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Voeu déposé par le groupe Socialiste et Apparentés relatif à l'insécurité à la Porte de la Chapelle.


M.�Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Nous passons � l?examen de v?ux non rattach�s. Tout d?abord, le v?u n��69, pr�sent� par le maire du 18e arrondissement, M.�Eric LEJOINDRE.

M.�Eric LEJOINDRE, maire du 18e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire.

Nous avons eu l?occasion d?�voquer plus t�t ce matin la situation de la porte de la Chapelle. Nous l?avons fait � l?occasion de ce v?u, qui a recueilli l?unanimit� du Conseil du 18e arrondissement et vise � nouveau, apr�s les multiples alertes des uns et des autres, � attirer l?attention de chacun sur la situation particuli�rement d�grad�e, ces derni�res semaines et ces derniers mois, du quartier de la porte de la Chapelle dans le 18e.

Dans ce quartier, il faut que nous parvenions � travailler en m�me temps dans trois directions.

La premi�re direction consiste � am�liorer et � renforcer l?ordre public dans ce quartier, ce qui exige une action coordonn�e de la Ville et des services de l?Etat. Je sais � quel point la Pr�fecture de police y est attach�e.

La seconde est d?arriver � apporter une r�ponse sur le plan sanitaire et social � la probl�matique tr�s lourde de la pr�sence des usagers de "crack" et de trafiquants. De ce point de vue, la ville travaille avec l?Etat sur la question du "Plan Crack". Et puis, il faut que nous arrivions � op�rer les mutations urbaines. Nous aurons l?occasion, notamment au cours de ce Conseil de Paris, de voter un tr�s beau projet de d�lib�ration sur la gare des Mines, qui va am�liorer la situation dans un temps un peu plus long. Pour autant, il convient que ces investissements ne masquent pas l?urgence dont je parlais. Par ce v?u, nous souhaitons alerter le Gouvernement sur la n�cessit� de mettre en place des moyens adapt�s pour faire face � la recrudescence de la violence dans ce quartier, que l?on observe semaine apr�s semaine, de travailler � la prise en charge inconditionnelle de l?ensemble des r�fugi�s qui sont pr�sents sur ces campements. Nous aurons l?occasion d?y retourner demain avec la Maire de Paris. Et enfin, de travailler avec la R.A.T.P. pour faire en sorte que sur le r�seau, aussi bien en souterrain que dans le tramway, des moyens suppl�mentaires puissent �tre d�gag�s pour �viter les sc�nes auxquelles nous sommes malheureusement aujourd?hui confront�s.

M.�Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Monsieur le Maire. La parole est � Mme�Colombe BROSSEL.

Mme�Colombe BROSSEL, adjointe. - Merci beaucoup, Monsieur le Maire du 18e, et, au-del� de vous, l?ensemble de votre conseil municipal qui a soutenu ce v?u que vous avez pr�sent� avec les �lus socialistes en Conseil du 18e arrondissement. Au-del� du constat qui est partag�, vous y portez trois demandes qui sont imp�ratives. Je ne reviens pas sur la prise en charge temporaire et inconditionnelle de tous les r�fugi�s. Ma coll�gue Dominique VERSINI y revient r�guli�rement.

Comme l?a dit la Maire de Paris la semaine derni�re, lorsqu?il a �t� demand� � la Mairie de Paris de fermer le centre de premier accueil de la Chapelle parce qu?un autre dispositif se mettait en place, il nous a paru normal de travailler tous dans le m�me sens. Force est de constater, un an plus tard, que ce nouveau dispositif mis en place par le Gouvernement, n?a pas permis - c?est un doux euph�misme - d?emp�cher des reconstitutions extr�mement importantes de campements de rue et qu?il est donc n�cessaire aujourd?hui, et cela doit parfois d�passer des cadres administratifs, de mettre en place un dispositif de premier accueil.

Je ne reviens pas sur votre demande d?effectifs de police pr�sents sur le terrain. Permettez-moi de saluer le travail des effectifs du commissariat du 18e arrondissement ainsi que ceux de la BAC nuit, qui sont pr�sents dans le quartier tous les soirs et toutes les nuits, interpellent des d�linquants, notamment des dealers de "crack".

Je voulais aussi que l?on n?oublie pas de saluer ceux qui sont pr�sents, travaillent et interviennent sur le terrain. Redire que nous avons tous besoin que ce soit l?ensemble des bouts de la cha�ne - si vous me permettez de le dire ainsi - qui soient pris en charge, du travail sur les r�seaux. M�me si ce sont des petites quantit�s en termes de poids, nous devons absolument faire en sorte que la lutte contre le trafic de "crack" soit la priorit� de l?ensemble des services, sp�cialis�s ou non, � l?aval ou � l?amont de la cha�ne en mati�re de pr�vention.

Enfin, vous dire - et je terminerai par-l�, Monsieur le Maire - que nous avons interpell� le directeur d?Ile-de-France Mobilit�s. Nous le ferons �galement aupr�s de la R.A.T.P. pour que les usagers du m�tro parisien - vous citez les stations de la ligne�12 et du tramway�T3, mais �galement l?ensemble des stations de m�tro qui sont comprises dans le G.L.T.D. - le "Groupement local de traitement de la d�linquance" anim� par le Procureur de la R�publique, soient s�curis�s. Enfin, faire en sorte que ce qui se passe dans les souterrains soit examin� en m�me temps que ce qui se passe � l?ext�rieur, parce que c?est bien l?ensemble des espaces publics et des espaces souterrains dans le m�tro qui doivent �tre tranquillis�es par de la pr�sence humaine p�renne et en uniforme, pour rendre aux Parisiens et aux Parisiennes, � ceux qui utilisent le m�tro et les transports en commun, la tranquillit� � laquelle ils ont droit.

M.�Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame la Maire. Je vous donne la parole, Monsieur le directeur.

M.�LE REPRSENTANT DU PRFET DE POLICE. - Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les Conseillers, le Pr�fet de police a eu l?occasion de s?exprimer tout � l?heure en r�ponse � une question d?actualit�, en indiquant qu?il se rendrait prochainement dans le secteur de la porte de la Chapelle dans le 18e, o� la situation est tr�s difficile. Personne ne l?ignore et ne le nie.

Je voudrais rappeler de fa�on tr�s rapide, puisque beaucoup de choses ont d�j� �t� dites, les quatre piliers de l?action de la Pr�fecture de police dans ce domaine avec ses partenaires.

D'abord, le sujet de la pr�sence sur la voie publique. L?adjointe � la Maire en charge de la s�curit� a rappel� l?engagement tr�s fort du commissariat du 18e arrondissement et des �quipes sp�cialis�es pour �tre pr�sents sur la voie publique, pr�venir, dissuader la commission d?actes de d�linquance et interpeller leurs auteurs lorsque ceux-ci ont malheureusement �t� commis.

Je voudrais m?associer � cet hommage, saluer l?engagement de l?ensemble des effectifs sous l?autorit� de la commissaire centrale, Mme�Emmanuelle OSTER, et de son adjoint, M.�Mathieu DEBATISSE. Ils b�n�ficient autant que possible des renforts des moyens sp�cialis�s de la Pr�fecture de police�: la BAC de nuit bien �videmment�; les compagnies de s�curisation et d?intervention qui permettent de renforcer les effectifs du commissariat et la pr�sence sur le terrain�; et, lorsque l?actualit� de l?ordre public le permet, d?unit�s de forces mobiles�: C.R.S. et escadrons de gendarmerie mobile.

Je voudrais �galement insister sur le r�le des �quipes th�matiques ou d�di�es � certains types de d�linquance. Je pense en particulier � la Brigade sauvette-contrefa�on, qui a �t� cr��e � l?automne 2017 - si ma m�moire est bonne - et permet, face � ce type de ph�nom�ne extr�mement important, envahissant, probl�matique pour l?espace public, d?apporter une r�ponse sp�cialis�e. Plus de 30.000�proc�s-verbaux � l?�chelle de la Capitale ont �t� dress�s l?ann�e derni�re. Une grande partie d?entre eux, plus des trois quarts, l?a �t� dans le 18e arrondissement.

Je dirai un mot s?agissant de la pr�sence dans les transports en commun. Le tramway�T3�bis, depuis son inauguration, rencontre des difficult�s de plus en plus importantes. Alert�e par les �lus, alert�e par la R.A.T.P., la Brigade des r�seaux ferr�s de la Pr�fecture de police a renforc� sa pr�sence sur les tron�ons du tramway�T3�bis les plus concern�s, notamment entre la porte d?Aubervilliers, la porte de la Chapelle et la porte de Clignancourt. Plus de 74�op�rations de s�curisation depuis le 22�f�vrier dernier ont permis d?interpeller des individus � l?origine d?actes de d�linquance, d?incivilit�s � l?int�rieur de ces tramways. Nous maintiendrons la vigilance en lien avec les �quipes du groupement de s�curit� de la R.A.T.P., qui agit �galement dans ce domaine.

Le deuxi�me axe de la pr�sence et de l?action de la Pr�fecture de police, c?est le travail d?investigation, notamment en mati�re de lutte contre les stup�fiants. Tout le monde partage le contexte et le constat�: les quantit�s de drogue qui circulent sont en augmentation. Les prix baissent. Le public des consommateurs se diversifie. C?est vrai malheureusement dans le Nord-Est parisien, o� un certain nombre de points de "deal", de trafic et de consommation sont constat�s par les services de police. Des investigations lourdes sont men�es � la fois par les �quipes de commissariats, par la s�ret� territoriale de Paris, par les �quipes de la police judiciaire pour le haut du spectre des trafics, qui permettent d?obtenir des r�sultats qui ne se limitent pas uniquement aux quantit�s saisies. Car il faut rappeler que, pour le "crack", un caillou p�se 0,1�gramme. Autant vous dire que lorsque l?on en saisit 3,7 kilogrammes, comme l?ann�e derni�re, cela repr�sente une quantit� de cailloux consid�rable.

Ces investigations concernent aussi le ph�nom�ne du prox�n�tisme et les r�seaux de traite des �tres humains. Le prox�n�tisme visant des ressortissantes nig�riennes en particulier, fortement implant� dans le 18e arrondissement, sous le contr�le et les investigations de la police judiciaire. De nombreux proc�s ont d�j� eu lieu dans ce domaine.

Le troisi�me outil et axe d?action de la Pr�fecture de police, en lien avec la Ville de Paris, c?est la mobilisation des polices administratives destin�es � pr�venir les probl�mes de tranquillit� publique. Cela passe par le contr�le des �tablissements - d�bits de boissons notamment - et par la lutte contre le travail ill�gal, qui permettent de proc�der � des fermetures administratives, le cas �ch�ant. Le dernier axe, c?est la coop�ration avec les partenaires. Le "Plan Crack" est un bel exemple de la n�cessit�, pour la Pr�fecture de police, de ne pas agir uniquement sur le volet r�pressif, mais de travailler en lien avec les acteurs du volet social et m�dico-social s?agissant du trafic de stup�fiants. Je voudrais mettre en avant la coop�ration avec le consulat du Maroc, qui permet de traiter une autre probl�matique fortement pr�sente dans le 18e arrondissement, � savoir celle des mineurs non accompagn�s, dont certains commettent des actes de d�linquance. Voil� les quatre axes principaux d?une action du quotidien, difficile, lourde, mais sur laquelle et pour laquelle la Pr�fecture de police continuera de se mobiliser.

M.�Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur le directeur.

Je vous propose de mettre aux voix, � main lev�e, le v?u n��69, avec un avis favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s?abstient�?

Le v?u est adopt�. (2019, V. 125).

Avril 2019
Débat
Conseil municipal
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