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Parisiens Progressistes, Constructifs et Indépendants à Mme la Maire de Paris relative au nouveau mobilier urbain et intégration dans le paysage parisien.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Chers coll�gues, Monsieur le Pr�fet, merci de revenir pour la s�ance de questions d?actualit�, je vous propose de d�buter avec la premi�re question d'actualit� pos�e par le groupe PPCI.

La parole est � Mme HAREL.

Mme Marie-Laure HAREL. - Merci, Madame la Maire.

Madame HIDALGO, entre nous, et puisque personne ne nous �coute ici, les fontaines des fr�res BOUROULLEC, install�es depuis une dizaine de jours au rond-point des Champs-Elys�es, elles sont quand m�me d'un go�t discutable, non�?

Du moins, on aurait pu �tre mis au courant avant de le d�couvrir dans la presse au d�but du mois de mars, au moment m�me o� elles �taient install�es sur l'avenue la plus touristique du monde.

De la m�me mani�re, vous avez install�, ni vu ni connu pendant l'�t�, des tables et des bancs tr�s imposants place du Panth�on, sans aucune coh�rence avec l'architecture et le style de la place.

Pareil, place de la Madeleine, et vous allez continuer toujours sans l'avis de personne, toujours sur les grandes places parisiennes.

Vous avez supprim� nos kiosques � journaux haussmanniens pour les remplacer par des installations, certes, tr�s pratiques pour les kiosquiers, mais d�pourvues de tout charme.

Ce sont maintenant les colonnes Morris qui sont en train d'y passer.

Vous venez de cr�er des "v�los-box" dans le Marais, qui font l'unanimit� absolue contre elles, des sortes de tr�s gros Lego diss�min�s au beau milieu d'un quartier historique.

Vous avez plant� des pissoti�res en plastique un peu partout. Vous venez de d�penser 650.000 euros pour installer un gros c?ur rouge qui clignote porte de Clignancourt, apr�s le plug anal de la place Vend�me et le bouquet de tulipes de Jeff KOONS que nous avons �vit� de justesse au Palais de Tokyo.

Je pourrais continuer la liste encore longtemps de notre r�cent mobilier urbain parisien, en parlant de nos poubelles que Jack LANG compare dans son dernier livre � des pr�servatifs g�ants, des colonnes � verre, de tr�s tristes bacs � v�tements.

Il n'est pas question ici d'opposer le moderne et l'ancien, ni d'avoir un d�bat sur ce qui est beau ou moche, cela rel�ve de la conception de chacun. Le sujet, c'est que nous sommes tous tr�s attach�s � l'image de notre ville, qui est r�put�e �tre la plus belle du monde, et ce n'est pas respectueux de nous imposer dans le paysage urbain, qui appartient � tous, vos choix tr�s personnels.

Les fontaines des fr�res BOUROULLEC, comme le reste, vous les avez pos�es l� sans consulter ni les �lus, ni les Parisiens, ni les experts, qu?il s?agisse de la Commission du mobilier urbain ou des architectes des B�timents de France. Cette m�thode de d�cision tout � fait solitaire, c'est d'ailleurs ce que vous avait vivement reproch� votre premier adjoint, Bruno JULLIARD, quand il s'en est all� il y a quelques mois.

Quand cesserez-vous d'ab�mer Paris en nous obligeant � subir du mobilier urbain qui pla�t surtout � vous-m�me�?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Bien?

Jean-Louis MISSIKA�?

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint. - Ecoutez, on dit souvent que tout ce qui est exag�r� est insignifiant, il y avait une phrase de Malraux, je crois, qui disait�: "La politique est manich�enne, mais il ne faut pas en rajouter". Et je trouve que vous en rajoutez pas mal.

Je voudrais juste corriger un certain nombre d'�l�ments dans votre intervention, qui sont manifestement faux. Par exemple, quand vous dites que l'architecte des B�timents de France n'a pas donn� son point de vue sur les fontaines des fr�res BOUROULLEC, je vous signale que les fontaines sont pass�es en Commission des sites, qui est certainement l'instance la plus importante en mati�re de jugement esth�tique et surtout d'insertion dans le paysage urbain du point de vue patrimonial, d'une ?uvre monumentale, et c'est � l'unanimit�, je crois, que la Commission des sites a approuv� le projet des fr�res BOUROULLEC.

Non seulement vous �tes d'une violence qui me para�t excessive, mais en plus, votre information a l'air d'�tre l�g�rement inexacte.

Alors, il en va de m�me pour le mobilier urbain qui est d�ploy� dans Paris. Je vais vous donner quelques exemples. J'ai d�j� eu l'occasion, en septembre 2016, de r�pondre � une pr�c�dente question d'actualit� de Val�rie NAHMIAS, sur l'identit� urbaine de Paris en mati�re de mobilier, qui �mergeait en r�action aux nouveaux kiosques de presse.

Je vous signale que ces kiosques de presse ont �t� dessin�s par une des "designeuses" les plus r�put�es internationalement � Paris, mais surtout qu'ils ont fait l'objet de plusieurs proc�dures de concertation, � la fois avec des �lus, je vais y revenir, et l'architecte des B�timents de France. J'ai moi-m�me pr�sent� � plusieurs reprises, � l'architecte des B�timents de France, ces projets de kiosque. La m�me ann�e, en 2016, j'avais r�pondu � Mme Claire de CLERMONT-TONNERRE au sujet de la mise en place d?une instance portant sur le mobilier urbain, pour travailler de mani�re collective sur leur "design" et leur insertion dans le paysage. L'ensemble des groupes politiques a �t� associ� � cette instance. Visiblement, le v�tre n'a pas d� y participer. J?ai organis� plusieurs rencontres, deux r�unions se sont d�roul�es en 2017 afin de mettre en place cette instance et avoir une vision compl�te des mobiliers existants sur le territoire parisien. C'est d'ailleurs � cette occasion que nous avons fait un recensement, le plus complet possible, de l'ensemble des mobiliers urbains existants sur le territoire parisien, que ce soit sous forme de march� de fourniture, ou de concession.

Cette instance s'est r�unie trois fois en 2018 pour �changer sur des sujets d?actualit�, notamment les march�s TriLib, c'est-�-dire les poubelles de tri, et sur les colonnes et les m�ts.

Pour finir, nous avons d�marr� l'ann�e 2019 une r�union de cette instance � propos du march� mobilier urbain d'information, dont nous avons d�battu hier apr�s-midi.

Donc, ce que vous dites est manifestement faux, tout simplement, il y a une instance r�unissant l'ensemble des groupes politiques. Cette instance se r�unit r�guli�rement d�s qu'il y a un sujet d'actualit� concernant le mobilier urbain.

De la m�me fa�on, vous avez �voqu� les places, je pense � la place de la Madeleine ou la place du Panth�on, l� aussi il y a eu �norm�ment de processus de concertation, il y a eu des collectifs.

Vous dites que les jugements esth�tiques ne sont pas discutables, en m�me temps votre intervention en fourmille, aucun projet urbain un tout petit peu contemporain ne trouve gr�ce � vos yeux, m�me les tulipes de Jeff KOONS. On peut penser ce que l'on veut de Jeff KOONS, c'est un artiste de r�putation mondiale, et nous sommes tr�s fiers � Paris d'accueillir cette ?uvre qui fait r�f�rence aux attentats de 2015.

Je pense que vous devriez participer davantage � notre groupe de travail, peut-�tre que ce serait la meilleure solution. Nous avons, par exemple, lanc� des exp�rimentations avec le pavillon de l'Arsenal, nous avons lanc� "Faire design", afin d?exp�rimenter des mobiliers qui int�grent diff�rents enjeux et probl�matiques, notamment en mati�re de s�curit� dans l'espace public pour le mobilier antivoitures-b�liers, mais �galement le rafra�chissement de la ville, l'accessibilit� et la multifonctionnalit�.

A l'occasion du r�am�nagement des sept places notamment, nous testons des bancs � base de mat�riaux de r�emploi, du mobilier sur-mesure place de la Nation, du mobilier antib�lier.

Nous avons �galement fait travailler l'�cole de "design" de l?E.N.S.C.I. pour le march� TriLib, afin de pousser les op�rateurs � travailler le volet "design" de mani�re plus forte.

Je tiens � souligner l'int�r�t, pour conclure, de la d�marche du groupe de travail entre �lus de la majorit� comme de l?opposition, avec la participation des services de la Ville et des �changes avec les diff�rents intervenants ext�rieurs, concepteurs, fabricants, architectes des B�timents de France, cela permet d'am�liorer l'insertion du mobilier dans le paysage, d'ouvrir nos d�bats sur la place du mobilier dans la ville.

Puisque vous avez l'air de vous int�resser au sujet, je vous recommande de vous joindre � nous le 29 mai prochain � 14 heures 30, en pr�sence de Paul SIMONDON, car nous aurons plusieurs actualit�s � pr�senter dans le domaine de la propret� telles que le travail de "design" men� sur TriLib. Nous en profiterons pour faire un point d'avancement sur "Faire design" et les exp�riences en cours. Nous avons r�guli�rement des �changes durant le Conseil de Paris au sujet du mobilier urbain. Je regrette toutefois que lorsque je vous propose de nous r�unir, nous ne soyons pas tr�s nombreux. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, cher Jean-Louis MISSIKA.

Madame HAREL, vous avez la parole, pour deux minutes.

Mme Marie-Laure HAREL. - Monsieur MISSIKA, je regrette que quand on n'est pas d'accord avec vous, vous nous taxiez toujours d?�tre violents. Ce n?est pas parce que je n?ai pas la m�me position que vous, que je vous agresse. C'est d'ailleurs tout l'int�r�t de d�battre dans un h�micycle, c'est l'int�r�t des convictions et des diff�rents groupes politiques, c'est de ne pas tous penser pareil et de ne pas tous souhaiter la m�me chose pour notre ville.

Je ne suis donc pas violente quand je vous dis que je d�plore le fait que la Maire de Paris ne consulte pas suffisamment les experts, les �lus et les Parisiens quand elle proc�de � des am�nagements en mati�re de mobilier urbain.

Vous avez �voqu� un certain nombre de concertations et de consultations qui auraient eu lieu. Je pense visiblement que nous sommes un certain nombre de groupes politiques � ne pas en avoir eu connaissance ici. Madame BERTHOUT a elle-m�me d�plor�, place du Panth�on, arrondissement dont elle est maire, l'absence de consultation des architectes des B�timents de France, lorsque le mobilier urbain y a �t� install�. Le groupe UDI-MODEM a d�pos� un v?u, B�atrice LECOUTURIER a d�pos� un v?u � l?occasion de cette s�ance pour d�plorer le fait qu'aucune consultation n'avait eu lieu par rapport aux fontaines BOUROULLEC.

Si vous consultez et concertez faites-le savoir, parce que nous sommes nombreux ici � ne pas �tre au courant.

Pour terminer, quand vous �voquez le fait de faire appel � des "designers" tr�s r�put�s, cela n'est pas un gage de r�ussite. Je ne sais pas � quoi on mesure la r�putation et le talent de certains "designers", et en ce qui concerne les "v�los-box" qui sont install�s aujourd'hui, je vous mets au d�fi de trouver une seule personne qui les trouve harmonieuses et coh�rentes avec l'architecture et le patrimoine du Marais. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci.

II - Question d'actualit� pos�e par le groupe

Avril 2019
Débat
Conseil municipal
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