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2008, Voeu déposé par le groupe UMPPA relatif à la sécurité dans le 19e arrondissement.


M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Je vous propose d?examiner le v?u r�f�renc� n� 64 dans le fascicule, relatif � la s�curit� dans le 19e arrondissement, qui a �t� d�pos� par le groupe U.M.P.P.A.

Je donne la parole � M. GIANNESINI.

M. Jean-Jacques GIANNESINI. - R�guli�rement, lors de mes visites dans les quartiers, les habitants m?interpellent sur la question de l?ins�curit� ressentie au quotidien. Cette gangr�ne touche tous les habitants de l?arrondissement qui font �tat d?actes de violence, de d�linquance, de trafic et de pr�sence de bandes qui mettent les quartiers dans la terreur.

Malheureusement, je dois le regretter, le s�nateur-maire du 19e arrondissement, fid�le � son discours, continue de nier cette r�alit� en disant que cela donne une mauvaise image de l?arrondissement.

Pourtant, la situation empire et ce n?est plus tol�rable pour les habitants qui vivent aujourd?hui dans la peur. Une femme a �t� tu�e � coups de couteau au-dessus des Buttes-Chaumont car elle refusait de laisser son sac. Une bande de jeunes d�linquants menacent et agressent r�guli�rement les commer�ants de la place des F�tes. J?en ai �t� t�moin samedi apr�s-midi. Les trafiquants de drogue font r�gner la terreur aux Orgues de Flandres. Les halls de la cit� des Chauffourniers sont squatt�s par les dealers. Ils font leur commerce en terrorisant les femmes, les enfants et les personnes �g�es qui osent � peine regagner leur logement d�s la nuit tomb�e.

La cit� Edmond Michelet - j?ai re�u encore une d�l�gation la semaine derni�re - est une zone de non-droit, qui n?est plus accessible ni � la police ni aux services municipaux, notamment le G.P.I.S.

Les habitants se sentent compl�tement abandonn�s.

Aujourd?hui, il ne s?agit pas de jeunes qui arrivent d?autres arrondissements ou de banlieue, les jeunes qui font r�gner la terreur ? je les appellerais plut�t des voyous puisqu?il ne faut pas confondre les jeunes et les voyous - habitent sur place, organisent leur trafic en toute tranquillit� et entra�nent les plus jeunes dans leurs actes de d�linquance.

Aujourd?hui, c?est tout l?arrondissement qui est concern� : la rue Gaston Pinot, la rue de la Solidarit�, le 50 boulevard de la Villette, la place des F�tes, les rues R�beval et Rampal, la Porte Brunet, le secteur de la rue de Toulouse-rue de Corr�ze, le secteur Maroc-Tanger-Riquet, la rue d?Aubervilliers, la rue Alphonse Karr, l?avenue de Flandre, la cit� Ourcq-L�on Giraud, le 51 rue de l?Ourcq - une erreur s?est gliss�e, ce n?est pas le 55 mais le 51 rue de l?Ourcq - et enfin que dire du ?March� aux Voleurs? boulevard de la Villette !

Pas un secteur de l?arrondissement n?est �pargn� par le trafic de drogue, la violence verbale, physique et les intimidations.

Les policiers eux-m�mes, avec qui je discute r�guli�rement, se sentent impuissants, peu nombreux et, avec des moyens limit�s, face � cette mont�e importante de la violence et de l?ins�curit�. Et ce, malgr� leur volont� d?agir et leur d�termination pour faire face aux nombreuses difficult�s qu?ils rencontrent.

Je voudrais leur rendre hommages aujourd?hui.

Car ne l?oublions pas, les victimes sont avant tout des femmes, des hommes, des enfants pris en otage par ces voyous qui les terrorisent et les privent d?une libert� fondamentale : celle d?aller et venir en toute s�curit�. Ces victimes, ne l?oublions pas, ne sont jamais les plus favoris�es, leurs revenus sont modestes, leur conditions de vie difficiles. Il s?agit de la majorit� silencieuse qui n?a pas le choix et qui subit. Tout ceci a �t� d�nonc� avec force par le pr�sident de la R�publique juste avant son �lection et, en ma qualit� d?�lu,?

Mme Liliane CAPELLE, adjointe. - Qu?est-ce qu?il a fait ?

M. Jean-Jacques GIANNESINI. - ? en ma qualit� d?�lu, je prends la parole pour ces victimes et revendique pour eux des conditions de vie meilleures.

(Mouvements de protestation sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Mouvement R�publicain et Citoyen, Communiste et ?Les Verts?).

La situation aujourd?hui est � ce point grave, Monsieur le Pr�fet, que nous sommes, � mon sens, si rien n?est fait, dans un cas de non-assistance � personne en danger.

C?est pourquoi Anne-Constance ONGHENA et moi-m�me d�posons et �mettons le v?u :

- que les policiers soient en nombre suffisant pour agir au c?ur des quartiers et ramener l?ordre r�publicain ;

- que le Groupement d?Intervention R�gional, le GIR, de Paris soit mobilis� afin de lutter contre les trafics de drogue et d�manteler ces r�seaux qui font r�gner la terreur ;

- que la vid�oprotection soit d�velopp�e pour prot�ger les victimes et dissuader les passages � l?acte.

(Mouvements de protestation sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Mouvement R�publicain et Citoyen, Communiste et ?Les Verts?).

Je remarque que les �lus de la majorit� acceptent volontiers la d�mocratie.

Merci, Monsieur le Maire.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur GIANNESINI.

En tant qu?�lu du 18e arrondissement, je ne voudrais pas d�fendre M. le pr�sident de la R�publique, il me semble que vous en rajoutez un tout petit peu.

Monsieur Georges SARRE.

M. Georges SARRE, adjoint. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, Monsieur GIANNESINI, comme j?ai d�j� eu l?occasion de vous le dire en 5e Commission, votre v?u, ou plus exactement ses consid�rants ne sont pas acceptables. Votre v?u, je le dis comme je le pense, est contraire � l?esprit r�publicain.

(Applaudissements sur les bancs des groupes Mouvement r�publicain et citoyen, socialiste, radical de gauche et apparent�s, communiste, et ?Les Verts?).

Contraire � l?esprit r�publicain parce que vous prenez � partie le s�nateur-maire du 19e arrondissement et cette attaque ad hominem est navrante.

Contraire � l?esprit r�publicain parce que vous employez des termes dont l?exc�s pourrait finir par desservir la cause de votre arrondissement. Vous parlez de terreur quatre fois en 15 lignes. Il faut, cher coll�gue, savoir raison garder. La gravit� de certains faits est r�elle, mais le r�le des �lus n?est pas de jeter de l?huile sur le feu !

(Applaudissements sur les bancs des groupes Mouvement r�publicain et citoyen socialiste, radical de gauche et apparent�s, communiste, et ?Les Verts?).

Oui, contraire � l?esprit r�publicain, surtout parce que vous faites une exploitation politicienne d?un probl�me r�el, un probl�me suffisamment s�rieux pour qu?on l?aborde autrement que par l?invective caricaturale.

Vous proc�dez, ou plus exactement vous utilisez la proc�dure d?un v?u en Conseil de Paris et - vous l?avez relu - en quels termes ! Alors que vous auriez pu avoir un contact direct avec le commissariat du 19e arrondissement et le cabinet du Pr�fet de police.

Si vous visiez l?efficacit� et non la pol�mique, vous sauriez que nous travaillons pr�cis�ment sur le 19e arrondissement, et notamment le quartier Curial-Cambrai. Vous sauriez que la Pr�fecture de police, le G.P.I.S., les bailleurs, la mairie du 19e, la DPP et mon cabinet oeuvrent de concert pour articuler et proportionner leurs r�ponses aux situations probl�matiques du quartier.

J?ai re�u M. Roger MADEC et M. PENINOU le jeudi 29 mai � 16 heures 30, en pr�sence du directeur de la DPP. Et je vous le dis, ce n?�tait pas pour une partie de belote !

Les citoyens du 19e leur ont fait confiance et l?implication forte que j?ai pu constater de leur part dans les enjeux de s�curit� de l?arrondissement me laisse penser que cette confiance est bien m�rit�e.

Une r�union s?est tenue le 6 juin dernier � la mairie du 19e. Des d�cisions ont �t� prises mais ne comptez pas sur moi pour jouer aux effets d?annonce, vous dire ici ce que compte faire la Pr�fecture de police, le G.P.I.S. ou la D.P.P.

Vous savez tr�s bien que pour �tre efficace contre l?ins�curit�, mieux vaut agir que parler, il faut savoir �tre discret.

Contrairement � ce que vous �crivez, les agents du G.P.I.S. et de la Police nationale travaillent d?ores et d�j�. Le G.P.I.S. intervient tous les jours de la semaine dans le secteur. Sur les cinq derniers mois il a r�alis� 235 rondes, proc�d� � 108 interventions et 379 �victions.

M. le Pr�fet de police pourra donner les statistiques de la Police nationale ; ainsi votre information sera-t-elle, je l?esp�re, compl�te.

Chers coll�gues, j?ai plusieurs fois donn� des avis favorables � des voeux de l?U.M.P. d�s lors qu?ils allaient dans le sens de l?int�r�t g�n�ral.

Chers coll�gues, je vous invite � rejeter cat�goriquement le voeu de M. GIANNESINI. Je veux que tout le monde puisse distinguer au maximum la pol�mique politicienne de notre mission institutionnelle collective.

C?est cela, chers coll�gues, l?esprit r�publicain.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes Mouvement r�publicain et citoyen socialiste, radical de gauche et apparent�s, communiste, et ?Les Verts?).

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Monsieur le Pr�fet, dans l?esprit r�publicain, vous avez la parole.

M. LE REPRESENTANT DU PREFET DE POLICE . - Le crime odieux commis le 22 avril l?a �t� pour un butin d�risoire et l?�motion ressentie dans le quartier est compr�hensible.

Le meurtrier pr�sum� a �t� interpell� rapidement par la brigade criminelle, avec l?apport d�cisif pour l?enqu�te d?une image de vid�o surveillance du bus emprunt� par l?auteur.

Ce quartier est calme d?ordinaire, puisque cinq interventions de police et trois d�p�ts de plainte y ont �t� enregistr�s ces six derniers mois. Les policiers arpentent sans rel�che l?espace public de l?arrondissement. Ils ont donc une id�e pr�cise de l?�volution de la situation.

La Pr�fecture de police admet que beaucoup reste � faire, que la d�linquance de l?arrondissement demeure forte, que des violences et agressions y sont commises.

A cet �gard, Monsieur le Conseiller, le Pr�fet de police r�pondra point par point � votre courrier. M. le Pr�fet de police et la Pr�fecture veulent aussi rendre compte publiquement de leur action et indiquer qu?ils ne se retrouvent pas dans le caract�re trop sombre du tableau qui vient d?�tre d�peint.

De 2001 � 2007, la d�linquance g�n�rale a baiss� de 15 % dans l?arrondissement, de 21.500 � 18.500 faits dans l?arrondissement.

La baisse atteint 42 % pour la d�linquance de proximit� et 25 % pour les violences contre les personnes. Sur les quatre premiers mois de cette ann�e, un nouveau recul est constat� de 12 %.

Si la d�linquance varie, il n?existe aucune zone de non droit o� la police r�publicaine s?interdit d?aller. Elle patrouille et enqu�te partout, et joue de la compl�mentarit� entre les unit�s de proximit�, d?intervention et d?investigation.

S?agissant des moyens, ils sont satisfaisants dans l?arrondissement et pleinement mobilis�s. En t�moignent l?augmentation de 21 % des infractions r�v�l�es par l?action des services en 2007 et la hausse du taux d?�lucidation de quatre points depuis le d�but de l?ann�e.

Les services de police du 19e arrondissement, les effectifs du commissariat d?arrondissement b�n�ficient en outre de renforts mutualis�s au niveau parisien. Ils en b�n�ficient, c?est parfaitement normal, plus que d?autres arrondissements.

122 fonctionnaires de la deuxi�me division de Police Judiciaire, l?unit� d?investigation judiciaire de la P.U.P., les B.A.C. de secteur et de nuit.

Par leur action anti-d�linquance r�active � toute heure du jour et de la nuit, chacun dans son domaine de comp�tence, ces unit�s contribuent � la s�curit� de chaque Parisien.

Cet arrondissement est aussi, avec le 18e, au premier rang des priorit�s du plan anti drogue, avec 363 interpellations depuis le d�but de l?ann�e dans le cadre d?op�rations structur�es et m�ries dans une perspective de d�mant�lement des fili�res. Les services de police travaillent donc d?arrache-pied.

Le G.I.R. a pu compl�ter cette action pour capter les profits mal acquis dans sept dossiers de fili�res de trafic de stup�fiants.

Aussi, si le 19e arrondissement devient progressivement plus s�r, il n?est pas question de se satisfaire de la situation pr�sente et les �lus parisiens peuvent compter sur l?engagement de la Pr�fecture de police pour gagner de nouvelles marges sur la d�linquance.

La diffusion de la Police Technique et Scientifique et le recours � la vid�o-protection en seront des vecteurs essentiels, afin de d�multiplier l?impact sur le terrain de l?occupation de la voie publique par les policiers.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur le Pr�fet.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de voeu d�pos�e par le groupe UMPPA, avec un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de voeu est rejet�e.

Juin 2008
Débat
Conseil municipal
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