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Vœu déposé par le groupe Communiste - Front de Gauche relatif à la mise en cohérence du système de subvention aux associations. Vœu déposé par le groupe Communiste - Front de Gauche relatif à une cartographie du chômage. Vœu déposé par les groupes Communiste - Front de Gauche et "Génération.s" relatif au travail dominical. Vœu déposé par le groupe "Génération.s" relatif à une expérimentation du revenu universel. Vœu déposé par le groupe "Génération.s" relatif à l'évolution de l'emploi à Paris. Vœu déposé par le groupe "Génération.s" relatif aux emplois aidés à Paris. Vœu déposé par le groupe "Génération.s" relatif à un compte rendu d'activité de la CAF. Vœu déposé par le groupe les Républicains et Indépendants relatif la création d’un dispositif annuel "2.000 stages" pour les organismes recevant des subventions. Vœu déposé par le groupe les Républicains et Indépendants relatif à la création de "job-date" dans chaque arrondissement. Vœu déposé par le groupe les Républicains et Indépendants relatif aux crédits du Fonds social européen pour le retour à l’emploi des Parisiens au chômage de longue durée. Vœu déposé par le groupe les Républicains et Indépendants relatif à l’instauration d’une Zone Touristique Unique. Vœu déposé par le groupe Démocrates et Progressistes relatif aux Points Paris Emploi. Vœu déposé par Mme SIMONNET relatif aux salariés de Newlook. 2019 DAE 6 - Budget Participatif - Subventions (54.000 euros) et conventions avec 3 structures du réemploi textile et de la mode responsable. 2019 DAE 8 - Subventions (1.202.000 euros), conventions et avenant avec quinze organismes d’accompagnement ou de financement des porteurs de projets entrepreneuriaux à fort impact social. 2019 DAE 11 - Subventions (5.090.336 euros) et conventions avec 89 structures menant des actions d’insertion professionnelle des bénéficiaires du RSA et d’autres publics fragiles. 2019 DAE 60 - Adhésions (11.960 euros) à l'association NQT - Nos quartiers ont des talents (93200). 2019 DAE 63 - Subvention (199.500 euros) et avenant n° 6 à la convention pluri 2017-2020 avec l'association Ensemble Paris Emploi Compétences (EPEC) au titre des clauses sociales. 2019 DAE 68 - Subventions (286.000 euros) et conventions avec 14 associations dans le cadre de l'AAP Paris Emploi. 2019 DAE 148 - Subvention (20.000 euros) et convention avec l'association d'accompagnement global contre l'exclusion (ADAGE). 2019 DAE 153 - Convention de coopération entre la Ville de Paris et Pôle emploi 2019-2022. 2019 DAE 157 - Subvention (10.000 euros) et convention avec l'association Les Professionnels de la Mode et du Désign de la Goutte d'Or. 2019 DAE 163 - Bourse du travail 10e - Subvention 2019 (156.500 euros) à la commission administrative de la Bourse du Travail. 2019 DASES 51 - DDCT - Subventions (134.500 euros) et conventions avec six associations pour le fonctionnement de 9 actions d’aide à l’insertion et de mobilisation dans le cadre des jardins solidaires. 2019 DASES 52 - Subvention (30.000 euros) et avenant avec l’association Mouvement pour la Réinsertion Sociale (MRS) pour son action d’aide à la réinsertion sociale et professionnelle des personnes sortant de prison. 2019 DDCT 31 - DJS - Subvention (83.000 euros) à 18 associations, conventions et avenant à convention au titre de l’insertion socioprofessionnelle des Parisiennes éloignées de l’emploi.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - La conf�rence d'organisation a d�cid� de l'organisation d'un d�bat sur l'emploi. Ce d�bat est intitul� "Paris, m�tropole attractive et inclusive au service de l'emploi des Parisiennes et des Parisiens". C'est la communication SG 20, � laquelle il convient d'adjoindre les projets de d�lib�ration suivants�: DAE�6, DAE�8, 11, 60, 63, 68, 148, 153, 157, 163, DASES�51 - DDCT, DASES�52, DDCT�31 - DJS.

Le temps de parole a �t� d�fini par la conf�rence d'organisation. J'inviterai bien s�r tous les orateurs � pr�senter leurs v?ux et amendements dans ce temps de parole. Je vais introduire ce d�bat.

Mes chers coll�gues, j'ai tenu � ce que nous pr�sentions une communication sur l'emploi. Ce domaine ne rel�ve pas d'une comp�tence municipale, mais l'emploi est une pr�occupation majeure des Parisiennes et des Parisiens. Il s'agit donc d'un choix fort de notre majorit� que d'investir dans l'emploi. Dans ce domaine, j'ai deux ambitions pour notre ville. Faire de Paris une ville attractive, ce qu'elle est d'ailleurs, et les nombreux palmar�s qui mettent notre ville au premier rang des villes attractives en t�moigne. Mais je veux aussi que cette ville - Paris, notre ville - soit respectueuse des travailleurs et de l'environnement. D'ailleurs, souvent, cela va ensemble.

Je voudrais partager avec vous deux chiffres qui d�montrent les r�sultats de notre action.

A Paris, le taux de ch�mage a baiss� de plus d?un point en quatre ans. A la fin de l'ann�e 2018, il atteignait 7,1�%, contre 8,3�% en 2014. Pour comparaison, le taux de ch�mage atteint 8,8�% dans le reste de la France m�tropolitaine et 8�% en Ile-de-France. C'est souvent l'inverse�: les capitales ont souvent un taux de ch�mage sup�rieur au taux de ch�mage national.

Le deuxi�me chiffre que je voudrais partager avec vous, c'est un indicateur tr�s positif. Le nombre de b�n�ficiaires du R.S.A. a beaucoup diminu� dans la capitale. Il est pass� de plus de 67.000 � un peu plus de 62.000, c'est-�-dire 5.000 personnes en moins. L� encore, cette diminution est plus rapide et plus importante � Paris que dans le reste de la France.

Je voudrais remercier toute l'�quipe qui, autour de moi, est engag�e pour relever ce pari de l'emploi et, bien s�r, mon adjointe, Afaf GABELOTAUD, pour ce travail? Non, ce n'est pas le premier adjoint ou l?adjoint? Pardon, vous �tiez premier adjoint, ce n'est pas le pr�sident du groupe. J?ai dit Afaf GABELOTAUD, donc, voyez? Voil�. Ce n?est pas grave, je vous ai? Il n?a pas suivi.

Je voudrais, bien s�r, vous remercier, remercier?

Ce n'est pas grave. Ce n?est pas le 1er avril non plus. Bon. Si, en fait�!

Je voudrais vous remercier et remercier, bien s�r, autour de vous, l'ensemble des adjoints et adjointes qui portent cette comp�tence, parce qu?en fait, c'est une comp�tence qui est tr�s partag�e dans cette ville. Elle couvre les portefeuilles de ceux qui travaillent sur les questions �conomiques, sur les questions d'�conomie sociale et solidaire, sur les questions sociales �galement. Et donc, c'est une comp�tence qui est aujourd'hui port�e par plusieurs adjoints, mais port�e aussi avec beaucoup de force par le Secr�tariat g�n�ral et l'administration de la Ville.

Mais je suis parfaitement consciente qu'� la fin de? Pardon. Je suis fi�re parce que ces r�sultats sont la preuve que la politique que nous menons � Paris est efficace, cette politique de soutien aux entreprises et, bien s�r, de soutien � l'emploi, et donc, aux demandeurs d'emploi. Mais avec un certain nombre?

Non, s'il vous pla�t�! Enfin, franchement, si vous avez besoin de parler, vous sortez. C?est un sujet tr�s important.

Avec beaucoup de grands projets qui arrivent - et je pense, bien s�r, � l'arriv�e des Jeux Olympiques et Paralympiques - nous pouvons nous fixer un objectif de plein-emploi pour Paris. C'est un objectif atteignable et nous allons pouvoir nous y engager pour permettre aux Parisiennes et aux Parisiens de trouver l'emploi qui leur correspond.

Mais je suis parfaitement consciente qu'� la fin de l'ann�e derni�re, il restait encore 130.040 Parisiennes et Parisiens � la recherche d'un emploi et 62.287 Parisiennes et Parisiens b�n�ficiaires du R.S.A. Ces chiffres globaux masquent �galement des disparit�s entre les arrondissements, que je voudrais ici �voquer, en mati�re d'acc�s � l'emploi. Je sais, nous savons qu'il est plus difficile d'�tre au ch�mage ou au R.S.A. � Paris, o� la vie est plus ch�re qu'ailleurs. C'est pourquoi nous devons maintenir nos efforts, et ceci, en d�pit, souvent, des baisses d'un certain nombre de budgets publics consacr�s au soutien � l'emploi, que ce soit au niveau r�gional ou au niveau national.

La Ville mobilise plus de 30 millions d'euros par an pour l'emploi et continuera � le faire, je le r�p�te ici, sur une comp�tence qui n'est pas une comp�tence communale. Toutes nos politiques publiques participent donc � la cr�ation d'emplois. Par exemple, nous avons d�cid� d'investir, dans cette mandature, environ 10�milliards d'euros pour produire des logements, des cr�ches, d�velopper les transports, assurer la transition �cologique et �nerg�tique. Cet investissement public de la Ville a engendr� de tr�s nombreux emplois dans les secteurs publics et priv�s. Plus de 30.000 sont g�n�r�s par cette action conduite par la Ville.

D'ailleurs, cette action d'investissement? D'habitude, quand on parle d'emploi, on parle plut�t, d'abord, de dispositifs de soutien � l'emploi des personnes. Mais j'ai souhait� que l'on rentre par cette question de notre investissement public, qui est un v�ritable outil d'intervention qui nous a permis de soutenir pendant ces ann�es, de 2014 � aujourd'hui, des secteurs entiers. Je pense au secteur du b�timent et des travaux publics qui avait �t� tr�s lourdement touch�, d�s 2014, par la baisse des dotations publiques aux collectivit�s, laquelle avait engendr� une baisse des investissements qui avait �t�, on le sait, tr�s pr�judiciable pour l'emploi dans ce secteur.

D'ailleurs, les f�d�rations patronales et syndicales de ce secteur s?en �taient alarm�es, s?en �taient ouvertes, et souvent, ces f�d�rations - je pense notamment � la F�d�ration fran�aise du b�timent et � sa d�clinaison parisienne - nous ont fait part de leur int�r�t pour cette politique tr�s active d'investissement public que nous avons conduite � ce moment, qui �tait un moment tr�s d�licat pour ce secteur, et qui leur a permis effectivement de faire face � ces difficult�s.

De m�me, en engageant le "Plan d'aide pour la r�novation thermique", nous avons entra�n� la cr�ation d'emplois dans le secteur du b�timent et accompagn� les transformations de ce secteur, puisque les entreprises ont d� former leurs salari�s, recruter et s'adapter � ces nouvelles techniques qui s'inscrivent dans la transition �cologique et �nerg�tique. C'est un exemple concret de comment, par une politique d'investissement public dans la transition �cologique et �nerg�tique, nous avons �galement soutenu l'emploi et permis son adaptation et son �volution.

Pour pr�parer l'avenir de la Ville et de la M�tropole, nous avons aussi fait de Paris un laboratoire d'innovation qui stimule des pans entiers de l'�conomie. Nous avons fait le choix d'intervenir et d'investir massivement dans des secteurs d'avenir pour cr�er des emplois, d�s � pr�sent et de mani�re durable. Nous avons r�ussi � faire de notre ville une capitale europ�enne des start-up, un �cosyst�me du num�rique extr�mement performant. L� aussi, au d�part, un investissement dans des incubateurs, dans des quartiers, dans cette nouvelle �conomie. Et ensuite, un effet d'entra�nement de cet investissement public relay� par le secteur priv�, lequel reconna�t que sans cette vision et cette implication tr�s concr�te de notre collectivit�, nous n'en serions pas l� et nous aurions sans doute rat� les rendez-vous � l'international qui placent notre ville comme un �cosyst�me en mati�re de num�rique extr�mement pertinent et percutant.

Ces investissements concernent donc le num�rique aussi, dans lequel nous avons r�ussi � mener la Ville � ce point d'excellence.

La Ville de Paris a lanc�, en 2016, un programme in�dit visant la formation et l'acc�s � l'emploi de 4.000 d�veloppeurs codeurs d'ici 2020. Nous savons que c'est un secteur dans lequel il y a des recrutements. Nous savons aussi que former des d�veloppeurs et des codeurs, cela peut s'adresser et cela s'adresse � tous les publics. Par d�finition, il s'agit d'apprendre de nouveaux langages, et pour apprendre ces nouveaux langages, on n'a pas besoin d'�tre un expert des anciens langages. Ce sont donc des formations qui permettent de mettre le pied � l'�trier � de tr�s nombreuses personnes, non seulement des jeunes, des personnes qui sont en reconversion et ont de vraies app�tences et capacit�s pour le num�rique, mais aussi beaucoup de jeunes qui trouvent un d�bouch� professionnel particuli�rement int�ressant dans ces nouveaux emplois.

Je pense, par exemple, � des populations plus vuln�rables comme les r�fugi�s. Nous avons des �quipes qui travaillent notamment sur l'accompagnement de ces r�fugi�s, de ces personnes tr�s �loign�es de l'emploi, � partir de ces programmes, de ce programme "ParisCode" qui propose des formations destin�es � tous et aussi, bien s�r, aux jeunes en d�crochage scolaire, aux femmes qui sont souvent sous-repr�sent�es dans cette fili�re et � tous les demandeurs d'emploi en reconversion professionnelle. Plus de 75�% des personnes qui suivent ces programmes avec "ParisCode" trouvent un emploi � la sortie.

En outre, m�me si ce n'est pas directement la politique de l'emploi, mais il faut toujours regarder les choses dans la dur�e, nous permettons aujourd'hui aux enfants de d�couvrir le num�rique � travers les 450�ateliers p�riscolaires organis�s dans les �coles parisiennes. Le TUMO, la tr�s belle �cole TUMO de Paris, �cole gratuite de cr�ation num�rique, accueille 1.500 jeunes au c?ur des Halles�: 40�% de jeunes filles, 35�% de jeunes issus de quartiers prioritaires, mais aussi des communes voisines. Pourquoi je parle des jeunes et de ces formations qui ne sont pas directement destin�es � l'emploi�? Parce que nous sommes en train de permettre � cette jeune population parisienne, de tout Paris mais aussi des quartiers populaires, de ma�triser ces langages qui leur seront indispensables pour pouvoir effectivement se qualifier sur un march� du travail extr�mement complexe.

Par ailleurs, si je me suis battue pour obtenir les Jeux Olympiques et Paralympiques en 2014, c'est que je veux qu'ils soient - et je pense qu'ils seront - un moteur pour le territoire parisien, pour la M�tropole et, bien s�r, pour la Seine-Saint-Denis qui a �t� au c?ur de cette candidature. D'ailleurs, le Comit� Paris 2024 estime � 168.000 le nombre d'emplois directs et indirects n�cessaires � la construction, � la pr�paration et au bon d�roulement de cet �v�nement plan�taire. Gr�ce au dispositif "EnJeux Emplois", 10�% des heures g�n�r�es par l'ensemble des march�s publics li�s aux Jeux devront �tre d�di�es � l'insertion sociale, et au moins 25�% du montant global des march�s attribu� par la SOLIDEO - la soci�t� que j'ai l'honneur de pr�sider et qui s'occupe, en tous les cas, porte les infrastructures publiques - devront profiter � l'�chelon local.

D'ailleurs, � l'automne, dans le cadre du dispositif "Tous en jeux�!", nous lancerons un appel � projets pour que soient form�s 1.000 Parisiennes et Parisiens, principalement dans les quartiers populaires, aux m�tiers du B.T.P., de l'h�tellerie-restauration, du transport logistique ou de la s�curit�.

Les Jeux Olympiques et Paralympiques aideront � corriger le d�s�quilibre urbain sur lequel sont construits malheureusement Paris et notre M�tropole, � savoir�: un d�s�quilibre qui concentre la majeure partie des emplois � l'ouest et des logements � l'est, m�me si nous travaillons sur ce d�s�quilibre � partir d'autres outils, comme le "Plan local d'urbanisme" qui a, d'entr�e de jeu, d�s 2006 d'ailleurs, cibl� ce d�s�quilibre, en essayant de r��quilibrer la part des emplois qu'il nous faut porter aussi � l'est de Paris et de la M�tropole.

Nous voulons faire, de tous ces territoires de l'Est et qui entourent Paris, un arc de l'innovation. Ce projet est d�j� en cours et lanc�. Parce que nous pensons que c'est aussi dans ces quartiers que se trouve la cr�ativit� d'aujourd'hui et de demain. D'ailleurs, gr�ce au prix du foncier plus faible, des espaces accueillent d�j� des acteurs et des lieux extr�mement cr�atifs qui sont g�n�rateurs d'emplois.

Depuis 2015, 25 millions d'euros ont �t� investis pour cr�er plus de 300.000 m�tres carr�s de lieux innovants, et ce, dans l'objectif de cr�er des opportunit�s �conomiques et, bien s�r, du lien social �galement. Mais, on le sait, la croissance �conomique n'est pas un absolu. Pour s'inscrire dans la dur�e, la croissance doit �tre respectueuse de notre environnement et de tous, parce que nous la voulons �cologique, parce que nous croyons que la transition �cologique et �nerg�tique est cr�atrice de nouveaux emplois. Nous la voulons aussi solidaire, parce que nous en avons la preuve�: nous savons que l'�conomie sociale et solidaire ainsi que l'�conomie circulaire sont �galement extr�mement pourvoyeuses d'activit� et d'emplois dans notre capitale. D'ailleurs, je rappelle que le secteur de l'�conomie sociale et solidaire occupe plus de 10�% de l'emploi salari� � Paris. Et donc, nous soutenons aussi le d�veloppement des acteurs de la transition �cologique et de l'�conomie circulaire.

La Ville encourage cette �conomie du d�veloppement durable � travers des outils que nous avons pu porter ensemble ici. Je pense notamment � notre plan "Fabriquer � Paris", qui s'inscrit pleinement dans cette id�e du soutien � des activit�s �conomiques, qui sont des activit�s respectueuses de l'environnement et des conditions dans lesquelles le travail est effectu�.

Nous avons lanc� "Paris-Fabrik" en 2017, ce dispositif qui forme les Parisiennes et les Parisiens aux nouveaux m�tiers de la transition �cologique ainsi qu?aux m�tiers plus traditionnels qui connaissent une nouvelle jeunesse, notamment gr�ce au num�rique.

Bien s�r, je n'ai pas parl� ici des secteurs plus traditionnels pourvoyeurs d'emplois dans la capitale�: les secteurs du commerce et du tourisme, qui ont �t� durement �prouv�s apr�s 2015, avec lesquels nous avons �labor� des strat�gies de soutien, de soutien au plus pr�cis, au plus fin, mais aussi de soutien de la fili�re. Je pense �galement � la mode, � tous ces secteurs qui sont extr�mement importants pour l'emploi � Paris, que nous soutenons - y compris dans la derni�re crise en date, celle des "Gilets jaunes" - et qui voient samedi apr�s samedi leurs commerces entrav�s dans leur fonctionnement. Nous sommes aux c�t�s des commer�ants. C?est aussi une fa�on, � travers les aides que nous apportons, d'�tre aux c�t�s de l'emploi et de le soutenir dans ces secteurs. Quand on ouvre les Galeries Lafayette sur les Champs-Elys�es, ce sont 350 emplois que nous voyons revenir dans cette grande enseigne, que, bien s�r, nous ne pouvons que soutenir et accompagner.

Notre ville attire les gagnants de la mondialisation et s'adapte aux enjeux de notre �poque, mais elle doit aussi prendre soin des plus fragiles, de ceux qui sont moins dipl�m�s, de ceux qui ont des enfants � charge, de tous ceux qui sont jug�s ou trop jeunes ou trop �g�s. Nous devons travailler collectivement pour que les Parisiennes et les Parisiens trouvent leur place, notamment en occupant un travail qui leur corresponde.

D�s novembre 2014, j'ai souhait� faire �voluer le service public parisien de l'emploi. J'ai voulu que les Parisiennes et les Parisiens trouvent les informations dont ils ont besoin pour leur recherche d'emploi, pour se r�orienter ou se former dans les points "Paris Emploi". En plus des 5 qui existent d�j� dans les 10e, 13e, 18e, 19e et 20e arrondissements, 3 nouveaux centres ont ouvert dans les 3e, 6e et 15e arrondissements en mars, tandis que la mairie du 14e testera en avril un format innovant qui pourra mobiliser toutes les directions de la Ville et les acteurs locaux de l'emploi, parce qu'il faut travailler avec l'ensemble du service public de l'emploi.

Ces points "Paris Emploi" offrent de la formation. Ils permettent l'orientation des Parisiennes et des Parisiens vers nos partenaires qui assistent � nos �changes ce matin. Je veux remercier l?E.P.E.C., la Mission Locale et l'Ecole de la Deuxi�me Chance qui effectuent un travail remarquable sur l'ensemble du territoire, notamment dans les quartiers populaires. Ils sont pr�sents, d'ailleurs tr�s souvent pr�sents pour l'Ecole de la Deuxi�me Chance. Je veux qu'on les applaudisse et qu'on les remercie d'�tre tous l�.

Je veux aussi, bien s�r, remercier les repr�sentants de P�le Emploi, de l?Afpa et de l'ensemble du service public qui sont ici avec nous.

Je veux aussi remercier les entreprises qui font l'�cosyst�me parisien et que nous sommes all�s chercher. Nous sommes all�s les chercher pour travailler non seulement sur la cr�ation d'emplois, mais aussi sur le contenu de ces emplois. C'est un point tr�s important pour nous. L'emploi, ce n'est pas simplement mettre des heures de travail en face d'un nom et d'une entreprise. C'est aussi garantir des conditions de dignit� dans le travail. C'est aussi garantir la possibilit� de vivre par son travail. Donc cela veut dire aussi s'interroger, s'int�resser, travailler en partenariat avec les entreprises pour que le contenu et la qualit� des emplois soient �galement au rendez-vous et que, malgr� les risques d'"ub�risation" de notre soci�t� qui ne sont plus simplement des risques th�oriques mais sont tout � fait visibles, nous puissions ensemble, avec les entreprises et les partenaires sociaux, fixer des r�gles du jeu qui soient des r�gles de respect.

Je pense aux 24 pactes que nous avons d�j� sign�s avec des entreprises, notamment les derniers en date avec La Poste et la soci�t� "Ducasse" pour soutenir l'emploi des Parisiens. C'est un point tr�s important. Si nous voulons nous engager dans cet objectif de plein-emploi, qui, aujourd'hui, appara�t comme un horizon tout � fait r�alisable, nous devons le faire avec les entreprises et dans le souci de la qualit� des emplois qui se d�velopperont dans notre ville.

La Ville se mobilise �galement pour faciliter la rencontre entre les demandeurs d'emploi et les employeurs, gr�ce au site Internet, gr�ce � 3 forums, qui, par exemple, en 2018, ont accueilli 61.500 personnes et propos� plus de 15.500 emplois. A Paris, vous l'aurez compris, nous ne voulons laisser personne de c�t�. Nous exp�rimentons de nouveaux dispositifs pour accompagner ceux qui rencontrent le plus de difficult�s. C'est la vocation du "Plan parisien de l'insertion par l'emploi". Nous avons voulu que les espaces parisiens pour l'insertion soient r�organis�s en profondeur pour que les b�n�ficiaires soient plus rapidement et mieux pris en charge. Depuis 2018, ils doivent �tre re�us avant un mois maximum.

Mais je veux - comme je l'ai dit tout � l'heure - souligner le r�le de P�le Emploi. D'ailleurs, nous voterons et signerons ce matin une convention de coop�ration pour les ann�es 2019-2022, afin de poursuivre et amplifier notre partenariat qui est essentiel. Je suis tr�s heureuse que le temps qui consistait � mettre en cause P�le Emploi et le service public de l'emploi comme n?�tant pas suffisamment performants, soit vraiment derri�re nous. Je veux le dire ici�: j'�tais particuli�rement mal � l'aise. Quand on met en cause les agents publics qui donnent tout ce qu'ils peuvent donner pour accomplir leur travail, cela me met toujours tr�s mal � l'aise. La fa�on que nous avons eue ensemble, avec toute l'�quipe ici, de porter ce sujet, a �t� non pas de stigmatiser ou de dire "si c'�tait fait par le priv�, ce serait mieux", mais de cr�er les conditions d'un accord plus global, d'un engagement global dans lequel chacun joue son r�le.

Je pense que notre strat�gie a �t� la bonne, puisqu'aujourd'hui les r�sultats que nous avons � l'�chelle parisienne sont justement ceux de cette mobilisation g�n�rale, pas les uns contre les autres, mais ensemble pour relever le d�fi de l'emploi.

Nous avons aussi exp�riment� le dispositif "Territoires z�ro ch�meur de longue dur�e" dans le 13e arrondissement. Merci, Monsieur le Maire du 13e arrondissement, qui a �t� le premier pilote et a permis de recruter - ce n'est pas rien - 40 personnes, dont la plupart �taient au ch�mage depuis plus de 4�ans. Avec les maires des 18e, 19e et 20e arrondissements, nous portons aujourd'hui la candidature de 3�nouveaux territoires parisiens pour �tendre ce dispositif aux quartiers populaires et dans le Nord-Est parisien.

Nous avons aussi soutenu des dispositifs tr�s innovants qui font leurs preuves, tel que "Premi�res Heures", invent� par Emma�s D�fi, ou "Convergences", ou encore les "Lulu dans ma rue", ces fameuses et belles conciergeries solidaires de quartier qui favorisent l'acc�s ou le retour � l'emploi des plus fragiles, tout en cr�ant ce lien social dont nous avons tant besoin dans nos quartiers, je dirai plus globalement "dans notre pays".

Oui, Paris est un laboratoire d'innovation et d'innovation sociale, qui a permis l'exp�rimentation de tr�s nombreux dispositifs in�dits, d'ailleurs souvent repris au niveau national. J?en suis tr�s heureuse. Je pense que c'est la vocation de Paris d'�tre ce territoire d'innovation, de tester, de s'engager et de diffuser. Il y a deux semaines, nous avons organis� pour la premi�re fois, ici m�me, � la place � laquelle vous si�gez aujourd'hui, mes chers coll�gues, un pr�-conseil citoyen, au cours duquel des Parisiens ont pu d�battre de la situation de l'emploi � Paris. Ils ont globalement salu� les efforts r�alis�s dans notre ville dans ce domaine, mais ils nous ont aussi fait part de leurs pr�occupations qui perdurent en ce qui concerne les services publics. Les plus �loign�s de l'emploi�: bien s�r, les jeunes, les femmes, les seniors, les personnes en situation de handicap, les personnes � la rue ou les r�fugi�s. C'est dire si les Parisiens sont soucieux et portent la solidarit� comme l?une des valeurs de Paris. Ils nous ont propos� deux dispositifs qui peuvent nous inspirer. Je vous les livre ici�: cr�er un dispositif pour aider les femmes qui se sont arr�t�es de travailler pour garder leurs enfants�; ou encore prendre en stage, � la Mairie de Paris et dans les organismes publics, les demandeurs d'asile pour favoriser leur int�gration.

Ces propositions montrent �videmment l'int�r�t des Parisiens pour que la situation des plus vuln�rables d'entre nous soit prise en compte. A Paris, nous devons continuer � agir pour rendre la ville attractive tout en accompagnant les Parisiens � travers ces mutations. Paris doit d�fendre un mod�le, un mod�le de d�veloppement qui offre de l'emploi de qualit� pour toutes et tous. Je veux, nous voulons une ville qui sache concilier attractivit� et protection. Ces valeurs constituent l'identit� de Paris. Merci pour le travail tr�s soutenu, tr�s engag� de toute cette �quipe. Merci aussi aux maires d'arrondissement qui s'engagent et � tous les conseillers d'arrondissement, parce que c'est au plus fin du territoire que nous pouvons effectivement relever le d�fi de l'emploi. Merci infiniment. Mes chers coll�gues, je vais donner la parole, conform�ment � ce qui a �t� convenu en conf�rence d'organisation.

Premi�re oratrice�: Mme Marie-Claire CARR�RE-G�E, pour le groupe les R�publicains et Ind�pendants.

Mme Marie-Claire CARR�RE-G�E. - Merci, Madame la Maire.

C'est une excellente initiative que de consacrer nos d�bats de ce matin � la situation de l'emploi et du ch�mage � Paris. Nous l'avons compris d�s les premiers mots de votre intervention, dans laquelle vous vous f�licitez de la baisse du ch�mage � Paris depuis 2014, de la baisse plus rapide qu'au plan national du nombre de b�n�ficiaires du R.S.A., et dans laquelle vous comparez les chiffres de 2014 et de 2018, que vous mettez � votre compte et � celui des politiques que vous avez conduites.

La situation du ch�mage et de l'emploi � Paris, c'est un peu dommage de commencer comme cela. Tout le monde le sait, vous comme moi�: la situation de l'emploi � Paris ne d�pend pas que de l'action de la Municipalit� du fait de son statut de capitale politique et �conomique. La situation de l'emploi � Paris est et a �t� toujours meilleure que la moyenne.

Surtout, et vous omettez d'en parler dans la communication �crite qui nous a �t� pr�sent�e, surtout la situation parisienne n'est pas aussi bonne que l'on aurait pu l'attendre. Ainsi, comme vous l?avez dit, le taux de ch�mage �tait de 7,1�% au troisi�me trimestre 2018, mais il ne baisse plus beaucoup et m�me augmente - il est en l�g�re progression - par rapport au deuxi�me trimestre. Puisque vous comparez les chiffres entre 2014 et 2018, le nombre de ch�meurs en cat�gorie A a baiss� de 1,9 point � Paris, et dans la France enti�re, cette baisse �tait sup�rieure.

Surtout, derri�re un taux de ch�mage global de 7,1�% aujourd'hui, il y a des r�alit�s beaucoup moins r�jouissantes et m�me inqui�tantes dans l'emploi � Paris. Entre 2014 et 2018, le nombre de jeunes demandeurs d'emploi - il faut s'en r�jouir - a baiss� de 12,5�% � Paris. Mais, dans la France enti�re, cette baisse �tait tr�s sensiblement sup�rieure�: elle �tait de 18�%. A Paris, le nombre de ch�meurs ayant une activit� r�duite a progress� de 3,5�%. Les chiffres inqui�tants concernent les seniors � Paris. Le nombre de seniors au ch�mage en cat�gorie A, depuis le d�but de votre mandature, Madame la Maire, a progress� de 14,5�%. Le nombre de seniors au ch�mage en cat�gories A, B, C, a progress� de 20�%. Comme vous le disiez, Madame la Maire, ce sont des chiffres importants, mais je vais attendre.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je peux r�gler un probl�me d'urgence. Cela ne vous ennuie pas que?

Mme Marie-Claire CARR�RE-G�E. - Aucun probl�me.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - D?accord. Merci.

Mme Marie-Claire CARR�RE-G�E. - Mais j'attends que vous ayez fini.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - D?accord.

Mme Marie-Claire CARR�RE-G�E. - Aucun probl�me, Madame.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame.

Mme Marie-Claire CARR�RE-G�E. - Je vous en prie. Merci.

J'�tais en train de rappeler que, depuis 2014, le nombre de seniors au ch�mage � Paris avait progress� de 14,5�%, que le nombre de seniors au ch�mage en cat�gories A, B, C, � Paris a progress� de 20�%, et que le nombre de personnes au ch�mage de longue dur�e � Paris a progress� de 11�%.

Je ne songe �videmment pas, Madame la Maire, � vous attribuer la responsabilit� exclusive de tous les mauvais indicateurs, mais il n'est pas honn�te de vous attribuer, en des termes qui feraient sourire s'il ne s'agissait pas d'un sujet aussi important, que c'est gr�ce � votre politique, je cite�: "particuli�rement dynamique et visionnaire" que quelques indicateurs � Paris se sont am�lior�s, alors que d'autres se d�gradaient consid�rablement concernant le ch�mage de longue dur�e et le ch�mage des seniors.

Il aurait, par ailleurs, �t� int�ressant de savoir ce que la Municipalit� parisienne entreprend concernant des situations qui sont plus particuli�rement parisiennes. Je pense, par exemple, au faible nombre d'apprentis � Paris. Je ne parle pas des situations d'apprentissage dans le sup�rieur, mais de l'apprentissage pour des m�tiers qui sont en tension en particulier. Que faites-vous, et avec quels r�sultats, pour que les jeunes apprentis puissent se loger � Paris pendant leur apprentissage�?

Je pense aussi � la tr�s forte proportion des horaires atypiques � Paris. C?�taient d�j� plus de 50�% des emplois � Paris en 2015. Combien de cr�ches sont ouvertes le soir, le samedi, le dimanche�? Quelles solutions de transport pour les gens qui travaillent la nuit, par exemple�?

Autre �l�ment assez sp�cifiquement parisien�: la tr�s forte proportion de familles monoparentales. Quelles solutions pour que ces familles puissent vraiment concilier parentalit� et emploi, aide aux devoirs et activit�s le soir apr�s l'�cole ou le coll�ge�?

Voil�, il me semble, ce que l'on aurait attendu d'une communication sur l'emploi � Paris. Plut�t que des consid�rations sociologiques de comptoir, si vous me le permettez, du type "Paris attire les gagnants de la mondialisation" - je ne sais pas qui ils sont parmi tous les gens qui arrivent � Paris - plut�t qu'une longue litanie de programmes et de chiffres bruts, il serait int�ressant de pouvoir disposer d?�l�ments d'�valuation pr�cis des politiques qui sont conduites � Paris.

Quelles actions avez-vous initi� pour que des entreprises cr�atrices d'emplois s'installent � Paris, et avec quels r�sultats�? Pourquoi certaines entreprises quittent-elles Paris et que faites-vous pour les retenir�? Quelles actions avez-vous entreprises pour que des artisans puissent avoir des locaux pour exercer et s?installer � Paris, et avec quel bilan�?

Vous �voquez, dans votre communication, la situation des missions locales, et Dieu sait qu'elle est importante. Malheureusement, la communication ne comporte aucun bilan chiffr� pour l'�valuation des missions locales parisiennes.

Pour pr�venir le ch�mage de longue dur�e, dont on sait qu'il est tr�s important � Paris, que fait la Ville de Paris�?

Vous �voquez �galement la baisse du nombre d'allocataires du R.S.A. � Paris. Mais, dans le m�me temps, � Paris, le nombre d'allocataires de l'A.A.H. augmente et augmente plus sensiblement que le R.S.A. ne baisse. Voyez-vous un lien entre ces �l�ments�? Pour quelles raisons les clauses d'insertion des march�s publics de la Ville de Paris ne g�n�rent actuellement que 250��quivalents temps plein�? Pourquoi la Ville de Paris ne s'engage-t-elle pas plus dans un domaine qui rel�ve de sa responsabilit� exclusive�?

Par ailleurs, je regrette - vous l'avez fait � l'oral, Madame la Maire - que la communication �crite ne comporte aucun �l�ment sur la qualit� des emplois et sur l'action que Paris entreprend pour favoriser la qualit� des emplois. Chacun le sait�: la progression des petits boulots et emplois atypiques est tr�s rapide � Paris. Nombre de Parisiens trouvent du travail, mais dans des conditions qui ne leur permettent pas de se loger, ni de vivre dignement. Enfin, permettez-moi de constater, pour le regretter, qu'alors que la mandature n'est pas achev�e, votre communication, en tout cas �crite, ne comporte aucune annonce pour la suite, mise � part, je crois, l'embauche d'un agent � la mairie du 14e arrondissement. A l'oral, vous nous avez dit ce matin, Madame la Maire, peut-�tre parce que vous avez lu la communication �crite, que votre objectif est le plein-emploi. Dommage que le texte de votre communication ne comporte m�me pas cet objectif, ni a fortiori les moyens d'y parvenir. Pour l?emploi, d'ici la fin de la mandature, il est encore temps d'agir. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame CARR�RE-G�E.

La parole est � M. BARGETON, du groupe D�mocrates et Progressistes.

M. Julien BARGETON. - Madame la Maire, chers coll�gues, � lire l'introduction de votre communication, nous avons l'�trange impression que la baisse du ch�mage est de votre seul fait. Ce serait gr�ce � la Ville de Paris que nous serions pass�s de 8,3�% en 2014 � 7,1�% en 2018, je cite�: "gr�ce � une politique particuli�rement dynamique et visionnaire, allant au-del� de ses comp�tences obligatoires". Je me permets de saluer aussi l?action de Muriel P�NICAUD, apr�s celle de Myriam EL KHOMRI. La majorit� s?arroge les r�sultats dans la capitale et sans chercher � isoler les efforts de tel ou tel, je suis convaincu que les textes si d�cri�s ici ont �galement jou� dans la tendance que nous constatons.

Je pense � la r�forme du droit du travail, � la transformation de l'apprentissage et de la formation professionnelle. C'est main dans la main, Etat et collectivit�s locales, que nous pourrons favoriser l'insertion, am�liorer la formation et diminuer le ch�mage. A ce titre, les samedis successifs de blocage p�nalisent nos commerces, et la mobilisation de l?Etat a �t� au rendez-vous pour all�ger les difficult�s de tr�sorerie. Je regrette qu'� l'occasion de ce mouvement dit des "Gilets jaunes", des termes importants aient �t� souvent �lud�s, les mots "emploi", "ch�mage", "formation". On ne les a pas beaucoup entendus.

A Paris, les mesures d'accompagnement vers l'emploi sont multiples. L'id�e que chacune contribue � favoriser l'emploi est une bonne chose. Mais il manque dans votre communication deux choses primordiales�: le diagnostic et l'�valuation. Car, en r�alit�, vous ne faites que d�crire votre action. Vous nous donnez quelques chiffres, vous citez des structures, mais vous parlez peu d'un diagnostic. Nous ne disposons que d?une liste de m�tiers en tension � lire � la loupe. En effet, comment �laborer une politique d'emploi sans une analyse fine de la situation par arrondissement, par quartier, par public�? A ce titre, nous nous r�jouissons du v?u du groupe Communiste demandant une �tude pr�cise de l'APUR sur cette question. Il faut partir de la r�alit� objective de la situation pour �tayer une politique publique et �tablir ce diagnostic qui me para�t �tre au c?ur du r�le du territoire qui en a les moyens. J?invite donc la Ville � suivre les recommandations de l?IG.

Voil� le diagnostic pour l?amont.

En aval, l'�valuation est lapidaire. Nous n'avons m�me pas la liste des associations subventionn�es. Comment conna�tre l?efficacit� des dispositifs�? Quel est le taux de retour � l'emploi, la qualit� des formations, le type de public re�u�? Le manque d'�valuation est d'ailleurs la critique premi�re du rapport de l'Inspection g�n�rale relatif aux structures d?accompagnement vers l?emploi, dat� d'octobre 2018. Pour les op�rateurs institutionnels, le rapport rappelle que si l'action de ces op�rateurs fait l'objet d'un suivi rapproch�, la collectivit� parisienne doit construire, en lien avec eux, un cadre d'�valuation adapt�. Plus loin, il est dit que les conventions avec le tissu associatif sont tr�s h�t�rog�nes et du point de vue de l'�valuation qu'une am�lioration serait souhaitable.

Bref, on peut se f�liciter du contr�le et du suivi de ces structures, mais on ne peut que regretter le manque d'�valuation qui permet d'appr�cier la validit� des objectifs initiaux, les raisons des changements op�r�s, la r�alisation finale, d?�tendre ce qui fonctionne et d?arr�ter ce qui ne fonctionne pas. La culture de l?�valuation et les comparaisons doivent �tre renforc�es � la Ville. Il ne s'agit pas de r�diger de volumineux rapports que personne ne lit, mais de savoir ce que produit l'argent public d�pens�. Pr�cisons les objectifs, donnons des indicateurs, travaillons � des outils d'�valuation quantitatifs et qualitatifs, d�ployons des grilles, d�terminons les modalit�s d'�valuation. C'est avec une m�thode claire et pr�cise que nous atteindrons ce que nous recherchons.

Peu de diagnostic, pas d?�valuation. Du coup, la communication est verticale. Elle d�crit une politique du haut en bas, alors qu?elle aurait m�rit� de partir du terrain, des entreprises, des ch�meurs, des associations. Quels sont les besoins�? Quel est l?�tat du territoire�? Comment la Ville y r�pond d�j�? Qu'est-ce qui est efficace et qu?est-ce qui n'a pas march�? Que va-t-on changer, ajouter, retrancher�? Voil� les questions. Pour cela, il aurait fallu retenir une grande priorit�. Quelle est, au fond, la difficult� principale identifi�e de l?emploi � Paris�? L'Ile-de-France est trop marqu�e par la part des emplois non pourvus. La question n'est pas�: � qui la faute�? La seule question est�: o� sont les solutions�? Personne ne les poss�de seul.

Le num�rique et les J.O. sont mentionn�s, il est vrai. Mais le tourisme, le B.T.P., les seniors, les services � la personne sont aussi des vecteurs de cr�ation d?emplois non pourvus qui m�riteraient une strat�gie. Le projet de loi "Grand �ge" permettra de cr�er de nombreux emplois dans les E.H.P.A.D, mais nous devons accompagner sur le terrain ces mesures. P�le Emploi m�ne ainsi l'op�ration "Vers un m�tier" visant � faire d�couvrir des m�tiers en tension. Pour nous, la meilleure efficacit� de la rencontre entre l'offre et la demande d'emploi est la clef. C?est aussi le sens de l?action du Gouvernement en faveur de l?apprentissage. Sortons des caricatures et surtout du terrain de la morale, le renvoi perp�tuel de la faute sur les ch�meurs ou les employeurs. C'est l'efficacit� du syst�me qui doit �tre am�lior�e.

Sur le fond des politiques men�es, beaucoup d'actions sont int�ressantes. La Ville a cr�� des dispositifs comme les forums. C'est pourquoi nous demandons l'extension de l'exp�rimentation du point "Paris Emploi" en mairie dans le 14e. Pourquoi seulement le 14e�? La Ville doit passer plus rapidement de l'exp�rimentation � l'�chelle plus large, si c'est une disposition qui para�t efficace. D'ailleurs, nous demandons des chiffres sur les points "Paris Emploi". D�pla�ons-les en mairies d'arrondissement, la maison des citoyens, lieu �vident et non stigmatisant pour les usagers.

Oui, il faut innover en dynamisant les politiques d'emploi, � l'image du "Territoire z�ro ch�meur", sur lequel notre coll�gue Anne-Christine LANG a beaucoup travaill�, en proposant le 13e comme lieu d?exp�rimentation. C'est un renversement de la perspective. On part de la situation des ch�meurs, on active la d�pense en transformant les allocations en salaires et l?on rassemble tous les acteurs pour trouver des activit�s utiles � l'individu comme au collectif. Notre groupe est favorable � la poursuite et � l?extension de ce dispositif.

Concernant les publics les plus �loign�s de l'emploi, vous citez le "Pacte parisien de lutte contre la grande exclusion", mais vous semblez faire fi des mesures annonc�es fin 2018 avec le "Plan Pauvret�". Faut-il rappeler que ce plan de 8�milliards d?euros vise la cr�ation d'un guichet unique avec l'ensemble des collectivit�s locales, la cr�ation d'une garantie d'activit�, l'investissement dans la formation des jeunes en grande pr�carit�, l'accompagnement social renforc� par P�le Emploi et l?insertion dans l?emploi pour 300.000 allocataires du R.S.A.�?

Je conclurai par l'h�ritage premier des Jeux Olympiques, qui doit �tre l'emploi et la formation, notamment en Seine-Saint-Denis, notre voisin. Quel est l?h�ritage des J.O.�? L'h�ritage des J.O. doit �tre, d'abord et avant tout, l'emploi et la formation des jeunes. Pourquoi ne pas cr�er un �quivalent de l'Ecole de la Deuxi�me Chance ou du codage pour les m�tiers concern�s�? Le deuxi�me fil rouge, c?est la lutte contre les discriminations, quelles qu?elles soient. Car l'�galit� se joue au travail, qui est un lieu de socialisation, une soci�t� en miniature, qui n?est pas un ennemi, mais qui est l� o� se d�veloppent les carri�res et s'�panouissent les salari�s. Notre groupe est tr�s attach� � l'accompagnement des publics les plus �loign�s et � l?�galit�. Nous pensons aux m�res, aux seniors, aux jeunes d�crocheurs pour qui trouver ou retrouver un emploi rel�ve parfois de l?exploit. L?entreprise est notre partenaire naturelle. Pour le faire, la loi Pacte y aidera sans conteste. Car, au fond, ce qui manque le plus dans cette communication, ce sont ces termes d'entreprise. Et ce qui manque aussi, c'est la r�alit� du terrain, les aspirations des acteurs, l'efficacit� des solutions. Alors, oui, si les mesures sont int�ressantes, la mise en perspective doit �tre renforc�e. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci.

La parole est � Mme L�a FILOCHE, pour le groupe EGCP.

Mme L�a FILOCHE. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, cela a �t� dit plusieurs fois et, �videmment, je vais dans le m�me sens. Il est important que notre assembl�e puisse, � un moment donn�, se poser pour �changer sur notre action en mati�re d'emploi, m�me si cela ne rel�ve pas directement de notre comp�tence.

Vous l'avez toutes et tous dit�: nous faisons beaucoup, la Ville fait beaucoup notamment pour pallier le d�sengagement de l'Etat sur les questions de lutte contre le ch�mage de masse.

Ch�re Afaf GABELOTAUD, cette communication est riche, car l'action de la Ville est importante. M�me si nous ne pouvons pas nous r�jouir d'avoir seulement 7,1�% de ch�mage sur notre territoire, nous sommes l?un des seuls territoires fran�ais o� nous avons r�ussi � limiter l'augmentation du nombre de Parisiennes et de Parisiens en recherche d'emploi. Nous nous retrouvons donc dans tout le bilan d'action de la Ville qui est fait dans cette communication.

Nous pouvons �galement nous satisfaire d'avoir �t� proactifs et d'avoir saisi l'ensemble des outils et dispositifs qui �taient � notre disposition. Je ne vais pas tous les citer. Je voudrais revenir surtout sur la question des emplois aid�s. En effet, pourquoi maintiendrait-on un dispositif qui fonctionne�? On se pose s�rieusement la question. Pourquoi maintenir un dispositif qui a permis au secteur associatif de se d�velopper, de se dynamiser�? Pourquoi maintenir un dispositif qui a permis � un grand nombre d?entreprises de l?�conomie sociale et solidaire d?�merger�? Pourquoi maintenir un dispositif qui a permis � un grand nombre de personnes �loign�es de l'emploi de retrouver une activit� professionnelle r�mun�ratrice et valorisante�?

Nous nous demandons donc, afin de r�pondre � ces derni�res questions, de pouvoir dresser notre propre bilan des emplois aid�s. Combien de personnes en ont b�n�fici�? Dans quels m�tiers de la Ville de Paris�? Combien en reste-t-il�? Ont-ils �t� transform�s en P.E.C., en "Parcours emploi comp�tences"�? Combien de personnes ont �t� int�gr�es � la Ville de Paris apr�s leur passage par un contrat aid�? Nous souhaitons �galement que soit fait un bilan pr�cis par le minist�re du Travail des emplois et des contrats aid�s sur le reste du territoire parisien. Combien de contrats�? Dans quel type de structure�? Dans les associations�? Dans les structures de l'E.S.S.�? Dans le parapublic�? Combien de structures se retrouvent fragilis�es suite � la disparition de ces emplois aid�s�? Combien de P.E.C. ont �t� contract�s et dans quel type de structure�?

Notre groupe a concentr� ses efforts sur des �l�ments qui nous semblaient absents de la communication et pourtant n�cessaires afin de balayer l?ensemble de la question de l?emploi. L?un des premiers absents est l?emploi dans la fonction publique. En effet, la fonction publique � Paris dans tout son ensemble est l'un des plus grands employeurs de Paris. Malgr� les attaques r�guli�res des diff�rents gouvernements qui restent bloqu�s dans le paradigme simpliste qui voudrait que notre fonction publique co�te trop cher et que celles et ceux qui font vivre notre service public soient responsables de d�penses jug�es inutiles, nous consid�rons que la fonction publique participe � notre dynamisme �conomique, aussi bien parce qu'elle est pourvoyeuse d'un grand nombre d'emplois avec un statut r�mun�r� correctement, mais aussi parce que la fonction publique participe aux grands investissements n�cessaires pour le dynamisme d'un grand nombre d'entreprises.

Le second absent de notre discussion sur cette communication est un peu l'aspect prospectif. Tout le monde sera d?accord ici pour admettre que nous n'avons vraiment pas bien anticip� l'�mergence des nouveaux m�tiers, avec de nouveaux statuts. Pour �tre plus pr�cise, des nouveaux m�tiers cr��s en dehors de tout cadre juridique et en dehors de toute protection. Aujourd'hui, trop de personnes exer�ant une activit� r�mun�ratrice ne sont pas prot�g�es dans le cadre de leur activit�. Ce sont celles et ceux que l?on appelle les salari�s "ub�ris�s". D'ailleurs, certains de ces salari�s font la d�marche de demander la requalification de leur contrat en C.D.I. ou, en tout cas, tentent d'obtenir des mesures de protection juridique fortes. Nous ne pouvons que les soutenir dans cette d�marche.

Pour mieux pr�venir et adapter notre action, nous devons avancer en ayant une id�e des futures �volutions, des mutations du travail et de l'emploi et des m�tiers. Ces �volutions devront �tre �tudi�es sous le prisme g�ographique et sociologique, en prenant en compte les �volutions immobili�res et urbaines, les �quilibres Est Ouest, centre p�riph�rie. Les grands projets que nous am�nageons ont aussi des effets sur les questions de l'emploi. Nous devons continuer les efforts pour r�duire les diff�rentes fractures qui marquent notre territoire. Les distances domicile-travail p�sent encore trop sur un grand nombre de Franciliennes et de Franciliens.

Enfin, parce que la Ville agit � son niveau et au-del� de ses comp�tences et qu?elle travaille avec l'ensemble des partenaires qui le souhaitent, associatifs comme institutionnels, nous souhaitons avoir connaissance des chiffres de l'�volution des effectifs de P�le Emploi � Paris. J?aborderai plus longuement la question de l?acc�s aux services publics lors de la pr�sentation d?un autre v?u, mais de la m�me mani�re que nous voyons les commissariats se vider, diff�rentes antennes C.A.F. ou diff�rents bureaux de poste fermer, nous sommes inquiets du nombre d?agents de P�le Emploi au service des Parisiennes et des Parisiens qui seraient en recherche active.

Ce propos me permet, par ailleurs, d'aborder la situation d'engorgement des antennes de la C.A.F. Il y a des id�es qui, sur le papier, pouvaient �tre int�ressantes, mais qui, dans la r�alit� et le concret, s?apparentent � de l'amateurisme, voire de l'inconscience. Le Gouvernement a-t-il calm� la grogne des "Gilets jaunes" en proposant d?�tendre la prime d'activit� et d?en augmenter le nombre�? Quelle fausse bonne id�e, car, sur le fond, les "Gilets jaunes" ne demandent que de vivre correctement de leur travail. Ce qui aurait impliqu� une augmentation du S.M.I.C. et des minima sociaux. L�, le nombre de foyers �ligibles � la prime d'activit� est pass� de 3,8 millions en 2018 � 5 millions aujourd'hui. Les antennes C.A.F. se retrouvent donc avec une surcharge de travail tr�s importante et ont re�u pour consigne l'instruction des dossiers de ces primes d'activit�, au d�triment des autres primes et allocations distribu�es par la C.A.F. Ce n?est ni acceptable, ni soutenable. Nous souhaitons donc demander � la C.N.A.F. un compte rendu de l'�volution de son activit� � Paris sur la question pr�cise du traitement des demandes des primes d?activit�.

De plus, un renfort de 400 C.D.D. pour toute la France a �t� annonc�, preuve que nous en avions besoin.

Nous souhaitons avoir un peu plus de transparence sur la situation afin de limiter au maximum les surcharges � la C.A.F.

Sans surprise, vous comprendrez donc les motivations qui nous poussent, avec nos coll�gues du groupe Communiste, � nous opposer au projet de loi de la modernisation de la fonction publique qui, sans grand modernisme, alors m�me que les participants au grand d�bat national demandent davantage de services publics, propose la suppression, tranquillement, de 120.000 postes dans la fonction publique, dont 70.000 dans la fonction publique territoriale, comme s?il y avait d�j� trop de chercheurs d?emplois.

Nous sommes attach�s au statut de fonctionnaire, � un service public de qualit�. Nous ne consid�rons pas que seule une vision comptable peut r�duire le d�ficit public. De plus, nous souhaitons rappeler l'importance de r�affirmer que le repos dominical doit rester la r�gle pour les salari�s, comme pour les fonctionnaires. Nous y reviendrons durant notre Conseil.

Je terminerai par un v?u qui nous tient particuli�rement � c?ur. Nous sommes un certain nombre � le porter�: la mise en place d'un revenu universel, un vrai. Certaines collectivit�s s?engagent sur cette voie, des collectivit�s �trang�res ou m�me des pays qui ont lanc� des exp�rimentations probantes. Nous souhaitons que la Ville de Paris souscrive � la d�finition du "Mouvement fran�ais pour un revenu de base universel", qui dit�: "Le revenu universel est un droit inali�nable, inconditionnel, cumulable avec d?autres revenus, distribu� par une communaut� politique � tous ses membres de la naissance � la mort, sur la base individuelle, sans contr�le de ressources ni exigence de contrepartie, et dont le montant et le financement sont ajust�s d�mocratiquement". Voil� pour nos diff�rents v?ux sur cette communication. Je vous remercie, Madame la Maire.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Madame FILOCHE, Madame la Pr�sidente.

La parole est � Mme Anne TACH�NE, pour le groupe UDI-MODEM.

Mme Anne TACH�NE. - Merci, Madame la Maire.

C?est donc par une belle s�quence d?autosatisfaction que nous commen�ons ce Conseil de Paris. Autosatisfaction pour quelle raison�? Tout simplement parce qu?en 12 pages de communication sur l'aspect attractif et inclusif au service de l'emploi des Parisiens et des Parisiennes, vous parvenez � vous attribuer les r�sultats positifs du taux de ch�mage � Paris par une politique ambitieuse en faveur de l?emploi que vous m�neriez, politique dont vous n'�tes pas responsable puisque la Ville n'a pas cette comp�tence.

Dans l'enchev�trement des comp�tences, vous n'apportez l� pas beaucoup de clart�. Mieux, vous mettez en avant votre volont� d�s le d�but de la mandature, je cite�: "de co-construire une politique ambitieuse en faveur de l'emploi". Mais il me semble, Madame, que pour co-construire il faut avoir des partenaires et qu?en la mati�re, les partenaires comp�tents sont l'Etat et la R�gion Ile-de-France. Et vous ne trouvez pas l'occasion dans cette communication de les citer, ne serait-ce qu'une fois. Pourtant, en mati�re de dynamique et de vision, c'est bien dans cet esprit que nous devrions travailler.

Cela dit, je voudrais pourtant saluer l'action men�e pour l'inclusion � la r�insertion des personnes les plus �loign�es de l'emploi, action men�e pour la constitution d'un v�ritable laboratoire d'exp�rimentation, de politique innovante et au plus pr�s des besoins. Je pense, bien s�r, aux conciergeries solidaires, � l'instar de "Lulu dans ma rue", au dispositif "Premi�re Heures" avec Emma�s D�fi, que vous avez cit�, ou encore � "Convergences". Je pense aussi au dispositif "TAPAJ", soutenu par la F�d�ration Addiction, et � la Mission interminist�rielle de la lutte contre les drogues.

A cet �gard, la Ville est pleinement dans son r�le en exer�ant ses comp�tences. L'Etat a d'ailleurs distingu� ses pratiques dans le cadre de l?�laboration de la strat�gie nationale de pr�vention et de lutte contre la pauvret�, dont les axes majeurs sont la pr�vention et l'accompagnement.

Votre volont� de co-construire, vous auriez pu la mettre utilement en ?uvre avec la R�gion Ile-de-France en direction de l'apprentissage et de l'alternance, qui sont les grands absents de cette communication. L'apprentissage demeure pourtant l'une des clefs de l'emploi des plus jeunes et une voie d'acc�s efficace au march� du travail, tandis que 62�% des apprentis trouvent un travail apr�s leur formation.

Votre volont� de co-construire, vous auriez pu la mettre utilement en ?uvre avec la Chambre de Commerce et d'Industrie d?Ile-de-France pour l'accompagnement de la R�gion Ile-de-France dans le red�ploiement de leurs comp�tences, puisqu'au 1er janvier 2020, la R�gion verra ses comp�tences en mati�re d'orientation et d'information �tendues.

Je voudrais �galement regretter un oubli pr�judiciable de cette communication�: c?est celui du t�l�travail, alors m�me qu?il constitue un levier d?am�lioration, de qualit� de vie ind�niable�; alors m�me que son potentiel de d�veloppement est tr�s fort au sein de notre capitale�; alors m�me que les tiers lieux se d�veloppent pourtant avec succ�s, avec des espaces de "coworking", des "Fab labs" tr�s appr�ci�s des utilisateurs ou des entreprises.

Enfin, et parce qu?il ne peut plus �tre envisag� de d�velopper des initiatives de politique publique sans mettre en place les crit�res d'une �valuation, je voudrais �galement regretter que pour les initiatives prises telles que les dispositifs "Territoires z�ro ch�meur de longue dur�e", qui a d�j� permis le recrutement de 40 personnes en C.D.I., ni le co�t global, ni la nature des emplois n'ont �t� explicit�s.

En conclusion, sans nier l'implication de la Ville pour promouvoir l'attractivit� de la M�tropole, c'est par une meilleure coop�ration avec la R�gion que la Ville pourrait apporter sa contribution dans l?�laboration du sch�ma r�gional de d�veloppement �conomique, d'innovation et d'internationalisation, qui d�finit les orientations en mati�re d'aide aux entreprises, d'attractivit� du territoire et du d�veloppement de l'�conomie solidaire. A cet �gard, je m'�tonne de l'absence, ce matin, de votre adjoint en charge du d�veloppement �conomique et de l'attractivit�, M. MISSIKA. Que chacun joue son r�le, venez-vous de dire, c'est exactement ce que nous vous demandons en laissant aux entreprises les moyens d'innover, de cr�er et de partager de la valeur. Que chacun joue son r�le, c'est �galement ce que nous vous demandons en travaillant main dans la main avec la M�tropole du Grand Paris et la R�gion Ile-de-France pour �tablir un v�ritable �cosyst�me pour r�pondre de fa�on plus pertinente aux emplois de demain. Construire ensemble, accompagner, anticiper, voil� les axes auxquels le groupe UDI-MODEM restera particuli�rement attentif dans les prochaines ann�es pour Paris. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame TACH�NE.

La parole est � Mme Marinette BACHE, pour le groupe Socialiste et Apparent�s.

Mme Marinette BACHE. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, sous l'impulsion d'un Gouvernement r�affirmant son seul horizon d'accompagnement des cycles �conomiques existants et son corollaire, la sp�culation financi�re, "Nous ne changerons rien", dit Emmanuel MACRON en ouverture de ce qu'il appelle "le grand d�bat", o�, en effet, Monsieur BARGETON, on parle peu des salari�s et des ch�meurs. Alors, peut-on s'�tonner que l'Etat fasse fi de l'une des questions qui pr�occupe le plus nos compatriotes, l'emploi, et se d�sengage progressivement de tout am�nagement du territoire comme de toute politique industrielle�? Ce n'est pas le choix de la Ville.

Depuis la crise de 2008, la gauche unie � Paris a mis en place des politiques contracycliques, et ce, alors que l'emploi et l'am�nagement du territoire ne sont pas une comp�tence municipale ou d�partementale, mais bien une comp�tence nationale et r�gionale. La Maire de Paris l'a soulign�: notre politique de l'emploi est cons�quente. N'en d�plaise � Mme CARR�RE-G�E et � Mme TACH�NE, les chiffres sont l�. Le taux du ch�mage parisien, toujours trop important, est inf�rieur � la moyenne nationale et francilienne. Le taux de ch�mage des jeunes est m�me inf�rieur d'un tiers au taux francilien et moiti� moindre que le taux national. Quant aux titulaires du R.S.A., leur nombre a diminu� de 7,5�% en 4�ans. Qui peut croire, honn�tement, que nous n'y serions pour rien�?

Tout d'abord, c'est par ses investissements cons�quents que la Ville lutte pour l'emploi. Lorsqu'Anne HIDALGO porte l'investissement de la mandature � une hauteur historique de 10�milliards d'euros, ce n'est pas sans cons�quences sur l'emploi direct et indirect � Paris et en Ile-de-France. Lorsque Paris finance 7.500 nouveaux logements sociaux par an, cela n?est pas sans cons�quences sur l?emploi et le pouvoir d'achat des Parisiens, pouvoir d?achat qui, contrairement au flot d'aides d�vers�es au niveau national et europ�en � la finance, se retrouve dans l'�conomie r�elle, celle des T.P.E., P.M.E., P.M.I., de nos artisans et commer�ants, et se traduit aussi en emplois ou en consolidation d'emplois. Lorsque Paris ouvre 5.000�places en cr�che � Paris, cr�e 51 emplois directs, qui co�teront bien moins cher � nos concitoyens que ceux du C.I.C.E., cela facilite la vie de 5.000 femmes qui ne devront pas sacrifier travail et carri�re.

Investir dans les services publics, les conservatoires, les �coles, les biblioth�ques, la restauration scolaire, les colonies de vacances, la culture, les centres de loisirs, etc., c'est investir pour l'avenir. Investir et subventionner le milieu associatif, lui permettre de fonctionner avec des emplois p�rennes, c'est investir pour l'avenir. Notre municipalit� soutient plus de 200 associations qui ?uvrent en ce domaine. Bien entendu, Paris d�veloppe une politique sp�cifique pour le num�rique. Je ne rappellerai pas l'�cole TUMO, la Maire l?a fait.

Une politique pour l?emploi dans le d�veloppement durable, qui est un gisement d'avenir, et en pr�vision des Jeux Olympiques et Paralympiques gr�ce � "Enjeux Emplois".

Ce sont aussi de multiples actions que Paris m�ne pour la formation et l'accompagnement vers l'emploi. Je souhaite saluer la convention de coop�ration entre la Ville de Paris et P�le Emploi, qui devrait inspirer des collectivit�s, � commencer par l'Ile-de-France, qui privil�gie des partenariats avec des soci�t�s d'int�rim internationales, comme Randstad. Le r�le actif de P�le Emploi � nos c�t�s n'est plus � d�montrer, que ce soit dans le "Plan parisien de l'insertion par l'emploi" ou le "Pacte parisien de lutte contre la grande exclusion". Les espaces parisiens pour l'insertion sont un exemple de cette solide coop�ration, puisque chaque b�n�ficiaire est accompagn� d'un bin�me�: un travailleur social pour la Ville et un conseiller emploi de P�le Emploi. Gr�ce � un effort particulier, les d�lais d'obtention du R.S.A. ont �t� r�duits � moins d'un mois.

La politique de l?emploi, c?est aussi informer et orienter les Parisiens. Au-del� des forums qui ont permis, en 2018, � 5.000�Parisiennes et Parisiens de trouver un emploi, notre Ville est en train de d�velopper un nouveau service public gr�ce aux points "Paris Emploi", en lien avec la Cit� des M�tiers. Cinq points, dont celui du 20e arrondissement, ont permis l'accompagnement de 37.000 b�n�ficiaires. Au-del� de la quantit�, je veux saluer la qualit� du travail accompli, avec un petit focus sur celui g�r� par l'Ecole de la Deuxi�me Chance, qui a permis � 70�% des jeunes qu'elle a suivis, jeunes sortis du syst�me �ducatif sans dipl�me ni qualification, de trouver un emploi. Quatre nouveaux points viennent d'�tre cr��s�: un dans le 15e, un dans la mairie du 14e, et deux g�r�s par la "Maison des Initiatives �tudiantes" dans les 3e et 6e arrondissements. Bel exemple au moment o� le Gouvernement r�gionalise et, en r�alit�, privative la C.I.O.

Au-del� de l'aide accord�e directement aux entreprises pour 1,7�million d?euros et au soutien sp�cifique des femmes entrepreneurs, moins nombreuses et moins �paul�es que leurs homologues masculins, ce sont 24 pactes parisiens pour l'emploi qui ont �t� sign�s entre les entreprises ayant un projet d'embauche et les partenaires de la Ville�: P�le Emploi, la Mission locale, l'Ecole de la Deuxi�me Chance et l'E.P.E.C.

Contrairement au Gouvernement, nous restons fid�les au consensus du Conseil national de la R�sistance. Lorsque nous finan�ons pour un 1,1�million d?euros des appels � projets pour des actions "Emploi en priorit�" pour les titulaires du R.S.A., tels que "Rebondir", "Dynamique professionnelle" ou "Accompagnement vers l?emploi", c'est notre devoir de solidarit� que nous exer�ons. Ce n'est pas de la charit� et encore moins en l'�change d'une quelconque contrepartie. La soci�t� que nous voulons est celle qui doit du travail, de l?�ducation et la satisfaction des besoins fondamentaux � chacun de ses membres, sans quoi, le contrat social est rompu. Et la cons�quence, nous la voyons chaque samedi.

La majorit� parisienne autour d?Anne HIDALGO fait au contraire le choix de consolider le lien social. Cela passe par une politique de l'emploi et de la solidarit�. Notre Ville est m�me pionni�re pour accompagner les titulaires du R.S.A., les grands exclus vers l'emploi, avec le d�ploiement des dispositifs "Premi�res Heures", "Convergences" et les conciergeries solidaires. C'est d'ailleurs une telle r�ussite que m�me le Gouvernement MACRON-PHILIPPE a d�cid� de dupliquer cette exp�rience dans notre pays. Faites, Messieurs, faites. Nous avons, � Paris, le souci de la coh�rence. La majorit� municipale ?uvre pour l'emploi, la solidarit� et l'�galit�. Je suis heureuse d'en faire partie et qu'avec la Maire de Paris, nous restions d�termin�es � r�aliser?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - S'il vous pla�t, chers coll�gues�!

Mme Marinette BACHE. - Contre les vents et mar�es des difficult�s, le Paris de toutes et tous. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Marinette BACHE.

La parole est au groupe Ecologiste de Paris. Monsieur J�r�me GLEIZES�?

M. J�r�me GLEIZES. - Merci, Madame la Maire.

Chers coll�gues, aujourd'hui, tout le monde doit travailler. Le plein-emploi est l'horizon ind�passable des politiques d?emploi, mais � quel prix�? Remplacer des ch�meurs par des travailleurs pr�caires, comme l'entra�nent toutes les r�formes d�fendues par M. BARGETON dans cette assembl�e, voil� quand m�me ce qui se passe aujourd'hui quand on regarde l'�volution du travail. Il est loin le temps ou la r�f�rence �tait Hannah Arendt. Dans la "Condition de l?homme moderne", elle dissociait le travail ali�nant du travail cr�ateur. Ou encore Andr� Gorz qui dissociait le travail h�t�ronome du travail autonome.

Le discours sur l?injonction au travail a fait son effet. Chacun a le devoir d'aller travailler, et celles et ceux qui ne travaillent pas sont encore et toujours tax�s de fain�antise et de mauvaise volont�.

Est-ce que vous pouvez vous taire, s'il vous pla�t, Monsieur et Madame qui sont � ma gauche�?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - S'il vous pla�t? Voil�, on laisse les orateurs? Allez�!

M. J�r�me GLEIZES. - Cependant, Paris a une politique diff�rente de celle du bras de fer du Gouvernement. Il est reconnu que certains connaissent des difficult�s d'adaptation. Pour eux, une prise en charge de type social peut se mettre en place. On appelle cela les politiques de l'emploi dites "passives", telles les allocations-ch�mage, par rapport � celles dites "actives" qui sont �num�r�es dans cette communication�: associations "Ensemble Paris Emploi Comp�tences", la Mission Locale de Paris, les points "Paris Emploi", le "Plan parisien d?insertion pour l?emploi", l'Ecole de la Deuxi�me Chance, la formation "ParisCode" ou encore celle de "Paris-Fabrik".

Ces outils ont une utilit� et nous avons raison de les soutenir. Mais c'est une vision trop restrictive de ce que peut �tre non pas une politique de l'emploi, mais une politique pour l?emploi. Cela a �t� �voqu�: nous avons investi dans cette mandature, avec un objectif de 11�milliards d?euros d?ici 2020. Ces investissements ont d�velopp� l'activit� �conomique et cr�� des emplois, ce qui explique en partie le taux de ch�mage plus faible � Paris que la moyenne nationale, alors qu?en 2001 - contrairement � ce que disait Mme CARR�RE-G�E ou encore M. BARGETON - c'�tait l'inverse�: le taux de ch�mage � Paris �tait largement sup�rieur � la moyenne nationale. C'est depuis 2008-2009 que le taux parisien est en de�� du taux francilien. Il y a eu deux moments de rupture�: le premier par rapport au taux national et le second par rapport au taux francilien. Cela est la cons�quence d'une politique men�e depuis 2001. C?est une politique de long terme et pas de court terme depuis 2014.

Il y a une continuit� depuis 2001, Monsieur BARGETON. N'oubliez pas votre pass� d'adjoint � la finance.

Cependant, et c?est l?�cueil de cette communication, on constate toujours une ligne de fracture qui s�pare le d�veloppement �conomique tourn� vers l'entreprise, qu'il faut attirer, et la question de l'emploi souvent appel� "insertion", tourn�e vers les demandeurs d'emploi. Ces deux mondes institutionnels se parlent peu, ce qui g�n�re des surco�ts pour les collectivit�s et nuit aux innovations dans ce domaine, � l'audace dans les solutions � exp�rimenter. Ces solutions passent, � notre sens, en grande partie par l'investissement massif dans la transition �cologique de notre �conomie, par le d�veloppement du secteur de l'�conomie sociale et solidaire, de l?�conomie circulaire. Deux secteurs oubli�s dans cette communication, except� sous l'angle de l'insertion par l?activit� �conomique, et ce, avec une approche globale transversale et coh�rente.

Pourquoi�? Parce que nous vivons des mutations technologiques et �conomiques et qu?� moyen terme, il nous faudra choisir entre subir des politiques qui accompagnent la destruction des emplois et peinent � en cr�er suffisamment en scrutant le niveau de croissance, ou penser la cr�ation d?emplois et le maintien de l?activit� dans un monde sans croissance �conomique. Nous devons pleinement entrer dans la seconde voie.

En soutenant le d�ploiement des formations aux m�tiers de la transition �cologique et solidaire. En soutenant le secteur associatif engag� dans l'innovation sociale et la transition �cologique. En soutenant les investissements des entreprises visant � la transformation �cologique de leurs process de productivit�. En s'engageant dans une politique d'am�nagement du territoire qui favorise l?�galit� d'acc�s aux formations, � l?activit�, aux emplois. En acc�l�rant l'�mergence de nouvelles activit�s �conomiques � potentiel d'emplois dans nos territoires, via les march�s publics r�serv�s, par les fabriques � l'initiative des incubateurs. En jouant un r�le pour maintenir les comp�tences et les savoir-faire locaux par l'aide au regroupement de structures, en cas de difficult�s �conomiques, par l'accompagnement strat�gique � la reprise des entreprises.

C'est une politique globale, ce qui fait que l'absence de M. MISSIKA est quand m�me regrettable, puisque c'est l?un des �l�ments qu?il porte dans cette politique.

En tout �tat de cause et pour conclure, il faut porter un regard diff�rent en mettant en avant l?activit� vers l'utilit� sociale qui peut en d�couler, car il y a des emplois socialement n�fastes et des non �conomiques socialement utiles.

Pour terminer, puisque le v?u de Mme Danielle SIMONNET concernant "New Look" est rattach� � cette communication, je dirai que le repreneur de "New Look" doit s?engager aussi sur un mode de production non pr�dateur des �cosyst�mes, car c?est malheureusement trop le cas dans les m�tiers du textile. Merci de votre attention.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous.

Monsieur Nicolas BONNET-OULALDJ, pr�sident du groupe Communiste - Front de Gauche, vous avez la parole.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Merci, Madame la Maire.

Tout � l'heure, j?�coutais M. BARGETON se f�liciter de l'action du Gouvernement et des lois ordonnances sur le travail, comme quoi ce serait la clef de la baisse du taux de ch�mage. Mais, Monsieur BARGETON, je vous propose d'aller plus loin dans votre logique. La meilleure mani�re et la plus rapide de supprimer le ch�mage, c?est de supprimer l'assurance ch�mage et les cotisations patronales, et, au passage, de d�manteler une bonne fois pour toutes P�le Emploi. Voil� le vieux r�ve du patronat et de toutes les politiques lib�rales qu'Emmanuel MACRON et son �quipe de marcheurs cherchent � concr�tiser dans ce qu'ils appellent, d'ailleurs, "la libert� de choisir son avenir en facilitant la d�mission et en r�duisant les obligations des employeurs".

Le ch�mage ne sera plus une responsabilit� politique�: si vous �tes au ch�mage, c'est de votre faute�; � vous de vous challenger. Voil� le message de la loi El Khomri, de la loi Macron et de la future loi P�nicaud.

Tout cela, c?est la volont� de r�duire les pouvoirs des salari�s, d?augmenter la flexibilit� et, au passage, la pr�carit�. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est l'Union europ�enne, mon cher Julien BARGETON. L'Europe trouve que la France va trop loin. Le Comit� des droits sociaux a, le 15�mars, condamn� l'article de la loi El Khomri permettant de moduler le temps de travail des salari�s sur une p�riode pouvant atteindre trois ans. Voil� la v�rit�.

Madame la Maire, dans votre communication, vous vous f�licitez d'un taux de ch�mage d?un point en dessous de la moyenne nationale. Mais il faut aussi rappeler un autre chiffre qui est marqueur d'in�galit� sociale�: ce sont aujourd'hui 16�% des Parisiens qui vivent en dessous du seuil de pauvret�, dont un quart de moins de 25 ans. La pauvret� ne recule pas. Alors que les riches sont de plus en plus riches, alors que la croissance a atteint 2,3�% en 2017 et reste assez haute aujourd'hui, la France reste la championne du monde des dividendes revers�s aux actionnaires. L'argent ne va ni � l'emploi, ni � l'augmentation des salaires, ni au d�veloppement des services publics.

Pour leurs 35 ans, les banques alimentaires dressent un constat alarmant�: 9�millions de Fran�ais vivent sous le seuil de pauvret�. 4,8 millions ont faim. 3 millions sacrifient leur hygi�ne. 20�% renoncent � se soigner. 66,5�% des pauvres habitent dans les grandes villes, notamment � Paris.

Le dernier sondage de l'I.F.O.P. de juillet indique que plus d'un Fran�ais sur deux se sent plus menac� qu'avant de tomber dans la pauvret�. D'ailleurs, c'est chez les ouvriers et les employ�s que la menace est la plus ressentie.

Voil� les effets directs des politiques lib�rales, machines � essorer, machines � pr�cariser.

Derri�re les apparences trompeuses des chiffres du ch�mage, on assiste � un pourrissement du march� du travail. Le nombre de demandeurs d'emploi atteint un record de 6 millions de personnes, soit 10�% de la population, soit 2,5�% en plus de 10 ans. Le nombre de salari�s en activit� r�duite, c'est-�-dire des mi-temps, est de 2,5 millions en France.

Les indicateurs utilis�s dans la communication du Gouvernement masquent d'autres indicateurs tr�s t�tus�: d'abord, l'augmentation du taux d'activit� des personnes de plus de 55�ans qui refl�te un durcissement des conditions de d�part � la retraite�; mais aussi l'interruption de la baisse du ch�mage de longue dur�e�; et enfin, bien s�r, la mont�e inexorable des sans-emploi, non recens�s parmi les ch�meurs, avec un chiffre record de 1,5 million.

Ce sont des centaines de milliers de jeunes sans exp�rience professionnelle qui restent exclus du march� du travail. Aujourd'hui, des millions de salari�s occupent un emploi pr�caire et des millions souffrent de la perte de sens � leur travail.

Nous aurions souhait�, Madame la Maire, que l?on fasse un travail approfondi dans cette communication et que l?on ne s?arr�te pas simplement au taux de ch�mage. D'ailleurs, nous y rattachons un v?u relatif � une �tude plus pr�cise et une cartographie sur l'emploi � Paris, notamment dans les arrondissements.

Idem sur le travail du dimanche�: aujourd'hui, il n?y a aucune preuve que cela cr�e de l'emploi stable et s�curis�. Encore une fois, nous d�posons un v?u et nous consid�rons, comme le C.I.C.E., que l'emploi �tait un argument pour enrichir le patronat et qu?il pr�carise les salari�s. Il faut revenir sur ces choix dogmatiques et id�ologiques avant de les g�n�raliser � toute la soci�t�.

Nous aurions souhait� une place plus importante sur la souffrance au travail, l'un des premiers probl�mes de sant� dans notre pays�: d�prime, "burn-out", allant m�me parfois jusqu?au suicide. Ce que l?on voit dans nos h�pitaux aujourd'hui est dramatique.

Nous faisons des propositions concr�tes pour relancer l'emploi, d'abord l'emploi public qui est menac� par une nouvelle loi. A Paris, l'emploi public, ce sont 52.000 salari�s de la Ville, 28.000�salari�s de la RATP, 97.000 salari�s de l'A.P.-H.P., 40.000 salari�s de la S.N.C.F., sans compter les enseignants, les universit�s, les minist�res. Le service public est l'un des premiers employeurs. Il faut le pr�server. Nous proposons, avec le groupe "G�n�ration.s", un v?u contre cette r�forme qui pr�ne un recours massif aux contractuels et supprimerait 120.000 postes dans la fonction publique.

Enfin, et je terminerai sur ce point, la priorit� pour la Ville, c'est l'investissement public. Nous avons investi plus de 10 milliards d'euros dans le logement, dans les services publics et cela cr�e de l'emploi, non seulement dans le b�timent, mais aussi de l'emploi public.

Nous voulons aller plus loin en r�pondant aux d�fis qui nous sont pos�s, notamment pour la propret�, avec la remunicipalisation de la collecte des d�chets, cr�ation d?emplois � la clef. La s�curit� est un sujet que nous avons �galement abord�. Nous proposons des emplois dans la pr�vention, dans l?�ducation, dans la culture et dans la jeunesse. Enfin, dans la sant�, �tant oppos�s � la r�forme de l'A.P.-H.P. qui va supprimer 2.000 emplois, nous proposons la cr�ation de centres municipaux de sant�.

Vous voyez, Madame la Maire�: il y a d'un c�t� celles et ceux qui sont sur la d�responsabilisation et veulent culpabiliser les ch�meurs, les sans-emploi, et il y a de l?autre c�t� celles et ceux qui, par leurs politiques publiques, veulent cr�er de l'emploi. Nous sommes de ce c�t�-l�.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le pr�sident.

Monsieur Pierre AURIACOMBE, vous avez la parole, pour le groupe Parisiens, Progressistes, Constructifs et Ind�pendants.

M. Pierre AURIACOMBE. - Merci, Madame la Maire.

Chers coll�gues, nous avons cette communication, ce d�bat sur l'emploi. Je dois avouer que je suis un peu surpris par l'intervention que vous avez faite, Madame la Maire, car lorsque l'on a pr�sent� dans un premier temps cette communication, c'�tait essentiellement sur le traitement social du ch�mage et l'accompagnement des demandeurs d'emploi. Lorsque j'ai re�u le document final, c'�taient six pages consacr�es � l'aide � l'emploi, � l'aide aux ch�meurs, et trois pages consacr�es � la cr�ation d'entreprises. Deux tiers, un tiers. On peut v�rifier. Cela, c'est facile.

Or, dans votre intervention, vous avez, et je m'en r�jouis, insist� sur la cr�ation d'emplois qui doit �tre, pour ma part, le r�le principal d'un maire en mati�re d'emploi. Je vais donc sortir un peu de cette communication pour m'attacher � ce que doit �tre le r�le du maire et surtout du maire de Paris.

L'emploi est, bien s�r, la pr�occupation num�ro un des Fran�ais, des Franciliens et des Parisiens, mais c'est uniquement un mois avant de la fin de votre mandat que vous d�cidez de parler de l?emploi, Madame la Maire. Nous en avions tr�s l�g�rement parl� au d�but de votre mandature - certains diront "mieux vaut tard que jamais" - et nous y revenons aujourd'hui.

Nous aurions pu en parler plus t�t et en parler d'une mani�re plus r�currente, vu l'importance du sujet. Certains diront aussi, et je l'ai entendu ici, que la politique de l'emploi n'est pas forc�ment dans les attributions du maire, que ses comp�tences sont tr�s limit�es. Je m'inscris en faux contre cette v�rit�, contre cette information. Le/la maire a bien, dans l'esprit de nos concitoyens, des responsabilit�s en mati�re d'emploi. Il n'y a qu'� voir comment les �lus locaux r�agissent aux fermetures des sites industriels, au d�part d'une administration qui �tait auparavant install�e sur leur territoire. L'ensemble des �lus locaux et des maires vont alors monter au cr�neau dans les m�dias pour d�fendre l?emploi.

Il en est de m�me du travail fait par certains de nos coll�gues, ainsi que de vos coll�gues, Madame la Maire, pour d�fendre et attirer les entreprises. Nous avons un tr�s bon exemple juste � c�t� de nous. Je vais le citer, car il est souvent donn� en exemple�: la mairie d'Issy-les-Moulineaux, avec M. Andr� SANTINI. Quand il a �t� �lu pour la premi�re fois, en 1983 - certains qui ont un certain �ge, comme moi, s'en souviennent -, juste apr�s mai�1981 et la lourde d�faite qui a suivi aux municipales, M. SANTINI a �t� �lu maire d?Issy-les-Moulineaux. Il reprend une ville aux communistes, qui �tait dans une situation tr�s d�licate, une ville de banlieue qui n'attirait pas les investisseurs, c'est le moins que l'on puisse dire. Il va en faire une vitrine, qui vient aujourd'hui concurrencer Paris, qui vient prendre beaucoup d'entreprises. Il va r�ussir l'exploit de faire s?installer le si�ge de l'une des premi�res entreprises de "high-tech", l?une des premi�res entreprises mondiales, aux portes d?une usine de traitement des d�chets. C'est Microsoft qui cohabite � c�t� d?Iss�ane.

Pourquoi�? Il le dit lui-m�me�: il se consid�re comme le premier V.R.P. de la ville. Je sais que cette expression ne plaira pas � certains, mais c'est pourtant une r�alit�. Le maire est le premier V.R.P. de la ville. C'est son r�le. En mati�re d'emploi, c'est aller chercher des entreprises, des investisseurs, des entreprises internationales qui cr�eront de l'emploi. C'est votre r�le, Madame la Maire. Il faut bien le reconna�tre�: Paris est aujourd'hui concurrenc�e par de nombreuses villes, que ce soient des villes de banlieue ou d'Europe. Certes, vous en parlez dans votre communication. M�me si je le r�p�te - et l?on voit votre priorit� - elle est largement ax�e sur le traitement social du ch�mage plut�t que sur la cr�ation d'emplois. Vous en parlez, des actions ont �t� faites, mais Paris n'a pas aujourd'hui la place de ville monde qui devrait attirer les entreprises du monde entier. Elle n'a pas suffisamment cette place.

Alors que le Brexit se profile, nous n'avons pas su attirer � nous les banques, les �tablissements financiers, concurrenc�s que nous sommes par des villes comme Francfort.

Vous avez parl� tout � l'heure de risques d'"ub�risation" sur l'emploi. Il faut bien comprendre que l'"ub�risation" n'est pas un risque, mais une chance. Cela permet de cr�er de l'emploi. Il faut l'encadrer, mais c'est une chance. Et je l'assume�! Oui, tout � fait.

Nous avons, et cela a �t� rappel� de nombreuses fois, lors de la M.I.E. "Fabriquer � Paris", �voqu� des possibilit�s de cr�ation d'emplois. Nous avons �voqu� les formidables ressources d'emplois que sont les emplois li�s � la transition �nerg�tique. Combien d'emplois cr��s pour satisfaire la r�novation du parc immobilier � Paris, pour transformer ces immeubles anciens en habitat durable�? Mais, pour cela, il fallait investir plut�t que de courir apr�s du logement social en faisant du chiffre en rachetant des logements. Pour moi, c'est cela, une politique de l'emploi�: cr�er de l'emploi.

Bien �videmment, votre communication a mis l'accent sur des points positifs, comme les forums de l'emploi, les points "Paris Emploi", les missions locales, que nous soutenons. C'est politique. Mais, je le r�p�te�: c'est une question de philosophie. Le maire doit attirer les investisseurs. C'est, pour moi, la premi�re chose en mati�re d'emploi. C'est une politique de l'emploi, une politique en faveur de la cr�ation d'emploi. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - La parole est � Mme Laurence GOLDGRAB, pr�sidente du groupe Radical de Gauche, Centre et Ind�pendants.

Mme Laurence GOLDGRAB. - Madame la Maire, Madame l'adjointe en charge des questions relatives aux politiques de l'emploi, mes chers coll�gues, tous les groupes s'�tant d�j� exprim�s sur cette communication, je vais tenter d'�viter la redite. Je saluerai n�anmoins le travail que vous avez r�alis� depuis votre �lection � ce poste en octobre 2017, ch�re Afaf, et votre engagement pour l'acc�s � l'emploi des Parisiennes et des Parisiens avec la Maire de Paris.

La r�partition des comp�tences entre collectivit�s territoriales est ainsi faite que, si l'�chelon communal ou d�partemental n'est pas t�te de file sur l'emploi, il est n�anmoins possible d'intervenir et de contribuer � cette politique.

Si ce n'est pas de la comp�tence de la Ville de Paris de r�volutionner la politique de d�veloppement �conomique et de l?emploi en Ile-de-France, nous pensons que notre action peut n�anmoins �tre innovante et aider les personnes les plus �loign�es de l'emploi � reprendre le chemin du travail.

Ayant fait le choix, d�s 2014, de nous engager ensemble dans un projet de ville plus solidaire, nous ne pouvions rester inactifs dans ce domaine. L'acc�s � l'emploi est un sujet du quotidien, une pr�occupation premi�re des Parisiennes et des Parisiens, au m�me titre que le logement. Et donc, cr�er les conditions de l'acc�s � l'emploi p�renne, c'est donner � chacune et chacun l'opportunit� de s'�panouir dans notre soci�t� gr�ce � un travail digne et justement r�mun�r�. C'est lutter contre la pr�carit� et s'engager contre les in�galit�s.

Quand on travaille depuis longtemps, on peut parfois oublier qu?avoir un emploi, c'est acc�der � un statut et �galement s'�manciper. Pour chacun, le moyen de subvenir � ses besoins essentiels, c'est aussi faire soci�t�, cr�er du lien social qui manque cruellement � ceux qui sont �loign�s depuis trop longtemps du march� du travail. Je voulais le rappeler.

Vous nous avez pr�sent� l'ensemble des dispositifs mis en place par la Ville et les projets en cours de r�alisation. Je ne vais pas les d�tailler ici, puisque cela a d�j� �t� fait, mais dire simplement qu'attractivit� et protection, voil� bien ce qui caract�rise l'action de la Ville, comme vous l'avez dit, Madame la Maire.

Nous avons regrett�, toutefois, un manque de donn�es chiffr�es concernant l'efficacit� de ces dispositifs. Nous pensons donc qu'une �tude fine, r�alis�e par exemple par l'APUR, serait une v�ritable aubaine pour �valuer au mieux les diff�rentes politiques de la Ville dans le domaine de l'emploi.

Cela a �t� dit�: une baisse significative du taux de ch�mage � Paris a �t� constat�e depuis 2014, passant de 8,3�% � 7,1�%, quand il s'�l�ve encore � 8,8�% � l'�chelle nationale. Cela va a contrario des autres capitales europ�ennes, comme Berlin ou Londres, o� le taux de ch�mage est plus �lev� dans ces villes que le reste du pays.

Paris attire les talents. Son �conomie est dynamique. Le march� de l'emploi des cadres en France, en particulier � Paris, ne s'est jamais aussi bien port�. Paris innove, excelle, ce qui lui permet de concentrer des emplois � haute valeur ajout�e. Eh oui, il faut en �tre fier, fiers de nos secteurs de la mode, du num�rique, du commerce, de la communication, et j'en passe. Nous devons tout autant valoriser l'ensemble des pans de notre �conomie, des secteurs plus classiques pourvoyeurs de nouveaux emplois, comme la restauration ou l'h�tellerie. Mais je vous sais engag�e sur ce terrain. "Enjeux Emplois" en est un exemple, et c'est un bon exemple.

Si Paris est attractive, elle reste une capitale et attire aussi les plus fragiles venus chercher refuge. Etre une ville monde, c?est aussi devoir assumer cette ambivalence de concentrer en son sein les plus riches et les plus pauvres. Paris a un r�le � jouer dans la lutte pour la r�duction de cet �cart. Il faut se f�liciter des efforts de la Ville dans ce domaine. Mais c'est bien l'emploi p�renne qui est soutenu par la Ville, et non l'emploi pr�caire. Il faut le souligner ici. Nous devons lutter contre la pr�carit� du travail et les emplois indignes ainsi que les salaires indignes. Ce sont de v�ritables fl�aux qui vont � l'encontre m�me de ce que devrait permettre le travail�: l'�panouissement personnel.

Mais je sais, Madame la Maire, Madame l'adjointe, que c'est un sujet de pr�occupation constante pour vous, et je sais la vigilance qui est la v�tre sur ce sujet. Par exemple, je vais citer la signature de 24 pactes sign�s avec les entreprises. Je sais que c'est un travail de fourmi. Je le sais puisque je l'ai moi-m�me exp�riment�. On va vraiment chercher emploi par emploi dans ce domaine.

Oui, Paris est un laboratoire d'innovation sociale permettant d'�tre pr�sent dans les quartiers populaires aupr�s des jeunes, des �migr�s, des S.D.F. C'est une tr�s bonne chose. C'est aussi cela qui permet de lutter contre la pr�carisation.

Nous devons valoriser des secteurs pourvoyeurs de nouveaux emplois, comme la restauration et l'h�tellerie. Vous parlez, dans votre communication, de l'hybridation comme clef, que tout le monde, du petit artisan, du commer�ant � la grande entreprise du CAC40, est d�sormais concern�. Je partage, bien entendu, la n�cessaire adaptation du march� de l'emploi aux �volutions de nos modes de vie. J?ai encore l?espoir que certains m�tiers puissent faire la synth�se entre l'innovation et leur savoir-faire traditionnel. Nous faisons la promotion de l?agriculture � Paris. "Parisculteurs" en est la preuve, avec pr�s de 285�tonnes par an de fruits et l�gumes produits dans la capitale. C'est le bel exemple d'un m�tier ancestral adapt� � la vie moderne des villes. Pour favoriser l'emploi local et non-d�localisable, il faut penser l'�cosyst�me global. Toutes nos initiatives pour encourager la consommation locale y contribuent pleinement. Mais penser l'emploi de demain, c'est aussi anticiper. Parce que toutes les politiques sont li�es, nous devons utiliser cette politique en faveur de l'emploi comme un levier de r��quilibrage territorial. Cela a �t� soulign�, c'est une bonne chose. Il faut d�velopper de nouvelles centralit�s, de nouveaux bassins d'emploi pour une meilleure r�partition des p�les d'activit� dans l'espace francilien. C'est utile et cela permettra �galement d'envisager une diminution du nombre des d�placements. Cela demandera, j'en ai bien conscience, un travail coordonn� avec les autres acteurs du territoire, tels que la R�gion ou les d�partements voisins. La Ville de Paris est mobilis�e pour l'emploi des Parisiennes et des Parisiens, et elle doit le rester. Vous pouvez compter sur les membres du groupe RGCI pour y contribuer. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Madame GOLDGRAB, Madame la pr�sidente.

Je donne la parole � Mme SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - Vous r�vez d'une ville attractive qui, par l'innovation, attirerait les premiers de cord�e et les "creative workers". Votre politique en faveur de l'emploi est finalement une d�clinaison locale de la logique de la politique de l'offre port�e par MACRON. Vous pensez que l?organisation des Jeux Olympiques et la distribution d'aides aux entreprises et aux start-up, sans aucune condition, va, par magie, au nom de votre croyance aveugle en l'attractivit� de la m�tropole, d�velopper l'emploi. L'opacit� sur le montant et l?impact de ces aides est totale. Pire que pour le C.I.C.E., il n?y a aucune �valuation.

La priorit� des priorit�s, c'est l'enjeu �cologique. Or, les Jeux Olympiques que vous soutenez vont aggraver la financiarisation de la Ville, le d�sam�nagement du territoire. Vous le savez�: la promesse d'emplois des Jeux Olympiques ne sera pas tenue, comme elle ne l'a jamais �t�, d'ailleurs, dans tous les Jeux Olympiques qui se sont succ�d�.

Quand vous vous f�licitez que le ch�mage soit moins �lev� � Paris qu'ailleurs, et que vous mettez ces r�sultats sur le compte de votre politique, dans le m�me temps, ce n'est pas faux, mais pas sous cet angle. La sp�culation, la gentrification a chass� les ouvriers et les employ�s de la capitale, et, de ce fait, a diminu� le nombre de ch�meurs et d'allocataires du R.S.A. Voil� la v�rit�.

Une autre politique alternative est possible�: partir des besoins sociaux non satisfaits et des imp�ratifs �cologiques, redonner du sens au travail. De quels emplois avons-nous besoin � Paris�? L'exp�rimentation "Territoires z�ro ch�meur" dans le 13e arrondissement doit �tre g�n�ralis�e sans plus attendre et en assumant une volont�: faire de la Ville l?employeur en dernier recours. Je n?aurai pas le temps de tout d�velopper, mais je pr�ciserai.

Construire l'alternative sociale � l'"ub�risation" en accompagnant celles et ceux qui se battent pour leur requalification en salari�s, et en �tant audacieux, en cr�ant des coop�ratives, comme pour les livreurs � v�los, en soutenant les coop�ratives, telles que "Coopaname", qui peuvent permettre aux travailleurs en statut social ind�pendant d'acc�der aux protections sociales du statut salari�.

Il faut aussi d�fendre l'emploi en commen�ant par soutenir l'emploi de la Ville de Paris, d�pr�cariser, entendre la souffrance au travail provoqu�e par les sous-effectifs et soutenir l'ensemble de l'emploi public parisien.

On doit contribuer aussi � r�duire les distances domicile-travail en permettant � celles et ceux qui ne sont pas parmi les gagnants de la globalisation, de travailler et d'habiter � Paris. Pour finir, repenser la logistique urbaine en sauvant le "tunnel des artisans". Voil� un exemple concret. Il ne faut pas le d�truire. Il faut �galement pr�server les emplois du petit commerce dans sa diversit�, en cessant d'�tendre le travail dominical et de nuit et les centres commerciaux. Je vous remercie.

(M. Patrick BLOCHE, adjoint, remplace Mme la Maire de Paris au fauteuil de la pr�sidence).

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Danielle SIMONNET. Je donne maintenant la parole � Val�rie MONTANDON, pour le groupe LRI.

Mme Val�rie MONTANDON. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, je voulais attirer votre attention sur la difficult� de trouver un stage ou un contrat d'apprentissage, ou encore une formation professionnelle. Vous proposez des solutions que la Ville de Paris peut mettre en place de fa�on assez facile, peu co�teuse, et m�me pas du tout co�teuse.

Vous le savez, les stages et l'apprentissage sont avant tout un moyen d'apprendre, mais aussi d'avoir une premi�re exp�rimentation professionnelle. Cependant, d�crocher un contrat rel�ve souvent du parcours du combattant pour les personnes qui n'ont pas d'exp�rience ou de r�seau, ou encore, d'ailleurs, une source de grand stress pour les jeunes et leurs familles, surtout lorsque le stage ou l'apprentissage est obligatoire pour valider un dipl�me ou un cursus.

Il se trouve que les offres de formation ne sont pas suffisantes pour satisfaire le nombre de demandes de stages et de contrats d'apprentissage. C'est pourquoi nous consid�rons qu'il faut arriver � mettre en place de nouvelles mesures innovantes et dynamiques. C'est ce que nous avons fait � la R�gion Ile-de-France, avec un dispositif qui s'appelle "100.000 stages pour les jeunes", qui consiste � demander et obliger tous les organismes et �tablissements qui per�oivent des subventions publiques � proposer des stages ou des contrats d'apprentissage, ou de formation professionnelle, aux jeunes.

A titre d'exemple, en 2017, 1.714 organismes ont re�u une subvention sup�rieure � 10.000 euros de la part de la Ville de Paris. Vous imaginez bien que l'on pourrait transposer ceci en proposant 1.714 stages suppl�mentaires aux jeunes Parisiens. C'est pourquoi nous avons d�pos� un v?u, afin que vous ins�riez, dans les conventions de subvention de plus de 10.000 euros aux associations et collectivit�s, une clause de recrutement d'au moins un stagiaire, un apprenti ou un jeune en formation professionnelle pour deux mois minimum. Avant de conclure, je voulais rejoindre les propos de ma coll�gue Anne TACH�NE, pour souligner que, dans cette communication, vous ne mentionnez ni les actions, ni les interactions qu'il peut y avoir avec la R�gion Ile-de-France, un peu comme si Paris �tait totalement hors sol, comme une �le isol�e. Pourtant, � la R�gion Ile-de-France, nous avons d�pos� et fait de nombreuses mesures et actions, notamment pour relancer et attirer les investissements, comme le guichet "Choose Paris Region" pour orienter et accompagner les entreprises �trang�res. Nous avons aussi relanc� le tourisme, avec un nouveau site Internet pour les touristes qui combine les transports et les activit�s culturelles, un soutien tr�s profond � la fili�re h�teli�re, ou encore le d�ploiement de commissariats mobiles pour compenser l'image catastrophique d'ins�curit� qui �tait v�hicul�e en dehors de Paris. Enfin, nous avons aussi aid� les entreprises gr�ce � des dispositifs de la gamme "up", "INNOV?up", "TP?up", "PM?up", qui accompagnent toutes les cat�gories d'entreprises, aussi bien petites que grandes, commer�ants et artisans. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Val�rie MONTANDON.

La parole est maintenant � Mme Claudine BOUYGUES.

Mme Claudine BOUYGUES. - Merci beaucoup, Madame la Maire, remplac�e par Patrick BLOCHE.

Chers coll�gues, ch�re Afaf GABELOTAUD, depuis bient�t deux ans, la Ville de Paris fait partie des 10 collectivit�s habilit�es � conduire l'exp�rimentation territoriale contre le ch�mage de longue dur�e, dans le cadre de "Territoires z�ro ch�meur". D'ailleurs, je veux saluer ici, comme J�r�me COUMET aurait pu le faire, le formidable travail men� par l?entreprise � but d?emploi "13�Avenir", dans le Sud-Est du 13e arrondissement, au profit des habitants en recherche d'emploi depuis maintenant plus d?un an. Madame la Maire, dans les quartiers populaires du nord de Paris, c'est avec un grand int�r�t que nous avons accueilli votre souhait de faire b�n�ficier les 18e, 19e et 20e arrondissements de l'extension de cette exp�rimentation annonc�e par l'Etat. En d�cembre dernier, la d�lib�ration visant � officialiser la candidature de la Ville de Paris aupr�s du fonds d?exp�rimentation national, a �t� vot�e � l'unanimit� par notre Conseil. Dans son objet comme dans ses modalit�s, cette exp�rimentation poursuit, en le compl�tant, le travail men� � Paris par l'ensemble des acteurs de l'emploi. J'aurai l'occasion de les saluer dans quelques secondes. La question du ch�mage est bien un probl�me crucial des quartiers populaires, en particulier pour les jeunes. C'est pourquoi l'emploi est une priorit� du contrat de ville. C'est dans ce sens que la Ville de Paris soutient chaque ann�e, � travers un appel � projets, de nombreuses associations de quartier qui r�alisent un vrai travail de dentelle au plus pr�s des publics, en compl�mentarit� avec les actions d�velopp�es par les grands op�rateurs. J'en profite pour saluer, � mon tour, les �quipes de la Mission Locale, de l'E.P.E.C., de l'Ecole de la Deuxi�me Chance, des espaces parisiens pour l'insertion, qui, avec les acteurs de l'�conomie sociale et solidaire et de nombreuses associations, travaillent quotidiennement � Paris aux c�t�s de P�le Emploi pour r�sorber le ch�mage, et nous accompagnent ce matin dans le d�bat que nous avons sur l'emploi. Les quartiers populaires du nord de Paris sont des territoires particuli�rement adapt�s � l?�largissement de l?exp�rimentation "z�ro ch�meur", qui, si elle est �tendue, permettra aux habitants les plus �loign�s de l'emploi d'en b�n�ficier � plus d'un titre pour retrouver une dignit� et sortir de la stigmatisation. Mais au-del� d'un projet de cr�ation d'emplois, cette d�marche est aussi un v�ritable projet de d�veloppement �conomique, social et territorial.

Le 1er septembre dernier, la mairie du 18e arrondissement a accueilli l'universit� d'�t� de l'association "Territoires z�ro ch�meur de longue dur�e". Les diff�rentes tables rondes organis�es pendant cette journ�e ont permis d'appr�cier les premiers bilans tir�s des territoires impliqu�s dans ce travail au niveau national. Dans le 18e arrondissement, o� l'indicateur de ch�mage de longue dur�e stagne, l'enjeu de la r�sorption au sein d?un p�rim�tre d�limit� du ch�mage de longue dur�e, est donc bien un enjeu de taille.

Notre arrondissement est un territoire qui poss�de un atout majeur pour d�velopper cette exp�rimentation�: des quartiers o� le ch�mage de longue dur�e est l'un des plus importants de Paris et o� l'on constate un d�veloppement �conomique particuli�rement vivant, qui ne peut �tre qu'accentu� par l'Arc de l'innovation. L'essaimage de cette exp�rimentation dans les quartiers des portes, notamment du 18e, serait donc une tr�s bonne nouvelle. Elle d�montrerait qu?il est possible, � l'�chelle de petits territoires, sans surco�t significatif pour la collectivit�, de proposer un contrat � dur�e ind�termin�e, � temps choisi, � toute personne priv�e durablement d?emploi sur la base du volontariat. Je veux souligner l'engagement des acteurs locaux de l'emploi et des repr�sentants de l'�conomie sociale et solidaire dans ce projet. Pour ces derniers, "Aurore", d�j� mobilis�e dans le 13e arrondissement, "Ares", une entreprise d?insertion implant�e depuis longtemps � la porte d?Aubervilliers, et le r�seau des "R�gies de Quartier". Tous trois ont fait part de leur int�r�t pour ce projet, et je m'en r�jouis. C'est donc confiants qu'avec Eric LEJOINDRE, Afaf GABELOTAUD et Myriam EL KHOMRI, qui avait lanc� ces exp�rimentations lorsqu'elle �tait ministre, nous portons la candidature du 18e arrondissement pour l?�largissement de cette exp�rimentation. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Claudine BOUYGUES. Je vous invite � avoir vos conversations particuli�res de fa�on plus discr�te.

Je donne la parole � Mme Jo�lle MOREL.

Mme Jo�lle MOREL. - Merci, Monsieur le Maire.

La communication dont nous d�battons a pour titre�: "Une M�tropole attractive et inclusive au service de l'emploi". Deux adjectifs - "attractive" et "inclusive" - qui vont composer les deux parties de mon intervention, que je conclurai en revenant sur des pistes pour aborder la question de l'emploi.

"Paris, M�tropole attractive". Vous vous r�jouissez d'avoir fait de Paris une m�tropole attractive pour les gagnants de la mondialisation. Paris, une ville pour les gagnants de la mondialisation, concr�tement, c'est quoi�? C'est attirer � Paris les "traders" de Londres, ceux dont les bonus faramineux permettent d'acheter des logements � des prix hors de toute raison�? Cette attractivit�, c'est une amplification du prix des logements, le fait de contribuer � faire de Paris une ville r�serv�e aux super-riches. C'est une politique qui amplifie les probl�mes des Parisiennes et des Parisiens, tass�s dans une ville hyperdensifi�e. Attirer les gagnants de la mondialisation, �videmment, cela �voque Albert Jacquard, qui d�clarait�: "Un gagnant, c'est quelqu'un qui fabrique des perdants". Nous partageons cette id�e, et le GEP ne soutient pas une politique excluante.

Vous parlez aussi d'un "Paris, M�tropole inclusive", attentive aux plus fragiles, aux plus �loign�s de l'emploi. C'est un objectif que nous partageons et nous votons les moyens. Je sais que les services, les associations, les b�n�voles se mobilisent. Un travail admirable est fait, un travail o� l'on cherche � r�ins�rer dans l'emploi classique les exclus de la mondialisation. Je connais ces actions qui ressemblent quelquefois � vouloir vider la mer avec une cuill�re. Je connais la fatigue de tous, le d�couragement de certains, le glissement vers le "burn-out", ou le cynisme.

Savez-vous que l'on demande � des personnes de 62 ans, peu qualifi�es, de r�diger un C.V., de d�finir un plan de formation, de r�diger un projet professionnel pluriannuel�? Cela n'a pas de sens. Mais, sans ces justificatifs, ces personnes ne verraient pas leur parcours d'insertion prolong�. Sans cela, la structure porteuse ne recevrait pas la subvention dont elle a besoin pour payer son propre fonctionnement. La multiplication des dispositifs, leur enchev�trement, leur cofinancement, tout cela est source de bureaucratie et d'�nergie gaspill�e.

Dans ces dispositifs, vous citez l'exp�rimentation de la d�marche "Territoires z�ro ch�meur de longue dur�e". Certains d'entre vous ont peut-�tre vu le documentaire r�alis� par Marie-Monique ROBIN sur l'exp�rimentation dans les Deux-S�vres. Ce dispositif, issu de la loi de 2016, est notamment exp�riment� depuis 2017 dans 10�territoires, dont le 13e arrondissement. Initi� notamment par "ATD Quart-Monde", il consiste � proposer � tous les demandeurs d'emploi de longue dur�e un C.D.I dans une entreprise � but d'emploi.

Une entreprise � but d?emploi, c'est bien cela�: c'est l'emploi de tous et de toutes qui est la base, la premi�re chose. Ensuite, vient le statut du C.D.I. qui fait quitter la pr�carit�. Ensuite, vient l'activit�, et ensuite, vient l'�quilibre financier. L'�quilibre financier est assur� par l?allocation aux salari�s de l'entreprise � but d'emploi des co�ts directs du ch�mage, soit 18.000�euros par an. C'est un dispositif neutre pour les finances publiques. Les ressources financi�res sont compl�t�es par la facturation d'activit�s utiles socialement et �cologiquement, et non concurrentielles. Alors, ce sont les jardins partag�s, les composts d'immeubles, la v�g�talisation des rues, le petit bricolage, le gardiennage d'animaux, les promenades urbaines.

Ne se basant pas sur un C.D.D. d'insertion qui maintient la pr�carit�, neutre pour les finances publiques, affirmant que tout le monde est employable, utile � nos quartiers, ce dispositif peut �tre un formidable outil de transformation de la soci�t�.

Je vous incite � lire Didier GOUBERT, d?"ATD Quart-Monde", coauteur de l'ouvrage � para�tre "Z�ro ch�meur, 10 territoires rel�vent le d�fi".

Je sais aussi que l'exp�rimentation dans le 13e arrondissement n'est pas un fleuve tranquille. Je sais que l'extension � trois arrondissements - le 18e, le 19e et le 20e - n�cessite une volont� d'agir. A nouveau, je cite Didier GOUBERT, puisqu'il dit�: "Le risque existe que l'exp�rimentation se transforme en dispositif technocratique qui ne parvient pas � changer les mentalit�s". Nous avons, avec "Territoires z�ro ch�meur de longue dur�e", un levier pour dynamiser et renouveler nos dispositifs anciens d'insertion. Reste � en avoir la volont� et � mettre en ?uvre un bon niveau de pilotage. Aussi, le GEP demande que la Ville agisse pour que "Territoires z�ro Ch�meur" soit g�n�ralis� � tous les arrondissements, dans tous les quartiers politiques de la ville, que ce soit l'occasion de coordonner et redynamiser l'ensemble des dispositifs actuels d'insertion, et qu'un pilotage ambitieux et transparent soit mis en place. Belle ambition, une ambition qui peut tendre vers un revenu de base inconditionnel. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Jo�lle MOREL.

On n'applaudit pas dans les tribunes du public, je le rappelle.

Je donne maintenant la parole � Mme Dani�le PREMEL.

Mme Dani�le PREMEL. - Une v�rit� de base�: l'emploi rel�ve de l'Etat. Pourtant, la Ville de Paris a la volont� d'intervenir fortement dans ce champ, et cette communication rappelle et valorise cet engagement. La Ville doit inscrire ses actions au-del� du rapprochement de l'offre et de la demande, pour d�velopper une politique audacieuse qui articule la lutte contre le ch�mage, par la mont�e en comp�tences des personnes qui en est la clef principale, tout en d�veloppant un partenariat avec les entreprises. C'est ce qu'elle fait dans le domaine du num�rique et de "Fabriquer � Paris". Mais c'est aussi dans l'accompagnement et le soutien, que nous partageons, aupr�s de l'E.P.E.C., de la Mission Locale et de l'Ecole de la Deuxi�me Chance. C'est cette m�me approche qui doit nous guider, c'est toujours l� que nous devons aider les associations dans leur action d'accompagnement � l'emploi.

Toutefois, notre appui � cette volont� pour l'emploi nous appelle � interroger cette communication. C'est dans ce sens que je porte au d�bat quelques questionnements et positionnements.

Vous soulignez la baisse du ch�mage, comme celle des b�n�ficiaires du R.S.A. Il faudrait, me semble-t-il, croiser avec d'autres �l�ments. Attention aux moyennes globalisantes. Par exemple, la moyenne entre le taux de b�n�ficiaires du R.S.A. du 7e avec celui des 18e et 19e arrondissements a-t-elle encore un sens�? De m�me, pour une approche du ch�mage, nous n'avons ni les donn�es par arrondissement, ni la possibilit� de comparer l'�volution de son taux avec la baisse de la population parisienne, dont on peut faire l'hypoth�se qu'elle peut �tre due au d�part de certains ch�meurs, faute de moyens.

Par ailleurs, en ce qui concerne la sp�cificit� des demandeurs d'emploi parisiens, nous devrions en analyser le profil de fa�on plus approfondie. Je pense plus particuli�rement aux artistes, aux cadres de plus de 50�ans, mais aussi aux personnes r�fugi�es, aux tr�s exclus, aux sortants de prison. Il nous faut renforcer et innover dans les formes d'accompagnement, et la mise en relation avec le monde du travail. Les r�ponses aux appels d'offres devront �tre regard�es dans ce sens.

C'est pourquoi la mesure de cette politique doit s'inscrire dans une approche territoriale et de la singularit� des publics. C'est le souci d'une focale sur les territoires et les populations qui nous a conduits � proposer un v?u souhaitant missionner l'APUR pour la r�alisation d'une cartographie sur le ch�mage � Paris, dans le but d'avoir des donn�es localis�es pr�cises, tant sur le nombre que sur le profil des demandeurs d'emploi.

Dans les relations de la Ville avec les entreprises, je rel�verai trois points particuliers. Les sorties dites "positives" de cr�ations d'entreprises�: nous devons faire la distinction entre une entreprise r�elle et l'auto-entrepreneuriat, dont nous savons les m�faits. Les sorties positives en C.D.I.�: si nous consid�rons cette sortie apr�s six mois de prise de poste, comme le comptabilise l?I.P.E.C., ce m�me crit�re n'est pas pris en compte de la m�me mani�re par tous les op�rateurs et reste souvent d�claratif. La clause d'insertion�: nous l'imposons dans nos march�s, mais souvent, son taux reste faible. Soyons plus exigeants et visons des taux plus importants. Des villes, sur certains march�s, montent jusqu'� 20�%. Que Paris soit aussi audacieuse.

Par ailleurs, je voudrais souligner la bonne initiative de l'exp�rience "Territoires z�ro ch�meur" que nous menons, car c'est une d�marche qui prend en compte le territoire, l'activit� comme un travail d'utilit� sociale et la personne au-del� de l'emploi. C'est une d�marche diff�rente de l'accompagnement classique.

Je terminerai sur un questionnement qui traverse l'ensemble de la communication, celui de l'�valuation, qui me semble devoir �tre regard� � partir de deux documents de la Ville sur l'emploi�: le plan parisien 2020 "Ins�rer par l'emploi", et le rapport de l'Inspection g�n�rale de la Ville de Paris sur l'�valuation de l'action des structures d'accompagnement, demand�s par notre groupe. Nous aurions aim� avoir un point sur ces pr�conisations. C'est avec la volont� de nous inscrire dans un r�el processus d'�valuation que nous proposons un v?u pour que les recommandations de l'Inspection g�n�rale soient prises en compte, qu'une conf�rence de l'emploi et de l'insertion soit organis�e. N'oublions pas qu'�valuer, c'est cr�er. Alors, soyons toujours et encore plus entreprenants. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Dani�le PREMEL, comme je l'avais bien prononc� tout � l'heure.

La parole est maintenant � Mme Marie-Laure HAREL.

Mme Marie-Laure HAREL. - Merci, Monsieur le Maire.

Nous avons aujourd'hui un d�bat organis� sur l'emploi. Je n'ai pas r�ussi � retrouver de quand date le dernier, mais, de toute �vidence, cela fait pas mal d'ann�es. Dans un sens, c'est normal, car chacun le sait�: lutter contre l'emploi, cela rel�ve avant tout de la politique nationale. Lutter contre le ch�mage, pardon.

Je ne serai donc pas hors sujet si j'�voque ici les bons chiffres qui d�coulent de la politique entreprise par le pr�sident de la R�publique. L'ann�e derni�re, pour la premi�re fois depuis 10�ans, le taux de ch�mage en France est pass� sous la barre des 9�%. Il y a les pr�sidents qui s?engagent � inverser la courbe, et puis il y a ceux qui le font. Cela fait tout de m�me une diff�rence. C'est le r�sultat de notre r�forme du Code du Travail, qui donne plus de souplesse � l'embauche aux entreprises. C'est le r�sultat de notre r�forme de l'apprentissage, avec ses 15�milliards, pour former et d�velopper les comp�tences des jeunes d�crocheurs, et surtout, des ch�meurs de longue dur�e. C'est surtout le r�sultat d'une politique clairement - et enfin - pro-entreprises de la part du Gouvernement, parce que ce sont elles, les entreprises de toutes tailles, qui cr�ent de l'activit� et de l'emploi.

C'est pourquoi nous avons pris la d�cision, et nous l?assumons, de r�duire drastiquement l'imp�t sur les soci�t�s, qui �tait, chez nous, le plus �lev� d'Europe, et que nous venons de faire la loi Pacte pour accompagner la croissance des P.M.E., en leur all�geant un certain nombre d?obligations administratives, fiscales et sociales.

La cons�quence de toutes ces mesures pour les entreprises, c'est qu'elles ont repris confiance et qu'elles ont cr�� de l'emploi�: 500.000�postes exactement depuis deux ans. Et les projets d'investissements industriels sur notre territoire n'ont jamais �t� aussi nombreux. La cons�quence ultime de cette dynamique, c'est que le ch�mage baisse et va continuer � baisser en 2019, selon les pr�visions de la Banque de France donn�es mi-mars. Toujours selon la m�me source, cela va s'ajouter � une nouvelle hausse du pouvoir d'achat pour tous les Fran�ais�: plus 2,1�% en 2019, soit la plus forte progression depuis 2007.

A Paris, le taux de ch�mage est meilleur qu'au niveau national. C'est vrai�: il est de 7,7�% contre 8,8�% au niveau du pays. Ce taux a baiss� l'ann�e derni�re � Paris, mais proportionnellement moins qu'au niveau national. Dommage que le rythme ait �t� moins soutenu ici. Cela doit vouloir dire que nous avons encore de la marge. N?oublions pas d?observer aussi ce qui se passe dans d?autres capitales europ�ennes, comme Londres, o� le taux de ch�mage p�se "seulement" 4,7�%, ou Rome, o� il est autour de 5�%. Il faut constater �galement ce qui se passe dans les d�partements voisins - les Yvelines, l'Essonne, les Hauts-de-Seine - qui font aussi bien, voire mieux que nous, alors qu?ils n'ont ni le statut, ni le dynamisme, ni le r�seau de transport de notre capitale. L� encore, cela doit vouloir dire que l'on peut progresser.

Je voudrais faire plusieurs observations sur le taux de ch�mage parisien, et ce que ce taux de ch�mage contient et ce qu?il ne contient pas. D'abord, il n'existe malheureusement, et cela a �t� dit plusieurs fois dans l?h�micycle, aucune donn�e publique li�e au ch�mage par arrondissement. C'est vraiment regrettable, car il doit forc�ment y avoir des disparit�s g�ographiques, et donc, des actions � entreprendre en cons�quence. Ensuite, le taux de ch�mage des jeunes � Paris reste tr�s pr�occupant. Il est autour de 20�%, voire au-del� de 40�% quand il s'agit de jeunes qui n'ont aucune qualification. Le nombre de demandeurs d'emploi de plus de 50�ans a litt�ralement explos�. A Paris, il a �t� multipli� par deux depuis 2010. Ils sont aujourd'hui autour de 40.000 demandeurs d'emploi de plus de 50 ans.

Une autre observation relative � ceux qui pourraient et m�me devraient figurer dans la cat�gorie des ch�meurs, vu la pr�carit� de leur situation�: stages � r�p�tition, C.D.D. Ces personnes en position instable sont plus nombreuses � Paris qu'ailleurs. Ainsi, 11,1�% de nos actifs parisiens sont en C.D.D. contre 9�% en moyenne dans les autres villes fran�aises. 4�% de nos actifs sont en stage�: c'est quasiment le double de la moyenne fran�aise.

Je voudrais, enfin, dire un mot, pas forc�ment n�gatif, sur l'action de la Municipalit� en mati�re d'emploi. Que fait-elle�? Elle fait beaucoup de choses utiles. Elle a mis en place un site d�di�, "parisemploi.fr". Elle organise des forums et, surtout, elle subventionne g�n�reusement des associations qui font un travail tr�s utile dans le domaine de l?insertion professionnelle et de l?aide � l?entreprenariat. Pour une fois qu'il s'agit de subventions associatives bien distribu�es, cela m�rite d'�tre soulign�. Tout cela, c?est mieux que rien, mais il n'est tout de m�me pas interdit d'avoir un peu d'ambition municipale et de se montrer proactif sur un sujet aussi important que l?emploi.

L'Ex�cutif parisien est tout de m�me un peu mou. Il est forc�ment capable de faire mieux que de la microgestion ou des gentilles campagnes d?information. Car si vous voulez de bonnes id�es pour inciter les entreprises � cr�er des jobs, nous en avons d�j� propos� beaucoup ici. Je vais vous en citer � nouveau quelques-unes�: la cr�ation d'une zone touristique internationale unique sur tout le territoire parisien. La Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris a estim� que l'ouverture des commerces le dimanche et en soir�e sur l'ensemble du territoire parisien permettrait de cr�er 15.000 emplois en Ile-de-France, dont une part significative � Paris. Une autre bonne id�e�: la remise � plat de la fiscalit� parisienne, qui est instable et en constante augmentation. Si l?on prend le secteur de l'h�tellerie � Paris, c'est le plus lourdement tax� d'Europe, avec un taux moyen de pr�l�vement obligatoire de 47,6�%, contre 35,1�% � Londres, o� il n?y a notamment pas de taxe de s�jour.

Encore une id�e pour vous, Madame HIDALGO�: encourager activement, � votre �chelle, l'apprentissage aupr�s des jeunes. On le sait, et la politique gouvernementale l'a d�montr�, comme je le disais tout � l'heure�: l'apprentissage est l'une des principales clefs de l'emploi, puisque 62�% des apprentis trouvent un travail apr�s leur formation. Le Gouvernement s'est appliqu�, avec sa r�forme, � am�liorer l'attractivit� de l'apprentissage, notamment en augmentant sa r�mun�ration. On pourrait imaginer - cela ne serait pas trop compliqu� - que la Ville de Paris relaye cette r�forme dans les coll�ges dont elle a la gestion, et aupr�s des jeunes inactifs aussi. Elle pourrait encourager les �changes d'exp�rience, favoriser les mises en contact avec les entreprises parisiennes notamment. Bref, je conclus.

Madame la Maire, avec les atouts d'une ville comme la n�tre, on peut faire largement mieux que 7,7�%. Il ne faudra pas oublier toutes les victimes collat�rales du mouvement des "Gilets jaunes", ceux qui ont d�j� et auront besoin de nous ces prochains mois, victimes des d�rapages li�s aux manifestations, les kiosquiers, les employ�s du Fouquet?s, qui n?ont d'ailleurs plus de travail, les 700 commer�ants parisiens qui ont vu leur boutique saccag�e et les milliers d'entre eux qui ont p�ti d'un manque � gagner fatal, notamment � la p�riode de No�l. Face � ce ph�nom�ne accidentel des "Gilets jaunes" et pour tous nos ch�meurs de mani�re plus g�n�rale, n'ayons pas peur de d�velopper une politique municipale ambitieuse et audacieuse, en compl�ment de tout ce qu'entreprend le Gouvernement, pour que Paris ne soit pas seulement la plus belle ville du monde, mais aussi la capitale du plein-emploi.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Marie-Laure HAREL. Vous avez largement d�bord� de deux minutes. Je dis cela pour que soit not�e la cl�mence de la pr�sidence de s�ance. Je donne la parole � Jean-Baptiste? A charge de revanche, bien s�r.

La parole est � M. Jean-Baptiste de FROMENT.

M. Jean-Baptiste de FROMENT. - Merci, Monsieur le Maire. Je serai bref, parce que beaucoup de choses excellentes ont �t� dites par les orateurs pr�c�dents. Cette communication sur l'emploi ressemble � peu pr�s � toutes les communications de la Maire de Paris depuis le d�but de la mandature. Il s'agit d'un catalogue de mesures sympathiques, parfois utiles et pertinentes, parfois moins, mais qui ne font pas une politique.

(Mme la Maire de Paris reprend place au fauteuil de la pr�sidence).

Vous vous f�licitez, Madame la Maire, de la baisse du taux de ch�mage � Paris, qui est pass�e de 8,3�% en 2014, � 7,1�% fin 2018, mais ces chiffres en eux-m�mes n'ont pas de signification. Ce qui compte, c'est de savoir si la tendance parisienne fait mieux ou moins bien que le reste de la France. C'est ce que l'on appelle la "valeur ajout�e". C'est un indicateur que m�me l'Education nationale a adopt� et qu'elle utilise maintenant pour �valuer la performance des lyc�es.

Ce que l'on constate, si l?on essaie de regarder la valeur ajout�e, dont vous ne parlez pas dans la communication, c'est que, dans le m�me temps, entre 2014 et 2018, au niveau national, le taux de ch�mage est pass�, en m�tropole, de 9,9�% � 8,8�%. Autant dire que le taux de ch�mage parisien a suivi la m�me tendance que dans le reste de la France, sans plus. Et je passe dans le d�tail, sur les �l�ments de fragilit� proprement parisiens, qui ont �t� soulign�s par Marie-Claire CARR�RE-G�E tout � l'heure.

Les r�sultats sont donc dans la moyenne fran�aise, alors m�me que Paris dispose d'atouts absolument exceptionnels et qui, Madame la Maire, ne vous doivent rien�: la concentration des principaux centres de d�cisions, une offre universitaire et de recherche exceptionnelle, un bassin de recrutement d'emplois lui-m�me exceptionnel. Malgr� cela, il n'y a pas d'"effet Paris" en mati�re de tendance baissi�re du ch�mage, et donc, il n'y a pas de quoi se f�liciter.

Evidemment, la Ville ne peut pas tout. Il se trouve m�me que la politique de l'emploi ne fait pas partie de ses comp�tences v�ritables. Mais, justement, c'est l'un des probl�mes majeurs du texte qui nous est propos� ce matin, Madame la Maire�: et vous n'avez pas corrig� le tir oralement. Vous faites comme si vous �tiez seule au monde, comme si vous �tiez � l'origine de tout et que vous n'aviez besoin de personne. Vous vous placez syst�matiquement dans le cercle �troit du Paris intra-muros, malgr� les grandes d�clarations que vous faites sur la M�tropole. Il n?y a rien � l?�chelle du bassin d'emploi de la M�tropole. Rien n'est pens� � cette �chelle, qui est pourtant la seule �chelle pertinente.

Institutionnellement, vous ne dites rien en particulier de la R�gion, pas un mot, qui est pourtant pilote en mati�re de d�veloppement �conomique et de formation professionnelle. Si vous ne vous coordonnez pas avec la R�gion, vous prenez le risque de tirer en sens inverse, de conduire � la multiplication de doublons, de d�faire ce qui a d�j� �t� fait, de refaire ce qui a d�j� �t� fait. Vous ne dites rien non plus de l'Europe. Il est r�v�lateur, � ce titre, que les cr�dits F.S.E. soient sous-consomm�s. Vous privez les Parisiens d'un levier tr�s puissant en faveur de l'emploi. Vous ne dites rien non plus des principaux int�ress�s, les entreprises, en dehors de programmes estimables, mais qui ciblent des publics particuliers. Faire venir des entreprises � Paris, encourager l'installation de si�ges sociaux, emp�cher leur d�part, ne semble pas faire partie de vos priorit�s.

Je fais exception pour l'action qui est men�e en mati�re num�rique, notamment via "Paris&Co", qui est positive. Mais cela ne suffit pas.

Enfin, vous ne dites rien du commerce et du tourisme, qui sont pourtant le nerf de la guerre et les secteurs sur lesquels une municipalit� comme Paris a le plus de marge de man?uvre et le plus de puissance d'action possible. Vous n'en avez dit qu'un mot � l'oral, Madame la Maire.

En d'autres termes, vous ne vous inscrivez dans aucune strat�gie et vous n'avez vous-m�me aucune strat�gie, notamment �conomique. Dans cette communication, on n?a ni diagnostic, ni bilan, ni objectif. Rien n'est chiffr�. Vous naviguez � vue en fonction des besoins d'affichage du moment. Tout se r�sume et se r�duit � des initiatives locales parfois int�ressantes, mais souvent anecdotiques�: "Territoires z�ro ch�mage", soutien � diverses associations. Aucune �valuation de ces diff�rents dispositifs, sauf � un moment, o� l?on a quelque chose sur l'Ecole de la Deuxi�me Chance et le bilan qui est int�ressant. Mais, �videmment, � l'�chelle de Paris, c'est quelque chose qui n'a pas un impact tr�s significatif.

Cette communication dessine donc en creux ce que devrait �tre une v�ritable politique de l'emploi, celle que vous ne menez pas�: une politique �valu�e, avec des crit�res, des objectifs, et guid�e par une certaine conception du d�veloppement �conomique et social, que l'on ne voit pas transpara�tre � travers les propos qui sont tenus. Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, merci pour ces d�bats sur ce sujet tr�s important. Je vais � pr�sent donner la parole � Afaf GABELOTAUD pour pouvoir vous? Ce matin, on a d�marr� un peu? voil�? de fa�on? Enfin, j'ai d�marr� un peu? avec quelques difficult�s li�es certainement au 1er�avril. Mais bon.

Donc, Afaf GABELOTAUD va maintenant r�pondre.

Je veux � nouveau saluer l'engagement qui est le sien. J'ai d�cid�, en septembre�2017, si mes souvenirs sont bons quant � la date de la nomination d?Afaf GABELOTAUD, charg�e de l'emploi, de donner plus de visibilit� � ce sujet qui �tait tout � fait pr�sent et travaill�, �videmment, dans notre �quipe. Mais j'ai souhait� que l'on puisse lui donner plus de visibilit�. Avoir une adjointe qui, en plus, conna�t les questions d'entreprise et d'�conomie, comp�tente sur ce sujet et impliqu�e au quotidien, � l'�vidence, cela nous a permis aussi de porter un certain nombre de projets nouveaux, mais surtout, de donner - ce que la majorit� de cet h�micycle a salu� et je l?en remercie - une vision, une strat�gie et des actions concr�tes, dans un contexte o� Paris a su profiter effectivement d'une situation, que nous sommes all�s chercher.

Je n'oublie pas la situation qui �tait la n�tre apr�s les attentats, quand il a fallu �tre l'ambassadrice de la Ville pour aller rechercher tous ces touristes qui ne venaient plus. Je n'oublie pas ce que nous sommes en train de faire en ce moment, d'ailleurs tr�s salu� par les organisations professionnelles et les associations de commer�ants, par la Chambre des m�tiers, par la Chambre de commerce de Paris, notamment en soutien aux commer�ants durement �prouv�s, � nouveau, suite � la crise des "Gilets jaunes", une crise qui ne s'adresse pas � la Maire que je suis, mais n�cessite que nous mettions les moyens n�cessaires pour faire en sorte que les cons�quences soient les moins durables possible pour l'�conomie parisienne et, au-del� de l'�conomie, pour notre soci�t� parisienne.

Ch�re Afaf, je vous laisse � pr�sent r�pondre aux diff�rentes questions pos�es par les orateurs de ce d�bat.

Mme Afaf GABELOTAUD, adjointe. - Madame la Maire, chers coll�gues, je tenais � vous remercier pour vos interventions constructives sur un sujet crucial pour les Parisiens. Je tiens �galement � remercier toutes les �quipes de la Direction de l'attractivit� et de l'emploi qui ?uvrent tous les jours pour l'attractivit� �conomique de la Ville de Paris et pour faciliter le retour � l'emploi des Parisiennes et des Parisiens qui en sont �loign�s, mais �galement toutes les autres directions qui ?uvrent avec nous dans ce domaine. Je pense � la DDCT et la DASES. Je pense �galement � mes �quipes.

Il nous apparaissait indispensable de retracer l'action de la Ville de Paris en faveur des politiques de l'emploi, non seulement dans l'accompagnement, mais aussi dans l'investissement et l'attractivit�.

Monsieur AURIACOMBE, comment pouvez-vous dire que Paris n'est pas une ville attractive�? Ne sortez-vous donc pas�? Ne voyez-vous pas�? Je vous invite r�ellement � revoir et � regarder les intentions d'investissements des soci�t�s �trang�res et le nombre d'emplois � cr�er. Aujourd'hui, Paris est dans le top�3 des villes attractives europ�ennes.

Les r�sultats parisiens sont encourageants, vous l'avez remarqu�, et la Maire l'a pr�cis� dans son intervention. Oui, fin 2018, le taux de ch�mage est de 7,1�% � Paris. En 2014, il �tait de 8,3�%. Au niveau national, il est de 8,8�%. Ce sont des chiffres. Ils sont l�.

Un second chiffre clef. Paris compte, depuis 2014, 5.000�b�n�ficiaires du R.S.A. en moins. Je le r�p�te�: si ces chiffres ne vous conviennent pas, Madame CARR�RE-G�E, j'en suis navr�e, mais ils sont r�els, s�rieux, et c?est l'Insee.

Quant aux apprentis, nous les logeons. Je m'interroge et nous interrogeons la R�gion sur son action, parce que c'est bien l�, le probl�me. Paris vient pallier les manquements de la R�gion et le d�sengagement de l'Etat. Dans ce document, nous avons pr�sent� l'investissement fort de la Ville dans un domaine qui n'est pas imm�diatement de sa comp�tence, mais essentiel � la vie quotidienne des Parisiens. Oui, le probl�me est bien l�. Nous attendions bien plus de l'action de l'Etat et de la R�gion. La R�gion qui r�pond aux abonn�s absents. Nous aimerions bien travailler avec la R�gion, et nous la sollicitons, mais elle ne r�pond pas. Je viens d'apprendre beaucoup de choses que vous faisiez. Nous n'avons aucun rapport d'activit� de toutes les actions emplois de la R�gion.

Mais on sait aussi, et c'est un chiffre que nous avions, que les cr�dits? Parce que l'apprentissage professionnel, c'est bien la R�gion. Nous avons un chiffre, aujourd'hui�: ce sont des cr�dits en baisse de 20�% de 2016 � 2018. Et les chiffres actuels, c'est moins 30�% quant au cr�dit sur l'apprentissage.

Je veux bien que l'on vienne nous donner des le�ons, mais je demande aussi que certains chiffres puissent �tre connus.

Qu'est-ce qui se passe quand on rencontre les Parisiennes et les Parisiens�? Ils viennent nous voir et nous disent�: "Je veux un travail, un logement et des transports". On s'attendait bien � quelque chose sur le th�me de l'autosatisfaction, Madame TACH�NE. On s?y attendait, �videmment. Si expliquer, s'interroger et �tre au plus pr�s des Parisiens en offrant des accompagnements concrets qui marchent, ne vous satisfait pas, alors j'en suis d�sol�e. Mais les Parisiens, eux, ne s'y trompent pas. Ils sont l� et peuvent dire tout l'accompagnement dont ils b�n�ficient.

Cette pr�occupation nous a notamment �t� rappel�e lors du Conseil municipal citoyen du vendredi 22 mars 2019. De nombreux sujets ont �t� �voqu�s par les Parisiens pr�sents lors de cette soir�e. Cette communication a contribu�, je l?esp�re, � apporter des r�ponses. Leurs interventions vont �galement nourrir nos r�flexions et nos actions. Je sais que ma coll�gue Pauline V�RON sera tr�s attentive, d'autant plus qu'elle conna�t particuli�rement bien ces sujets.

Je me permets �galement de saluer nos op�rateurs et associ�s partenaires, venus en nombre dans les tribunes du Conseil de Paris, avec lesquels nous travaillons de fa�on continue et partenariale. On nous a parl� de beaucoup de partenariats, mais nous ne faisons pas que cela, ainsi que les b�n�ficiaires de nos dispositifs qui assistent � nos d�bats.

Je tiens � saluer tout particuli�rement le travail que nous menons avec P�le Emploi. Le projet de d�lib�ration DAE 153 vous pr�sente la convention de coop�ration entre la Ville et P�le Emploi, partenariat in�dit qui montre notre volont� commune de lutte contre le ch�mage. Par ailleurs, nous rencontrons le Pr�fet r�guli�rement. Nous travaillons avec la Direccte. Nous n'avan�ons jamais seuls. Nous avons besoin de tout le monde. Nous sommes dans un esprit de co-construction et de coop�ration.

Nos objectifs sont ambitieux, car je suis convaincue que, dans ce domaine, la Ville doit �tre un facilitateur, cr�ateur de synergies permettant de rassembler l'ensemble des acteurs, de P�le Emploi � l'association de quartier, en passant de la grande entreprise � l'artisan. Ce sont les entreprises qui cr�ent des emplois et nous d�veloppons avec elles une nouvelle approche, gr�ce au "Pacte parisien pour l'emploi et les entreprises". Nous voulons des pactes qualitatifs. Nous voulons aider les services R.H. qui ne savent pas forc�ment faire, � aller vers les Parisiens �loign�s de l'emploi. Nous les mettons en relation avec nos structures qui pr�parent des candidats. Nous visons des contrats � dur�e ind�termin�e et une insertion p�renne, ainsi qu?une r�flexion pouss�e sur les conditions de travail.

Combien d'entreprises sont venues nous voir en nous disant�: "Je suis un secteur en tension et je n'arrive pas � recruter"�? Elles viennent avec des propositions tr�s claires en disant�: "J'ai tant d'emplois". Quand elles nous d�crivent les conditions de travail, nous sommes assez francs avec elles, en leur disant�: "Nous ne pourrons pas satisfaire � un pacte, ni �tre � vos c�t�s, parce qu'il va falloir vous remettre aussi en question".

Nous l'avons tout � fait en t�te et faisons en sorte que toute la politique que nous menons soit globale, non pas faite uniquement de chiffres, mais aussi une politique qualitative. De toujours nous remettre en question et de permettre aux entreprises de se remettre en question, surtout dans certains secteurs qui sont en tension parce que les conditions de travail sont tr�s difficiles.

La Ville de Paris s'attache � soutenir le d�veloppement de l'�conomie sociale et solidaire, qui repr�sente 10�% - vous l'avez dit, Madame la Maire - des emplois parisiens.

Avec ma coll�gue Antoinette GUHL, nous sommes attach�es � ce mod�le qui cherche � concilier activit� �conomique et utilit� sociale.

Le r�le de l'emploi public, comme vous l'avez soulign�, ne doit pas �tre n�glig�. La Ville de Paris, l'Etat, l'A.P.-H.P.�: la puissance publique reste le premier employeur parisien.

Dans cette communication, les axes forts de la Ville vous ont �t� pr�sent�s. Les politiques de l'emploi doivent se d�ployer � destination de tous les Parisiens. Nous avons choisi de d�velopper des dispositifs qui vont dans ce sens�: le d�veloppement des r�seaux des points "Paris Emploi", l'organisation de forums au format toujours plus innovant et attractif. Bien s�r, ces moyens se concentrent de fa�on plus intense dans les quartiers populaires, pour lesquels nous avons une attention toute particuli�re, parce qu?effectivement, les quartiers ne sont pas �quivalents dans tout Paris. Nous travaillons, avec Colombe BROSSEL, � �tre au plus pr�s des quartiers les plus fragiles et des quartiers populaires.

Nous agissons �galement aupr�s des publics les plus fragiles, via des formations sp�cifiques. Je pense � nos approches d�di�es, aux formations linguistiques ou encore aux dispositifs innovants, dont on a beaucoup parl�, que nous d�ployons � Paris avec ma coll�gue Dominique VERSINI, comme "Premi�re Heures", "Convergences", "Lulu dans ma rue". Merci aux diff�rents orateurs d'avoir rappel� la grande utilit� de l'exp�rimentation "Territoires z�ro ch�meur", cette d�marche in�dite qui s'appuie sur le principe �nonc� dans la constitution de 1946, selon lequel chacun a le devoir de travailler et le droit d'obtenir un emploi. Mais surtout, je pense que nul n'est inemployable. Alors, quelle satisfaction de rencontrer des personnes nous dire que, gr�ce � cette exp�rimentation, elles ont retrouv� leur dignit�. Elles vous parlent de leur fiert� d'avoir un salaire, une mutuelle, de ne plus �tre � la C.M.U.

Apr�s deux ans d'existence, les r�sultats sont au rendez-vous, avec 40�personnes recrut�es en C.D.I. Mais, plus encore, il s'agit d'un v�ritable projet de d�veloppement �conomique qui redonne du sens dans ce quartier populaire du 13e arrondissement. Il permet de r�duire les in�galit�s et de cr�er du lien social. C'est pourquoi je suis tr�s mobilis�e pour que l'exp�rimentation soit �tendue aux 18e, 19e et 20e arrondissements. Je salue l?engagement des trois maires d?arrondissement dans cette dynamique.

Nous anticipons les besoins de demain par la mise en place de formations aux m�tiers du num�rique via "ParisCode". Cela a �t� dit�: plus de 1.000�apprenants chaque ann�e. Nous lancerons, d�but avril, la quatri�me �dition. Mais �galement par la mise en place de formations dans les m�tiers de la transition �cologique�: 400 apprenants par an avec "Paris-Fabrik" et sa deuxi�me �dition. Je tiens � remercier tout particuli�rement Jean-Louis MISSIKA.

Enfin, comme vous l?avez soulign�, nous avons aussi lanc� un grand plan d'action pour pr�parer les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 avec Jean-Fran�ois MARTINS. Ce plan "Enjeux Emplois" a �t� pr�sent� le 20 mars � l'Elys�e-Montmartre. Il va permettre de pr�parer et former les Parisiens � des emplois p�rennes, mais aussi en relation avec 2024, c'est-�-dire �tre pr�t pour 2024, dans les standards de 2024.

Comme la Maire de Paris l?a annonc�, la Ville de Paris fait le choix de former, d�s 2019, 1.000 Parisiens par an issus des quartiers populaires. Pour ceux qui ne l'ont pas compris, c'est une annonce. Une tr�s grande annonce.

Par ailleurs, puisque cela a �t� demand� � plusieurs reprises, nous pouvons vous communiquer toute la liste, sans aucun probl�me, des associations, des subventions, des rapports d'activit� des partenaires, tout ce que vous voulez savoir sur "Territoires z�ro ch�meur". Cela aurait �t� beaucoup trop long de l'int�grer dans la communication, parce que, justement, ce travail de fourmi et tr�s exhaustif de la Ville de Paris en faveur de l'emploi, c'est aussi beaucoup de documents. Nous avons des comptes rendus, des �valuations, un certain nombre de documents que nous mettons � votre disposition et � la demande sans aucun probl�me.

Maintenant, je souhaite aborder les avis de l'Ex�cutif quant aux v?ux qui ont �t� rattach�s � la communication et pr�sent�s au fur et � mesure des diff�rentes interventions.

Au sujet du v?u n��1 d�pos� par le groupe Communiste - Front de Gauche, nous sommes conscients qu'une politique efficace de lutte contre le ch�mage doit s'accompagner d'outils d'�valuation performants pour nous permettre de suivre au mieux l'action des structures d'accompagnement que nous soutenons � travers l'action de la Ville. C?est pour cette raison que j'�mets un avis favorable, avec, cependant, une demande d'amendement pour rappeler que les conf�rences demand�es par votre deuxi�me attendu existent d�j� dans le cadre du P.P.I.E. et permettent ce travail partenarial.

Je donnerai �galement un avis favorable au v?u n��2 d�pos� par le groupe Communiste - Front de Gauche et au v?u n��5 d�pos� par le groupe "G�n�ration.s", qui demandent tous deux qu'une �tude pr�cise soit lanc�e � Paris permettant une cartographie du ch�mage arrondissement par arrondissement. Effectivement, l'Insee ne va pas jusqu?� ce travail de fourmi dans les arrondissements. Nous avons des chiffres plus globaux, qui sont issus des quartiers "politique de la ville", mais nous n'avons pas ce travail pr�cis, laborieux, qui demande une �tude bien plus pr�cise, que nous demanderons certainement � l'APUR, qui viendra �galement s'appuyer sur des chiffres plus pr�cis d'autres op�rateurs. Un int�r�t tout particulier devant �tre port� sur les quartiers "politique de la ville", �videmment. Cette �tude pourrait nous permettre �galement d'analyser l'�volution du travail et des m�tiers � Paris, afin de mieux comprendre les besoins des secteurs �conomiques, et ainsi, toujours rapprocher l'offre � la demande.

Notre relation approfondie avec P�le Emploi, que nous avons d�j� �voqu�e, nous permettra de travailler en compl�mentarit� avec eux et d?�voquer toute la pertinence d?un d�ploiement optimal du service public de l'emploi sur le territoire parisien.

Enfin, la question de la pr�carit� croissante du salariat nous interpelle. Nous souhaitons r�affirmer le soutien de la Ville de Paris aux salari�s qui luttent pour une am�lioration de leurs conditions de travail.

Concernant le v?u n��3, relatif au travail dominical, d�pos� par le groupe Communiste - Front de Gauche et "G�n�ration.s", je vous confirme notre attachement au repos dominical qui doit rester la r�gle. C'est, en effet, un principe essentiel, aussi bien pour la vie familiale que sociale des salari�s.

J'�mets ainsi un avis favorable � votre v?u qui propose �galement que nous intervenions aupr�s d?Ile-de-France Mobilit�s afin de d�velopper les transports publics nocturnes, et que nous sollicitions la ministre du Travail sur un renforcement des compensations dues aux salari�s et sur un cadre l�gal plus contraignant pour le travail nocturne. Pour la m�me raison que celle pr�c�demment �voqu�e, � savoir notre attachement � la r�gle du repos dominical, nous ne souhaitons pas nous orienter vers une g�n�ralisation de l?ouverture dominicale sur le territoire parisien.

Le sujet a �t� longuement d�battu � plusieurs reprises. Les positions de chacun sont connues. En cons�quence, j'�mets l� un avis d�favorable au v?u n��11 d�pos� par le groupe les R�publicains et Ind�pendants, demandant la saisine du Gouvernement pour instaurer une zone touristique unique � Paris.

Sur le v?u n��4, relatif � l'exp�rimentation du revenu universel � Paris, ce v?u ayant �t� d�j� d�pos� dans le m�me esprit lors du d�bat budg�taire de 2018, je ne m?�carterai pas de la r�ponse qui vous avait �t� faite par l'Ex�cutif alors. Je tiens � rappeler l'int�r�t de la Ville de Paris sur cette question. Nous sommes tr�s au fait, tr�s int�ress�s par cette r�flexion. Il s'agit d'un projet �conomique et social tr�s important mais complexe, qui r�pond � des d�finitions diff�rentes, parfois contradictoires, entre ses promoteurs.

Nous suivons avec attention l'�volution des travaux lanc�s par l'"Association des d�partements de France", ainsi que la proposition de loi d�pos�e et soutenue par 18�d�partements socialistes.

J'�mets donc, sur votre v?u, un avis d�favorable de l'Ex�cutif. Le groupe "G�n�ration.s" a souhait� aborder la probl�matique des emplois aid�s � Paris dans son v?u n��6. L'ann�e 2018 a �t� une ann�e charni�re consid�rant la volont� du Gouvernement de mettre fin � ce dispositif, pourtant essentiel, permettant l'insertion de personnes connaissant des difficult�s d'acc�s � l'emploi. La r�duction importante de ces contrats ainsi que leur transformation en parcours emploi comp�tences a conduit de nombreuses associations et la collectivit� parisienne � se limiter dans l?utilisation de cet outil. C'est pourquoi je donnerai un avis favorable sur votre v?u, en proposant cependant un amendement pour r�affirmer l'importance des emplois aid�s dans les politiques d'insertion professionnelle. Nous dresserons tr�s prochainement le bilan interne � la Ville de Paris de l'utilisation des emplois aid�s et nous porterons aupr�s du Gouvernement la demande d'un bilan pr�cis des emplois aid�s contract�s sur le territoire.

Aussi, sur les v?ux nos�7, 8 et 9 du groupe les R�publicains et Ind�pendants, le v?u n��7 me rappelle que la meilleure intention peut donner les pires r�sultats. Dans votre volont�, que je ne peux que saluer, de favoriser les stages, l'apprentissage et la formation professionnelle, vous risquez de mettre � mal un certain nombre de petites associations, qui seraient bien incapables de g�rer une contrainte comme celle-ci si elle leur �tait impos�e de cette fa�on. Plut�t que d?imposer, de notre c�t�, nous pr�f�rons discuter et encourager. Les structures associatives ne sont pas des grands groupes. Imposer une telle obligation n'aurait pas de sens en raison de l?immense diversit� des associations accompagn�es, d'o� un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Sur votre second v?u, le v?u n��8, je vous propose de le retirer. A d�faut, j'�mettrai un avis d�favorable. Un tr�s grand nombre de mairies d'arrondissement proposent avec succ�s des forums locaux. Vous parlez des mairies de votre famille politique, mais je tiens � vous rappeler que la grande majorit� des mairies d'arrondissement en organisent avec succ�s. Ces forums sont compl�mentaires des trois grands forums parisiens qui accueillent plus de 61.000 personnes sur l'ann�e, 2.500 exposants, 15.000 emplois propos�s, et ont permis � pr�s de 5.000 Parisiennes et Parisiens de trouver un emploi. Il est imp�ratif que ces forums s'organisent, se d�roulent de fa�on coordonn�e. J'ai r�uni, d�s ma prise de fonction, l?ensemble des adjoints emploi pour travailler avec eux sur ces sujets. C'est pourquoi je vous invite � travailler avec la d�l�gation emploi et la DAE. Nous nous rendrons disponibles pour vous accompagner dans vos projets.

Enfin, vous nous demandez, via votre v?u n��9, d?engager l?int�gralit� de l?enveloppe F.S.E. pour 2014-2020. Je vous demande de bien vouloir retirer votre v?u, le consid�rant comme satisfait. Je n'ose pas faire la r�ponse technique qui est un peu fastidieuse, mais il faut que je vous la fasse, parce qu?il reste tr�s exactement 21 mois, et non pas un an, pour engager juridiquement les cr�dits F.S.E. allou�s � la collectivit� parisienne qui ne l?ont pas encore �t� jusqu?� pr�sent, m�me si, dans 75�% des dossiers, la collectivit� parisienne n'est pas oblig�e de les cofinancer, et que cofinancer le reste � charge des b�n�ficiaires du F.S.E. Dans les faits, il leur est souvent demand�, quand cela est possible, de trouver d'autres sources de cofinancement public ou priv�, voire d?autofinancer un minimum pour les plus grosses structures qui g�n�rent des recettes et en ont les moyens. Et la Ville compl�te pour boucler le budget.

Enfin, 16 demandes, pour un montant de 5,89�millions d'euros, sont en cours d'instruction par les services � la suite de 4 appels � projets. Si les �lus d�cidaient d'engager les cr�dits correspondants lors de ce Conseil, cela repr�senterait 74,31�% de l'enveloppe.

D'autres appels � projets seront publi�s dans les 12 mois � venir et d?autres demandes seront pr�sent�es.

Concernant le v?u n��12 d�pos� par le groupe D�mocrates et Progressistes, relatif aux points "Paris Emploi", je vous remercie de saluer l'action de la Ville de Paris en faveur de tous les Parisiens?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je vous proposerai d?acc�l�rer.

Mme Afaf GABELOTAUD, adjointe. - Oui, d?acc�l�rer�!

Alors, nous avons choisi de d�velopper ces r�seaux. Je vais, d'abord, juste r�pondre sur une question, qui est�: sur les 5 P.P.E., nous avons re�u 11.863 Parisiennes et Parisiens. Sur les autres attendus, je souhaite donner un avis favorable � votre v?u, mais je vous propose un amendement. Nous ne pouvons pas vous donner un nombre pr�cis de personnes ayant trouv� un emploi apr�s avoir �t� orient�es, parce que ce n'est pas la philosophie des points "Paris Emploi". Nous souhaitons, bien entendu, installer et d�velopper les P.P.E. en mairie, mais il est hors de question de transf�rer les P.P.E. existants?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je vous propose, peut-�tre, Afaf, de faire pour chacun de ces v?ux, de vous dire? voil�? parce que l?on va prendre beaucoup de retard.

Mme Afaf GABELOTAUD, adjointe. - Pour le v?u n��13, ce sera un avis favorable de l?Ex�cutif sur les salari�s de "New Look". Voil�.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup. D'abord, merci pour cette r�ponse compl�te, n�cessaire et utile. Merci, surtout, pour le travail de toutes les �quipes �lues, ici, � la Mairie de Paris et dans les arrondissements, et de l'administration, pour porter cette question essentielle, la question de l'emploi, avec des r�sultats. Parce que les chiffres et les �valuations qui ont �t� donn�es montrent qu'il y a des r�sultats.

D'ailleurs, je le r�p�te�: le fait que, dans une grande capitale, le taux de ch�mage soit inf�rieur � celui du pays est une exception. En g�n�ral, dans les grandes capitales, le taux de ch�mage est sup�rieur � celui du pays, parce que ce sont aussi des lieux, des territoires qui attirent �norm�ment de personnes qui cherchent un emploi. Nous sommes dans cette anomalie tr�s positive, � savoir que nous sommes l?une des tr�s rares grandes capitales � avoir un taux de ch�mage inf�rieur, non seulement � celui de la R�gion, mais aussi � celui du pays.

Je vous demande d'�tre attentifs, que les conversations diverses et vari�es s'arr�tent ou se poursuivent � l'ext�rieur.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��1 d�pos�e par le groupe Communiste - Front de Gauche, amend�e par l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u amend�e est adopt�e. (2019, V. 91).

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��2 d�pos�e par le groupe Communiste - Front de Gauche, assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u est adopt�e. (2019, V. 92).

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��3 d�pos�e par les groupes Communiste�- Front de Gauche et "G�n�ration.s", assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u est adopt�e. (2019, V. 93).

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��4 d�pos�e par le groupe "G�n�ration.s", assortie d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

La proposition de v?u est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��5 d�pos�e par le groupe "G�n�ration.s", assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

La proposition de v?u est adopt�e. (2019, V. 94).

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��6 d�pos�e par le groupe "G�n�ration.s", amend�e par l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

La proposition de v?u amend�e est adopt�e. (2019, V. 95).

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��7 d�pos�e par le groupe "G�n�ration.s", assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

La proposition de v?u est adopt�e. (2019, V. 96).

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��8 d�pos�e par le groupe les R�publicains et Ind�pendants, assortie d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

La proposition de v?u est repouss�e.

Concernant le v?u n��9 d�pos� par le groupe les R�publicains et Ind�pendants, il y a un avis d�favorable de l'Ex�cutif, s'il n'est pas retir�. Mais j'imagine qu'il ne l'est pas�? Donc un avis d�favorable de l'Ex�cutif. Je le mets donc aux voix, � main lev�e, assortie d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? La proposition de v?u est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��10 d�pos�e par le groupe les R�publicains et Ind�pendants, assortie d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? La proposition de v?u est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��11 d�pos�e par le groupe les R�publicains et Ind�pendants, assortie d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

La proposition de v?u est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��12 d�pos�e par le groupe D�mocrates et Progressistes, amend�e par l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

La proposition de v?u amend�e est adopt�e. (2019, V. 97).

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��13 d�pos�e par Mme SIMONNET, assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

La proposition de v?u est adopt�e. (2019, V. 98).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet d'amendement n��14 d�pos� par l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

Le projet d'amendement n��14 est adopt�.

Je mets � pr�sent aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAE�6.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DAE 6).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAE 8.

Qui est pour�?

Contre�? Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DAE 8).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAE 11 ainsi amend�.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

Le projet de d�lib�ration amend� est adopt�. (2019, DAE 11).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAE 60.

Qui est pour�?

Contre�? Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DAE 60).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAE 63.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DAE 63).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAE 68.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DAE 68).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAE 148.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DAE 148).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAE 153.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DAE 153).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAE 157.

Qui est pour�?

Contre�? Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DAE 157).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAE 163.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DAE 163).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 51 - DDCT.

Qui est pour�?

Contre�? Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DASES 51 - DDCT).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 52.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DASES 52).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DDCT 31 - DJS.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DDCT 31 - DJS).

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, nous avons adopt� tous les projets de d�lib�ration, les v?ux et amendements, y compris, bien s�r, concernant cette communication sur l'emploi sur laquelle il n'y a pas de vote. Mais je vous remercie et bravo. On continue vers un objectif plein-emploi. Merci.

Avril 2019
Débat
Conseil municipal
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