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2019 DU 117 - Dénomination place de Jérusalem (17e).


M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident.- Nous passons � l'examen du projet de d�lib�ration DU 117 et de l'amendement n��41. Il s'agit de la d�nomination place de J�rusalem dans le 17e arrondissement. La parole est � J�r�me GLEIZES.

M. J�r�me GLEIZES.- Monsieur le Maire, chers coll�gues, il aura donc fallu cent trente-six ans pour que la Ville de Paris se rende compte qu'il n'y avait plus de place de J�rusalem � Paris.

L'histoire en fournit une explication. La fin du XIXe si�cle est une p�riode o� l?antis�mitisme est tr�s r�pandu. Des d�put�s d�fendent en toute impunit� leur haine des juifs. En 1894, commence l'affaire Dreyfus avec la condamnation honteuse du capitaine Dreyfus jusqu?� sa r�habilitation par la Cour de cassation en 1906.

En 1886, �douard Drumont publie "La France juive". Il est l'une des principales figures historiques de l'antis�mitisme en France.

En 1889, Adolphe L�on Willette se pr�sente comme unique candidat antis�mite aux �lections l�gislatives du 22 septembre, dans le 9e arrondissement de Paris.

En 1927, un nouveau square, inaugur� au pied du Sacr�-C?ur, est baptis� en son honneur, "square Willette". Il faudra attendre 2004 pour qu?il soit d�baptis� suite � une action des Ecologistes.

Mais personne ne s'est offusqu� de l'absence de la place de J�rusalem sur une aussi longue p�riode. Pourtant, il y a des centaines de lieux ayant le nom de J�rusalem de par le monde. De Tunis � Beyrouth, en passant par des villes europ�ennes ou d?Am�rique latine, car J�rusalem est une ville trois fois sainte pour les trois religions monoth�istes issues du Livre, qui ont le m�me p�re commun, Abraham ou Ibrahim pour les musulmans.

Chaque religion a son lieu saint�: le Mur des lamentations pour les juifs qui serait au pied du temple de Salomon, le Saint-S�pulcre, qui abriterait le tombeau du Christ pour les chr�tiens, et toutes les chapelles chr�tiennes, et pour les musulmans, l'Esplanade des mosqu�es, aussi appel�e Al-Haram Al-Sharif, qui est le troisi�me lieu saint de l'islam apr�s La Mecque et M�dine, esplanade sanctuaire qui abrite les deux mosqu�es Al-Aqsa, celle d?o� serait mont� au ciel Mahomet, et celle du Temple du Rocher, la plus connue.

Quiconque est all� � J�rusalem et qui, comme moi, a eu la chance de visiter ces trois lieux saints, comprend la charge spirituelle de la ville et les �motions v�cues par les croyants des trois religions.

Mais le J�rusalem de 1883 n?est pas celui de 2019. Selon Vincent LEMIRE, un des sp�cialistes de la ville, dans son livre "J�rusalem�: histoire d?une ville-monde", il y avait une population de 60.000 habitants sous domination ottomane, o� toutes les religions cohabitaient dans le respect les unes des autres, avant que la ville passe sous mandat britannique.

A cette date, ni l?Etat d?Isra�l ni celui de Palestine n?existaient. J�rusalem �tait et reste surtout la ville des trois religions monoth�istes qui ont cohabit� pendant des si�cles, sans difficult�s. Elle ne doit pas �tre la proie des nationalistes ou d'int�gristes, des fous de dieu d'un m�me dieu.

Chaque extr�misme veut d�stabiliser un �quilibre mill�naire. Aujourd'hui, la ville est coup�e en deux�: J�rusalem-Ouest et J�rusalem-Est, qui est occup�e par Isra�l et annex�e en 1980.

Cette annexion de facto n'a jamais �t� reconnue par l'O.N.U. J�rusalem est devenue le centre d?une bataille g�opolitique internationale, qui s'est aggrav�e depuis que TRUMP a d�cid� de d�placer l?ambassade am�ricaine de Tel-Aviv vers J�rusalem. Depuis qu?une des trois religions a l'intention de pr�empter le lieu contre les deux autres, cela met en p�ril l?�quilibre du lieu multimill�naire.

Dans ce contexte imm�diat, vu le r�le symbolique de Paris, cette d�cision mal pr�par�e peut faire de cette d�nomination, un enjeu pour tous les extr�mistes. Cette d�nomination ne peut pas �tre d�connect�e des enjeux g�opolitiques actuels.

Nous ne devons pas mettre de l'huile sur le feu. C?est pour cela que nous avons demand� le retrait, tant que nous ne r�fl�chissons pas en amont sur les modalit�s de l?inauguration de la place de fa�on � �viter que cette ville multiculturelle et multi-religieuse ne soit prise en otage. Va-t-on mettre en valeur les trois religions du Livre�? Les deux Etats, isra�lien et palestinien, seront-ils pr�sents � cette inauguration�?

Ainsi, � travers notre abstention � ce projet de d�lib�ration qui n'est pas une opposition sur le fond, nous exprimons notre inqui�tude que puisse �tre constitutionnalis�e cette d�cision et que puisse �tre entendue cette inqui�tude de fa�on � ce que personne ne mette de l'huile sur le feu dans une situation d�j� tr�s difficile. Merci de votre attention.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident.- Merci, J�r�me GLEIZES. Je donne la parole � Val�rie NAHMIAS.

Mme Val�rie NAHMIAS.- Je vous remercie.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, il nous est donc propos� aujourd'hui de voter l'attribution d'une place de J�rusalem dans le 17e arrondissement, et je me f�licite de cette d�cision.

Cela fait longtemps que la Ville souhaitait nommer un lieu "J�rusalem" dans Paris, et le projet de d�lib�ration qui nous est pr�sent� ici, est pour beaucoup un aboutissement.

Comme le rappelle le projet de d�lib�ration, il existait d�j� une rue de J�rusalem autrefois, supprim�e en 1883 par l?agrandissement du Palais de justice. La co�ncidence peut faire sourire, car le Palais de justice ayant justement d�m�nag� pour le 17e, voil� que nous retrouvons un emplacement J�rusalem dans le 17e, � quelques encablures de la place Isra�l.

Elue du 17e, je suis ravie que cette ville, cette capitale magnifique, trois fois mill�naire, berceau des religions monoth�istes, carrefour des Croisades, d'histoire, de civilisations, soit nomm�e dans notre bel arrondissement qui lui correspond pleinement.

Je reste un peu retenue sur le lieu, bien que ce soit face au square Sainte-Odile o� deux all�es ont �t� inaugur�es r�cemment en souvenir des enfants Sandler et Monson�go, tu�s dans une �cole par un terroriste, �galement face au futur Centre europ�en du juda�sme, force est de constater que la place de J�rusalem est plus une intersection de la rue de Courcelles et du boulevard de Reims, davantage un croisement qu'une r�elle place.

De plus, le tram est attendu � cet endroit. Est-il pr�vu qu'une vraie place soit am�nag�e � cet emplacement au b�n�fice des pi�tons et des riverains�? Je l'esp�re, car ce serait dommage, cette place m�rite toute la lumi�re � la hauteur de cette ville.

Devant cette magnifique opportunit�, je me garderais bien de toute pol�mique inutile, comme il l?a �t� dit juste avant moi, comme l'amendement � ce projet de d�lib�ration �galement propos� par Mme SIMONNET qui souhaite � nouveau rentrer, et je me d�sesp�re de tout cela, dans des consid�rations g�opolitiques, l� o� il ne faut voir que l'hommage d?une ville � une autre ville.

Madame SIMONNET, � chaque fois que nous mentionnons les mots Isra�l, juif, J�rusalem, c'est l'occasion pour vous d'y opposer le point de vue palestinien. Je suis d�sol�e, ici, il s'agit, et c'est grand, et c'est fort, de la place de la ville de J�rusalem. Nous ne rentrerons pas, dans cette enceinte, dans un jeu de discordes, de pol�miques, de petites phrases. Nous ne sommes pas l'O.N.U., nous sommes le Conseil de Paris, nous situons et attribuons � nouveau une place pour la ville de J�rusalem dans Paris, et c'est bien heureux pour nous tous. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident.- Merci, Val�rie NAHMIAS. Je donne la parole � Rapha�lle PRIMET.

Mme Rapha�lle PRIMET.- Mes chers coll�gues, il nous est propos� aujourd'hui de renommer une place J�rusalem pour remplacer la rue du m�me nom, supprim�e pour cause de travaux en 1883. C'est dire l'urgence, plus d'un si�cle apr�s, dans laquelle nous �tions pour le faire. Alors, pourquoi le faire maintenant, � ce moment pr�cis�? C'est une question que l'on peut se poser.

J�rusalem est le creuset tr�s ancien de trois religions mondiales, le christianisme, l?islam et le juda�sme. C'est une ville riche de ces diff�rentes cultures, architectures, langues et histoire.

C'est une destination qui ne cesse de fasciner les voyageurs�: sa vieille ville entour�e de murailles, le mont des Oliviers, le Mur des lamentations, le d�me du Rocher, son souk. J�rusalem regorge de sites d'int�r�t pour les touristes.

Par ailleurs, que ce soit rue de Li�ge, d?Ath�nes, d'Amsterdam ou de Tanger, square de Berlin, place de Beyrouth ou du Caire, notre Ville a toujours fait honneur � de nombreuses villes du monde. Il n'y aurait donc rien de surprenant � vouloir donner le nom de J�rusalem � une de nos voies.

Sauf que J�rusalem est une ville divis�e et occup�e, et on ne peut pas en faire abstraction. Sauf que la question de J�rusalem est une question centrale de la cause palestinienne. Sauf que la vie des Palestiniens � J�rusalem-Est est un enfer.

Depuis juin 1967, Isra�l a annex� ill�galement J�rusalem-Est pour l?int�grer au territoire isra�lien et, en 1980, en a fait sa capitale indivisible, malgr� la condamnation de l'O.N.U.

Pour mener � bien son projet, Isra�l a �tabli une strat�gie et b�ti un syst�me l�gislatif pour emp�cher les Palestiniens de vivre et de rester � J�rusalem-Est. Par exemple, ils ont un statut de r�sident permanent dont le permis peut �tre r�voqu� sous de nombreux pr�textes, ce qui veut dire en clair qu'ils peuvent �tre interdits de vivre � J�rusalem � tout moment. C'est d'ailleurs le cas pour 11.000 d'entre eux depuis 1996.

De nombreuses colonies sont construites ill�galement � J�rusalem-Est. Un expert du Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies a d�nonc�, en 2014, dans un rapport, une discrimination syst�matique bas�e sur l'identit� ethnique, dont l'objectif est de changer la d�mographie de J�rusalem et l?a d�sign� comme une forme de nettoyage ethnique.

La construction ill�gale du mur poursuit le m�me but�: il encercle J�rusalem-Est tout en int�grant les colonies, mais en excluant des quartiers entiers comme Silwan. 80.000 Palestiniens de J�rusalem se sont retrouv�s coup�s de leurs terres, priv�s de leurs ressources et des services de la Municipalit� qu?ils paient pourtant avec leurs imp�ts. Ils ont besoin de permis pour s'y rendre et doivent passer par les "check-points". La ligne de tramway et les extensions en projet visent aussi � renforcer le contr�le isra�lien sur J�rusalem-Est, ainsi qu?� faciliter l'installation des colons dans la ville.

Le d�veloppement du tourisme est pr�texte � emp�cher les Palestiniens de construire les maisons dont ils ont tant besoin. Les fouilles arch�ologiques servent � spolier les Palestiniens de leurs terres, d�molir leurs maisons, mais aussi � r��crire une histoire de la ville d�barrass�e de tout ce qui ne serait pas juif.

Il faudrait aussi parler de la nouvelle route 4370 de l'apartheid, des d�molitions punitives, des transferts forc�s de populations et des B�douins, de la r�pression terrible que subissent les Palestiniens quotidiennement, mais malheureusement, la liste est beaucoup trop longue pour tout dire ici.

Les politiques ill�gales d'exclusion et de colonisation d?Isra�l, en isolant totalement J�rusalem-Est de la Cisjordanie et en scindant la Cisjordanie en deux, rendent impossible la cr�ation d'un Etat palestinien viable et ind�pendant, avec J�rusalem-Est pour capitale.

La reconnaissance de J�rusalem comme capitale d'Isra�l par TRUMP et le d�m�nagement de l?ambassade des Etats-Unis, le 14 mai 2018, en contradiction avec tous les engagements de la communaut� internationale, ont jet� de l'huile sur le feu. Mais un an plus tard, force est de constater que les capitales �trang�res n'ont pas suivi et pr�f�rent garder leurs ambassades � Tel-Aviv.

Voil� la situation, et c'est avec la connaissance de ce contexte que nous allons donner le nom de J�rusalem � une place. Ce choix peut ouvrir la voie � de mauvaises interpr�tations, �tre instrumentalis� de tous c�t�s, voire �tre pris pour une provocation. Cela ne permettrait pas une inauguration sereine de cette place.

La proposition de Danielle SIMONNET de mettre en sous-titre "future capitale des deux Etats" ne nous para�t pas, de par son caract�re incantatoire, r�pondre � ces questions. Pour notre groupe, il aurait �t� urgent d'attendre.

En cons�quence, nous nous abstiendrons � la fois sur le projet de d�lib�ration et sur le v?u de Danielle SIMONNET.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident.- Merci, Rapha�lle PRIMET.

Danielle SIMONNET va ainsi pr�senter son amendement n��41.

Mme Danielle SIMONNET.- Je me retrouve dans 99�% de l'intervention de Rapha�lle PRIMET, et je lui dis, et je le dis � l'ensemble du groupe Communiste ainsi qu'au groupe Ecologiste, vos abstentions, vous le savez pertinemment, ne permettront pas le retrait de ce projet de d�lib�ration de l'ordre du jour. Vos abstentions n'emp�cheront pas le projet de d�lib�ration d'�tre adopt�. Par contre, votre abstention emp�chera le v?u d'avoir une quelconque chance d'�tre adopt�.

Donc, votre abstention finalement a pour effet qu'il y aura donc une place J�rusalem dans le contexte qui a �t� pr�cis�, et sans aucun sous-titre.

Je reviens sur l'intervention.

Oui, dans le projet de d�lib�ration DU 117, qui est soumis au vote du Conseil de Paris, on souhaite attribuer la d�nomination "place de J�rusalem" � la place situ�e � l'intersection de la rue de Courcelles et du boulevard de Reims � Paris, dans le 17e arrondissement.

Je voudrais vous rappeler que le Conseil de Paris de novembre 2014, � mon initiative, s'�tait prononc� � l'unanimit�? alors � la grande majorit�, mais il n'y avait pas eu de vote contre � ma connaissance? Alors un seul.

Une seule voix contre et, voyez, elle n'avait pas d� �tre tr�s audible puisque, dans ma m�moire, c'�tait l'unanimit� pour que la France reconnaisse l'Etat de Palestine et que cette reconnaissance accompagne la n�gociation entre ces deux Etats, afin qu?ils vivent l'un et l'autre en paix et en s�curit� avec des fronti�res mutuellement et internationalement reconnues. Voil� quelle �tait la position du Conseil de Paris en ce d�but de mandature.

Et l�, que s'appr�te-t-on � faire�?

Cette initiative s'�tait alors inscrite dans la d�marche initi�e notamment par un groupe de parlementaires, qui appelait le Gouvernement � ?uvrer sans d�lai en faveur d'un Etat palestinien ind�pendant, d�mocratique, souverain, vivant dans la paix et la s�curit� au c�t� d'Isra�l, sur la base des fronti�res de 1967, deux Etats reconnus par l?O.N.U. avec J�rusalem comme capitale des deux Etats. Je ne citerai pas les r�solutions de l'O.N.U. en faveur de la reconnaissance de la coexistence des deux Etats, ayant pour capitale tous deux J�rusalem.

On ne peut non plus occulter l'occupation ill�gale des territoires palestiniens, occup�s depuis 1967, et la politique d'implantation massive des colonies pratiqu�e par la coalition gouvernementale isra�lienne de droite et d?extr�me droite de Benyamin N�TANYAHOU.

L'Union europ�enne a appel� Isra�l, d�s 2009, � partager J�rusalem comme capitale conjointe de deux Etats, h�breu et palestinien, et les vingt-sept Etats-membres de l'�poque avaient assur� qu'ils ne reconna�tront aucun changement autre que n�goci� au statut d'avant 67.

On ne peut occulter la place que la France a toujours occup�e, bien particuli�re dans le processus de paix au Proche-Orient et le r�le de la Ville de Paris dans ses liens d'amiti� et de fid�lit� avec les Isra�liens et avec les Palestiniens.

Alors, oui, si le Congr�s des Etats-Unis a vot� une loi, d�s 1995, �tablissant que J�rusalem devait �tre reconnue capitale de l?Etat unique d'Isra�l, le d�m�nagement de l'ambassade avait syst�matiquement �t� report�. C'est l'actuel Pr�sident des Etats-Unis, Donald TRUMP, qui, le 6 d�cembre 2017, a reconnu officiellement J�rusalem comme capitale d'Isra�l, y a inaugur� le d�m�nagement de leur ambassade le 14 mai 2018 et, fort heureusement, la communaut� internationale ne l'a pas suivi, et fort heureusement�!

Oui, la ville de J�rusalem est consid�r�e comme trois fois sainte car elle contient les lieux les plus sacr�s des religions juive, chr�tienne et le troisi�me lieu saint de l'islam, ce qui avait conduit, par exemple, le pape � d�clarer�: "Nous pensons important de pr�server la ville sainte de J�rusalem comme patrimoine commun de l'humanit�, et par-dessus tout, pour les fid�les des trois religions monoth�istes, comme le lieu de rencontres et symbole de coexistence pacifique o� se cultivent le respect r�ciproque et le dialogue."

Avec ce projet de d�lib�ration, bien s�r, on nous rappelle qu'il existait une rue de J�rusalem qui a �t� supprim�e par l'agrandissement du Palais de justice en 1883, il y a donc plus d'un si�cle. Quelle �tait donc l'urgence maintenant�? Quel sens cela peut avoir aujourd'hui�?

Alors oui, je propose, dans un amendement rattach� � ce projet de d�lib�ration, qu'il conviendrait d'ajouter un sous-titre pour �tre fid�le � la position du d�but de cette mandature, et ne pas l'adopter voudrait dire une rupture avec la position du d�but de mandature. Il conviendrait d'ajouter un sous-titre � cette d�nomination de place pouvant s'intituler, avec le v?u, qu'elle devienne la future capitale de deux Etats parce que, si vous n'adoptez pas ce v?u, alors vous n'�tes pas fid�les aux positions qui ont �t� prises en ce d�but de mandature, dans le contexte actuel. Ou bien vous retirez ce projet de d�lib�ration, ou bien vous apposez ce sous-titre. Il est essentiel que, dans une d�marche au service de la paix et de la fraternit� entre les peuples, les associations isra�liennes comme palestiniennes pour la paix ainsi que les repr�sentants de l'Etat d'Isra�l et de l'Autorit� palestienne...

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident.- Merci, Danielle SIMONNET, vous �tes � cinq minutes trente, cela me para�t largement suffisant.

Mme Danielle SIMONNET.- ? puissent �tre pr�sents � l?inauguration de cette place. L?avez-vous anticip�? Je crains que non. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident.- J'avais deux inscrits, Alix BOUGERET et Geoffroy BOULARD. Je pense qu'il n'y a que Geoffroy BOULARD qui intervient avec l'accord de sa premi�re adjointe.

La parole est au maire du 17e arrondissement.

M. Geoffroy BOULARD, maire du 17e arrondissement.- Merci, Monsieur le Maire.

Ecoutez, j'entends ces d�bats aujourd'hui. L'enjeu est de d�nommer une place de J�rusalem dans Paris, Paris capitale mondiale. J�rusalem est une ville avec laquelle la Ville de Paris entretient des relations �troites. J'entends �videmment les tentatives de r�cup�ration, manipulation. Je crois que c'est une grande chance pour Paris qu?on ait une place qui porte le nom de J�rusalem. Je crois qu?il faut aller de l'avant, sans r�cup�ration aucune dans ce lieu, � cet endroit pr�cis, c'est-�-dire au pied notamment du Centre europ�en du juda�sme qui va voir le jour en septembre prochain, mais � proximit� du square Sainte-Odile et dans le cadre d'une place qui va se red�finir, puisque le tramway passera au pied notamment de cette place. Ce sera l'occasion de lui donner, sur le plan urbain pour le coup, toute la place qu'elle m�rite. Donc je soutiens naturellement cette proposition de d�nomination, j'ai m�me donn� mon accord quand il me l'a �t� propos� par l'Ex�cutif. Je trouve que toutes ces pol�miques sont vaines. J�rusalem est une ville amie de la Ville de Paris, et J�rusalem doit avoir son nom dans Paris. Lui donner une place � cet endroit-l� est un tr�s beau symbole que je soutiens tout particuli�rement.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident.- Merci, Geoffroy BOULARD. Je donne la parole � Catherine VIEU-CHARIER pour r�pondre aux diff�rents intervenants.

Mme Catherine VIEU-CHARIER, adjointe.- Chers coll�gues, cette d�nomination est en effet, comme cela a �t� dit, la r�installation d'un lieu qui s'appelait rue de J�rusalem et qui a exist� avant 1883, sur l'�le de la Cit�, et a �t� effac� par les grands travaux du baron Haussmann.

Elle faisait �cho � une histoire, celle des p�lerins qui, de retour de la ville sainte, y �taient log�s. Comme cela a �t� dit aussi, c'est l'hommage d'une ville � une autre ville qui met � l'honneur J�rusalem, une ville avec une histoire riche, intense, complexe, une ville remarquable non seulement pour les trois religions du Livre mais aussi pour tous les amoureux du patrimoine, "une ville qui - comme l'�crivait Paul Valery au lendemain de la Grande Guerre�- est avec Ath�nes et Rome, aux racines de l'Europe, une ville qui, comme Paris, est universelle".

C'est pourquoi je propose ce projet de d�lib�ration qui a, je le rappelle, �t� adopt� � l'unanimit� de la Commission de d�nomination du 15 avril. Quand m�me je le pr�cise et, � ce moment-l�, personne ne m'avait fait de remarque sur cette remise en place de la d�nomination rue de J�rusalem.

J'entends bien tout ce qui a �t� dit. Vous imaginez, refaire, dans cet h�micycle, le conflit isra�lo, palestinien, c'est hors de question, je vous le dis tout de suite. Cette d�nomination ne doit devenir ni un objet g�opolitique ni un �l�ment de crispation. Notre travail de d�nomination ne consiste pas � importer, dans les rues de Paris, un climat explosif qui ab�me beaucoup de r�gions du monde, et pas seulement l�.

Il doit assurer aux Parisiens, aux Fran�ais et aux touristes �trangers, une ouverture sur d'autres espaces, sur d'autres cultures, sur d'autres temps, et c'est dans cette intention qu'a �t� choisie aussi la place de J�rusalem.

Donc, je ne vais pas aller plus avant. Je dirai simplement � Mme SIMONNET qu'il est hors de question �videmment d'accepter son amendement. Je lui donne un autre exemple�: est-ce que, pour la place de Barcelone, on pourrait ajouter, avec le v?u, que la Catalogne se s�pare de l'Espagne ou ne se s�pare pas de l'Espagne, et on rentrerait l� aussi dans un... Un peu d'humour. Je rappelle la signification du mot "J�rusalem" qui, en h�breu, est "Y�rushalom", "vous verrez la paix". Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident.- Merci, Catherine VIEU-CHARIER.

J'ai une demande d'explication de vote du groupe Ecologiste pour Paris en la personne de J�r�me GLEIZES sur l'amendement n��41, et uniquement sur cet amendement.

M. J�r�me GLEIZES.- Nous nous abstiendrons sur cet amendement, parce qu'il y a une incompr�hension de la part de Danielle SIMONNET par rapport � mon intervention, c'�tait sur le J�rusalem de 1883, c?est-�-dire la capitale des trois spiritualit�s et non la capitale des deux Etats, qui est aujourd'hui l'interpr�tation de J�rusalem.

C'est pourquoi nous avons fait notre intervention pour nous abstenir sur le projet de d�lib�ration.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident.- Merci beaucoup, J�r�me GLEIZES.

L'amendement n��41 de Danielle SIMONNET est maintenu, j'imagine.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, cet amendement avec un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

L'amendement n��41 est rejet�.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DU 117.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DU 117). 2019 DU 118 - D�nomination de voies du secteur Chapelle/International (18e).

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident.- Je vous propose de passer au projet de d�lib�ration DU 118�: d�nomination de voies du secteur Chapelle/International. La parole est � Pascal JULIEN.

M. Pascal JULIEN.- Merci.

Si tous les projets de d�lib�ration de d�nomination sont adopt�s aujourd'hui, notre Conseil en aura adopt� seize au total, puisqu'il y a sept rues dans le projet de d�lib�ration Chapelle/International. Sur les seize de notre Conseil, il y a sept noms de femme, cinq pour les hommes, et quatre que l'on peut qualifier de neutres.

Alors �videmment, ce n'est qu'un Conseil, le bilan doit se faire sur l'ann�e et m�me, je dirais, sur la mandature. Mais pour aujourd'hui, je trouve que sept femmes, cinq hommes, ce n'est pas g�nial, vu le rattrapage qu'il y a � faire. Un rapport 7/2 ou 7/1 m'aurait davantage satisfait.

Quant aux neutres, je ne vais pas m'en plaindre, puisque je suis � l'origine pour plusieurs d'entre eux, pour avoir propos�, au nom du groupe Ecologiste, la rue du Fret, la rue des Cheminots et la rue de la Concertation, c'est-�-dire une rue qui porte une valeur pour nous et une r�alit�, surtout dans ce quartier, o� une concertation a eu lieu - je peux en t�moigner. On peut toujours - et j'en suis d'ailleurs - consid�rer que ces concertations sont insuffisantes, qu'elles ne portent que sur une marge �troite, mais enfin, elles existent alors qu?avant elles n?existaient pas. Mais ce que je regrette, c'est qu'il y ait trop peu, il n'y a pas de noms d'environnement v�g�tal, animal, les nuages, le soleil? Nous sommes, les hommes et les femmes, tributaires de notre environnement. Nous le d�truisons, et pourtant il nous nourrit. Il faudrait davantage rendre hommage � notre environnement, et pas simplement � la m�moire. J'ai propos� des noms de m�moire, la rue du Fret, c'est un nom de m�moire, la rue des Cheminots, c'est pour la m�moire, la rue de la Concertation, c?est � la fois m�moire et valeur. Mais si on est �cologistes, c'est la maison, c'est l'environnement, il faudrait �tre davantage imaginatifs, m�me pas imaginatifs, il faudrait constater la r�alit�. Moi je finirai un jour par proposer la rue de la Pollution. On a bien, apr�s tout, la place de la bataille de Stalingrad. Ce n'est pas rigolo, une bataille, et la pollution, ce n'est pas rigolo non plus. Je maintiens que nous avons une �volution culturelle qui est, certes, engag�e et je m'en r�jouis, mais qui est encore trop lente, on le voit aujourd'hui � ce Conseil. Une fois dit cela, ne nous trompons pas, nous allons �videmment adopter ce projet de d�lib�ration avec plaisir. Mais une fois de plus, j'invite les uns et les autres � avoir une vision de la r�alit� plus conforme � ce qu'elle est. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident.- La parole est � Catherine VIEU-CHARIER pour vous r�pondre.

Mme Catherine VIEU-CHARIER, adjointe.- Je vais r�pondre et je vais proposer � Pascal JULIEN, une rue qui s'appellerait "rue petit � petit, l'oiseau fait son nid", parce que, quand m�me, je vous signale que nous manquions de rues avec des noms, comme vous l'avez dit tout � l'heure, rue du Fret, de la Concertation. Nous le faisons. Vous voyez, on avance. J'esp�re que vous allez la proposer, cette rue "petit � petit, l'oiseau fait son nid". Je voudrais faire une petite rectification sur la bataille de Stalingrad. Je rappelle qu?on a pos� une plaque, il n'y a pas tr�s longtemps. La bataille de Stalingrad est le tournant de la guerre. Gr�ce � la bataille de Stalingrad, on arr�te enfin l'avanc�e des nazis. Il faut aussi privil�gier ce genre de chose. Comme cela avait �t� choisi, c'est une place qui m'a apport� beaucoup de soucis dans ma d�l�gation, parce que beaucoup de gens voulaient qu'elle soit supprim�e, j'en profite pour en parler. Nous prenons donc en compte vos demandes, Monsieur le conseiller, parce qu'elles sont tout � fait opportunes. Mais je n'oublie pas non plus que, dans cet h�micycle, on me demande sans cesse de rendre hommage � des hommes. La derni�re fois, ce que vous avez oubli� de dire, c?est qu?il y avait � la Commission de d�nomination, soixante femmes pour trente hommes. On progresse. Je voudrais aussi que vous soyez juste dans vos explications. Je rappelle � tout le monde que vous avez re�u, le 24 janvier, le tableau des hommages publics de la Ville de Paris, que vous en recevrez une version actualis�e suite � la Commission de d�nomination du 15 avril. Comme cela, vous pouvez vous faire une id�e juste de ce qu'il se passe dans cette Commission de d�nomination, que nous prenons en compte � la fois la f�minisation de l'espace public, et le nom de choses, d'animaux, de plantes, etc. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident.- Merci, Catherine VIEU-CHARIER.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DU 118.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s?abstient�?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DU 118).

Juin 2019
Débat
Conseil municipal
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