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2019 DU 101 - Opération Hébert (18e). - Étude d’Impact Environnemental dans le cadre de la consultation préalable des collectivités.


M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Nous examinons le projet DU 101 relatif � l'op�ration habitat, �tude d?impact environnemental dans le cadre de la consultation pr�alable des collectivit�s. La parole est � Pascal JULIEN.

M. Pascal JULIEN. - Merci.

Il serait bien que de temps en temps on ait un bilan de l?op�ration Paris Nord-Est, le fameux G.P.R.U., qu?on ait une appr�ciation globale. En effet, le site H�bert qu?on examine aujourd?hui ne peut s?appr�cier que dans le cadre g�n�ral du Paris Nord-Est. En fait, le site H�bert, comme Chapelle international, ce sont des sous-quartiers. Mais il faut voir ce que cela donne dans l?ensemble.

Cela dit, nous appr�cions dans ce projet les orientations prises pour les futures constructions. Par exemple, mat�riaux biosourc�s, attention port�e au confort d?�t�, choix des mat�riaux � fort alb�do, orientation des b�timents, �volutivit�, r�versibilit� et, j?ai envie de dire ouf, enfin�! Mais, lors mon intervention pr�c�dente sur la Gare des Mines, j?avais fait un certain nombre de remarques en me fondant sur les annexes, et je n?ai jamais eu de r�ponse. C?est aussi une fa�on de dialoguer tr�s singuli�re. On ne r�pond pas aux questions g�nantes, on r�pond aux questions qui vous arrangent�; on a vu cela encore hier d?ailleurs sur le cr�matorium.

J?ai appr�ci� aussi, enfin, mon groupe a appr�ci� la concertation � laquelle d?ailleurs j?ai particip�, les ateliers, qui ont permis de voir que les modes de d�placement doux et actifs ont une place importante dans le programme, avec une r�serve que je ne suis pas seul � soulever�: l?offre de transports en commun, en particulier � l?ouest de l?emprise, o� la ligne�12 risque d?�tre satur�e, avec les tr�s nombreux habitants et usagers qui arriveront dans les d�cennies � cause des innombrables projets immobiliers pr�vus dans le Paris Nord-Est. La R.A.T.P. a-t-elle �t� concert�e sur ce sujet�? C?est bien beau de fabriquer des milliers de logements dans des friches, mais il faut penser que ces habitants auront besoin de transports et d?espaces verts, j?y viendrai apr�s.

Une autre alerte. Les �tudes faunistiques soul�vent la pr�sence de l�zards des murailles, qui est une esp�ce prot�g�e et dont la pr�sence entra�ne par cons�quent des contraintes r�glementaires, et, de m�me, la pr�sence de Serins cini, qui est une esp�ce remarquable, vuln�rable d?ailleurs, sur la liste nationale. Ils nichent dans un massif arbor� � l?entr�e du site�; nous serons tr�s vigilants sur ce sujet.

J?en viens � la programmation�: 40.000�m�tres carr�s de bureaux, ce qui est quand m�me assez important pour une parcelle de 5�hectares, 700 � 800�logements, mais qu?il faut rajouter aux autres, 900 logements � Chapelle International, 15.000��tudiants � Chapelle-Condorcet, 450�logements � Chapelle-Charbon, 700�logements maintenant sur H�bert. Avec le coefficient multiplicateur, on en vient � la conclusion qu?on rab�che chaque fois, � savoir que nous manquerons et nous manquons d?espaces verts. On ne rattrape pas les espaces verts avec ces projets.

Alors peut-�tre, Jean-Louis MISSIKA, que nous avons �t� un peu "enfum�s" dans les ann�es 2000 par DUSAPIN LECLERCQ lorsqu?ils ont pr�sent� leur plan global, dans lequel s?inscrit chacune des op�rations, dont le site H�bert. Cependant, aujourd?hui, on voit bien que ce n?est plus � la hauteur. Quand nous regarderons ce projet dans 15�ans, trouverons-nous qu?il �tait raisonnable de n?envisager que 4.000�m�tres carr�s d?espaces verts sur le site H�bert et pour autant d?usagers�? Je lis dans les �tudes d?impact qu?en l?�tat les milieux v�g�talis�s repr�sentent 20�% de la parcelle, dont 13�% compos�s du milieu herbac� en friche, avec une certaine richesse sp�cifique. Finalement, ce projet ne rajoute donc pas vraiment de pleine terre, on n?augmente pas la proportion de pleine terre, pourtant une grande priorit� de notre Plan Climat. L?adaptation de Paris au d�r�glement climatique doit �tre notre priorit� commune, et, vraiment, sur ce point, nous ne sommes pas � la hauteur. Nous avons entendu ce matin les annonces de la Maire de Paris. Etant un alli� de la majorit�, je les ai d�couvertes comme tout le monde par la presse. Bon, c?est tr�s bien, mais c?�tait avant qu?il fallait le faire, dans ce type d?op�ration. C?est bien gentil de nous mettre quelques arbres � l?H�tel de Ville ou de mettre quelques arbres le long des rives de la sc�ne. Tr�s bien, on ne peut pas �tre contre. Mais, enfin, c?est du "greenwashing"�! C?�tait dans ces op�rations d?urbanisme du Paris Nord-Est qu?il fallait faire mieux. Je vous l?ai d�j� dit, Jean-Louis MISSIKA, je ne suis pas un admirateur du 19e si�cle ni des gens qui ont fait le parc Montsouris. Mais les Buttes-Chaumont, quand cela a �t� fait, c?�tait 26�hectares. L�, le poumon dont vous parlez � Chapelle-Charbon, c?est au mieux - au mieux�! - 6�hectares, si on arrive � d�loger Cap�18. En r�alit�, ce sont 3�hectares qui sont garantis, probablement un quatri�me, mais, enfin, � l?�chelle de ce qu?on fait de ces 200�hectares, ce n?est pas � la hauteur. Par cons�quent, nous nous abstiendrons, car nous n?avons pas ni� les qualit�s qui existent de ce projet, mais nous avons une vision globale - les "�colos", c?est comme cela, on agit local, on pense global - et, de ce point de vue, nous ne sommes pas d?accord avec votre orientation. J?esp�re avoir une r�ponse courtoise pour changer un peu de l?habitude. Merci d?avance.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Pascal JULIEN, pour cette intervention de 6�minutes et 2 secondes. Je donne la parole � Jean-Louis MISSIKA pour vous r�pondre.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint. - Je suis toujours courtois, contrairement � ce que vous insinuez. Quand je m?�nerve, c?est souvent parce que j?ai l?impression que ma position est caricatur�e, comme cela a �t� le cas lors de mon intervention pr�c�dente. Pour autant, elle n?�tait pas discourtoise, elle �tait simplement v�h�mente, et j?assume la v�h�mence. La v�h�mence, c?est la preuve que je prends au s�rieux cette conversation, parce que si je m?en "foutais" compl�tement, je ne serais pas l� en train de vous dire "soyez respectueux de la position de votre adversaire". Je suis tout � fait respectueux de votre position. J?ai d?ailleurs beaucoup appr�ci� ce que vous avez dit � la fois sur la concertation et sur les aspects positifs du secteur H�bert. Je voudrais juste dire que, bien s�r, Paris a besoin d?espaces verts. C?est m�me absolument indispensable, et ce que la Maire a annonc� hier, � mon sens, n?est que le d�but d?un processus. C?est le d�but d?un processus qui doit �tre �tendu � tous les arrondissements de Paris et qui doit �tre trait�, car je pense que l?approche qui est sous-jacente aux annonces d?hier de la Maire, c?est l?id�e que les parkings, quand ils sont en dessous de places publiques, cr�ent une situation o� il est possible d?avoir un terreau suffisant pour avoir une for�t urbaine. Ce qui est int�ressant dans les propositions qui ont �t� faites hier, au-del� des pol�miques et des vagues que cela peut soulever, c?est justement cette nouvelle approche urbaine qui consiste � traiter la "d�bitumisation" et le fait que les parkings vont devenir de moins en moins utiles car il y aura de moins en moins de voitures � Paris, et la combinaison des deux devrait permettre d?avoir une approche extr�mement int�ressante en mati�re de v�g�talisation et de renaturation de la Ville. Vous faites allusion � ce projet. D?abord, les 40.000�m�tres carr�s de bureaux - c?est du bureau et de l?activit� -, je les assume compl�tement. On ne peut pas d?un c�t� r�clamer le r��quilibrage Est-Ouest des activit�s par rapport au logement et refuser cet outil de base qu?est le bureau pour la cr�ation d?activit�s et la cr�ation d?emplois. C?est dans l?ouest de Paris qu?il faut arr�ter de faire des bureaux mais certainement pas dans l?est, c?est clair. Il me para�t donc essentiel d?avoir cette id�e en t�te, si jamais on regarde un projet urbain. Comment voulez-vous cr�er des emplois, comment voulez-vous faire l?Arc de l?innovation si nous cessons de faire des bureaux � l?est et au nord de Paris�? C?est compl�tement contradictoire. Ainsi, j?assume compl�tement la programmation de ce projet � cet endroit. Deuxi�me remarque, oui, il faut des espaces verts � Paris, mais il faut aussi des logements � Paris. Comment voulez-vous que nous tenions nos engagements en mati�re de cr�ation de logements sociaux, et m�me en mati�re de cr�ation de logements interm�diaires, si nous ne faisons pas des logements sur les derni�res friches ferroviaires, les derni�res friches industrielles disponibles sur le territoire parisien�? C?est absolument indispensable. Si nous n?en faisons pas l�, il n?y a aucun autre endroit o� nous pouvons en faire. Mais l?urbanisme, c?est toujours la m�me chose�! C?est une question d?�quilibre, et le m�pris que vous avez pour les 6�hectares et demi de Chapelle-Charbon est absolument intol�rable. Vous avez appel� cela, � un moment donn�, un jardin, un parc. Or, c?est de la taille, pratiquement, du parc Martin-Luther-King. Ainsi, quand nous parlons de poumon vert en parlant de Chapelle-Charbon, oui, nous sommes dans la v�rit�, c?est un poumon vert et nous allons cr�er dans un endroit o� il n?y a pratiquement pas de grands parcs? Vous donnez l?exemple des parcs haussmanniens, qui ont �t� cr��s � une �poque o�, excusez-moi, Paris �tait beaucoup plus en friche qu?elle ne l?est aujourd?hui. De nos jours, on ne peut pas cr�er un parc de 28�hectares � Paris, vu qu?il n?y a pas de site o� on peut cr�er un parc de 28�hectares. Par contre, nous pouvons cr�er un parc de 6�hectares et demi et nous le cr�ons. Et en cr�ant ce parc de 6�hectares et demi, oui, il y a 4.000�m�tres carr�s en plus d?espaces verts sur H�bert, et nous l?assumons compl�tement. Quand vous dites qu?il n?y a pas d?augmentation de la perm�abilit� des sols et de la pleine terre, c?est inexact. Certes, l?augmentation n?est pas satisfaisante, elle est de 5�%. Mais 5�%, ce n?est pas 0�%. Je suis d�sol�, mais quand on augmente de 5�% la perm�abilit� des sols et la pleine terre dans un projet comme celui-l�, on fait quelque chose qui va dans la bonne direction. Vous l?avez dit vous-m�me, la strate herbac�e issue de la friche industrielle, nous essayons de la pr�server de la m�me fa�on que nous essayons de pr�server les esp�ces prot�g�es. Je crois que ce projet propose un nouveau quartier mixte et innovant avec de tr�s fortes ambitions sur le plan environnemental et je vous remercie de les avoir cit�es. Je vous remercie donc pour votre intervention, mais moi je consid�re que nous avons fait notre "boulot" sur H�bert.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Jean-Louis MISSIKA.

Explication de vote�? Non.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DU 101.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DU 101).

Juin 2019
Débat
Conseil municipal
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