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2019 DAJ 14 - DAC - Convention conservation-restauration et droits d'auteur de l’œuvre "Bouquet Of Tulips" entre la Ville de Paris et Jeff KOONS.


Mme Antoinette GUHL, adjointe, pr�sidente. - Nous examinons maintenant les projets de d�lib�ration DAC 762 et DAJ 14 - DAC et les amendements techniques nos 45 et 45 bis.

Pour le projet de d�lib�ration DAC 762, il s'agit de l'acceptation du versement du fonds pour Paris relatif au m�c�nat obtenu pour financer les frais de production et d'installation de l'?uvre "Bouquet of Tulips" de Jeff KOONS, et pour le projet de d�lib�ration DAJ 14 - DAC, il s'agit d'une convention conservation-restauration et droits d'auteur de l'?uvre "Bouquet of Tulips" entre la Ville de Paris et Jeff KOONS.

La parole, pour commencer, est � Brigitte KUSTER, pour 5 minutes maximum.

Mme Brigitte KUSTER. - Merci, Madame la Maire.

Rappelons-nous, � la suite des attentats du 13 novembre 2015, qui ont fait 131 morts, l'ancienne ambassadrice des Etats-Unis en France, Jane HARTLEY, en m�moire des victimes, a d�cid� � l'�poque d'offrir � la France une ?uvre symbolique.

Ce sera le "Bouquet de tulipes" de Jeff KOONS, une statue de 33 tonnes et de 10 m�tres de haut. Un cadeau � combien inestimable si l?on consid�re la cote exceptionnelle de l'artiste am�ricain.

Mais cadeau avez-vous dit, en �tes-vous s�rs�? Car l'op�ration n'a pas toutes les caract�ristiques d'un cadeau, autrement dit un acte de g�n�rosit� parfaitement gratuit, un don altruiste qui ne doit rien co�ter � celui qui en est le destinataire.

En r�alit�, ce cadeau est financ� par le m�c�nat � hauteur de 2,9 millions d'euros, ce qui assurera la fabrication, l'installation et le transport de l'?uvre, excusez du peu. Et de fait, gr�ce � la r�duction fiscale de 66�%, il en co�tera 1,9 million d'euros aux contribuables fran�ais.

Ce cadeau, par ailleurs, fait fi des r�gles en mati�re d'am�nagement de l'espace public, avec sa forme monumentale et son emplacement unique, un tel objet aurait d� faire l'objet d'un appel � projets pr�alable, ou a minima d'une consultation populaire.

J'ajoute qu'� y regarder de pr�s, il est permis de s'interroger�: qui de la Ville de Paris ou de Jeff KOONS est le plus g�t�?

L'artiste am�ricain, dont il ne s'agit pas ici de porter un jugement sur l'ensemble de son ?uvre, va profiter d'une exposition grandiose dans un des sites les plus touristiques de la capitale et les plus connus au monde.

Ses tulipes, dont on pourrait d?ailleurs discuter la dimension esth�tique, s'inscriront � jamais dans le paysage parisien. Reconnaissons qu'il s'agit, y compris pour un artiste de cette renomm�e, d'une cons�cration absolue.

C'est d'ailleurs ce qui rend l'examen de la convention entre la Ville et l'artiste pour le moins surprenant.

Il �tait d'ailleurs pr�vu initialement, jusqu?� encore la discussion la semaine derni�re, que Jeff KOONS et ses ayants droit soient int�ress�s au terme d'une p�riode de 25 ans � l'exploitation commerciale d?une ?uvre offerte � la Ville de Paris.

Apr�s notre �tonnement en Commission, nous d�couvrons aujourd'hui un amendement de l'Ex�cutif que vous avez d'ailleurs vous-m�me amend�.

Et je voudrais ici saluer le talent de l'adjoint au Maire, cher Christophe GIRARD, pour votre qualit� d'�coute en cet instant.

Nous avons discut� pr�alablement � ce projet de d�lib�ration, et je pense donc que nous �tions dans le vrai au vu de ces deux amendements et sous-amendements. Ainsi, Monsieur le Maire, cher Christophe, au terme de trois ann�es de pol�mique sur l'emplacement, le financement, l'exploitation de l'?uvre, l'Ex�cutif nous propose une solution o� la Ville de Paris sera, pour 15 ans, responsable de l'entretien, et aura la possibilit� de revoir, � l'issue de cette p�riode, la convention que l'on nous demande d'approuver aujourd'hui. Vous nous confirmerez, cher Christophe GIRARD, si j'ai bien compris, cette situation � l'heure qu'il est, apr�s amendements et sous-amendements. Je vais former ici le v?u devant ce Conseil, car ce n'est pas un petit projet de d�lib�ration que nous �tudions aujourd'hui, que ce cadeau qui, vous l'aurez bien compris n'en est pas un, fasse que par la suite il s'av�re �tre un vrai cadeau pour les Parisiens. Un endroit o� l?on aimera se promener, une ?uvre que l'on aura envie d'admirer et que vous soyez fiers d'y avoir contribu�. Nous formons ce v?u, mais nous ne sommes pas s�rs du r�sultat. Je vous remercie.

Mme Antoinette GUHL, adjointe, pr�sidente. - Merci.

Je donne la parole � Mme Rapha�lle PRIMET, pour 5 minutes �galement.

Mme Rapha�lle PRIMET. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, quand Jeff KOONS a propos� son "Bouquet de tulipes" en hommage aux victimes des attentats de Paris en 2015, nous l'avons accept� avec r�ticence.

Tout en �tant respectueux de celui qui nous offrait cette ?uvre d?art, nous avons compris que les exigences de l?artiste seraient compliqu�es.

Car oui, dans ce monde o� l'art est devenu un march�, il nous faut maintenant traiter avec des artistes qui p�sent des millions de dollars et g�rent leur carri�re en surveillant leur cote, comme d'autres les chiffres du CAC40.

Le lieu d'installation, � deux pas du Petit Palais, semble faire consensus et est plus adapt� que le trottoir devant le mus�e d?art moderne de la Ville de Paris. Mais le co�t de l'installation de l'?uvre reste important�: 3 millions d'euros � la charge du fonds pour Paris.

Nous aurions souhait� que l'artiste contribue � ce chantier dont il tirera une publicit� certaine et qui fera encore monter sa cote.

Nous le disions dans un pr�c�dent Conseil, les entreprises qui ont financ� la construction et l'installation ont � leur t�te des patrons qui sont aussi des m�c�nes, elles vont donc gagner deux fois�: leur acte de m�c�nat va en fait co�ter � la collectivit�, puisqu'il s'agit d'utiliser la niche fiscale de la loi Aillagon, c'est donc un cadeau que nous paierons toutes et tous comme disait Mme KUSTER � l'instant.

La seconde, c'est aussi un investissement et une source de revenus pour elles, puisque l'?uvre de KOONS � Paris aura un impact.

La boucle est boucl�e. Alors, c'est avec ses avocats que la Ville a d� discuter �prement, pied � pied, pour que ceux-ci comprennent qu'offrir un cadeau ne donne pas tous les droits � celui qui l'offre.

Ceux qui re�oivent doivent pouvoir avoir leur mot � dire. Il semble que tout r�cemment, l?artiste ait accept� les conditions que la Ville lui demandait sur le versement des revenus commerciaux nets, li�s � l'exploitation de son ?uvre en faveur des associations de victimes, du moins c'est ainsi que nous avons compris l'amendement de l'Ex�cutif.

Nous esp�rons que les 20�% de la recette commerciale li�e � la vente des produits d�riv�s suffiront � l'entretien du "Bouquet de tulipes" par la Ville, mais nous nous abstiendrons sur ce projet de d�lib�ration, car si d'un c�t� on nous confie une ?uvre de l'un des artistes actuellement les plus cot�s dans le monde, dans le m�me temps, nous ne pouvons soutenir une action dont on sent bien qu?elle est dans la lign�e des op�rations m�diatiques dont l'artiste est coutumier, et qu'au-del� de sa volont� de marquer sa solidarit� avec les victimes, il y a un int�r�t � ce que ses ?uvres occupent l'espace public parisien.

Rappelons son aigreur � ne pas avoir d??uvre dans notre mus�e d'art moderne.

Il fut un temps o� les artistes attendaient toute une vie pour �tre reconnus et pouvoir vivre de leurs cr�ations, l'histoire dans le domaine de l'art s'est acc�l�r�e, il y a un tel flot d'argent qui se d�verse sur quelques artistes et nous ne devons pas �tre dupes.

Pour certains, l'art n?est qu?un placement. Pour nous, il ne devrait pas �tre outil de sp�culations ni une niche fiscale.

Je m?effacerai devant le grand po�te allemand Go�the, qui disait d�j� il y a pr�s de deux si�cles�: "il y a deux sortes de faux artistes, les dilettantes et les sp�culateurs. Les premiers font de l'art pour leur plaisir�; les seconds par int�r�t". Heureusement que nombre des artistes avec lesquels nous travaillons ont aussi � c?ur de partager avec le plus grand nombre leurs cr�ations. Je vous remercie.

Mme Antoinette GUHL, adjointe, pr�sidente. - Merci.

La parole est maintenant � M. Philippe DUCLOUX.

M. Philippe DUCLOUX. - Bri�vement, Madame la Maire, mes chers coll�gues, j'ai voulu intervenir sur ce projet de d�lib�ration, d'abord pour exprimer ma satisfaction, celle de mon groupe, puisque cela a �t� rappel� par les deux intervenants pr�c�demment, une solution a �t� trouv�e.

Une solution positive, constructive, concernant l'implantation de l'?uvre, ce qui n'�tait pas toujours le cas depuis quelque temps et donc, c?est vrai que cette ?uvre "Bouquet of Tulips" � Paris est quand m�me, je pense, quelque chose que nous devons saluer.

Je dis cela parce que je suis �lu du 11e arrondissement, nous avons v�cu comme vous le savez avec d'autres arrondissements les attentats de 2015, que ce soient les attentats de Charlie et les attentats du 13 novembre 2015.

J'ai eu l'occasion de rencontrer l'ambassadrice Jane HARTLEY � plusieurs reprises et le fait qu'il y ait cette volont� au d�part de faire ce cadeau, ce geste avec cette ?uvre de Jeff KOONS d�passait m�me le simple cadre de la culture tel qu'il est �voqu� dans ces deux projets de d�lib�ration.

Alors, c'est vrai qu'il y a eu des pol�miques, largement relay�es par la presse.

Je me r�jouis quand m�me du d�nouement heureux et de voir que ce soir, j'esp�re, nous allons arriver toutes et tous au consensus souhait� pour qu?�videmment ces deux projets de d�lib�ration soient vot�s et pour que cette implantation se fasse dans un lieu, et je remercie vraiment Christophe GIRARD d'avoir travaill� en amont pour que ce soir nous puissions collectivement faire en sorte que ces deux projets de d�lib�ration soient vot�s.

Je voulais dire �galement que ce don de Jeff KOONS, m�me s'il a �t� contest� par certains d'entre vous, sp�cialement cr�� pour la Ville de Paris, je le r�p�te, permettra de renforcer symboliquement, au-del� de la culture, les liens entre les peuples fran�ais et am�ricains.

Je le r�p�te, nous avons v�cu cette p�riode difficile, qui a traumatis� Paris et au-del� de Paris m�me le monde, parce que cela a �t� v�ritablement une p�riode difficile, et aujourd'hui le fait que nous puissions, � travers ce projet de d�lib�ration DAC 762 et le projet de d�lib�ration DAJ 14, faire en sorte qu'un lieu puisse �tre trouv� pour cette ?uvre...

Et cela a �t� rappel�, le fonds de dotation de la Ville a r�ussi � collecter les fonds priv�s n�cessaires pour permettre la r�alisation mat�rielle de l'?uvre, son transport, et son installation pr�vue en octobre 2019.

Alors, l'objectif de ces deux projets de d�lib�ration �videmment est de permettre � la Ville de Paris d'exploiter largement cette cr�ation de Jeff KOONS, de l'entretenir convenablement pour une p�riode de 15 ans, cela a �t� rappel� par Brigitte KUSTER. C'est pourquoi cette convention de conservation, restauration et de droits d?auteur aff�rente � cette ?uvre a �t� pr�par�e entre Jeff KOONS, sa soci�t�, et la Ville de Paris en pr�sence de l'agent fran�ais de l'artiste.

C'est donc, � mon avis, l'objet vraiment essentiel de cette convention de conservation, restauration et droits d'auteur conclue � titre gratuit, mais qui est soumise � notre vote ce soir. Cette convention contient notamment une concession de droits patrimoniaux d'auteur en faveur de la Ville de Paris, pour lui permettre de communiquer � titre institutionnel sur cette ?uvre.

Et cela a �t� rappel�, � la demande de notre collectivit�, de la Ville de Paris, Jeff KOONS a accept� que 20�% de ses recettes commerciales nettes tir�es de l'exploitation de l'?uvre soient affect�es au financement de l'entretien qui incombe � la Ville en qualit� de propri�t� de la Ville.

Vous l'aurez compris, mon groupe sera �videmment favorable � ces deux projets de d�lib�ration, parce que c'est quelque chose d'essentiel pour nous, et je voulais une nouvelle fois remercier la Maire de Paris, Christophe GIRARD, et toutes celles et tous ceux qui font que nous aurons ce "Bouquet de tulipes" dans un bel endroit parisien, en m�moire des victimes des attentats de 2015. Je vous remercie.

Mme Antoinette GUHL, adjointe, pr�sidente. - Merci, cher coll�gue.

Je donne maintenant la parole � Mme Fadila M�HAL, pour 5 minutes maximum.

Mme Fadila M�HAL. - Madame la Maire, chers coll�gues, l'art peut �tre objet de d�bats, notamment esth�tiques, mais rien ne justifie le vandalisme.

J'ai donc une pens�e tr�s �mue pour l'artiste Joana Vasconcelos, dont l'?uvre a �t� vis�e par des tirs de peinture Porte de Clignancourt, parce qu?elle �tait dans l'espace public.

Notre groupe lui apporte tout son soutien, et j'ajoute que ce soutien doit �tre partag� sans doute sur les bancs de cette Assembl�e parce qu?aujourd'hui, on peut et �videmment on l'a fait, discuter sur la forme, discuter sur l'emplacement, discuter sur le co�t de cette ?uvre, et je ne voudrais pas que cet acte de vandalisme donne � croire et donne raison � tous ceux qui pensent que l'art n'a pas sa place dans les quartiers populaires, donc je demande � Christophe GIRARD de veiller peut-�tre que la r�paration se fasse au plus vite, en attendant que la d�gradation ne s'amplifie pas.

C'est une question qui est pos�e aussi en termes d'entretien de toutes ces ?uvres dans l'espace public.

Pour revenir au projet de d�lib�ration, je pense qu'il ne faut pas confondre, il y a deux projets de d�lib�ration. Un dont le but est de permettre le versement du fonds de Paris au m�c�nat obtenu pour financer, donc notre groupe �videmment souscrit � ce premier projet de d�lib�ration.

Pour le reste, nous pensons en effet que le d�bat sur l'?uvre en tant que telle, artistique de Jeff KOONS, est d�pass�, puisqu'il a �t� dor�navant accept� et c'est vrai que le don et l'installation de cette ?uvre ont fait couler beaucoup d'encre, nombre de pol�miques se sont cristallis�es autour de la d�marche de l'artiste, du financement de l'?uvre et de l'emplacement.

Et c'est vrai, je ne veux pas le rappeler, mais l'?uvre a �t� d'abord situ�e dans le palais de Tokyo, dans le 11e arrondissement, le 19e, porte de la Villette.

Je voudrais quand m�me saluer la diligence de l'adjoint au maire � la Culture, qui a permis de r�soudre rapidement cette question, qui �tait quand m�me extr�mement importante.

Pour rappel, ce "cadeau" offert par l'artiste am�ricain � la Maire de Paris en novembre 2016 avait pour but de rendre hommage aux victimes du 13 novembre notamment.

Il semblerait que ce ne soit plus en direction des victimes, mais un don � la France en tant que telle, ce qui permettait de clarifier un peu la position.

Autant le dire, il �tait quand m�me impossible de le refuser en raison de questions diplomatiques importantes.

Mais comme beaucoup l'ont soulign�, notamment Mme KUSTER, ce cadeau ne semble pas tout � fait un cadeau si nous sommes attentifs � la convention qu'elle a bien d�clin�e et donc, c'est vrai que le fait que 80�% des revenus commerciaux nets li�s � l?exploitation de l'?uvre par l'auteur seront allou�s aux associations victimes des attentats en 2015, et que dans un deuxi�me temps, � savoir � l'issue de cette p�riode, � partir de 25 ans, les revenus commerciaux li�s � l'exploitation de l'?uvre seront vers�s � la soci�t� Jeff KOONS, cela pose question.

Je ne vais pas anticiper, mais en l'�tat, M. le Maire lira tout � l'heure l'amendement ou le pr�cisera, si cette convention est �crite de cette fa�on, notre groupe s'abstiendra par rapport au deuxi�me projet de d�lib�ration. Si les termes restent les m�mes, en effet, je pense que ce serait une d�cision de raison et tout � fait sage.

Mme Antoinette GUHL, adjointe, pr�sidente. - Merci.

Je donne maintenant la parole � Mme Danielle SIMONNET, pour 5 minutes.

Mme Danielle SIMONNET. - Je me retrouve beaucoup plus dans les propos de Mme KUSTER, parce que j'estime que c'est une arnaque, un cadeau empoisonn�, une escroquerie monumentale.

Ce qui me semble �vident, c?est que M. Jeff KOONS est avant tout un excellent homme d'affaires. Rappelons quand m�me l'histoire. Pour soi-disant rendre hommage aux victimes des attentats, il "offre" le projet sur papier d'une ?uvre soi-disant unique � Paris. Unique.

Eh bien non�! Cela n'est pas unique. Elle est tr�s ressemblante � une autre du m�me nom "Bouquet of Tulips", qui est install�e au mus�e Guggenheim de Bilbao. Qu?en pensent les familles des victimes�? Leur a-t-on demand� leur avis�? Non.

Il l'offre, oui, mettons les guillemets. Il "offre" le dessin � la Ville de Paris et va se faire payer pour 3 millions d?euros de dons, la r�alisation d'un "Bouquet of Tulips bis" qui va �tre assur� et r�alis� en totalit� par son atelier en Allemagne, lequel a d�j� r�alis� le premier "Bouquet of Tulips".

La g�n�rosit� de l'homme d'affaires est all�e jusqu'� choisir et tenter d'imposer l'emplacement de sa sculpture entre le Palais de Tokyo et le mus�e d'art moderne voulait-il. Oui, parce que c'�taient des lieux embl�matiques de la cr�ation contemporaine, �a lui permettait de mettre sa marque et de continuer � faire monter sa cote. C'�tait l'emplacement r�v� du meilleur placement de produit "pub".

Il a bien n�goci� finalement, parce qu?en mettant la barre aussi haut, au final il a r�ussi � se faire offrir un emplacement proche de lieux d'exposition prestigieux, � deux pas, d'o� se d�roule tous les ans la Foire internationale de l'art contemporain.

Oui, Jeff KOONS est un tr�s bon homme d'affaires. Travaillant � statuer sa l�gitimit� et � faire monter sa cote dans le march� de l'art.

Il aura fallu une convention sur les droits patrimoniaux d?auteurs pour que le "tradeur" devenu artiste se souvienne, peut-�tre l'a-t-on aid�, des victimes des attentats et accepte un versement aux associations des familles. On reste sans voix par tant de g�n�rosit� spontan�e.

Ce n'est valable pour les droits d'auteur que pour les 20 premi�res ann�es, parce qu?apr�s tout lui reviendra.

Que dire de la Ville de Paris dans cette affaire�? Pourquoi accepter ce cadeau qui n'en est pas un, qui je trouve est insultant pour les familles des victimes�?

Pourquoi accepter de cautionner de fait de faire payer une grande partie de la tr�s ch�re sculpture aux contribuables par le biais de la loi fiscale de 66�% dont b�n�ficie le fan-club de M. KOONS, qui a tout int�r�t � ce que la cote de l'artiste grimpe�?

3 millions de dons vont permettre de r�aliser et d'installer cette sculpture. Comme on ne conna�t pas le rapport fran�ais/�tranger parmi les donateurs, c'est entre 1 et 2 millions d?euros qu'il va en co�ter � l'Etat, aux contribuables.

J'avais demand� dans d'autres s�ances que l'on sache qui sont ces donateurs. Est-ce qu?une partie de ces donateurs sont des entreprises qui vont participer � la construction, la r�alisation et l'installation de l'?uvre�? On ne nous le dit m�me pas, pas de transparence.

Peut-�tre que M. l'adjoint � la Culture va nous le dire. C'est important de le savoir. Quel va �tre le b�n�fice net pour l'atelier de Jeff KOONS quand il va le r�aliser�? Je suis fille d'artiste, de sculpteur, je suis choqu�e par toute cette affaire, excusez-moi. Je trouve cela d�plorable que la Ville de Paris se fasse ainsi berner. L'art et la politique artistique de la Mairie de Paris n'ont pas � se soumettre aux caprices des riches collectionneurs de Jeff KOONS. La Ville de Paris devient propri�taire d'une ?uvre qui va entrer dans l'histoire, mais celle des arnaques du march� de l?art. Toute cette affaire est loin d'illustrer Paris, capitale de la culture, mais bien plus la culture du capital.

Mme Antoinette GUHL, adjointe, pr�sidente. - Madame SIMONNET, je vous remercie.

M. GIRARD vous r�pondra tout � l'heure.

En attendant, je donne la parole � Mme LECOUTURIER, pour 5 minutes maximum.

Mme B�atrice LECOUTURIER. - Merci, Madame la Maire.

Madame, pauvre Jeff KOONS s'il entendait cela, ses oreilles doivent siffler en ce moment.

Madame la Maire, mes chers coll�gues, le "Bouquet de tulipes" de Jeff KOONS a enfin trouv� son jardin, puisque cette ?uvre monumentale de 10 m�tres de haut et 33 tonnes, geste d'amiti� entre le peuple am�ricain et le peuple fran�ais apr�s les attentats de 2015, tr�nera dans les jardins des Champs-Elys�es derri�re le Petit Palais.

La proximit� des Champs-Elys�es et son c�t� prestigieux et touristique sont un en effet un choix int�ressant pour y installer la sculpture de cet artiste am�ricain de renomm�e internationale et la Ville doit �tre fi�re de recevoir une ?uvre de Jeff KOONS.

Nous mettons cependant un b�mol � cette installation dans un endroit d�j� satur� d'?uvres artistiques comme nous le disons r�guli�rement dans cette Assembl�e, alors que la Mairie de Paris affiche sa volont� de partager la culture dans les lieux populaires de Paris.

L'ancienne Ministre de la Culture, Fran�oise NYSSEN, s'�tait dite favorable � l'installation de cette ?uvre dans un lieu populaire, visible, et partag� par tout le monde.

Force est de constater qu'aucun de ces trois crit�res n'est respect�, puisque le lieu est prestigieux mais pas vraiment populaire�; les jardins ne sont pas plus visibles, car souvent cach�s par de nombreux camions qui stationnent pour les multiples �v�nements dans cette zone�; et ces tulipes seront plus admir�es par les touristes que par les Parisiens, mais le temps n'est plus � la pol�mique. En revanche, se pose la question de l'entretien de ce cadeau magnifique, mais un peu imposant. C'est une ?uvre de 10 m�tres de haut qui demande de l'entretien.

C'est donc l'objet de ce projet de d�lib�ration, qui fixe les conditions de financement de ce dernier. Nous avons compris par ce projet de d�lib�ration que la Ville de Paris assurait l'entretien de l'?uvre de Jeff KOONS pendant 15 ans, dur�e de la convention et que cela n'aurait aucun effet sur les finances de la Ville de Paris. En effet, la convention pr�voit de verser 20�% des recettes commerciales tir�es de cette ?uvre � la Ville de Paris pour en financer l'entretien. En th�orie, cela ne co�tera rien aux Parisiens.

Or, des questions malgr� tout demeurent et se posent quant � ce montage financier. En effet, aucune estimation financi�re n'est annonc�e. Cher Christophe GIRARD, j'aimerais que vous nous annonciez, si vous le connaissez, le montant annuel des co�ts que repr�sentera l'entretien pour cette ?uvre. De plus, en dehors des co�ts d'entretien, se posent les questions du co�t de s�curisation du site de l'?uvre. Pouvez-vous �galement nous apporter des r�ponses quant � ce financement, qui n'appara�t nulle part dans la convention�?

A quelle hauteur sont estim�es les recettes commerciales et que se passerait-il si les co�ts d'entretien �taient sup�rieurs aux 20�% des recettes commerciales pr�vus�?

Enfin, si gouverner c?est pr�voir, ce n'est pas apr�s moi le d�luge. Vous nous aviez sp�cifi�, cher Christophe GIRARD, en 2e Commission, que les femmes et les hommes qui administreraient cette ville dans 15 ans, au terme de cette convention, choisiraient la suite qu'il souhaiterait donner � cette convention. Cet argument semble un peu court dans une vision de la Ville que nous devons avoir � long terme. Les tulipes de KOONS seront toujours l� dans 15 ans, et auront besoin d'�tre entretenues. Les Parisiens doivent savoir aujourd'hui si la gratuit� des co�ts d'entretien sera bien p�rennis�e demain, car un cadeau doit rester un vrai cadeau et non pas un cadeau empoisonn�.

Nous voterons malgr� tout ce projet de d�lib�ration. Je vous remercie.

Mme Antoinette GUHL, adjointe, pr�sidente. - Merci, Madame la Pr�sidente.

Je donne maintenant la parole � M. Jacques BOUTAULT, pour 5 minutes.

M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Les �cologistes ont eu l'occasion de s'exprimer lors d'un pr�c�dent Conseil de Paris sur ce cadeau que la Ville de Paris s'appr�tait � faire � l'artiste Jeff KOONS.

En effet, compte tenu des exigences initiales de celui-ci en termes d'entretien, de peinture "anti-tag" et surtout de protection de l'?uvre, ce bouquet de tulipes color� appara�t bien comme un cadeau que la Ville s'appr�tait � faire � l'artiste et non l'inverse.

Nous maintenons nos r�serves sur la localisation de cette ?uvre d'art, ayant exprim� le souhait d'une plus grande concertation avec les �lus du Conseil de Paris, les familles des victimes, les habitants, et �galement souhait� une localisation dans l'Est de la capitale puisque ce bouquet de fleurs monumental a pour objet de rendre hommage aux victimes des attentats de 2015 survenus dans l'Est de Paris.

Pour rappel, les familles des victimes des attentats ont souhait� qu'un autre projet m�moriel voie le jour. N�anmoins, les �cologistes se satisferaient d'une modification de la convention, et notamment que l?artiste renonce aux droits li�s � l?exploitation commerciale de l??uvre, sans limite dans le temps, puisque la Ville de Paris s'engage par la convention pour une dur�e de 15 ans seulement.

Que la Ville de Paris ait pu convaincre l'artiste d'accepter que 80�% des recettes li�es � la commercialisation des produits d�riv�s soient allou�es aux associations d'aide aux victimes, tandis que 20�% seraient attribu�s � la Ville de Paris pour sa participation � l'entretien du monument, si c'est le cas, nous en sommes satisfaits.

Pour rappel, Jeff KOONS a r�cemment �tabli un nouveau record pour un artiste contemporain vivant, puisque le 15 mai dernier, lors de la vente aux ench�res organis�es par la maison "Christie's" � New York, l'une de ses ?uvres, une sculpture intitul�e "Rabbit", a �t� attribu�e pour la somme de plus de 80 millions d?euros.

Il �tait tout � fait anormal, pour ne pas dire immoral, que cette ?uvre des tulipes, monumentale, � l'esth�tique contestable et contest�e, voie les recettes qu'elle g�n�re destin�es au priv� tandis que les charges d'entretien revenaient � la collectivit� territoriale.

Les amendements des �cologistes ayant �t� int�gr�s � la convention par l'Ex�cutif, et nous tenons � remercier Christophe GIRARD d'avoir su convaincre Jeff KOONS et les ayants droit, nous ne nous opposerons pas au vote de ce projet de d�lib�ration. Nous vous remercions.

Mme Antoinette GUHL, adjointe, pr�sidente. - Merci.

Pour terminer les interventions, la parole est � Mme L�a FILOCHE, pour 5 minutes.

Mme L�a FILOCHE. - Merci, Madame la Maire.

Chers coll�gues, Jeff KOONS est consid�r� comme un grand artiste, c'est vrai, sa renomm�e est internationale c'est certain, et peu lui contestent cette qualit�.

Mais il est aussi de notori�t� publique que Jeff KOONS est un bon homme d'affaires et que la convention qui nous est propos�e, effectivement, confirme cette assertion.

Il nous est propos� de faire payer la production, l'installation et la maintenance de son cadeau par l'interm�diaire de cette convention. Certes, la Ville ne paiera pas grand-chose par rapport au co�t total, puisqu'elle ne financera que des mesures d'accompagnement telles que le terrassement ou le barri�rage �ventuel.

Cependant, la lecture d�taill�e de la convention soul�ve quelques questions et quelques remarques. D'abord, le sentiment g�n�ral qui se d�gage est que Jeff KOONS a d�cid� assez souverainement d'installer une de ses ?uvres dans l'espace public parisien, et il y met lui-m�me ses propres conditions.

Ensuite, le lieu est choisi par Jeff KOONS, et si ses tulipes devaient �tre d�plac�es, il faudrait trouver un lieu aussi prestigieux d'une part, et qui recueille son accord d'autre part. Imagine-t-on un m�me sch�ma pour l'ensemble des ?uvres qui pourraient �tre sur l'espace public � Paris, et pour toutes les installations culturelles�? Je ne crois pas.

Nous aurions souhait� plut�t que ce ne soit pas n�cessairement le caract�re prestigieux qui d�termine l?implantation de l'?uvre. Peut-�tre qu'un lieu d'implantation p�renne, prenant une dimension sociale, aurait pu �tre aussi int�ressant. Par exemple, � Bilbao, la mairie a fait appel � Frank GEHRY pour le mus�e Guggenheim et l?a implant� dans un quartier difficile pour le revaloriser et le r�nover, et d'ailleurs le r�sultat est plut�t spectaculaire.

Pourquoi toujours penser � ces quartiers un peu de l'Ouest parisien et sans se poser la question, dans ce domaine comme dans d'autres d'ailleurs, de pouvoir faire un r��quilibrage est-ouest, cela pourrait se r�fl�chir�?

Jeff KOONS a accept� que 20�% des recettes commerciales li�es � son ?uvre soient vers�es � la Ville pour la maintenance pr�ventive et curative. C'est tr�s bien. Cela a �t� dit, c'est important que la Ville ait r�ussi � aller dans ce sens. Mais rien n'est �crit sur la capacit� de la Ville � conna�tre le montant des recettes commerciales. Il lui faudra se contenter de recevoir les versements de 20�% sur une base que l'on ne conna�tra pas, ce qui pose d'autres questions.

Par ailleurs, les conditions d'utilisation de l?image de l'?uvre sont �galement particuli�rement draconiennes, puisque seul Jeff KOONS aura la libert� de faire ce qu'il veut avec les photos des Tulipes, tandis que la Ville ne pourra communiquer qu'� titre institutionnel.

Certes, les recettes commerciales au-del� des 20�% destin�s � la maintenance seront vers�es aux associations des victimes des attentats, puisque c'est l'objet m�me de l'op�ration de Jeff KOONS et c'est �videmment une bonne chose � noter.

Pour toutes ces raisons, nous ne nous opposerons pas non plus � ce projet de d�lib�ration et nous nous abstiendrons. Je vous remercie.

Mme Antoinette GUHL, adjointe, pr�sidente. - Merci, Madame FILOCHE.

Pour r�pondre donc � toutes vos questions, pour rassurer un certain nombre d'entre vous �galement, je donne la parole � Christophe GIRARD.

M. Christophe GIRARD, adjoint. - Merci beaucoup.

Je vous demande toute votre attention, parce que vos questions sont nombreuses. Elles sont l�gitimes, d�mocratiques, et finalement ce d�bat me rassure, car si les Parisiens et leurs �lus n'�taient plus parisiens, en effet, nous serions sans doute une grande ville am�ricaine et cela n'est pas le cas.

Je tiens d'abord � dire que sur ce sujet, je vais commencer � l'envers, il y a entre la Maire de Paris, Anne HIDALGO, et le Pr�sident de la R�publique, Emmanuel MACRON, un accord total sans jeu de mots. Il y a accord total entre eux sur cette installation.

C'est le premier point, puisque le sujet, comme vous le savez, venait directement de la repr�sentation du Pr�sident OBAMA, qui n'est pas tout � fait n'importe quel Pr�sident des Etats-Unis, compar� � la situation actuelle, par la voie de son ambassadrice Jane HARTLEY � l'�poque, femmes de culture tr�s engag�e.

Je voudrais juste vous dire qu?il est aussi l�gitime de ne pas aimer "Le kiosque des amoureux" de Jean-Michel OTHONIEL, place Colette, de ne pas aimer "Les architectes" de Xavier VEILHAN, place Michelet face au centre Pompidou, de ne pas aimer le centre Pompidou, de ne pas aimer les colonnes de Buren, de ne pas aimer la Tour Eiffel, le Sacr�-C?ur, ou le baron Haussmann. C'est la libert� de chacune et de chacun. Le temps fera son ?uvre.

Que l'on aime ou non Jeff KOONS, c'est en effet un cadeau, quoi que vous en pensiez, et je vais vous expliquer pourquoi. S'il y a amendement � l'amendement de mon amendement, c'est parce que figurez-vous qu?en effet, nous �tions en discussion avec les avocats, je remercie les services juridiques de la Ville de Paris.

Les avocats am�ricains vous les connaissez, ils d�fendent l'int�r�t de leur client, mais au-del� m�me du client lui-m�me, parce que dans la conversation avec Jeff KOONS, il �tait tout � fait d'accord pour n'avoir rien � recevoir et tout � donner. Simplement, ses avocats d�fendaient une position qui est celle des avocats dont le compteur tourne quand ils ont un client de cette importance. Je viens par la fin.

Si les relations avec Jeff KOONS sont simples et efficaces, les relations avec celles et ceux qui le repr�sentent sont plus complexes par d�finition de leur m�tier et de leurs int�r�ts. Surtout que nous n'avons pas le m�me droit comme vous le savez, en France et aux Etats-Unis, puisque le droit am�ricain c?est de la jurisprudence. Chaque cas est particulier � �tudier.

L'amendement de l'amendement � mon amendement que je propose revient � inscrire dans la convention que tant que l'?uvre sera install�e � Paris, et cela, c?est 15 ans et seule la Ville peut le d�noncer, Jeff KOONS renonce � tous revenus commerciaux li�s � l'exploitation de l'?uvre. Je le pr�cise, parce que c'est tr�s important, cet amendement � l'amendement ne supprime absolument pas, mais le confirme, le reversement de 80�% des recettes aux associations, et il supprime ce qu'avaient souhait� les avocats de Jeff KOONS�: la notion d'une limitation � 25 ans de cet accord. Nous avons obtenu gain de cause.

J'ajoute qu'en effet, la deuxi�me commission, pr�sid�e remarquablement par B�atrice LECOUTURIER, a permis aux femmes et aux hommes qui la composent d'exprimer leur avis. Il y a aussi un autre �lu qui m'a �t� tr�s pr�cieux, c'est J�r�me GLEIZES, car lui qui si�ge au conseil d'administration de la Fondation pour Paris, il conna�t tous ces sujets tr�s bien, et la difficult� de lever des fonds priv�s.

C?est vrai, ch�re Brigitte KUSTER, lorsque vous interv�ntes, les propos que vous t�ntes me permirent en effet... C'est s�rieux�! Ils m'ont donn� de la force dans les conversations que nous avions d�j� avec les avocats de Jeff KOONS. Et puis, des discussions que j'avais avec la Fondation pour Paris.

Rapidement, je vais peut-�tre d�passer un peu, mais j'avais raccourci pr�c�demment. Je me dois � des r�ponses.

L'historique, je vous l'ai dit, c'est donc un cadeau d�cid� non pas par l'artiste, mais qui a �t� choisi par le pr�sident OBAMA et par Jane HARTLEY, pensant que c'�tait sans doute le cadeau le plus spectaculaire qu'ils puissent faire � la France.

Apr�s, on a le droit de ne pas aimer. Ainsi, l'histoire de cette ?uvre, de ce don, se concr�tisera par le versement par l'artiste de 80�% des recettes commerciales. C'est quoi les produits d�riv�s�? Vous le savez, ce sont �ventuellement des t-shirts, un bouquet de tulipes en miniature, des objets... Ce n'est pas un objet �rotique, Monsieur? �a, on laissera la maison Rykiel l'inventer, �ventuellement inspir�e du "Bouquet de tulipes". C'est un projet pour plus tard.

80�% des recettes commerciales issues des produits d�riv�s vont bien aux associations de victimes des attentats "Live pour Paris" et "13onze15". Les associations de victimes ont remerci� la Ville et l?artiste pour ce geste.

Les 20�% restants serviront � financer l'entretien de l'?uvre pour que, comme promis devant cette Assembl�e et au-del�, la r�ception de ce don ne co�te rien aux Parisiens. En effet, il y a un co�t d'entretien pour la Ville qui est celui normal de tous les parcs et jardins. Je salue ma coll�gue P�n�lope KOMIT�S, qui a contribu� �galement � faciliter l'installation et le choix de cet espace tr�s abandonn�, peu visit�, et qui gr�ce � l'installation d'une ?uvre d'art permettra? C'est ce que m'a dit hier soir sur les Champs-Elys�es, le pr�sident du Comit� Champs-Elys�es, Jean-No�l REINHARDT, que pour eux c'est une tr�s bonne nouvelle parce que c'�tait un endroit mort, un angle mort.

Gr�ce � cette ?uvre, la vie va revenir dans cette partie de Paris, qui �tait plut�t un endroit o� les cars de tourisme stationnaient, et n'�tait pas forc�ment un endroit tr�s visit�.

Je continue si vous voulez bien me donner toute votre attention. Les services de la Ville se sont fortement mobilis�s�: Secr�tariat g�n�ral, Direction des Affaires culturelles, DEVE, Direction des Affaires juridiques, afin de d�fendre l'installation de l'?uvre sur le site envisag�, dans les meilleures conditions. C'est une occasion pour moi de les remercier, et particuli�rement P�n�lope KOMIT�S et les membres du cabinet de la Maire, qui ont d�fendu le projet, parce qu?il fallait que la Commission des sites s'exprime, ce qui �tait une �tape importante, qui a permis � l'Etat de valider l'implantation patrimoniale de l??uvre sur un site class�.

Nous avons b�n�fici� du soutien du comit� des Champs-Elys�es, tr�s heureux de voir la ville continuer � investir dans ce quartier de Paris tr�s populaire que sont les Champs-Elys�es. L'installation de cette ?uvre s'inscrit plus largement dans le sch�ma directeur de r�novation des jardins des Champs-Elys�es, qui en ont bien besoin, valid� par la Maire de Paris et pr�sent� par ma coll�gue P�n�lope KOMIT�S.

Je tiens � remercier Jeanne d'HAUTESERRE, la maire du 8e, car elle a fait part de son enthousiasme et de son soutien. Mais �galement Brigitte KUSTER, qui � l'�poque lorsqu'il y avait un projet d'installation au palais de Tokyo, a dans son p�rim�tre de d�put�e, l'Assembl�e Nationale, un morceau du 16e. Brigitte KUSTER �tait tr�s sensibilis�e. Je l'�coutai. Elle m'�couta. Nous avons avanc� dans le bon sens.

La r�ception de ce don, de ce geste diplomatique a �t� rendue possible gr�ce au fonds pour Paris dirig�, je veux le dire ici, avec talent et autorit� par Mme Anne-Sylvie SCHNEIDER, �paul�e par sa collaboratrice Anne-C�line DELVERT.

Ce fonds, la Maire de Paris l?a souhait� pour permettre � la Capitale de recevoir, de g�rer et de redistribuer les biens et les versements de toute nature re�us par les philanthropes nationaux et internationaux qui aiment Paris et veulent que Paris demeure la capitale de l'audace et de l'art contemporain. Nous ne sommes pas une petite ville de zone, nous sommes la capitale de l'art et des artistes. Nous accueillons des artistes migrants, sans papiers, nous accueillons aussi des artistes dont la cote va jusqu'� 80 millions d?euros�! �a, c'est la France et c?est Paris�!

Mme Antoinette GUHL, adjointe, pr�sidente. - Merci.

M. Christophe GIRARD, adjoint. - J'ai termin�, mais les oratrices et orateurs sont des coll�gues de tr�s grande qualit�, et je leur dois des explications.

Pour la France, parmi les m�c�nes, vous avez Accor, 300.000 euros�; la financi�re Saint James, Micha�l BENABOU, 300.000 euros�; le groupe L.V.M.H. ? Mo�t Hennessy - Louis Vuitton, 300.000 euros�; Natixis, qui est une banque, 300.000 euros�; Weber Investissements, 600.000 euros�; Free, 100. 000 euros�: 1,9 million d?euros.

Pour les Etats-Unis, vous avez Michael BLOOMBERG, qui lutte si bien pour le climat, laissez-lui le b�n�fice de soutenir aussi l?art contemporain le plus audacieux. Kenneth GRIFFIN, que vous ne connaissez pas, moi non plus? Je vous donne la liste, c'est tr�s important. Tous ces gens donnent de l'argent � titre priv� ou par leur soci�t�, et je crois qu?on peut les remercier. Quand les gens paient, on les remercie, comme pour Notre-Dame, cela me para�t poli.

Mme Antoinette GUHL, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur Christophe GIRARD, pour tout le mal que vous vous �tes donn� pour pouvoir r�pondre et rassurer nos coll�gues.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAC 762.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DAC 762).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet d'amendement n��45 bis d�pos� par l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

Le projet d'amendement n��45 bis est adopt�.

Je mets maintenant aux voix, � main lev�e, le projet d'amendement n��45 d�pos� par l'Ex�cutif, ainsi amend�.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

Le projet d'amendement n��45 amend� est adopt�.

Je mets enfin aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAJ 14 - DAC ainsi amend�.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

Le projet de d�lib�ration amend� est adopt�. (2019, DAJ 14 - DAC). 2019 DEVE 77 - D�nomination "jardin Janis Joplin" attribu�e � l?espace vert situ� 1, rue Paganini (20e).

Mme Antoinette GUHL, adjointe, pr�sidente. - Nous examinons maintenant le projet de d�lib�ration DEVE 77 relatif � la d�nomination "jardin Janis Joplin" attribu�e � l'espace vert situ� 1 rue Paganini, dans le 20e.

La parole est � Mme Fadila M�HAL.

Mme Fadila M�HAL. - Je vais attendre qu'il y ait un peu de silence, parce que c'est important. C'est un moment de pur bonheur de voir cette d�nomination, cet hommage rendu � Janis Joplin, une artiste qui est malheureusement morte trop pr�matur�ment. C'est vrai qu'elle fut, si vous voulez bien, pour une g�n�ration que les moins de 20 ans ne peuvent pas conna�tre, une figure assez embl�matique. Elle est n�e le 19 janvier 1943 dans le Texas, et malheureusement s'est �teinte le 4 octobre 1970 � l'�ge de 27 ans.

C'est vrai que Janis Joplin occupe une place � part dans le monde musical du rock et de la soul. On appelait cela � l'�poque la soul psych�d�lique. Ses performances vocales, sa pr�sence sc�nique incroyable ont fait de cette artiste reconnue, une artiste class�e, je crois, par le "Rolling Stone", 46 dans le top 100 de tous les temps, de tous les artistes.

Son d�c�s, tout le monde le sait peut-�tre, par overdose, fut aussi � l'image de sa musique, � la fois tumultueuse et tellement inspirante. Cette mort est intervenue, peut-�tre que ceux qui ont mon �ge s?en souviennent, � un moment o� en effet Brian Jones, Jimi Hendrix et James Morrison ont disparu. C'�tait ce que l'on a appel� le Club des 27, qui malheureusement est venu s'enrichir avec Amy Winehouse. Tout simplement pour dire notre admiration et puis cet �lan qui n?est pas si manifeste.

Je vous invite � r��couter "Summertime", "La balade de Gershwin", o� Janis Joplin � la perfection de son art et de sa voix �raill�e, on pouvait dire � cette �poque que c'�tait la reine blanche du blues. Vraiment un grand merci � ceux qui ont pens� � ce jardin.

Mme Antoinette GUHL, adjointe, pr�sidente. - Merci, ch�re coll�gue.

Je donne la parole, pour vous r�pondre, � M. Christophe GIRARD.

M. Christophe GIRARD, adjoint. - J'adore�! C'est ma jeunesse. C'est celle de tous les jeunes, mes enfants adorent Janis Joplin... C'est ce que je dis. Je suis plus �g� moi. J'ai pr�cis� que mes enfants adoraient aussi.

Merci, ch�re Fadila M�HAL, une fois de plus, cette d�nomination "jardin Janis Joplin" attribu�e � l'espace vert situ� au 1 rue Paganini, j'esp�re que l'on pourra y faire pousser de la marijuana un jour... Le choix de cette d�nomination r�sulte d?un travail de concertation entre la Ville de Paris et la mairie du 20e arrondissement. Je tiens � remercier particuli�rement Catherine VIEU-CHARIER et Mme CALANDRA, la maire du 20e arrondissement.

Il nous est apparu essentiel de rendre hommage � cette artiste hors de pair, si �mouvante, si moderne. Cet hommage prend tout son sens cette ann�e cinquantenaire du festival de Woodstock, �v�nement charni�re et participant � la r�volution des m?urs d�s la fin des ann�es 60. Notre jeunesse, notre libert�. Alors que la jeunesse r�clamait son droit � la parole partout dans le monde, Janis Joplin �tait l?une de ses voix. Paris a � c?ur de rattraper le d�s�quilibre immense pris durant l'histoire ayant conduit � l'invisibilit� des femmes ayant marqu� l'histoire dans l'espace public. Nous nous attachons donc � mettre en lumi�re davantage de femmes � travers les dominations de lieux partout dans notre ville. Paris est une femme. La ville est du f�minin, loin d'�tre anecdotique, ce r��quilibrage contribue � montrer aux jeunes Parisiennes que tous les m�tiers, les carri�res et vies sont ouverts.

Mme Antoinette GUHL, adjointe, pr�sidente. - Merci bien.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DEVE 77.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

Le projet de d�lib�ration est adopt� � l'unanimit�. (2019, DEVE 77).

Juillet 2019
Débat
Conseil municipal
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