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Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - Nous passons au v?u r�f�renc� n��97 relatif � l?apposition d?une plaque explicative rue des Petits-Carreaux, dans le 2e arrondissement.

Je donne la parole � M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement.

M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Un colon blanc assis sur des sacs de riz entour� de symboles de richesse et de puissance, faisant face � lui une personne noire, � moiti� v�tue et se tenant dans une position de servilit�. Cette peinture sur c�ramique, qui faisait office d'enseigne de l'ancien magasin "Au Planteur" est conserv�e au 10 rue des Petits-Carreaux. Il s'agit du t�moignage choquant de l'exploitation et du racisme de la p�riode coloniale, heureusement r�volue.

Plut�t que de censurer cette repr�sentation, les associations, notamment l'association "M�moire de l'esclavage" que nous avons rencontr�e avec Sandrine M�ES, pensent, comme nous, que retirer cette gravure aurait pour cons�quence de cacher des r�alit�s historiques, voire de prendre le risque d'�tre accus� de r��crire l'histoire.

Or, cette p�riode de l?histoire ne doit pas �tre effac�e de la m�moire collective mais expliqu�e. C'est la raison pour laquelle le groupe Ecologiste a d�pos� un v?u, qui d'ailleurs a �t� d�pos� pr�alablement au conseil du 2e arrondissement et adopt� � l'unanimit�, pour que soit install�e une plaque explicative au 10, rue des Petits-Carreaux, repla�ant l'enseigne dans son contexte historique, plaque explicative r�dig�e en lien avec le Comit� d'histoire de la Ville de Paris, les habitants, les associations ?uvrant pour la m�moire de l'esclavage et de la lutte contre le racisme.

Je vous remercie

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - Je vous remercie, Monsieur le Maire.

Pour vous r�pondre, la parole est � Mme Karen TA�EB.

Mme Karen TA�EB, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire, cher Jacques BOUTAULT.

Le 4 f�vrier 1794, une premi�re abolition de l'esclavage dans les colonies est d�cr�t�e, mais Bonaparte, sous la pression des planteurs antillais le r�tablit en 1802. C'est dire si cette enseigne qui porte ce nom "Au Planteur", rue des Petits-Carreaux, t�moigne d'une p�riode sombre et tragique de notre histoire, que l'on esp�re, comme vous venez de le dire, r�volue. Le g�n�ral Antoine Richepanse en a �t� �galement l'un des principaux acteurs, acteur du r�tablissement de l'esclavage, et ce fut d'ailleurs une promesse tenue de Bertrand DELANO� que de d�baptiser la rue Richepanse pour lui donner celui d'un musicien esclave, le chevalier de Saint-George.

C'est pour cette raison que cette enseigne, vous l'avez dit, "Au Planteur", choque � juste titre. Elle est, de plus, grav�e dans la c�ramique murale, comme vous venez de le dire, la c�ramique murale d'une propri�t� priv�e.

Bien s�r que je donnerai un avis favorable � ce v?u, avec une proposition d'amendement, � savoir le remplacement du dernier consid�rant, que vous venez d'expliquer dans votre propos, par celui que je vous ai propos� et qui mentionne le fait que cette gravure n'est pas propri�t� de la Ville, contrairement � celle qui a fait l'objet d'un autre d�bat dans l'h�micycle, l'enseigne "Au N�gre joyeux", mais qu'elle appartient � l'immeuble du 10 rue des Petits-Carreaux et qu'elle est par ailleurs inscrite � l'inventaire suppl�mentaire des monuments historiques.

Tout cela �tant rappel� et en vous demandant de remplacer votre dernier consid�rant par celui-ci, comme je vous l?ai dit, �videmment il nous faut rappeler l?histoire par cette plaque explicative et esp�rer, comme vous l?avez dit, que c'est une p�riode r�volue. Je vous remercie.

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - Je vous remercie.

L'amendement est-il accept�?

M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. - Oui, Madame la Maire, je pense qu'il ne faut pas laisser cette gravure choquante, � juste titre, sans explication, et c'est bien l'objet du v?u.

Ainsi, merci � Karen TA�EB pour son avis favorable�; l'amendement des consid�rants ne pose pas de probl�me.

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - Avant de mettre aux voix le v?u ainsi amend�, j'ai une demande d'explication de vote du groupe Communiste - Front de Gauche.

Madame PRIMET, vous avez la parole.

Mme Rapha�lle PRIMET. - Ce v?u relance le d�bat que nous avions nous-m�mes pos� avec l?enseigne du "N�gre joyeux". Celle de la rue des Petits-Carreaux, c?est pire encore parce que, comme nous l?avez dit, elle n'a vraiment aucune ambigu�t�.

Pour nous, ces enseignes ne peuvent rester telles quelles dans l'espace public. S?il faut a minima une plaque explicative, pour nous elle devrait tout simplement dispara�tre et �tre expos�e dans un mus�e. En effet, d�j� en mars 2017, nous demandions qu'un mus�e d�di� � l'histoire de l'esclavage, de la traite et de son abolition voie le jour � Paris, comme cela avait �t� recommand� par le rapport de Lionel ZINSOU. Aujourd?hui, un groupement d'int�r�t public travaille � la cr�ation de ce mus�e. Nous souhaitons que la Ville fasse tout pour que ce mus�e soit inaugur� le plus rapidement possible.

Ces plaques dans l?espace public, cette histoire trop m�connue heurtent nos valeurs. Elles n'ont donc plus leur place sur nos murs. Nous voterons quand m�me pour ce v?u, puisque c'est un moindre mal. Je vous remercie.

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - Je vous remercie.

Nous passons au vote de ce v?u ainsi amend�.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe Ecologiste de Paris, amend�e par l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u amend�e est adopt�e. (2019, V. 42).

Je vous remercie.

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