retour Retour

2019 DAJ 4 - DAC - Approbation du contrat de cession de droits d'auteur sur les fontaines du Rond-Point des Champs-Elysées au profit de la Ville de Paris par le Fonds pour Paris.


M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration DAJ 4 - DAC - relatif � l'approbation du contrat de cession de droit d'auteur sur les fontaines du Rond-Point des Champs-Elys�es au profit de la Ville de Paris par le Fonds pour Paris.

La parole est � M. Eric AZI�RE, pour le groupe UDI-MODEM.

M. Eric AZI�RE. - Merci beaucoup.

C?est d?eau, de lumi�re et de mouvement dont nous allons parler, parce que c'est bien des fontaines parisiennes qu'il s'agit.

D'abord, pour se r�jouir que l'on s'occupe enfin des fontaines � Paris car, si le contrat que nous examinons contient un engagement prometteur de la Ville de Paris de faire "tous ses efforts" - la formulation ne me para�t pas juridiquement tr�s contraignante - pour en assumer l'entretien et le maintien en l'�tat d'origine, c'est une avanc�e consid�rable.

Elles auront de la chance, ces fontaines du Rond-Point des Champs-Elys�es si elles �chappent � la mal�diction des fontaines parisiennes qui est celle de l'ass�chement, car pour pr�s de la moiti� des 250 fontaines ornementales de la capitale, on peut dire, de fontaine en fontaine, que "tari sera toujours tari".

L'enqu�te men�e et publi�e par "La Tribune de l?art" est r�v�latrice de cet �tat d'abandon de trop de nos fontaines. Dans mon 14e arrondissement, je n?ai qu?� prendre l'exemple de celle de la place de la Catalogne, au centre de laquelle l?eau devait s'�couler en pente douce, sur un large disque de pav�s inclin� comme pour un nouvel hommage vers la Tour Eiffel, dessin�e par le sculpteur Shama� Haber, fontaine qui est en panne depuis 15�ans.

C'est vrai que tout le monde n'a pas la chance d'�tre arros� par le Qatar. C'est un privil�ge parisien d'ailleurs, "Ici, c'est Paris".

Parce que c'est � hauteur de 60�% qu'un fonds qatari, comprenez un fonds d'origine de l?Emirat du Moyen Orient appel� le Qatar et non pas d'un fonds "qu'a tari", ce qui pour une fontaine serait un tr�s mauvais sponsor, c'est donc bien, encore une fois, � travers le Fonds pour Paris, le Qatar qui principalement nous offre, sur le Rond-Point des Champs-Elys�es, cette valse lente de douchettes mono-trous gain�es de cristal. Monsieur GIRARD, � l'heure o� George CLOONEY et Tom JONES appellent au boycott des h�tels de luxe, propri�t�s de l?Emir de Brunei, qui s?appr�te � instaurer demain la peine de mort en cas d'homosexualit� ou d'adult�re, je me demande si c'est mal �lev� ou incongru ou d�plac� de s'interroger sur le financement de ces fontaines ornementales sur la plus belle avenue de Paris par un Etat o� la peine maximale pour s?adonner � des pratiques sexuelles avec un individu du m�me sexe est la mort, ou au moins 100�coups de fouet ou des peines d'emprisonnement. Je vous remercie.

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident. - Merci.

La parole est � Mme Fadila M�HAL, pour le groupe DP.

Mme Fadila M�HAL. - Merci, Monsieur le Maire, chers coll�gues, les six fontaines du Rond-Point des Champs-Elys�es, vous le savez, puisqu'il y a une couverture m�diatique tr�s importante, ont �t� inaugur�es en grande pompe le 21 mars, mais c'est d'abord et c'est surtout un projet qui a dur� plus de trois ann�es pour �tre concr�tis�.

Je rappelle que l'emplacement du Rond-Point des Champs-Elys�es est assez exceptionnel et embl�matique, et que les fontaines seront vues par plus de 300.000 pi�tons chaque jour qui arpentent la plus belle avenue du monde.

Pour revenir � la signature, en tout cas � la votation de ce contrat de cession de droits d'auteur sur les fontaines du Rond-Point, je voudrais rappeler quelques v�rit�s et quelques �vidences.

D'abord, je suis un peu juge et partie puisque je fais partie des cinq �lus de cette Assembl�e qui sont membres du Fonds pour Paris, un fonds tout � fait important et qui a �t� mis en place pour r�concilier le m�c�nat et les participations publiques, puisqu'en effet, il est important aujourd'hui que l'on puisse se mobiliser sur la question culturelle, et notamment sur la question patrimoniale.

Alors, je voudrais exprimer quelques remarques, tout d'abord, sur le travail artistique des fr�res BOUROULLEC, les grands designers fran�ais internationaux qui ont �t� � l'origine de la conception de cette ?uvre d'art.

En premier lieu, je souhaite vraiment les remercier pour le travail accompli. Leur ?uvre est d'une grande finesse et fait �cho � l'art cin�tique, o� le mouvement et l'environnement ambiants sont d'une importance capitale.

Les nouvelles fontaines font in�vitablement penser � l'?uvre de Calder. Je pense � l'?uvre horizontale plac�e devant le centre Pompidou qui joue, et cela a �t� dit et redit, sur des questions � la fois de mouvement et d'optique.

Bref, pour ceux qui ont eu la chance et l'opportunit� d'aller les voir, ces cr�ations des deux designers sont faites tout en verticalit� et en lumi�re avec 3.060 pi�ces de cristal, et la nuit, c'est encore plus beau.

Elles sont, me semble-t-il, traversantes et sobres, et on a �vit� l'�cueil qu'elles deviennent trop opaques ou trop lourdes.

Elles s'inscrivent d�licatement dans le paysage et lui donnent en m�me temps une dynamique au m�me titre que le lustre Gabriel que les fr�res BOUROULLEC ont d�j� r�alis� au ch�teau de Versailles qui est aussi, rappelons-le, un filament de lumi�re et de cristal d'une grande finesse.

Ainsi, m�ler art contemporain dans un lieu de patrimoine permet � chacun, � chaque art, de se r�v�ler. Bien �videmment, on consid�re que le projet n'a pas �t� plaqu�, mais il a �t� construit et presque th�oris�. Il a pris en consid�ration les lieux, l'espace qu?est le Rond-Point des Champs-Elys�es, et Dieu sait que ce rond-point est embl�matique.

Je voudrais revenir � la question financi�re, puisqu?elle a �t� �voqu�e.

D'abord, c'est un projet important qui a co�t� 6,3 millions d'euros, tout le monde le sait. Mais ce sont exclusivement des m�c�nes priv�s qui ont une relation g�ographique, je pense au Qatar puisque leur ambassade est situ�e au fond de l'avenue, ou sentimentale, et je pense � Dassault, et qui ne co�teront rien � la puissance publique.

Je souhaite aussi rappeler que les fontaines ont �t� priv�es de fonctionnement pendant plus de vingt ans, M. AZI�RE l'a rappel�, et la derni�re, cela a �t� apr�s le passage des supporters de football qui sont venus f�ter la victoire dans ces lieux.

Bien que l'on puisse se r�jouir du projet, je pense qu'il y a des questions qui restent en effet, celle de la question de la participation citoyenne sur finalement la r�novation du patrimoine parisien qui nous environne.

D'ailleurs, � ce propos, j'ai moi-m�me pos� des questions sur le "C?ur", vous savez le fameux "C?ur de Paris" qui bat � la porte de Clignancourt de Joana VASCONCELOS, et sur la participation et l'appropriation par les riverains.

Je crois qu'il est important que Paris reste une terre d'accueil pour l'art contemporain, mais qu'en m�me temps, elle continue � respecter l'histoire patrimoniale de la ville, � la fois son architecture, ses �glises mais aussi ses mus�es municipaux qui jouent un r�le tr�s important pour lesquels un travail de r�novation est en train de s'effectuer.

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident. - Merci.

La parole est � Mme Rapha�lle PRIMET, pour le groupe Communiste - Front de Gauche.

Mme Rapha�lle PRIMET. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, le politique d�nu� d?approche culturelle ou d?imaginaire est condamn� � l'ordre conjoncturel. Les fontaines des Champs-Elys�es ont engendr� beaucoup de discussions, et notamment sur des crit�res d'esth�tique.

Beaucoup de personnes se sont offusqu�es en disant�: "Mais je trouve que cela n'apporte rien ou que c'est trop moderne par rapport aux Champs-Elys�es et tous les immeubles qu'il y a derri�re". Bref, chacun y va de son appr�ciation.

Pour le coup, nous appr�cions le travail des deux artistes ayant eu des id�es novatrices sur de nombreux aspects. Mais nous ne voulons pas rentrer dans ce d�bat sur les crit�res de beaut�, l'esth�tique n'est li�e qu'� un jugement, et le jugement n'est pas objectif mais subjectif.

Le d�bat sur la beaut� ou non de ces fontaines cache le vrai d�bat�: le co�t de pr�s de 6,4�millions d'euros de cette ?uvre financ�e par le m�c�nat. Je pr�f�re donc m'int�resser au financement de cette ?uvre de la part d'un souverain du Qatar.

Revenons donc sur la composition et l'origine de ce Fonds pour Paris, fonds ayant financ� ce projet. Nous avons plusieurs interrogations sur ce sujet.

Nous nous demandons, par exemple, pourquoi en trois ans la facture a grimp� de 2�millions d'euros.

En effet, lorsque le projet avait �t� annonc� en mai 2016, il �tait fait �tat, comme l'avait not� alors "Le Parisien", d'un montant de 4,2 millions d'euros qui devait, toujours selon le m�me article, �tre financ� � hauteur de 3,9 millions par le Fonds et de 200.000 euros par Eau de Paris, le reste �tant � la charge de la Ville.

Le Conseil d'administration du Fonds pour Paris est compos� de quinze membres, pr�sid� par R�mi GASTON-DREYFUS, P.D.G. de la Fonci�re d'investissement G.D.G., sp�cialis�e dans la r�novation et la restructuration d?actifs immobiliers, membre du Conseil d?administration de Christie?s Paris.

Aux c�t�s des quatre repr�sentants de la Ville de Paris, si�gent Jean-Jacques AILLAGON, ancien ministre de la Culture, conseiller de Fran�ois PINAULT dans ses activit�s artistiques et culturelles, Nathalie BELLON-SZABO, directrice g�n�rale de Sodexo Sports et Loisirs Monde, groupe qui regroupe Le Lido, Len�tre, les Bateaux Parisiens, Yachts de Paris, Laurent DASSAULT, directeur g�n�ral d�l�gu� du groupe industriel Marcel Dassault.

Comme on le voit, une jolie brochette de personnalit�s hautement qualifi�es, choisies avec grand soin et pour qui la lev�e de fonds doit s?apparenter � un jeu d'enfant. En 2017, surprise, un nouveau m�c�ne priv� fait son apparition dans le petit lot des donateurs au Fonds pour Paris. Pour la modique somme de 4 millions d'euros, voici arriv�, sans tambours ni trompettes, le Fonds souverain du Qatar, fonds d'investissement de l?Emirat du Qatar, pr�sid� par Ahmad AL-SAYED.

Des fontaines issues du m�c�nat sur les Champs-Elys�es, ce n'est pas une nouveaut�, des pr�c�dentes furent install�es dans le m�me lieu et avaient �t� financ�es par Marcel DASSAULT. M.�CHIRAC a m�me renomm� le Rond-Point Champs-Elys�es - Marcel Dassault, propri�taire de l'h�tel Le Hon, qui borde la place et o� il avait install� ses bureaux et le journal "Jours de France".

Nous appr�cions la beaut� de l'?uvre et le travail des deux artistes permettant avec gr�ce de participer au rayonnement de Paris. Mais il restera une tache sur ce projet, celle de l'origine des fonds qui ont permis sa r�alisation. Nous nous abstiendrons donc sur ce projet de d�lib�ration.

Je vous remercie.

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident. - Merci. La parole est � Danielle SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - Est-ce que nos politiques publiques, est-ce que nos politiques en mati�re d'art, en mati�re de culture, est-ce que nos politiques en faveur de l'embellissement de Paris doivent d�pendre de financements �trangers�?

Voil� la vraie question qui nous est pos�e en conscience � toutes et � tous ici. Et ce n'est pas n'importe quel financement �tranger, le Qatar�!

Le Qatar, les �mirats du Golfe, de quoi les accuse-t-on�? A un moment donn�, d'avoir des liens, parmi leur grande richesse, avec de riches donateurs qui ont contribu� � financer Daesh. Ce n'est pas rien, quand m�me�!

Est-ce qu'on trouve finalement une bonne opportunit�? O� est la limite que l'on pose au fait de pouvoir r�cup�rer de l'argent pour financer des politiques publiques�? Vous vous rendez compte o� a �t� mis le curseur�! Il a �t� mis loin, quand m�me�!

Je me souviens que, lorsqu'il y a eu la convention pour "Paris-Plages" avec Lafarge, quinze jours apr�s les r�v�lations du "Monde", nombreux regardaient leurs chaussures et se sont dit, comme le projet de d�lib�ration est d�j� dans les tuyaux, on est oblig� de le voter.

Et en m�me temps, nombreux �taient celles et ceux qui sont venus me voir � la buvette pour me dire "tu as eu raison de ne pas voter cela". Parce qu?� un moment donn�, notre �thique ne peut pas tout accepter dans la logique folle du lib�ralisme et l'injonction � la r�duction des d�penses publiques � trouver des fa�ons, qui des m�c�nes, qui des dons, qui je ne sais quoi, pour redorer l?image de marque de grosses entreprises qui sont sans foi ni loi, et l� d'Etats qui sont sans foi ni loi. Il y a des limites�!

Donc, non, ce n'est pas possible, ce n'est pas possible de se dire que, quelle que soit l'?uvre r�alis�e, et le d�bat n'est pas, vous l'aurez compris, sur l'esth�tique de l'?uvre, qu'elle d�pende du Qatar, de Dassault, de Pinault, et je ne mets pas ces trois partenaires sur le m�me niveau, mais d�j�, c'�tait probl�matique que cela d�pende de M. Dassault. C'�tait quand m�me probl�matique de savoir que l'on embellissait nos rues en fonction de quelqu?un qui a fait sa fortune sur l?armement militaire, excusez-moi du peu.

Pinault, oui, cela posait probl�me quand m�me de savoir qu?on finance l?embellissement de nos rues en d�pendant de quelqu'un qui s'est quand m�me fait conna�tre en ayant aucun scrupule pour supprimer des emplois, histoire d'augmenter ses richesses, aucun scrupule sur l'ensemble des op�rations possibles d'optimisation fiscale, comme on dit pudiquement pour ne pas aller au-del� sur la d�nonciation de celles et ceux qui vont mettre leur argent dans des paradis fiscaux et qui sont responsables finalement de la d�cadence dans nos h�pitaux, parce que la situation, c'est celle-l�.

Mais l� carr�ment, on fait d�pendre ces fontaines de 4 millions d'euros du Qatar.

Eh bien, non, je ne voterai pas ce projet de d�lib�ration, et je vous demande � toutes et tous en conscience de ne pas voter ce projet de d�lib�ration.

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident. - Merci.

La parole est � J�r�me GLEIZES, pour le groupe Ecologiste de Paris.

M. J�r�me GLEIZES. - Merci, Monsieur le Maire.

Comme Fadila M�HAL, je fais partie du Conseil d'administration du Fonds pour Paris.

A ce titre, je vais dire plusieurs choses. Tout d'abord, quand le Qatar a �t� propos� comme financeur, fid�le � la position des Ecologistes, j'ai rappel� que ce n'�tait pas forc�ment une bonne chose que l'on prenne l'argent du Qatar.

On m'a r�torqu� que le Qatar finance d�j� le P.S.G. et, dans cette Assembl�e, je n'entends pas M. AZI�RE critiquer le P.S.G. par rapport au financement du Qatar. Chacun a ses contradictions et les oriente vers le sujet qui lui para�t le plus pertinent.

Sur ce, j'ai perdu ce vote par rapport au Fonds du Qatar et donc, on a eu le Fonds du Qatar pour financer.

Par rapport � ce qu'il vient de dire, il faut quand m�me faire un peu de g�opolitique de la r�gion, on n'a pas d'Arabie Saoudite. Sur les Emirats Unis du Qatar, je ne vais pas faire un cours de g�opolitique, mais ces trois pays ont des strat�gies totalement diff�rentes, notamment dans la finance, et les djihadistes ne sont pas les m�mes, mais le lieu n'est pas pour parler de cela.

Je veux parler de ce qu'il y a dans cette convention et la partie immerg�e de l'iceberg dont on ne parle pas.

Premi�re chose, � qui ont b�n�fici� ces 6 millions d'euros�?

Ces 6 millions d'euros ont b�n�fici� essentiellement � des entreprises fran�aises, notamment un bureau d'�tudes pas tr�s connu, je vais le citer, l?Atelier "Lemunier & Meyer", qui a �t� un des acteurs tr�s importants de la r�alisation technique de ce projet, parce qu'au-del� de l'aspect artistique, il y a tout l'aspect technique du projet.

Dans l'aspect technique du projet, cela co�te cher parce qu'il y a du bronze, des alliages. Il a fallu d�poser des brevets pour avancer la technologie qui a permis de faire ces fontaines. Cela, on n'en parle pas.

Je vais aussi parler d?un acteur peu cit�, Eau de Paris, un m�c�nat de comp�tence par "Eau de Paris". A l'int�rieur du Fonds, � un moment, ils pensaient � Veolia, et j?ai dit que je ne pensais pas que Veolia soit une bonne chose pour Paris. On a une entreprise publique, "Eau de Paris", qui a tout � fait la comp�tence pour faire ce travail, et "Eau de Paris" a �t� choisi pour faire ce travail, � hauteur de 200.000 euros me semble-t-il, sur l?aspect technique. C?est toute la partie souterraine, la partie alimentation en eau, toute la partie du moteur qui permet de faire fonctionner les fontaines. Tout cela, vous croyez que cela se fait comme cela�: non. Cela n�cessite des technologies, des d�p�ts de droits d'auteur techniques qui sont aussi tr�s importants. Et cela, on l'oublie. C?est cela qui sert � financer tout cela. Personne ne s'est enrichi sur ce projet. Les fr�res BOURELLEC ont �t� � peine indemnis�s pour ce travail qu'ils ont fait.

En plus, j'en viens sur ce projet de d�lib�ration, il y a une cession gratuite de droits d'auteur, c'est ce que l'on vote ici. C'est trop tard pour stopper le projet, il fallait le stopper bien en amont. Aujourd'hui, c'est construit, et l�, tout ce que l?on demande ici, c?est que, gratuitement, nous allons avoir les droits d'auteur sans payer. Et cela est tr�s important pour la Ville de Paris. La Ville de Paris va pouvoir b�n�ficier de quelque chose qui a �t� financ� par le Qatar, mais � titre gratuit.

Autre �l�ment tr�s important aussi qui n'est pas donn� dans ce projet de d�lib�ration et dans la partie, notamment ce qu'a dit M. ADOLPH et qui a �t� repris par Rapha�lle PRIMET dans son intervention, c?est qu?il y a une garantie technique de cinquante ans sur ces fontaines. C?est-�-dire que ceux qui ont particip� � la construction de ces fontaines s'engagent sur une dur�e de cinquante ans � ce qu?elles fonctionnent. Jamais nous n?avons donn� une telle garantie technique sur des projets aussi risqu�s.

C'est s�r que tout n'est pas blanc sur ce projet, mais il y a quand m�me des aspects tr�s positifs qui n'ont pas �t� mis en avant, et c'est dommage. C?est pourquoi je suis intervenu pour mettre en avant ces aspects totalement oubli�s sur le fait que, parfois, on doit faire des compromis. A priori, il n'y a aucune contrepartie vis-�-vis du Qatar, il n'y a aucune contrepartie vis-�-vis de Marcel Dassault. Pourquoi Dassault a financ� ce rond-point�? Parce que ce rond-point s'appelle aussi Marcel Dassault et ils ont dit "on va embellir l'arri�re-grand-p�re, fondateur des avions du marchand d?armes Dassault". C'�tait normal qu'ils participent un peu � quelque chose qui porte leur nom.

Voil� ce qu?il s'est r�ellement pass�. Cela fait partie des contreparties qu'il faut faire � un moment. Est-ce de la compromission�? Je ne pense pas.

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident. - Merci. La parole est � Catherine LECUYER pour le groupe les R�publicains et Ind�pendants.

Mme Catherine LECUYER.- Merci, Monsieur le Maire et merci pour toutes ces interventions qui finalement sont assez compl�mentaires et tr�s int�ressantes.

Je voulais revenir sur l'historique de ces fontaines du Rond-Point des Champs-Elys�es, r�alis�es par Alphand, dans le cadre d?un projet global d?am�nagement des Champs-Elys�es. L'�l�ment d�coratif de ces fontaines est alors une gerbe de roseaux en fonte au centre de laquelle jaillissent les jets d'eau. De 1932 � 1958, le d�cor central est remplac� par un d�cor en verre r�alis� par Lalique. Ce d�cor est tr�s vite endommag� et d�mont� en 1958. C'est Max Ingrand qui r�alise le d�cor verrier en place jusqu'en 1998. D�t�rior�es alors par les supporters de la Coupe du Monde, les corolles d?Ingrand sont d�mont�es et les fontaines mises hors d'eau, �tant donn� la v�tust� des installations. Des talus plant�s de fleurs sont alors cr��s � l'arri�re pour pallier l'absence d'eau.

Vingt ans donc que ces fontaines attendaient de reprendre vie, et l?initiative du Fonds pour Paris de financer leur restauration pour 6 millions d?euros ne pouvait que susciter l'enthousiasme.

Quelques questions se posent n�anmoins sur le choix du projet retenu, au-del� de l'esth�tisme des fontaines qui a suscit� de nombreuses r�actions. Il faut dire que celui-ci est bien loin des fontaines d'origine, car la restauration, initialement �voqu�e, s'est transform�e en une cr�ation tr�s contemporaine.

La premi�re question est le processus de s�lection du projet. En effet, lors de la r�union de pr�sentation de celui-ci par les fr�res BOUROULLEC devant la Commission des sites, l'architecte des B�timents de France, Mme COMBIN, expliquait, je la cite�: "qu'elle n'a pas �t� associ�e, pas plus que l'Inspecteur des sites, au choix du projet parmi les cinq candidats, qu'elle l?a d�couvert � l'automne 2017, lors d'une r�union � l'H�tel de Ville".

Les �lus de l'arrondissement concern�s n'ont pas particip� non plus � la s�lection, pas plus que, je me trompe peut-�tre mais j'ai interrog� quelques �lus membres du Conseil d'administration, qui �taient incapables de me r�pondre, pas plus que ces �lus ou m�me les habitants.

Qui a donc d�cid� de ce projet�? Quels sont les quatre autres projets envisag�s�? Quels �taient les crit�res de s�lection�? Quelles garanties avons-nous�? L�, vous m'avez plus ou moins r�pondu quant � la durabilit� des fontaines.

De plus, il est dommage qu?il n?y ait pas eu de r�flexion sur les �clairages du Rond-Point des Champs-Elys�es, qui m�riteraient d'�tre revisit�s. Et quid des parterres de fleurs qui ont laiss� la place � des pelouses nues�?

Toutes ces questions et r�flexions restent sans r�ponse. Or les fontaines du Rond-Point s?inscrivent dans l?ensemble coh�rent et harmonieux des Champs, qui demande � �tre respect� sous peine de casser cet esth�tisme que les touristes du monde entier viennent admirer.

Le financement de la restauration du patrimoine parisien par des fonds priv�s est une excellente nouvelle, car nous savons tous combien la Ville et l'Etat n'ont plus les moyens de l'assurer seuls. Mais les financements priv�s permettent-ils tout�?

On arrive quasiment � une question philosophique. Ce bien commun que constitue notre patrimoine et l'importance de sa transmission doivent rester notre unique souci. Il est donc essentiel que nous ayons des garde-fous. Quels �taient-ils dans le cadre de la restauration de ces fontaines�?

Tous ces questionnements, Madame la Maire, sont essentiels car si notre politique culturelle tend de plus en plus � �tre soutenue par le priv�, elle doit absolument continuer � �maner des pouvoirs publics.

En guise de conclusion, je citerai celle de l'�tude sur les rapports publics-priv�s produit par l?Observatoire des politiques culturelles�: "Combiner les avantages et syst�mes publics et priv�s dans la culture rel�ve du pragmatisme. Consid�rer les �volutions de leur place dans ce champ appelle une attention et vigilance permanentes. L'histoire contemporaine du secteur culturel montre qu?une politique r�gul�e, c?est-�-dire soucieuse d'�quilibre, pr�serve sa diversit�, contribue � l'emploi, favorise le bien commun".

Je vous remercie.

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident. - Merci.

Pour vous r�pondre, la parole est � M. Christophe GIRARD.

M. Christophe GIRARD, adjoint. - Merci, mes chers coll�gues, pour cette diversit� des engagements et des opinions. Je voudrais juste vous rappeler ce que fut la pol�mique autour de la Pyramide de Pei et il fallut que Claude Pompidou, la veuve du Pr�sident Pompidou dont c'est l'anniversaire de la mort aujourd'hui, il y a 45�ans, dut prendre la t�te d'un certain nombre de personnalit�s et de citoyens pour d�fendre l'audacieux projet de Pei, voulu par Fran�ois Mitterrand qui, aujourd'hui, fait l'unanimit�. Mais cela, c'est le temps qui fait son ?uvre.

Sans parler de la Tour Eiffel car, � l'�poque, ce furent les m�mes conservatismes, les m�mes remarques, les m�mes peurs et les m�mes superstitions qui pr�valurent. Mais le temps et la sagesse font leur ?uvre.

Je serais tent� de r�pondre d'abord � un couple inattendu pour moi dans cette Assembl�e, Danielle SIMONNET et Eric AZI�RE, sur le Qatar, pour leur dire que, comme nous ne sommes que le Conseil de Paris, je sugg�re qu'ils s'adressent au Premier Ministre, M. Edouard PHILIPPE, au Pr�sident de la R�publique et � M. LE DRIAN, le Ministre des Affaires �trang�res, pour leur poser la question des relations diplomatiques de la France avec le Qatar qui est un �tat souverain. D'ailleurs, j'�tais dans la d�l�gation du Premier Ministre, il y a quelques jours, pour l'inauguration du nouveau mus�e, la Rose des Sables, de Jean NOUVEL, grand architecte fran�ais au Qatar.

Mais en effet, c'est votre droit, et les questions que vous posez sont des questions tout � fait l�gitimes.

A Catherine LECUYER, je voudrais dire que les �clairages des Champs-Elys�es font l'objet d'�tudes ainsi que le r�am�nagement des espaces verts, sous la houlette � la fois de P�n�lope KOMIT�S et de Karen TA�EB pour la partie patrimoniale. Donc ce travail est tout � fait engag�. Vous avez raison de le souligner, mais il n?a pas �t� abandonn�.

Et peut-�tre, ayant �t� tr�s sensible aux propos � la fois de mes coll�gues Fadila M�HAL et J�r�me GLEIZES, qu'il �tait bien de rappeler que ce sont des artisans rares, fragiles. Il n'y a pas une journ�e, une semaine o� nous n'apprenons la disparition de tel papetier dans la Sarthe, de tel artisan dans le Lot-et-Garonne, ou de tel fabricant d?�maux dans le Maine-et-Loire, donc toute entreprise qui peut �tre soutenue par un projet d'audace comme celui des fontaines des fr�res BOUROULLEC.

Il faut aussi souligner la qualit� des projets et �galement dire que les techniciennes, les techniciens, les ing�nieurs d'Eau de Paris ont fait un travail absolument remarquable. Je vous invite, dans l'ordre et la discipline, � demander � visiter les sous-sols des machineries sur le Rond-Point Marcel Dassault aux Champs-Elys�es, pour que vous constatiez par vous-m�mes la haute technologie qu'Eau de Paris utilise dans la mise en place pour faire fonctionner ces fontaines. Si vous le souhaitez, il est tout � fait possible, pour mieux comprendre le fonctionnement du Fonds pour Paris, qui est un fonds souverain, de pouvoir auditionner Mme SCHNEIDER, qui en est la directrice, et qu'elle puisse pr�senter devant nos commissions les projets qu'actuellement, il est pr�vu de soutenir. Je vous remercie.

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident. - Je vous remercie.

Nous avons eu des r�f�rences au Pr�sident Pompidou et au Pr�sident GISCARD. Je vous invite avec ordre et discipline, selon les mots de Christophe GIRARD, � passer au vote sur le projet DAJ 4 - DAC.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAJ 4 - DAC.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DAJ 4 - DAC).

Merci.

V?u d�pos� par le groupe Socialiste et Apparent�s relatif � une d�nomination en hommage � Patrice Ch�reau.

Avril 2019
Débat
Conseil municipal
retour Retour