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Mme LA MAIRE DE PARIS. - Nous passons � la question d'actualit� suivante, celle du groupe "G�n�ration.s".

Madame L�a FILOCHE, vous avez la parole.

Mme L�a FILOCHE. - Merci, Madame la Maire. Mes chers coll�gues, c'est Carine PETIT qui devait poser cette question, mais il s'av�re qu'elle est retenue. C'�tait l'enterrement d?Agn�s Varda. J'en profite pour saluer sa m�moire ici. Madame la Maire, il y a des chiffres qu?il n?est plus acceptable d?entendre, de lire, de voir. Il y a des chiffres qui r�v�lent une tragique r�alit�. Je remercie d?ailleurs les �lus du groupe Ecologiste de Paris d?avoir propos� une minute de silence en hommage aux morts de la rue, que nous effectuerons dans la journ�e, et je vous remercie, Madame la Maire, d?avoir r�pondu favorablement � cette demande.

En 2018, 666 sans-domiciles fixes sont morts dans la rue. Ils et elles �taient 511 en 2017, selon les collectifs qui suivent cette triste liste. La tr�ve hivernale, tout comme le "Plan Hiver", a pris fin. Sur les 14.000 places ouvertes dans le cadre du "Plan Hiver", seulement 6.000 ont �t� p�rennis�es par l?Etat, pour arriver � 145.000 places ouvertes toute l?ann�e. Ce chiffre para�t important.

Cependant, nous le savons, ce n?est pas suffisant. Cette ann�e, ce sont 3.641 sans-abri - cela a �t� dit tout � l'heure - qui ont �t� recens�s dans les rues, dans le m�tro, dans les parkings, dans les bois, dans les parcs de notre ville par les plus de 2.000 volontaires, lors de la derni�re "Nuit de la solidarit�". L?ann�e derni�re, c?�taient 2.952 sans-domiciles fixes qui avaient �t� recens�s. C?est donc une augmentation de 689�personnes.

En plus de ces constats, le prix de l?immobilier continue � grimper dans la capitale. L?augmentation concerne tous les arrondissements. La barre des 11.000 euros le m�tre carr� est d�pass�e dans 7 d?entre eux. Travailler et vivre � Paris devient un luxe que beaucoup ne peuvent pas ou plus se payer. La Ville met en ?uvre un grand nombre de dispositifs pour favoriser le logement pour toutes et tous, mais nous arrivons au bout d?un exercice et nous devons absolument gravir une marche sup�rieure.

C?est pourquoi, Madame la Maire, nous pensons qu?il est urgent d?interpeller de nouveau le Gouvernement afin que soit enfin d�l�gu� le pouvoir de r�quisition des immeubles, des bureaux et des logements aux communes. Nous avions d�j� interpell� le Pr�fet sur la r�quisition d?un immeuble dans le 14e arrondissement lors du dernier Conseil de Paris. Ces immeubles sont trop nombreux sur notre territoire. Je suis persuad�e qu?a minima, nous pourrions trouver au moins un immeuble dans chacun de nos arrondissements � r�quisitionner d�s demain matin.

Madame la Maire, pouvez-vous donc nous pr�ciser quelles sont les d�marches que vous souhaitez impulser afin que notre Assembl�e puisse enfin agir � la hauteur de l?urgence, c'est-�-dire en r�quisitionnant des immeubles et bureaux vides�? Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame.

La parole est � M. Ian BROSSAT, pour vous r�pondre.

M. Ian BROSSAT, adjoint. - Ch�re L�a FILOCHE, Madame la Maire, chers coll�gues, permettez-moi d?abord de vous dire le sentiment de notre majorit� sur cette question. Oui, il est intol�rable que dans la sixi�me puissance �conomique du monde, des hommes, des femmes et des enfants dorment dehors, soient priv�s de logement, alors m�me que des milliers de m�tres carr�s priv�s sont vacants.

Face � ce constat, nous agissons autant que nous pouvons, et je sais que vous le savez. Tout d?abord, un travail de veille minutieux est fait au jour le jour, avec une logique tr�s simple�: nous explorons toutes les pistes et tous les endroits dans lesquels nous sommes susceptibles de produire des logements sociaux ou cr�er des places d?h�bergement suppl�mentaires.

Dans un contexte parisien que nous connaissons tous ? que vous avez, d'ailleurs, bien d�crit ? le rep�rage et la lutte contre la vacance sont un levier de notre politique volontaire en faveur du logement pour tous. Ce travail d?identification et de recensement est syst�matique, et notre vigilance extr�me se double d?un dialogue permanent avec les mairies d?arrondissement, associations et autres acteurs locaux qui seraient � m�me de nous alerter sur la vacance structurelle d?immeubles � Paris.

Une fois l?information consolid�e de mani�re concr�te, nous avons plusieurs outils � disposition. D?abord, l?acquisition � l?amiable lorsque le propri�taire est vendeur. C?est �videmment le levier le plus rapide et le plus efficace, mais pas toujours possible. Il y a aussi l?expropriation via d�claration d?utilit� publique, qui ne s?engage que lorsqu?un projet tr�s pr�cis est pr�t � �merger. Cela dit, c?est ce que nous avons fait rue Jasmin, dans le 16e arrondissement, et c?est ce que nous faisons rue Etex, dans le 18e arrondissement. Il y a d?autres proc�dures, notamment la proc�dure d?abandon manifeste. Et il y a, enfin, la r�quisition. Cela dit ? vous l?avez dit aussi ? la r�quisition rel�ve d?une comp�tence de l?Etat par l?interm�diaire du pr�fet. Vous dites que vous souhaiteriez que cette comp�tence revienne � la Ville. Je veux vous dire que nous sommes pleinement d?accord avec cette proposition. Il me semble effectivement que les �lus locaux ne seraient pas les plus mal plac�s pour savoir si un immeuble m�rite d?�tre r�quisitionn�, vu le contexte que nous avons en mati�re de logement. Tout cela pour vous dire que nous sommes tr�s actifs sur cette question, que nous faisons beaucoup, mais que nous serions effectivement tr�s heureux de disposer d?outils suppl�mentaires pour �tre plus efficaces face � ce qu?il faut bien appeler un "scandale", la pr�sence de logements et d?immeubles vides, alors m�me que tant de gens ont des difficult�s � vivre � Paris.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Ian BROSSAT, Madame FILOCHE.

VII - Question d'actualit� pos�e par le groupe Socialiste et Apparent�s � Mme la Maire de Paris relative � la politique parisienne � destination des personnes autistes.

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