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M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Nous en arrivons donc au projet de d�lib�ration DAE 67 et la parole � Jean-Fran�ois LEGARET.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Oui, pardon, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, je crois que nous sommes tr�s marqu�s par ces terribles images de kiosques � journaux br�lant. C'est de la sauvagerie. Il y a bien s�r le pr�judice physique et commercial. Nous d�fendons les kiosquiers collectivement, ils font un rude m�tier. La Ville fait des efforts. Un kiosque nouveau mod�le, c'est un objet qui co�te cher, tr�s cher, quelque chose comme 120.000 � 130.000 euros? Entre 120.000 et 150.000 euros, pour citer un chiffre exact.

Mais il y a un pr�judice moral. La presse, c'est une libert�. Ceux qui attaquent ces kiosques, c'est l'information. Dans un kiosque, il y a des revues d'histoire, d'art, de culture, finalement c'est quand m�me une forme barbare d'iconoclasme, d'autodaf� de livres. Heinrich Heine, le po�te, a �crit�: "Ce n'�tait qu'un d�but. L� o� on br�le des livres, on finit aussi par br�ler des hommes."

Pour toutes ces raisons, nous soutiendrons bien entendu ce projet de d�lib�ration et tout ce qui peut accompagner les kiosquiers. Ils sont indispensables, les kiosques � journaux sont des espaces de libert� et de culture sur l'espace public parisien. Tout cela m�rite que nous nous mobilisions totalement et, je l'esp�re, unanimement. Merci.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Jean-Fran�ois LEGARET. Permettez-moi de m'associer � vos propos, comme pr�sident de la Commission professionnelle des kiosquiers. La parole est maintenant � Danielle SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - Evidemment, je voterai pour ce projet de d�lib�ration qui permet d'attribuer une indemnisation exceptionnelle aux kiosquiers de presse parisiens qui n'ont pas pu utiliser leur kiosque du fait des actes de vandalisme contre leurs kiosques pendant les manifestations "Gilets jaunes".

Pour autant, je ne reprendrai pas les m�mes propos que vous, Monsieur LEGARET, pour la simple et bonne raison que la casse sociale qu'il y a depuis le d�but de cette mandature gouvernementale, il faudra qu'elle cesse. Je me suis toujours exprim�e en faveur d'une action pacifiste et je suis convaincue que la violence radicale ne m�ne nulle part, car la strat�gie de la violence radicale en appelle toujours � une violence d'Etat plus forte. On voit d?ailleurs la d�rive autoritaire de ce pouvoir, extr�mement inqui�tante et probl�matique.

Mais, Monsieur LEGARET et Monsieur BLOCHE, j'aurais aim� que cette majorit� municipale parisienne se pr�occupe beaucoup plus du statut des kiosquiers, ind�pendamment de cette casse. Pourquoi�?

Si, Madame POLSKI. Madame POLSKI, vous avez bien voulu, et je vous en remercie, mettre en place l'indemnisation des kiosquiers lors du changement des kiosques, parce que ces travailleurs ind�pendants, pendant le laps de temps o� les anciens kiosques �taient transform�s et o� on installait les nouveaux kiosques, ne pouvaient pas avoir de revenus. Mais cela n'a pas �t� une indemnisation qui a �t� anticip�e dans le march� avec M�diaKiosk. Oui, lorsqu?il y a eu ce march� pass� avec M�diaKiosk, je n'ai cess� ici dans cette Assembl�e, � plusieurs reprises, de dire qu'il faudrait qu'on pense � un autre mode de fonctionnement.

Pourquoi�? Parce que le statut d'ind�pendant des kiosquiers, lesquels se r�mun�rent sur la presse et sur le hors-presse, constitue une situation extr�mement probl�matique. La Ville a d� augmenter par des subventions d'appoint des indemnisations compl�mentaires pour essayer de les sortir d'une situation o� ils ne touchent pas le Smic horaire. Ils ne touchent pas le Smic horaire, les kiosquiers, alors qu?ils ne cessent de jouer un r�le d'information publique, comme je l'ai redit plus d'une fois dans cette Assembl�e.

On va demander � son kiosquier une information sur la rue, sur le lieu de l?�quipement de proximit�. Et tout travail m�rite salaire. La libert� de la presse ne doit pas reposer, � Paris comme ailleurs, sur un statut aussi pr�caire, ce n'est pas possible, pendant que, justement, dans ces kiosques, on ne revend pas que de la litt�rature. Dans ces kiosques, un grand nombre de magazines sont cr��s simplement pour faire de la vente de "pub" et d'espaces publicitaires et touchent des subventions de l'Etat, et l�, c?est un syst�me qui h�las nous �chappe, et ce n'est pas nous, au Conseil de Paris, qui pouvons agir l�-dessus.

Vous savez bien que toutes ces probl�matiques, � la fin, c'est le kiosquier qui au niveau de ces stocks les subit.

Ainsi, je continue � penser qu'on aurait d� innover en termes de mod�le social et concevoir autre chose. Oui, il pourrait y avoir une coop�rative des kiosquiers, qui leur permettrait d'avoir un statut social prot�g�, comme celui des salari�s, tout en leur permettant d'�tre fiscalement ind�pendants, comme le propose la Coopaname. Oui, je continue � consid�rer qu'il n'est pas normal que M�diaKiosk encaisse des b�n�fices sur les annonces publicitaires dans les kiosques, alors que ce sont les kiosquiers qui devraient les toucher. Je trouve vraiment regrettable que nous n'ayons pas eu plus d'audace en termes d'innovation. Maintenant, je suis ravie que tout le monde se soit �mu � juste titre de la situation des kiosques parisiens apr�s les d�bordements de violence des manifestations pr�c�dentes. Mais j'aurais pr�f�r� que la pens�e pour les kiosquiers aille jusqu'� la capacit� de cette Assembl�e � innover socialement sur leurs statuts de mani�re beaucoup plus cons�quente.

Je voterai bien �videmment ce projet de d�lib�ration et je continue � penser que le Gouvernement MACRON porte une tr�s lourde responsabilit� dans l'engrenage de violences, avec sa strat�gie de pourrissement de la situation, au lieu d'�tre dans une logique de d�sescalade de la violence. Son refus de donner une r�ponse sociale politique � la crise des "Gilets jaunes" porte pour moi l'enti�re responsabilit� de l'ensemble des d�bordements. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Danielle SIMONNET.

Je donne la parole � Olivia POLSKI, pour r�pondre aux orateurs.

Mme Olivia POLSKI, adjointe. - Je vous remercie, Monsieur le Maire.

D'abord, rien n'excuse ce qui a pu se passer sur les Champs-Elys�es, � ce moment-l�. Rien.

On peut ne pas �tre d'accord politiquement, mais la violence, y compris le fait de risquer des vies, n'est pas excusable, y compris chez les kiosquiers car il y en a un qui a failli y rester. Moi, je ne peux rien entendre de ce type, il n'y a pas d'excuses.

Qui plus est, ce qui s'est pass� � ce moment-l� aussi, ce n'est pas 1�kiosque, ce ne sont pas 2�kiosques, ce sont 7 kiosques sur les Champs-Elys�es qui ont �t� touch�s. Oui, effectivement c'est la question de la presse et ce n'est pas le seul �v�nement qui doit nous mettre la puce � l'oreille, car il s'est pass� d'autres agressions de journalistes avant. Je pense donc qu?il faut �tre collectivement vigilant et collectivement responsable quand on porte des propos sur ce qui a pu se passer. C'est la premi�re chose.

La deuxi�me, bien �videmment, et contrairement � tout ce que vous pouvez raconter, Madame SIMONNET, la Ville de Paris a largement soutenu les kiosquiers, et si vous pensez que juste une coop�rative aurait pu permettre de r�soudre les probl�mes des kiosquiers, je pense que vous vous trompez. La Ville les a largement soutenus, puisque nous versons, vous l?avez dit, des indemnit�s exceptionnelles chaque fois pour le remplacement des kiosques. Nous versons 1,85�million par an d?aides aux kiosquiers, et l� encore, nous reversons aussi 2.000 euros d'aide lors de chaque r�ouverture. Je ne suis pas certaine qu'il y ait beaucoup d'autres endroits qui aident autant aujourd'hui en France la vente de la presse que la collectivit� parisienne.

Par cons�quent, je veux bien toutes les le�ons du monde, mais � un moment donn� il y a quand m�me des limites � ce que je peux entendre�!

En tout cas, je vous remercie tous pour votre solidarit�, que les kiosquiers ont bien re�ue et ont fortement appr�ci�e de la part de l'ensemble des membres, on va dire, de cette Assembl�e, et je vous remercie de bien vouloir voter ce projet de d�lib�ration.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Olivia POLSKI.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAE 67.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DAE 67).

Avril 2019
Débat
Conseil municipal
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