retour Retour

Voeu déposé par Mme SIMONNET relatif aux migrants et aux aidants. Voeu déposé par l'Exécutif.


M. Jean-Bernard BROS, adjoint, pr�sident. - Nous examinons maintenant les v?ux nos�104, 105 et 105 bis relatifs � l'accueil et l'accompagnement des populations les plus vuln�rables.

La parole est � Mme KON� du groupe Ecologiste.

Mme Fatoumata KON. - Merci.

Comme l'intitul� de ce v?u l'indique, nous avons souhait� mettre en lumi�re le manifeste national des associations et collectifs citoyens publi� le 27 juin 2019 par plus d'une cinquantaine d'associations et de collectifs dont la "Cimade", "M�decins sans fronti�res", "Amnesty International", la "LDH", qui d�noncent notamment la d�gradation des conditions d'accueil et d'accompagnement des personnes et des familles les plus vuln�rables.

Nous en profitons �galement pour d�noncer la coupe budg�taire de 2 millions d'euros qui est pr�vue sur les frais de fonctionnement des centres d'h�bergement et de r�insertion sociale pour 2019, et d'ici 2021 pour la Croix-Rouge fran�aise et la F�d�ration des acteurs de solidarit�.

A travers ce v?u, on demande que la Ville soit solidaire et soutienne les demandes formul�es dans ce manifeste, notamment la cr�ation de 40.000 places suppl�mentaires dans les centres d'accueil d'ici 2022, et qu'un moratoire sur les remises � la rue des r�fugi�s soit effectu�.

Egalement, nous demandons � la Ville d'interpeller le Gouvernement sur les baisses des subventions mentionn�es, accord�es aux structures d?h�bergement d'urgence.

Nous demandons �galement un moratoire sur le plan d'�conomie en C.H.R.S.

Pour finir, on revient sur le lieu d'accueil de jour qui a ouvert il y a quelques semaines sur l'avenue du Pr�sident-Wilson, entre le 18e arrondissement? mais il est surtout sur le territoire de Saint-Denis, dans le 93, on souhaiterait que ce lieu soit prolong� tant que les campements sont toujours en place, sur le site de la Chapelle.

Je vous remercie.

M. Jean-Bernard BROS, adjoint, pr�sident. - La parole est � Mme SIMONNET, pour 2 minutes.

Mme Danielle SIMONNET. - De fa�on compl�mentaire, on aborde r�guli�rement cette situation extr�mement probl�matique. C'est une crise de l'accueil des exil�s qui continue de mettre en danger nombre de personnes migrantes, mais c'est aussi une situation qui s'aggrave, y compris en remettant en cause la s�curit� des aidants.

Je souhaite, � travers ce v?u, relayer un courrier du collectif "Solidarit� migrants Wilson" adress� � la Mairie de Paris, qui fait suite � la gr�ve assez in�dite de 17 collectifs et associations de terrain dont la "Cimade", le "Secours catholique", la Ligue des droits de l'Homme, "M�decins du monde", "M�decins sans fronti�res", qui s'�taient d�clar�s en gr�ve.

On est dans une situation o� le Gouvernement, en ne mettant pas les moyens et en refusant de garantir l'acc�s au droit et � l'h�bergement des personnes exil�es, finalement, op�re des op�rations d'�vacuation qui n'en relogent que certains et visent � rel�guer plus loin aux portes de Paris les populations d'exil�s, les mettant dans des situations de grande pr�carit�.

On en a parl� ce matin dans le d�bat de la "colline du crack", il y a un probl�me de concentration de diff�rents publics en situation de grande pr�carit� dans un m�me endroit.

Le collectif "Wilson" alerte sur de nombreux probl�mes, je ne pourrai pas les citer tous�: les sous-effectifs pour accompagner aux soins les publics, les difficult�s de domiciliation, l'insuffisance d'aide dans l'acc�s au transport pour faire les d�marches administratives, des probl�matiques d'acc�s au t�l�phone pour faire des d�marches qui se font de plus en plus par t�l�phone. La Ville fait des choses, ce n'est pas ce que je remets en cause, mais face � l'inaction de l'Etat, il faut assumer d'aller plus au-del� de nos strictes comp�tences. La question des centres d'h�bergement et des aides mat�rielles doit �tre renforc�e. Derni�re chose, attention, au niveau de la Ville de Paris vous avez mis en place une proc�dure pour encadrer les distributions alimentaires pour am�liorer leur qualit�, mais je souhaite qu'on interpelle la Pr�fecture, qui visiblement profite de l'existence de cette charte pour faire des proc�dures d'intimidation � l'encontre des citoyens qui organisent des distributions alimentaires en dehors du cadre de cette charte. Nous ne devons pas accepter cette criminalisation des aidants.

M. Jean-Bernard BROS, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame SIMONNET. Je vous ai laiss�, vous le noterez, d�border largement.

Pour vous r�pondre, la parole est � Mme VERSINI.

Mme Dominique VERSINI, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire. 2 minutes, c'est court, c'est quasiment un d�bat de soci�t� que l'on a en permanence, ce n'est pas grave. Merci ch�res coll�gues, Fatoumata KON�, Danielle SIMONNET pour vos interventions.

Oui, on est face � une situation humanitaire dramatique sur les campements qui sont au Nord-est de Paris. Il y a environ 1.500, 1.600 personnes qui sont dans les zones interstitielles du p�riph�rique, y compris des familles avec de jeunes enfants, et d�s que je vous quitterai, j'irai voir la situation qui est extr�mement pr�occupante porte d'Aubervilliers.

On est face � un syst�me d'h�bergement d'urgence satur�, et un dispositif national de l'accueil sous-dimensionn�. Du coup, l'Etat met � l'abri quelques personnes, en remet d'autres dehors parce qu'elles n?ont pas le bon statut et, finalement, tout cela brasse du monde, mais derri�re il y a des humains et des familles avec des enfants. C'est inacceptable. 0 famille avec enfant � la rue, cela doit �tre notre objectif. On ne peut pas accepter autre chose de l'Etat et on va l'interpeller tr�s fermement.

On est d'accord avec tout ce qu'ont dit les collectifs sur ce qu'il se passe dans les campements �videmment. C'est pourquoi, avec Anne HIDALGO, on y va toutes les semaines, et que l'on a ouvert l'accueil humanitaire. On finance l'"Arm�e du Salut", "France Terre d'Asile", on a aid� le collectif "Wilson" lorsqu'il n'y arrivait plus avec les petits d�jeuners et dans le respect de l'action qu'il en a faite, on a pris le relais parce qu'ils n'en pouvaient plus. Les aidants n'en peuvent plus, c'est tr�s dur.

Nous mettons � disposition de l'Etat, chaque fois que nous le pouvons, des lieux. On a mis � disposition un site dans le 12e arrondissement. On a propos� dans le 17e arrondissement, mais l'Etat n'a pas l'air d'en vouloir parce que c'est au pied du Tribunal de Paris.

Je voulais terminer en attirant votre attention sur le fait que l'Etat va sortir une circulaire, elle est d'ailleurs publi�e, je vous demande quelques secondes de plus, Monsieur le Maire? Cette circulaire impose, c'est issu de la loi Asile Immigration, au SIAO et Samu social de transf�rer les noms de toutes les personnes qui ont le statut de demandeurs d'asile ou de r�fugi�s au Minist�re de l'Int�rieur.

Derri�re, l'id�e est de reconduire ceux qui ne sont pas? C'est tr�s grave, je ne sais pas comment le Samu social va s'en sortir, car quand on l'a cr�� en 1993 avec Xavier EMMANUELLI, on pensait d�j� � cela. Aujourd'hui, le Samu social a un logiciel qui communique et il y a une loi qui va obliger le Samu social et tous les Samu sociaux de France � transf�rer les listes, c'est tr�s grave.

Nous continuons tous � avancer dans nos valeurs, dans l'interpellation, dans la mise en place de dispositifs. Pour la baisse des budgets, on intervient aupr�s de l'Etat, d'autant que cela concerne aussi les centres d'h�bergement du C.A.S.-V.P. que nous g�rons et qui font l'objet de baisses de subventions de la part de l'Etat. Tout devient compliqu�, mes chers coll�gues?

M. Jean-Bernard BROS, adjoint, pr�sident. - Merci.

En r�ponse aux v?ux nos�104 et 105, l'Ex�cutif a d�pos� un v?u n��105 bis. Le groupe GEP retire-t-il le v?u n��104 d�pos�? Oui, je vous remercie.

Madame SIMONNET, le v?u n��105 est-il retir� vu la r�ponse de Mme VERSINI�?

Mme Danielle SIMONNET. - Madame VERSINI, vous aurez toujours notre soutien pour d�noncer cette politique du Gouvernement, on aurait vraiment l'impression de dire, "le Rassemblement National en r�ve, MACRON le fait", parce que sur ces questions de fichiers, c'est extr�mement grave. Je maintiens n�anmoins mon v?u, m�me si je voterai celui de l'Ex�cutif, parce qu'un certain nombre de points ne sont pas abord�s dans le v?u de l'Ex�cutif.

M. Jean-Bernard BROS, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n��105 de Mme SIMONNET, avec un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le v?u n��105 est rejet�. Avant de passer au vote du v?u de l'Ex�cutif, je donne la parole pour une explication de vote � M. BERTHAULT.

M. Jean-Didier BERTHAULT. - Merci, Monsieur le Maire.

Au groupe "100% Paris", nous partageons les enjeux d�crits dans ce v?u, et notre pr�sident de groupe s'�tait engag� sur ce sujet d�licat depuis le d�but de cette crise migratoire que nous connaissons, et vous le savez, Madame la Maire.

Il est impensable de nos jours de laisser �videmment des enfants, des femmes et des hommes vivre dans des conditions innommables et dans des campements de fortune, Paris s?honore de leur r�server un accueil digne.

Pour autant, il ressort du v?u comme des d�bats que nous venons d'avoir et des diff�rents intervenants, une rivalit� permanente et une instrumentalisation politique entre la Ville et l'Etat, c'est une rivalit� qui se retrouve de v?u en v?u, de communiqu� en communiqu�, et � laquelle nous ne pouvons souscrire. Nous pensons qu'il est au contraire crucial de travailler collectivement pour trouver des solutions p�rennes.

Je voudrais simplement citer des exemples qui s'inspirent d'autres m�tropoles. Nous �tions, il y a encore quelques jours, avec ma coll�gue Julie BOILLOT et Pierre-Yves BOURNAZEL, � Berlin, dans un arrondissement particuli�rement concern�, Marzahn-Hellersdorf � l'Est de Berlin, o� des solutions p�rennes, ouvertes, permettent, avec un flux bien plus important, des solutions humaines qui font l'objet d'un consensus politique entre le Gouvernement et le land de Berlin. C?est dans cette optique que nous nous abstiendrons.

M. Jean-Bernard BROS, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur BERTHAULT.

Pour une explication de vote, la parole est � Mme L�a FILOCHE, pour une minute.

Mme L�a FILOCHE. - Une minute sera largement suffisante, puisque le seul message que nous avons � faire passer ici est de dire que l?Etat est responsable de ces enfants. C'est le seul message � faire passer. C'est � eux de prendre cette responsabilit� et de l'assumer politiquement et financi�rement.

M. Jean-Bernard BROS, adjoint, pr�sident. - Merci.

Madame VERSINI?

Mme Dominique VERSINI, adjointe. - Pour r�pondre � ce que vous disiez, Monsieur BERTHAULT, il n'y a pas de rivalit� entre Paris et l'Etat, il y a des missions qui sont aux uns et aux autres. Je connais aussi tr�s bien Berlin, puisque j'y �tais all�e avant que l'on ne cr�e le centre d'accueil humanitaire, on ne peut pas comparer la politique de la Ville de Berlin, qui a une politique tr�s en faveur des r�fugi�s et demandeurs d'asile, et beaucoup d?indulgence aussi pour ceux qui ne sont pas dans les lignes, et la politique qui est men�e en ce moment, car l�-bas ce sont les lands qui ont la comp�tence, et la politique men�e par l'Etat en France.

Il n'y a pas de rivalit�, mais juste que nous consid�rons qu'il y a des personnes, nous devons agir, et l'Etat ne s'est pas donn� les moyens d'avoir un dispositif national d'accueil � la hauteur pour accueillir tout le monde. C'est d'ailleurs pour cela qu'il y a toutes ces personnes, dont en ce moment une centaine de familles avec 50 � 60 enfants sous des tentes � Rosa Parks.

Car si l'on s'en sort � Paris, c'est parce qu'il y a des familles parisiennes qui h�bergent des familles chez elles, des familles des paroisses ou des familles des collectifs, c'est pour cela qu'on s'en sort. Sinon, on aurait des enfants qui mourraient dans la rue, des femmes enceintes. Ce n'est pas de la rivalit�. Quand le Pr�fet m'explique que lorsqu'une famille va dormir aux urgences � l'h�pital, elle n'est pas S.D.F. mais simplement � l'abri, non, je consid�re qu'elle n'est pas � l?abri. Une famille est � l'abri quand elle a un vrai toit sur la t�te, et les urgences des h�pitaux, ce n'est pas un toit. La rue, ce n'est pas un toit. Les tentes du p�riph�rique, ce n'est pas un toit. Je vous le dis avec toute mon exp�rience, sur mes 25 ans, depuis le Samu social, je n'aurais jamais cru que l'on verrait cela dans Paris. Je ne vois pas de rivalit�, j'ai beaucoup de respect pour l'Etat, j'ai �t� membre d'un gouvernement, je sais ce que c'est que l'Etat, combien il est difficile d'�tre ministre et de gouverner un pays, mais je sais aussi qu'il y a des sujets sur lesquels on n'est pas en rivalit�, on donne tous les b�timents que l'on a. Demandez � la maire du 12e arrondissement, qui a accept� que l'on donne un b�timent dans le 12e, qui n'�tait pas vraiment pr�vu pour cela, et on a un autre projet que l'on mettra � disposition encore de l'Etat. On parle tous les jours avec l'Etat, mais des choses d�passent les limites, mais ce n'est pas de la rivalit�. Ne rentrez pas dans cela. Accordez-moi au moins le b�n�fice de ma grande implication et du grand respect que j'ai pour l'Etat, mais d'abord pour les gens.

M. Jean-Bernard BROS, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n��105 bis de l'Ex�cutif avec, vous l'aurez compris, un avis favorable.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le v?u est adopt�, je vous remercie. (2019, V. 323).

Voeu d�pos� par Mme SIMONNET relatif � l'�cole d'Alembert.

Juillet 2019
Débat
Conseil municipal
retour Retour