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M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Nous passons maintenant � l?examen des v?ux non rattach�s.

Le v?u n��125 est relatif � une �valuation de la pratique du Chemsex.

La parole est � M. David BELLIARD.

M. David BELLIARD. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, depuis plus de 10 ans se d�veloppe une pratique dangereuse associant la prise de drogue � des activit�s sexuelles, appel�e Chemsex, pour "Chemical sex" ou "sexe sous produits chimiques". Si cette pratique n?est pas l?exclusivit� d?un public sp�cifique, elle s?est particuli�rement d�velopp�e chez les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes. Les donn�es de pr�valence sont incertaines mais les retours des associations de terrain permettent cependant de poser un constat d?existence de cette pratique faisant courir des risques mortels � leurs participantes et participants, du fait de la combinaison de plusieurs facteurs�: pr�vention sexuelle inappropri�e au contexte, connaissance partielle ou insuffisante des dangers li�s � l?usage des drogues et surtout � leur combinaison, forte pr�valence au V.I.H., V.H.C. et autres I.S.T. Par exemple, une personne pratiquant le Chemsex a sept fois plus de risques de contracter le V.I.H. et neuf fois plus de contracter l?h�patite C que lors d?un rapport sexuel sans consommation de drogue, d?apr�s l?�tude publi�e en mai 2018 avec la "British H.I.V. Association".

En outre, s?engager dans une relation sexuelle alors que l?on est sous l?emprise d?une drogue peut conduire � des rapports non prot�g�s, augmentant le risque d?infections sexuellement transmissibles. Enfin, le Chemsex pr�sente par ailleurs les m�mes risques que toute consommation de drogue, dont les overdoses, des crises d?angoisse, des convulsions, la perte de conscience, parano�a et anxi�t�.

Notre Ville dispose de moyens et de partenariat ad hoc pour mettre en place une politique de pr�vention sanitaire et sociale concourant � la r�duction des risques li�s � l?usage de drogue et � la lutte contre le V.I.H. Sida.

Notre v?u fait trois propositions. D?abord qu?une �tude sur les dangers li�s � la pratique du Chemsex � Paris soit lanc�e par la mission m�tropolitaine de pr�vention des conduites � risques, associant l?ensemble des acteurs de la r�duction des risques. Ensuite qu?un courrier soit adress� aux autorit�s sanitaires pour conna�tre les mesures prises pour r�pondre � cette probl�matique de sant� publique sp�cifique. Enfin que soient rapidement organis�es des rencontres avec les acteurs de la r�duction des risques, de la pr�vention et du soin, afin de d�terminer la politique de sant� la plus appropri�e pour r�pondre aux enjeux sanitaires et sociaux li�s � cette pratique.

Je vous remercie.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

Pour vous r�pondre, Anne SOUYRIS.

Mme�Anne SOUYRIS, adjointe. - Merci beaucoup, David BELLIARD.

En effet, le ph�nom�ne du Chemsex est inqui�tant et il faut une r�ponse sanitaire et sociale par les pouvoirs publics. A travers mes rencontres de terrain aupr�s d?associations de r�duction des risques ou de sant� communautaire, je suis r�guli�rement alert�e sur les risques pris par les "chemsexeurs". Nous parlons ici de risques psycho-sociaux, sanitaires, qui se r�v�lent parfois mortels. Des �tudes parlent de haut niveau d?incidence des I.S.T., du V.I.H., des h�patites dans la population concern�e, associ�e � d?autres cons�quences li�es aux produits psychoactifs�: arr�t de travail, hospitalisation, overdose, probl�me de couple, voire poursuites judiciaires. Ainsi, il n?y a pas si longtemps, un jeune m�decin de l?H�pital Saint-Louis me disait qu?il faisait plus fonction d?addictologue aupr�s de ses patients que d?infectiologue et que les addictologues eux-m�mes �taient extr�mement d�munis face � ce ph�nom�ne.

Nous faisons donc face � un nouveau mode de consommation de drogue. Cela doit interpeller les pouvoirs publics sur une nouvelle politique de r�duction des risques � mettre en ?uvre. Encore une fois, la France est en retard. Que le plan national de mobilisation contre les addictions 2018-2022 appelle � ce que soient �labor�es des strat�gies de r�ponse aux usages probl�matiques en cours d?extension, notamment la pratique du Chemsex, est un premier pas, mais il va falloir acc�l�rer le mouvement si nous voulons faire face et ne pas rester impuissants face � des morts.

Ainsi, nous �mettons un avis favorable sur l?ensemble du v?u. J?ajouterai en indiquant que, en amont du Forum europ�en sur le Chemsex le 15 et 16 novembre prochain, la Ville de Paris organisera en partenariat avec "Vers Paris sans Sida" le 14 novembre 2019, la journ�e parisienne du Chemsex. Dans le sens du v?u, avec "F�tez clairs", nous avons d�j� un travail en cours sur cette question, pour �tre imm�diatement pr�sent dans les lieux festifs.

Merci beaucoup.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n��125 du groupe Ecologiste de Paris avec un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s?abstient�?

Le v?u est adopt�. (2019, V. 153).

Voeu d�pos� par le groupe Ecologiste de Paris relatif � la lutte contre la pr�carit� menstruelle au coll�ge.

Avril 2019
Débat
Conseil municipal
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