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2019 DEVE 21 - Convention annuelle fixant le montant de la participation de la Ville de Paris (360.283 euros) au budget de l’association AIRPARIF pour l’année 2019.


M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Nous en arrivons � la 3e Commission avec un premier projet de d�lib�ration, le DEVE 21, qui va me permettre de donner la parole � Fatoumata KON�.

Mme Fatoumata KON�. - Je pensais qu'il y avait la pr�sentation de la 3e Commission.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Oui, excusez-moi, je ne voulais pas? J'essaie d'�tre discret dans ces cas-l� mais il n'y a personne pour pr�senter les travaux de la 3e Commission.

Voil�, c'est pour cela que je vous donne discr�tement la parole, mais c'est rat�. J'aurais tent�!

Allez-y, c?est � vous.

Mme Fatoumata KON�. - D�sol�e�!

Madame la Maire, chers coll�gues, en mai 2018, la France se faisait �pingler par la Cour de justice europ�enne pour avoir d�pass� les valeurs limites de dioxyde d'azote, NO2, un rappel salutaire d�montrant que nous vivons dans un pays o� il reste encore beaucoup � faire pour am�liorer la qualit� de l'air que nous respirons tous.

En France, la lutte contre la pollution atmosph�rique rel�ve de la responsabilit� partag�e et coordonn�e des collectivit�s et de l'Etat. C'est dans ce cadre qu'en 1979, Airparif a �t� cr��e. Elle fait partie des associations agr��es par l'Etat, est habilit�e � assurer la surveillance de la qualit� de l'air et � mesurer, mod�liser, pr�voir les niveaux de pollution atmosph�rique et � en informer les autorit�s, le public en Ile-de-France. Les informations qu'elle communique nous sont d'ailleurs fort utiles en ce moment dans le cadre de la M.I.E. P�riph�rique. Je citerai un exemple qui peut nous interpeller�: le fait qu'1,6 million de Franciliens et de Franciliennes, dont 75�% de Parisiennes et de Parisiens, sont expos�s � des niveaux critiques de dioxyde d'azote.

Nous avons, ces derni�res ann�es, � plusieurs reprises, d�battu sur la qualit� de l'air dans cet h�micycle, tant elle constitue un enjeu fondamental de sant� publique. Je rappelle que la pollution aux particules fines est reconnue responsable par l'O.M.S. de maladies respiratoires chroniques comme la bronchiolite et de la mort pr�matur�e de 42.000 personnes par an.

La Ville a affirm� d�s le d�but de cette mandature sa volont� de lutter contre la pollution atmosph�rique, et sa contribution pour une part importante au budget de fonctionnement d'Airparif en est un acte important.

En effet, cette subvention est fondamentale, tant cette association r�pond � une pr�occupation environnementale majeure des citoyens et des pouvoirs publics � travers son action de production de donn�es scientifiques sur l'�volution de la qualit� de l'air dans la R�gion Ile-de-France, dans un cadre transparent et ind�pendant.

Ces donn�es sont n�cessaires pour construire les r�ponses et mettre en place des politiques publiques adapt�es � la lutte contre la pollution de l'air. C'est pour cela que dans un contexte dans lequel d'autres collectivit�s ont fait le choix de se d�sengager, la d�cision de notre Ville de maintenir sa subvention est doublement � saluer.

La communication et l'appropriation de ces donn�es par les citoyennes et les citoyens est �galement un enjeu majeur. Elles doivent �tre port�es � la connaissance de toutes et tous, et c'est bien une volont� des Parisiens. Je peux citer pour exemple le projet d�pos� au budget participatif "Mieux respirer dans le 20e", actuellement en cours de mise en ?uvre.

Ce projet vise � renforcer la participation citoyenne en d�veloppant une information locale et personnalis�e sur la qualit� de l'air dans le but d'impliquer les habitants et usagers de l'arrondissement au niveau des processus d'observation de la qualit� de l'air et, in fine, d'am�lioration de celle-ci.

Continuons � soutenir Airparif et allons plus loin avec les Parisiennes et les Parisiens, sensibles � la qualit� de l'air que nous respirons et qui manifestent une volont� de renforcer leur implication sur le sujet. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Fatoumata KON�.

Je donne la parole � Aur�lie SOLANS, pour vous r�pondre.

Mme Aur�lie SOLANS. - Merci.

Mes chers coll�gues, Madame KON�, merci pour votre intervention sur cet enjeu sanitaire et environnemental prioritaire de notre mandature.

Cette subvention annuelle est effectivement l'occasion de revenir sur une ann�e 2018 extr�mement riche sur le front de la qualit� de l'air.

D'abord, bien s�r, parce que la Ville a gagn� son recours contre la Commission europ�enne et les permis de polluer qui avaient �t� accord�s aux constructeurs automobiles qui avaient trich� avec les normes Euro�6. C'est une grande victoire, tant sur le fond que sur la forme, puisque d�sormais les recours des collectivit�s sont recevables devant la justice europ�enne. Cela va permettre � de nombreuses collectivit�s europ�ennes de faire reconna�tre le droit de leurs citoyens � un air de qualit�.

Le droit � un air pur est en effet une revendication majeure et, je veux le citer, comme le montre la derni�re enqu�te r�alis�e par l?IFOP pour Airparif�: "La qualit� de l?air est toujours la principale pr�occupation environnementale des Franciliens".

Le sondage, r�alis� en juillet dernier, confirme la grande sensibilit� des habitants � l?�gard de la qualit� de l?air qu?ils respirent�: 84�% d?entre eux estiment qu?elle est mauvaise, dont un quart qu?elle est tr�s mauvaise.

R�alis�e chaque ann�e, cette enqu�te permet de montrer le d�calage qui existe entre la perception de la pollution et sa r�alit�. Ainsi, 61�% des sond�s pensent que la qualit� de l?air s?est d�t�rior�e ces dix derni�res ann�es. Et pourtant, bien que toujours pr�occupante avec environ 1,3 million de Franciliens toujours expos�s � un air qui ne respecte pas la r�glementation, notamment dans le centre de l?agglom�ration, c?est-�-dire surtout � Paris, la situation s?est toutefois am�lior�e en dix ans pour les polluants r�glement�s. En 2007, on comptait en effet 4 millions de Franciliens surexpos�s.

En ce qui concerne les espaces dans lesquels les Franciliens se sentent le plus expos�s � la pollution, la rue demeure de loin le principal lieu cit� avec 77�% du total des citations. Or, c?est bien dans sa voiture, au c?ur du trafic, que l?exposition aux polluants est la plus importante. Par exemple, les niveaux de pollution auxquels sont expos�s les cyclistes sont pr�s d?un tiers moins �lev�s que dans l?habitacle d?un v�hicule.

M�me si les Franciliens sont sensibles � cette th�matique, seuls 19�% d?entre eux affirment s?informer r�guli�rement, tandis que 58�% s?informent uniquement lors des pics de pollution. Mesurer et informer, c?est justement la mission d?Airparif, et l?ann�e derni�re l?association a multipli� les initiatives pour toucher un plus large public de mani�re p�dagogique et innovante, et combler ce d�calage entre le ressenti et la r�alit�.

Aussi, comme vous l?avez indiqu�, merci d?avoir cit� ce projet laur�at du budget participatif "Respirons mieux dans le 20e", pour lequel Airparif est un des partenaires principaux. Airparif accompagne les habitants volontaires pour r�aliser des mesures chez eux, dans la rue, dans leur quartier, gr�ce � des capteurs int�rieurs et portables. Airparif leur propose, en lien avec l?association "AirCitizen", un appui scientifique et p�dagogique, afin de mieux comprendre la qualit� de l?air de leur environnement de tous les jours. J?esp�re et je suis s�re, je n?en doute pas, que nous aurons l?occasion de leur parler de ce beau projet.

Airparif a �galement lanc� l?Airlab, acc�l�rateur de solutions innovantes pour la qualit� de l?air. C?est sous l?�gide de Airlab que s?est d�roul� le Challenge Microcapteur de l?ann�e 2018 que je voulais signaler. Plus d?une douzaine d?industriels ont confi� leurs capteurs � Airparif qui les a soumis � une batterie de tests, afin de d�terminer leur fiabilit�. C?est la premi�re fois au monde qu?un tel challenge se d�roule. Ces tests ont donn� lieu � la remise de troph�es pour les entreprises ayant construit les meilleurs produits.

2018 a �t� aussi l?occasion pour Airparif de d�signer une nouvelle directrice, Karine LEGER. J?en profite ici pour la remercier de sa disponibilit� et de son professionnalisme.

Enfin, quelques mots sur le financement. Vous l?aurez peut-�tre remarqu�, le financement de la Ville a baiss� pour la simple et bonne raison que de nouvelles comp�tences en mati�re d?environnement, notamment de lutte contre la pollution de l?air, ont �t� transf�r�es � la M�tropole du Grand Paris par ses communes membres. C?est donc un simple transfert entre la Ville et la M�tropole, mais pas de baisse de financement pour Airparif, bien s�r.

La M�tropole va ainsi se voir renforcer avec un agenda tr�s charg� sur l?air cette ann�e, sur l?enjeu de cr�er la zone � faible �mission de notre zone urbaine dense, �chelle reconnue comme pertinente dans la reconqu�te d?un air respirable.

Les projets de partenariats ne manqueront pas en 2019 avec Airparif.

Je terminerai simplement en signalant que nous f�terons cette ann�e les quarante ans de l?association.

Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Aur�lie SOLANS.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DEVE 21.

Qui est pour�?

Contre�? Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DEVE 21).

Février 2019
Débat
Conseil municipal
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