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2019 DGRI 20 - Convention et subvention (100.000 euros) à l’association Mission Enfance pour une intervention d’urgence au Kurdistan Irakien (Irak).


M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Nous examinons � pr�sent le projet de d�lib�ration DGRI�20. Il s'agit de la convention et l'attribution d'une subvention de 100.000 euros � l'association "Mission Enfance" pour une intervention d'urgence au Kurdistan irakien.

Je donne la parole, dans un premier temps, � Mme Rapha�lle PRIMET.

Mme Rapha�lle PRIMET. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, la situation de la r�gion autonome du Kurdistan irakien est des plus pr�occupantes. Comme le soulignent de nombreux observateurs et observatrices pr�sents dans la r�gion, le risque d?une crise humanitaire semble se profiler. L'annonce par M. TRUMP du retrait des forces �tats-uniennes, fin 2018, ouvre la voie � une offensive turque � la fronti�re syrienne, ce qui aurait pour cons�quence de g�n�rer un nouvel afflux massif de r�fugi�s, dans une r�gion qui en accueille d�j� plus de 800.000 � ce jour, principalement venus d'Irak et de Syrie.

L'association "Mission Enfance", � laquelle l'Ex�cutif se propose d'apporter un soutien financier � hauteur de 100.000 euros, dispense dans la r�gion, depuis plus de 20 ans, une aide pr�cieuse tant humaine que logistique aux populations qui s'y trouvent. Les Kurdes qui, aujourd'hui, administrent la r�gion concern�e au moyen d'un conf�d�ralisme municipal et d�mocratique, sont, comme nul ne l'ignore dans cette assembl�e, un peuple apatride dont l?histoire est jalonn�e de multiples oppressions et qui, pourtant, malgr� l'isolement dont il a eu � souffrir tant de fois sur la sc�ne internationale, continue de porter haut les valeurs universelles de libert�, d'�galit�, de solidarit� et de tol�rance. A maintes reprises, ils ont �t� exemplaires de courage en combattant Daesh au sein de la coalition internationale. Encore une fois, ils le sont en se proposant d'accueillir, notamment dans le camp de Sharya, des populations qui, issues de pr�s de 20.000 minorit�s, fuient les zones de conflits.

C'est pourquoi nous nous f�licitons de ce projet de d�lib�ration et tenons � assurer l'Ex�cutif de notre ind�fectible soutien, d�s lors qu'il s'agira pour la Ville de Paris de s'engager aupr�s de celles et ceux qui luttent souvent au p�ril de leur vie pour le respect de la dignit� humaine. Je vous remercie.

M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci, Rapha�lle PRIMET.

La parole est � pr�sent � M. R�mi F�RAUD.

M. R�mi F�RAUD. - Merci, Monsieur le Maire.

Comme l'a dit Rapha�lle PRIMET, ces derni�res semaines, suite � l'annonce de la victoire territoriale contre Daesh et au retrait possible des troupes am�ricaines du nord de la Syrie, la situation humanitaire ne s'est pas am�lior�e dans la zone syro-irakienne, peupl�e notamment par les Kurdes. Beaucoup d'acteurs humanitaires ont suspendu leur programme d'aide, compte tenu des conditions de s�curit� sur place tr�s d�grad�es. C'est pourquoi je crois que nous pouvons �tre tr�s fiers que la Ville de Paris propose aujourd'hui � notre Conseil d'accorder une subvention de 100.000 euros � l'O.N.G. "Mission Enfance", destin�e � r�habiliter l'�cole du camp de Sharya dans le gouvernorat de Dohuk, au Kurdistan irakien. C'est une r�gion qui accueille de nombreux r�fugi�s et d�plac�s, pr�s d'un million. Quand on le compare au nombre de r�fugi�s qu'accueille un continent comme l'Europe, c'est une proportion extr�mement importante.

Le projet que nous subventionnerons d�marrera le 1er mai prochain, pour une dur�e d?un an, b�n�ficiant � 480 enfants r�fugi�s. L'O.N.G. "Mission Enfance", cr��e en 1992, est r�guli�rement soutenue par le Minist�re des Affaires �trang�res fran�ais. Son action en faveur des enfants et des enseignants est particuli�rement utile pour aider une communaut� qui souffre durement, alors qu?elle a valeureusement combattu l'Etat islamique.

Je crois, en effet, tout � fait indispensable qu'� Paris, nous soutenions le peuple kurde qui a combattu Daesh plus que quiconque et qui, en accueillant de nombreux r�fugi�s de toutes les minorit�s pers�cut�es, pr�serve l'id�al de diversit� des pays du Moyen Orient.

Pour toutes ces raisons, je veux saluer cette subvention port�e par la Ville de Paris et par Patrick KLUGMAN, qui s'inscrit dans une politique constante de notre municipalit� en soutien aux Kurdes, � Paris comme sur les territoires o� ils sont implant�s depuis toujours. Je veux saluer, aujourd'hui, la pr�sentation de ce projet de d�lib�ration. Merci.

M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci, R�mi F�RAUD.

La parole est, en principe, � Mme Danielle SIMONNET, que je ne vois pas.

C'est donc M. J�r�me GLEIZES qui a la parole.

M. J�r�me GLEIZES. - Merci, Monsieur le Maire.

Je ne vais pas revenir sur les raisons g�opolitiques qui nous am�nent � soutenir ce projet de d�lib�ration, qui ont �t� indiqu�es par les deux interventions pr�c�dentes, mais je voudrais poser quelques questions, � savoir�: comment choisit-on un camp parmi d'autres dans la r�gion kurde d?Irak�? Comment choisit-on une O.N.G. franco-mon�gasque, et pas une autre O.N.G., pour aider les peuples de la r�gion�? Je suis d'autant plus surpris que, dans le document de la convention, le projet n'est pas d�crit, ni le budget. Pardon, excusez-moi? La description du projet n'est pas indiqu�e dans la convention.

Comment se prend la d�cision d'urgence�: aujourd'hui et pourquoi pas demain�? Parce que, malheureusement, de nombreux camps dans la r�gion kurde sont souvent concern�s par des afflux massifs de personnes. Je ferai remarquer que c'est souvent la m�me r�gion que l'on aide, celle d?Erbil, et que la r�gion de Souleymanieh m�riterait aussi un soutien. Malheureusement, nous sommes beaucoup moins pr�sents dans la r�gion un peu plus au sud que celle qui est au nord.

Comment se prennent les d�cisions par rapport � ces soutiens qui sont, bien s�r, indispensables�?

M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci.

Pour vous r�pondre � tous les trois, la parole est � M. Patrick KLUGMAN.

M. Patrick KLUGMAN, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire.

Je voudrais remercier les diff�rents orateurs inscrits sur ce projet de d�lib�ration d'importance. Je crois que R�mi F�RAUD a dit l'essentiel. Effectivement, dans la p�riode o� nous saluons la fin de l'Etat islamique comme entit� d?une zone territoriale qui s?�tendait notamment en Syrie, il est impossible de ne pas saluer le sacrifice, l'effort, et donc, la dette que nous devons aux combattants kurdes en Irak et en Syrie, qui ont �t� d�terminants et dont nous ne voudrions pas qu'ils soient les grands oubli�s de cette victoire.

La Ville de Paris, qui est menac�e et a �t� attaqu�e, notamment par des gens qui se revendiquent de l'Etat islamique, doit �galement une dette de protection envers le peuple kurde et envers ses combattants.

Je crois que R�mi F�RAUD l'a rappel�, parce que nous avons, � Paris, depuis longtemps, une forte communaut� kurde qui participe dans tous les domaines de notre vie parisienne. Nous sommes heureux de les compter parmi nous.

Le conflit, qui s'�tend maintenant depuis des ann�es, a cr�� �norm�ment de d�plac�s. S'agissant du Kurdistan, il y a plus de 2 millions de r�fugi�s au Kurdistan irakien.

Pour vous r�pondre compl�tement, Monsieur GLEIZES, comment nous sollicitons�? Je voudrais rappeler que nous sommes encore quelques-uns � nous revendiquer de cette phrase de Michel Rocard�: "Bien s�r, nous ne pouvons pas r�parer toute la mis�re du monde, mais nous devons prendre notre part". En l'occurrence, sur les aides d?urgence, notre part est de r�pondre aux sollicitations que nous avons. L'association "Mission Enfance" est la seule qui intervient encore. Nous avons donc r�agi favorablement � la demande qui nous a �t� pr�sent�e pour pouvoir agir dans les camps de r�fugi�s du Kurdistan. Nous n'avons pas, � ce stade, de sollicitations qui nous auraient permis de r�pondre � d'autres camps. Nous sommes heureux de soutenir cette O.N.G. qui va effectivement d�ployer un projet qui b�n�ficiera � la r�habilitation d'une �cole pour 480�enfants r�fugi�s, de�3 � 18�ans.

Je vous demande, mes chers coll�gues, pour toutes les raisons que je viens de pr�senter, de voter ce projet de d�lib�ration, et je l'esp�re, avec une unanimit� qui fera honneur � notre Conseil.

M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DGRI 20.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

Le projet de d�lib�ration est adopt� � l'unanimit�. (2019, DGRI 20).

Avril 2019
Débat
Conseil municipal
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