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Vœu déposé par le groupe "100% Paris" relatif à l'insécurité dans le Nord-Est de Paris.


M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Nous passons � l'examen du v?u r�f�renc� n��67 relatif � la s�curit� dans le Nord-Est de Paris.

La parole est au pr�sident BOURNAZEL.

M. Pierre-Yves BOURNAZEL. - Merci beaucoup, Monsieur le Maire, Madame la Maire, Madame la Repr�sentante du Pr�fet, la situation du Nord-Est de Paris est extr�mement difficile depuis de nombreuses ann�es. Et comme de nombreux habitants, je pense qu?il ne faut pas que l'Etat et la Ville de Paris soient en rivalit�, mais travaillent en compl�mentarit�.

En tout cas, nous avons besoin d'efficacit�, et pour �tre efficace, il faut savoir travailler avec les autres. Savoir travailler avec les autres, c?est savoir mettre tous les partenaires autour d'une table et travailler � des solutions op�rationnelles pour que le cours des choses change vraiment, car les habitants du Nord-Est de Paris n'en peuvent plus.

Et nous avons une chance extraordinaire, c'est que ce peuple de Paris, dans ces quartiers populaires, est un peuple profond�ment humaniste, car la situation qu'ils vivent aurait des cons�quences probablement n�fastes dans d'autres villes de France.

Il faut trouver ces solutions, et nous proposons tout simplement que la Pr�fecture de police puisse travailler sur du red�ploiement d'effectifs. Nous en avons besoin sur le terrain dans ces quartiers cibl�s de la capitale qui connaissent des probl�mes multiples et vari�s de d�linquance, de vol, d'occupation ill�gale du domaine public, de vente � la sauvette, de prox�n�tisme, de trafic de drogue, de contrebande, de contrefa�on. Il y a beaucoup de sujets, nombreux, vari�s, extr�mement diff�rents qui am�nent des r�ponses tr�s concr�tes et tr�s diverses, mais il faut des effectifs sur le terrain.

Il faut aussi que la Ville de Paris assume ses responsabilit�s avec une vraie police municipale dot�e de v�ritables moyens, une police municipale qui agisse directement sur le terrain, qui soit visible, qui soit r�active, et dot�e de v�ritables pouvoirs, comme un maillon compl�mentaire du travail de l'Etat.

Il faut aussi cr�er, dans cette zone, une exp�rimentation pour les travaux d'int�r�t g�n�ral�; il faut leur donner une dimension beaucoup plus forte afin qu?il y ait une r�ponse et une r�paration, notamment sur les incivilit�s qui minent le quotidien de nombreux habitants.

Il faut revitaliser notre tissu commercial et lancer un plan offensif pour lutter soit contre les rideaux ferm�s, soit contre la mono-activit�, c'est absolument important, et il faut aussi r�occuper intelligemment l'espace public. Les habitants et les associations ont beaucoup d'id�es et leur cr�ativit� peut �tre tr�s utile.

Je crois qu'il est urgent maintenant que tous les partenaires s'entendent, travaillent autour d'une table et que l'on arr�te, par m�dias interpos�s ou par lettres interpos�es, de se renvoyer la balle les uns aux autres, et que chacun travaille ensemble. Les habitants de ces quartiers le m�ritent vraiment.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je donne la parole � Colombe BROSSEL.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe. - Merci, Monsieur BOURNAZEL, merci pour votre soutien.

Parce que je prends ce v?u comme un soutien � l'ensemble de l'action men�e par la Maire de Paris, et l'ensemble des maires d'arrondissement. Ce travail de coop�ration et de coordination que vous appelez de vos v?ux, ma foi, c'est ce que font les maires d'arrondissement depuis 2014, avec l'ensemble des services de s�curit� pr�sents dans leur arrondissement.

C'est dans ce cadre de coop�ration que les op�rations coordonn�es se mettent en place tous les jours. C'est dans ce cadre que les compl�mentarit�s - vous avez raison de les appeler de vos v?ux - se cr�ent entre la police municipale que nous pr�figurons, les agents de police du commissariat, les personnels du G.P.I.S. et parfois les pompiers, lors de la pr�paration du 13 et du 14�juillet notamment. Chacun agit dans ses comp�tences, mais dans la coop�ration et la coordination. C?est en effet ce qui est mis en ?uvre tous les jours dans les arrondissements.

Merci �galement de votre soutien implicite, parce que les chiffres que vous citez dans votre v?u sont en effet des chiffres alarmants. Oui, les indicateurs d'augmentation de la d�linquance � Paris sont en augmentation, pas uniquement dans les quartiers du Nord-Est parisien, Monsieur BOURNAZEL. Merci � la Pr�fecture de police d'avoir recommenc� � nous donner ces chiffres. Ils ont finalement mis des mots sur ce que nous ressentons tous, comme �lus d'arrondissement, parce que c'est une r�alit� que les habitants nous d�crivaient et parce qu'il va falloir maintenant y travailler.

Je ne pourrai pas voter votre v?u, Monsieur BOURNAZEL, pour la raison suivante.

Vous appelez, j'ai not� vos mots, � "un red�ploiement des forces de police". Je le dis avec force dans cet h�micycle, comme je le dirai � chaque occasion qui me sera donn�e�: non, il ne faut pas red�ployer. Au regard de la cartographie des chiffres de la d�linquance � Paris, ce serait commettre une erreur. Il faut plus de policiers dans les rues de Paris, il faut plus de policiers fid�lis�s en tenue, en contact avec la population, et ceci dans l'ensemble des arrondissements de Paris.

Je n'oublie pas que, dans le 1er arrondissement, par exemple, dans le centre de Paris, il y a aussi augmentation de la d�linquance. Je ne vois aucune raison pour laquelle nous demanderions � nos coll�gues du centre de Paris d'avoir moins d'effectifs du service public sur leur territoire.

Alors oui, il faut plus de policiers � Paris. Je sais pouvoir compter sur votre soutien parlementaire pour porter la parole des Parisiens, lors des d�bats budg�taires � l'Assembl�e, pour que le nombre de policiers � Paris augmente et soit enfin � l'�tiage de la situation de cette ville, un petit territoire sur lequel il y a 5,5 millions de personnes tous les jours. Il faut adapter les services publics � cet �tiage. Merci beaucoup.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je donne la parole � Mme la Repr�sentante du Pr�fet de police.

Mme LA REPR�SENTANTE DU PR�FET DE POLICE. - Merci, Monsieur le Maire.

Je vous confirme, et cela n'�tonnera personne ici, que le Pr�fet de police accorde une attention extr�mement particuli�re � la situation du Nord-Est parisien, car je pense que personne ne peut contester le fait que, dans ces quartiers, des ph�nom�nes de d�linquance nombreux se sont v�ritablement enkyst�s et qu?il faut les attaquer.

Pour cela, le Pr�fet de police entend mettre en ?uvre une nouvelle m�thode - il a d�j� eu l?occasion de l?�voquer - avec une pr�sence polici�re plus importante, plus visible, plus dissuasive, qui repose d'ailleurs sur la mobilisation d'effectifs en s�curisation plus nombreux, qui proviennent d'autres unit�s de la Pr�fecture de police que ceux des commissariats d'arrondissements concern�s, puisque la Direction de l'ordre public et de la circulation est �galement mise � contribution pour apporter son appui, en fournissant des compagnies en s�curisation qui assurent une pr�sence dont je constate qu'elle est effectivement tr�s visible puisqu'on en entend souvent parler.

Nous mobilisons �galement, de fa�on prioritaire sur ces quartiers, des forces mobiles en s�curisation, et donc tout ce que l'on peut d�gager des missions d'ordre public nous permet de remettre ces forces mobiles dans les quartiers pour assurer des missions de s�curisation.

En ce qui concerne certains secteurs des 10e et 18e arrondissements qui font partie du nouveau quartier de reconqu�te r�publicaine annonc� par le ministre de l'Int�rieur, je vous confirme que les renforts annonc�s par le ministre sont arriv�s dans le commissariat. Ils y sont depuis le 24 juin tr�s pr�cis�ment, et vont permettre une mont�e en puissance de la Brigade territoriale de contact, qui est une force de frappe qui est tous les jours dans les rues et qui permet de s'attaquer de fa�on visible � tous ces ph�nom�nes de d�linquance que vous avez parfaitement d�crits. Mais il ne s'agit pas simplement de mobiliser des effectifs de police, il s'agit �galement de mobiliser tous les outils de police administrative dont on dispose, les uns et les autres. Je souscris tout � fait � cette id�e de renforcement encore du partenariat qui existe d�j�, mais on peut toujours sans doute encore mutualiser et am�liorer la compl�mentarit�. Nous avons pris, par exemple, des arr�t�s qui permettent d'interdire la vente et la consommation d'alcool � partir d'une certaine heure dans diff�rents quartiers, notamment dans le Nord-Est parisien. Nous nous sommes attaqu�s r�solument aussi � la question de tous ces commerces qui vraiment cr�ent des nuisances intol�rables aux riverains, avec tous ces comportements incivils, des regroupements de personnes, et une violation manifeste d'un certain nombre de r�glementations. Des commerces ont donc �t� ferm�s dans le cadre d'op�rations. Je peux vous dire que ces op�rations ne sont pas des op�rations coup de poing, au sens o� elles sont appel�es � se renouveler, et nous assurons un suivi tr�s fin de chacune de ces situations. Aujourd'hui m�me, nous notifions une fermeture administrative de 45 jours pour un des commerces qui a fait l'objet d'un contr�le. Par ailleurs, en ce qui concerne le travail partenarial, il existe dans le cadre de diff�rentes instances et puis au quotidien, de fa�on informelle, et dans le cadre des coop�rations, notamment entre le commissariat d'arrondissement et les effectifs de la D.P.S.P. Mais nous souhaitons �galement associer pleinement les associations et les habitants eux-m�mes � ces questions. Il y a d'ailleurs, dans ces quartiers du Nord-Est parisien, des dispositifs qui sont, je crois, assez exemplaires. On a �voqu� tout � l?heure le "caf� police" qui permet aux habitants de dialoguer directement avec les policiers, et m�me avec le Pr�fet de police puisqu'il s'est rendu � l'improviste � l?un de ces "caf�s police" r�cemment. En ce qui concerne les cam�ras de voie publique, je vous confirme qu'un plan pluriannuel 2019-2022 de d�ploiement de nouvelles cam�ras est en cours et que, dans ce cadre, dans le Nord-Est parisien, nous allons augmenter de 25�% le nombre de cam�ras implant�es sur la voie publique. Tout cela se fait �videmment dans une logique de meilleure action de la Pr�fecture de police sur tous ces ph�nom�nes de d�linquance.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame la Repr�sentante du Pr�fet de police.

Pierre-Yves BOURNAZEL, j'imagine que vous maintenez votre v?u n��67�?

M. Pierre-Yves BOURNAZEL. - Oui, je le maintiens. Je voulais juste donner une petite explication sur le d�ploiement d'effectifs qui peut �tre utilis� aussi?

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Normalement, le r�glement veut que vous mainteniez ou retiriez votre v?u, sans aller plus loin.

M. Pierre-Yves BOURNAZEL. - Juste r�pondre en un mot de mani�re tout � fait constructive.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Il y a les questions d'actualit� pour cela. Ce n'est pas un probl�me de temps.

M. Pierre-Yves BOURNAZEL. - Je voudrais simplement dire, pour que les choses soient bien claires, que le d�ploiement, cela peut �tre aussi d?utiliser des fonctionnaires de police qui sont occup�s � d?autres t�ches, et il faut les d�ployer sur le terrain. Cela me semble vraiment important et de dire simplement que la question �tait?

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Vous maintenez votre v?u, je mets donc ce v?u aux voix?

M. Christian HONOR. - Comme pr�sident de groupe, je demande la parole, elle est de droit�!

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Comme pr�sident de groupe, m�me sur les v?ux? Vous demandez quoi�?

Christian HONORɠ! Allez�! Pierre-Yves BOURNAZEL n'est pas mis en cause�! Rassurez-vous�!

Ecoutez, pour que le r�glement soit respect�, vous avez une minute pour donner une explication de vote de votre groupe. Cela vous va�?

M. Pierre-Yves BOURNAZEL. - Simplement pour que les choses soient claires, ce d�ploiement d'effectifs peut se faire sur des postes aujourd'hui qui sont consacr�s � d'autres missions, et le c?ur du v?u �tait de dire�: arr�tons de renvoyer les responsabilit�s des uns sur les autres, ce n'est plus supportable, et la r�ponse qui m'est faite est de dire�: nous, c?est parfait, les autres, c'est tr�s mauvais. Ainsi on n'avancera pas.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Vous avez �t� compris, il n'y a pas de doute. De ce fait, vous maintenez votre v?u et l'avis de l'Ex�cutif est toujours d�favorable.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe "100% Paris", assortie d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u est repouss�e.

Juillet 2019
Débat
Conseil municipal
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