retour Retour

.-H.P.) pour la restructuration de service des urgences de Lariboisière (10e).


M.�Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Nous examinons � pr�sent le projet de d�lib�ration DASES�194. Il s?agit d?une subvention de 400.000�euros et d?une convention avec l?Assistance publique - H�pitaux de Paris (A.P.-H.P.) pour la restructuration du service des urgences de Lariboisi�re. Je donne la parole, dans un premier temps, � M.�Herv� B�GU�, pour cinq minutes.

M.�Herv� B�GU�. - Merci.

Monsieur le Maire, chers coll�gues, nous saluons ce projet de d�lib�ration qui accorde une subvention d?investissement de 400.000�euros pour la restructuration des urgences � Lariboisi�re. Mais, une fois de plus, nous nous substituons � l?Etat. L?Etat doit assumer ses responsabilit�s. L?annonce d?une hausse de 700�millions d?euros ne repr�sente que 0,08�% du budget global hospitalier. Ce n?est pas assez au vu de l?urgence de la situation. Depuis de longues semaines, les services d?urgence sont en gr�ve. Nous saluons, d?ailleurs, les salari�s en lutte qui d�fendent leurs int�r�ts et ceux des patients. Exasp�r�s, les personnels des urgences se sont mobilis�s partout en France pour maintenir la pression sur le Gouvernement apr�s des premi�res annonces qui d�bloquent des fonds qui ne repr�sentent que quelques gouttes d?eau dans un oc�an de mal-�tre. Cette mobilisation est de plus en plus importante. Elle est rejointe par un plus grand nombre de syndicats et s?�tend � d?autres services.

C?est dans ce contexte que le service d?accueil des urgences de l?h�pital Lariboisi�re prend en charge environ 71.000 patients par an, ce qui en fait le deuxi�me site d?urgence d?Ile-de-France. Service qui a eu � d�plorer un d�c�s d?une patiente, le 18�d�cembre dernier, suite � plusieurs heures d?attente. Nous en avons tous �t� choqu�s. Suite � cet �v�nement d�plorable, l?A.P.-H.P. avait fait �tablir un rapport dont les conclusions faisaient une s�rie de recommandations portant principalement sur la n�cessit� d?augmenter la surface disponible pour les urgences, mais �galement d?augmenter le nombre de personnel pour faire �voluer le ratio soignant/patient qui �tait inf�rieur � la moyenne parisienne, le ratio parisien �tant d�j� inf�rieur aux recommandations professionnelles.

Le Conseil du 10e arrondissement a vot� un v?u demandant que l?A.P.-H.P. communique aux �lus du 10e arrondissement les mesures pr�vues pour mettre en ?uvre les recommandations indiquant notamment combien de praticiens seront recrut�s et dans quel d�lai pour atteindre au plus vite le niveau de la moyenne parisienne et s?aligner � terme sur les recommandations professionnelles.

La strat�gie fonci�re qui sera mise en place pour augmenter la surface du S.A.U. de Lariboisi�re sans r�duire l?offre de soins dans les autres secteurs de l?h�pital�: o� en sommes-nous aujourd?hui�? Qu?a fait l?A.P.-H.P. pour mettre en ?uvre les recommandations concernant les personnels�? O� en est le ratio soignant/patient � l?h�pital Lariboisi�re�? Si des r�ponses ne peuvent pas �tre apport�es aujourd?hui, ce que je peux comprendre, il serait bon que l?A.P.-H.P. transmette les �l�ments aux �lus que nous sommes.

Par ce projet de d�lib�ration, que bien �videmment notre groupe votera, la Ville de Paris assume plus que sa part pour l?am�lioration de la qualit� des soins pour les patients et les conditions de travail des agents. Je vous remercie.

M.�Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci, Herv� B�GU�. La parole est � Mme�Alexandra CORDEBARD, maire du 10e arrondissement.

Mme�Alexandra CORDEBARD, maire du 10e arrondissement. - Monsieur B�GU�, il est vrai que la Ville, dans ce domaine, assume ses responsabilit�s. Nous avons tous assist�, et d?ailleurs soutenu, le mouvement des urgentistes � Paris, � Lariboisi�re en particulier, observateurs en proximit� que nous sommes, �lus du 10e arrondissement, de leur difficult� � exercer leur m�tier. Ce qu?il faut peut-�tre dire de plus sur ce projet de d�lib�ration, c?est qu'il s?inscrit certainement dans une strat�gie de sant� de la Ville, qu?il est tr�s important que nous portions tous ensemble, qui consiste non seulement � aider l?h�pital et � soutenir le projet fondateur de service public de la sant�, en soutenant �galement une strat�gie de m�decine de ville, notamment sous la forme de maisons de sant�, d?aide � l?installation de praticiens, qui permette que nous inversions la tendance de d�sertification m�dicale � laquelle nous assistons, y compris � Paris.

Il faut que nous aidions les urgences dans leur fonctionnement quotidien. Il faut que nous aidions l?ensemble des professionnels de sant� qui contribuent � ce service public de la sant�, � offrir � chacun, et notamment aux plus pr�caires? C?est le cas � Lariboisi�re. Un pourcentage sup�rieur � 70�% des patients qui se pr�sentent � Lariboisi�re correspond � des personnes pr�caires. Aujourd'hui, il faut que nous puissions avoir cette vision de la strat�gie de sant� qui nous permette, au plus fin des territoires, d?articuler m�decine de ville et m�decine hospitali�re.

C?est �videmment tr�s volontiers que nous voterons ce projet de d�lib�ration, mais en pointant aussi le fait que l?h�pital, s?il joue un r�le d�terminant dans la prise en charge des patients, ne peut pas tout, que nous ne devons pas les laisser seul face � l?ampleur des besoins de sant� et que nous devons nous engager fermement dans cette installation - on y reviendra dans un instant pour un autre projet de d�lib�ration - de centres de sant�, de regroupement de praticiens qui peuvent rendre la m�decine accessible � tous et soulager les urgences - j?assume ce que je dis - de la partie qui ne leur revient pas et peut �tre trait�e dans de meilleures conditions par des praticiens de secteur�1 install�s sur le territoire.

M.�Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci. La parole est � pr�sent � Mme�L�a FILOCHE.

Mme�L�a FILOCHE. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers coll�gues, nous alertons depuis des mois sur les difficult�s auxquelles sont confront�s nos h�pitaux et plus particuli�rement les services d?urgence. Les services publics en g�n�ral souffrent d?un manque de moyens. Le personnel des h�pitaux tente par tous les moyens d?en alerter l?opinion et les pouvoirs publics. Les mouvements de gr�ve se comptent par centaines. Les revendications sont l�gitimes et n�cessaires pour d�noncer les conditions de travail insupportables, le manque de moyens financiers et humains, la fermeture de lits alors qu?il faudrait en ouvrir davantage.

Malgr� les diff�rentes mobilisations et l?intensification des actions, les gr�vistes du collectif "Inter-Urgences", que je salue ici, estiment ne pas �tre entendus par le Minist�re, et la crise s?enlise. Nous connaissons toutes et tous, j?imagine, les urgences de Lariboisi�re. On a tous �t� probablement amen�s � devoir s?y rendre pour des raisons diverses, qui, j?esp�re, se sont g�n�ralement bien termin�es. Mais on sait tous les conditions dans lesquelles sont accueillis les patients et les patientes aux urgences de Lariboisi�re. Cela a �t� dit, c?est le deuxi�me site d?urgence d?Ile-de-France. C?est aussi un site qui accueille �norm�ment de patients en situation de grande pr�carit� et qui assume des missions bien plus larges que celles pour lesquelles il existe.

Le 18�d�cembre�2018, une patiente est d?ailleurs d�c�d�e dans la salle d?attente du service d?accueil et de traitement des urgences, avant m�me d?avoir pu voir un m�decin. Cette trag�die nous r�v�le une fois de plus que l?urgence de moyens humains, d?investissements et de r�novations n?est plus un d�bat. La Ville de Paris s?engage depuis plusieurs ann�es aupr�s de l?A.P.-H.P. pour soutenir les services d?urgence et l?am�lioration de l?accueil de chacun. Il est en effet primordial de contribuer � la r�duction du temps d?attente aux urgences et aux op�rations de travaux visant � am�liorer l?accueil pour la prise en charge des patientes et des patients.

Par l?adoption de ce projet de d�lib�ration, la Ville s?engage � participer au financement de la restructuration des urgences du site Lariboisi�re, situ� dans le 10e arrondissement. Ce plan de r�novation s?inscrit plus largement dans un plan d?action global �tabli par une mission d?enqu�te diligent�e par le directeur de l?A.P.-H.P. et le directeur de l?Agence nationale de sant�. Globalement, la mise en ?uvre de ces mesures a pour objectif d?am�liorer et de s�curiser l?attente, de permettre une prise en charge plus rapide des patients, d?optimiser l?ergonomie des locaux et des conditions de travail. En tant que collectivit�, il est important que nous puissions avoir notre avis � donner, �ventuellement que nous puissions contribuer financi�rement � am�liorer le service public de l?accueil des urgences. Mais nous ne pouvons pas nous substituer � l?Etat. Nous rappelons que l?investissement dans les h�pitaux est n�cessaire � Paris, mais aussi � l?�chelle nationale, que le manque de moyens pour les services publics se traduit par une baisse de la qualit� du service pour les citoyens et les citoyennes sur tout le territoire, alors que l?acc�s aux soins est un droit qui rel�ve de l?�galit� sur tout le territoire.

Il est urgent de r�pondre aux revendications qui ont �t� exprim�es ces derniers mois par le personnel hospitalier, par les infirmi�res, les infirmiers, les m�decins, les collectifs, les patients. Il est urgent aussi que la Ville de Paris puisse, et cela vient d?�tre dit par Alexandra CORDEBARD, r�fl�chir � plus long terme sur sa strat�gie de sant� pour permettre de soulager l?accueil aux urgences.

Pour ces raisons, nous soutenons assur�ment ce projet de d�lib�ration qui permettra de signer une convention pluriannuelle avec l?A.P.-H.P. et d?attribuer une subvention d?investissement de 400.000�euros au titre de cette op�ration de restructuration du service d?accueil d?urgence de l?h�pital Lariboisi�re. Je vous remercie.

M.�Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci. Pour conclure les interventions, la parole est � Mme�Danielle SIMONNET.

Mme�Danielle SIMONNET. - On a eu beaucoup d?interventions, dans cette Assembl�e, sur les questions de sant�, mais il faut reconna�tre que concernant l?h�pital public, cela a toujours �t� � coups de v?ux. Cela n?a jamais �t� un vrai d�bat organis� sur la sant� � Paris et l?articulation entre h�pitaux et centres de sant�. Il n?y a jamais eu un d�bat en tant que tel organis�. Il faut le reconna�tre. Pourtant, ce n?est pas faute de l?avoir demand�. Parce que la Ville de Paris a une responsabilit� �norme. De fait, la Ville de Paris, par l?interm�diaire de la Maire de Paris ou de vous-m�me, son adjointe, vous pr�sidez l?Assistance publique - H�pitaux de Paris. Vous ne pouvez donc pas faire comme si vous n?avez pas une responsabilit� importante.

Quelle est la nature de la crise historique des urgences qui am�ne et conduit � cette gr�ve historique�? Parce que le personnel n?en peut plus du sous-effectif, des fermetures de lits, d?�tre accul� � une situation o� ces femmes et ces hommes qui se sont engag�s ne peuvent pas exercer correctement leur m�tier. On les met dans des situations de conflit et de souffrance au travail terribles, avec des conditions catastrophiques en termes de sant� publique. Il a �t� rappel� ici qu?une femme est morte dans la salle d?attente des urgences de Lariboisi�re. Pas plus tard qu?aujourd?hui, les m�dias ont relat� qu?il y a � peine un mois, dans un autre h�pital, une femme a accouch� seule, tellement la situation de sous-effectif conduit � une d�sorganisation totale.

Dans quel contexte particulier sommes-nous�? Dans une aggravation des politiques d?aust�rit� et de r�duction drastique de l?h�pital public, mais aussi dans un leurre terrible de r�organisation de l?h�pital public en faveur de gros mastodontes. C?est la logique de l?hyper-concentration dans de gros h�pitaux. Alors qu?en fait, c?est une logique d?h�pitaux de proximit�, associ�s � une m�decine de ville et � des centres de sant�, qu?il faut reconstituer, c?est-�-dire la logique inverse de celle qu?imposent le Gouvernement et la direction de l?A.P.-H.P.

Comment est-ce que l?on r�sout les crises aux urgences�? Oui, en d�veloppant des centres de sant� et une m�decine de ville secteur�1, et pas simplement des maisons de sant� - vous savez mon attachement tr�s fort aux centres de sant� plus qu?aux maisons de sant� - mais aussi en pr�servant l?h�pital public comme un h�pital de proximit�, donc en s?opposant � la nouvelle A.P.-H.P. Ce que vous refusez pour l?instant de faire. Vous refusez de vous opposer � la nouvelle A.P.-H.P. Pire, vous participez au d�pe�age de l?A.P.-H.P. Parce que le d�pe�age de l?A.P.-H.P. vous donne la possibilit� d?avoir acc�s � du foncier, quitte � mettre du logement social �tudiant � l?H�tel-Dieu - pourquoi pas�? - tout en acceptant une logique d?autofinancement qui est de mettre en place un restaurant gastronomique pour �quilibrer financi�rement la chose. Vous allez, je ne sais quand, mettre en place la modification du P.L.U. qui permettra, par la suite, � l?A.P.-H.P. de liquider l?H�tel-Dieu, quand il faudrait au contraire se dire�: "Tiens, la question du soulagement des urgences pourrait peut-�tre �tre, comme disent les professionnels de l?H�tel-Dieu, de red�ployer les urgences de l?H�tel-Dieu". On est toujours sur cette m�me logique et ce d�bat n?a lieu ni avec les Parisiennes et les Parisiens, ni avec les personnels de sant�, ni avec l?Etat, parce que vous cautionnez cette politique du Gouvernement au lieu d?assumer de vous y opposer.

Je voterai ce projet de d�lib�ration, il faut mettre des moyens, mais pas d?hypocrisie. Je trouve qu?il y a une hypocrisie du discours de la Ville vis-�-vis de la sant� et qui n?est absolument pas � la hauteur de la situation gravissime. La r�organisation d?A.P.-H.P. est une catastrophe en termes de sant� publique et une catastrophe �galement au d�triment des conditions de travail des personnels de l?h�pital public.

Je vous remercie.

Comme j?ai encore 40�secondes, cette logique de casse du service public. Sur un tout autre sujet, vous savez qu?en ce moment m�me, vous avez les professeurs du lyc�e Cassin qui sont rue de Lobau et doivent �tre, je l?esp�re, re�us par l?adjoint Patrick BLOCHE. La d�fense de nos services publics doit aussi passer par la d�fense de nos lyc�es professionnels. Se joue en ce moment, pour la rentr�e, la fermeture du lyc�e professionnel Ren�-Cassin, parce que vous n?avez pas �t� en capacit� d?anticiper les travaux dans les �coles primaires. Je r�p�te ici, publiquement, qu?il ne faut pas que la Ville de Paris abandonne les lyc�ens professionnels du 16e arrondissement, parce qu?elle n?a pas �t� en mesure d?anticiper les probl�mes de travaux dans l?�cole primaire et que tout doit �tre garanti pour que la rentr�e scolaire des �l�ves de l?�cole primaire soit garantie, ainsi que celle des �l�ves du lyc�e professionnel.

M.�Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Vous avez vraiment d�pass� vos minutes.

Mme�Danielle SIMONNET. - Je vous remercie.

M.�Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Je vais vous demander d?arr�ter. Pour r�pondre � l?ensemble des orateurs, la parole est � Mme�SOUYRIS.

Mme�Anne SOUYRIS, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire.

Je reviens au sujet, pas celui de l?�cole, mais, celui, effectivement, du service public. En l?occurrence, le service public hospitalier, en sachant que, pour les urgences, nous avons fait plusieurs choses, pas seulement ces 400.000 euros, qui, pour nous, n�anmoins, sont tr�s importants. Vous avez tous rappel� le d�c�s de cette personne qui a eu lieu il y a quelques mois aux urgences de Lariboisi�re. Cela ne doit plus arriver. D�s que cela est arriv�, nous avons mis en place plusieurs choses, notamment le fait de participer � la r�novation des urgences. Cela �tait n�cessaire pour permettre une am�lioration, une s�curisation de l?attente, l?am�lioration des circuits et la cr�ation de "box", une prise en charge plus rapide des patients, et pour optimiser l?ergonomie des locaux et des conditions de travail. C?�tait absolument essentiel. Nous le faisons. Cela s?appelle l?urgence.

Nous avons �galement mis en place plusieurs autres dimensions de cette action. Evidemment, nous ne pouvons pas nous substituer � l?Etat, nous n?avons pas en charge la politique publique des h�pitaux. En revanche, il y a des choses que nous pouvons faire. Nous avons mis en place un conseil local de sant� dans le 10e arrondissement qui se veut pilote sur la question du d�sengorgement des urgences de Lariboisi�re et de Saint-Louis, avec l?A.R.S., les services de la Ville et tous les acteurs de la Ville. Pourquoi faisons-nous cela�? Parce que nous esp�rons, en mettant en place un certain nombre de processus d�faire les n?uds et r�soudre durablement et de mani�re p�renne cette question.

Cela n?emp�che pas - et je finirai mon intervention sur ce point - que la question des urgences et de l?h�pital est importante et ne se r�soudra qu?avec une action de l?Etat qui permettra, en particulier, une autre strat�gie et une autre tarification que la tarification � l?acte � l??uvre actuellement et extr�mement destructrice. Je vous remercie.

M.�Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES�194.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s?abstient�?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DASES 194).

Juillet 2019
Débat
Conseil municipal
retour Retour