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M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident.- Nous en arrivons au v?u n��49 relatif � une d�nomination en hommage aux ma�tres C�dric de Pierrepont et Alain Bertoncello.

La parole est � Philippe GOUJON.

M. Philippe GOUJON, maire du 15e arrondissement.- Merci, Monsieur le Maire.

Dans la nuit du 9 au 10 mai, � plusieurs milliers de kilom�tres, "loin de chez nous, en Afrique", au Burkina Faso, nous apprenions que l'engagement de nos forces sp�ciales avait permis la neutralisation d'un groupe de terroristes islamistes et la lib�ration de deux de nos compatriotes et de deux autres otages.

Pour sauver la vie de ces otages, les premiers ma�tres C�dric de Pierrepont et Alain Bertoncello, soldats aguerris du commando Hubert, l?unit� la plus s�lective de toute l'arm�e fran�aise, ces deux h�ros pour qui rien n'�tait plus important que leur mission au-del� m�me de leur propre vie, men�rent l?assaut sans ouvrir le feu, pour ne faire prendre aucun risque � ceux qu'ils venaient d�livrer. La mission �tait un succ�s, mais nos soldats n'�taient plus.

Distingu�s en maintes op�rations, bard�s de d�corations, ils avaient fait le choix de consacrer leur existence � une cause plus �lev�e qu?eux-m�mes, celle de la France et de la libert�. Esprit de sacrifice, bravoure, g�n�rosit�, rigueur caract�risent ces soldats hors normes, comme peu d?arm�es dans le monde ont la chance d?en compter.

La Nation rassembl�e leur a rendu l?hommage qui leur �tait d� aux Invalides. Nombre d'entre nous y �tions � la fois fiers et recueillis. Leur engagement, qui a conduit � leur mort au combat dans l'accomplissement de leur devoir, ultime valeur du soldat qui fait le don de sa vie, nous oblige, car une nation n?est libre et forte que d?avoir des h�ros dont elle doit se montrer digne en s?�levant � leur hauteur.

L'hommage que doit leur rendre notre ville, capitale des libert�s, martyris�e � combien par le terrorisme, est d'entretenir leur souvenir, comme l'a d'ailleurs sugg�r� �galement l'Etat.

Dans un v?u adopt� � l'unanimit� du Conseil du 15e arrondissement, nous proposons de d�nommer de leurs deux noms l'avenue de la Porte de S�vres, qui s�pare les deux enceintes du Minist�re des Arm�es, o� est d�j� �rig�e la plaque comm�morative des 147 r�sistants fusill�s par l?occupant sur l'ancien stand de tir de l'Arm�e de l'Air. Quel symbole de continuit� r�publicaine�! Le sacrifice de ces h�ros, dont les noms ne s'effaceront jamais, et � la longue liste desquels s'ajoute le colonel Beltrame, nous fait prendre conscience que la Nation fran�aise est bien le lien le plus puissant, le plus �prouv�, pour nous tenir ensemble, debout et libres, face aux �preuves et aux menaces de notre temps. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident.- Merci, Philippe GOUJON.

Pour vous r�pondre, je donne la parole � Catherine VIEU-CHARIER.

Mme Catherine VIEU-CHARIER, adjointe.- Merci, Monsieur le Maire.

C'est avec une tr�s grande peine que nous avons appris la mort des premiers ma�tres C�dric de Pierrepont et Alain Bertoncello, le 10 mai dernier.

Ces funestes nouvelles sont d?autant plus tragiques et bouleversantes qu?elles sont aussi des t�moignages de bravoure et d?abn�gation.

Pour ce que vous nous demandez, nous avons quand m�me interrog� le Gouverneur militaire de Paris, parce qu'il ne nous semblait pas souhaitable d'individualiser les hommages qui sont faits aux militaires dans les d�nominations. Je vais vous expliquer ce que le Gouverneur nous a indiqu�.

Il nous a indiqu� que les morts pour la France en op�ration ext�rieure sont nombreux. Plus de deux cents soldats sont tomb�s au combat depuis les ann�es 2000, et ainsi d�nommer une avenue pour honorer la m�moire des deux hommes reviendrait � hi�rarchiser et � mettre en concurrence leur sacrifice, ce qu?�videmment, personne ici ne souhaite.

Nous avons en plus, bien s�r, conscience du sacrifice de nos soldats. En ce sens, nous allons accueillir dans notre ville, dans le parc Andr�-Citro�n, un monument pour honorer les morts pour la France en op�ration ext�rieure. Les noms des premiers ma�tres C�dric de Pierrepont et Alain Bertoncello y figureront, parmi ceux de leurs fr�res d'armes tomb�s � l'�tranger avant eux.

Il me semble tout � fait l�gitime que les villes d'origine des ma�tres de Pierrepont et Bertoncello, � savoir Annecy et Larmor-Baden dans le Morbihan, honorent leur m�moire � travers des d�nominations. N�anmoins, isoler le sacrifice de ces deux hommes de ceux de leurs fr�res d'armes serait beaucoup moins compr�hensible dans la capitale de la France, dans la ville de Paris.

Finalement, je tiens � vous informer que la question s'est �galement pos�e pour les pompiers d�c�d�s lors de l?explosion de la rue de Tr�vise, le 12 janvier 2019. La Brigade des sapeurs-pompiers de Paris n'avait pas non plus souhait� d?hommage sp�cifique, �tant donn� qu'il existe aussi un monument pour tous les pompiers morts pour la France � la porte de Champerret. C'est pourquoi, Monsieur le Maire, je suis d�sol�e de vous demander de retirer ce v?u, car j'y �mettrai un avis d�favorable.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident.- Merci beaucoup, Catherine VIEU-CHARIER.

Vous maintenez, vous retirez votre v?u�?

M. Philippe GOUJON, maire du 15e arrondissement.- Je le maintiens.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident.- Vous maintenez votre v?u. Merci, Philippe GOUJON.

M. Philippe GOUJON, maire du 15e arrondissement.- J?ai vot� sur celui rendant hommage � nos soldats. D'autant plus qu'il a �t� vot� � l'unanimit� au Conseil d'arrondissement. Peut-�tre avez-vous re�u le refus du Gouverneur militaire, mais j'ai consult� beaucoup de militaires qui souhaitent cette d�nomination, qui d'ailleurs est attribu�e � beaucoup d'autres lieux du 15e et d'autres rues et places parisiennes.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident.- Merci, Monsieur le maire du 15e arrondissement.

Le v?u est maintenu.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, le v?u n��49 avec un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le v?u est rejet�.

Juin 2019
Débat
Conseil municipal
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