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2019 DEVE 78 - Subvention de fonctionnement (20.000 euros) à l'Observatoire de l’Immobilier Durable pour le développement d'un outil national de cartographie des aléas climatiques pour le secteur immobilier.


M. Fr�d�ric HOCQUARD, adjoint, pr�sident. - Nous allons maintenant examiner le projet de d�lib�ration DEVE 78, et je donne la parole � J�r�me GLEIZES.

M. J�r�me GLEIZES. - Je me suis inscrit sur ce projet de d�lib�ration parce qu'il �lude tout � fait ce que je disais hier sur la communication rafra�chissement. C'est le fait que la Commission rafra�chissement d?hier manquait de coh�rence et que, par exemple, ce projet de d�lib�ration aurait d� �tre associ� � la communication d?hier puisqu'il montre un �l�ment tr�s important d'une politique tout � fait efficace en termes de rafra�chissement de la ville, et pour qu?elle soit efficace, il faut commencer par la question du b�ti. Pour commencer pour faire des propositions int�ressantes, il faut d'abord avoir une mesure de l'existant et des cons�quences du d�r�glement climatique. Je parle bien de d�r�glement climatique parce que, m�me si on est en phase de canicule, il ne faut pas oublier que le d�r�glement climatique peut aussi entra�ner des phases de froid ou d'inondation, etc. On est donc en train de perdre le climat temp�r� qu'avaient des villes comme Paris, la France qui a un climat temp�r�.

Ce projet de d�lib�ration va permettre de faire une cartographie des al�as climatiques par secteur immobilier. C'est tr�s important parce qu'on sait qu'un des �l�ments tr�s importants dans la cr�ation des �lots de chaleur, ce sont les b�timents. A travers cela, on va pouvoir avoir cette cartographie.

Ma question par rapport � cela est de savoir ce qui va �tre mesur� concr�tement�: est-ce que cela va �tre uniquement la question des �lots de chaleur ou va-t-on aussi mesurer un �l�ment tr�s important, � savoir ce en quoi les b�timents vont modifier la circulation des courants d'air�? Est-ce qu?il y aura des �tudes a�rologiques�? C?est avoir un peu plus de d�tails parce que tout n'est pas indiqu� dans ce projet de d�lib�ration de ce qui va �tre fait, m�me si on voit qu'un s�minaire � la rentr�e va peut-�tre pr�ciser cela.

Cet outil tr�s int�ressant nous permettra d'avoir des �l�ments de base, et c?est dommage que M. MISSIKA ne soit pas l�, car souvent, nous sommes en d�saccord, notamment sur la question des grandes tours, en disant que les grandes tours, comme dans beaucoup d'�tudes qui ont �t� faites � l'�tranger, sont des �l�ments de cr�ation d'�lots de chaleur, et donc, qu?� travers ces outils, on pourrait avoir une vision beaucoup plus rationnelle de l'existant et faire des propositions politiques � la hauteur du d�r�glement climatique que nous allons subir.

Je le rappelle, il est marqu� par la strat�gie de la trajectoire de 2 degr�s, voire de 1,5�degr�. Comme je le rappelais hier dans mon intervention, les sc�narios du D.R.I.A.S. faits par M�t�o France sont aujourd'hui sur plut�t plus 4�degr�s pour ce qui est de Paris, que l'on anticipe m�me des maximums � 50�degr�s. C'est pour vous dire qu'� la fois, la canicule de 2003 va �tre la norme alors qu?en 2003, c'�tait l'exception, et que m�me la canicule que nous avons v�cue au mois de juin n'est malheureusement qu'un signe avant-coureur de ce qui va se d�rouler dans les dix ans � venir.

L'autre �l�ment qui m'inqui�te un peu dans ce projet de d�lib�ration et qui confirme un peu ce que je disais, c?est qu?on parle beaucoup plus d'adaptation que d'att�nuation.

Or, nous savons aujourd'hui que, si on se limite uniquement � l'adaptation, c?est-�-dire en gros comment faire pour avoir des �lots de fra�cheur dans un environnement qui se r�chauffe, on abandonne la question de l'att�nuation, et la question de l?att�nuation, c?est-�-dire comment on �vite cet effet de cr�ation d'�lots de chaleur avec le b�ti existant.

Un exemple tr�s classique que je n'ai pas pu dire hier, mais je vais en profiter puisque j'ai cinq minutes pour parler, c'est la question de Climespace, o� on peut penser que c'est une tr�s bonne id�e de rafra�chir, � travers une entreprise comme Climespace par rapport � de la climatisation individuelle. Mais ce que l'on sait aussi par ailleurs, c'est ce que l'on appelle l'effet rebond, c?est-�-dire que cette climatisation va entra�ner une surconsommation d'�nergie qui va participer � l'�mission de gaz � effet de serre et va amplifier le d�r�glement climatique auquel nous sommes confront�s.

A un moment, il faut aussi avoir des r�flexions, et c'�tait la critique que j'avais hier sur Climespace. C'est pourquoi je demandais un report du projet de d�lib�ration, c?est-�-dire comment on va int�grer � la fois la question des r�seaux et la question de l'�nergie dans son ensemble.

Cette question de l'interaction, cette question de ce qui fait syst�me est tr�s importante, parce que c'est ainsi que l'on pourra � la fois avoir une politique d'adaptation r�elle et surtout d'att�nuation des effets. En effet, m�me si je rappelle le sc�nario de la C.O.P. de Paris, c'est que l'on a donn� un chemin pour continuer � augmenter avec, � un moment, la possibilit� que cela se r�duise. Le probl�me auquel nous sommes confront�s aujourd'hui, c?est qu?on est de toute fa�on sur une pente croissante de r�chauffement, mais � un moment donn�, si on arrive aujourd'hui � r�duire notre �mission de gaz � effet de serre?

M. Fr�d�ric HOCQUARD, adjoint, pr�sident. - Il faut conclure, Monsieur GLEIZES.

M. J�r�me GLEIZES. - Je regarde bien le temps, ne vous inqui�tez pas.

M. Fr�d�ric HOCQUARD, adjoint, pr�sident. - C?est cinq minutes.

M. J�r�me GLEIZES. - ? on sera dans une position de pouvoir revenir en arri�re par rapport � l?existant. C'est l�-dessus que je voulais terminer. Merci de votre attention de la minute.

M. Fr�d�ric HOCQUARD, adjoint, pr�sident. - Merci.

La parole est � C�lia BLAUEL, pour vous r�pondre.

Mme C�lia BLAUEL, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire, et merci, Monsieur GLEIZES pour cette intervention.

Effectivement, ce projet de d�lib�ration n'�tait pas rattach� � la communication d'hier, mais au-del� de cette question de forme, je note quand m�me que vous saluez la coh�rence en tout cas dans les outils mis en ?uvre dans notre lutte contre le d�r�glement climatique.

Oui, cette subvention s'inscrit dans le cadre du Plan Climat qui, comme vous le savez, comporte un volet extr�mement important en mati�re de mobilisation des parties prenantes du territoire parisien.

Parmi les dispositifs initi�s par la Ville, qui sont nombreux, nous disposons d'un outil tr�s efficace, � la notori�t� croissante. Il s'agit de cette charte Paris Action Climat qui est sign�e par les entreprises parisiennes qui souhaitent s'engager en mati�re de lutte contre le d�r�glement climatique, et elles sont aujourd'hui une soixantaine � avoir rejoint le dispositif.

A travers la signature de la charte, les entreprises s?engagent sur des objectifs et un plan d?action, et la plupart d'entre elles participent aux travaux initi�s dans le cadre des communaut�s de la charte. Ce sont des communaut�s th�matiques consacr�es � la sant�, au sport, nous avons un r�seau des ambassades vertes et aussi � l'immobilier durable.

Je voudrais pr�ciser qu?elles sont co-anim�es par l'Agence parisienne du Climat et la Ville, et visent vraiment � zoomer sur des enjeux sp�cifiques auxquels les professionnels sont confront�s, et pour les aider � acc�l�rer leur engagement en mati�re de trajectoire carbone.

Une des communaut�s les plus actives est celle d�di�e � l?immobilier durable, qui planche sur les questions de r�glementation, d?att�nuation, d'adaptation des b�timents, de la finance verte, ou encore sur le "benchmark" des mairies biosourc�es. Elle est donc co-anim�e par l'Office immobilier durable auquel nous vous proposons cette subvention de 20.000 euros. C'est une nouveaut�, � la fois, pour poursuivre ces activit�s, mais justement pour soutenir ce projet que vous avez cit�, projet ambitieux de d�veloppement d?un outil gratuit � l'�chelle m�tropolitaine de cartographie des risques climatiques, et surtout d'identification des solutions d�di�es.

Je voudrais, sur ce point, vous rassurer sur un certain nombre d?�l�ments que vous avez soulev�s. Oui, �videmment qu'en coh�rence avec le Plan Climat, le travail est effectu� sur les deux volets, ce que j?appelle les deux jambes des politiques climat�: le volet att�nuation, parce qu'il nous faut plus que jamais encore acc�l�rer, changer d'�chelle et �tre en rupture pour tenir les objectifs de l'Accord de Paris, mais aussi sur le volet adaptation car, de fait, la plan�te se r�chauffe, et nous devons vivre avec les effets du d�r�glement climatique.

Deuxi�me �l�ment pour vous dire que c?est une r�flexion extr�mement pouss�e. Ce sont vraiment des professionnels du secteur qui y travaillent, qui ont une vision � 360�, y compris sur les raccords au r�seau, et le s�minaire va venir aider � compl�ter la r�flexion, mais je me ferai un grand plaisir de vous communiquer les r�sultats de ce s�minaire ou m�me, si vous le souhaitez, d?organiser un temps de pr�sentation avec les membres de la communaut�.

Peut-�tre de mani�re plus anecdotique, vous rassurer que Jean-Louis MISSIKA suit aussi ces travaux puisqu'il est copilote de la charte depuis maintenant trois ans � mes c�t�s, et qu?il surveille cela de tr�s pr�s.

Je terminerai en disant que cet outil pour faire �voluer les choses est quand m�me une premi�re, et surtout qu?il viendra soutenir le travail des gestionnaires de parcs immobiliers publics et priv�s en mati�re de mise en place de trajectoire carbone. Cela rev�t une importance certaine quand on mesure le poids carbone du secteur du b�timent dans notre bilan global, comme vous l'avez soulign�.

Je vous remercie donc de votre soutien enthousiaste � ce projet.

M. Fr�d�ric HOCQUARD, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DEVE 78.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DEVE 78).

Juillet 2019
Débat
Conseil municipal
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