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2019 SG 2 - Convention de partenariat entre la Ville de Paris et les partenaires du programme "DataCity".


M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Nous en arrivons au projet de d�lib�ration SG 2 concernant une convention de partenariat entre la Ville de Paris et les partenaires du programme "DataCity".

La parole est � Val�rie NAHMIAS.

Mme Val�rie NAHMIAS. - Mes chers coll�gues, les nouvelles technologies de l'information et de la communication transforment nos villes. Cela contribue � une ville plus ouverte, intelligente et durable.

Justement, la plateforme d'"open data", les donn�es de "Big Data" permettent un accroissement consid�rable et un d�veloppement efficient de la gestion de l'�nergie - mobilit�, d�chets - et des opportunit�s de travail. La convention de partenariat propos�e entre la Ville de Paris et les partenaires de "DataCity" est une excellente initiative, un programme devenu r�current que nous soutenons au groupe UDI-MODEM. Nous aimerions cependant attirer votre attention sur les points suivants, peu d�velopp�s dans la convention.

L'environnement y est d�j�, mais n'oubliez pas de mettre l'humain au c?ur du processus. Veillez toujours � des obligations de moyens et de r�sultat sur la s�curit� des donn�es, des id�es et projets. Mettre en place des M.O.O.C. ou des tutoriels pour favoriser l'inclusion num�rique. C'est un tr�s bel �v�nement qui se profile � nouveau sur 2019. Il serait bien que la communication soit plus ouverte � des publics moins avertis.

Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci pour votre bri�vet�. Nous y sommes sensibles.

La parole est � J�r�me GLEIZES. J�r�me GLEIZES retire son inscription.

La parole est donc � Danielle SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - J'aurais plusieurs questions sur ce projet de d�lib�ration. Est-ce que l'on veut une ville intelligente, ou est-ce que l'on veut une ville b�te�? Forc�ment, on veut une ville intelligente. D�j�, nous sommes d'accord sur ce point. Mais cela ne suffit pas. Qu'est-ce qu'une ville intelligente�? Parce que la question des innovations qui est pos�e, c'est si on fait les innovations au service de l'int�r�t g�n�ral, qui r�pondent aux besoins, et donc qui am�liorent les usages de la ville, dans l'int�r�t g�n�ral, ou bien est-ce qu'on veut une ville qui soit encore plus un terrain de jeux, via les nouvelles technologies, pour des op�rations nouvelles lucratives, pour les int�r�ts priv�s, et cela pour moi, ce serait la ville b�te. OK�?

C'est pour cela que ce projet de d�lib�ration est passionnant, et il aurait passionn� Henri Lefebvre parce que, sur la question du droit � la ville, que l'on doit �manciper des int�r�ts priv�s, cette question du "DataCity" et de l'"open data" l'aurait passionn�. C'�tait des probl�matiques qui ne se posaient pas dans les ann�es 70.

On est face � des collectes de nombreuses donn�es urbaines qui posent �norm�ment de questions sur les relations entre la ville, les technologies et les T.I.C. Depuis la loi R�publique num�rique, les donn�es collect�es, dans le cadre des d�l�gations de service public, peuvent �tre fournies aux pouvoirs publics qui le demandent, et d'ailleurs, nous devrions pouvoir les mettre en "open data" puisque la Ville est assez pr�curseur sur la question de l'"open data". Je pense qu'on doit continuer sur cet acc�s libre des donn�es bien s�r collectives, et non, d�personnalis�es comme nous le faisons.

Dans le projet de d�lib�ration, les donn�es sont consid�r�es comme le c?ur de la recherche de nouvelles solutions, de nouveaux services urbains, pour une meilleure qualit� de vie. C'est comme cela que les choses sont pr�sent�es. Cela pose la question de la s�curit� des donn�es, comme l'a dit la coll�gue pr�c�demment.

Le projet de d�lib�ration s'engage � respecter la C.N.I.L. et le R.G.P.D., mais le R.G.P.D. se prononce pour la protection des donn�es personnelles.

Premi�re piste que je vous propose, c'est que la Ville de Paris engage des d�marches avant-gardistes, proactives, sur la pr�servation des donn�es personnelles et collectives, parce qu'il peut y avoir des donn�es collectives qu'il faut prot�ger. On voit bien qu'il peut y avoir une volont�, en termes de recherche marketing, de prendre, de capter nos donn�es. Souvenez-vous des batailles que nous avons men�es, certains, dans cette assembl�e, contre les panneaux num�riques � capteurs int�gr�s de donn�es. Nous estimions que nous n'avions pas, m�me � titre individuel et sans �tre fich�, � servir, par nos regards, de base de donn�es pour les recherches marketing d'int�r�t priv�.

L� o� je m'interroge beaucoup plus, c'est sur le p�le d'innovation "Numa". Vous vous en doutez. Le p�le d'innovation "Numa", c'est l� o� il y a des partenaires priv�s pour r�pondre aux d�fis urbains. Pourquoi pas. D'abord, il n'y a aucune garantie que les innovations, qui vont �tre faites dans ce cadre, vont rester ouvertes et partag�es. Or, c'est une question fondamentale.

Le Paris en commun, ce n'est pas le terrain de jeux des int�r�ts priv�s. Donc, s'il y a des nouvelles innovations urbaines gr�ce aux donn�es de la Ville, cela doit �tre des innovations partag�es et libres.

Quels sont les risques d'accaparement de la propri�t� intellectuelle des solutions trouv�es�? Questions de brevetage, d'innovation�? Si on a, � un moment donn�, de gros partenaires priv�s qui rappliquent. Dans les partenaires de "DataCity", vous avez "Cisco". "Cisco" est un partenaire habitu� des acquisitions d'entreprise. Ce n'est pas sp�cialement un gentil qui laisse les petites "start-up" innover. C'est plut�t un gros app�tit.

Dans les autres partenaires, on a E.D.F., SFR, Nexity. On a aussi d'autres entreprises, pour moi, carr�ment contestables d'un point de vue social, fiscal ou environnemental.

Si vous prenez "Foodora", vous m'excuserez, "Foodora" ne respecte absolument pas le droit social, "Foodora" n'est pas un mod�le de la ville intelligente. "Foodora", c'est la ville "conne" par excellence, parce que c'est l'exploitation de livreurs � v�lo, c'est une captation de marge de commission pour les petits restaurateurs. A l'arriv�e, c'est un mod�le plus que probl�matique, et on doit nous, par contre, y opposer une coop�rative des livreurs � v�lo qui pourrait aussi avoir un maillage de solidarit� avec les petits restaurateurs.

Vous avez aussi l'entreprise "Deloitte", qui est r�put�e pour avoir particip� � de l'�vasion fiscale, �pingl�e en ce moment par des rapports europ�ens. Vous avez "L'Or�al", et l�, on retrouve "Total", excellent. Je ne suis pas s�re que l'on ait envie de construire une ville intelligente de la "DataCity" avec "Total".

Je termine. Ville intelligente, "open data". Ce n'est pas aux "big data" ni aux intelligences artificielles ni aux algorithmes d'�tre d�cisionnaires de la gestion d'un quartier ou d'une ville. On a une vraie r�flexion � avoir sur la data au service des citoyens pour �clairer la d�cision citoyenne et lancer le projet dont l'objectif est de d�gager du profit pour quelques-uns.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - La parole est � Jean-Louis MISSIKA.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint. - Je remercie beaucoup Danielle SIMONNET. Elle me fournit l'occasion assez rare, pour finir, de bien marquer la diff�rence et l'opposition frontale qu'il y a entre l'�conomie des communs, et l'�conomie planifi�e et administr�e. Parce que l'�conomie des communs, cela consiste justement � pouvoir faire travailler ensemble des acteurs publics, des "start-up", et des acteurs priv�s. Votre hostilit� radicale au secteur priv� vous interdit? Madame, je ne vous ai pas interrompue. Votre hostilit� radicale � tout ce qui est priv�, et m�me au mot priv�, vous interdit de pouvoir comprendre ce qu'est un commun urbain. "DataCity", c'est un commun urbain, et ce qui vous est pr�sent� ici, c'est la quatri�me �dition d'un programme qui rencontre un succ�s de plus en plus important. Une vingtaine de partenaires, publics et priv�s, se sont engag�s pour y participer, dans un cadre d'innovation ouverte et partag�e, et je vous rassure tout de suite, les prototypes qui sont produits dans le cadre de "DataCity" sont prot�g�s par la convention qui est sign�e, et ne peuvent pas �tre accapar�s par les acteurs priv�s qui participent � ce projet.

Cette ann�e, ce sont onze challenges qui ont �t� �labor�s par les partenaires, en lien avec plusieurs directions de la Ville de Paris. Ce qu'il y a de vraiment int�ressant dans ces d�fis, c'est que les directions de la Ville s'impliquent de plus en plus, et les responsables qui accompagnent les projets sont de plus en plus int�ress�s.

Par exemple, plusieurs de ces projets sont au c?ur de notre politique, des politiques que nous portons�: la priorit� aux feux tricolores pour les mobilit�s douces, la gestion organis�e des engins en "free floating", la qualit� de service de l'autopartage, la recharge des v�hicules professionnels �lectriques, la r�novation �nerg�tique des logements, la r�duction des travaux en ville, la logistique sans d�chets d'emballage, l'incitation aux activit�s sportives pour les femmes.

Comme les autres ann�es, la Ville de Paris n'apporte pas de subvention mais apporte un appui technique pour cette conception des d�fis urbains, pour s�lectionner et accompagner les "start-up" qui y r�pondent. Ce programme constitue un v�ritable outil de formation op�rationnelle qui permet � plusieurs personnes, dans chaque direction de la Ville impliqu�e, de se sensibiliser � la Data science et de co-construire avec des grands comptes et des "start-up" des solutions qui utilisent ces outils de la Data science et de l'intelligence artificielle.

C?est une exp�rience essentielle que nous devons acqu�rir, justement, le plus vite possible pour ne pas �tre d�munis face aux grands acteurs du priv� et notamment aux G.A.F.A.M. Cette exp�rience permet, justement, aux Directions de la Ville, de d�velopper des strat�gies de plus en plus ambitieuses qui, bien au-del� de la politique d?"open data" que nous menons depuis huit ans, s?�tendent maintenant � toute une s�rie de nouvelles applications qui am�liorent la qualit� du service public pour les usagers. Les solutions d�velopp�es seront d�voil�es lors d?un �v�nement de cl�ture en juin prochain.

Ce programme "DataCity" est exemplaire de ce que nous devons faire dans les ann�es qui viennent pour profiter de cette r�volution technologique, mais �galement armer les agents de la Ville pour qu?ils ne soient pas d�munis face � cette transformation urbaine de premi�re ampleur. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Jean-Louis MISSIKA.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration SG 2.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, SG 2). V?u d�pos� par le groupe Communiste - Front de Gauche

Février 2019
Débat
Conseil municipal
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