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Démocrates et Progressistes à Mme la Maire de Paris relative à la densification.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Nous poursuivons avec la question pos�e par le groupe DP.

Monsieur Mao PENINOU, vous avez la parole.

M. Mao PENINOU. - Merci, Madame la Maire.

Chers coll�gues, 700.000? 700.000 hommes et femmes, c?est un quart de la population parisienne il y a 50 ans�; c?est la r�duction du nombre de Parisiennes et de Parisiens sur les 50 derni�res ann�es.

Paris, notre ville, a perdu un quart de sa population en 50 ans. Les raisons, nous les connaissons�: augmentation de la taille des appartements, diminution du taux d?occupation de ces m�mes appartements. C?est une tendance lourde. Elle a �t� stopp�e au d�but des ann�es�2000 par la mise en chantier de grandes Z.A.C. venues remplacer les grandes zones de service urbain ou les zones industrielles dans le 12e, le 13e, le 15e, le 17e ou le Nord-Est parisien. Aujourd?hui, cette baisse de la population a repris.

700.000 Parisiennes et Parisiens de moins, et ce, alors que la population fran�aise augmente, alors que la population d?Ile-de-France augmente, alors que la crise du logement est toujours plus forte dans notre pays. Pourtant, semaine apr�s semaine, mois apr�s mois, nous voyons augmenter, se multiplier les demandes de d�densification de la Capitale, au point qu?un esprit taquin - que je ne suis �videmment pas - pourrait se demander combien il faudra encore supprimer de Parisiennes et de Parisiens pour que certains se sentent bien dans notre ville.

Flamb�e des loyers, d�parts vers la banlieue, �talement urbain, artificialisation des sols, boom des transports, voil� quelles sont les cons�quences aujourd?hui de la r�duction de la population dans une ville comme Paris.

Alors oui, bien s�r, je sais que c?est un d�bat aujourd?hui difficile, que l?on a du mal � supporter parfois ses voisins ou imaginer en avoir plus. Oui, �videmment, il faut verdir Paris et introduire beaucoup plus de nature, mais faut-il le faire sur ce que sont des services, la voirie ou des espaces publics�? Ou faut-il le faire en supprimant ou en ne construisant pas des logements pour les Parisiennes et les Parisiens�?

Ce d�bat, nous l?avons depuis longtemps mais il semblait que la majorit� avait une position, votre Ex�cutif. Or, au dernier Conseil de Paris, apr�s avoir abandonn� en rase campagne le projet de M�nilmontant, nous avons une vraie question - elle traverse tous les groupes politiques - mais c?est vous, Madame la Maire, qui �tes aujourd?hui aux manettes et c?est � vous et � votre ex�cutif que je pose la question�: quelle est votre position et quelle est votre politique�?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur PENINOU.

Je donne la parole � Jean-Louis MISSIKA, pour vous r�pondre.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint. - D?abord, je voudrais f�liciter Mao PENINOU pour la qualit� de sa question et lui dire qu?il est tr�s courageux aujourd?hui de d�fendre le principe de d�densification. Je ne peux que lui dire bravo. Je remarque tout de m�me que sa question est d?une qualit� intellectuelle largement sup�rieure � la question pr�c�dente et je m?interroge sur les difficult�s qu?il y aura � faire une alliance entre ces diff�rentes sensibilit�s politiques mais n?anticipons pas�! Je trouve que la question?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Laissez r�pondre M. MISSIKA.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint. - Attendez, j?ai le droit d?exprimer une opinion, je suis d�sol�!

Mao PENINOU?

S?il vous pla�t�!

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Ne jouez tout de m�me pas les �tonn�s, les surpris�!

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint. - Mao PENINOU pose une question de densit� et remonte 50 ans en arri�re. Il a raison parce que les questions de d�mographie sont des questions de longue dur�e. J?aimerais simplement lui rappeler que, au d�but du XXe si�cle, on comptait 3 millions d?habitants � Paris?

M�me quand je donne un fait comme celui-l�, on m?interrompt�! On est chez les dingues�! Je suis d�sol�!

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Au Conseil de Paris.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint. - Pouvez-vous me laisser un peu�?

Il y avait donc 3 millions d?habitants � Paris au d�but du XXe si�cle et il n?y avait pas de salle de bains dans les appartements � Paris. Quand on s?est mis � faire des salles de bains, la densit� de la population a diminu�?

S?il vous pla�t�!

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Un instant, si vous voulez sortir, vous sortez�! Ne perturbez pas la s�ance�!

Merci de ne pas �couter la r�ponse�; elle va se poursuivre.

Oui�!

Allez, Jean-Louis MISSIKA, poursuivez cette histoire urbaine architecturale de Paris�!

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint. - Au moins, il y a un peu d?ambiance dans cet h�micycle.

Non, pas en pleine r�ponse�!

Vous demanderez une interruption de s�ance apr�s.

Non, pas pendant ma r�ponse�!

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Non, vous n?interrompez pas la r�ponse. C?est moi qui fais la police de s�ance�: un orateur est en train de parler, on l?�coute�!

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint. - Madame la Maire, je constate que j?ai 1 minute 42 de temps de parole et que je n?ai toujours pas commenc� ma r�ponse?

M?autorisez-vous � d�border un peu�?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Allez-y, r�pondez.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint. - Je voudrais parler d?une personnalit� exceptionnelle�: Jane Jacobs, urbaniste, philosophe, militante pour les droits de l?homme am�ricaine. Son ?uvre a profond�ment marqu� l?histoire de l?urbanisme. Elle s?est oppos�e au mod�le moderniste, notamment au zonage de Le Corbusier, mais elle s?est �galement oppos�e � un concept tr�s en vogue quand elle �crivait dans les ann�es 1960, � savoir la cit�-jardin. Ce qu?ont en commun ces mod�les, celui de Le Corbusier ou celui de la cit�-jardin, ce sont l?absence de densit� et le zonage.

Jane Jacobs dit qu?il y a deux facteurs cl�s pour faire fonctionner une ville, pour que l?on s?y sente bien, en s�curit�, pour que l?on rencontre des personnes diff�rentes�: la densit� et la diversit� d?usage. C?est pr�cis�ment ce qui fait la qualit� urbaine de Paris, sa "marchabilit�", sa beaut�. La densit� est le premier atout de notre ville, j?insiste sur ce point parce qu?il est essentiel. Notre devoir, en tant qu?�lus locaux, est donc qu?aucun quartier parisien?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Attendez, je veux bien que vous vous offusquiez d?une r�ponse mais, si vous perturbez la s�ance en n?�coutant pas cette r�ponse, il y a tout de m�me quelque chose qui ne tourne pas rond. Vous pouvez parler � l?ext�rieur. Vous aurez, apr�s les questions d?actualit�, l?occasion de vous exprimer. Nous sommes maintenant dans les questions d?actualit� et nous �coutons la r�ponse de l?Ex�cutif.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint. - La densit�, c?est ce qui fait la qualit� urbaine de Paris, sa "marchabilit�", sa beaut�. C?est le premier atout de notre ville. Je crois que notre devoir, en tant qu?�lus locaux, est qu?aucun Parisien ou quartier ne soit exclu de ce mod�le de ville. Certaines zones construites ult�rieurement au mod�le haussmannien ne b�n�ficient malheureusement pas de la densit� et de la diversit� commerciale des pieds d?immeuble qui font que l?on se sent en s�curit� et que l?on profite de la proximit�. Il est donc de notre responsabilit� de rendre ces zones plus mixtes et de leur amener de l?intensit� urbaine.

Notre deuxi�me responsabilit� est de b�tir des nouveaux quartiers l� o� il n?y a pas d?intensit� urbaine alors qu?il devrait y en avoir. Je pense, bien s�r, aux derniers d�laiss�s aux portes de Paris qui marquent autant de fronti�res au sein de Paris et entre Paris et les villes voisines. Si nous construisons, � Bercy-Charenton ou Gare des Mines, des quartiers sans densit� ou sans intensit�, nous �chouerons car ces quartiers ne conna�tront pas ce qui fait le c?ur m�me des organismes parisiens.

Quand je dis "sans densit�", il faut savoir que les plans urbains que nous avons pr�vus sont d�j� beaucoup moins denses que l?haussmannien, puisque la densit� de Bercy-Charenton sera �quivalente � celle de Suresnes. Vouloir quelque chose d?encore moins dense, c?est condamner un quartier � ne pas avoir de commerces de proximit�, � ne pas �tre un lieu de passage, ni de destination.

Parler de densit� n?a d?ailleurs de sens qu?� l?�chelle du Grand Paris. Or, � cette �chelle, promouvoir des quartiers denses est le premier geste �cologique puisqu?il permet de lutter contre l?�talement urbain, un fl�au en mati�re d?artificialisation des sols et d?urbanisme asservi � l?automobile.

Ce que nous portons est donc un nouvel �quilibre. Apporter de la densit� aux quartiers d�laiss�s, r��quilibrer les quartiers d�j� tr�s denses en les v�g�talisant, en les d�bitumant, en apportant des for�ts urbaines�- oui, j?assume ce terme de "for�t urbaine" qui se d�finit justement par rapport � la densit� de v�g�talisation. La for�t urbaine d?Otemachi � Tokyo, reconnue en tant que telle, s?�tend sur 3.600 m�tres carr�s. Leur implantation � Paris transformera notre paysage.

L?urbanisme est un probl�me de dosage, de recherche d?un �quilibre et d?un �quilibre fin. Le nouvel �quilibre � Paris se d�finit en quatre �l�ments�: amener de la densit� dans les d�laiss�s urbains�; cr�er une densit� v�g�tale au sein de la densit� b�tie, ce qui veut dire r��quilibrer le v�g�tal par rapport au min�ral au c?ur de Paris�; d�bitumer et d�b�tonner partout o� c?est possible�; et apporter toujours plus de mixit� sociale et de mixit� fonctionnelle. Il n?y aura pas de meilleur hommage � Jane Jacobs si nous appliquons ce programme. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Jean-Louis MISSIKA, pour cette excellente r�ponse.

Monsieur PENINOU, merci beaucoup. VIII - Question d'actualit� pos�e par le groupe "G�n�ration.s" � Mme la Maire de Paris et � M. le Pr�fet de police relative � la pollution au plomb suite � l'incendie de la cath�drale Notre-Dame, le 15 avril 2019. XI - Question d'actualit� pos�e par Mme SIMONNET � Mme la Maire de Paris et � M. le Pr�fet de police relative aux risques sanitaires de pollution au plomb suite � l'incendie de Notre-Dame.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Nous avons deux questions d'actualit� que nous pouvons regrouper parce qu?elles renvoient toutes les deux � la question du plomb � Notre-Dame.

Ecoutez, le bruit de fond, cela va�!

Nous continuons?

Vous n?�tes pas seul au monde, Monsieur DUBUS, heureusement d?ailleurs�! Nous avons ici des travaux avec beaucoup d?autres sujets. Si vous pouviez avoir la courtoisie d?�couter vos coll�gues, ce serait formidable.

Deux questions d'actualit�, la n��8 et la n��11, concernent notamment la question du plomb et Notre-Dame.

Je donne d?abord la parole � Mme L�a FILOCHE pour sa question, puis � Mme SIMONNET.

Mme SOUYRIS vous r�pondra.

Mme L�a FILOCHE. - Madame la Maire, Monsieur le Pr�fet, mes chers coll�gues, alors que nos d�put�s et s�nateurs n?arrivent pas � se mettre d?accord sur le projet de loi encadrant la restauration de la cath�drale Notre-Dame - projet de loi r�dig�, lui, extr�mement rapidement, voire � la va-vite -, nous sommes tr�s inquiets par les informations r�v�l�es par le journal "Mediapart" au sujet des quantit�s massives de plomb lib�r�es lors de l?incendie du 15 avril dernier ayant entra�n� de fortes pollutions dans tout le quartier.

Au moins 300 tonnes de plomb ont fondu � l?occasion de ce drame. Le plomb fondu se retrouve aujourd?hui dans des poussi�res et dans les sols des environs de la cath�drale, mais pas seulement�: les vents l?ont emport� vers l?ouest de Paris et les pluies ont caus� une probable pollution de la Seine?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Fermez cette porte�! Voil�? Merci.

Mme L�a FILOCHE. - Des taux de plomb de 400 � 700 fois sup�rieurs � la limite autoris�e ont �t� d�tect�s � l?int�rieur et aux alentours de la cath�drale. Ces chiffres, Monsieur le Pr�fet, n?ont �t� communiqu�s que trop tardivement.

Chercheuse � l?I.N.S.E.R.M. et sp�cialiste de la sant� publique, Mme Annie TH�BAUD-MONY a d�clar�: "Cette pollution est abyssale. Il y aura des victimes".

Selon les informations, le taux de concentration de ce m�tal lourd toxique a pu �tre relev� par plusieurs laboratoires, notamment d?ailleurs celui de la Pr�fecture de police de Paris. Comme le signale l?Institut national de recherche et de s�curit�, l?I.N.R.S., une exposition r�guli�re au plomb peut entra�ner des cons�quences graves pour la sant�. Cette substance peut conduire � des enc�phalopathies ou des neuropathies allant jusqu?au d�c�s. Un cas de contamination au plomb a d�j� �t� identifi�. "Cette pollution invisible ne touche pas que les enfants, ni les femmes enceintes", affirme la chercheuse, sans parler des cancers qui vont probablement se d�clencher dans 30 ans.

Bien que les autorit�s connaissent les risques, il a fallu attendre deux semaines apr�s l?incendie, soit le 27 avril, pour que la Pr�fecture de police et l?Agence r�gionale de sant� invitent les habitants du quartier � nettoyer leurs habitations avec des lingettes humides et � consulter leur m�decin si n�cessaire. Nous consid�rons que les mesures de pr�caution ont �t� beaucoup trop tardives et nous ne comprenons pas qu?aucune mesure l�gale n?ait �t� prise pour prot�ger les riverains, les commer�ants et les salari�s. Il leur a seulement �t� conseill� de lancer des op�rations de nettoyage et de d�contamination � l?eau. Nous nous inqui�tons du renvoi vers des actions individuelles alors que cela rel�ve de la s�curit� sanitaire et m�me du principe de pr�caution.

A ce stade, trois associations - celle des familles de victimes de saturnisme, "Robin des Bois" et l?Association "Henri-Pezerat"- envisagent de saisir la justice afin d?obtenir les r�sultats des pr�l�vements. Il para�t tout de m�me incroyable de devoir en passer par l� en 2019�! Monsieur le Pr�fet, plusieurs questions se posent aujourd?hui. Nous demandons, comme les associations, une cartographie pr�cise des retomb�es de plomb, ainsi qu?un dispositif de d�pistage accessible, clair et transparent en fonction de cette cartographie. Nous souhaitons aussi savoir quel dispositif de pr�vention de contr�le et de protection des riverains, des salari�s et des commer�ants va �tre mis en place sur le p�rim�tre. Nous souhaitons �galement savoir quel dispositif de contr�le et de d�contamination va �tre mis en ?uvre pour r�cup�rer les d�chets de poussi�re. Les Parisiennes et les Parisiens, les salari�s et les commer�ants ont droit � une information pr�cise et claire sur la pr�sence du plomb et sur une �ventuelle intoxication d?eux-m�mes ou de leurs enfants, et sur les conseils pour �viter que l?intoxication ne s?aggrave. C?est une urgence. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame FILOCHE.

Madame SIMONNET, vous avez la parole.

Mme Danielle SIMONNET. - Je tiens � pr�ciser que cette question s?adresse autant au Pr�fet de police de Paris qu?� la Maire de Paris car nous faisons face, dans cette affaire, � un terrible scandale, j?oserais dire un silence de plomb dont la Pr�fecture de police, le Minist�re de la Culture, l?A.R.S. et la Ville de Paris sont co-responsables.

Ce silence et cette inaction sont quelque part comparables � des silences post-Tchernobyl ou post-Fukushima�: les situations �taient extr�mement graves et les informations n?ont pas �t� transmises sur l?ensemble des principes de pr�caution � mettre en ?uvre.

Apr�s l?incendie, 400 tonnes de plomb contenues dans la toiture et la fl�che de la cath�drale sont parties en fum�e, polluant l?�difice et ses environs. L?enqu�te du journal "Mediapart" affirme que des pr�l�vements effectu�s d�but mai, � l?int�rieur et aux alentours de Notre-Dame, ont mis en �vidence des taux de plomb 400 et 700 fois sup�rieurs au seuil autoris�.

Dans un premier temps, l?A.R.S. a tent� de d�mentir ces informations tout en conc�dant finalement que l?incendie a provoqu� une pollution au plomb dans les alentours de la cath�drale, ce qui constitue un "�v�nement sanitaire in�dit" pour reprendre ses termes. Elle a affirm� que les relev�s indiquaient des taux inf�rieurs au seuil r�glementaire. L?A.R.S. conc�de cependant que le laboratoire central de la Pr�fecture de police a r�alis� plusieurs dizaines de pr�l�vements de poussi�re dans l?espace public parisien. Ces pr�l�vements montrent ponctuellement des valeurs �lev�es. Or, le journal "Mediapart" nous apprend que les informations sur les taux de pollution auraient �t� sciemment cach�es aux citoyennes et aux citoyens - une d�cision qui aurait �t� prise dans une r�union o� la Mairie de Paris �tait pr�sente.

Or, on sait que les cons�quences pour la sant� peuvent �tre dramatiques. Annie TH�BAUD-MONY, chercheuse � l?I.N.S.E.R.M., explique qu?il faut absolument un suivi m�dical�; qu?une exposition r�guli�re au plomb peut entra�ner des cons�quences graves pour la sant�: le saturnisme�; que l?intoxication par inhalation ou ingestion peut, selon la gravit�, entra�ner des troubles digestifs, des l�sions du syst�me nerveux ou encore des probl�mes de st�rilit� pouvant aller, comme l?a dit ma coll�gue pr�c�demment, jusqu?au d�c�s.

Quelles sont pr�cis�ment les valeurs des relev�s de plomb � l?int�rieur et autour de Notre-Dame et dans l?espace public parisien�? Les r�sultats des pr�l�vements seront-ils rendus int�gralement publics et accessibles � toutes et � tous, et pas seulement par une proc�dure de saisie de la C.A.D.A.�? Une �tude ind�pendante publique et transparente, accessible � tous, est-elle pr�vue pour garantir l?information indispensable des citoyens et mettre en place des mesures ad�quates�? Quelles mesures sont mises en place pour assurer la protection des ouvriers, de l?ensemble de celles et ceux qui travaillent sur le chantier�? L?inspection du travail a-t-elle �t� saisie pour assurer la mise en place des mesures ad�quates aux risques pour tous ceux qui travaillent aux alentours, y compris dans la Pr�fecture et dans les commerces�?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il faut conclure, Madame SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - Quelles mesures sont envisag�es pour pr�server la population des risques sanitaires graves suite � des pr�l�vements portant des valeurs �lev�es�?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci.

Monsieur le Pr�fet de police, vous avez la parole, puis Mme SOUYRIS.

M. LE PR�FET DE POLICE. - Merci, Madame la Maire.

Dans cette affaire, l?incendie est intervenu le 15 avril. D�s le 17 avril, j?ai fait faire des pr�l�vements�: une campagne de mesure de la qualit� de l?air et des pr�l�vements au sol. Il faut bien comprendre cette diff�rence pour aborder sereinement le sujet de la sant� publique.

Aucun pr�l�vement, en mati�re de qualit� de l?air, ne d�montre des traces de plomb, et pour cause�: le m�tal est suffisamment lourd pour retomber au niveau de ses particules. Le sujet est un sujet de contamination de sol. Je rappelle que ce que vous d�crivez, Madame la Conseill�re, quant au risque du plomb, est en cas d?ingestion dudit plomb. C?est un cas de figure qui peut assez peu vraisemblablement se produire dans l?espace public, mais plut�t dans le cas o� des personnes, marchant dans l?espace public contamin�, ram�nent le plomb chez eux. S?ils en mettent sur la moquette, cela pose un probl�me sanitaire pour leurs enfants en bas �ge, mais � cette condition seulement. Je ne peux pas laisser dire que les personnes se promenant dans l?espace public et n?�tant pas dans cette situation sont susceptibles d?�tre en risque car marcher sur du plomb ne pr�sente strictement aucun risque.

C?est bien pour cela que, d�s le lendemain de cet incendie, j?ai �tabli un p�rim�tre de s�curit�. J?observe qu?il a �t� jug� s�v�re, mais il me paraissait absolument n�cessaire, d�s le soir de l?incendie, de proc�der de cette fa�on. J?ai re�u de nombreuses demandes pour lever le p�rim�tre de s�curit� assez rapidement. Aujourd?hui, j?ai � peu pr�s tout lev� en fonction des r�sultats que me donnaient les diff�rentes enqu�tes, � l?exception du parvis.

Vous avez tout � fait raison, Madame la Conseill�re�: l?int�rieur de la cath�drale et le parvis sont toujours dans des situations de pollution significative. A l?int�rieur de la cath�drale, cela rel�ve bien �videmment du contr�le de l?Inspection du travail. L?ensemble des travaux diligent�s par la D.R.A.C. se font avec les pr�cautions pour les travailleurs soumis � des dispositifs de cette nature. Le parvis est toujours interdit puisque je ne peux pas lever l?interdiction, nonobstant les demandes pressantes que je re�ois, tout simplement pour cette raison. Il faudra s?assurer que les taux constat�s de plomb sont redescendus dans une moyenne ad�quate?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Pardon, Monsieur le Pr�fet.

Voulez-vous bien fermer cette porte�? Merci�!

M. LE PR�FET DE POLICE. - Je vous en prie.

? afin que le parvis puisse �tre rouvert le plus rapidement possible.

Vous posez une autre question, celle des autres contr�les faits � l?int�rieur des habitations. Je rappelle que l?A.R.S. a non seulement ouvert des consultations de plomb�mie � l?H�tel-Dieu pour les riverains mais a �galement identifi� une dizaine de logements dans lesquelles ont �t� r�alis�es des enqu�tes environnementales. Celles-ci n?ont pas mis � jour de concentration probl�matique. En tout �tat de cause, j?ai conseill�, avec le directeur g�n�ral de l?A.R.S., que les personnes qui ont des jeunes enfants prennent des pr�cautions de nettoyage, dont nous avons expliqu� la nature des modalit�s de nettoyage devant �tre suivies. Nous nous les sommes appliqu�s � nous-m�mes, � la Pr�fecture de police, puisqu?il ne vous a pas �chapp� que le jour du sinistre, de fa�on assez inhabituelle, le vent allait dans la direction de l?ouest. Par cons�quent, la Pr�fecture de police, notamment tous les bureaux en fa�ade, a �t� soumise aux retomb�es. Nous avons proc�d� donc aux travaux n�cessaires. Pour votre bonne information, j?ai d?ailleurs propos� � l?ensemble des fonctionnaires de la P.P. le souhaitant de pouvoir suivre cette consultation de plomb�mie, s?ils en jugeaient le besoin n�cessaire.

Il m?a sembl� �tre assez transparent dans les communiqu�s publi�s, mais vous soulevez une question dont j?ai compris, � la lecture de "Mediapart", qu?elle �tait assez mal interpr�t�e�: la cartographie de r�f�rence. Par souci de bien faire, nous avons fait r�aliser dans d?autres endroits de Paris des analyses de concentrations de plomb. La difficult� que nous rencontrons et qu?il ne faut pas sous-estimer, c?est qu?il n?existe pas de valeur de r�f�rence puisque c?est une premi�re. A ma connaissance, dans l?espace public, le probl�me ne s?�tait jamais pos�. Il y a effectivement un certain nombre d?endroits dont les concentrations de plomb ne sont pas au standard, mais d?o� viennent-elles�? De Notre-Dame�? D?incendies pr�c�dents ou de je ne sais quel autre ph�nom�ne qui expliqueraient ces taux de plomb sur les espaces publics, c?est-�-dire sur les trottoirs ou sur les voies de circulation, sup�rieurs � ce qu?il faudrait�?

Je partage votre conclusion�: je ne vois que des avantages � publier cette cartographie de r�f�rence et je le conseillerai comme tel au directeur g�n�ral de l?A.R.S., qui a la comp�tence en la mati�re, pour que nous puissions le faire au plus vite afin que tout un chacun ait acc�s � ces r�sultats.

Je voudrais vraiment rassurer l?ensemble de nos concitoyens, des habitants de Paris et de ceux qui y viennent �galement�: cette affaire de plomb est extr�mement d�sagr�able mais il n?y a aucun danger pour la vie des uns et des autres, sauf vraiment �? peut-�tre pas l�cher les trottoirs, mais se mettre dans des situations qui ne sont pas celles d?un comportement usuel. Voil� ce que je peux vous dire, Mesdames et Messieurs.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Pr�fet.

Madame SOUYRIS, vous avez la parole.

Mme Anne SOUYRIS, adjointe. - Merci, Madame la Maire.

Je suis tr�s heureuse qu?il y ait ces deux questions car il n?y a actuellement pas de pollution au plomb permettant de confirmer une contamination av�r�e de personnes, hormis un cas. Il se trouve qu?il y avait chez ce petit gar�on, positif au plomb, une contamination fr�quente au plomb qui n?avait rien � voir avec le drame arriv� � Notre-Dame.

N�anmoins, il y a un principe de pr�cautions � avoir�; il est absolument essentiel. A Paris, nous n?avons pas du tout faibli, depuis le d�part de cette question et d�s que cela s?est pos�. Les r�unions qui ont eu lieu, dont certaines ont �t� mentionn�es dans "Mediapart", entre la Pr�fecture de police, l?A.R.S. et les services de la Ville de Paris, sont absolument essentielles � maintenir - elles continuent - et ont amen� � prendre un certain nombre de d�cisions.

Ces d�cisions pour la Ville de Paris ont �t� importantes puisque nous avons, avec nos services, particip� � des enqu�tes de d�tection de plomb dans les appartements concern�s et pr�conis�s par l?A.R.S. Nous avons �galement, dans les �coles attenantes et se trouvant � moins de 500�m�tres de Notre-Dame, fait des enqu�tes sur la question de la plomb�mie, y compris dans les �coles et les cr�ches priv�es afin d?avoir la certitude que les choses se passaient bien. Par ailleurs, dans le 4e arrondissement, une r�union d?information avec les habitants et un certain nombre de pr�conisations aupr�s des citoyens et des commer�ants ont �t� faites assez rapidement.

N�anmoins, il reste �videmment des probl�matiques. Comme cela a �t� dit, la question est de savoir � quel moment la quantit� de plomb devient dangereuse pour la sant�. C?est quelque chose qui n?est pas encore s�r�; nous avons encore un manque de connaissance sur cette question. Il est vrai que la question de Notre-Dame est une premi�re�; elle n?a pas eu d?�quivalent nous permettant d?avoir des donn�es comparables. Nous n?avons pas non plus des donn�es de plomb�mie pr�c�dant l?accident.

Actuellement, nous avons, � mon sens, plusieurs devoirs. Le premier est un devoir de transparence. Le dernier Conseil de Paris avait demand� une cartographie, des informations en temps et en heure�; c?est absolument essentiel pour que chacun - la collectivit�, bien s�r, l?Etat, mais aussi chaque citoyen - puisse pouvoir agir en fonction des connaissances que nous lui donnons.

Le deuxi�me devoir est de pouvoir mettre � la disposition de chacun les moyens de pouvoir faire une d�tection, des diagnostics. Comme cela a �t� indiqu�, cela a �t� fait � l?H�tel-Dieu. J?ai demand� � l?A.R.S. que cela soit �largi non pas seulement aux femmes enceintes et aux enfants qui habitaient sur l?�le de la Cit�, mais � l?ensemble des personnes qui habitent ou qui travaillent aux alentours de Notre-Dame. C?�tait d�j� tr�s important. Notre r�seau de P.M.I. a �galement effectu� et continue d?effectuer des plomb�mies et de donner des conseils aux familles. Nous devons le continuer.

Il reste �galement la dimension de la d�pollution. Il y a �videmment la question du parvis, mais aussi celle de la rue de la Cit�, qui a �t� r�ouverte au public alors que, selon mes renseignements, les taux de contamination des sols �taient � peu pr�s les m�mes que sur le parvis. J?ai eu comme assurance d?Aur�lien ROUSSEAU, le directeur de l?A.R.S., que de nouveaux pr�l�vements seraient effectu�s pour v�rifier s?il y avait un danger �quivalent, auquel cas il demanderait que la rue soit ferm�e comme le parvis. Ces questions de d�pollution sont �videmment essentielles�: il va falloir d�polluer le parvis. Pour l?instant, ce n?est manifestement pas le cas. Une demande a �t� faite aupr�s de la D.R.A.C. pour qu?il y ait une nouvelle d�pollution parce que celle qui a eu lieu n?�tait pas du tout suffisante. Il faudra soit recouvrir, soit faire une d�pollution de fond. Ce sera certainement quelque chose de cet ordre pour la rue de la Cit�.

Enfin, il reste la question des terres, celles du jardin derri�re Notre-Dame et du m�morial, encore derri�re. Il faudra r�fl�chir � comment changer cette terre. Tout cela est une entreprise encore en cours.

Je peux vous dire une chose, au nom de l?Ex�cutif�: nous sommes tr�s vigilants. Nous tiendrons les engagements de transparence et d?interpellation pour que tout se passe pour le mieux. Vendredi prochain, prochaine date de notre r�union avec la Pr�fecture de police, l?A.R.S. et les diff�rents services, nous continuerons de dire � quel point nous serons vigilants et nous exigerons que la cartographie soit vraiment publi�e la semaine prochaine comme cela a �t� promis.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Madame SOUYRIS. Merci pour ces r�ponses compl�tes. Plus vite nous aurons d�pollu� le parvis, mieux nous nous porterons. Il y a toujours un risque de d�placement de ces pollutions mais qui n?ont �videmment rien � voir avec des pollutions d?accident nucl�aire. Ce sont des pollutions bien connues de l?inspection du travail, avec des risques li�s non pas � l?inhalation, mais au toucher et � l?ingurgitation directe de poussi�res de plomb, provoquant le saturnisme. Je pense qu?il faut aussi �tre dans la v�rit� scientifique. On peut toujours faire peur aux populations mais notre devoir est d?informer, ce que nous faisons et continuerons � faire, et aussi de ramener toujours � la r�alit� scientifique de ces contaminations.

Madame FILOCHE�?

Mme L�a FILOCHE. - Merci.

Je vous rejoins, Madame la Maire�: il faut partir des vrais chiffres et de la r�alit�. C?est pour cela que nous demandons de la transparence dans cette p�riode. Dans la p�riode � venir, beaucoup interviendront dans et autour la cath�drale�; cela doit pouvoir se faire en toute s�curit� pour les habitants, les commer�ants, les salari�s. La question du principe de pr�caution n?est pas simplement l� pour agiter un drapeau�: nous avons tous en t�te plusieurs scandales qui n?ont �t� r�v�l�s qu?une fois que quelqu?un ait dit ce qu'il en �tait, je pense � l?amiante. Faisons vraiment attention et ne prenons aucun risque sur la question. Le meilleur moyen pour cela est d?�tre enti�rement transparent.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Madame FILOCHE.

Madame SIMONNET�?

Mme Danielle SIMONNET. - Oui, il faut de la transparence et de l?information publique sur l?ensemble des donn�es. Par exemple, sur le pont et la fontaine Saint-Michel, des pr�l�vements montraient des seuils entre 20 et 400 fois sup�rieurs au seuil r�glementaire. Il faut absolument que nous ayons ces �l�ments.

Je suis ravie d?entendre Mme l?adjointe parler de la d�contamination du parvis de la cath�drale. Il me semble que la Mairie de Paris - du moins, c?est ce que relate "Mediapart" - avait propos� de d�contaminer le parvis de la cath�drale avec un chantier de deux semaines, estim� � 450.000 euros. Il fallait d?ailleurs, pour cette phase de d�contamination, que les ouvriers portent des scaphandres�; le Minist�re de la Culture et la Pr�fecture auraient arbitr� de ne pas le faire. Est-ce une vraie ou une fausse information�? Il faut absolument une bonne information, une transparence et le principe de pr�caution. Ce qui est �crit, dans cet article de "Mediapart", c?est que la sant� de celles et ceux qui travaillent sur le chantier n?est absolument pas prot�g�e. Ce qui est �crit est extr�mement inqui�tant.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - L?Inspection du travail y veille, pour m?�tre rendue sur le chantier moi-m�me et avoir vu les mesures de pr�caution prises.

IX - Question d'actualit� pos�e par le groupe "100% Paris" � Mme la Maire de Paris et � M. le Pr�fet de police relative � la mobilisation de Paris et de la Pr�fecture de police contre les f�minicides.

Juillet 2019
Débat
Conseil municipal
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