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M.�Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Nous passons maintenant au projet de d�lib�ration DASES�148 qui concerne le budget participatif et les subventions d?investissement, et les conventions non renouvelables dans le cadre de l?appel � projets "Alimentation pour tous, l?alimentation et les cuisines en partage". La parole est, en premier lieu, � M.�Nicolas BONNET-OULALDJ.

M.�Nicolas BONNET-OULALDJ. - Merci, Monsieur le Maire.

L?alimentation est l?une des premi�res pr�occupations des Parisiennes et des Parisiens. D?ailleurs, ce projet de d�lib�ration en est la preuve puisque le projet "Alimentation pour tous, l?alimentation et les cuisines en partage" a re�u le suffrage des habitants et des habitantes au budget participatif. Mais l?alimentation est avant tout un marqueur de classe. Dans les quartiers prioritaires, quartiers "politique de la ville", le taux d?ob�sit� des enfants est deux fois plus �lev� en moyenne qu?� Paris. 70.000�foyers sont en situation de pr�carit� alimentaire. C?est un sujet important et ce projet de d�lib�ration atteste et offre des pistes de travail int�ressantes. Particuli�rement, il est important de permettre � toutes et tous de pouvoir cuisiner des produits dits "bruts". Cela est n�cessaire pour acc�der � une alimentation de qualit�. Les plus d�munis, les classes populaires, doivent avoir le droit � cette alimentation de qualit�. Les actions de solidarit� alimentaire doivent int�grer la question d?une nourriture saine et ne pas se ranger uniquement derri�re des produits d�j� transform�s par commodit�.

Dans cet esprit, nous avions propos� la cr�ation des paniers solidaires en lien avec les halles alimentaires. C?est l?id�e que ces produits frais, de saison, issus d?une agriculture responsable, puissent �tre accessibles aux plus modestes. Je remercie d'ailleurs le travail qui est engag� avec votre cabinet, ch�re Dominique VERSINI, et les mairies des 10e et 14e�arrondissements, o� sont implant�es ces deux halles alimentaires.

Avec le mod�le des halles alimentaires, nous avons voulu poser la question du lien entre Paris et les terres qui la nourrissent. C?est l?enjeu du mod�le agricole respectueux autant de la terre que de ceux qui la travaillent, que nous devons poser. C?est aussi la question de notre action d?�ducation � l?alimentation dans les cantines et dans la restauration collective. Il s?agit bien d?une politique publique � mener autour de l?alimentation pour construire une fili�re responsable, de la fourche � la fourchette, avec une �ducation au go�t et un �change culturel autour de l?alimentation.

Le projet de d�lib�ration propose de verser plus d?un million d?euros � un certain nombre d?associations. Elles font ind�niablement ce travail important et de qualit� sur le terrain. On ne peut que se f�liciter du fait que les Parisiens se saisissent du budget participatif pour exiger des politiques publiques fortes en mati�re d?alimentation. Sans remettre en cause la qualit� du travail r�alis� par les associations, il nous para�t important que la Ville ne se d�fausse pas de ses responsabilit�s sur le secteur associatif.

C?est pourquoi nous avons port�, d�s le d�but de ce mandat, l?id�e qu?il y ait une vraie politique publique, et pourquoi pas � l?avenir, un adjoint ou une adjointe en charge du dossier de l?alimentation. L?alimentation, et tous les enjeux qu?elle contient, m�rite une politique publique d�di�e allant au-del� du seul recours aux associations. Voil� ce que je voulais ajouter � ce d�bat, et je vous remercie pour ces subventions.

M.�Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Nicolas BONNET-OULALDJ. La parole est maintenant � Mme�Fatoumata KON�.

Mme�Fatoumata KON�. - Merci.

Madame la Maire, chers coll�gues, le projet de d�lib�ration qui nous est maintenant pr�sent� s?inscrit dans le cadre du budget participatif 2017, o� le projet "Alimentation pour tous, l?alimentation et les cuisines en partage", visant � favoriser le d�veloppement de cuisines partag�es et � soutenir la mise en place d?un mod�le innovant, a �t� pl�biscit� par les votants. L?objectif des actions financ�es dans ce cadre est d?am�liorer l?acc�s � une nourriture saine et de qualit� dans les quartiers populaires, o� l?offre en produits labellis�s ou issus de l?agriculture biologique est souvent plus rare qu?ailleurs, voire inexistante. A cela, une raison simple�: ces produits, du fait des normes qualitatives de production qu?ils respectent, sont plus chers que leurs �quivalents classiques de l?industrie alimentaire qui s?en affranchissent, et paraissent donc moins accessibles aux bourses des habitants et habitantes des quartiers populaires.

En France, vous le savez, plus de 8�millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvret� et plus de 4�millions d?entre elles ont recours � l?aide alimentaire. Il n?est pas acceptable que seules les personnes les plus riches aient acc�s � des aliments de qualit�, quand, par ailleurs, la qualit� des aliments dits "classiques", non labellis�s, s?est progressivement d�grad�e au rythme de l?industrialisation croissante de la production alimentaire.

Les projets financ�s par la subvention pr�vue dans ce projet de d�lib�ration, montrent que des solutions existent pourtant qui nous permettraient d?aller vers plus de justice sociale, plus de justice alimentaire dans notre ville. Une enveloppe de plus d?un million d?euros est pr�vue pour des actions s?organisant autour de deux axes principaux. 15�projets auront trait � la cr�ation de cuisines partag�es et 14�projets porteront sur des actions de solidarit� alimentaire et de lutte contre le gaspillage. Autant de th�mes auxquels les �cologistes sont, bien �videmment, tr�s sensibles. Les cuisines partag�es sont des structures particuli�rement propices � la cr�ation de lien social. Dans les quartiers populaires, elles permettent, notamment aux familles h�berg�es � l?h�tel, de pr�parer leurs repas de mani�re autonome. L?appel � projets, qui s?est clos le 31�mars�2019, a d?ailleurs r�v�l� un r�el besoin pour ce genre de structures qui viendront compl�ter le syst�me d?aide alimentaire parisien.

Quant aux projets de solidarit� alimentaire et de lutte contre le gaspillage, ils font �cho � des combats de longue date des �cologistes. Nous ne pouvons donc que nous en f�liciter et souhaitons que ce type de projet se multiplie. Proposer des produits biologiques locaux ou �quitables � des prix attractifs, c?est possible notamment gr�ce � des achats en grande quantit�, � une priorit� accord�e aux circuits courts, � la limitation des emballages et � des ventes � prix co�tant.

J?en profite pour citer ici en exemple l?association "VRAC" qui ne fait pas partie des b�n�ficiaires de ce projet de d�lib�ration, mais qui fonctionne avec succ�s selon ce mod�le qui lui assure un succ�s croissant depuis sa cr�ation, il y a plus de 5�ans. L?association "VRAC" va ouvrir 6��piceries �ph�m�res � Paris, dont la premi�re a �t� inaugur�e le jeudi 27�juin, dans le 19e�arrondissement, au sein du quartier Danube. Elle propose un catalogue compos� de produits bio et/ou locaux de qualit� � des prix accessibles � destination des quartiers populaires, dans un objectif de lutte contre les in�galit�s sociales dans l?acc�s � la nourriture de qualit�. En tant que repr�sentante du maire pour le quartier Danube, je salue donc cette initiative vectrice de mixit� sociale, qui a re�u un accueil enthousiasmant de la part des habitants et des associations du quartier. Je vous remercie.

M.�Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci. Pour r�pondre � M.�Nicolas BONNET-OULALDJ et � Mme�Fatoumata KON�, la parole est � Mme�Dominique VERSINI.

Mme�Dominique VERSINI, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, Monsieur le Pr�sident, cher Nicolas BONNET-OULALDJ, ch�re Fatoumata KON�, merci pour ces interventions qui permettent de pr�senter ce projet qui a recueilli plus de 12.000�votes lors du budget participatif 2017. Une fois de plus, les Parisiens ont vot� pour un projet solidaire et je pense que l?on ne peut que s?en r�jouir. Un appel � projets a �t� lanc� autour de deux axes�: installer des cuisines partag�es pour des personnes en situation de pr�carit�, et associer des projets innovants de solidarit� alimentaire et de lutte contre le gaspillage.

Avant toute chose, je voudrais saluer deux personnes qui sont l� et nous �coutent. Deux femmes, deux mamans accompagn�es par le Samu social, avec un b�b� qui fait des gazouillis, qui ont particip� au jury qui a choisi les projets issus du budget participatif. Je remercie, bien s�r, Pauline V�RON, gr�ce � laquelle nous pouvons avoir tous ces projets qui �mergent. C?est fantastique.

Pour les cuisines partag�es, c?est un tr�s beau projet qui permet � des femmes qui, pour un moment - le plus court, on l?esp�re - peuvent aller cuisiner, parce que c?est tr�s important de faire la cuisine que l?on aime et de pouvoir �tre autonome. 29�projets ont �t� retenus dans le cadre de cet appel � projets. 25�font l?objet de ce projet de d�lib�ration et 4�autres vous seront ult�rieurement pr�sent�s. Il y a un tr�s beau projet au sein du Palais de la Femme, dans le 11e�arrondissement, qui s?appelle "Le palais en partage". L?appel � projets consiste � ouvrir des cuisines partag�es pour les familles, les mamans qui sont h�berg�es pas tr�s loin dans des h�tels et vont pouvoir cuisiner dans le Palais de la Femme, dans le projet "Le palais en partage".

On a aussi un autre tr�s beau projet qui s?appelle "Les h�tels solidaires", qui est une association qui r�cup�re aupr�s d?h�tels parisiens les petits-d�jeuners non consomm�s pour les redistribuer � des associations. Gr�ce � l?appel � projets et le budget participatif, l?association "Les h�tels solidaires" va pouvoir acqu�rir un v�hicule et ainsi, augmenter la fr�quence de ses ramassages et le volume des donn�es r�cup�r�es. Il y a aussi "Le Danube Palace", une association de quartier qui va ouvrir dans le 19e arrondissement - je n?ose pas vous dire�: rue de la Solidarit�, cela ne s?invente pas - et proposera un espace de "coworking", un caf� et un espace de restauration. Le restaurant sera ouvert deux jours par semaine et proposera des plats r�alis�s � partir d?invendus r�colt�s sur les march�s alimentaires aux alentours. L?activit� de restauration sera g�r�e par des femmes en insertion en situation de famille monoparentale. Un tr�s beau projet. L?appel � projets permettra � l?association de s?�quiper pour r�cup�rer les invendus.

Voil�. Ce sont des enjeux majeurs pour nous. Vous avez raison, Nicolas BONNET-OULALDJ, de dire que l?alimentation est un facteur de classe. On sait que dans les familles les plus pr�caires, il y a des cons�quences sur l?ob�sit� des enfants. C?est un marqueur tr�s fort de la pauvret�. C?est pourquoi � Paris, dans nos cr�ches, dans nos foyers, dans tous les lieux, nous faisons le maximum. Et je suis d?accord avec vous pour dire que l?alimentation est quelque chose d?essentiel.

Vous avez parl� des paniers solidaires. Nous allons commencer l?exp�rimentation dans les 10e et 14e arrondissements. Ce sont vraiment des enjeux majeurs que l?on retrouve dans le Plan parisien de lutte contre l?exclusion, qui a un tr�s gros enjeu concernant l?alimentation. C?est pourquoi nous avons doubl� le nombre de restaurants solidaires du C.A.S.-V.P. depuis le d�but de cette mandature. On avait dit que l?on passerait de�6 �12. Cela est fait. Le dernier a ouvert dans le 18e arrondissement. Les gens peuvent manger assis une alimentation de qualit� et retrouver ainsi du sens � leur vie. C?est aussi tr�s important dans le cadre du Plan de lutte contre le gaspillage alimentaire et dans le cadre de la strat�gie pour une alimentation durable.

Ce projet de d�lib�ration issu du budget participatif permet de r�pondre � beaucoup d?enjeux. Evidemment, beaucoup reste � faire et l?on continuera ensemble � le faire.

M.�Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, ce beau projet DASES�148 que vient de nous pr�senter Dominique VERSINI.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s?abstient�?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DASES 148).

Je crois que nous pouvons applaudir tous ceux qui y ont travaill�.

2019 DASES 183 - Participations (1.629.793 euros) et conventions avec l?association "Coallia" pour la mise � l?abri des jeunes mineurs non accompagn�s (M.N.A.) en attente d?�valuation de minorit�.

Juillet 2019
Débat
Conseil municipal
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