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2019 DAE 176 - Fonds de soutien aux acteurs économiques suite aux manifestations des "Gilets jaunes" et à l’explosion de la rue de Trévise (9e).


M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Nous en arrivons au projet de d�lib�ration DAE 176 relatif au Fonds de soutien aux acteurs �conomiques suite aux manifestations des "Gilets jaunes" et � l?explosion de la rue de Tr�vise (9e), sur lequel l'Ex�cutif a d�pos� l'amendement n��43.

Je donne la parole � Jo�lle MOREL.

Mme Jo�lle MOREL. - Merci, Monsieur le Maire.

Je voudrais d'abord rendre hommage aux 4 personnes d�c�d�es lors de l'incendie de la rue de Tr�vise, dont 2 pompiers. Nous n'oublions pas ce drame humain.

Ce projet de d�lib�ration porte sur une aide aux commer�ants ayant subi des pertes non assur�es lors de cet accident. Elle porte �galement sur les dommages li�s aux manifestations de "Gilets jaunes".

Notre groupe votera ce projet de d�lib�ration. Toutefois, je le disais d�j� en janvier dernier lors de la d�lib�ration sur l'exon�ration de certains droits de voirie, cette d�cision est salu�e dans notre h�micycle car elle apporte une r�ponse imm�diate. Mais je me permets de dire que le malaise des commer�ants et des artisans est tr�s profond. J'ai l'occasion de les entendre r�guli�rement puisque je les c�toie fr�quemment en tant que pr�sidente de la SEMAEST.

Au-del� de cette initiative ponctuelle, pour nous, la politique, ce n'est pas que de l'�motion, ce n'est pas de la confusion et ce n'est pas non plus que du court terme.

La politique, ce n'est pas que de l'�motion. Les images multidiffus�es de vitrines bris�es, de flammes et de d�bris jonchant la chauss�e sont des images fortes. Notre monde hyperm�diatis� l'exige�; les services de communication de la Mairie de Paris se plient � cette obligation. Le geste est visible. Il est montr� avec emphase, mais les moyens mobilis�s sont faibles�: on parle de 500.000 euros.

La politique ne doit pas ajouter � la confusion. Dans le m�me projet de d�lib�ration, nous voterons pour r�pondre aux cons�quences d'un accident rue de Tr�vise et aux cons�quences des manifestations des "Gilets jaunes". L'expression d'une col�re sociale, m�me sous forme de violences qui ne peuvent pas �tre approuv�es, ce n'est pas comme un accident impr�visible. C'est au contraire tr�s pr�visible quand la politique du gouvernement, c'est toujours plus pour les hyper-riches, toujours moins pour tous les autres. La politique, ce n'est pas que du court terme. L'aide au commerce ind�pendant, au-del� des �motions ponctuelles, doit �tre une politique dans la dur�e. Elle doit mobiliser des moyens importants, notamment du fait de la concurrence d�loyale des plateformes du type Amazon, concurrence d�loyale de ces grands groupes, qui par des montages financiers �chappent � l'imp�t. Une juste imposition des b�n�fices colossaux de ces plateformes r�tablirait les conditions justes de concurrence entre g�ants de l?e-commerce et le commerce ind�pendant. Ce serait une aide durable et cons�quente pour nos commer�ants. Si le grand d�bat lanc� comme r�ponse � la crise des "Gilets jaunes" aboutit � cela, alors la vie de nos quartiers et de leur animation commerciale en sera am�lior�e de fa�on cons�quente et durable. Nous le souhaitons fortement. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Jo�lle MOREL. Merci de n'�tre intervenue que trois minutes, ce qui va nous permettre de tenir le temps ensemble. Je donne maintenant la parole � Jean-Baptiste de FROMENT.

M. Jean-Baptiste de FROMENT. - Quelques mots pour dire que bien s�r nous voterons ce projet de d�lib�ration. Pour dire aussi que je m'associe � ce qui vient d'�tre dit de l'autre c�t� de l'h�micycle, en disant que cette aide, effectivement, est la bienvenue, mais qu?elle ne r�soudra pas les probl�mes structurels auxquels maintenant sont confront�s un certain nombre de commer�ants et que cela ne peut pas remplacer, apr�s notamment tout ce qui a �t� v�cu avec l'�pisode des "Gilets jaunes", ce que nous avons v�cu et continuons � vivre dans le 9e arrondissement avec la catastrophe de la rue de Tr�vise. Tout cela appelle � une remise � plat et � des r�ponses beaucoup plus fortes en faveur des commer�ants, qui sont les premiers touch�s par tous ces drames. Merci beaucoup.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci pour votre intervention et votre concision. Je donne maintenant la parole � L�a FILOCHE.

Mme L�a FILOCHE. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, il �tait essentiel d'avoir un projet de d�lib�ration qui nous permette de montrer le soutien de la Ville de Paris, de ses �lus et, par notre interm�diaire, des Parisiennes et des Parisiens aux acteurs �conomiques qui ont �t� touch�s � des degr�s diff�rents, � des endroits diff�rents, non seulement par des mobilisations sociales sur lesquelles je reviendrai, mais aussi par des accidents graves tels que celui de la rue de Tr�vise. Ce n'est pas premi�re fois que nous avons l?occasion de rappeler notre soutien � ces commer�ants dans diff�rents moments de nos travaux. C'est �videmment important que nous ayons un message en corollaire de celui que l'Etat doit �tre amen� � porter lui aussi.

Concernant les d�gradations li�es aux manifestations, notamment celles qui sont li�es dans le projet de d�lib�ration aux "Gilets jaunes", j'avoue �tre un peu lasse d'entendre une partie des discours, ici et ailleurs, qui bl�ment celles et ceux qui se mobilisent parce que leur travail ne leur permet plus de vivre d�cemment, parce que leur champ des possibles se r�duit jour apr�s jour, que ce soit pour eux-m�mes ou pour leurs enfants. Oui, �videmment, la violence, d'o� qu'elle vienne, est inacceptable, insupportable, inexcusable, mais l'aveuglement du Gouvernement est, en cela, pire. Que les personnes dans la rue, qu'elles soient gilets jaunes, gilets verts ou gilets rouges, parce qu?aujourd?hui les couleurs de gilets se multiplient, se mobilisent pour pr�server leurs droits et essayer d'en gagner de nouveaux ne me semble pas �tre quelque chose de r�pr�hensible. Eh oui, moi aussi j'ai m�me �t� encore un gilet rouge ce week-end � manifester avec les enseignants, les enseignantes et les parents d'�l�ves contre une r�forme de l'�ducation en cours. Toutes ces mobilisations attendent des r�ponses claires.

Nous le disions encore ce matin, ce n'est pas avec une augmentation de 100 euros de la prime d'activit� que la grogne va retomber. Ce n'est pas en utilisant des armes de dispersion qui font beaucoup trop de bless�s que la grogne va retomber, ce n?est pas avec des gesticulations dans tous les sens et des projets de loi tr�s en de�� ou tr�s en dehors de la r�alit� que la grogne va retomber. La Ville a jou� son r�le, les commer�ants eux-m�mes l'ont d?ailleurs relev� lors de la rencontre entre la Maire et les commer�ants et les commer�antes touch�s par des destructions, mais nous consid�rons que le r�le de la Ville est aujourd'hui d'interpeller encore plus fort le gouvernement sur sa responsabilit�. La loi Blanquer, j?en parlais tout � l?heure, n'est pas satisfaisante, la loi de modernisation de la fonction publique, la loi anticasseurs, les chantiers sont nombreux et c'est la responsabilit� de ce gouvernement de retravailler sa copie pour l'int�r�t g�n�ral et non pas pour l'int�r�t de quelques-uns.

Nous voterons donc ce projet de d�lib�ration et appelons encore une fois le Gouvernement � r�pondre aux attentes et � l'urgence sociale et �cologique. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, L�a FILOCHE. La parole est � Philippe DUCLOUX.

M. Philippe DUCLOUX. - Je serai un peu plus long car je voudrais mettre en avant ce qui est fait par la Ville.

C?est vrai que, contrairement � ce qui a �t� dit par certaines et par certains, depuis pr�s de 5�mois, Paris accueille, tout comme d'autres villes en France, des manifestations tout � fait l�gitimes, organis�es chaque samedi par des "Gilets jaunes". Malheureusement, ces manifestations donnent aussi l'occasion � des bandes de casseurs, il faut le rappeler, de s'en prendre l�chement aux commer�ants et fabricants parisiens, lesquels subissent, cela a �t� �galement rappel�, de plein fouet des d�gradations, des pillages, voire des incendies de leur outil de travail ou m�me de certains immeubles.

S'il revient � l'Etat d'assurer l'ordre public et la protection des biens et des personnes, la Ville de Paris est pleinement engag�e depuis le premier jour aupr�s des acteurs �conomiques qui sont victimes de ces actes. Ce matin, Mme la Maire nous a pr�sent� une importante communication portant sur l'action aussi dynamique et diversifi�e qu'innovante en faveur de la cr�ation d'emplois pour les Parisiennes et les Parisiens � travers notamment le soutien qu'apporte la Ville de Paris aux entreprises et aux divers acteurs de l'�conomie locale.

C?est ce travail, cet investissement de la collectivit� en faveur de l'activit� �conomique et de l'emploi qui est mis � mal par ces casseurs. C'est le travail et l'investissement d'entrepreneurs et de travailleurs parisiens qui sont aussi et ainsi d�faits et d�grad�s � cause de cette l�chet� manifest�e par les casseurs. Samedi�16 mars dernier, cette violence est encore mont�e d'un cran avec pr�s de 200 commerces d�grad�s dans divers arrondissements parisiens. Mon arrondissement a �t� touch�, le 11e, le 8�d�cembre dernier o�, pareil, une quarantaine de commerces ont �t� d�grad�s.

Alors, Mme la Maire a su maintenir mais aussi et surtout redynamiser le r�seau parisien des 360�kiosques de presse, comme cela a �t� rappel� tout � l?heure. Une dizaine d'entre eux ont �t� l�chement incendi�s, totalement ou partiellement, ou encore d�grad�s. Cette attaque contre les kiosques de presse symbolise � elle seule toute l'ignominie de l'outrage ainsi port� � la libert� de penser et de communication et � la libert� d?entreprendre et de travailler, sans parler des risques ainsi port�s � la vie des femmes et des hommes qui travaillent.

Ces �v�nements ne sont pas rest�s sans r�ponse, l� non plus, de la part de la Maire de Paris. Elle a re�u sans tarder les commer�ants touch�s ainsi que les f�d�rations professionnelles, les chambres consulaires et les associations de commer�ants afin de leur rappeler les aides � leur disposition.

J'en profite pour saluer et remercier, au nom de mon groupe, Olivia POLSKI et l'ensemble des adjoints de la Maire de Paris concern�s par les r�ponses � apporter, ainsi que les agents des administrations parisiennes mobilis�es au service des victimes et pour la restauration des espaces publics d�grad�s. La Ville de Paris a donc mis en place tr�s concr�tement et tr�s urgemment des dispositifs d'aide dans un cadre coop�ratif avec l'Etat, les chambres consulaires, les associations et les f�d�rations, de sorte � accompagner et �pauler au mieux les commer�ants impact�s.

Depuis le d�but des manifestations, ces dispositifs sont approuv�s par les acteurs �conomiques qui doivent faire face � des difficult�s imm�diates et urgentes. Ainsi, en est-il de l'indemnisation des d�g�ts mat�riels et de la perte d'exploitation caus�e par les manifestations, ou encore de la mise en place d'�quipes d�di�es ou de cellules d'urgence pour conseiller, accompagner, orienter vers les dispositifs les plus adapt�s et r�pondre � toutes les situations.

Parlons aussi de l'exon�ration des droits de voirie concernant les terrasses et les �talages, soit 3.000 commerces concern�s pour un total d?1,1�million d?euros, et je salue l'annonce de la Maire de Paris d?un mois d'exon�ration compl�mentaire suite aux d�g�ts du 16�mars dernier, ainsi que pour l'aide exceptionnelle de 2.000 euros pour les kiosquiers, comme cela a �t� rappel� tout � l'heure, dont l'outil de travail et les marchandises ont br�l� le 16 mars dernier, comme cela a �t� indiqu� �galement.

Rappelons l'exon�ration des droits de place des commer�ants des 11 march�s annul�s le samedi 8�d�cembre, que ce soit Edgar Quinet, le march� de la cr�ation dans le 11e ou d'autres march�s concern�s. En plus de ces aides, il convient de sensibiliser et de mobiliser les Parisiennes et les Parisiens�; Mme la Maire l'a fait au moment des f�tes. A la fin de l'ann�e 2018, une grande campagne de communication de la Ville de Paris pour inciter les Parisiennes et les Parisiens � faire leurs courses dans les commerces de proximit� a �t� lanc�e. Il faut poursuivre, et dans un autre projet de d�lib�ration que nous soutenons, nous proposons d'associer la Ville, pour une contribution de 5.000 euros, � la campagne de communication que tout le monde conna�t, "J'aime mon commerce", lanc�e par la Chambre de commerce et d'industrie de Paris.

Un petit mot, parce que je suis trop long, sur ce projet de d�lib�ration qui nous occupe, pour souligner aussi l'effort qui est fait et rendre hommage � toutes celles et � tous ceux qui ont subi cette tragique explosion de la rue de Tr�vise le 12 janvier dernier. C'est terrible de voir ce qu'il s'est pass�.

Un �l�ment rappelant aussi le fonds de soutien qui va �tre cr�� avec la R�gion, la Ville apportant 500.000 euros.

Vous l'aurez compris, mes chers coll�gues, c'est un projet de d�lib�ration important. Nous sommes l� pour soutenir les commer�ants et les commer�antes de la ville de Paris, et la Ville le fait pleinement. Mon groupe votera donc �videmment ce projet de d�lib�ration. Je vous en remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Philippe DUCLOUX. La parole est � Danielle SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - Je serai rapide car je me suis d�j� exprim�e tout � l'heure.

Ce projet de d�lib�ration, �videmment je l'adopterai. Je trouve n�anmoins un peu �tonnant que, dans ce m�me projet de d�lib�ration, on aborde la question du soutien aux acteurs �conomiques suite aux manifestations des "Gilets jaunes" et suite � l'explosion de la rue de Tr�vise. On est quand m�me sur des situations extr�mement diff�rentes. Cela me met un peu mal � l'aise.

J'ai bien entendu l'intervention de M. DUCLOUX qui d�veloppe toutes les aides de la Ville � ce sujet. Je voudrais juste dire, une fois de plus, �videmment comme L�a FILOCHE, que je m'oppose � toutes les violences, d'o� qu'elles viennent, qu'il s'agisse de la violence radicale ou des violences, pas tant simplement polici�res que dans les modes de commandement des forces de l'ordre.

Je voudrais vraiment que vous pensiez �galement � une autre forme de violence, � cette violence sociale. Les 566 personnes qui ont �t� recens�es mortes � la rue par le collectif "Les Morts de la rue"�; personne ne les indemnisera. Les 1.229 personnes qui ont subi une expulsion locative l'an dernier, chiffre tristement record. Pour cette violence sociale de l'expulsion de leur logement, qui va les indemniser�?

Je veux vraiment que vous entendiez cette violence sociale, et ce n'est pas du tout pour justifier quelque autre violence que ce soit, qu'on s'entende bien. Mais cette violence sociale, elle doit �tre notre obsession, notre pr�occupation, et j'estime qu'h�las, dans la politique qui se d�cide ici, elle n'est pas notre pr�occupation premi�re, notre obsession premi�re.

J'entends toutes ces aides aux acteurs �conomiques, mais, il y a 2�ans, je vous alertai en plein d�bat sur le travail le dimanche sur les petits �piciers de nos quartiers populaires qui �taient menac�s de fermer leur porte. Depuis, certains ont d� fermer leur boutique. Face � l'ouverture ill�gale - ill�gale�! - des supermarch�s le dimanche, qui ne respectaient pas le cadre, qui n'en avaient strictement rien � faire, qui se comportaient comme des voyous et auxquels on n'a jamais �t� capable d?imposer le respect de la loi, qui a indemnis� ces petits restaurateurs, ces petits �piciers de quartier qui ont subi la d�r�glementation des gros mastodontes, de ces grandes marques de supermarch�? On ne s'en est pas pr�occup�. Qui s?en pr�occupe, de ces petits commer�ants face aux gros�?

Moi, je trouve dommage qu'on n'ait pas cette vision plus globale sur la question des violences sociales, et je veux surtout rappeler que le meilleur moyen pour que l'ensemble de ces violences le samedi cesse, c'est qu'enfin MACRON r�ponde et donne une r�ponse politique � cette insurrection citoyenne historique que nous connaissons depuis le 17 novembre, qui est une insurrection citoyenne qui exige non seulement plus de justice sociale mais aussi plus de justice d�mocratique, des �volutions d�mocratiques � travers le r�f�rendum d'initiative citoyenne. Cela ne justifie aucunement les violences, mais qu'on se donne au moins la peine de les comprendre.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Danielle SIMONNET. Je donne la parole � Catherine LECUYER.

Mme Catherine LECUYER. - Oui, Monsieur le Maire.

Je rejoins Danielle SIMONNET, ce qui est relativement rare, sur le m�lange des genres entre ce qui s'est pass� rue de Tr�vise et les indemnisations suite aux incidents "Gilets jaunes".

Je vais revenir �videmment sur ce qui s'est pass� dans le 8e arrondissement et vous redire que depuis des semaines, les habitants et commer�ants du 8e�arrondissement sont particuli�rement �prouv�s. L'acte�18 des "Gilets jaunes" a �t� d'une tr�s grande violence, nous avons tous en m�moire l'incendie de l'agence de la banque Tarneaud, avenue Franklin Roosevelt, qui a n�cessit� l'�vacuation de 17�personnes. Nous avons �chapp� au pire gr�ce � l'efficacit� de nos pompiers, mais jusqu'� quand�?

Certains commer�ants ont �t� victimes de vandalisme, de pillages r�p�t�s. On pense bien s�r aux tr�s m�diatiques grandes enseignes des Champs-Elys�es, mais on oublie souvent d'�voquer tous ces petits commerces situ�s dans les rues adjacentes et qui font la vie quotidienne des habitants de l'arrondissement. Ces commer�ants ont �t� tr�s fragilis�s financi�rement et moralement. Certains sont � bout et envisagent m�me d'arr�ter leur activit�, quand ce n'est pas d�j� le cas pour cause de faillite. Ils se sentent abandonn�s, tr�s seuls face aux d�marches � effectuer, malgr� le travail remarquable effectu� par la C.C.I.

Les indemnisations annonc�es sont loin d'�tre � la hauteur des pertes subies depuis 4�mois. En effet, la R�gion et la Ville de Paris ont mis en place un fonds d'indemnisation, vous en avez parl�, pour les commerces ayant subi des d�gradations, mais qu?en est-il des pertes d'exploitation�? Il faudrait qu'on ait un peu plus de d�tails sur ce sujet. Les �talements de charges propos�s, les droits de terrasse offerts pour le mois de d�cembre, tout cela semble d�risoire au vu des fournisseurs � payer, des charges qui courent alors m�me que les clients ont d�sert�.

Il nous semble essentiel que les commer�ants soient vraiment au c?ur de vos pr�occupations aujourd'hui. Ils sont vitaux pour le dynamisme de notre ville et l?emploi, et leur accompagnement dans cette p�riode difficile est crucial. Cet accompagnement, ils en ont besoin, tout comme les habitants les jours de manifestation, de fa�on tr�s op�rationnelle.

Ainsi, et l� je vais rentrer dans un aspect un peu pratique des choses, plusieurs signalements ont �t� faits de mat�riels de chantier, barres d'�chafaudage, palissades, laiss�s � port�e de main du premier venu sur la voirie, v�ritables armes par destination, dans les jours qui pr�c�dent les samedis � risque, voire les jours m�mes. Or, devant la complexit� � trouver le bon interlocuteur pour faire �vacuer ces mat�riels en urgence, les habitants renoncent la plupart du temps. Je vous invite ainsi � visionner une petite vid�o qui tourne sur Internet et qui a �t� film�e par des riverains du 103 boulevard Haussmann, le 16 mars. Ils avaient signal� et j'ai signal� moi-m�me le 16�mars un d�p�t de mat�riel d'�chafaudage qui, et c?�tait pr�visible, a servi � fracasser des vitrines. Les commer�ants ont �t� particuli�rement marqu�s par cet incident. Il serait donc judicieux de proposer un num�ro d'urgence d�di� aux signalements en tous genres afin de pr�venir ce genre de situation. C'est une suggestion. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci pour votre suggestion, merci, Catherine LECUYER. Je donne la parole � Didier LE RESTE, dernier orateur inscrit.

M. Didier LE RESTE. - Merci, Monsieur le Maire.

Nous aborderons demain devant M. le Pr�fet la gestion des manifestations des "Gilets jaunes" depuis 20 semaines.

Sans d�voiler ce que je dirai demain, je tiens � rappeler, comme cela a �t� fait d?ailleurs avant moi, que la comp�tence et la responsabilit� du maintien de l'ordre dans l'espace public reviennent bien au Gouvernement et aux forces de police. Force est de constater que le Gouvernement n'a pas r�pondu aux demandes d'exigence des manifestants par un dialogue politique constructif, il a jou� l'arrogance, le pourrissement en d�clarant � plusieurs reprises "quoi qu'il advienne, on maintient le cap", ce qui a amen� la radicalisation d'une partie des manifestants.

Dans de nombreux cas, nous avons assist� au saccage de magasins. J'ai �t�, comme nombre de concitoyens et observateurs, surpris que pendant de longs moments des casseurs aient pu agir sans �tre interpell�s. Ces comportements inadmissibles et condamnables ont contribu� d?une certaine fa�on � discr�diter le mouvement des "Gilets jaunes". Je pose la question�: � qui profite le crime�?

Bien entendu, nous constatons et d�plorons les cons�quences dommageables sur les commerces. Des commerces ont �t� ferm�s et n'ouvriront plus. Ce sont aussi souvent des salari�s du commerce qui ont perdu leur emploi ou sont en ch�mage technique. C'est l� une vraie pr�occupation.

Vous avez souhait� associer dans ce projet de d�lib�ration, qui pr�voit une aide aux acteurs �conomiques, les victimes de l'explosion de la rue de Tr�vise. Il y a bien s�r une grande diff�rence entre les deux dossiers. Dans le cas de cet accident, de cette catastrophe, suite aux enqu�tes il y aura des responsabilit�s qui seront �tablies et donc des compensations l�gales qui seront propos�es.

Concernant les d�g�ts commis au cours des manifestations, n'oublions pas la responsabilit� de l'Etat, comme le pr�voit le Code g�n�ral des collectivit�s locales. C'est � l'Etat de compenser les d�penses engag�es par la Ville li�es au nettoiement et aux r�parations du mobilier urbain.

Nous voterons ainsi ce projet de d�lib�ration qui abonde le fonds d'aide avec la R�gion Ile-de-France en direction des commer�ants.

Mais, dans le m�me temps, pouvez-vous nous dire o� en sont les n�gociations avec le Gouvernement au sujet de la prise en charge des d�gradations des rues et du mobilier urbain�? Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Didier LE RESTE. La parole est � Olivia POLSKI pour r�pondre aux orateurs.

Mme Olivia POLSKI, adjointe. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, beaucoup de choses ont �t� dites.

Effectivement, d'abord, je veux avoir une pens�e pour tous les professionnels parisiens qui connaissent depuis maintenant pr�s de 20 semaines des violences et des d�gradations en marge des manifestations des "Gilets jaunes". Certains ont �t� pill�s, saccag�s, d'autres n'ont pas eu de d�g�ts mat�riels mais sont profond�ment atteints par une perte de chiffre d'affaires colossale. On commence d'ores et d�j� � voir au tribunal de commerce de Paris des entreprises qui mettent la cl� sous la porte. A titre d'exemple, rue Saint-Honor�, m�me si c'est plus li� � un dispositif un peu particulier de l'Elys�e, 12 commerces vont fermer.

Je veux aussi remercier les �lus qui se sont mobilis�s, les �lus d'arrondissement et j'en profite pour avoir une pens�e particuli�re pour la maire du 8e qui, la pauvre, a �t� extr�mement touch�e, et �videmment mes coll�gues Colombe BROSSEL, Paul SIMONDON qui ont �t� aussi sur le terrain, quasiment en non-stop depuis le d�but. Je veux aussi �videmment remercier les Directions de la Ville de Paris pour leur mobilisation, les agents fonctionnaires qui ont �norm�ment travaill�. J'en profite.

Je veux aussi vous rappeler l'engagement de la Maire qui, depuis le d�but des manifestations, aux c�t�s d'abord des chambres consulaires et des associations, a souhait� accompagner, �pauler les acteurs �conomiques impact�s. On a d'ores et d�j�, d�s le mois de d�cembre, mis en ?uvre un certain nombre de dispositifs et fait beaucoup de r�unions.

La Ville a souhait� d'abord mettre en place une exon�ration pour plus de 1 million d?euros de taxes de redevance sur l'espace public pour ces commerces-l�. Elle a annonc� d'ailleurs la semaine derni�re une nouvelle exon�ration pour ceux qui ont �t� particuli�rement impact�s le 16 mars et elle a demand� d�s le 17 d�cembre dernier, et je vais vous apporter une explication, � la pr�sidente de la R�gion Ile-de-France de cr�er effectivement un fonds d'aide de soutien aux acteurs �conomiques, car ce n'est pas une comp�tence de la Ville de Paris. Nous n'avons pas la comp�tence de l'aide �conomique, mais c'est une comp�tence de la R�gion Ile-de-France.

La R�gion a ainsi souhait� cr�er un fonds qui soit commun - cela, en effet, n'a rien � voir mais ce sont deux grands traumatismes pour des commer�ants parisiens - aussi bien aux commer�ants impact�s par l'explosion sans pr�c�dent de la rue de Tr�vise qu'aux commer�ants impact�s par les "Gilets jaunes". Nous ne sommes pas responsables, mais nous souhaitons pouvoir participer � ce fonds, m�me si bien �videmment ce m�lange des genres n'est pas de notre fait.

Parall�lement, je veux juste rappeler que cette explosion de la rue de Tr�vise a impact� tr�s fortement de nombreux acteurs �conomiques, mais pendant que l'enqu�te se conduit, pendant que les assurances, derri�re, travaillent, il y a des gens, des salari�s, des gens qu'il faut aider. Evidemment, c'est aussi la vocation de ce fonds. Les cons�quences �conomiques, globalement, de ces deux �v�nements sont consid�rables. L�, il vous est propos� d'abonder le fameux fonds de la R�gion Ile-de-France, en plus des exon�rations que nous avons d'ores et d�j� d�cid�es. De plus, vous dire que bien �videmment la r�ponse d'ordre public � ce qu'il se passe aujourd'hui tous les samedis ne suffit pas et que la Maire elle-m�me a interpell� le Premier Ministre, d?abord parce qu'il faut y apporter quand m�me des r�ponses. Elle a aussi � plusieurs reprises dit et r�p�t� que ces r�ponses d'ordre public ne suffisaient pas et qu'il fallait une r�ponse politique, maintenant, pour faire cesser ce qu'il se passe maintenant, qui devient quasiment une habitude tous les samedis et qui devient intenable, car ce sont des commer�ants touch�s dans ces p�rim�tres, mais, bien au-del�, ce sont tous les commer�ants parisiens qui ressentent fortement cette baisse d'activit�. Cela aura �videmment aussi des cons�quences sociales pour les salari�s derri�re. Ainsi, l'urgence d'une r�ponse politique est �vidente. Je vous remercie de bien vouloir voter le projet de d�lib�ration.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Olivia POLSKI.

Je mets tout d'abord aux voix, � main lev�e, le projet d'amendement n��43 d�pos� par l'Ex�cutif. Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

Le projet d'amendement n��43 est adopt�.

Je mets ensuite aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAE 176 ainsi amend�.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

Le projet de d�lib�ration amend� est adopt�. (2019, DAE 176).

Avril 2019
Débat
Conseil municipal
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