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Mme LA MAIRE DE PARIS. - Nous pouvons donc poursuivre avec la proposition de d�lib�ration UDI-MODEM�1, relative au projet d?am�nagement urbain et paysager de l?axe historique Tuileries-Concorde-Champs-Elys�es.

Nous �tudions donc cette proposition de d�lib�ration et je donne la parole au premier orateur, M. Eric AZI�RE.

M. Eric AZI�RE. - Merci beaucoup, Madame la Maire.

Mesdames et Messieurs les �lus du Conseil de Paris, la proposition du groupe UDI-MODEM est, je crois, un cadeau pour tous les amoureux de Paris. C?est une offre � voir, une de plus peut-�tre. C?est un paysage urbain unique au monde�; ce d�cor de l�gende - � force d?�tre devenu au fil du temps un d�cor ordinaire en trois espaces s�par�s, dans lequel chacun a v�cu sa vie tranquille, que sont le jardin des Tuileries, la place de la Concorde, les jardins des Champs-Elys�es -, avait fini par briser en trois morceaux l?imaginaire de son concepteur, un grand jardinier fran�ais, pour faire r�f�rence � l?esprit des jardins qu?il a dessin�s, le jardinier Andr� Le N�tre, n� et mort � Paris, inhum� sans c�r�monie � l?�glise Saint-Roch.

La pr�sente proposition de d�lib�ration vise � restaurer et � red�finir son ambitieux projet d?am�nagement urbain et paysager, pour ce qu?il faut bien appeler l?axe historique Tuileries-Concorde-Champs-Elys�es. Ce sont 65 hectares de jardins et de places�; ce sont 3,5 kilom�tres d?une perspective paysag�re qui est l?une des plus grandes et des plus somptueuses du monde. Elle pourrait �tre ainsi redessin�e, reli�e, apais�e en une seule poursuite paysag�re, v�ritable promenade historique retrouv�e et r�enchant�e.

C?est ensemble que ces trois espaces, dans un m�me projet d?am�nagement harmonieux, doivent �tre repens�s, en tout cas, c?est notre projet.

Le jardin des Tuileries est aujourd?hui poussi�reux, il faut bien le dire�: banalis�, mal am�nag�, mal pens� pour r�pondre � l?accueil des 14 millions de visiteurs parisiens, touristes fran�ais ou �trangers.

La place de la Concorde est encore l?une des rares places � Paris toujours vou�e exclusivement � la circulation automobile, sans pi�tonisation, sans "Plan V�lo" v�ritablement op�rationnel, isolant sur un �lot de macadam l?ob�lisque de Louxor et les deux fontaines des Mers et des Fleuves, qui sont tout de m�me trois joyaux du patrimoine fran�ais et parisien.

Enfin, les jardins des Champs-Elys�es sont les grands d�laiss�s de cette histoire par les centaines de millions de touristes qui descendent tous les ans les Champs-Elys�es. Au rond-point des Champs-Elys�es, rien ne les incite � cheminer plus loin�: aucun encha�nement urbain, aucun effet d?entra�nement, aucune incitation pens�e � poursuivre leur promenade vers la place de la Concorde, le jardin des Tuileries, l?ob�lisque et les fontaines, et le mus�e du Louvre. Dans ces jardins du bas des Champs-Elys�es, l?APUR notait d�j�, dans une �tude publi�e en 2013, une d�gradation de l?espace public, ainsi qu?une fragmentation et une d�valorisation progressive du site.

Alors, � l?heure du projet de r�am�nagement des Champs-Elys�es "R�enchantement des Champs-Elys�es" qui porte sur le haut de l?avenue, il nous semble pertinent de repenser ces continuit�s historiques entre le perron des Tuileries et l?Arc de Triomphe. Il s?agit, en l?occurrence, de pacifier ou de gommer les ruptures physiques�; d?assurer les continuit�s pi�tonnes qui manquent cruellement�; de rev�g�taliser ces diff�rents jardins dans l?esprit des lieux, en harmonisant un espace de promenade, un espace de respiration offert � tous.

Enfin, ce r�am�nagement devra int�grer la question de la tranquillit� publique et de la s�curit� du site. Il devra aussi �tre pens� et mis en valeur par un travail d?�clairage sur l?ensemble du p�rim�tre concern�. Il devra enfin r�pondre � une v�ritable politique d?animation sur l?ensemble du site et de la promenade, en int�grant une revendication subliminale de cette proposition de d�lib�ration concernant la gouvernance du jardin des Tuileries vis-�-vis duquel la l�gitimit� du peuple et de la commune de Paris � cog�rer son animation ne me para�t ni incongrue, ni exorbitante. Je voudrais remercier tous les groupes et les �lus non-inscrits pour les manifestations d?int�r�t, dont ils ont bien voulu nous faire part consid�rant ce projet. Je voudrais remercier le cabinet de la Maire de Paris pour sa disponibilit� et sa contribution � l?aboutissement favorable de ce projet, et remercier la Maire de Paris. Enfin, je voudrais remercier Jean-Louis MISSIKA et son directeur de cabinet, Olivier RENARD, pour le temps qu?ils ont consacr� � ce projet et l?�tat d?esprit constructif qui a �t� le leur pour lui permettre d?aboutir. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur AZI�RE.

A moi aussi de vous remercier car je pense que, dans ce genre de travail que nous faisons, ce type de proposition de d�lib�ration, sur un projet comme celui-ci, nous sommes v�ritablement dans le r�le qui est le n�tre. Je crois que nous prenons plaisir � �tre dans cette co-construction. Je vous remercie donc aussi pour ce que vous avez initi�. Je donne la parole � R�mi F�RAUD, pr�sident du groupe Socialiste et Apparent�s.

M. R�mi F�RAUD. - Merci, Madame la Maire.

Chers coll�gues, au nom de mon groupe, je tiens d?abord � remercier le pr�sident AZI�RE pour sa proposition de d�lib�ration qui nous am�ne � d�battre de l?axe historique Tuileries-Concorde-Champs-Elys�es.

Ce n?est pas la premi�re fois que votre groupe soumet au Conseil une proposition de d�lib�ration sur le patrimoine et l?histoire de Paris et je salue votre engagement passionn� sur le sujet. Il est vrai que la perspective grandiose qui s?�tend du Louvre � la D�fense suscite, depuis longtemps, de nombreux d�bats. Nous ne sommes pas les premiers � nous engager dans une querelle, parfois esth�tique, rythm�e par les pol�miques et les passions. Je suis heureux que vous apportiez votre pierre, que nous apportions notre pierre, aujourd?hui, � cette histoire parisienne et nationale, lanc�e par Henri IV, qui e�t le grand dessein de r�unir le Louvre aux Tuileries.

Entre celles et ceux qui ont souhait� voir retirer l?ob�lisque de la place de la Concorde, en passant par la querelle sans fin autour du projet du Grand Louvre avec sa pyramide�; entre l?envie de revoir un jour les Tuileries reconstruites pour certains, ou encore la r�cente querelle artistique autour des fontaines du rond-point des Champs-Elys�es, la beaut� et l?am�nagement de Paris, en particulier de ses quartiers monumentaux et prestigieux, ne cessent d?alimenter la discussion, le d�bat et les passions.

C?est dans cette histoire que nous nous inscrivons aujourd?hui et qu?il nous faut avancer avec une seule volont�, celle de rendre notre ville plus belle en respectant son histoire et son patrimoine. Votre proposition s?inscrit dans la continuit� de la mutation que conna�t notre capitale ces derni�res ann�es. Elle permet de poursuivre la reconqu�te de l?espace pour les pi�tons, les v�los, l?ensemble des mobilit�s douces, en faisant reculer la place de la voiture aujourd?hui tr�s dominante. Elle fait aussi la part belle � la v�g�talisation, indispensable � notre ville, comme nous le savons.

Vous abordez �galement la question majeure de la propri�t� de ces espaces, mais vous ouvrez aussi, par l� m�me, un d�bat complexe et des questions qui sont aussi des questions de financement.

Quant � la place de la Concorde, Monsieur le Pr�sident, vous avez raison�: elle doit �tre retravaill�e comme les autres places de Paris et cela fait partie des perspectives que nous devons avoir pour les prochains mandats. Je sais que la Maire de Paris s?est d?ailleurs exprim�e � plusieurs reprises d�j� sur le sujet.

Sur les Champs-Elys�es enfin, l?�volution entam�e doit se poursuivre. Les nouvelles pistes cyclables, tout le long des Champs-Elys�es, ouvrent peu � peu. Nous prenons ainsi notre part � l?histoire parisienne d?embellissement et d?am�nagement de cet axe historique, en l?adaptant au besoin de notre si�cle�: la lutte contre le changement climatique, le recul de l?automobile, la place aux nouvelles mobilit�s, la v�g�talisation et un espace public construit avec les Parisiens � partir de leurs usages.

Je remercie donc le pr�sident du groupe UDI-MODEM de nous avoir permis d?en d�battre aujourd?hui et je le remercie aussi d?accepter l?amendement propos� par l?Ex�cutif qui nous permet d?avancer ensemble, au-del� des clivages entre majorit� et opposition, sur la transformation n�cessaire de notre ville.

Je tiens simplement � ajouter un dernier point. Lorsque la Maire de Paris a pr�sent� l?autre jour un projet d?am�nagement et de v�g�talisation autour du Trocad�ro et de la Tour Eiffel, un certain nombre de r�actions ont �t� de dire�: "C?est tr�s bien, mais la priorit� doit aller aux quartiers populaires de Paris". Je ne n�glige pas du tout les quartiers populaires de Paris, dont je suis l?un des nombreux �lus dans cette Assembl�e. Cependant, nous ne devons pas opposer Paris, qui est un ensemble o� tous les quartiers appartiennent aussi � chacune et � chacun. Je me r�jouis donc que vous puissiez aujourd?hui proposer une �volution profonde de cet axe historique et tr�s monumental de Paris et que nous puissions avancer ensemble sans l?opposer aux autres quartiers de Paris, pour qu?il b�n�ficie � toutes et tous et qu?il participe � la transformation de notre ville. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur le Pr�sident, pour votre intervention. La parole est � M. Pascal JULIEN, pour le groupe Ecologiste de Paris.

M. Pascal JULIEN. - Le N�tre, Marat, Jean-Jacques Rousseau, Louis XIV, vos niches sont toujours sympathiques car elles me rappellent les cours d?histoire de ma jeunesse. Rien que pour cela, merci�!

Nous partageons le constat que vous faites�: la place de la Concorde, trop min�rale, favorise le ph�nom�ne d?�lot de chaleur et il est bien difficile de la traverser, que l?on soit pi�ton ou cycliste - il faut vraiment faire tr�s attention quand on s?aventure sur cette place. Je crois d?ailleurs que Christophe NAJDOVSKI s?est souvent heurt� aux architectes des b�timents de France pour en am�liorer la continuit� cyclable. Nous partageons le constat sur le jardin des Tuileries. Il est mal agenc�; il faudrait le reprendre.

Ainsi, nous n?avons pas de difficult� sur les constats. D?ailleurs, nous voterons la niche, mais avec quelques questionnements, quelques r�serves, dont je voudrais vous faire part.

Par exemple, vous voulez renforcer l?attractivit� de cet espace qui attire d�j� plus de 14 millions de touristes mais "en m�me temps", comme dirait l?autre, vous voulez renforcer la d�fense de la biodiversit�, de la v�g�talisation. Vous soulignez "la fragilit� �cologique du lieu". Protection de la biodiversit� et tourisme de masse peuvent-ils vraiment faire toujours bon m�nage�? Vous ne r�pondez pas � cette question dans votre texte.

Par ailleurs, vous d�sirez d�finir "une offre de restauration adapt�e au public des Tuileries", autrement dit des honn�tes gens qui viendront d�guster des cocktails hors de prix. Oui, quel est le public adapt� aux Tuileries�?

Oui, mais cela va mieux en le disant. Ce n?est pas dit�!

Autre chose�: vous avez d�clar�, dans la presse cette fois-ci, que le co�t d?un tel r�am�nagement serait insignifiant. C?est une bonne nouvelle�! Je pense que Christophe NAJDOVSKI qui a eu � g�rer un budget de 40 millions d?euros, sauf erreur de ma part, pour refaire quelques places, sera content d?apprendre qu?il sera de 0 centime - insignifiant - pour ce que vous proposez. Nous sommes tout de m�me dans le flou sur ce plan.

Je continue�: vous allez ensuite un peu vite sur quelques obstacles que l?on rencontrera sur notre chemin, que ce soient les A.B.F. ou l?Etat qui n?a peut-�tre pas envie de l�cher ses bijoux de famille. En effet, votre proposition de d�lib�ration, dans son d�lib�r� - car c?est bien cela que nous votons, et non les consid�rants�: "La Ville se rapproche de l?Etat pour r�cup�rer la comp�tence sur l?ensemble du p�rim�tre". Oh, la jolie formule�! Elle a �t� bien travaill�e�! "La ville se rapproche de l?Etat pour r�cup�rer la comp�tence sur l?ensemble du p�rim�tre". Au moins, cela ne mange pas de pain�! Il n?y a pas de probl�me�: je le vote facilement�; je ne me ligote pas les bras pour l?avenir�!

Je pourrais continuer?

Vous posez de bonnes questions�; les r�ponses sont ouvertes � la discussion�; les moyens ne sont pas �nonc�s. Que voulez-vous que je vous dise�? C?est tellement sympathique que nous allons le voter�!

Puisqu?il me reste quelques secondes, je m?adresse � la Maire de Paris en esp�rant, d?un point de vue politique - excusez-nous, vous n?�tes pas oblig�s d?�couter -, qu?elle ne m?en voudra pas�: je vais voter une proposition de l?opposition. Le GEP va voter une proposition de l?opposition�! J?esp�re que cela ne va pas remettre en cause notre alliance, ch�re Anne HIDALGO�! Il nous arrivera aussi de le faire, y compris sur les v?ux et sur d?autres choses. Je pense - et nous le d�montrons l� - que, de temps en temps, on peut reconna�tre que l?opposition a de bonnes id�es. Ce n?est pas pour autant que l?on trahit son camp quand l?opposition dit des choses plus proches que ce que dit la Maire de Paris. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Monsieur JULIEN, je vous rappelle simplement un point�: j?ai souhait� que nous puissions travailler, au sein de ce Conseil, avec des propositions de d�lib�ration �manant de tous les groupes politiques non pas pour les faire battre, mais justement pour que nous trouvions aussi les moyens de les voter tous ensemble. D?ailleurs, 80�% des propositions de d�lib�ration que nous discutons ici sont vot�es � l?unanimit�.

Cher Pascal JULIEN, l?id�e que nous puissions nous retrouver, majorit� et opposition, est une id�e qui me va plut�t bien. Ce que vous venez de dire est tr�s int�ressant�: en travaillant de cette fa�on et avec des groupes d?opposition qui portent des propositions de d�lib�ration, on passe assez facilement de l?intention, de la volont� de faire et de la formalisation d?un projet aux moyens de son ex�cution. Or, c?est le travail de l?Ex�cutif que d?ex�cuter les d�cisions. L�, nous sommes dans une culture qui rapproche majorit� et opposition, notamment par rapport � l?ex�cution des d�cisions prises.

Certes, il ne sera pas facile de mettre tout le monde autour de la table pour se mettre d?accord. Cependant, je pense qu?une proposition de d�lib�ration vot�e, je l?esp�re, � l?unanimit� de ce Conseil nous donnera beaucoup plus de force pour engager la discussion avec l?Etat afin de r�cup�rer du pouvoir pour les Parisiens sur un territoire dont le moins que l?on puisse dire est qu?il est aujourd?hui g�r� en dehors de notre volont�, et m�me parfois contre notre volont�. Je trouve donc que c?est une tr�s bonne chose que nous puissions aller vers cette culture commune, majorit� et opposition, dans l?int�r�t des Parisiens.

Je donne la parole � M. Nicolas BONNET-OULALDJ, pr�sident du groupe Communiste - Front de Gauche.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Merci, Madame la Maire.

Il y a toujours un plaisir renouvel� � lire vos propositions de d�lib�ration, Monsieur le Pr�sident AZI�RE. Apr�s le parcours du Paris r�volutionnaire, voici votre r�flexion sur l?axe historique qui part du Louvre jusqu?� la D�fense. Nous vous remercions pour cette contribution � l?am�nagement de l?un des axes les plus connus et les plus fr�quent�s de notre ville.

Vos propositions s?appuient sur des �tudes, en particulier celle de l?APUR de 2013 qui pointait d�j� une d�gradation de l?espace public, du fait de l?�miettement des responsabilit�s et de la gestion de cet espace. Vous proposez de r�am�nager le jardin des Tuileries qui doit faire face � une tr�s forte fr�quentation, mais qui souffre d?un manque d?espaces d?accueil pour les visiteurs et de diversit� v�g�tale.

Nous ne pouvons qu?�tre d?accord avec vous, mais lorsque vous proposez que l?Etat nous confie ce jardin, nous ne vous suivons pas. La Ville doit �tre en dialogue avec l?Etat et faire que ce jardin s?ins�re mieux dans l?espace urbain, mais c?est au propri�taire d?investir et non � la Ville. Il est vrai que l?Etat n?est pas tr�s bon dans l?entretien de son patrimoine, contrairement par exemple au S�nat qui, lui, g�re magnifiquement bien les jardins du Luxembourg pour le bonheur des Parisiens et des visiteurs �trangers.

Vous abordez la n�cessit� de la restructuration de la place de la Concorde. Vous proposez de faire une plus grande place aux pi�tons et aux circulations douces�; c?est essentiel. Oui, nous sommes d?accord avec le constat de cette superbe place et qu?elle soit rendue aux pi�tons. Vous comprenez les contraintes qui p�sent sur cette place parisienne�: elle est travers�e par plusieurs axes de circulation dont vous savez que, malgr� la loi de 2007 sur le statut de Paris, elles restent sous la responsabilit� de la Pr�fecture de police. Le dialogue avec la Pr�fecture n?est pas simple et nombre d?am�nagements cyclistes ou pi�tons sont retard�s ou frein�s, du fait des contraintes qui nous sont impos�es par la Pr�fecture de police.

Quant aux jardins des Champs-Elys�es, il est dommage que ce lieu ne soit pas plus attractif, vous avez raison. Il est important que la r�flexion d�j� entam�e se retrouve dans la r�alit�. Modifier le mobilier urbain, pr�voir des espaces de repos importants, mais mieux entretenir le patrimoine arbor�: oui, trois fois oui�!

Nous nous retrouverons dans l?amendement de l?Ex�cutif � votre proposition de d�lib�ration et il semblerait que vous acceptiez ces modifications, c'est l?une des conditions pour que nous la votions. En particulier, nous soutenons l?introduction d?un article 6 qui pousse la r�flexion sur l?axe historique qui propose de travailler, suite au rapport de l?APUR de 2012, � l?axe qui traverse les Hauts-de-Seine.

Oui, apr�s la place de la R�publique et l?am�nagement des sept places parisiennes - nous saluons tous l?inauguration, ce week-end, de la place de la Nation -, il sera essentiel de s?attaquer � cet axe historique.

Permettez-moi de ne pas oublier des manifestations importantes, notamment l?arriv�e du Tour de France, dans quelques jours, qu?il faudra aussi respecter car il est important que le Tour de France arrive sur ces Champs-Elys�es et sur cette place de la Concorde. Comme vous le savez, cette ann�e, A.S.O. va l?ouvrir � toutes et � tous�: avant l?arriv�e des coureurs, tous les amateurs auront la possibilit� de franchir la ligne Tour de France. N?oublions pas aussi les c�r�monies du 14 juillet, un moment important dans notre histoire et dans l?histoire de notre ville.

Je vous remercie et bravo pour cette proposition de d�lib�ration.

(Mme Pauline V�RON, adjointe, remplace Mme la Maire de Paris au fauteuil de la pr�sidence).

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur le Pr�sident. Je donne maintenant la parole � J�r�me DUBUS, pour le groupe PPCI.

M. J�r�me DUBUS. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, d?abord, tous mes remerciements � �ric AZI�RE et � son groupe UDI-MODEM pour cette proposition de d�lib�ration de requalification urbaine de l?axe historique Paris-Tuileries-Concorde-Champs-Elys�es. On se souvient des pol�miques qui ont pu avoir cours sur des am�nagements pass�s temporaires de cet axe. Nous nous en souvenons tous - r�cents.

L?un des m�rites de cette proposition de d�lib�ration est pr�cis�ment d?essayer de sortir de ces pol�miques et de ces am�nagements temporaires qui ont, pour certains, d�figur� cet axe qui est l?un des plus connus � Paris.

Effectivement, cet axe historique est l?axe signifiant le plus connu � Paris. D?ailleurs, Fran�ois Mitterrand ne s?en �tait pas cach� puisque, lors de l?inauguration des grands travaux de cet axe, il d�clarait�: "Je me sens en communication avec les forces telluriques de ce qui fut toute l?histoire de la France. Rien ne m?en �carte et c?est ainsi que je finirai". Alors, je ne sais pas si Eric AZI�RE finira comme Fran�ois Mitterrand - ce n?est pas ce que je lui souhaite - mais, dans la tradition fran�aise, on a toujours eu, sur cet axe historique, des d�clarations assez fortes et tout � fait pertinentes.

Nous partageons �videmment l?ambition d�velopp�e par cette proposition de d�lib�ration de porter un projet d?am�nagement urbain et paysager de grande ampleur. Ce projet va dans le bon sens, � savoir celui du r��quilibrage des modes de d�placement, de la r�habilitation de certains espaces et des continuit�s urbaines. C?est une bonne proposition de d�lib�ration et nous la voterons sans aucun probl�me.

N�anmoins, nous avons d�pos� un amendement sur cette proposition de d�lib�ration dont l?�chelle ne nous semble pas assez suffisante. Si on limite cet am�nagement et ces projets d?am�nagement � l?axe Tuileries-Concorde-Champs-Elys�es, il nous semble que l?on rate quelque chose. Derri�re les Champs-Elys�es, il y a en effet l?avenue de la Grande-Arm�e, l?avenue Charles-de-Gaulle � Neuilly et toute la perspective jusqu?� la D�fense et la Grande Arche. C?est la raison pour laquelle nous allons d�poser cet amendement que, je l?esp�re, vous voterez, afin de donner une port�e accrue � cette ambition d�j� importante et de donner surtout � ce projet une ampleur m�tropolitaine.

Nous parlons beaucoup de la M�tropole, beaucoup de l?intercommunalit�. Nous avons ici un sujet sur lequel nous pouvons mettre en place un raisonnement et une collaboration avec les communes qui jouxtent la porte Maillot et, au-del�, jusqu?� la D�fense. Nous pouvons faire, dans cette op�ration, un programme commun avec le d�partement du 92 et avec les communes concern�es�: Neuilly, Puteaux, Courbevoie, La Garenne-Colombes et Nanterre. Nous avons ici une relative uniformit� �conomique de ces territoires avec une succession de s�quences �conomiques sp�cifiques d?est en ouest, avec des activit�s assez co-d�pendantes quand vous regardez bien ce qu?il se passe. L?int�gration accrue de ces territoires est tout � fait n�cessaire. Elle a d?ailleurs �t� notifi�e par l?APUR en 2012 dans une �tude qui s?appelait "Etoile-D�fense, un axe majeur" qui partait de l?Arc de Triomphe jusqu?� la Grande Arche.

Jusqu?� maintenant, il ne s?est pas pass� grand-chose de ce c�t�; s?il se passe quelque chose du c�t� Tuileries-Concorde-Champs-Elys�es, il est indispensable de r�fl�chir de l?autre c�t� �galement et de faire en sorte que nous ayons une juxtaposition des projets, du moins une r�flexion commune afin que nous ne saucissonnions pas, si je puis dire, cet axe majeur. Ce serait tr�s dommage.

Voil� ce que nous pensons de cette proposition de d�lib�ration. Nous la voterons avec beaucoup d?enthousiasme et nous esp�rons que nous pourrons donner, gr�ce au vote de notre amendement, une perspective m�tropolitaine � cet axe qui m�rite d?�tre � l?�chelle m�tropolitaine et intercommunale.

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Merci. Je donne maintenant la parole � la pr�sidente du groupe RG-CI, Laurence GOLDGRAB. Je vous demanderai tous de respecter les 3 minutes de temps de parole, merci.

Mme Laurence GOLDGRAB. - Merci, Madame la Maire.

Monsieur le Pr�sident, cher �ric, par cette proposition de d�lib�ration, votre groupe s?attaque � un sujet patrimonial d?importance pour notre ville, celui d?un axe historique et embl�matique. Je reconnais, cher Eric, votre m�thode de travail qui consiste � s?appuyer sur l?histoire pour progresser vers l?avenir en tenant compte des �volutions. C?est une m�thode dont je partage le sens et qui fait sens, d?ailleurs, puisque nous sommes dans le cas d?une perspective historique. C?est vraiment dans cette m�thode qu?il faut avancer.

Cet axe embl�matique est pourtant oubli� des Parisiens et ignor� des touristes, vous l?avez soulign�. Ancien chemin menant � la for�t giboyeuse de Saint-Germain-en-Laye, initialement am�nag� par Henri IV, cet axe est aussi "le symbole de la domination de l?homme sur la nature" comme le pr�cisait Michel HENNUYER, architecte. Ce symbole s?est peu � peu transform� au fur et � mesure des mutations de Paris en ville-monde. Les all�es allant des Tuileries � la butte Chaillot, futurs Champs-Elys�es, sont devenues le temple de la consommation et la place de la Concorde, le temple de la voiture�; les jardins des Champs-Elys�es sont, quant � eux, d�sert�s, peu connus et mal am�nag�s.

Quel g�chis�! Et quelle solution�! Merci au groupe UDI-MODEM d?avoir ax� la discussion sur cet axe qui m�rite de s?y attacher.

La Ville, la majorit� s?emploie � transformer la ville�: plus r�siliente, plus fra�che, plus verte, plus cyclable, plus pi�tonne. Ainsi, en 2016, la plus belle avenue du monde a �t� rendue aux pi�tons. Cette proposition de d�lib�ration s?inscrit dans cette volont� d?apaisement, d?embellissement et d?a�ration pour Paris.

Les principales ambitions, nous les partageons�: redorer l?image des Tuileries aupr�s des Parisiennes et des Parisiens, lui rendre son panache d?antan. Il faut bien s�r plus de v�g�tation. Personnellement, j?appr�cie particuli�rement les grandes all�es�; je souhaite qu?elles soient pr�serv�es. C?est un apaisement total, un luxe dans Paris d?avoir de tr�s grandes all�es dans les jardins.

R�duire la place de la voiture, je n?y reviens pas. Elle repr�sente 10�% des d�placements parisiens mais occupe 50�% de l?espace.

Cr�er de la continuit�, rendre les jardins plus attractifs - nous avons discut�, hier, de la cr�ation d?espaces verts dans Paris mais il faut aussi valoriser ceux qui existent d�j�.

Bien entendu, tous ces projets ne d�pendent pas uniquement de notre ville - je pense aux Tuileries - mais je fais confiance � l?Ex�cutif pour trouver des solutions ad�quates et interroger la gouvernance. Ce n?est pas parce que nous avons propos� de partager la gouvernance du p�riph�rique avec d?autres que, malheureusement, l?Etat acceptera de partager la gouvernance des Tuileries. Je demande � voir�! Cela ne serait pas mal?

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Il faut conclure, s?il vous pla�t.

Mme Laurence GOLDGRAB. - Je conclus.

Je suis d?accord avec M. DUBUS�: cet axe va bien au-del� et cela peut donner des id�es � nos voisins. Travaillons tous ensemble�! Merci beaucoup.

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup.

Je donne maintenant la parole � Mme Jeanne d?HAUTESERRE, du groupe LRI et maire du 8e arrondissement.

Mme Jeanne d?HAUTESERRE, maire du 8e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Chers coll�gues, nous sommes amen�s aujourd?hui � voter un projet d?urbanisme spectaculaire qui consiste � reconfigurer une partie majeure de l?axe historique qui traverse la capitale d?Est en Ouest, allant des Tuileries aux Champs-Elys�es en passant par la place de la Concorde.

L?objectif est notamment de transformer cette place en une promenade urbaine, en la rendant en partie pi�tonne. Cher �ric AZI�RE, permettez-moi de vous rappeler qu'en 1999, l?ancien maire de Paris, M. Jean TIBERI avait d�j� propos� un vaste programme qui contribuait � embellir Paris. Dans ses diff�rentes propositions, il y avait, outre la mise en valeur des berges de Seine, la pi�tonisation de la place de la Concorde. Reconnaissons qu?il �tait visionnaire�!

Les Champs-Elys�es sont n�s d?un projet de Louis XIV d?am�nagement d?une grande art�re s?inscrivant dans l?axe des jardins des Tuileries � la plus belle avenue du monde qui s?�tend sur deux kilom�tres de long, de la place de la Concorde � la place de l?Etoile o� se trouve l?Arc de Triomphe en son centre. C?est un lieu de rassemblement pour les grandes manifestations nationales telles que le d�fil� du 14 juillet, la c�l�bration des victoires de l?�quipe de France de football, l?arriv�e du tour de France?

En partant de la place de la Concorde, on d�couvre les espaces verts que sont les jardins des Champs-Elys�es, indissociables de l?histoire de cette art�re embl�matique de la Capitale. Des travaux de restauration pour les vacheries anglaises, l?aire de jeux du carr� Marigny, les fontaines hors rond-point, les kiosques � musique, ont �t� r�alis�s r�cemment pour que cet espace devienne une promenade pour les Parisiens et les Franciliens. Je remercie Mme�la Maire de Paris et les coll�gues d?avoir vot� mon v?u propos� en juin dernier, demandant qu?une �tude qualitative soit engag�e sur ce vaste p�rim�tre des Champs-Elys�es.

La qualit� de vie d�pend aussi de la politique des d�placements. Jean TIBERI, encore lui, en son temps, voulait r�duire de 5�% le trafic automobile en cr�ant des pistes cyclables dans les mesures propos�es. Force est de constater que plus de 65.000 v�hicules circulent sur l?avenue des Champs-Elys�es quotidiennement, transformant cet axe en autoroute urbaine plus pollu�e que le p�riph�rique francilien. Les derni�res transformations ont eu lieu, il y a plus de 20 ans, sous la mandature de Jacques CHIRAC, Maire de Paris de 1977 � 1995�: il avait supprim� les contre-all�es et agrandi les trottoirs des Champs-Elys�es en 1993.

Chaque ann�e, 100 millions de visiteurs d�ambulent sur cette avenue�: 60�% de Fran�ais et 40�% d?�trangers. Aussi, il est temps, mes chers coll�gues, de penser � un vaste projet de r�am�nagement pour notre belle capitale. J?appelle, avec mon groupe, � voter pour la proposition du groupe UDI-MODEM, amend�e bien s�r.

Il va de soi que, la place de la Concorde �tant class�e monument historique, l?accord du Minist�re de la Culture est n�cessaire, ainsi que celui du Pr�fet de police, juridiquement comp�tent en mati�re de circulation. Je vous remercie.

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup, Madame la Maire.

Je donne maintenant la parole � Didier GUILLOT, du groupe DP.

M. Didier GUILLOT. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, nous soutenons cette initiative.

Pour ce qui est du jardin des Tuileries, il y a une �vidence � demander sa cession � la Ville de Paris. Il y a d?ailleurs une v�ritable absurdit� � voir aujourd?hui les trois grands parcs parisiens centraux �chapper � la gestion des espaces verts de la Ville de Paris. Ainsi, le jardin des Tuileries est rattach� au mus�e du Louvre�; le jardin des Plantes, au mus�e d?histoire naturelle�; et le jardin du Luxembourg, au S�nat. Ces trois parcs sont les poumons verts du c?ur de Paris�; ils devront bien, un jour, �tre rattach�s tous les trois � la Ville de Paris.

Le jardin des Tuileries est travers� par des millions de touristes et r�guli�rement d�figur� par la f�te foraine ou par la grande roue de Paris. Son niveau de v�g�talisation devrait effectivement �tre revu, tout en respectant les perspectives et dessins voulus par l?architecte Le�N�tre.

Pour ce qui est de la place de la Concorde, la plus grande place de Paris, il est indispensable d?envisager un projet d?envergure. Sa travers�e � v�lo - je l?ai test� de nombreuses fois - reste un grand moment de solitude, d?abord, en raison du nombre de voies compl�tement al�atoires de part et d?autre qu?il faut appr�hender, mais aussi en raison d?une voirie particuli�rement ab�m�e, pour ne pas dire d�fonc�e. Rouler sur des pav�s en trottinette ou � v�lo est plus que d�sagr�able, mais cela devient un cauchemar quand s?y ajoutent un nombre invraisemblable de nids-de-poule particuli�rement mauvais.

Je rappelle que la Ville de Paris a cr�� un tr�s bel axe cyclable dans les voies sur berge et l?ouverture de son tunnel aux cyclistes. Or, le d�bouch� de cet axe est pr�cis�ment la place de la Concorde et il sera �galement le d�bouch� du nouvel axe qu?est la rue de Rivoli, tout cela permettant de rejoindre celui de la rive gauche.

Quant aux millions de touristes qui viennent du Louvre pour rejoindre l?avenue des Champs-Elys�es, ou inversement, la travers�e pi�tonne est tr�s compliqu�e car saccad�e par des feux d�cal�s avec des �lots tr�s restreints. Que dire du d�calage entre la beaut� incroyable des fontaines et poteaux de cette place et cet espace r�serv� quasi-exclusivement aux flux routier�?

Aucune des grandes places des belles villes fran�aises ne conna�t une telle monopolisation par les flux routiers. Imaginez ce que penseraient les Lyonnais si 90�% de l?espace de la place Bellecour �taient r�serv�s � la voiture�; imaginez ce que les Bordelais penseraient s?il en �tait de m�me pour la place des Quinconces�; imaginez ce que les Toulousains penseraient si l?on faisait la m�me chose de la place du Capitole? Je pourrais citer la plupart des grandes villes fran�aises, voire europ�ennes.

Enfin, et cette proposition de d�lib�ration l?illustre tr�s bien, les jardins situ�s au d�but de l?avenue des Champs-Elys�es pourraient, eux aussi, �tre am�nag�s s�rieusement.

Je veux d?ailleurs ajouter - cela ne figure pas dans cette proposition de d�lib�ration - que cet espace a fait l?objet de tr�s belles expositions culturelles - je pense � BOTERO, � Giacometti et � d?autres - et que cette vocation devrait �tre bien plus r�guli�re. Merci beaucoup.

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup.

Je donne maintenant la parole � Yves CONTASSOT, pour le groupe "G�n�ration.s".

M. Yves CONTASSOT. - Merci, Madame la Maire.

Monsieur le Pr�sident du groupe UDI-MODEM, vous nous proposez un plan global de r�am�nagement de l?axe majeur parisien allant des Champs-Elys�es au Louvre. Nul doute qu?il s?agit d?un site malmen� au cours des ann�es et d�figur� r�guli�rement, comme encore actuellement avec la grande roue install�e dans le jardin des Tuileries. Cet axe m�rite incontestablement que l?on r�fl�chisse � son devenir sous plusieurs angles.

Pour le jardin des Champs-Elys�es, il semble r�ellement urgent de les remettre � un niveau de qualit� et de beaut� qui fasse honneur � leur situation. Cependant, il ne s?agit pas seulement des parties v�g�tales tant certaines portions de trottoir sont endommag�es. Faut-il pour autant les d�naturer, comme vous le souhaitez, en y installant un parcours sportif�? Pour qui�? Les tr�s nombreux r�sidents des Champs-Elys�es�? Il nous semble que les investissements en la mati�re doivent �tre en priorit� l� o� vivent les Parisiennes et les Parisiens, et tout particuli�rement les moins ais�s.

Pi�tonniser une partie de la place de la Concorde pourrait �tre envisag�. Il est toutefois piquant de voir les m�mes, qui critiquent toute restriction de la circulation automobile, pr�ner la pi�tonisation partielle d?une des plus grandes places parisiennes, interdite cependant aux rassemblements.

Enfin, que dire de l?id�e de demander � l?Etat de c�der le jardin des Tuileries � la Ville�? Vous le savez, le jardin des Tuileries est une source de revenus pour le mus�e du Louvre. Pensez-vous nous proposer que la Ville finance, � due concurrence, le Louvre�? Avez-vous estim� le co�t suppl�mentaire d?entretien pour la Ville de ce jardin�? Etes-vous favorable � d�gager les moyens financiers correspondants�? Dans ce cas, pourquoi se limiter au jardin des Tuileries�? Pourquoi ne pas int�grer les deux autres jardins g�r�s par l?Etat�: le jardin du Palais-Royal et surtout celui du mus�um d?histoire naturelle�? Ces deux-l� ne devraient-ils pas �galement �tre c�d�s � la Ville, selon vous�?

Vous nous demandez, dans votre d�lib�r�, d?approuver votre projet d?am�nagement. Vous qui reprochez constamment le manque de concertation, vous ne pouvez s�rieusement formuler une telle demande�! Oui, il faut un plan d?am�nagement de l?ensemble du site mais, pour cela, il faut prendre le temps de la concertation et pas simplement avec le Comit� des Champs-Elys�es, comme vous le souhaitez.

Vous comprendrez que, dans ces conditions, nous ne puissions voter en l?�tat votre proposition de d�lib�ration mais si vous acceptez, comme cela semble �tre le cas, l?amendement de l?Ex�cutif, alors nous serons � vos c�t�s.

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup.

La parole est normalement � M. LEGARET, du groupe "100% Paris", mais je ne le vois pas.

C?est Mme FANFANT�?

Mme Nathalie FANFANT. - Exactement. Merci, Madame la Maire.

J?ai la lourde charge de remplacer M. LEGARET.

Madame la Maire, chers coll�gues, cher Eric AZI�RE, permettez-moi tout d?abord d?excuser mon coll�gue Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement, qui ne peut �tre pr�sent pour discuter de cette niche du groupe UDI-MODEM, �tant retenu � la R�gion Ile-de-France?

Pardon�?

Que voulez-vous, cher ami�? Au moins, il a, lui, la courtoisie de s?excuser?

Revenons � nos pr�occupations�: ce projet d?am�nagement de l?axe Tuileries-Concorde-Champs-Elys�es est un sujet tr�s important du fait de son emplacement, de sa surface et surtout pour ce qu?il repr�sente dans l?esprit de tous les Parisiens et de tous ceux qui visitent la capitale. Il y a effectivement beaucoup � imaginer et � faire pour le rendre plus attractif, ouvert et agr�able.

En revanche, nous pensons qu?adopter une proposition de d�lib�ration est, � ce stade, pr�matur�. Il existe en effet plusieurs al�as. Le jardin des Tuileries �tant une propri�t� de l?Etat, envisager une cession � la Ville est plus qu?hypoth�tique, voire illusoire, en raison de son co�t prohibitif. Pourquoi ne pas envisager, par exemple, une convention de mise � disposition�? Tout cela se discute, bien �videmment, en amont.

Nous posons �galement une question simple�: la Ville de Paris, au regard de ce que nous observons dans tous nos arrondissements, serait-elle capable de mieux entretenir les jardins de Tuileries que ne le fait l?Etat aujourd?hui�? Nous n?en sommes pas convaincus.

Les jardins des Champs-Elys�es semblent aujourd?hui � l?abandon. Les trottoirs sont en tr�s mauvais �tat et la v�g�tation souffre de la surfr�quentation. Par endroits, on peine � croire que nous sommes au c?ur de la plus belle avenue du monde.

La place de la Concorde, comme vous le savez, est class�e dans son ensemble et ne peut donc faire l?objet de modifications partielles. C?est un ensemble monumental, coh�rent et g�om�triquement harmonieux. Elle est particuli�rement inhospitali�re pour les pi�tons et les cyclistes, pourtant si nombreux � vouloir la traverser. Nous devons imp�rativement travailler � la r�duction de la pression automobile mais, l� encore, c?est un travail pr�paratoire en amont.

Enfin, sur la m�thode�: nous pensons qu?un projet d?am�nagement aussi structurant doit mieux associer tous les partenaires et, prioritairement, les maires des 1er et 8e arrondissements, mais aussi �videmment les Parisiennes et les Parisiens. Je pense notamment aux cyclistes qui doivent co-construire les itin�raires cyclables.

Je souhaite �galement ajouter que la beaut� de Paris ne doit pas se limiter au centre et qu?un effort particulier doit �tre men� dans les arrondissements de l?Est parisien, souvent d�ficitaires en espaces verts car, oui, tous les Parisiens devraient avoir droit � la m�me beaut� de leur ville. Or, ce projet et celui du Trocad�ro contrastent singuli�rement avec les projets de b�tonisation de Bercy-Charenton ou de M�nilmontant.

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Il va falloir conclure, s?il vous pla�t.

Mme Nathalie FANFANT. - Cher Eric AZI�RE, nous partageons vos objectifs et votre ambition mais il est trop t�t pour arr�ter un tel projet sans avoir creus� le sujet plus en profondeur. Nous pensons que la Ville de Paris doit lancer un groupe de travail pour y travailler, r�unissant les maires, parlementaires, architectes et associations. C?est d?ailleurs le sens de l?amendement de l?Ex�cutif?

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Merci, Madame FANFANT.

Mme Nathalie FANFANT. - ? qui propose de lancer des �tudes. Je vous remercie.

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Merci.

Je donne la parole � Danielle SIMONNET, pour une minute.

Mme Danielle SIMONNET. - Merci pour le rappel historique de notre h�ritage r�volutionnaire.

Premi�re remarque�: il est totalement contradictoire de vouloir prendre en compte les enjeux �cologiques et, en m�me temps, poursuivre l?attractivit� touristique. Le tourisme de masse est anti-�cologique, comme cela a �t� dit pr�c�demment.

Votre proposition de d�lib�ration propose de r�am�nager cet axe sous forme d?une longue promenade urbaine v�g�talis�e, du jardin des Tuileries aux jardins des Champs-Elys�es, en passant par la Concorde, � l?image de la promenade envisag�e du Champ-de-Mars au Trocad�ro.

Je remarque que, par ailleurs, nous d�lib�rons et nous parlons depuis un certain temps sur une chose sur laquelle nous n?avons pas encore les leviers et la comp�tence. Il y a tout de m�me un caract�re un peu surr�aliste � nos �changes.

Cependant, je voudrais surtout r�agir � l?intervention du pr�sident du groupe Socialiste qui nous invitait � ne pas opposer les quartiers de Paris et � ne pas m�priser ces hauts lieux historiques, patrimoniaux, au nom des quartiers populaires.

Pr�cis�ment�! J?estime qu?il y a un vrai d�s�quilibre. Aujourd?hui, beaucoup plus d?argent est allou� au projet Champ-de-Mars et Trocad�ro�! On me dit une somme de 78�millions d?euros, quand il n?y aurait eu que 4 � 5 millions d?euros pour la place de la Nation. Il y a bien un r��quilibrage urgent � faire pour les quartiers populaires aujourd?hui.

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Pour r�pondre, je donne tout d?abord la parole � Jean-Louis MISSIKA puis � Eric AZI�RE.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint. - Merci, mes chers coll�gues.

Comme vous tous, je suis tr�s favorable � cette proposition de d�lib�ration propos�e par Eric AZI�RE.

Je souhaite d?ailleurs rappeler � Eric que nous avions d�j� eu l?occasion d?�tudier un projet sur le secteur de la place de la Concorde en 2018, dans le cadre de l?appel � projets "Fair Design", lanc� par le Pavillon de l?Arsenal et la Ville de Paris. Une paysagiste anglaise, Irene DJAO-RAKITINE, ayant de nombreux projets � son actif et conseill�re du maire de Londres sur les questions d?espace public depuis 2017, avait d�pos� un projet intitul� "Une Concorde v�g�tale" face au constat que la place est actuellement d�fra�chie, sous-utilis�e, et ne r�pond pas aux enjeux environnementaux. Elle est �galement un �lot de chaleur. Je vous conseille d?ailleurs d?aller sur le site de ce cabinet DJAO-RAKITINE pour voir les images tout � fait impressionnantes de cette place de la Concorde v�g�talis�e.

Ce projet que je soutenais n?avait pas trouv� gr�ce aux yeux des A.B.F., ce qui m?am�ne � rappeler que, sur des sites comme celui-l�, il faut dialoguer avec les A.B.F., avec la Commission des sites, mais aussi avec le mus�e du Louvre qui g�re le jardin des Tuileries, ainsi qu?avec la Pr�fecture de police qui a un certain nombre d?exigences de circulation sur l?axe majeur.

La Maire de Paris a eu l?occasion de s?exprimer sur ce sujet - elle s?est d?ailleurs exprim�e tout � l?heure - pour indiquer que la place de la Concorde devait faire partie, durant la prochaine mandature, d?un nouveau programme de r�novation dans la poursuite du r�am�nagement des sept places que nous avons men� lors de cette mandature, afin de contribuer � la reconqu�te et au r��quilibrage, v�g�tal et pi�tonnier, de notre espace public. Cette place est aujourd?hui utilis�e comme espace routier autour duquel tournent les voitures, alors qu?une place doit �tre un lieu pour se poser, fl�ner et d�couvrir les richesses de notre patrimoine. La place de la Nation, que nous avons inaugur�e dimanche, en est un exemple de r�ussite, parmi nos am�nagements r�cents.

J?ajoute que le Plan V�lo, place de la Concorde, sera r�alis� aussi bien dans son axe nord-sud que dans son axe est-ouest d?ici l?automne, m�me si cette question des pav�s reste une question assez compliqu�e que nous devons g�rer avec l?architecte des b�timents de France.

Nous sommes d?ailleurs tr�s nombreux dans cet h�micycle � nous int�resser � ce sujet des places. Hier, le groupe Communiste - Front de Gauche a soumis un v?u pour que des �tudes soient men�es - cela devrait toucher Danielle SIMONNET - sur plusieurs places, notamment la place du Colonel-Fabien et celle de la Concorde, afin d?y accro�tre les espaces v�g�talis�s et pi�tonniers. Il me semble que, si jamais nous lan�ons un programme de v�g�talisation de places, oui, les quartiers populaires doivent �tre prioritaires, m�me si la place de la Concorde doit faire partie de cet ensemble.

Quant aux jardins des Champs-Elys�es, je vous rappelle que plusieurs travaux de restauration ont d�j� �t� men�s par P�n�lope KOMIT�S. Elle a annonc� la volont� de la Ville de mettre en place un sch�ma directeur afin de traiter le jardin dans sa globalit�. Il permettra de formuler des pr�conisations pour une r�novation patrimoniale des jardins et, pourquoi pas, d?�tre l?une de nos futures for�ts urbaines si la commission des sites et des A.B.F. acceptent de se laisser s�duire.

J?en viens � un sujet qui a beaucoup agit� notre conversation�: le jardin des Tuileries. Il est clair que nous n?allons pas proposer � l?Etat de lui racheter ce jardin pour nous substituer � ses obligations d?entretien. Nous pourrons travailler en partenariat avec ses services pour que le jardin �volue. Ce domaine pourrait faire l?objet d?un large plan d?am�nagement urbain et paysager de l?axe Tuileries-Concorde, comme un r�el espace historique de promenade et de d�tente.

Il faudrait toutefois que l?Etat accepte de travailler avec la Ville plut�t qu?avec Marcel CAMPION, sa grande roue et son march� de No�l, mais je suis s�r, cher Eric AZI�RE, que les bonnes relations que vous avez avec un ancien ministre du Gouvernement PHILIPPE devraient vous permettre de r�gler ce genre de probl�mes. Tout cela m�rite effectivement une vision d?ensemble, d?�tre pens� au regard de l?axe historique, majeur, comme une partie d?un tout englobant les jardins des Champs-Elys�es et des Tuileries, en passant par la place de la Concorde. Ce lieu pourrait ainsi devenir un espace de respiration, une v�ritable promenade patrimoniale sur l?axe historique parisien, accessible � toutes et � tous et offrant de la fra�cheur en �t�. Il repr�sentera un v�ritable corridor de biodiversit� qui accueillera avec tout le confort indispensable � la fois les pi�tons, les cyclistes et les mobilit�s douces. Je vous propose donc, Monsieur AZI�RE, mais je crois que vous en �tes d?accord, d?amender votre proposition de d�lib�ration afin d?engager les travaux d?�tudes et de concertation, sans d?ores et d�j� acter des choix qui doivent �tre analys�s et mis en d�bat. C?est dans ce sens que je vous ai propos�, au nom de l?Ex�cutif, des amendements �crits qui vous ont �t� distribu�s. La proposition de d�lib�ration port�e par l?UDI-MODEM fait donc l?objet d?un avis favorable, si elle est amend�e. En ce qui concerne le v?u de M. DUBUS, je n?ai pas d?objection�; je vous propose �galement un avis favorable.

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup. Et merci d?avoir respect� le temps de parole.

Je donne donc la parole au pr�sident Eric AZI�RE, pour deux minutes.

M. Eric AZI�RE. - Deux minutes, c?est tr�s court pour remercier tout le monde�; pour remercier R�mi F�RAUD d?avoir not� notre constance sur la valorisation du beau Paris�; pour remercier Pascal JULIEN, un ma�tre en histoire � qui je n?ai rien � apprendre et avec qui, je pense, nous arriverons � trouver un terrain d?entente. Je dis par avance � Jean-Louis MISSIKA que nous acceptons les amendements de l?Ex�cutif car c?est l?esprit de la niche�: la volont� de soumettre un projet, de rejoindre l?unanimit� du Conseil de Paris sur ce sujet et de co-construire, d?avancer ensuite ensemble.

Merci � Nicolas BONNET-OULALDJ. Le transfert de propri�t�, tel qu?il �tait �crit dans le projet de d�lib�ration initial, �tait une forme de provocation mais c?est �videmment avec l?Etat, en ce qui concerne le jardin des Tuileries, et avec la Pr�fecture de police, en ce qui concerne la place de la Concorde, que ce projet doit s?envisager pour le rouvrir dans d?autres perspectives. Nous n?oublions pas, aussi, que l?arriv�e du tour de France est l?une des valorisations importantes, tr�s populaire de cet axe historique. Pour r�pondre � plusieurs orateurs, on peut d?ailleurs �viter d?opposer les quartiers chics et les quartiers populaires. Le centre de Paris, au moment o� il a �t� con�u, �tait d?ailleurs - je le rappelle � tout le monde - un quartier populaire. Haussmann est ensuite pass� par l� avec ses bulldozers. Je rejoins J�r�me DUBUS sur l?esprit m�tropolitain avec lequel il prolonge le projet sur l?autre versant, vers l?Ouest parisien et Neuilly. C?est une bonne id�e. D?ailleurs, je pense que la r�habilitation de la porte Maillot, avec l?alignement du Palais des Congr�s dans l?axe de l?avenue de la Grande-Arm�e, va donner une perspective absolument superbe. Merci � Laurence GOLDGRAB. Nous partageons �videmment la m�me vision de l?urbain, que ce soit sur des objets contemporains comme le p�riph�rique ou sur des perspectives plus historiques comme celle de l?axe historique. Merci � la maire du 8e arrondissement, Jeanne d?HAUTESERRE, de s?investir autant. Je sais qu?elle s?investit beaucoup sur les Champs-Elys�es o� je l?ai rencontr�e plusieurs fois, dans des moments difficiles quelquefois. Son soutien nous am�ne beaucoup de force et beaucoup de l�gitimit� dans l?avancement qui sera celui de cette proposition. Merci � Didier GUILLOT. Encore une fois, vous avez �voqu� le v�lo comme �tant l?une des priorit�s et c?est bien normal. En l?occurrence, merci aussi de la comparaison de la place de la Concorde avec ses grandes s?urs provinciales. C?est une bonne fa�on de montrer que des �volutions sont souhaitables sur la place de la Concorde et que d?autres villes, en province, les ont d�j� r�alis�es.

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup.

M. Eric AZI�RE. - Merci � Nathalie FANFANT?

Je vais simplement remercier Nathalie FANFANT en redisant que le maire du 1er arrondissement n?est �videmment pas absent dans notre concertation. Il y a une place toute privil�gi�e.

Je rassure Mme SIMONNET sur le fait qu?il ne s?agit pas de bouger l?est et le centre.

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Mais vous ne la remerciez pas, apparemment.

M. Eric AZI�RE. - Et merci � tous. Je suis s�r que cette proposition de d�lib�ration apportera beaucoup de bonheur aux Parisiens. Je vous remercie.

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup.

Nous allons maintenant proc�der au vote des amendements d�pos�s par le groupe Parisiens, Progressistes, Constructifs et Ind�pendants et par l?Ex�cutif.

Je mets d'abord aux voix, � main lev�e, la proposition d?amendement n��187 d�pos�e par le groupe PPCI, assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition d?amendement n��187 est adopt�e.

Je mets maintenant aux voix, � main lev�e, le projet d?amendement n��192 d�pos� par l?Ex�cutif. Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

Le projet d?amendement n��192 est adopt�.

Et donc, je mets enfin aux voix, � main lev�e, la proposition de d�lib�ration UDI-MODEM�1, ainsi amend�e.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de d�lib�ration amend�e est adopt�e � l'unanimit�. (2019, UDI-MODEM 1).

Je vous remercie.

2019 GEP 1 - Distributions de go�ters "bio" dans les �coles �l�mentaires parisiennes. V?u d�pos� par le groupe D�mocrates et Progressistes relatif aux petits d�jeuners gratuits et go�ters "bio" � l?�cole et � un bilan de la restauration scolaire.

Juillet 2019
Débat
Conseil municipal
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