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Radical de Gauche, Centre et Indépendants à Mme la Maire de Paris relative au bilan de la 2e édition de la Nuit de la Solidarité.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Nous passons � la 2e question d'actualit� pos�e par Mme la pr�sidente du groupe Radical de Gauche, Centre et Ind�pendants, Laurence GOLDGRAB.

Mme Laurence GOLDGRAB. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, en 2018, Paris a �t� la premi�re ville fran�aise � organiser une "Nuit de la solidarit�". Cette "Nuit de la solidarit�" nous a permis de d�compter les personnes dormant dans les rues, mais aussi de mieux conna�tre leurs besoins � l'aide d'un questionnaire anonyme qui nous permet de mieux conna�tre ces besoins et les parcours des personnes sans-abri.

L'ann�e derni�re, 3.035 personnes avaient �t� d�compt�es, et des actions importantes avaient �t� prises par Paris comme par exemple l'ouverture de lieux d�di�s aux femmes, qui leur rendent leur dignit�. Il faut citer parmi eux par exemple la halte pour femmes de l'H�tel de Ville, qui est un magnifique exemple de ce que l'on peut faire pour rendre leur dignit� � ces femmes, ouverte depuis d�cembre 2018, ou encore le lieu d'hygi�ne d�di� aux femmes dans le bain-douche Charenton dans le 12e arrondissement.

Nous avions aussi constat� un engouement important des Parisiennes et Parisiens qui s'�taient inscrits en masse pour cette premi�re �dition.

Dans la nuit du jeudi 7 au vendredi 8 f�vrier, plus de 2.000 personnes ont � nouveau parcouru les rues de Paris, et je crois que nous pouvons nous f�liciter de cette nouvelle mobilisation.

Permettez-moi donc, Madame la Maire, de vous remercier pour cette initiative qui nous permet � tous de mieux appr�hender les probl�matiques li�es au "sans-abrisme" et de mieux conna�tre ces personnes souvent invisibles.

Aujourd'hui, alors que la tr�ve hivernale a pris fin, que des centaines de personnes vivent dans des campements indignes dans le Nord-Est parisien et que l'�tat entend fermer des centres d'h�bergement, mes questions Madame l'adjointe, ch�re Dominique, sont les suivantes�:

Qui sont les personnes d�compt�es dans les rues de Paris�?

Quels sont leurs besoins�?

Quel bilan tirez-vous aujourd'hui de la seconde �dition de la "Nuit de la solidarit�" du 7 f�vrier dernier�?

Enfin, quelles sont les perspectives � venir � l'issue de cette deuxi�me �dition de la "Nuit de la solidarit�"�? Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Madame la pr�sidente. Ch�re Dominique VERSINI, vous avez la parole.

Mme Dominique VERSINI, adjointe. - Merci, Madame la Maire, merci Madame la Pr�sidente, ch�re Laurence GOLDGRAB, cette question d'actualit� est int�ressante parce qu'elle me permet de pr�senter � l'ensemble de nos coll�gues le bilan de la Nuit de la solidarit�, ainsi qu?au nouveau Pr�fet de police qui va ainsi pouvoir entendre le bilan de cette nuit du 7 f�vrier, qui a �t� organis�e afin de r�aliser un d�compte, rue par rue, sur l'ensemble du territoire parisien, du nombre de personnes sans-abri dormant � la rue, tandis qu'il y avait quand m�me 24.400 places d'h�bergement ouvertes et occup�es par des personnes sans-abri.

En effet, � la fin de cette nuit qui a mobilis� 1.700 b�n�voles parisiens et 400 b�n�voles professionnels, qui ont parcouru toutes les rues de Paris, les bois, les gares, les m�tros, les h�pitaux de l'AP-HP, des parkings publics et des parkings priv�s, nous avons d�compt� 3.641 personnes, c'est-�-dire 600 personnes de plus que l'an dernier. Alors m�me que durant la p�riode de la Nuit de la solidarit� 2018 � celle de 2019, nous avions cr�� conjointement avec l'�tat 3.000 places suppl�mentaires par rapport � l'ann�e pr�c�dente.

Ce que montre cette Nuit de la solidarit�, car c?est un outil d'observation et de pilotage de nos politiques publiques, c'est ainsi qu?il faut le comprendre, c'est que globalement, il y a une pr�sence constante de personnes en situation de rue, � peu pr�s �quivalente d'une ann�e sur l'autre dans tous les arrondissements.

Ce, � l'exception pr�s d'un certain nombre d'arrondissements comme le 18e, qui a vu un doublement du nombre de personnes dormant dans la rue par rapport � l'ann�e pr�c�dente, le 19e, qui a vu une augmentation de plus de 50�%, ce qui est vraisemblablement d� � la r�surgence des grands campements dans le nord-est de Paris, d'o� l'importance de travailler � la r�sorption de ces campements et � l'orientation des personnes vers des lieux adapt�s pour elles. Ce que la rue ne peut en aucun cas �tre.

Cette Nuit de la solidarit� a montr� aussi une constante que nous avions identifi�e l'an dernier, c'est une proportion de femmes importante � la rue, 12�%, alors que la pr�c�dente �tude de l'Insee avait montr� qu'il y avait 2 � 4�%, et malgr� le fait que nous avons ouvert, � commencer par l'H�tel de ville, mais aussi � la mairie du 5e, et avec l'Arm�e du Salut � la Cit� des dames dans le 13e, des lieux d'h�bergement d�di�s aux femmes, ainsi que les bains-douches que nous avons inaugur�s r�cemment.

Un autre enseignement tr�s important, c'est que deux tiers des personnes � la rue n'appellent plus ou peu le 115. D'abord, il est satur�. Ensuite, au 115, les �quipes qui r�pondent aux personnes sans-abri n'ont quasiment plus de places � proposer aux personnes qui appellent. C'est un vrai souci, vous l'avez soulign�, au moment o� l'�tat va r�duire le nombre de places d'h�bergement dans Paris, m�me si un certain nombre seront p�rennis�es.

Qu'allons-nous faire � partir de cette deuxi�me Nuit de la solidarit�? C'est poursuivre. La Maire de Paris s'est engag�e et nous le ferons d'ici la prochaine nuit, � ouvrir la moiti� des places manquantes, c?est-�-dire environ 1.500, tandis que l'�tat est invit� � en faire autant, ce qui s'est fait l'an dernier.

Nous poursuivrons notre ouverture de lits d�di�s aux femmes, et nous continuerons ainsi � mobiliser les Parisiens qui ont �t� tr�s nombreux � s'engager � nos c�t�s pour les sans-abri. D?ailleurs, la Fabrique de la solidarit�, qui va ouvrir courant avril dans le 12e arrondissement, sera ce lieu de mobilisation des Parisiens, et j'en remercie la maire du 12e arrondissement qui a accompagn� beaucoup ce projet.

Quant � la "Nuit de la solidarit�", le rendez-vous est pris pour 2020 pour une troisi�me "Nuit de la solidarit�", et d'autres villes de France ont r�alis� aussi des "Nuits de la solidarit�", Metz, Grenoble, Rennes, et d'autres villes le feront l'ann�e prochaine y compris des villes europ�ennes. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, ch�re Dominique VERSINI, Madame GOLDGRAB, merci pour cette r�ponse et surtout ce travail aux c�t�s des plus d�munis. III - Question d'actualit� pos�e par le groupe les R�publicains et Ind�pendants � Mme la Maire de Paris relative � V�lib'. VI - Question d'actualit� pos�e par le groupe UDI-MODEM � Mme la Maire de Paris relative au rapport de l'Inspection g�n�rale de la Ville de Paris sur le march� V�lib'2.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Les 3e et 6e questions d'actualit� se rapportent au rapport de l'Inspection g�n�rale que j'ai command� sur le march� V�lib'2, elles �manent du groupe les R�publicains et Ind�pendants et du groupe UDI-MODEM.

Je vous propose �videmment de les traiter ensemble.

Mais tout d'abord, je donne la parole � Mme BERTHOUT, pr�sidente du groupe les R�publicains et Ind�pendants pour la question, ensuite � M. AZI�RE, et la r�ponse vous sera apport�e par mon premier adjoint, Emmanuel GR�GOIRE.

Mme Florence BERTHOUT, maire du 5e arrondissement. - Je croyais que c'�tait M. NAJDOVSKI qui s'occupait des d�placements, mais cela a encore chang�.

Madame la Maire, mes chers coll�gues, nous f�tons aujourd'hui le premier anniversaire du nouveau V�lib', de ce qui devait �tre le nouveau V�lib', et avec lui l'anniversaire de votre promesse non tenue, Madame la Maire, faite au printemps 2017, d'un d�ploiement complet au 1er avril 2018 du nouveau V�lib'.

Le nouveau V�lib', c'�taient de nouveaux services, un nouveau prestataire, etc.

Que sont les promesses devenues�? Augmenter le nombre de V�lib' � 20.000, augmenter le nombre de stations � 1.400.

Que sont les promesses devenues�? Etendre le service dans les communes riveraines, avec 1.400 stations.

Que sont les promesses devenues�? D�ployer 30�% de v�los �lectriques. Alors, je vais prendre les questions rapidement.

Est-ce que les 20.000 v�los annonc�s sont aujourd'hui d�ploy�s�?

Ils sont 13.000, chers coll�gues. Avant V�lib'2, ils �taient 18.000. Et puis, il faut dire que le v�lo est loin d'�tre inviolable contrairement � ce que l'on avait promis, puisque 500 sont vol�s chaque semaine? Pardonnez-moi, l'administration ne dit pas vol�s, mais privatis�s, "novlangue" oblige.

Deuxi�me question, est-ce que le d�ploiement de la nouvelle g�n�ration de V�lib? est termin�?

Que nenni�! 1.218 stations sur les 1.400 promises sont ouvertes, c?est-�-dire � peu pr�s une petite cinquantaine en plus d'avant la transition.

Vous avez plus d'un an de retard et tous les mois ou presque, l'�ch�ance est repouss�e.

Troisi�me question�: est-ce que V�lib'2 est aujourd'hui un syst�me m�tropolitain comme pr�vu et promis�?

Non, puisque la moiti� seulement des stations promises dans les communes environnantes ont �t� install�es, il faut dire que certaines communes ont �t� �chaud�es par le fiasco Autolib' et n'ont pas envie d'essuyer les pl�tres de V�lib'2.

Quatri�me question�: est-ce que V�lib'2 consacre l?av�nement du v�lo � assistance �lectrique pour inciter toujours plus d?usagers � utiliser le v�lo�?

Non, vous nous promettiez 30�% de v�los � assistance �lectrique, c?est-�-dire 6.000 v�los � assistance �lectrique, il n'y en a que 2.500 aujourd'hui, c'est-�-dire 12,5�% des 20.000 v�los initialement promis. Les clients ont d�couvert qu'en hiver, cerise sur le g�teau, les v�los � assistance �lectrique sont tr�s difficilement utilisables en raison du froid.

Cinqui�me question�: est-ce que V�lib' permet enfin de garer son v�lo dans une station d�j� pleine, gr�ce � ce que nous avons appel� l'"overflow"�?

Non, cette fonctionnalit� baptis�e "Parc+" a tout simplement �t� d�sactiv�e.

Sixi�me question subsidiaire, chacun d'entre vous pourra y r�pondre�: est-ce que V�lib'2 est facile � utiliser�?

Quand je vois les usagers qui, au bout de la troisi�me ou quatri�me fois, arrivent enfin � d�buter leur location, j'en doute.

Bref, au terme de ce qu'il est convenu d'appeler une catastrophe industrielle, ma question coule un peu de source�: quand est-ce que V�lib'2 sera d�ploy� � 100�%, avec 100�% des stations, avec 100�% des v�los, avec 100�% des fonctionnalit�s attendues�? Beaucoup de clients sont exc�d�s, m�me s'il y a eu quelques am�liorations, je vous le conc�de, alors que d'autres ont tout simplement l�ch� V�lib'. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame.

Monsieur le pr�sident Eric AZI�RE, vous avez la parole, pour le groupe UDI-MODEM.

M. Eric AZI�RE. - Merci, Madame la Maire.

Comme un grand nombre d'entre nous dans cet h�micycle, j'ai lu avec grand int�r�t le rapport de l'Inspection g�n�rale de la Ville de Paris, et je regrette de vous dire que ce rapport, sans doute � l'inverse de ce que vous esp�riez peut-�tre, ne vous d�douane aucunement de vos responsabilit�s dans ce feuilleton dramatique que l'on pourrait appeler "plus beau le v�lo".

Il d�nonce avec pr�cision l?ensemble des retards pris, je cite le rapport�: "D�s juillet 2015, le projet compte d�j� pr�s d'un an de retard sur le calendrier id�al".

Pendant ce temps, que faisiez-vous�?

Il d�nonce aussi l?absence d?une prise en compte suffisante par la Ville de la complexit� technique du dossier, pourtant essentielle � sa r�ussite. Je cite le rapport�: "Les aspects juridiques et financiers ont monopolis� l'attention du Comit� de pilotage au d�triment des questions techniques suppos�es � tort ma�tris�es".

Il montre aussi que les choix strat�giques les plus importants qui ont �t� faits ont �t� faits sans concertation. Et ce qui aura des cons�quences terribles par la suite dans l'�valuation du risque, le rapport dit�: "Ce qui para�t �tonnant, c'est qu'un tel projet n'ait pas donn� lieu � une �tude de risques du fait m�me de l'innovation technique qu'il repr�sentait".

Pendant ce temps, � quoi pensiez-vous�?

Les services ont bien alert� l'adjoint charg� des transports sur les retards du projet, comme cela est rappel� page 5 du rapport, mais ce qui marque avant tout dans cet audit, c'est l'absence de r�activit� de l'ex�cutif parisien dans la conduite du projet.

J'aimerais revenir cependant sur un point sur lequel le rapport de l'Inspection g�n�rale ne s'attarde pas�: c'est l'absence de r�alisme et d'esprit pratique, j'ajouterai de transparence, qui a conduit la Ville et le syndicat � privil�gier entre deux propositions, celle qui avait la moins bonne notation sur l'exploitation et la gestion du r�seau.

Alors certes, le prestataire sortant �tait plus cher, de 17�% sur la partie forfaitaire du march� et de 26�% sur la partie unitaire, mais le rapport est tr�s clair, les deux autres crit�res sur les points plus techniques et organisationnels des offres font ressortir un avantage � l'offre la plus ch�re.

Si les conditions de passation du march� ont bien �t� jug�es r�guli�res par l'Inspection g�n�rale, alors comment en est-on arriv� � renoncer � l'offre poss�dant la meilleure expertise, certes un peu plus ch�re, pour finalement choisir celle pour laquelle le prestataire le moins exp�riment�, le moins bon techniquement, a d� tout changer de A � Z en un an et demi�?

Il a d� changer les logiciels commerciaux comme ceux permettant de faire communiquer les v�los avec les stations (les fameuses Vboxes), les bornes �lectrifi�es dans la douleur sur lesquelles il a fallu installer les guides-roues, les fourches, les cha�nes, les pneus, les feux arri�re, les syst�mes d?attache. C?est encore pire si l?on parle du v�lo �lectrique, puisque cette liste comprend aussi les capteurs de coupe, les cartes d?interconnexion, et les c�bles qui ont une f�cheuse tendance � se d�brancher.

On croit r�ver. On aura d� tout changer. On est aujourd'hui pour 17 millions d?euros, � un r�seau globalement � 50�% de ses possibilit�s par rapport au cahier des charges initial. Cette situation r�sulte d'une gestion ahurissante de ce dossier.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il va falloir conclure.

M. Eric AZI�RE. - Je conclus, plut�t que de payer 17 millions d?euros un r�seau � moiti� performant, ma question est la suivante�: quelles conclusions tirez-vous du rapport de l'Inspection g�n�rale�? O� en sont les p�nalit�s�?

Et, Monsieur NAJDOVSKI, est-ce que de temps en temps vous n'avez pas envie, "un beau matin, fatigu�, (de vous) asseoir sur le trottoir d?� c�t�" et de tirer les cons�quences de tout cela�?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - En plus, M. AZI�RE est po�te. On pourrait tous chanter.

M. Eric AZI�RE. - C'est Alain SOUCHON.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je sais, je la connais tr�s bien. Emmanuel GR�GOIRE, qui va nous chanter une autre chanson.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint. - Je ne suis pas un po�te. Merci beaucoup, Madame la Maire, Madame la Pr�sidente, Monsieur le Pr�sident, merci de nous permettre � nouveau de faire un point sur un dossier qui �videmment a pos� de tr�s nombreux probl�mes d'ex�cution, � notre plus grande insatisfaction. Monsieur AZI�RE, permettez-moi de vous le dire, l'objectif de ce rapport de l'inspection g�n�rale n'�tait nullement de se d�douaner. Nous ne cherchons pas � nous d�douaner des erreurs d'ex�cution du V�lib'. Il cherchait � en tirer des enseignements pour que cela ne se reproduise plus. C'est l'objet de ce rapport. Je viendrai dans un deuxi�me temps sur les le�ons tir�es. Je sais que la Maire de Paris, le maire de Paris est par d�finition responsable de tout, mais il ne vous a pas �chapp� que nous ne creusons pas les trous dans les trottoirs nous-m�mes, que nous ne les rebouchons pas non plus, que nous ne fabriquons pas les v�los nous-m�mes, mais effectivement, nous nous appuyons sur une administration, une instruction administrative dont l'objectif est de mettre en ex�cution?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Si vous n'�coutez pas la r�ponse, cela va �tre difficile.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint. - ? de mettre en ex�cution les d�cisions que nous prenons.

Force est de constater, je le redis, mais il faut manifestement le redire, que nous ne sommes nullement satisfaits de la fa�on dont les choses se sont pass�es.

Le rapport de l'Inspection g�n�rale permet tout de m�me de lever un certain nombre d'incertitudes. Monsieur AZI�RE, vous ne l'avez pas lu attentivement, puisque vous r�p�tez une erreur dans vos propos. Je sais que ce n'est pas anodin. Vous avez dit qu'il y avait dans le rapport, vous avez souhait� insister sur ce point, une absence de r�alisme et d'esprit pratique. Vous avez m�me �voqu�, j'ai retenu l'expression, mais je ne l'ai pas lue dans le rapport de l'inspection g�n�rale, un manque de transparence. Exactement, c'est ce que je voulais souligner, que vous rajoutiez un manque de transparence, qui n'�tait pas dans le rapport de l'Inspection g�n�rale, puisque ce rapport dit exactement le contraire. Il dit exactement le contraire de ce que vous sous-entendez, c'est-�-dire qu'il aurait pu y avoir une forme d'anomalie dans le choix du prestataire. Il y a une chose que dit le rapport de fa�on extr�mement claire, et il nous paraissait utile que ce soit rappel�, c'est qu'il n'y avait aucune anomalie dans la passation du march�, qui a respect� les r�gles de la commande publique. Apr�s, cela ouvre un d�bat sur l'ex�cution de ce march�, c'est une r�alit�, je vais y revenir dans un instant, mais aucune anomalie dans la passation de march�, cela veut dire qu'il n'aurait pas �t� conforme � l'esprit du Code des march�s publics de choisir autrement, sous-entendre autre chose, et s'exposer � un risque p�nal que je veux ici souligner. Et donc, � la Ville de Paris nous respectons le Code des march�s publics. Il nous arrive parfois d'en subir, avec regret, les d�sagr�ments en mati�re d'ex�cution. Il appartient aux l�gislateurs qui sont dans la salle de s'interroger sur le sujet de la commande publique. Deuxi�me chose que dit le rapport de l'inspection g�n�rale, c'est que c'�tait un syst�me totalement in�dit. L� aussi, la croyance qui voudrait syst�matiquement revenir sur l'id�e qu'avant on avait des v�los en libre-service qui marchaient tr�s bien, alors pourquoi aujourd'hui on ne l'a plus, n'a aucun sens, parce que c'�tait une innovation assez radicale, l'id�e d'avoir des v�los en libre-service sur bornes, alimentation �lectrique, avec une flotte de v�los �lectriques est une innovation. D�sol� de vous le dire, dans les politiques publiques comme dans les autres domaines, dans l'innovation, il y a une part de risques. Nous essayons de rem�dier aux d�fauts que cela a pu faire appara�tre. Aujourd'hui, la situation s'am�liore, et elle s'am�liore gr�ce � l'action du syndicat, avec la collaboration de la Ville. Je tiens � saluer les pr�sidents successifs du syndicat, et �galement les directions du syndicat, parce qu'il a fallu effectivement revenir dans un contr�le plus �troit, plus exigeant avec le prestataire, qui n'honore pas les dispositions contractuelles auxquelles il est soumis et pour lesquelles il fait l'objet de p�nalit�s. Vous comprenez bien que notre souci n'est pas d'imposer des p�nalit�s, notre souci est que cela fonctionne. Quelques �l�ments positifs, il ne faut pas tirer de g�n�ralit�s de son exp�rience personnelle, mais comme j'utilise V�lib? tous les jours, il m'arrive m�me parfois de prendre des amendes dessus, je vois que cela fonctionne plut�t correctement. Il y a 1.343 stations install�es, donc 935 install�es � Paris. Oui, c'est un service m�tropolitain, puisqu'il y a d'ores et d�j� plus de 300 stations en petite couronne. Vous pouvez, c'est l'habitude de l'opposition, c'est bien son droit le plus strict, regarder le verre � moiti� vide. Permettez-nous de nous r�jouir que le verre est en fait � moiti� plein, et qu'il se remplit de fa�on beaucoup plus rapide que vous n'acceptez de le souligner. D'ailleurs, nous battons en la mati�re record sur record en termes de fr�quentation, en termes d'abonnement. Cela fonctionne. Les usagers observent encore quelques dysfonctionnements, nous le savons. Cela fait l'objet d'un contr�le tr�s rigoureux de la part du syndicat, de la part du Secr�tariat g�n�ral de la Ville de Paris aupr�s du prestataire. Les actionnaires du prestataire, qui n'est pas une petite "start-up", je le rappelle, ont mis les moyens manag�riaux et financiers pour corriger les erreurs d'ex�cution qu'ils avaient observ�es de la part de leur filiale. Aujourd'hui, tout est r�uni pour que dans les mois prochains, la situation devienne normale, c'est-�-dire que nous arrivions � la stricte ex�cution des dispositions contractuelles. Cela fait plus d'un an. Rappelez-vous combien de temps il avait fallu pour le V�lib'1, pour le mettre en ?uvre. Simplement, � l'�poque, c'�tait tellement innovant que quand on arrivait � prendre un v�lo, c'�tait un moment extatique. Comme le V�lib' marchait tr�s bien, il s'est install� dans le "mix-mobilit�", ce qui fait qu'aujourd'hui c'est vrai que cela a perturb� des habitudes de d�placement. Nous sommes les premiers � l'avoir regrett�. Je veux finir sur le point le plus important, celui des enseignements que nous avons tir�s sur ce sujet du dossier V�lib'. Oui, nous en avons tir� des enseignements. Je dis cela sous le contr�le de la Secr�taire g�n�rale de la Ville de Paris. Il y a eu des dysfonctionnements, le rapport de l'Inspection g�n�rale en fait �tat, dans le suivi, dans la gestion du projet. Des messages d'alerte sur les dysfonctionnements du prestataire auraient sans doute d� �tre mieux anticip�s, et une pression op�rationnelle plus �troite aurait pu �tre exerc�e de fa�on que nous puissions �tre plus vite conscients des probl�mes qui sont apparus. Nous avons mobilis� les moyens pour resserrer le contr�le du prestataire. Nous avons bon espoir que d'ici l'�t� 2019, la situation soit revenue totalement dans l'ordre, et que vous puissiez changer de th�me de question d'actualit�. Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Ce sera le marronnier. Madame BERTHOUT et Monsieur AZI�RE, vous avez 2 minutes chacun pour ajouter quelque chose.

Mme Florence BERTHOUT, maire du 5e arrondissement. - Nous n'allons pas nous lancer dans une querelle de chiffres, Monsieur GR�GOIRE, mais faire semblant de confondre les stations install�es et celles qui sont mises en service, cela vous permet �videmment d'afficher des choses qui sont beaucoup plus positives que la r�alit�.

Bien s�r, je suis d'accord avec vous, ce qui a justifi� V�lib'2, c'�tait l'innovation. Mais est-ce que l'innovation est au rendez-vous aujourd'hui�? L'"overflow", vous n'en parlez pas. C'est niet. On ne peut pas. La nouveaut� �lectrique, on est � 12,5�%, etc.

Je voudrais quand m�me dire quelque chose. A l'arriv�e, si ce syst�me �tait celui que vous avez envie de nous d�crire, en d�pit d'un rapport dont je salue l'honn�tet� intellectuelle, c'est un rapport mesur�. Il dit des choses assez courageuses, que la Ville a sous-estim� l'ampleur de la transition, qu'elle a trop tard� dans la d�finition du futur service, que d�s juillet 2015 la transition a pris un an de retard sur le calendrier recommand� par l'Inspection g�n�rale elle-m�me.

Si on r�it�re les m�mes erreurs, on aura toujours des probl�mes. Si on a une inspection g�n�rale, c'est peut-�tre pour de temps en temps suivre ses conseils, qui en l'esp�ce n'ont pas �t� suivis. Si ce service �tait si merveilleux, comment expliquez-vous qu'avant la transition, il y avait 300.000 Parisiens qui �taient abonn�s. Aujourd'hui, on en a p�niblement 165.000. Sauf � ce que vous me disiez que ces chiffres ne sont pas les bons, mais je crois qu'ils sont les bons. Je crois qu'au final, c'est un alli� pr�cieux, j'en terminerai par-l�, c'est un alli� pr�cieux de la lutte contre la pollution qui a �t� mis � terre, en tout cas extr�mement malmen�. A cette forme d'asphyxie s'en ajoute une autre qui pourrait �tre une forme d?asphyxie financi�re?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il faudra conclure.

Mme Florence BERTHOUT, maire du 5e arrondissement. - Une forme d?asphyxie financi�re, puisqu?il va falloir couvrir les d�penses suppl�mentaires du prestataire avec des recettes tarifaires nettement en dessous des pr�visions.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.

Monsieur AZI�RE, vous avez la parole, pour 2 minutes.

M. Eric AZI�RE. - 2 minutes, c'est trop. Question d'actualit�, oui, cela restera une question d'actualit� tant que le sujet restera d'actualit�. Je suis d�sol� de vous dire qu'il l'est. Ce n'est pas une passe d'armes classique, un jeu de r�le dans lequel nous sommes cet apr�s-midi, ce n'est pas un marronnier. On verra � l'automne, en ce qui concerne le marronnier, o� l?on en est. C'est le r�alisme et la perception des utilisateurs de V�lib'. C'est la rue qui juge aujourd'hui et qui fait le jugement de votre gestion sur V�lib'. Encore une fois, ce sont les Parisiennes et Parisiens qui jugeront le moment venu. Je n'ai aucun doute sur le r�alisme et la pertinence de leur jugement.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup. IV - Question d'actualit� pos�e par le groupe D�mocrates et Progressistes � Mme la Maire de Paris et � M. le Pr�fet de police relative aux d�gradations dans le Nord de Paris.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Nous passons � la 4e question d'actualit�, pos�e par Mme Fadila M�HAL, pour le groupe DP.

Mme Fadila M�HAL. - Madame la Maire, chers coll�gues.

Madame la Maire, lors de votre visite porte de la Chapelle et porte d'Aubervilliers, dans le 18e, dans le Nord de Paris, il y a quelques jours, vous avez pouss� un cri d'alarme, tant la situation vous a paru d�grad�e, voire critique pour les habitants qui y vivent.

Madame la Maire, tout en reconnaissant la multiplicit� des actions positives qui existent dans ces quartiers, je pense notamment � votre visite � l'Institut des cultures d'Islam, o� en effet la culture et la rencontre se conjuguent au pr�sent, force est de constater, et vous en avez �t� �mue, des d�gradations de la qualit� de vie au regard de l'hygi�ne, de la propret�, mais je pourrais aussi ajouter, la s�curit�, la toxicomanie, la vente � la sauvette, et la prostitution, et je ne parle pas de la politique de peuplement aujourd'hui qui, dans ces quartiers, finit par �touffer toute mixit�.

La litanie serait longue, elle serait r�p�titive. Tous ces maux finissent par impacter lourdement la vie des habitants, qui finissent d'ailleurs par se d�tourner de ces quartiers.

En parall�le de ce diagnostic partag�, je voulais rappeler de nombreux v?ux qui ont �t� vot�s pour am�liorer la situation, avec l'interpellation de beaucoup d'�lus, je tiens � le dire, de tout bord, qui ont contribu� en effet � prendre en compte toutes ces dimensions.

Et puis, il y a aussi tous les moyens importants, je dirais m�me parfois colossaux, qui sont mis dans ces quartiers. Je pense � la "politique de la ville", aux mesures, toutes les mesures d�rogatoires, donner plus pour ceux qui ont moins, dans une d�marche contractuelle avec l'�tat. Je dis que l'�tat en la mati�re fait d�j� beaucoup.

Malgr� tout cela, le compte n'y est pas. En effet, beaucoup d'habitants de ces territoires consid�rent qu'ils sont devenus les oubli�s de la R�publique. Et cela, nous ne pouvons pas l'accepter. Nous devons r�pondre � cette ardente injonction d'une �galit� territoriale qui ne s'arr�te pas, en termes de qualit� de vie, � la porte des p�riph�ries.

Ma question est simple, Madame la Maire�: comment comptez-vous am�liorer r�ellement la vie de ces habitants dans le quartier Nord-Est, toutes les difficult�s que j'ai cit�es, quel ajustement allez-vous faire�? Qu'est-ce qui n'a pas fonctionn�? Qu'est-ce que vous devez amplifier�? Madame la Maire, l'heure n'est pas � la d�nonciation. L'heure est � l'action. C'est vrai que nous vous le demandons, le nord de Paris doit �tre votre priorit� pour la reconqu�te r�publicaine et notre coh�sion sociale. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci. Je vais donner d'abord la parole � Colombe BROSSEL, puis � M. le Pr�fet de police.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe. - Merci Madame la Maire, merci, Madame M�HAL.

La situation de la porte de la Chapelle � la porte d'Aubervilliers, comme d?ailleurs sur une partie du Nord-Est parisien est, nous le savons, alarmante. Vous avez, je crois, la semaine derni�re, lors du conseil d'arrondissement du 18e dans lequel vous si�gez, � l'initiative d'Eric LEJOINDRE, le maire du 18e et des �lus du groupe socialiste, vous avez appel� l'�tat, le gouvernement, � ses devoirs de prise en charge, nous d�battrons de ce v?u dans quelques instants.

Parce que, en effet, c'est bien faute de prise en charge adapt�e par l'�tat que d'importants campements se sont reconstitu�s � la porte de la Chapelle et � la porte d'Aubervilliers.

Merci pour cette question d'actualit� qui nous rappelle qu'il y a urgence. Les r�fugi�s, l'ensemble des personnes � la rue, vivent dans des conditions inhumaines. Le quotidien des habitants en est boulevers�. Jeudi dernier, nous comptabilisions plus de 500 tentes, soit entre 500 et 1.000 personnes sur le seul secteur de la porte de la Chapelle. Sur le seul secteur de la porte de la Chapelle.

Comme l'a dit la Maire de Paris, qui en effet se rendra sur place chaque semaine pour d�noncer cette situation et appeler � ce que chacun assume ses responsabilit�s, il est urgent que l'�tat apporte des r�ponses adapt�es. Parce qu?� cette probl�matique s'ajoute, en effet, celle de la toxicomanie, du trafic dans l'espace public, de l'usage dans l'espace public, et notamment de trafic et d'usage de "crack". Ce sont donc des conditions totalement d�grad�es, et des sc�nes de violences inacceptables, intol�rables, qui obligent l'ensemble des pouvoirs publics � des actions d'ampleur. La Ville se mobilise pleinement, j'y reviendrai, bien au-del� de ses comp�tences, pour construire des solutions, car d�noncer sans agir, cela peut �tre vain. Mais on ne peut pas �tre seul � agir et seul � se mettre autour de la table. Nous avons renforc� les maraudes des acteurs sanitaires et sociaux. Nous avons amplifi� les op�rations de nettoyage par les agents de la Ville. Nous avons renforc� l'unit� d'assistance aux sans-abri. Une nouvelle maraude constitu�e de 6 agents et d�di�e cette fois-ci � la m�diation en direction des riverains et des commer�ants se d�ploie sur tous ces enjeux majeurs. Nous travaillons avec les maires d'arrondissement, les collectifs, les associations, sur la question des distributions alimentaires. Je ne reviendrai pas longuement, nous en avons d�j� parl�, sur la participation par la Ville de Paris, � la demande de la Maire de Paris, au plan d'action global de r�duction des risques, avec un abondement de plus de 1 million d?euros en 2019. Mais il est urgent d'agir, d'agir sur la s�curit� des habitants, et nous renouvelons notre demande � l'�tat, au gouvernement, d'un effort substantiel des forces de police, notamment dans nos commissariats, car oui, il y a besoin de plus de policiers dans un certain nombre de quartiers parisiens. Nous �changions ce matin sur l'impact que font peser 20 semaines de mobilisation des manifestations du samedi sur le reste de l'activit� et sur le reste de la vie quotidienne des habitants, force est de constater, en effet, que nous avons besoin, tout au long de la semaine, de la pr�sence de forces de police, et que nous avons besoin de la mobilisation de l'ensemble de nos interlocuteurs, notamment pour lutter contre les trafics. Je rappelle un chiffre. Lorsqu'il y a eu quelques d�mant�lements, quelques arrestations de "dealers", de personnes � la t�te d'organisation de "deals", c'est beaucoup d'argent liquide qui est pris lorsque les personnes sont arr�t�es. Il y a derri�re tout ceci des personnes et beaucoup d'argent. Nous avons besoin d'une mobilisation sans faille, pour mettre fin � ces trafics. Permettez-moi encore un mot, Madame la Maire, nous renouvelons nos demandes � la R.A.T.P., afin qu?elle renforce la s�curit� dans son r�seau. La situation dans un certain nombre de lignes du m�tro, du tramway T3 bis depuis quelques mois maintenant, est absolument intol�rable. C?est essentiel, nous l'avons rappel� la semaine derni�re lorsque nous auditionnions le directeur d?Ile-de-France Mobilit�s en troisi�me commission, nous l'avons rappel� avec les maires du Nord-est parisien. Nous continuerons, la Ville, � nous mobiliser sur l'urgence, avec Eric LEJOINDRE le maire du 18e, avec Fran�ois DAGNAUD le maire du 19e, mais nous continuerons aussi avec Jean-Louis MISSIKA, � nous mobiliser sur les projets de moyen terme. Les projets d'am�nagements urbains qui vont transformer la ville ne doivent pas emp�cher que tous se mettent enfin autour de la table pour transformer la vie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, ch�re Colombe BROSSEL. Monsieur le Pr�fet de police, vous avez la parole.

M. LE PR�FET DE POLICE. - Merci, Madame la Maire. Je vais parler bien pr�s du micro, puisque j'ai compris qu'il fallait en �tre tr�s proche. Je ne r�pondrai pas pour le compte de mon coll�gue le Pr�fet de la R�gion Ile-de-France. Je crois qu'il vous a d�j� apport� un certain nombre d'�l�ments tr�s concrets sur l'implication de l'�tat en mati�re d'h�bergement d'urgence. Il a d?ailleurs annonc�, je crois aussi, son d�placement, donc le constat du dispositif sur le terrain sera fait de multiples vues. Je vais simplement commenter quelques chiffres, qui sont les chiffres de lutte contre la d�linquance. En observant que je ne vais pas sp�cifiquement les donner sur le nord de Paris, parce qu'ils sont � proportion, voire sup�rieurs aux chiffres que je vais vous donner, qui concernent l'ensemble de Paris. Sur l'ann�e derni�re, en mati�re de saisine de cannabis, on a multipli� les saisies, c'est-�-dire que l'on a fait une tonne de saisie, contre 550 kilos l'ann�e pr�c�dente. C'est la m�me proportion, un peu moindre � vrai dire en mati�re de?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Si vous voulez bien �couter la r�ponse de M. le pr�fet�?

M. LE PR�FET DE POLICE. - C'est parce que je ne parle pas assez fort. Il faut encore que je couvre les voix.

En mati�re de coca�ne, 186 kilos, 124 l'ann�e pr�c�dente. Le "crack", c'est la m�me proportion que la coca�ne, 3,7 contre 2,8.

On l'observe aussi sur l'activit� des services de police, elle est extr�mement significative. Le constat, vous le connaissez, on peut le faire tous ensemble, s'il y a trafic, c'est qu'il y a clients. Donc, il y a � l'origine un v�ritable probl�me dans les comportements, qui malheureusement ne peut pas �tre trait� uniquement par les services de police. On voit bien que c'est une action commune. C'est pour cela que j'ai not� avec satisfaction qu'il existait toute une s�rie de plans conjoints entre la Ville, le Parquet, voire la Pr�fecture de R�gion Ile-de-France, qui en la mati�re accentuent les mobilisations, mais sans doute ne sont-elles pas suffisantes.

Je pense en particulier, je ne sais pas si cela s'appelle comme cela, au "plan crack", par rapport � cette donn�e de la colline du "crack". Je ne vous r�capitule pas tout ce qui a �t� fait jusqu'� pr�sent, mais qui est significatif. Je suis toutefois arrivant, preneur de toute indication en la mati�re sur les actions qu'il conviendrait de mener. J'ai not� celle sur le m�tro, qui �tait �voqu�e � l'instant. M�me si la brigade des r�seaux ferr�s intervient en la mati�re, on voit bien que c'est par une s�rie d'actions conjointes. On a aussi port� � ma connaissance la lutte contre les ventes � la sauvette, qui est aussi, je crois, un sujet, m�me s'il ne ressort pas du m�me type de pr�occupations. Aussi un chiffre, en 2018, on a saisi en la mati�re 270 tonnes de marchandises, 30.000 proc�s-verbaux. On voit bien l� que l'action de la police est significative. Un mot enfin sur les mineurs non accompagn�s, je sais que c'est un sujet de pr�occupation constant. L�-dessus, les chiffres que j'ai montrent qu'il y a une am�lioration de la coop�ration avec les autorit�s consulaires marocaines, notamment pour permettre d'identifier ceux d'entre eux qui sont v�ritablement majeurs. Je ne sais pas si vous constatez sur le m�me terrain ces m�mes progr�s. En tout �tat de cause, je vous propose, Madame la conseill�re, de me d�placer dans cet arrondissement pour voir sur place les sujets que vous �voquez, en relation avec vous, de mani�re � pouvoir en discuter avec les acteurs de terrain.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur le Pr�fet de police.

Je pense que ce quartier de la porte de la Chapelle m�rite toutes les attentions, en tous les cas je suis d�cid�e � mettre l'accent et la lumi�re sur ce qu?il s'y passe. La Ville doit �tre pr�sente, et elle l'est � travers ses pr�rogatives et ses comp�tences. Comme l'a tr�s bien dit Colombe BROSSEL, la Ville sans l'�tat, dans un quartier comme celui-ci, ne peut rien.

En tous les cas, pas de fa�on efficace, et pas ce que souhaitent les habitants. Il y a des sujets, on l'a vu, de r�fugi�s, d'h�bergement, de campements. Ce sont des sujets. Et puis, il y a les sujets li�s � la drogue, et notamment au trafic de "crack". C'est un autre sujet qui renvoie effectivement, Monsieur le Pr�fet de police, aussi d'abord � vos comp�tences.

Sur ce sujet, j'ai eu l'occasion de m'exprimer souvent, notamment dans les r�unions r�guli�res que nous avons avec vous-m�me, votre pr�d�cesseur, le Parquet de Paris et l'ensemble du Parquet de Paris. Ce sont des sujets sur lesquels il nous faut amplifier, amplifier les efforts. On ne peut pas laisser les habitants dans cette situation d'abandon.

Le fait d'avoir remis des moyens suppl�mentaires sur le plan "crack", avec l'A.R.S., pour le traitement des personnes toxicomanes, ou des moyens suppl�mentaires sur la propret�, non seulement � partir de nos services, mais aussi en passant un march� sp�cifique avec le priv�, pour venir en plus de nos services, apporter ce qu'il faut dans le quartier pour que les habitants puissent avoir un quartier propre, tout cela ne peut pas se faire sans qu?� un moment donn�, on travaille sur les causes, et pas simplement sur les cons�quences. Sinon, c'est vider l'oc�an � la petite cuill�re. Je suis tr�s d�termin�e, tr�s d�cid�e � ne pas laisser ce quartier dans cet �tat d'abandon. Sans chercher � mettre la responsabilit� ou la culpabilit� sur tel ou tel � trouver les solutions, ce que nous devons aux habitants de la Chapelle, ce sont les solutions et l'efficacit�. Je vais m'employer � trouver ces solutions en allant bien s�r toujours solliciter l'�tat, il ne faut pas que l'on nie ce qu'il s'y passe. La base, c'est ne pas nier ce qu'il s'y passe. Monsieur le Pr�fet de police, si vous allez avec Mme M�HAL visiter le quartier de la Chapelle, j'esp�re que vous appellerez aussi le maire du 18e et la Maire de Paris, pour pouvoir vous accompagner, parce qu'il faut que les choses se passent dans un certain ordre. Merci beaucoup.

M. LE PR�FET DE POLICE. - Bien �videmment, je ferai les choses avec vous. Cela va de soi, et on peut visiter � plusieurs.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Toujours, je suis tr�s collective.

Madame M�HAL�?

Mme Fadila M�HAL. - Je vous remercie, Madame la Maire, de votre mobilisation sans �quivoque, de laquelle nous prenons acte. J'observe toutefois que vous avez eu l'humilit� et la franchise de dire certaines choses, mais que Mme BROSSEL est toujours par contre dans la m�me posture. D'une certaine fa�on, la r�ponse qu'elle m'a faite, c'est finalement�: nous faisons beaucoup, nous avons toujours beaucoup fait, mais c'est la faute � ce m�chant �tat, d'une certaine fa�on, qui n'est pas au rendez-vous. Je voudrais dire aussi quelque chose qui m'a un peu choqu�e. Quelque chose qui m'a un peu chatouill�e. En effet, vous l'avez vu dans ma d�claration, je n'ai pas voulu mettre la question des migrants dans ce dossier, parce que c'est une question qui est tr�s souvent instrumentalis�e. Madame BROSSEL, je vous fais grief de faire l'amalgame entre la question des migrants qui est une question nationale et m�me europ�enne, et la corr�lation avec la s�curit� et la propret�. C'est un argument dont je vous rappelle qu'il a servi beaucoup � des partis d'extr�mistes, pour faire cette chasse aux migrants. Je veux simplement retenir de ce qui a �t� dit, les propos de Madame la Maire. Je vous salue, parce que c'est vrai que ce n'est pas facile de reconna�tre qu'en effet, certaines zones, certains territoires aujourd'hui n'ont pas �t� pris en compte, non pas en termes de moyens, vous l?avez dit, mais en termes de r�sultats. Je serai � vos c�t�s pour tout ce que vous voudrez faire sur ce quartier, dont je rappelle, je suis une �lue.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame M�HAL.

V - Question d'actualit� pos�e par le groupe

Avril 2019
Débat
Conseil municipal
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