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Parisiens Progressistes, Constructifs et Indépendants à Mme la Maire de Paris et à M. le Préfet de police relative à la délinquance à Paris.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - La 4e question d'actualit� est pr�sent�e par le groupe PPCI.

Monsieur DUBUS, vous avez la parole.

M. J�r�me DUBUS. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, ma question portera sur l?ins�curit� dans notre Capitale. A l?approche des �lections de 2020 et � juste titre, nous allons tous �tre interpell�s sur ce ph�nom�ne�: 38�% des Parisiens citent la s�curit� comme la premi�re de leur priorit� et 47�% dans l?�lectorat populaire, chez les employ�s et chez les ouvriers. Ces chiffres sont bien plus �lev�s qu?en 2014.

La traduction �lectorale, d?ailleurs, de cette r�alit� quotidienne ne s?est pas fait attendre�: aux �lections europ�ennes du 25 mai, le Rassemblement national est arriv� en t�te dans certains bureaux de l?Est et du Nord parisien, atteignant parfois jusqu?� 20�%.

Nous voyons bien - nous en avons encore eu une d�monstration ce matin avec les r�ponses de Mme BROSSEL sur nos v?ux concernant la lutte contre la vente � la sauvette ou la lutte contre l?ins�curit� dans le quartier porte Pouchet-porte de Saint-Ouen - que vous avez d�cid� d?exploiter politiquement les r�centes augmentations des vols � la tire et des d�gradations de biens en rejetant syst�matiquement la faute sur le Gouvernement, ce que vous n?aviez jamais fait avant mai 2017 - esprit partisan oblige - alors que les r�sultats �taient d�j� tr�s m�diocres.

Je voudrais profiter de cette question pour rendre hommage � l?action que m�nent le Pr�fet LALLEMENT et ses services depuis son arriv�e dans notre capitale. Vous avez su prendre, Monsieur le Pr�fet, � bras-le-corps le maintien de la s�curit� le samedi face � la d�rive des "Gilets jaunes" qui avaient d?ailleurs trouv�, dans cet h�micycle, des oreilles complaisantes et des esprits admiratifs. Vous allez d�ployer de nouveaux agents, volontaires et aguerris, dans la nouvelle zone de s�curit� prioritaire des 10e et 18e arrondissements, int�gr�s en programme "Quartier de reconqu�te r�publicaine".

Bref, plus les critiques de l?Ex�cutif se multiplient, plus des r�ponses concr�tes sont apport�es pour lutter contre l?ins�curit�. Plus la grosse caisse de la communication de l?Ex�cutif monte dans les d�cibels, plus le Gouvernement, par votre interm�diaire, prend � bras-le-corps cette action quotidienne.

Dans les mois qui viennent, vous pourrez, Madame le Maire, encore agir, notamment dans le budget 2020, de plusieurs mani�res?

Madame la Maire.

Vous pouvez encore agir en d�finissant enfin clairement les t�ches que devra remplir la future police municipale et en pr�parant les moyens n�cessaires. Je rappelle et je r�p�te que, si vous aviez accept� sa cr�ation dans la modification de la loi sur le statut de Paris de f�vrier 2017, cette police municipale serait d�j� en place. Vous ne l?avez pas souhait�e�; nous le regrettons.

Vous pouvez encore agir en engageant une nouvelle �tape du plan de vid�o-protection parisien et en concentrant les priorit�s sur nos territoires p�riph�riques qui subissent de plein fouet l?ins�curit� et le manque de cam�ras. Enfin, vous pouvez encore agir en r�investissant l?espace public en mati�re de propret�, de r�gulation des travaux, d?urbanisme, d?animation - espace public qui fait l?objet d?un abandon g�n�ralis�. Pour ce faire, nous vous proposons, Madame le Maire, de prendre l?initiative de r�unir? Madame la Maire.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il va falloir conclure.

M. J�r�me DUBUS. - De r�unir?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Cela a du mal.

M. J�r�me DUBUS. - Non, cela va changer dans huit mois.

Dans huit mois, c?est fini�!

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Concluez. Vous avez d�pass� votre temps.

M. J�r�me DUBUS. - Nous vous proposons de prendre l?initiative de r�unir d�s le mois de septembre prochain?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il faut vraiment conclure.

M. J�r�me DUBUS. - Je conclus. ? avec l?ensemble des acteurs concern�s des �tats g�n�raux de la s�curit� � Paris. Les Parisiens?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Vous avez tr�s largement d�pass� votre temps�!

M. J�r�me DUBUS. - ? attendent autre chose que des querelles sur ce sujet. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci.

Monsieur le Pr�fet de police, la question vous est pos�e. Je vous donne donc la parole, puis � Mme BROSSEL.

M. LE PR�FET DE POLICE. - Ecoutez, je n?ai pas tout � fait saisi la nature de la question, mais je vous en remercie. Je ne peux que partager les propos �logieux que vous avez la gentillesse de porter sur moi mais ils sont assez infond�s.

Je l?avais d�j� dit � cette tribune�: en mati�re de d�linquance, les chiffres de 2018 �taient mauvais�; ceux de 2019, du moins pour les premiers mois, le sont �galement. Il faut donc travailler autrement. C?est ce que nous avons entrepris - vous l?avez not� � juste titre. Il faut proc�der diff�remment puisque la fa�on dont nous proc�dions jusqu?� pr�sent n?�tait, � l?�vidence, pas suffisante par rapport � une nouvelle forme de d�linquance. Paris et sa p�riph�rie sont confront�es � de nouvelles expressions d�linquantes qui n?existaient pas il y a quelques ann�es. C?est ce qui ressort vraiment de l?ensemble des constats que je peux faire sur le terrain avec les policiers, mais �galement dans les quelques contacts, fort peu nombreux mais tout de m�me existants, que j?ai avec les habitants. Ce tournant intervenu il y a quelques ann�es nous oblige � une autre nature d?actions. C?est ce que nous avons commenc� � entreprendre. Les Q.R.R. seront � l?�vidence la pierre angulaire de cette reconqu�te de l?espace. Je suis particuli�rement frapp� de ce que je vois, non seulement par le ph�nom�ne d�linquant, mais aussi, comme vous le dites fort justement, Monsieur le Conseiller, par une appropriation de l?espace, notamment public, de certaines formes de d�linquance, tout � fait anxiog�ne pour nos concitoyens. Il ne s?agit pas forc�ment de la r�alisation de faits de d�linquance, mais bien d?une ambiance qui, dans certains quartiers, notamment dans le nord de Paris, est tout � fait pr�occupante dans la forme qu?elle prend et dans l?intensit� avec laquelle est ressentie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Pr�fet.

Madame Colombe BROSSEL, vous avez la parole.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe. - Merci, Madame la Maire.

Merci, Monsieur DUBUS.

Il est d�j� arriv� au cours de l?histoire qu?un adage populaire trouve sa r�alit� dans sa r�alisation. Rappelons-nous que tout ce qui est excessif, parfois, peut �tre insignifiant.

Je ne reviendrai pas sur les chiffres de la d�linquance et la demande r�p�t�e de la Maire de Paris, Anne HIDALGO, qu?il y ait plus de fonctionnaires de police pour construire cette police de proximit� dans le dialogue et le contact avec les habitants. Nous avons eu cet �change, longuement, lors de notre dernier Conseil.

Je me permets juste de vous citer, Monsieur DUBUS, la liste d?un certain nombre de maires, dont vous verrez qu?ils ont la particularit� d?�tre des maires de tout bord politique�: Jean-Luc MOUDENC, maire de Toulouse�; Johanna ROLLAND, maire de Nantes�; Nathalie APP�R�, maire de Rennes�; Martine AUBRY, maire de Lille�; Nicolas FLORIAN, maire de Bordeaux�; Olivier BIANCHI, maire de Clermont-Ferrand�; Fran�ois REBSAMEN, maire de Dijon�; Roland RIES, maire de Strasbourg�; Anne HIDALGO, maire de Paris. L?ensemble de ces maires ont �crit, le 5�juin, au Ministre de l?Int�rieur pour porter ensemble une parole commune�: les faits de d�linquance augmentent dans leur ville. Un certain nombre de ces faits augmentent dans leur ville, comme la vente et le trafic de stup�fiants. Or, � ce jour, les moyens mis par le Minist�re de l?Int�rieur ne sont pas � la hauteur des besoins des habitants.

A ce jour, ils n?ont pas encore re�u de r�ponse. Mais peut-�tre le courrier s?est-il perdu?

Ces maires savent d�passer leurs clivages politiques lorsque les int�r�ts de leurs habitants, des habitants de leur ville et de leur quartier, sont en jeu. Ils sont le porte-voix des habitants.

Vous essayez de renvoyer la question de la s�curit� � un sujet local, parisien, du fait des �ch�ances municipales prochaines. Les maires continueront, eux, � porter la voix des habitants. Nous continuerons � le faire dans cet h�micycle et partout � Paris.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Et en toute libert�!

Merci beaucoup.

Monsieur DUBUS�?

M. J�r�me DUBUS. - Je constate que l?on parle de Strasbourg, de Lyon, de Rennes, de Toulouse mais vous ne parlez pas de Paris dans votre r�ponse, comme ce matin d?ailleurs. C?est toujours la m�me technique�! On �vacue vers le Gouvernement en pr�tendant, pr�cis�ment parce que l?on n?a pas pris les mesures en temps et en heure, notamment dans le statut de Paris et la modification de la loi de f�vrier 2017, que cela rel�ve du Gouvernement.

En r�alit�, vous avez - je le dis tr�s clairement - une responsabilit�. J?essaie d?aller au-del� de ces renvois d?ascenseur permanents en vous proposant l?organisation d?�tats g�n�raux de la s�curit� � Paris, ce que vous refusez. Tant pis�! Cela deviendra, de votre fait, une querelle politicienne dans les huit mois qui viennent.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur DUBUS.

V - Question d'actualit� pos�e par

Juillet 2019
Débat
Conseil municipal
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