussi de confronter nos opinions parce qu'on �tait tous de sensibilit� politique diff�rente, certains �taient engag�s, d'autres pas du tout, certains s?int�ressaient � la politique, d?autres absolument pas. Du coup, c'�tait vraiment cette effervescence, cette dynamique qui nous a aussi permis d?en arriver � ces conclusions. C?est un exercice qui a �t� super int�ressant et qui continuera de porter ses fruits, j'imagine et j'esp�re, pendant ces prochains mois. Merci beaucoup.

Juillet 2019
Débat
Conseil municipal
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